5
Les acariens tropicaux ont des
allergènes de haut poids moléculaire
Dans les pays tropicaux, comme dans les pays plus tempérés,
le
Dermatophagoides pteronyssinus
est une cause courante
de rhinites et d’asthme allergiques perannuels. Cependant un
autre acarien, le
Blomia tropicalis
est la cause de problèmes
plus importants chez les personnes souffrant de troubles
respiratoires atopiques et vivant dans les pays tropicaux. Ceci
vient d’être démontré par Pereira et ses collaborateurs, qui ont
étudié les réponses anticorps des
patients atopiques pour chacune
de ces espèces d’acariens au
Brésil. Parmi 110 patients aller-
giques et 33 contrôles, les tests
cutanés ont montré que 56 %
présentaient une réponse posi-
tive à l’extrait de
B. tropicalis,
51% étaient réactifs à la fois au
B. tropicalis
et au
D. pteronyssinus
et 6 % étaient uniquement
sensible au
B. tropicalis.
Chez les patients sensibilisés, ils ont
trouvé des taux élevés d’IgE, d’IgG1et d’IgG4spécifiques au
B. tropicalis.
Au Brésil, une forte proportion des allergies est
due au
B. tropicalis
et les patients qui en souffrent sont plus
souvent réactifs aux peptides de haut poids moléculaire du
B. tropicalis
qu’aux principaux allergènes de bas poids molé-
culaire plus couramment employés. Les auteurs suggèrent
que ces peptides à haut poids moléculaire fassent prioritaire-
ment l’objet d’une recherche plus approfondie.
Pereira E
et al.
Allergy 2005 ; 60 (3) : 401-6.
Protéine de fusion :
deux allergènes en un
Kussebi et ses collaborateurs ont tiré avantage
du fait que si les IgE reconnaissent la configu-
ration tridimensionnelle des allergènes, les
lymphocytes T, eux, reconnaissent la séquence
linéaire des acides aminés. Ils ont réussi à iso-
ler deux allergènes principaux présents dans le
venin d’abeille et les ont combinés de manière
à laisser intactes leurs séquences linéaires
mais à modifier leur conformation physique
afin qu’elle ne soit plus reconnaissable par les
IgE spécifiques. Les deux allergènes Api m 1 et
Api m 2 ont été synthétisés en un peptide
unique par génie génétique. Il a été montré
qu’un pré-traitement des souris par la protéine
de fusion Api m (1/2) supprimait l'apparition
d’immunoglobuline IgE spécifique en réponse à
une exposition à l’allergène d’origine. Il a été
montré que la protéine de fusion déclenchait la
prolifération de lymphocyte T et une réponse
par des cytokines de type Th1 et Th2. Cepen-
dant, la réactivité de l’IgE était supprimée et la
dégranulation basophile comme la réactivité
des tests cutanés de type 1 étaient significati-
vement réduites. Les auteurs ont conclu que
leur nouvelle protéine de fusion évitait la liaison
avec l’IgE, empêchant l’établissement de liai-
sons croisées entre l’IgE et les récepteurs
Fc
εε
RI des mastocytes ou basophiles, bloquant
ainsi la production d’IgE par les lymphocytes B.
Kussebi F.
et al.
J Allergy Clin Immunol 2005 ; 115 (2) : 323-9.
Quel est le point commun entre les escargots et les acariens ?
La consommation d’escargots peut parfois entraîner des crises d’asthme ou des anaphylaxies. Habituellement, il
existe chez les mêmes personnes une allergie aux acariens de la poussière de maison. Martins et ses collabora-
teurs ont donc entrepris de déterminer la réactivité croisée des allergènes d’escargot,
Helix aspersa (Hel a2),
Theba pisana (The p)
et
Otala lactea (Ota l)
avec l'acarien
Dermatophagoides pteronyssi-
nus (Der p6)
. Ils ont découvert que deux allergènes principaux,
Hel a2
et
Der p6
étaient fortement inhibés par leurs extraits homologues. Chez l’animal, une
légère réactivité croisée a été détectée. La sensibilisation des personnes
allergiques à la consommation d’escargots apparaît généralement à l’occa-
sion de l’émergence d’une allergie aux acariens. Cependant, chez quelques
patients, la sensibilisation peut être induite par la seule consommation
d’escargots. Chez 2 des 60 patients atopiques étudiés, une IgE spéci-
fique au
Hel a2
a été détectée mais pas d’IgE spécifique au
Der p6.
Martins L
et al.
Int Arch Allergy Immunol 2005 ; 136 (1) : 7-15.