Une variable aléatoire sur Ω (en abrégé v.a.) est une application mesurable de Ω dans K = R, C, Rd ou une de
leurs parties (v.a. réelle; complexe; vecteur aléatoire de dimension d). Une v.a. à valeurs dans un ensemble fini
ou dénombrable est dite discrète.
On décrit une variable aléatoire X : Ω → K par les p({ω∈Ω, X(ω) ∈ A}) = p(X-1(A)) pour A borelien de K ; on
note: p(X-1(A)) = p(X∈A) = pX(A)
où pX est la mesure image de p par X (c'est une probabilité sur K), aussi appelée loi de X .
Pour une v.a. discrète à valeurs dans un ensemble I (fini ou dénombrable), on note p(X-1({k})) = p(X=k) = pk
pour k ∈I , et ainsi: pX = k∈I
∑pk.δk , où δk désigne la mesure de Dirac en k.
Si une v.a. X a pour loi la probabilité uniforme sur un ensemble ∆, on dit que X suit la loi uniforme sur ∆.
On introduit une v.a. X sur un espace probabilisé Ω pour mesurer le résultat d'une expérience aléatoire
(expérience renouvelable, en principe sinon en pratique, et qui, renouvelée dans des conditions "identiques", ne
donne pas à chaque essai le même résultat).
Pour étudier une expérience aléatoire, on modélise la situation en attribuant par exemple à certaines v.a. des lois
connues, ce qui permet ensuite de faire des prévisions théoriques sur les résultats de l'expérience.
Toute modélisation exige un choix; un modèle valide est un modèle qui, confronté avec les données recueillies
lors de l'expérience, fournit des résultats satisfaisants (c'est l'objet de la statistique).
Exemples:
• Le lancer de trois dés non truqués peut se modéliser en considérant que les dés sont discernables et
que le résultat (a1,a2,a3) obtenu suit la loi uniforme sur {1,…,6}3 .
Déterminons les lois des v.a. X = min(a1,a2,a3) et Y = max(a1,a2,a3) en donnant la loi de (X,Y):
Pour 1 ≤ i ≤ 6 : p(X=i,Y=i) = p( (a1,a2,a3) = (i,i,i) ) = 1
63 .
Pour 1 ≤ i < j ≤ 6 (sans trop formaliser):
(X=i, Y=j) = k=1
∪
3( ak = i , autres = j ) ∪ k=1
∪
3( ak = j , autres = i )
∪ k=1
∪
3( i < ak < j , {autres} = {i,j} ) , et la réunion est disjointe; il suit:
p( X=i,Y=j) = 3. 1
63 + 3. 1
63 + 3.2. j-i-1
63 = j-i
36 .
Ce sont bien sûr les seuls événements de probabilités non nulles.
Nous pouvons donner maintenant les lois de X et Y (à valeurs dans {1,…,6}):
p(X=i) = j=i
∑
6 p(X=i,Y=j) = 1
63 + j=i+1
∑
6j-i
36 = 3i2 - 39i +127
216 .
p(Y=j) = i=1
∑
j p(X=i,Y=j) = 1
63 + i=1
∑
j-1 j-i
36 = 3j2- 3j +1
216 .
Remarques:
• La loi d’un couple (X,Y) de v.a. fournit fournit celles de X et Y, et d'une façon générale celle de
ϕ(X,Y) pour toute fonction mesurable ϕ, avec:
p( ϕ(X,Y) ∈ A ) = p(X,Y)( ϕ-1(A) ) = ⌡
⌠
ϕ-1(A)
dp(X,Y) = ⌡
⌠
ϕ(x,y)∈A
dp(X,Y)(x,y) .
• Si X1,…,Xn sont n v.a. indépendantes et équidistribuées, on peut obtenir facilement les lois des
v.a. S = sup(X1,…,Xn) et I = inf(X1,…,Xn) à l’aide de la fonction de répartition commune aux Xi
(voir après).