Actualité>Homosexualité,transgenre:despratiquescourantesdanslanature Futura-Sciences Le18/03/2013à11:32-Par JanlouChaput,Futura-Sciences Homosexualité,transgenre:despratiquescourantesdansla nature L’espèce humaine n’a décidément rien inventé en matière de sexe. Dans le monde animal, les relationshomosexuellesnerelèventpasdel’exception,tandisquelatranssexualitéexistebeletbien. Reste à comprendre quels pourraient en être les fondements. Futura-Sciences est allé interroger ThierryLodé,lespécialistefrançaisdelaquestion. L'homosexualitédesmâlescommedesfemellesseretrouvefréquemmentdanslemondeanimal, mêmesilesrecherchesàcesujetnesontpastoujoursmisesenavant.Cesétudesmontrent qu'ellesconcernentenviron10%desindividusd'uneespèceàunmomentdonnédeleurvie.© BensonKua,Wikipédia,ccbysa2.0 Àvoir,lagaleriephotossurlasexualitéanimale Ilestdesquestionsquinecesserontjamaisdefairedébat.L’homosexualitéestpeut-êtrel’uned’elles.Pourtantbien tolérée dans certaines cultures par le passé, elle reste au cœur de la controverse, comme l’a récemment montré la polémiquenationaleautourdelaloisurlemariagepourtous. Pourtant,d’aprèsl’expertensexualitéanimaleThierryLodé,chercheurenécologieévolutiveauxuniversitésdeRennes 1etd’Angers,lespratiquesentreindividusdumêmesexenesontpasraresdanslanatureet,decefait,n’ontriende strictementhumain.Commentlasciencepeut-ellealorslesexpliquer? Source:http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/biologie-homosexualitetransgenre-pratiques-courantes-nature-44029/ Page1/3 Actualité>Homosexualité,transgenre:despratiquescourantesdanslanature Futura-Sciences L’homosexualité,paslepropredugenreHomo Commenousl’avonsdéjàévoqué,sexeetreproductionnesontpasnécessairementliés,ycomprischeznosamiesles bêtes. Si on les dissocie, l’homosexualité prend tout son sens.« Lepremier moment de la sexualité consiste à reconnaîtrel’autrecommeunpartenairepotentiel.Sansséduction,ilnepeutyavoirdesuite,commentel’éthologue. Or, environ 10 % des individus desespèces étudiées ne tiennent pas compte de la variation sexuelle et se laissent guiderparleurdésir,quilesamèneàs’intéresseràdesanimauxdumêmesexe.Etcelasevérified’autantplusdans les espèces dites à faibledimorphisme sexuel, quand mâles et femelles se distinguent à peine sur le plan morphologique.» Après l’apparition du désir et de la séduction vient la phase érotique. Si l’on conçoit que masturbation, fellation ou sodomiesontcourammentpratiquéesparlesanimaux,onpeutaussibienaccepterlefaitquelespremierstempsdes relationshomosexuellesn’ontpasvocationàlareproduction. AuzoodeCentralPark,àNewYork,lesmanchotsàjugulaire(commeceuxàl’image)RoyetSilo,deux mâles,sesontrenduscélèbresens'appariant.Faceàcettesituation,lessoigneursleurontdonné unœufissud'unautrecouplequin'avaitpaspulecouver,etlesdeuxamantssesontoccupésde Tango.©NOAA,Wikipédia,DP L’homoparentalitéexistedéjàdanslemondeanimal «Unefoislaréconciliationsexuelleopérée,lorsqu’unpartenairestableaététrouvé,lesanimauxpeuventressentirle besoind’avoirdesdescendants,exactementcommedansl’espècehumaine»,enchéritThierryLodé.Lescouplesainsi forméspeuventsemettreenrecherched’unemèreporteuseou,danslecasdesfemelles,trouverunmâlepourles féconder.«Danslescoupleslesbiensd’oiessauvages,l’unedesfemelless’accoupleparfoisavecunmâledepassage etélèvesaprogénitureavecsamoitié.» Cependant,undébatdiviselacommunautéscientifique.«Pourcertainsbiologistes,l’homosexualitéexigepénétration, cardansl’espritdelaplupartdesgens,lasexualitéserésumeàlagénitalitéavecpénétration.Celaimplique,dansleur conceptiondeschoses,qu’iln’existepasd’homosexualitéféminine.Onparlealors,àl’anglaise,desame-sexpractices. Lesfemellesdoivent-ellesalorss’acheterdessex-toys?»,ironisel’éthologue. Latranssexualité,ouladifférenceentregénétiqueetpsychologie Source:http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/biologie-homosexualitetransgenre-pratiques-courantes-nature-44029/ Page2/3 Actualité>Homosexualité,transgenre:despratiquescourantesdanslanature Futura-Sciences Autrequestionsociétaleimportante:latranssexualité.Làencore,elleserencontredanslemondeanimal.«Iln’yapas de corps de mâle ou de corps de femelle. Chez beaucoup d’espèces, les sexes ne se distinguent pas par lesgènes. Le scrocodiles se sexualisent en fonction de la température d’incubation, lesabeilles en fonction du nombre de chromosomes,etc.Mêmechezlesmammifères, latestostérone,l’hormonemâle,estproduitepardestissussousle contrôleduchromosomeX,endoubleexemplairechezlesfemelles.»Laquestiondugenrenepeutdoncserésumerà unehistoiredeprogrammegénétique. Selon Thierry Lodé, c’est même lors du stadesubadulte,soitl’équivalentd’unepartie de l’enfance et de la première partiedel’adolescence,quelesexeseconstruitets’accepted’unpointdevuesocial.Lepetitgarçonoulapetitefille doit admettre qu’il fait partie d’un certain genre. Et cela ne colle pas toujours avec les organes que sonADN lui a donnés.«Certainssingesn’acceptentpasd’êtremâlesetseconsidèrentcommeétantdesfemelles.Parfois,ilssont mêmeacceptéscommetelsauseindeleurgroupesocial.»Ilenvademêmepourdesespècespluséloignéesdela nôtre,commechezlesmangoustesoulesgoélands. Il n’existe pas deux individus strictement identiques dans la nature, même devrais jumeaux ou desclones. Cette variété biologique, accentuée par la reproduction sexuée, engendre une diversité des habitudes et des pratiques, laissantàchacunl’opportunitédes’exprimerselonsesdésirs,aussibienpourl’Hommequepourlesanimaux.Seulela moralepropreàchaqueespèceapprouveouréprouvedescomportements.Lanature,elle,n’enaaucune. Source:http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/actu/d/biologie-homosexualitetransgenre-pratiques-courantes-nature-44029/ Page3/3