avril à octobre 2013 Mosaïque de la vie sous-marine Sommaire : Une limace de mer plutôt originale ! Un parasite pique assiette La reproduction du Pipa Des frontières très naturelles De bien beaux monstres La vie chevillée au corps Les faiseurs de sable Créé par un bricoleur ? Et volent les calmars Le singulier regard des poissons plats Il tient le requin à l’œil Une bien curieuse méduse Le rêve du plongeur Un drôle de moulin Oh, grand-mère que vous avez de grandes dents ! Un peu de philosophie Un moteur à réaction La vie enchaînée A la queue leu leu Sans dessus dessous Fais comme chez toi ! Un amour dévorant ! Un drôle de pistolet ! Pour quelques dollars de plus ... Un bijou à l'œil Il y a anguille sous sable ... Par ici la monnaie. Quand Neptune fait dans la dentelle. Des organismes en kit Un ver, ça va ! page 3 page 4 page 5 page 6 page 7 page 8 page 9 page 10 page 11 page 12 page 13 page 14 page 15 page 16 page 17 page 18 page 19 page 20 page 21 page 22 page 23 page 24 page 25 page 26 page 27 page 28 page 29 page 30 page 31 page 32 Une limace de mer plutôt originale ! Chromodoris reticulata, une limace de l'océan Pacifique, s'ampute de son pénis après l'accouplement... puis l'organe repousse en 24 heures. Observé au microscope, il révèle une structure en spirale couverte d'épines orientées vers l'arrière. De quoi compliquer son extraction du partenaire, ce qui expliquerait pourquoi cet organe est détachable ! Pas d’anthropomorphisme svp ! Retour sommaire Un parasite pique assiette Vous n’avez sans doute jamais entendu parler de ce petit crustacé, un isopode, le Ceratothoa italica, pourtant très présent en méditerranée. Rien d’étonnant à cela, il s’agit d’un parasite des poissons et non d’une crevette, d’un crabe ou d’une langouste. Comme tout parasite, il s’arrange pour vivre au dépends de son hôte, mais avec une technique vraiment très particulière. Il pénètre dans le poisson, généralement un Marbré (Lithognathus mormyrus), par les branchies et vient s’installer dans sa bouche où il dévore la langue, … pour prendre sa place et se nourrir ainsi à chaque repas du poisson ! Bon appétit ! Retour sommaire La reproduction du Pipa Pipa pipa est un crapaud de Trinidad aux Antilles. La femelle est plus grande que le mâle et peut mesurer jusqu’à 20 cm, mais ce n'est pas ce qui nous intéresse... La particularité extraordinaire de ce batracien tient en sa reproduction. Normalement, toutes les femelles crapauds pondent des œufs qui, une fois fécondés par le mâle, sont abandonnés généralement en masse dans les mares ou les cours d'eau. Pipa pipa procède autrement. Les œufs sont fécondés par le mâle sur le dos de la femelle, puis, celle-ci les garde dans des replis de peau qui se referment hermétiquement. Les œufs vont se développer dans ces capsules, puis 10 à 20 semaines plus tard, une ribambelle de mini Pipa pipa va émerger. La nature a beaucoup d'imagination, vivez cette émergence dans la vidéo ... Retour sommaire Des frontières très naturelles Le naturaliste Alfred Russel Wallace a découvert une discontinuité géographique dans la composition de la faune de l'Insulinde entre Bali et Lombok (deux Îles de la Sonde) et entre Bornéo et les Célèbes (Sulawesi). Cette ligne Wallace désigne une frontière biogéographique entre les deux grandes éco zones que sont l'indomalais et l'australasien. Cette frontière représente notamment fidèlement la distribution de certaines familles d'oiseaux, mais elle existe pour les espèces terrestres et aussi pour les espèces marines La limite zoologique de l'Asie et de l'Australie, qui coïncide avec la ligne des plus grandes profondeurs, fut appelée « Ligne de Weber » Les zones biogéographiques de cette région du monde sont ainsi définies par la ligne de Wallace (limite des complexes fauniques de l'Asie), la ligne de Weber (équilibre de la faune) et, plus à l'est, la ligne de Lydekker (limite de la faune australienne). La zone située entre les lignes de Wallace et de Lydekker se nomme Wallacea, elle comprend les îles situées à cheval sur les plaques océano-continentales eurasienne et australienne. Les deux lignes correspondent de part et d'autre à la bordure du plateau continental selon le tracé de la ligne des 200 m de profondeur. Ce qui explique la richesse des fonds marins de cette région. Retour sommaire De bien beaux monstres La crevette Arlequin (Hymenocera elegans) fait sans doute partie des plus beaux bijoux que la mer nous propose. Ces petites crevettes (5cm environ) qui vivent en Indonésie ont cependant un régime alimentaire très spécialisé qui nous les montre sous un tout autre jour. Elles se nourrissent en effet exclusivement d'étoiles de mer vivantes. En général elles vivent en couple, et le repas consiste à renverser l'étoile sur son dos pour qu'elle ne puisse plus bouger. La partie "comestible" est constituée par la multitude de tentacules qui se trouvent sous les bras de l'étoile et lui permettent de bouger. Le repas dure 2-3 semaines, et la crevette va ramasser des algues et les laisser tomber dans le disque oral de l'étoile afin de la nourrir pendant tout ce temps. vidéo Cruel ? Non alimentaire (mon cher Watson) Retour sommaire La vie chevillée au corps On a coutume de dire, car c’est la vérité que la vie est née dans l’eau. Cependant, chacun sait également que toute eau n’est pas susceptible d’abriter la vie. Une forte salinité, une température trop basse ou trop importante et les cellules ne résistent pas. Sauf pour quelques êtres qui ont développé une stratégie de survie extraordinaire. L’artémie (Artemia salina) est une espèce de crustacé vivant dans les lacs salés, les lagunes et les marais salants, notamment dans le Grand Lac Salé au nord de l'Utah, sur la côte rocheuse au sud de San Francisco, et en mer Caspienne. Lorsque les conditions du milieu ne sont plus vivables, l'artémie est capable de produire des cystes qui sont en quelque sorte des « graines » permettant à l’espèce d’attendre le retour de conditions plus favorables. Ces organismes ont la faculté de pouvoir après réhydratation donner naissance à une larve appelée nauplius, et ce parfois même des années après. La résistance des cystes aux changements de milieu, en état de cryptobiose, leur permet de survivre à des températures extrêmes (-190 °C / -310 °F), et un petit pourcentage est capable de résister dans l'eau bouillante (105 °C / 221 °F) pendant plus de deux heures. Adulte, Artemia salina mesure en moyenne 8 à 10 mm, mais peut atteindre 15 mm en fonction de son environnement. Son corps allongé est généralement divisé en 20 segments, et comporte 10 paires de pattes, appendices ressemblant à des feuilles et qui oscillent à un rythme régulier. vidéo Les cystes sont commercialisées comme nourriture pour les aquariums ! Retour sommaire Les faiseurs de sable Les poissons-perroquets (Scaridae) constituent une grande famille de poissons marins tropicaux. Leur activité de grattage des algues pour se nourrir joue un rôle important au sein de l’écosystème récifal, car elle limite le développement de certaines algues qui pourrait nuire à l'épanouissement du corail dur. En outre, les déjections de poussière de corail des poissons-perroquets, dont la quantité est estimée en moyenne à une tonne par hectare, par an et par individu, contribuent à la consolidation du récif par le dépôt de ces déjections dans les interstices et participent aussi grandement à la production du sable corallien des plages tropicales. Bien qu'ils soient considérés comme des herbivores, les poissons-perroquets mangent une grande variété d'organismes de récif, et ils ne sont pas nécessairement végétariens. Des espèces comme le perroquet à bosse (Bolbometopon muricatum) intègrent le corail (polypes) dans leur alimentation. Les dents de ces poissons poussent continuellement pour compenser l'usure due à ce mode d’alimentation. Les dents pharyngiennes broient le corail et en libèrent les algues coralliennes que le poisson assimilera via son long intestin. Le calcaire ingéré est par la suite rejeté sous forme d’un nuage de sédiments. vidéo Peut-être aurez-vous désormais un autre regard sur le sable avant de vous allonger … Retour sommaire Créé par un bricoleur ? Découverte d'un poisson dont le pénis est... sous la gorge. Le Phallostethus cuulong est une nouvelle espèce répertoriée de poisson. Sa particularité, le mâle porte son organe reproducteur au niveau de la gorge ! Le Phallostethus cuulong est quasiment transparent et long d'environ 2,5 centimètres. C’est le dernier membre connu de la famille des Phallostethidae, dont l'organe copulateur, appelé priapium, est situé sous la gorge. Son anus, lui, est situé quelques millimètres seulement à côté de la bouche. Six mâles et trois femelles ont été capturés dans des eaux peu profondes et calmes, près de rives boueuses du delta du Mékong au Vietnam. Le poisson était connu des locaux depuis longtemps mais n’avait pas encore été étudié. Pour le côté pratique, les scientifiques émettent encore des doutes ! Retour sommaire Et volent les calmars Les océans regorgent de créatures toutes plus incroyables les unes que les autres. On pensait que les dernières découvertes se feraient dans les profondeurs... Au final la surface de la mer nous réserve encore des surprises : découvrez donc les calmars volants ! Un peu comme les écureuils, certains calmars sont dotés d'une capacité étonnante : ils peuvent planer et même voler. Ces calmars volants, des Todarodes pacificus, se propulsent hors de l'eau grâce à un puissant jet d'eau. Une fois hors de l'eau, les nageoires du mollusque se déploient comme des ailes pour leur permettre de parcourir une longue distance. Les calmars volants peuvent en effet parcourir 11 mètres à la seconde une fois lancés hors de l'eau ! Au moment de retomber, ils replient leurs nageoires pour amortir le choc et rentrer dans les flots de façon aérodynamique. Ainsi, ce calmar ne fait pas que sauter hors de l’eau, il adopte une position aérodynamique très élaborée pour voler. Et toujours en marche arrière ! Retour sommaire Le singulier regard des poissons plats Chez la majorité des vertébrés, le corps exhibe une belle symétrie. Si, au début de sa vie, l'alevin d'un poisson plat ne fait pas exception à la règle, ses deux yeux se retrouvent, à l'âge adulte, logés d'un seul côté du corps ! Une curiosité adaptative qui est pourtant un vrai succès puisque les poissons plats forment un ordre qui regroupe cinq cents espèces réparties en sept familles. Les poissons plats, que l'on range dans l'ordre des Pleuronectiformes, terme construit sur le grec pleuro : flanc, côté, et necte : nage, donc ceux qui nagent de côté, connaissent une torsion, une rotation de l'ensemble de leur corps, de leurs yeux comme de leur bouche. Quelque temps après leur naissance, les alevins subissent une métamorphose. Ils sont minuscules, et leur symétrie est bilatérale. Ils commencent donc comme tous les autres vertébrés, avec des yeux de part et d'autre de leur corps. En général, au bout de quelques jours, leur crâne connaît une croissance inégale des deux côtés, ce qui provoque une torsion céphalique. Cette dernière est accentuée par la traction exercée par plusieurs muscles. Là, l'un des yeux se met à migrer, le conduisant à rejoindre lentement l'autre œil. Il passe alors par le sommet du crâne. Sous la peau, pendant quelques jours, l'œil poursuit inexorablement son déplacement. Puis, parvenu définitivement sur le côté opposé, il émerge. Pendant tout ce processus, les os, bien sûr, ne sont pas ossifiés. La bouche aussi perd sa position symétrique. Alors l'alevin gagne le fond de l'eau et, devenant benthique, il se rapproche des côtes. La dissymétrie de ces poissons est encore accentuée par le fait que le flanc sur lequel ils reposent, se dépigmente, alors que le flanc supérieur va concentrer beaucoup de chromatophores. Ces derniers vont lui permettre des comportements mimétiques extraordinaires. Certains Pleuronectidés, sont des maîtres du camouflage. Placés sur un échiquier, ils vont jusqu'à se couvrir de petits carrés ! Et en plus, c’est excellent ! Retour sommaire Il tient le requin à l’œil Somniosus microcephalus est le seul requin qui tolère les températures arctiques à l'année. La température de l'eau est un facteur crucial pour ce requin. Il préfère les eaux froides (- 1,8°C à 12°C) et sa migration verticale dépend des saisons. En été, il se retrouve normalement à très grande profondeur (jusqu'à 4 000 m) où les eaux sont plus froides. En hiver, il s'approche des eaux de surface qui sont plus froides que les eaux de fond. Le parasite le plus communément associé avec le requin du Groenland est le copépode Ommatokoita elongata. Il s'attache à l'un ou aux deux yeux entraînant des lésions de la cornée et l'aveuglement partiel de l'animal. Toutefois, même s'il était complètement dépourvu de sa vision, le requin du Groenland pourrait facilement survivre grâce à ses autres sens lui permettant de localiser ses proies. Aussi, comme il vit à très grande profondeur et souvent sous la glace, son habitat est d'une obscurité totale et ses yeux lui sont inutiles. Certains pensent que le copépode est bioluminescent et qu'il attire des proies vers le requin. Ceci n'a jamais été prouvé ! vidéo Retour sommaire Une bien curieuse méduse Nausithoe punctata est une méduse que l’on rencontre dans toutes les eaux chaudes à tempérées du globe. Comme toutes les méduses, elle a une phase de développement sous forme de polype puis de méduse. Les cnidaires scyphozoaires dont elle fait partie sont caractérisés par une phase polype restreinte à absente et il est donc la plupart du temps bien plus facile d'observer une méduse en pleine eau que de dénicher et d'observer le polype qui lui a donné naissance. Le cas de Nausithoe punctata, en revanche, nous posera le problème inverse : il sera beaucoup plus aisé d'observer la phase polype que la phase méduse ! En effet la méduse ne dépasse pas les 15 millimètres, ce qui est fort petit pour une scyphoméduse, et ce qui explique, en plus du fait qu'elle soit transparente et d'ordinaire profonde, qu'elle soit si peu observée. Les polypes, eux, forment des colonies recouvrant parfois une grande surface. Ils ont la forme de petits cornets étroits et allongés, non visibles car profondément enchâssés dans les pores de différentes espèces d'éponges. Ces cornets possèdent de véritables squelettes chitineux, durs au toucher, dont les bords sont blancs et épais. Du sommet de chacun d'eux, affleurant à la surface de l'éponge, rayonnent une cinquantaine de tentacules fins, au milieu desquels s'ouvre une bouche cloisonnée de manière caractéristique par quatre septes gastriques perpendiculaires. Le diamètre au col atteint un centimètre, la longueur des cornets cinq centimètres. Les polypes sont blanchâtres à transparents. Alors, observez bien les éponges… pour voir des méduses ! Retour sommaire Le rêve du plongeur Les Anableps forment un genre de poisson d'eau saumâtre d’Amérique centrale de la famille des Anablepidae. Ils ont la particularité d'avoir les yeux divisés en deux horizontalement, d'où l'appellation quatre-yeux. Lorsqu'ils sont juste sous la surface de l'eau, la moitié supérieure affleure, à l'instar des sauriens, pour la vision aérienne. Et l'autre moitié reste immergée pour une vision sous-marine simultanée. Il faut dire que la bête vit dans un milieu contraignant, les eaux boueuses de la mangrove. Tiraillé entre la faim et la peur, il passe son temps à guetter ses proies aériennes, les insectes, dans l’ombre verte des palétuviers tout en surveillant sous l’eau jaunâtre l’éventuelle arrivée d’un prédateur. Chaque œil présente deux parties dont la forme est optimisée l’une pour l’eau, l’autre pour l’air. Ces deux fluides ont en effet des indices de réfraction très différents et un œil non adapté (comme le nôtre) ne verrait pas grand-chose en plongée. La coupe de l'œil de l'anableps montre les deux zones de la rétine spécialisées chacune pour recevoir la lumière venant de l'air ou de l'eau. La forme du cristallin (la lentille) n'est pas la même pour les deux directions. De plus, les molécules sensibles au jaune se trouvent principalement sur la partie supérieure de la rétine, responsable de la vision sous-marine. À l’inverse, ceux permettant une vision du vert sont beaucoup plus exprimés en bas de l’œil, où vient frapper la lumière venant du ciel. vidéo Mieux qu'un masque, non ? Retour sommaire Un drôle de moulin Le homard est un prédateur redoutable qui chasse la nuit. Son régime alimentaire se compose de crustacés (principalement des crabes), de coquillages (moules, bigorneaux), de vers, d'oursins, d'étoiles de mer et de poissons. Il consomme à l'occasion quelques algues. Ces proies comportent des parties molles, mais aussi des morceaux beaucoup plus durs qu'il faut bien mastiquer avant digestion. Mais comment faire quand on n’a pas de dents ? L'absence de mastication au niveau de la bouche est compensée par un estomac à toute épreuve, composé de deux parties. La première, antérieure (cardiaque), possède 3 grandes dents (une dorsale et deux latérales, convergeant vers le centre), actionnées par les muscles puissants de la paroi de l'estomac. Ces dents forment un véritable moulin gastrique, qui broie les aliments. La partie postérieure (pylorique) joue, quant à elle, le rôle d'une chambre de tri. Elle possède des sillons de soies qui orientent les particules alimentaires en fonction de leur taille. Les plus petites sont ainsi dirigées vers l'intestin, alors que les plus grosses sont retenues dans l'estomac cardiaque pour y subir un traitement supplémentaire. La faim justifie les moyens Retour sommaire Oh, que vous avez de grandes dents ! Si vous avez déjà plongé dans les pays tropicaux, notamment en Mer Rouge, vous avez sans aucun doute rencontré des labres nettoyeurs. Ces petits poissons bleus et noirs débarrassent les mérous, murènes ou napoléons de leur parasite et sont, de ce fait, acceptés par ceux-ci qui les laissent même pénétrer dans leurs ouïes ou leur gueule. Une petite blennie mimétique, ou faux nettoyeur (Aspidontus tractus), imite le labre nettoyeur pour profiter doublement de la supercherie. En effet, elle est protégée des prédateurs puisqu'ils n'attaquent pas les nettoyeurs, et ses proies viennent en confiance vers lui pour se faire nettoyer. Il leur arrache alors des écailles ou des morceaux de nageoire ou de peau. Le faux nettoyeur imite de surcroît la danse par laquelle le vrai propose ses services. Il se nourrit aussi de vers tubicoles (dont il emprunte souvent le trou pour se protéger), et d'œufs ou de larves. Il vit le plus souvent en couple dans les lagons, les zones coralliennes et les pentes externes. Il est ovipare ovipare, il pond des oeufs se développant en dehors du corps de la femelle et protège son nid. On le distingue du vrai labre nettoyeur par sa bouche en position ventrale. Sa mâchoire inférieure est armée de deux très longues canines, d'où l'appellation "blennie à dents de sabre". Petit, mais malin ! Retour sommaire Un peu de philosophie Aristote était un philosophe grec qui a vécu de 384 à 322 avant notre ère. Aristote est surtout connu pour ses travaux de philosophie. Mais il a aussi étudié et écrit des livres de sciences naturelles. Un de ses livres est intitulé Historia Animalium (Histoire des animaux). Dans ce livre, Aristote décrit la bouche d’un oursin, qu’il appelle l’appareil buccal. Voici ci-dessous la traduction du texte d’Aristote. « En réalité, l’appareil buccal de l’oursin est continu d’un bout à l’autre, mais son aspect extérieur ne l’est pas : il ressemble à une lanterne dont il manquerait les panneaux de corne. » Les biologistes qui ont étudié les oursins après Aristote ont appelé la bouche des oursins « La lanterne d’Aristote ». Qu’est-ce qu’une lanterne à panneaux de corne? C’est une lanterne dont les cotés sont faits de fines tranches de corne. Ces tranches de corne protègent la flamme de la lanterne des courants d’air qui risqueraient de l’éteindre, mais elles sont très fines pour laisser passer la lumière. À l’époque d’Aristote, ces lanternes de cornes avaient 5 côtés, ce qui fait qu’elles servirent de comparaison pour décrire la forme de la bouche des oursins. Cette « bouche » est en fait l’appareil masticateur de certains oursins. Il est constitué d'une mâchoire (pyramide triangulaire terminée par une dent pointue), d'une plume (pièce molle et recourbée située à la base de la mâchoire), d'une fenêtre externe (grande ouverture située près de la base externe de la mâchoire), d'épiphyses (deux appendices soudés ou non), d'une rotule (pièce joignant les pyramides) et d'un compas (pièce incurvée située sous la rotule). Tous les philosophes ne sont pas tête en l’air. Retour sommaire Un moteur à réaction La plupart des bivalves adultes sont des organismes relativement sédentaires, se fixant sur les surfaces, ou s'enfonçant dans le sable ou d'autres sédiments. Par exemple, les huîtres s’attachent de façon permanente à une surface dure dès le début de leur développement. Cependant, certains bivalves adultes sont plus ou moins mobiles. Quelques espèces utilisent leur pied musculaire de se déplacer. Mais il y a plus efficace. Les bivalves comme les pétoncles ou coquilles Saint Jacques peuvent même se déplacer relativement vite sur de courtes distances, «nager», en propulsant eux-mêmes des jets d'eau en ouvrant leurs valves puis en les claquant pour expulser rapidement l’eau. C’est le principe de l’avion à réaction mais sous l’eau ! Cette technique lui permet de fuir son plus farouche prédateur, l’étoile de mer, démonstration vidéo. Ça ne suffit pas pour son autre prédateur, l’homme ! Retour sommaire La vie enchaînée Dans toutes les mers du monde, on observe parfois de longs rubans translucides que l’on assimile souvent à tort à des méduses. Ce sont en réalité nos « cousins », éloignés, dans l’arbre de la vie, car ce sont des cordés. Ils sont de proches ancêtres des poissons et des vertébrés. Ces rubans sont composés de dizaines d’individus clonés qui prolifèrent en de longues chaines de dimensions variables en fonction notamment de l’abondance des algues dont elles se nourrissent. Certaines chaînes peuvent ainsi atteindre plus de dix mètres de long. Longues chaines d'individus semblables, les salpes vivent en communauté et peuvent aussi s'individualiser. L’élément le plus visible à travers leur tunique transparente, est un "nucléus" opaque, qui regroupe les viscères de l'animal. Mais ces salpes possèdent également une bouche, un cœur, des branchies et même une sorte de placenta. Quelques millimètres pour les plus petites, 30 centimètres pour les géantes, les salpes se déplacent et se nourrissent en pompant de l'eau à travers leur corps tubulaires grâce à leurs ceintures de muscles. Bel exemple d'accord social: ces salpes enchaînées sont capables de synchroniser leurs contractions musculaires pour se déplacer dans les courants ! Elles communiquent même entre elles par des signaux électriques. Mais le lien qui les unit est fragile, un coup de mer et la chaîne finit par se disloquer. Chaque salpe, libérée, mènera une nouvelle vie et donnera naissance à une salpe solitaire qui bourgeonnera des chaines d'individus semblables. Chaine de vie … en vidéo Retour sommaire A la queue leu leu On ne connait souvent de la langouste que ses qualités gastronomiques, mais elles peuvent pourtant encore nous surprendre par leur comportement. Ainsi, la langouste des Caraïbes, Panulirus argus, effectue des déplacements regroupant parfois une cinquantaine d'individus. Ces langoustes royales marchent alors en file indiennes sur le fond en gardant contact avec l'individu qui précède par des mouvements d'antennes répétés, les antennes étant des organes sensoriels. Il semblerait que ces déplacements, dont on ignore la raison, se font sur des dizaines, voire des centaines de kilomètres. La navigation se fait en détectant les variations d'orientation du champ magnétique terrestre. La cause de cette migration est inconnue, mais le principal stimulus est un refroidissement et une augmentation de l’agitation de l’eau. Cette migration peut durer plusieurs jours. La procession peut se poursuivre sans interruption même pendant la nuit. La file semble guidée par la langouste la plus active et celle qui ferme la marche joue le rôle de garde à l'arrière, quand celle-ci perd du terrain pour affronter des menaces, elle se précipite ensuite pour rattraper ses congénères. Suivez le guide en vidéo ! Retour sommaire Sans dessus dessous Parmi les méduses, le genre Cassiopea, de l'ordre Rhizostomeae, comprend des méduses qui possèdent, entre leurs bras, une algue symbiotique : la zooxanthelle. Cette algue fournit ses excès de nourriture à la méduse, qui s'en nourrit. La Cassiopée peut compléter son alimentation par la capture d'animaux planctoniques grâce à ses bras urticants. Ces méduses ne sont pas les seuls animaux à vivre en symbiose avec une algue zooxanthelles. L’exemple le plus connu est celui d’autres cnidaires, des coraux en l’occurrence, mais aussi des mollusques bivalves comme les bénitiers (Tridacna), ainsi que d'autres espèces marines (Radiolaires, nudibranches…) Ces méduses se tiennent souvent à l'envers, immobiles, pour donner une luminosité suffisante à leurs algues. Lorsqu'elles se déplacent, elles se remettent à l'endroit. Cette particularité comportementale leur à valu leur nom de "Méduses à l'envers" (Upside-downs jellyfishs en anglais). Admirez-la en vidéo Si vous la rencontrez ainsi, ne la remettez pas dans le « bon » sens ! Retour sommaire Fais comme chez toi ! La vie des Holothurie ne doit pas être drôle tous les jours, se nourrir de ce qui traine sur ou dans le sable doit être vraiment monotone. Mais quand en plus un petit poisson, le Fierasfer ou Aurin, Carapus acus, vient s'inviter chez vous, ... Holothuria tubulosa ou Parastichopus regalis peuvent être en effet les hôtes involontaires et malheureux de l’Aurin. Ce poisson vit dans l’intestin de l’holothurie et y pénètre par l’anus, en marche avant lorsqu’il est petit, en marche arrière lorsqu’il est plus grand. Contrairement à ce qui a pu être écrit par le passé, l’Aurin ne se nourrit pas des viscères de son hôte, mais sort pour se nourrir la nuit de larves ou de jeunes poissons et d'invertébrés. vidéo Une niche écologique en quelque sorte ! Retour sommaire Un amour dévorant ! L’étoile de mer mange des mollusques, crabes, coraux, vers, crustacées, échinodermes, d'autres invertébrés, et même parfois de petits poissons. Mais elle ne possède pas de mâchoire. Alors, pour s'alimenter d'un bivalve, par exemple, elle envahit celui-ci avec ses pieds ambulacraires et le force à s'ouvrir. La force déployée par le système aquifère pour ouvrir un bivalve représente l'effort nécessaire à un humain pour lever d'une main une masse d'environ 500 kg. Après une demi-heure, le bivalve est fatigué et ses muscles se relâchent. Une fois assez ouvert, l'étoile de mer dévagine son estomac à l'intérieur à l'aide de la contraction de sa paroi corporelle et prédigère l'animal avec des enzymes gastriques provenant du cæca pylorique. Une fois digéré, l'estomac est réinvaginé par la relaxation de la paroi corporelle et la contraction des muscles. Le contenu est ensuite digéré dans les estomacs. Si le spécimen de bivalve est petit, il peut être ingéré au complet et digéré, pour ensuite éjecter la coquille. La digestion est faite dans deux estomacs séparés, l'estomac cardiaque et l'estomac pylorique. L'estomac cardiaque est comme un sac situé au centre, c'est celui qui peut être sorti du corps. vidéo Bonne digestion ! Retour sommaire Un drôle de pistolet ! Parmi les très nombreuses espèces de crevettes, il est un groupe qui se distingue particulièrement, les Alphéides ou crevettes-pistolet. Ce nom leur vient de l'utilisation de leur pince gauche pour produire un son caractéristique ressemblant à un coup de feu. En cas de mutilation de celle-ci, au fil des mues, la pince droite se transforme pour conserver cette fonction. Le claquement est produit à l'ouverture comme à la fermeture de la pince. La crevette pistolet produit une bulle qui est propulsée à près de 100 km/h sur la proie, en produisant un son de plus de 200 décibels : bien plus fort que le bruit d'un avion au décollage ! La bulle implose, en libérant une onde de choc. La force de la détonation a de quoi facilement assommer, voire tuer, une proie, comme une autre crevette ou un petit poisson. La crevette peut produire ainsi un claquement par seconde. Ce peut aussi être une arme défensive, l'onde de choc ainsi créée pouvant étourdir l’adversaire. vidéo Autre caractéristique de ce groupe, les yeux sont dissimulés sous la carapace ce qui les rend quasiment aveugles ce qui les pousse à vivre en symbiose avec un gobie. Mais ceci est une autre histoire ... Retour sommaire Pour quelques dollars de plus ... Le dollar des sables, Echinarachnius parma, a la forme d’une grosse pièce de monnaie. Il peut atteindre 7,5cm. Il est de couleur brun rouge à pourpre et est plus pâle en-dessous. Sur le dessus, il a cinq boucles en forme de pétales faites de trous minuscules en paires. Ce sont les conduits qui lui servent de branchies. Au toucher, les aiguilles sont douces comme du feutre parce qu’elles sont couvertes de poils fins appelés soies ou cils. Sa bouche se trouve en-dessous. Cinq sillons étroits permettent à la nourriture de se rendre jusqu’à la bouche. C’est là aussi que sont groupés les nombreux pieds ou tubes ambulacraires. L’oursin plat vit sur des fonds sableux et vaseux de la ligne de marée basse jusqu’à 200 mètres. On a même trouvé quelques individus à des profondeurs de 1,6 km. L’oursin plat respire et ramasse sa nourriture avec ses pieds. Les pieds attrapent le plancton et les petites particules organiques tombées au fond de la mer grâce à ses extrémités collantes qui agissent comme des ventouses. Il s’enfouit souvent sous la surface de la vase. Lorsqu’il se déplace dans le sable, il trace un sillon derrière lui. Le dollar des sables est plat, circulaire et un dessin pentaradié, comme une étoile, orne le dessus du test. En fait, on devrait dire: les aires ambulacraires forment cinq pétales. C'est une caractéristiques à tous les dollars de sable car même ceux dont l'origine est l'Indopacifique ont ce dessin à cinq pétales. Collectionneurs, attention fragile ! Retour sommaire Un bijou à l'œil Les coquillages marins possèdent un opercule de la même matière que leur coquille pour fermer la porte derrière eux quand ils se réfugient à l’intérieur. L'Astrée rugueuse, Bolma rugosa ou Astraea rugosa, de la famille des Turbinidae possède un tel dispositif surnommé « œil de Sainte Lucie », « œil de Vénus », ou encore « œil de la Vierge ». C’est un mollusque fréquent sur les rivages méditerranéens que l'on peut ramasser sur certaines plages après une grosse tempête, notamment en Corse. Cet opercule ressemble à un coquillage, plan sur un côté avec une spirale sur fond clair et bombé de l'autre une couleur plus orangée. La taille des opercules peut varier de 2 mm à 3 cm. En Corse, on lui prête des vertus de porte-bonheur. C'est au 4ème siècle que naquit la légende de Ste Lucie. Une jeune fille de la noblesse de Syracuse obtint la guérison miraculeuse de sa mère atteinte d'une maladie incurable à force de prières répétées à la Vierge Marie. Vouant un culte et une dévotion sans limites à cette dernière, elle s'arracha les yeux et les jeta à la mer pour ne pas être détournée de sa foi et éloigner ses prétendants. Toute entière tournée vers la prière, elle réalisa bon nombre de miracles. En réponse à cette dévotion, la Sainte Vierge lui rendit la vue et lui donna des yeux encore plus beaux et plus lumineux. On rencontre son équivalent dans les mers tropicales provenant de mollusques genre Turbo et commercialisé sous le nom de cats eye (Œil de chat) ou plus récemment Shiva's eye ('Œil de Shiva). Ces porte-bonheur exotiques sont reconnaissables à leur forme plus ronde, face opposée, très bombée, variant du brun au bleu en passant par l’orangé ou le vert. Ces teintes se retrouvent dans la spirale. Alors, laissez trainer vos yeux sur le sable. Retour sommaire Il y a anguille sous sable ... Si vous avez l’occasion de plonger sur des fonds de sable dans les mers tropicales, vous traverserez probablement des « jardins » d’anguilles. Ces poissons longs d’une quarantaine de centimètres ont la particularité de vivre à demi enfouis dans un tunnel vertical, creusé dans le sable, enduit d’un mucus sécrété par l'épiderme de l'animal. La pointe de leur queue est modifiée de sorte qu'ils sont solidement ancrés au substrat, et ne sortent jamais complètement de leur trou, même pour se reproduire ! Au moindre mouvement, ils se cachent dans leur terrier. La tête en avant, ils capturent le zooplancton apporté par le courant grâce à leur bouche retroussée. Ils vivent en colonies de centaines d’individus généralement disposés à égale distance les uns des autres, les jardins, d’où leur nom d’anguilles jardinières. Il arrive que des « jardins » d'hétérocongres comprennent plusieurs espèces d’anguilles différentes. Les colonies d'hétérocongres sont toujours plantées sur des pentes sablonneuses exposées au courant, de sorte qu'ils peuvent constamment capturer leurs proies, mais toujours à l'abri des vagues. Ils ne quittent donc jamais leur terrier, même lors de la reproduction. Lorsqu'ils fraient, les mâles et les femelles les plus proches entrelacent leurs corps, puis libèrent du sperme et des ovules dans l'eau. Les œufs, une fois fécondés, deviennent des larves leptocéphales qui, dès qu'elles deviennent des juvéniles, rejoignent la colonie en créant leur propre terrier à la périphérie de sorte que le jardin s'agrandit sans cesse. Ces anguilles sont très difficiles à photographier. En effet elles détectent les vibrations causées par les bulles d'air lâchées par les plongeurs et s'empressent aussitôt de rentrer dans leur terrier. vidéo Alors tentez une approche lente, … et en apnée. Retour sommaire Par ici la monnaie. Dans les Antilles, sous quelques mètres de profondeur, il est courant de rencontrer des petits coquillages, appartenant à la classe des gastéropodes, accrochés à des gorgones. Le Cyphoma gibbosum est plus couramment appelé Monnaie Caraïbe à ocelles. Sa coquille se caractérise par un renflement médian très visible et par son manteau de couleur crème, orné de motifs orangés cerclés de noir qui vient recouvrir la coquille lorsque l’animal est en activité. Lorsqu'il est dérangé, ce manteau se rétracte et rentre dans la coquille laissant apparaître la coquille nue. Ce petit mollusque gastéropode se nourrit exclusivement de gorgones. A l’aide de sa radula (sorte de râpe), il broute les tissus externes de la gorgone, laissant apparaître le squelette sombre corné. La gorgone n’est jamais totalement consommée par son parasite. Le squelette mis à nu sera colonisé par les algues ou d’autres organismes coloniaux. Son nom de Monnaie Caraïbe lui vient de son usage en tant que de monnaie dans les Antilles du 17è au 19è siècle. Ça fait combien en €uros ? Retour sommaire Quand Neptune fait dans la dentelle. Les bryozoaires font partie des animaux les plus méconnus. Ils sont souvent en effet très discrets et se présentent sous la forme de structure encrôutantes ou tapissantes. Une espèce fait exception, la dentelle de Neptune, visible en Méditerranée à condition d’explorer les zones sombres entre 10 et 70 m de profondeur : grotte, cavité, anfractuosité, surplomb rocheux..... Il s'agit en effet d'une espèce sciaphile, c’est à dire qui aime l'ombre. Etant donnée la fragilité de la colonie, on trouve généralement la dentelle de Neptune à l’abri des eaux brassées par de forts courants ou de la houle. C’est une espèce coloniale, où chaque individu : la zoécie (ou zoïde) fait partie d’un réseau finement ajouré qui constitue la colonie (ou zoarium). L’ensemble de la colonie forme une rosace complexe constituée de fines lames qui donnent ainsi un aspect dentelé. Les réseaux formés sont plus denses (plus calcifiés) au centre de la colonie. La colonie est reliée à son support par un étroit pied très calcifié. La coloration de la structure varie du rose saumoné au jaune pâle. La taille de la colonie peut atteindre 10 à 20 centimètres Comme chez tous les bryozoaires, la nutrition est assurée par la capture de particules alimentaires (phytoplancton, en particulier) par les tentacules du lophophore, dont la sortie est assurée par une augmentation de la pression du liquide interne, phénomène obtenu grâce à la compression musculaire. Sa croissance se fait par bourgeonnement périphérique de nouvelles zoécies. La reproduction est sexuée et la colonie est hermaphrodite. Les œufs fécondés produits par un zoïde femelle sont incubés dans une ovicelle (petite chambre au dessus de l’orifice). C’est le développement d’une larve issue d’une reproduction sexuée et venue se fixer sur un support adéquat à son développement qui va donner un premier individu : le zoïde primaire (ou ancestrule). Celui-ci permettra l’obtention d’autres zoïdes par bourgeonnement qui eux-mêmes bourgeonneront… faisant alors grandir la colonie. Un animal donc, à la beauté délicate. Attention à vos palmes Retour sommaire Des organismes en kit La nature a en général doté chaque individu de tous les organes et fonctions nécessaires à la vie et à la perpétuation de l’espèce. Mais la nature est parfois joueuse et surtout imaginative. Les siphonophores (Siphonophorae), des organismes zooplanctoniques, vivent en colonies dans les profondeurs abyssales et peuvent atteindre une quarantaine de mètres de long. Ces cnidaires des eaux chaudes sont composés de milliers d'individus, chacun des membres étant morphologiquement et fonctionnellement spécialisé dans des taches différentes (propulsion, reproduction, chasse, etc.). Les scientifiques pensent qu'il s'agit ainsi d'un super organisme unique. Ces colonies planctoniques sont spécialisées dans la pêche au filet et possèdent des tentacules flottants équipés de cellules urticantes. La plupart des siphonophores sont bioluminescents, ce qui leur permet d'attirer leurs proies : poissons et crustacés, entre autres. Certains, telle la physalie, sont très venimeux. A l'instar des coraux, les siphonophores sont coloniaux. Si les colonies de coraux sont composées d’unités identiques, les siphonophores sont un ensemble d’unités spécialisées appelés "zoïdes", qui possèdent tous le même génome et proviennent du même embryon. Reliés par un stolon, les unités zoïdes et leurs organes ont pour fonction de nourrir, reproduire ou déplacer la colonie. Les unités nourricières, les gastrozoïdes, déploient de longs tentacules couverts de cellules urticantes. Elles ramènent leurs proies vers les bouches et estomacs, nourrissant toute la colonie via le stolon. Au bout du stolon, des unités de flotteurs pulsatiles, les nectophores, propulsent la colonie en quête de nourriture. Pour attraper crevettes et poissons, les siphonophores déploient une multitude de tentacules urticants en de parfaits filets. Les gonozoïdes mâles et femelles expulsent des paquets d'œufs ou de spermatozoïdes. De façon étonnante les œufs émettent une molécule attirant les spermatozoïdes de la bonne espèce autour du site de fécondation. L'œuf fécondé devient un embryon, qui bourgeonne rapidement ses premiers zoïdes. vidéo Une organisation vraiment extraordinaire ! Retour sommaire Un ver, ça va ! Quand on pense à des vers, on les imagine souvent comme des organismes longs et gluants, ternes et cachés dans le sable ou un tube adapté. Les vers de feux font partie des exceptions, ce sont en outre des prédateurs redoutables. Leurs poils de soie, son extrêmement urticants. Ces vers, et particulièrement les gros individus, peuvent en effet injecter une neurotoxine produisant une démangeaison intense et une forte sensation de brûlure qui est à l'origine de leur nom générique « vers de feu ». Cette brûlure peut persister plusieurs heures et être accompagnée de nausées et vertiges. La douleur peut persister plus longtemps aux points de contact. Les vers de feu sont nécrophages et se nourrissent d'organismes en décomposition (saprophages), mais aussi d'organismes sessiles comme les polypes de corail et d'hydraire. La mâchoire dirige la nourriture vers un tube digestif complet. Ils sont surtout actifs la nuit, mais, très bien protégés par leurs soies urticantes, ils n'hésitent cependant pas à sortir dans la journée. vidéo Beaux, mais, comme toujours, à ne pas toucher … Retour sommaire Liste des sources Science & Vie Sous les mers Espèces Doris RSBA Côte bleue Aux bulles.com Wikipedia Youtube Fish base Guru Méditation Se coucher moins bête