49
EN
PRATIQUE
> BIOLOGIE CLINIQUE
(609) PratiqueVet (2011) 46 : 606-609
>>À LIRE...
1. Nicolle C, Manceaux L (1908). Sur une
infection à corps de Leishman (ou organismes
voisins) du gondi. C R Acad Sci 147 : 763-6.
2. Fiche de description : Toxoplasma gondii
(2006). Rédaction par le Groupe de travail
“Toxoplasmose” de l’AFSSA en Juin 2006.
Coordination scientifi que : C. Bultel.
3. Ajioka JW et coll (2001). Toxoplasma gondii
genomics: shedding light on pathogenesis and
chemotherapy. Expert Rev Mol Med 6 : 1-19.
4. Bourdoiseau G (2000). La toxoplasmose.
In : Parasitologie clinique du chien, NEVA,
Créteil, 362-74.
5. Euzeby J (1993). Infection toxoplasmique du
chat. Prat Med Chir Anim Comp 28 : 195-209.
6. Emile C (2009). Actualités sur la
toxoplasmose et surveillance de la
toxoplasmose congénitale en France. Option
Bio 418-419 : 24-6.
POUR EN SAVOIR PLUS :
http://www.cdc.gov/ncidod/dpd/parasites/
toxoplasmosis/default.htm : Informations
du CDC sur la toxoplasmose (description
de la maladie, prévention) et le toxoplasme
(cycle, épidémiologie, biologie),
références en ligne d’articles concernant
l’impact de la toxoplasmose aux USA ; pour
professionnel et grand public
THÈSE Rachel GUITON, 2008
Docteur de l’Université François-Rabelais
Discipline/Spécialité : Sciences de la Vie et
de la Santé/Immunologie Parasitaire
Toxoplasma gondii et réponse immunitaire
protectrice :
- Effecteurs de protection lors d’une
vaccination par des cellules dendritiques
- Voies de signalisation activées par
T. gondii
MÉMO
■ La toxoplasmose est une infection
parasitaire particulière en raison de la
complexité de son cycle, la singularité de la
maladie chez l’hôte défi nitif et chez les
hôtes intermédiaires et l’implication du
Chat domestique dans la toxoplasmose
aiguë et congénitale de l’Homme.
■ Les praticiens vétérinaires ont
fréquemment à répondre à des questions
d’épidémiologie, de diagnostic et de
décision d’euthanasie émanant de
propriétaires (en particulier de femmes
enceintes) convaincus de l’entière
responsabilité du Chat dans l’éventuelle
survenue d’une toxoplasmose congénitale.
■ La connaissance du cycle du toxoplasme
et de l’interprétation des sérologies chez
les Carnivores permet de rassurer et de
conseiller les propriétaires.
Confl its d’intérêts : néant
naire, lavage broncho-alvéolaire, liquide
céphalo-rachidien.
Les kystes peuvent également être iden-
tifi és sur un prélèvement histologique,
mais le diagnostic de certitude requiert
l’identifi cation du parasite par immu-
nohistochimie en utilisant un anticorps
monoclonal ou polyclonal anti-T. gondii,
les kystes et les tachyzoïtes de T. gondii
étant indifférenciables histologiquement
de ceux de Neospora caninum et de Sar-
cocystis sp.
(PHOTOS 1 ET 2)
.
■
Chez le Chat, la présence d’oocystes
dans les selles peut être mise en évidence
par examen coproscopique, sachant
que les oocystes des espèces Besnoitia
(localisée au sud-ouest),Toxoplasma et
Hammondia ne sont pas discernables
morphologiquement mais éventuelle-
ment par analyse PCR
(PHOTOS 3 ET 4)
.
> Méthodes indirectes sérologiques
Elles reposent toutes sur la mise en évi-
dence d’anticorps dans le sérum à l ‘aide
de techniques utilisant soit des antigènes
de toxoplasme fi gurés (dye test, I.F.I, ag-
glutination directe…), soit des antigènes
solubles cytoplasmiques ou membra-
naires (hémagglutination, ELISA).
Intérêt du dépistage sérologique chez le
Chat
(PHOTO 5)
Chez le Chat, la réponse immunitaire
à une primo-infestation est classique :
apparition et persistance des IgM et IgA
entre 5 et 20 jours après l’infection puis
séroconversion en 3 semaines pour les Ig
G et persistance de ces derniers pendant
des mois [5].
■
La recherche d’anticorps IgM et IgG
(nécessité d’utiliser une méthode d’im-
munofl uorescence indirecte (IFI) avec
des réactifs anti-IgM de Chat et anti-IgG
de Chat) 2 fois à 3 semaines d’intervalle
révèle soit une absence d’infestation
au moment des prises de sang, soit une
toxoplasmose-infection évolutive, soit
une toxoplasmose ancienne plutôt “pro-
tectrice” et qui ne doit pas être traitée.
■
Quel que soit le taux d’anticorps IgG
et/ou IgM, on ne peut prévoir l’excrétion
fécale des oocystes par le Chat, car cette
excrétion s’étale différemment dans le
temps suivant le mode de contamina-
tion du Chat (ingestion de kystes dans la
viande ou ingestion d’oocystes sporulés).
Intérêt du dépistage sérologique chez le
Chien
Les IgG augmentent progressivement
à partir de la deuxième semaine pour
atteindre un pic avant une décroissance
faible et une persistance de plusieurs
mois : donc, seule une cinétique des anti-
corps à 15 jours d’intervalle au minimum
dans le cadre d’un contexte clinique
évocateur peut permettre de confi rmer
ou d’infi rmer de façon raisonnable une
infection toxoplasmique.
Les conséquences
épidémiologiques à
propos du Chat [6]
■
Le Chat excrète des oocystes non sporu-
lés, ces derniers ont besoin de temps et
d’humidité pour devenir infestants donc
les bacs doivent être nettoyés tous les
jours à l’eau bouillante et le pelage sec du
Chat rend très improbable une infection
humaine par contact direct (malgré tout,
éviter pendant la période à risque des
femmes enceintes tout contact étroit).
■
L’excrétion intervient environ après
6 jours dans le cas de carnivorisme, après
20 jours par phytophagie : plus d’un mil-
liard d’oocystes est rejeté pendant la coc-
cidiose toxoplasmique et, ce, après les
symptômes (d’ailleurs inconstants) de
diarrhée aiguë.
■
La durée de la présence des oocystes dans
les selles est courte et asymptomatique : la
coprologie à titre de dépistage est donc
aléatoire et nécessite une interprétation
prudente car les oocystes de Toxoplasma
sont morphologiquement indiscernables
de ceux d’autres coccidies – la PCR est
alors intéressante sur ces selles sus-
pectes – .
■
La coccidiose est immunogène : les chats
atteints pour la première fois (jeunes
après sevrage) contractent une immunité
à la réinfection et ne seront théorique-
ment plus jamais excréteurs ; cependant,
une rupture éventuelle d’immunité peut
exceptionnellement conduire à une réex-
crétion (le rôle du F.I.V n’est cependant
pas clairement prouvé).