Le Lézard vert, Lacerta bilineata (Daudin, 1802) ©Antoine Guibentif Vert, discret, vif, craintif, inoffensif et spectaculaire… Description de l’espèce et répartition Le lézard vert atteint une taille moyenne d’environ 30 cm, soit une des espèces de lézard les plus grandes. Le dimorphisme sexuel est généralement bien marqué : les mâles sont plus robustes que les femelles, leur tête est plus forte et plus large et la gorge devient bleu vif à la saison des amours. Chez les mâles, la livrée dorsale est vert émeraude brillant piquetée de jaune citron et de noir. La coloration des femelles est très variable : certaines sont grises ponctuées de tâches noires disposées symétriquement, d’autres sont vertes comme les mâles. La face ventrale est jaune vif chez les mâles et plus pâle ou verdâtre chez les femelles. Le poids des adultes oscille entre 20 et 45 grammes. Cette espèce est plutôt affiliée à la zone méridionale, sa limite septentrionale se situe à l’isotherme de 18°C en moyenne au mois d‘août (RYKENA, 1987). Il faut noter qu’il atteint les îles Anglo-normandes au Nord, l‘Espagne à l‘Ouest et l‘Asie mineure à l‘Est. En France, il est limité au sud du 49° de latitude nord, globalement au sud de la Seine. Il est absent en Corse. Il faut souligner que celui-ci est protégé sur l’ensemble du territoire national, qu’il est inscrit à l'annexe IV de la « Directive Habitats », à l'annexe II de la Convention de Berne et classé dans la Liste Rouge régionale parmi les espèces largement répandues et abondantes dont l'Homme fait d’ailleurs parti. En Haute-Savoie, il n’est pas menacée car les réservoirs de populations restent assez nombreux. Ils se confinent autour des cours d’eau (Fier, Thiou, Arve, Rhône…), lacs (Annecy…), bocages, talus de chemin de fer et carrières. On le retrouve sur la commune de Saint-Cergues, Gaillard, Vétraz-Monthoux, Arthaz, Pont-Notre-Dame, Juvigny, etc…soit sur pas moins de 60 communes sur les 293 que compte le département (d’après les données de la CERFF, de la LPO Haute-Savoie et des inventaires Z.N.I.E.F.F.). Ecologie Contrairement au Lézard des murailles, le Lézard vert est dépendant d‘une couverture végétale assez dense fréquemment associée à des empierrements naturels ou artificiels comme les éboulis, affleurements rocheux ou murs en pierres sèches. On le trouve en lisière des bois et forêts, dans les clairières ainsi que dans les prairies, carrières, vignes, bords des chemins, ronciers et talus (voie de chemin de fer). Période d’activité Elle commence à la mi-mars. L’activité du Lézard vert est diurne et il est sensible à la température qui détermine son rythme d‘activité. L’optimum s’observe entre 9h et 11h du matin. L’après-midi, l‘activité se restreint. Le Lézard vert préfère se déplacer au sol, mais il peut cependant grimper sur les branches basses des chênes, des pins ou autres buissons pour élever sa température interne si les conditions sont moins favorables. La température minimale tolérée est de 15°C et l’optimum thermique atteint 32/33°C (SAINT GIRONS, 1977). L‘hivernage débute vers la mi-octobre. Les Lézards verts sont sédentaires et les mâles manifestent une intolérance territoriale marquée. Ils occupent un espace de 200 à 600m2 (SAINT GIRONS et al., 1989) voire 1200 m2 (PILLET, 2007). Reproduction Espèce ovipare. Sa période de reproduction s‘étend d‘avril à mi-juin. Les mâles se poursuivent bruyamment dans la végétation et les combats sont violents. Un mâle peut féconder plusieurs femelles et celles-ci s‘accouplent plusieurs fois avant chaque ovulation. Une femelle peut pondre 2 fois au cours de la saison (généralement vers la fin mai et la fin juin). Les œufs (de 5 à 15) sont déposés dans un terrier peu profond creusé par la femelle dans un matériel meuble comme du sable, du limon ou du loess. Les pontes sont souvent déposées le soir ou même de nuit. L‘incubation varie entre 50 et 100 jours selon les conditions météorologiques et la température du substrat. A la naissance, les jeunes mesurent 3 à 4.5 cm. Ils sont parfois la proie des adultes. La longévité de l‘espèce est comprise entre 5 et 15 ans (PILLET, 2007). Proies, prédateurs et menaces Le régime alimentaire du Lézard vert est très varié. Les arthropodes constituent cependant l’essentiel de la nourriture : coléoptères, orthoptères, chenilles glabres, cloportes, araignées... Il recherche aussi les mollusques à coquille mince et consomme parfois des baies mûres tombées au sol dont il lèche le jus. Il capture occasionnellement des lézards et des rongeurs nouveau-nés. Il s’hydrate souvent et boit les gouttes de rosée sur les végétaux, ou se rapproche de l’eau en période de sécheresse (VANCEA et al,. 1956 - PILLET, 2007). Les prédateurs du Lézard vert sont nombreux tels que les rapaces (Faucon crécerelle…), les serpents (Couleuvre verte et jaune,…) ainsi que les mammifères carnivores (Chat domestique,…) et certains automobilistes. Notons que comme tous les lézards, il peut laisser sa queue comme diversion en cas d’attaque (autotomie). Les menaces affectant cette espèce sont liées aux activités agricoles, à la perte et la dégradation de leurs habitats et à la pollution chimique. Vous pouvez contribuer à améliorer les connaissances sur cette espèce en envoyant toute observation à la CERFF par email [email protected] ou la LPO Haute savoie. Sources bibliographiques : INPN (Inventaire national du patrimoine naturel) / Karch (Centre de coordination pour la protection des amphibiens et des reptiles de Suisse) / LPO Haute savoie / Cora faune sauvage / Société Herpétologique de France / ARNOLD (N.) & OVENDEN (D), 2004 - Le Guide Herpéto, Delachaux & Niestlé, 288 p. / Tachon William