SYSTEME D’EXPOSITION
Le système d’exposition des rongeurs se présente sous
la forme d’une chambre réverbérante cubique qui
permet l’exposition corps-entier sans contrainte
d’immobilisation. Il a été conçu, réalisé et caractérisé
par Satimo SA et Orange Labs. La chambre
réverbérante permet d’exposer 4 cages à la fois et une
masse maximale d’animaux de 1,5 kg. Elle est
couplée à un système informatique simulant une
communication entre deux ordinateurs permettant de
reproduire une exposition comparable à une utilisation
domestique du signal WiFi. Des antennes émettrices
sont présentes sur chacune des six faces de la chambre
et activées de façon aléatoire.
Figure 2 : Chambre réverbérante
EXPOSITION DES ANIMAUX
Quatre niveaux d’exposition seront testés : 0,08 - 0,4
et 4 W/kg corps-entier et exposition fictive (sham).
Les deux premières valeurs correspondent
respectivement aux limites d’exposition corps-entier
pour le public et pour les professionnels, et 4 W/kg
corps-entier correspondent à l’ « effet critique » selon
la définition de l’ICNIRP. Le temps d’exposition
quotidien est de 2 heures. Ces expositions seront
réalisées « en aveugle » afin d’éviter tout biais
subjectif dans l’analyse des données. Huit femelles
gestantes par groupe seront exposées dès le 6ème jour
de gestation. Après la naissance, trois petits par portée
seront exposés avec leur mère aussi longtemps que la
limite de poids du système d’exposition le permet.
L’exposition des petits se poursuivra jusqu’à 5
semaines. Ainsi, l’exposition des animaux sera
réalisée pendant 7 semaines dont 2 in utero.
WiFi ET CERVEAU IMMATURE
Cette étude préconisée sur le cerveau de rats exposés
durant 7 semaines se décline en trois volets
comprenant : 1) la recherche du phénomène
d’apoptose neuronale, 2) la mise en évidence d’une
éventuelle expression des HSP (heat shock protein)
majoritaires (HSP70, HSP25) et 3) la mesure de
marqueurs de stress radicalaire par immuno-
histochimie (3-Nitrotyrosine, GFAP). La détection et
la localisation de ces éléments sera faite dans
différentes zones du cerveau de rat par la réalisation
de coupes (10 µm d’épaisseur), sur cryostat, préparées
sur lames traitées (Superfrost Gold+) et concernant la
zone bregma –3,8 mm, interaural 5,2 mm qui
comprend l’hippocampe et le cortex retrosplénial, liés
respectivement à la mémoire/apprentissage et aux
émotions.
Apoptose :
L’apoptose est en équilibre constant avec la
prolifération cellulaire. La perte de signaux de « bon
fonctionnement » consécutive à une altération de
structure ou de fonction des cellules (par exemple
cancéreuses ou dysfonctionnelles suite à une
altération de l’ADN) est susceptible de déclencher un
processus apoptotique. La perturbation de cette mort
cellulaire programmée peut être liée à des facteurs
environnementaux. Ce phénomène naturel ou
pathologique conduit à l’apparition de modifications
morphologiques (corps apoptotiques), biochimiques et
génétiques (fragmentation de l’ADN). Ainsi, dans le
cadre de notre étude, nous rechercherons la présence
de cellules apoptotiques neuronales in situ sur coupes
de cerveaux (rats exposés et non exposés) par la
technique TUNEL (Terminal deoxynucleotidyl
Transferase Biotin-dUTP Nick End Labeling ;
NeuroTACS II, Trevigen USA) basée sur le marquage
des extrémités d’ADN fractionnées. Cette approche
est d’autant plus importante que l’on sait aujourd’hui
que l'apoptose neuronale modèle le cerveau durant
son développement.
Figure 3 : Marquage de neurones apoptotiques
A contrôle cage et B contrôle positif (X40)
Expression des protéines de stress Hsp70 et
Hsp25 :
Les Hsp, du fait de leur rôle de protéines
« chaperones » interviennent à la suite d’un stress
cellulaire pour le maintien conformationnel et
fonctionnel des protéines. Les HSP exprimées
majoritairement dans le cerveau lors d’un stress sont
les Hsp70 et Hsp25. Ce sont des bio-marqueurs
couramment employés dans les études de toxicité et
dont on connaît l’implication dans la protection
cellulaire, la thermotolérance et les mécanismes anti-
apoptotiques. Nous utiliserons dans cette étape de
notre étude un marquage immuno-histochimique de
ces Hsp (manuel ou automatique ; Dakoautostainer)