Le Lézard vert, Lacerta bilineata (Daudin, 1802)
Vert, discret, vif, craintif, inoffensif et spectaculaire…
Description de l’espèce et répartition
Le lézard vert atteint une taille moyenne
d’environ 30 cm, soit une des espèces de lézard
les plus grandes. Le dimorphisme sexuel est
généralement bien marqué : les mâles sont plus
robustes que les femelles, leur tête est plus forte
et plus large et la gorge devient bleu vif à la
saison des amours.
Chez les mâles, la livrée dorsale est vert
émeraude brillant piquetée de jaune citron et de
noir. La coloration des femelles est très variable :
certaines sont grises ponctuées de tâches noires
disposées symétriquement, d’autres sont vertes
comme les mâles.
La face ventrale est jaune vif chez les mâles et
plus pâle ou verdâtre chez les femelles. Le poids
des adultes oscille entre 20 et 45 grammes.
Cette espèce est plutôt affiliée à la zone
méridionale, sa limite septentrionale se situe à
l’isotherme de 18°C en moyenne au mois d‘août
(RYKENA, 1987). Il faut noter qu’il atteint les
îles Anglo-normandes au Nord, l‘Espagne à
l‘Ouest et l‘Asie mineure à l‘Est.
En France, il est limité au sud du 49° de latitude
nord, globalement au sud de la Seine. Il est
absent en Corse.
Il faut souligner que celui-ci est protégé sur
l’ensemble du territoire national, qu’il est inscrit
à l'annexe IV de la « Directive Habitats », à
l'annexe II de la Convention de Berne et classé
dans la Liste Rouge régionale parmi les espèces
largement répandues et abondantes dont
l'Homme fait d’ailleurs parti.
En Haute-Savoie, il n’est pas menacée car les
réservoirs de populations restent assez
nombreux. Ils se confinent autour des cours
d’eau (Fier, Thiou, Arve, Rhône…), lacs
(Annecy…), bocages, talus de chemin de fer et
carrières. On le retrouve sur la commune de
Saint-Cergues, Gaillard, Vétraz-Monthoux,
Arthaz, Pont-Notre-Dame, Juvigny, etc…soit sur
pas moins de 60 communes sur les 293 que
compte le département (d’après les données de la
CERFF, de la LPO Haute-Savoie et des
inventaires Z.N.I.E.F.F.).
Ecologie
Contrairement au Lézard des murailles, le
Lézard vert est dépendant d‘une couverture
végétale assez dense fréquemment associée à des
empierrements naturels ou artificiels comme les
éboulis, affleurements rocheux ou murs en
pierres sèches.
On le trouve en lisière des bois et forêts, dans les
clairières ainsi que dans les prairies, carrières,
©Antoine Guibentif
vignes, bords des chemins, ronciers et talus (voie
de chemin de fer).
Période d’activité
Elle commence à la mi-mars. L’activité du
Lézard vert est diurne et il est sensible à la
température qui détermine son rythme d‘activité.
L’optimum s’observe entre 9h et 11h du matin.
L’après-midi, l‘activité se restreint. Le Lézard
vert préfère se déplacer au sol, mais il peut
cependant grimper sur les branches basses des
chênes, des pins ou autres buissons pour élever
sa température interne si les conditions sont
moins favorables. La température minimale
tolérée est de 15°C et l’optimum thermique
atteint 32/33°C (SAINT GIRONS, 1977).
L‘hivernage débute vers la mi-octobre.
Les Lézards verts sont sédentaires et les mâles
manifestent une intolérance territoriale marquée.
Ils occupent un espace de 200 à 600m
2
(SAINT
GIRONS et al., 1989) voire 1200 m
2
(PILLET,
2007).
Reproduction
Espèce ovipare. Sa période de reproduction
s‘étend d‘avril à mi-juin. Les mâles se
poursuivent bruyamment dans la végétation et
les combats sont violents. Un mâle peut féconder
plusieurs femelles et celles-ci s‘accouplent
plusieurs fois avant chaque ovulation. Une
femelle peut pondre 2 fois au cours de la saison
(généralement vers la fin mai et la fin juin).
Les œufs (de 5 à 15) sont déposés dans un terrier
peu profond creusé par la femelle dans un
matériel meuble comme du sable, du limon ou
du loess. Les pontes sont souvent déposées le
soir ou même de nuit. L‘incubation varie entre
50 et 100 jours
selon les conditions
météorologiques et la température du substrat. A
la naissance, les jeunes mesurent 3 à 4.5 cm. Ils
sont parfois la proie des adultes. La longévité de
l‘espèce est comprise entre 5 et 15 ans (PILLET,
2007).
Proies, prédateurs et menaces
Le régime alimentaire du Lézard vert est très
varié. Les arthropodes constituent cependant
l’essentiel de la nourriture : coléoptères,
orthoptères, chenilles glabres, cloportes,
araignées... Il recherche aussi les mollusques à
coquille mince et consomme parfois des baies
mûres tombées au sol dont il lèche le jus. Il
capture occasionnellement des lézards et des
rongeurs nouveau-nés. Il s’hydrate souvent et
boit les gouttes de rosée sur les végétaux, ou se
rapproche de l’eau en période de sécheresse
(VANCEA et al,. 1956 - PILLET, 2007).
Les prédateurs du Lézard vert sont nombreux
tels que les rapaces (Faucon crécerelle…), les
serpents (Couleuvre verte et jaune,…) ainsi que
les mammifères carnivores (Chat domestique,…)
et certains automobilistes. Notons que comme
tous les lézards, il peut laisser sa queue comme
diversion en cas d’attaque (autotomie).
Les menaces affectant cette espèce sont liées aux
activités agricoles, à la perte et la dégradation de
leurs habitats et à la pollution chimique.
Vous pouvez contribuer à améliorer les
connaissances sur cette espèce en envoyant
toute observation à la CERFF par email
Haute savoie.
Sources bibliographiques :
INPN (Inventaire national du patrimoine naturel) / Karch (Centre de coordination pour la protection des
amphibiens et des reptiles de Suisse) / LPO Haute savoie / Cora faune sauvage /
Société Herpétologique de France /
ARNOLD (N.) & OVENDEN (D), 2004 - Le Guide Herpéto, Delachaux & Niestlé, 288 p. /
Tachon William
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