Myopathies inflammatoires - délégation de corse du sud

Myopathies
inflammatoires
JUIN 2008
AVANCÉES DE LA RECHERCHE 2007-2008
AVANCÉES DE LA RECHERCHE 2007-2008
Myopathies inflammatoires
AFM>Myoinfo - 2 - AV08_MYOINFL.doc
Une maladie auto-immune est
une maladie dans laquelle le
système immunitaire se dérègle et
réagit en fabriquant des anticorps
contre des éléments (organe,
cellule, molécule) de son propre
organisme (auto-anticorps).
Un anticorps est une protéine
spécifique engendrée par la
présence dans l'organisme d'une
substance ou d'une molécule
considérée comme étrangère
(antigène), qui la reconnait et s'y
combine spécifiquement pour en
neutraliser l'effet toxique.
Sommaire
Faits marquants de la recherche .......................................................................................2
La myosite de chevauchement liée à des anticorps anti-Jo-1 mieux comprise.......2
Histoire naturelle de la myosite à inclusions............................................................3
Essai de thérapie cellulaire dans la myosite à inclusions........................................3
Essai français de phase II du rituximab dans le traitement des myopathies
inflammatoires réfractaires......................................................................................3
*
* *
Les myopathies inflammatoires (ou myopathies dysimmunitaires ou myosites) sont
des maladies auto-immunes. Elles sont caractérisées par des douleurs et une
faiblesse (de la simple gêne à la paralysie complète)
musculaires, auxquelles s’associent souvent des
douleurs articulaires, une atteinte cardiaque et une
atteinte pulmonaire qui en font la gravité.
On distingue différents types de myopathies
inflammatoires :
- la polymyosite (PM),
- la dermatomyosite (DM) qui comporte en plus une
atteinte de la peau,
- les myosites de chevauchement qui ne peuvent pas
être classées dans les deux groupes précédents,
- la myosite à inclusions (IBM) (qui ne doit pas être
confondue avec la myopathie héréditaire à inclusions).
Ces maladies ne sont pas des maladies héréditaires.
Les cas familiaux sont exceptionnels. Elles sont assez
rares, touchant 6 à 7 personnes pour 100 000.
Faits marquants de la recherche
LA MYOSITE DE CHEVAUCHEMENT LIEE A DES ANTICORPS ANTI-JO-1 MIEUX
COMPRISE
Les myosites de chevauchement se manifestent, comme des myosites, par un déficit moteur
proximal et symétrique et un taux élevé des CPK, s'accompagnant, en plus, de signes cliniques
particuliers et/ou la présence d'auto-anticorps spécifiques. C'est le cas par exemple de la myosite
liée à des anticorps anti-Jo-1. Cette myopathie inflammatoire peut être sévère du fait d'une atteinte
des poumons importante.
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Myopathies inflammatoires
AV08_MYOINFL.doc - 3 - Myoinfo>AFM
Un taux élevé de CPK (créatine
phosphokinase) dans le sang
est le signe d'une lésion
musculaire, dont l'origine peut être
une maladie neuromusculaire, un
traumatisme musculaire ou même
une activité physique intense.
Les muscles proximaux sont
les muscles qui sont proches de
l'axe du corps. Ils sont situés aux
racines des membres : muscles
des épaules et des bras pour les
membres supérieurs, muscles des
hanches et des cuisses pour les
membres inférieurs.
Une thérapie cellulaire
autologue est une thérapie
cellulaire où les cellules
administrées proviennent de son
organisme par opposition à une
thérapie cellulaire hétérologue où
les cellules greffées proviennent
d'un donneur.
Les lymphocytes T sont des
globules blancs spécialisés dans
certaines réactions immunitaires.
Il existe plusieurs types de
lymphocytes T chacun assurant
une fonction spécifique.
Contrairement aux lymphocytes B,
les lymphocytes T ne secrètent
pas d'anticorps.
Dans une étude publiée en août 2007, une équipe américaine a
découvert l'explication moléculaire de l'atteinte pulmonaire
spécifique de cette maladie. Par des techniques biochimiques
sophistiquées, les chercheurs ont montré que la protéine Jo-1
avait une forme particulière dans le tissu pulmonaire des
personnes atteintes de cette myosite et inexistante dans les
autres tissus. Ce résultat expliquerait au moins en partie l'atteinte
pulmonaire spécifique de cette myosite de chevauchement.
Novel conformation of histidyl-transfer RNA synthetase in the
lung: the target tissue in Jo-1 autoantibody-associated myositis.
Levine et coll. Arthritis Rheum. 2007 Aug;56(8):2729-39 (août 2007)
HISTOIRE NATURELLE DE LA MYOSITE A INCLUSIONS
La myosite à inclusions est la plus fréquente des myopathies chez les personnes âgées de plus de
50 ans. Pourtant la prise en charge thérapeutique est jusqu'ici décevante. Afin de mettre en place
des essais thérapeutiques de "bonne qualité" scientifique et médicale, il est important de connaître
avec précision l'évolution normale de la maladie (histoire naturelle); et de définir des critères et des
outils d'évaluation qui prennent en compte la grande variabilité clinique de cette maladie.
Pour répondre à ce besoin, une étude de l'histoire naturelle de la myosite à inclusions
(collaboration franco-anglaise : Pr. Benveniste, Dr. Hilton-Jones) est en cours chez plus de 100
patients. A ce jour, pratiquement tous les patients sont inclus dans l'étude et les résultats son
attendus pour l'année 2009.
La myosite à inclusions
Benveniste et coll. Revue du Rhumatisme 2008, 75 : 151-156
ESSAI DE THERAPIE CELLULAIRE DANS LA MYOSITE A INCLUSION
Un essai de thérapie cellulaire autologue chez des personnes
atteintes de myosite à inclusions, âgés de 50 à 70 ans, se déroule
à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. Cet essai s'appuie sur le
potentiel thérapeutique des lymphocytes T régulateurs
(lymphocytes Treg). Ces lymphocytes particuliers sont capables
de réguler le système immunitaire en contrôlant l'activité des
lymphocytes T.
Mené par Olivier Benveniste (Service de médecine interne 1) et
coordonné par David Klatzmann (Unité Biologie et thérapeutique
des pathologies immunitaires (UPMC-CNRS U7087), Service de
Biothérapies de l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière), l'essai a pour
objectif principal de s’assurer de la faisabilité et de l’innocuité de
l’injection des lymphocytes T régulateurs chez neuf personnes
atteintes de myosite à inclusions réparties en trois groupes.
L'essai va se dérouler en 3 étapes : prélèvement des
lymphocytes T régulateurs dans le sang des patients;
amplification et modification génétique (pour permettre de les
suivre dans l'organisme et de les détruire si besoin) des cellules
Treg; réinjection de ces cellules aux patients. La première étape
vient d'être lancée dans le premier groupe de trois patients.
Des cellules régulatrices du système immunitaire à l’essai dans les myosites à inclusions
Dupuy-Maury, VLM, 2008, 133 (Mars-Avril 2008).
ESSAI FRANÇAIS DE PHASE II DU RITUXIMAB DANS LE TRAITEMENT DES MYOPATHIES
INFLAMMATOIRES REFRACTAIRES
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Myopathies inflammatoires
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Les lymphocytes B sont des
globules blancs spécialisés dans
certaines réactions
immunitaires. Ils produisent les
anticorps qui neutralisent des
substances ou des molécules
considérées comme étrangères
par l'organisme.
Un essai français évaluant l'efficacité d'un immunosuppresseur de
nouvelle génération inhibant l'activité des lymphocytes B, le
rituximab, dans les myopathies inflammatoires réfractaires aux
traitements classiques, est en cours.
Cet essai coordonné par Olivier Benveniste (hôpital de la Pitié-
Salpêtrière, Paris) et financé par l'APHP inclut 24 patients ayant
des myosites avec auto-anticorps anti-J01 ou anti-SRP, réfractaires
aux traitements immunosuppresseurs classiques (corticoïdes,
immunoglobulines polyvalentes, methotrexate, azathioprine...).
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