mammifères terrestres. Par ailleurs, la capacité de stocker l'oxygène est considérablement augmentée par des hématies
très nombreuses (de l'ordre de 8 500 000 par cm3 chez le marsouin par exemple) et des concentrations en pigment
musculaire (myoglobine) très élevées.
Phonation
Les aptitudes psychiques des cétacés, et en particulier des dauphins, ont depuis longtemps frappé les observateurs.
Les moyens modernes, mis actuellement en œuvre dans de vastes aquariums pour des observations précises et
prolongées, ont surtout attiré l'attention sur les moyens de communication utilisés par ces animaux. Deux types de sons sont
émis par les dauphins : des sifflements d'une durée de 0,5 seconde et d'une fréquence variant de 7 à 15 kilohertz et des
« clics », beaucoup plus brefs, lancés au rythme de 5 à plusieurs centaines par seconde sur une bande de fréquence allant
de 20 à 120 kilohertz (voire 170 kilohertz). Les sifflements, seuls audibles par l'homme, semblent constituer un moyen de
communication entre individus. Des expériences indiscutables ont montré la possibilité d'échange de messages complexes.
Les « clics » servent essentiellement au repérage des proies et des obstacles par écholocation, selon un système
« sonar » comparable à celui des chauves-souris. Ces divers sons et ultrasons sont produits par des dispositifs complexes
des voies respiratoires supérieures, les cétacés étant dépourvus de cordes vocales. À mesure que les observations
s'accumulent, les spécialistes sont conduits à penser que les dauphins et les marsouins pourraient posséder le meilleur
analyseur acoustique du monde animal.
Migrations
Les migrations des cétacés de grande taille ont été le mieux étudiées. La recherche de nourriture, les conditions de
reproduction sont évidemment les moteurs essentiels des migrations saisonnières.
La plupart des balénoptères séjournent en été dans les régions polaires et subpolaires des deux hémisphères, où ils se
nourrissent en quantité considérable des proies disponibles (le krill, Euphausia superba, en Antarctique qui forme de
véritables nuages de proies à quelques dizaines de mètres sous la surface ; d'autres crustacés planctoniques ou des petits
poissons pélagiques, en Arctique). Au début de l'hiver de chaque hémisphère, les balénoptères se dirigent vers les régions
tropicales, où ils séjournent durant toute cette saison sans guère s'alimenter. Après l'accouplement, qui a lieu sur les zones
d'hivernage, s'effectue la migration de retour vers les hautes latitudes. La gestation dure, selon les espèces, de dix à douze
mois ; elle est suivie d'une période d'allaitement d'environ six mois et, dans la plupart des cas, ne semble avoir lieu que tous
les deux ou trois ans. Toutefois, il a aussi été découvert que le petit rorqual antarctique (Balaenoptera bonaerensis) pouvait
se reproduire annuellement.
Les cachalots vivent en général dans les eaux subtropicales, ne dépassant guère le 40e degré de latitude nord et sud,
bien que les mâles adultes se rencontrent assez souvent très au-delà de ces limites.
Alimentation
Selon qu'il s'agit des odontocètes ou des mysticètes, la nature de l'alimentation est totalement différente. Le point
commun, en relation avec les besoins énergétiques de ces organismes homéothermes, est la quantité de nourriture toujours
considérable, en raison de sa taille, qu'un cétacé absorbe. On estime généralement que les petites espèces nécessitent
jusqu'à 4 p. 100 de leur masse corporelle par jour, alors que moins de 2 p. 100 suffisent aux grands cétacés pour faire face
à leurs besoins énergétiques.
Les odontocètes sont, grâce à leur denture, des prédateurs efficaces. Les divers poissons sont les proies favorites des
dauphins et des marsouins. L'orque épaulard se distingue par la diversité de ses proies possibles selon les régions :
harengs, saumons, raies, thons, manchots, marsouins, phoques et baleines peuvent constituer son alimentation. Le
cachalot (Physeter macrocephalus) consomme surtout des céphalopodes, parfois de très grande taille, mais aussi de
nombreux poissons.