Fiche Écomusée d’Alsace – Les libellules
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Que deviennent les libellules en hiver
Pendant tout l’hiver, les œufs restent enfouis dans le bois humide ; au printemps, ils éclosent et donnent
naissance à de petites larves qui vivent dans l’eau ; la larve est très vorace et attrape avec une sorte de bras
redoutable terminé par deux crochets pointus (appelé le masque) toutes sortes de petites bêtes, des
têtards, des petits poissons ... et va grandir et grossir très vite. Quand sa peau devient trop étroite elle se
déchire et elle s’en dégage : elle mue ; la larve changera ainsi de peau et de forme 12 à 14 fois avant
d’atteindre sa taille définitive.
L’émergence
Après deux ou trois ans de vie aquatique, la larve est totalement
développée et arrête de se nourrir. Par un matin ensoleillé elle grimpe
sur la tige d’un roseau et sort pour la première fois de l’eau. Dès qu’elle
se trouve à l’air elle s’immobilise. Elle enfonce les griffes de ses pattes
dans la tige puis se balance de gauche à droite comme pour vérifier si
elle est bien attachée. Tout à coup sa peau commence à se fendre
derrière sa tête, qu’elle sort, puis en se tortillant elle dégage peu à peu
l’avant du corps, les pattes et ses ailes pliées en accordéon. Une belle
libellule adulte apparaît enfin laissant son enveloppe appelée exuvie à
côté d’elle pendant qu’elle se sèche au soleil. C’est la naissance ou
l’émergence de la libellule.
Cordulie à tâches jaunes (Somatochlora flavomaculata) qui vient d’émerger
avec son exuvie à côté d’elle. Photo Marc Solari
Le vol des libellules
Après l’émergence, il faut attendre une quinzaine de minutes pour que les ailes atteignent leur taille
définitive et environ quatre heures pour qu’elles soient sèches et solides. Une autre heure s’écoule et la
libellule est prête, son corps est rigide et elle peut prendre son envol.
Les libellules volent à très grande vitesse mais uniquement par beau temps.
Le soleil leur est vraiment nécessaire
Leur corps (le thorax et l’abdomen) abritent des poches d’air , des sacs aériens qui chauffés par le soleil
allègent l’insecte et lui permet de voler avec facilité ; toute son énergie est consacrée à se mouvoir et non à
se soutenir en l’air. Les demoiselles (Caloptéryx et agrions) volent lentement (volettent) : 2 kms / h. Mais
certaines libellules, les plus grosses aux allures d’hélicoptères se déplacent à 36 kms /h et même à 70 lors
d’accélérations fulgurantes. Lors d’accélération leurs ailes sont synchrones et simultanées. En vol
stationnaire les ailes sont synchrones et inversées.
Aeschne affine (Aeschne affinis) Photos Marc Solari