le reconnaissait cria “César, César” ;celui qui le retenait crut comprendre en gaulois “Lâche
le” et lerelâcha » (Servius, Sur l’Énéide, XI, 743). César revenait d’Afrique et voulut émerveiller le
peuple de Rome, par un spectacle grandiose et des fêtes somptueuses. Il désiraitmontrer le butin qu’il avait
amassé tout au long de ses conquêteset exhiber les princes qu’il avait faits prisonniers : Vercingétorix,roi des
Arvernes ; Juba, fils de Juba, roi de Numidie ; Arsinoé,rivale de Cléopâtre et d’autres princes et chefs de tribus.
Ilorganisa un banquet de 22 000 tables avec les vins les plus rares,6 000 murènes à manger. Il promit aux légionnaires 5
000 deniers,aux centurions 10 000 et en mémoire de sa fille Julie, uncombat naval et un spectacle de gladiateurs.
L’État paya les loyersd’une année, 2 000 sesterces dans Rome et 500 à l’extérieur. Du20 septembre
au 1er octobre 46 av. J.-C., Rome célébra les triomphesavec une magnificence jamais atteinte.Le jour du triomphe,
César apparut sur son char, tiré par quatrechevaux blancs, suivi par le butin arraché aux sanctuaires, templeset palais :
65 000 talents et 2 822 couronnes d’or. De grandsboucliers, portant les noms des victoires remportées en
Gaule,ouvrirent le premier triomphe, puis Vercingétorix enchaîné apparut.La jeune princesse Arsinoé se trouvait dans le
deuxième triomphe, celui du Pont où étaient inscrits ces mots Veni, Vidi, Vinci ;enfin la victoire sur Juba Ier, dont le fils,
âgé de quatre ans, futtraîné dans le défilé. Pendant celui-ci, un essieu du char de Césarse brisa, il conjura le sort en
gravissant à genoux les marches duCapitole. Vercingétorix fut ramené dans son cachot, étranglé, etson corps, après
avoir été exposé à la population, fut jeté dans leTibre. « Le premier et le plus beau de ses triomphes fut celui des
Gaules.Il monta au Capitole à la lueur des flambeaux que portaientdans des candélabres quarante éléphants »
(Suétone, Les DouzeCésars, Vie de César, 36). « Ceux qui vont recevoir le triomphe, pour ce motif, gardent
pluslongtemps en vie les chefs ennemis, afin que leur présence dansle cortège offre au peuple le spectacle et le fruit le
plus beau de lavictoire. Ils les font conduire en prison, lorsque les chars tournentdu Forum vers le Capitole, et le même
jour voit finir le pouvoirdes vainqueurs et l'existence des vaincus » (Ciceron).Mort de César.« Tandis qu’il
immolait une victime, l’haruspice Spurinna l’avertitde prendre garde à un danger qui ne s’étendait
pas au-delà desides de mars. La veille de ces mêmes ides, des oiseaux de différentesespèces, sortis d’un bois
voisin, poursuivirent un roitelet,qui se posa avec un rameau de laurier sur la curie de Pompée, etle mirent en pièces à cet
endroit même. La nuit qui précéda le jourdu meurtre, il lui sembla pendant son sommeil, tantôt qu’il volaitau-
dessus des nuages, tantôt qu’il serrait la main de Jupiter. Safemme Calpurnie rêva que le faîte de la maison
s’écroulait, et queson mari était percé de coups dans son giron ; et tout à coup lesportes de sa chambre à coucher
s’ouvrirent d’elles-mêmes.« Ces présages, joints au mauvais état de sa santé, le firent
longtempshésiter s’il ne demeurerait pas chez lui et ne différerait pasles mesures qu’il avait proposées
au Sénat. Mais, comme DecimusBrutus l’exhortait à ne pas manquer de parole aux sénateurs quiétaient
assemblés en nombre et l’attendaient depuis longtempsdéjà, il sortit enfin vers cinq heures. Quelqu’un lui
tendit à sonpassage un billet qui lui dénonçait le complot ; il le mêla auxautres papiers qu’il tenait à la main gauche,
comme pour le lirebientôt. Puis, après avoir immolé plusieurs victimes sans obtenirde présages favorables, il entra dans
la Curie au mépris de la religion,se moquant de Spurinna et le traitant de menteur puisqueles ides de mars étaient
arrivées sans aucun accident pour lui ; àquoi l’autre répondait “qu’elles étaient bien arrivées, mais
nonpassées”.« Lorsqu’il fut assis, les conjurés, sous couleur de lui rendre leursdevoirs,
l’entourèrent, et, sur-le-champ, Cimber Tullius, qui s’étaitchargé du premier rôle, s’approcha
comme pour lui demanderquelque chose. Sur le refus de César, qui d’un geste remettaitl’affaire à un autre
moment, il saisit sa toge aux deux épaules.“Mais, c’est de la violence”, s’écria César ;
alors l’un des deuxCassius le blesse par derrière un peu au-dessous du cou. Césarprit le bras de Cassius et le
perça de son poinçon ; il voulut, d’unbond, s’échapper : une autre blessure l’arrêta. Mais quand il
vitde tous côtés des poignards levés sur lui, il s’enveloppa la tête desa toge ; en même temps, de la main
gauche, il en abaissa les plisjusqu’au bas de ses jambes... C’est alors qu’il fut transpercé devingt-
trois coups ; au premier seulement, il poussa un gémissement,sans prononcer une parole, bien que certains aient
rapportéqu’il dît en grec à Marcus Brutus se ruant sur lui :“Toi aussi, monfils !” Lorsqu’il fut
mort, tout le monde s’enfuit et il resta un bonmoment étendu ; enfin trois petits esclaves le mirent sur une
litière,d’où pendait l’un de ses bras et le rapportèrent chez lui. Surtant de blessures, de l’avis de
son médecin Antistius, une seuleétait mortelle : c’est la seconde, qu’il avait reçue dans la poitrine
»(Suétone, Les Douze Césars, Vie de César, LXXXII-LIIIIII BON?).« César arriva au Sénat. Tous les sénateurs se
levèrent pour luifaire honneur. Des complices de Brutus, les uns se placèrent autourdu siège de César ; les autres
allèrent au-devant de lui pour joindreleurs prières à celles de Metellus Cimber, qui demandait lerappel de son frère, et ils
le suivirent, en redoublant leurs instances,jusqu’à ce qu’il fût arrivé à sa place. Il s’assit en
rejetantleurs prières et, comme ils le pressaient toujours plus vivement, illeur témoigna à chacun en particulier son
mécontentement. AlorsMetellus lui prit la robe de ses deux mains et lui découvrit le hautde l’épaule.
C’était le signal dont les conjurés étaient convenus.Casca le frappa le premier de son épée, mais le coup ne fut
pasmortel, le fer n’ayant pas pénétré bien avant. Il y a apparence que,chargé de commencer une si grande
entreprise, il se sentit troublé.César, se tournant vers lui, saisit son épée, qu’il tint toujoursdans sa main. Ils
s’écrièrent tous deux en même temps, César enlatin “Scélérat de Casca, que fais-tu ?” et Casca,
s’adressantson frère, en grec : “Mon frère, au secours« Dans le premier moment, tous ceux qui
n’étaient pas du secretfurent saisis d’horreur et, frissonnant de tout leur corps, ils n’osèrentni
prendre la fuite, ni défendre César, ni proférer une seuleparole. Cependant les conjurés, tirant chacun son épée,
l’environnentde toutes parts. De quelque côté qu’il se tourne, il netrouve que des épées qui le frappent
aux yeux et au visage. Telleune bête féroce assaillie par les chasseurs, il se débattait entretoutes ces mains armées
contre lui, car chacun voulait avoir part àce meurtre et goûter pour ainsi dire à ce sang comme aux libationsd’un
sacrifice. Brutus lui-même lui porta un coup dans l’aine.Il s’était défendu, dit-on, contre les autres et
Alesia retrouvee
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