soit de leur implication dans les interactions avec leur
partenaire
epith
elial.
Origine et re´pertoire des lymphocytes
intra-e´ pithe´ liaux intestinaux
Apport des travaux expe´rimentaux
De nombreux travaux consacr
es
al’
etude des LIE chez la
souris ont permis de d
ecrire deux grandes sous-populations
de LIE : l’une dite conventionnelle,prochedesLT
p
eriph
eriques, appartenant
a l’immunit
e adaptative et
l’autre dite non conventionnelle, apparent
ee
a l’immunit
e
inn
ee et ayant des caract
eristiques ph
enotypiques propres
a l’intestin [3].
Les LIE dits conventionnels poss
edent comme la plupart des
LT p
eriph
eriques et du chorion le r
ecepteur pour l’antig
ene
de type ab (TCRab). Compar
es aux lymphocytes T
p
eriph
eriques, les LIE conventionnels contiennent une
proportion plus importante de LT CD8+ que de LT CD4+.
Les donn
ees exp
erimentales indiquent que cette sous-
population de LIE suit, comme les LT p
eriph
eriques, toutes
les
etapes thymiques de diff
erenciation et de s
election qui
sont indispensables pour la reconnaissance des antig
enes
pr
esent
es par le complexe d’histocompatibilit
e[4].LesLT
migrent ensuite en p
eriph
erie. Ces LIE se sensibilisent aux
antig
enes luminaux dans les plaques de Peyer puis
empruntent le cycle h
emolymphatique [5]. Bri
evement,
les LIE conventionnels sont sensibilis
es aux antig
enes
intraluminaux dans les organes lymphoı¨des associ
es
a
l’intestin, plaques de Peyer et ganglions m
esent
eriques,
o
u ils acqui
erent les mol
ecules de homing. En effet, la
stimulation antig
enique par les cellules dendritiques entraı
ˆne
egalement l’expression de l’int
egrine a4b7etdur
ecepteur
de chimiokine CCR9 essentiel
a l’adressage des lymphocytes
matures dans l’intestin [5]. L’int
egrine a4b7 interagit avec
son ligand, MADCAM-1 qui est fortement exprim
e
ala
surface des vaisseaux sanguins intestinaux et permet
l’adh
esion des LT sur la paroi vasculaire intestinale [6]. Les
LT quittent la muqueuse intestinale par le r
eseau lympha-
tique sous-s
ereux pour gagner les ganglions m
esent
eriques
o
ular
eponse immunitaire initi
ee dans les plaques de Peyer
ou la muqueuse est amplifi
ee. Les LT rejoignent ensuite la
circulation sanguine par le canal thoracique. Ils p
en
etrent
a
nouveau dans la muqueuse intestinale
a travers les veinules
post-capillaires de la lamina propria et migrent soit dans le
chorion soit dans l’
epith
elium [7].
Les LIE non conventionnels murins se divisent en deux
populations : les LIE exprimant un TCRgd et les LIE exprimant
un TCRab [3]. Ces LIE diff
erent des LT par l’expression d’un
cor
ecepteur homodim
erique CD8aa et n’expriment pas la
chaine CD8bqui est indispensable
a la diff
erenciation
thymique des LT CD8ab. Ces LT CD8aa peuvent exprimer
des r
ecepteurs NK [8]. La voie de diff
erenciation des LIE non
conventionnels reste discut
ee. Une voie de diff
erenciation
intrathymique, distincte de celle des LT conventionnels, est
l’hypoth
ese formul
ee [9, 10]. Ils acquerraient des r
ecepteurs
de homing pendant la diff
erenciation thymique leur
permettant d’int
egrer l’
epith
elium intestinal directement
apr
es leur sortie du thymus [10].
Description des lymphocytes intra-e´ pithe´liaux
chez l’homme
Les LIE de l’intestin humain repr
esentent une population
h
et
erog
ene de LT exprimant tous le marqueur CD7 commun
aux LT et NK [11]. Les LIE humains partagent un grand
nombre de caract
eristiques avec leurs homologues murins,
en particulier l’enrichissement en LT CD8+ et en LT TCRgd qui
les distingue des LT p
eriph
eriques et des LT de la lamina
propria qui sont majoritairement CD4+. Il existe trois
populations distinctes de LIE. Les deux populations princi-
pales expriment le complexe de surface CD3 et un r
ecepteur
T (90 %) soit TCRab (75 %) ou TCRgd (15 %). La troisi
eme
population plus minoritaire (10 %) n’exprime pas de CD3 en
surface (CD7+sCD3e-). Quels que soient leurs marqueurs de
surface, les LIE se distinguent des lymphocytes pr
esents dans
les autres sites lymphoı¨des par trois caract
eristiques :
–les LIE sont majoritairement des lymphocytes de type
m
emoire-effecteurs (exprimant CD45RO et CD28) [12] ;
–20 % d’entre eux contiennent des granulations cyto-
plasmiques tr
es similaires
a celles observ
ees dans les
lymphocytes cytotoxiques [13] ;
–plus de 90 % d’entre eux expriment l’int
egrine aEb7ou
CD103 (HML1), un antig
ene exprim
e chez moins de 1 % des
lymphocytes sanguins ou des organes lymphoı¨des au repos
et pr
esent dans seulement 40 %
a 50 % des lymphocytes T
du chorion [14]. Le CD103 permet l’adh
esion des LIE aux
cellules
epith
eliales par l’interm
ediaire de son ligand, l’E-
Cadh
erine, impliqu
ee dans la formation des jonctions
serr
ees et indispensable
a la coh
esion
epith
eliale [14]. La
mol
ecule CD103 semble favoriser la r
etention des LIE au sein
de l’
epith
elium [15]. Dans le chorion, ce marqueur r
ev
ele des
cellules dendritiques qui sont capables de pr
esenter l’anti-
g
ene. Environ 60 % des LIE expriment au moins un
marqueur de type natural killer (NK) qui pourrait participer
au contr^
ole de leur activation [11].
Les LIE CD3+TCRab
Ils repr
esentent 65 % de tous les LIE et expriment
majoritairement le cor
ecepteur CD8ab ; seule une faible
proportion de LIE CD3+TCRab+ expriment CD4 (moins de
15 % de tous les LIE). Les
etudes du r
epertoire de la chaı
ˆne
beffectu
ees chez des t
emoins ont montr
e que ces LIE
d
erivaient d’un nombre restreint de clones variables d’un
individu
a l’autre [16].
330 HEPATO-GASTRO et Oncologie digestive
vol. 19 n85, mai 2012
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