San Diego, hébergent à elles seules plus de 2000 indi-
vidus, soit au moins un quart de la population mon-
diale, ce qui, en terme de conservation est assez
unique! Les amazones y vivent en couples et nichent
comme d’habitude dans des anfractuosités d’arbres,
creusées en particulier par des pics. Elles établissent
leurs territoires dès le mois de février. La garde du nid
occupe les deux conjoints qui sont alors violents
envers les importuns. La femelle pond 3 à 4 œufs
incubés 28 jours et l’élevage durera 9 semaines. Après
la reproduction, elles se rassemblent en groupe de
taille qui augmente avec l’approche de l’hiver. Ces
bandes d’une centaine (en nature) à un millier d’indi-
vidus (en ville) deviennent très mobiles dans leur
recherche de nourriture. On en rencontre ainsi dans le
sud du Texas sans savoir si elles sont constituées d’oi-
seaux mexicains qui ont (illégalement!) passé la fron-
tière ou au contraire des oiseaux maintenant établis
dans certaines villes texanes telles Bronwsville, et qui
se promènent le long de la forêt riveraine… On
remarquera toutefois que si dans cette zone du Rio
Grande la végétation fort semblable à celle de leur
patrie d’origine permet aux amazones de vivre “natu-
rellement”, elles ne se sont pas vraiment adaptées en
Floride à la végétation naturelle, mais au contraire
sont limitées aux zones de jardin où elles trouvent leur
nourriture parmi les nombreuses plantes introduites
en particulier d’Amérique latine. En Californie, la
situation semble en grande partie similaire. Néan-
moins, la jeune scientifique Karen MABB, qui les a étu-
diées pendant plusieurs années, a découvert qu’au
printemps des couples quittent la ville pour trouver
des nids dans les pins qui couvrent les collines au-des-
sus de Los Angeles. Elle n’a pas pu déterminer si les
amazones se nourrissaient alors exclusivement en forêt
ou revenaient en zone urbaine pour survivre.
Cette alimentation naturelle, ou “domestique”,
compte, en dehors d’habituels fruits et noix, des
pignons de pins (prévalent pour certaines populations
de montagne), des glands, des fruits de liquidambars
et autres eucalyptus moins classiques mais que l’on
peut aussi trouver sous nos climats, ce qui peut inté-
resser les rares éleveurs possédant cette espèce.
On connaît peu de mutations, si ce n’est la rare mais
classique lutinos, et surtout la cinnamon. Celles-ci sont
bien présentes aux États-Unis pour la raison qui suit. La
colonie qui se reproduit dans l’allée de grands arbres
menant au luxueux hôtel Breakers de Palm Beach, en
Floride, en produisait annuellement. L’apparition de
cette mutation dans une population introduite, a priori
composée au départ d’un relativement faible nombre
d’individus, par la suite peu soumis à la prédation (les
rapaces prédateurs restent rares en zone urbaine) semble
assez “naturelle”. Un braconnier, qui vivait de la capture
de jeunes perroquets des populations introduites de Flo-
ride, les avait repérés. Il se présentait tous les ans à la
direction de l’hôtel, jumelles et calepin à la main. Le
personnel de l’hôtel, persuadé qu’il avait affaire à un
scientifique étudiant les perroquets, le laissait agir à sa
guise sur la propriété. Si bien que tous les ans, il mon-
tait dans les arbres en toute tranquillité, et dénichait les
individus qui lui semblaient les plus intéressants… “En
toute légalité”. D’ailleurs, comme les oiseaux étaient
introduits, il n’est pas du tout sûr qu’ils aient été proté-
gés! L’homme a vieilli, et ne pratique plus depuis des
années cette activité aujourd’hui mise à jour par les lan-
gues déliées des milieux aviculteurs.
Cette anecdote amusante nous rappelle toutefois la
situation difficile dans laquelle se trouvent la plupart des
amazones, et en général des perroquets au Mexique, où
le trafic persiste à grande échelle et pour le coup, met
vraiment en danger des populations naturelles.
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Comité Perroquets et Loris - Amérique centrale
terne et moins étendu, ce qui pourrait laisser penser à
une finschi. Grossièrement, il semblerait que si le rouge
n’atteint pas l’œil chez l’adulte (mâle surtout) on soit en
présence d’une finschi et si cela atteint, ou mieux
dépasse, d’une viridiginalis. Enfin, pour le bleu, c’est
l’inverse: celui de l’Amazone de Finsch est étendu et vif,
plutôt bleu ciel, tandis que la joues vertes se flatte d’un
bleu sombre, tirant parfois sur le violet, réduit en surface
et plus latéral que dorsal.
Dans la nature, bien sûr, aucune possibilité de
confusion du fait des distributions très bien séparées,
mais en captivité, le risque est réel. Dernier point,
cette espèce s’apparente superficiellement à l’Amazone
diadème (Amazona autumnalis). Si la forme mexicaine
A. a. autumnalis ne prête pas à erreur avec ses joues
jaune vif, certaines A. a. salvini ou A. a. liliacina,
peuvent apparaître fort semblables! Sauf que ces der-
nières ont toujours le bec noir (sauf le dessus de la
mandibule supérieure) tandis que le bec de la finschi
est totalement clair, et la joues vertes de même, juste
un peu plus sombre dans sa partie supérieure.
Dans sa région du nord-est mexicain, l’espèce par-
tage le terrain, selon les types de végétation, avec deux
autres amazones, la Diadème (A. autumnalis diadema)
et la Front jaune (A. ocrocephala ochrocephala), auquel
cas elle est en général la moins commune. Ceci n’a pas
toujours été le cas. Elle fut beaucoup plus abondante
mais le piégeage intense en vue de fournir, légalement
d’abord puis, après 1982, illégalement, le marché
nord-américain a provoqué un effondrement des
effectifs, renforcé bien sûr par des destructions d’habi-
tat. Elle a disparu des deux états à l’extrémité de son
aire de répartition: au nord, Nuevo Leon et sud, Vera-
cruz. Dans certains états tels le Tamaulipas, la végéta-
tion native a été détruite à 80 %, et cela continue…
Comparée aux dizaines de milliers d’oiseaux
importés dans les années 70-80, la population actuelle
estimée entre 3000 et 7000 individus fait pitié. Para-
doxalement, après ces importations américaines mas-
sives, des quantités importantes de perroquets en tous
genres (y compris celle-ci) se sont échappées ou ont
été relâchés par des “amateurs” lassés de leur jouet. Et
nombre d’Amazones à joues vertes se sont établies à
l’intérieur des frontières de quelques grandes villes
nord américaines (et un peu au delà, comme à Hawaï
ou Porto Rico) où elles ont constitué des populations
viables. Ainsi les villes côtières de Miami à West Palm
Beach et à l’autre bout du continent de Los Angeles à
oiseaux exotiques, Mars 2006
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