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0318 UVD 14 F 3041 IN - Mai 2014
l’immunothérapie de l’allergie, qui consiste en l’administration croissante de
l’allergène en cause.
La règle de l’homéostasie
Tout processus biologique est soumis à la règle de l’homéostasie, c’est-à-dire
l’équilibre entre activités effectrice et régulatrice. Pour le système immunitaire, dont
les réactions sont spécifiques d’un antigène, il faut des lymphocytes effecteurs et
régulateurs spécifiques du même antigène, comme l’illustre ce jeu de gendarmes et
voleurs. À un lymphocyte effecteur, le voleur, est assigné un lymphocyte régulateur,
le gendarme. On comprend dès lors pourquoi les lymphopénies ou les
immunodéficiences prédisposent à divers troubles immunitaires, notamment des
maladies auto-immunes. Puisqu’une proportion importante des Treg se développe
sous l’effet de la flore intestinale, celle-ci apparaît donc comme déterminante dans le
développement d’un système immunitaire équilibré.
Fin 2013, plusieurs articles (10-12) ont paru quasi simultanément expliquant comment
des métabolites microbiens induisaient les Treg dans l’intestin. Il s’agit d’acides gras
à courte chaîne comme l’acide butyrique et l’acide propionique. Ces métabolites
produits par des bactéries qui métabolisent des fibres glucidiques induisent, chez la
souris, des Treg inhibiteurs des lymphocytes effecteurs. Ces fibres constituent donc
des prébiotiques particulièrement utiles. Cette découverte pourrait expliquer les effets
bénéfiques que des gastro-entérologues ont obtenus au début des années 90 dans
le traitement de la colite ulcéreuse par des lavements à base de butyrate (13).
Conclusion
En conclusion, au cours de l’évolution, une symbiose étroite s’est établie entre les
organismes et le microbiote intestinal, composé de bactéries, d’archées, de
champignons, de virus et de protozoaires, dont les proportions respectives
dépendent notamment du régime alimentaire et de l’hygiène (14). Ces micro-
organismes jouent un rôle essentiel dans le développement des tissus immunitaires
comme les plaques de Peyer et les ganglions mésentériques, mais aussi des tissus
lymphoïdes situés ailleurs dans l’organisme. Ce microbiote contribue à
l’établissement de la barrière épithéliale en favorisant la sécrétion de mucus et de
peptides microbicides, auxquels viennent se mêler les anticorps IgA. Il active en
permanence le système immunitaire adaptatif en favorisant à la fois les lymphocytes
Th17, les mieux adaptés à la protection des muqueuses, et les Treg, qui amortissent
les réactions inflammatoires, notamment celles induites par les cellules iNKT, dont le
nombre diminue sous l’effet des germes saprophytes. Ces lymphocytes sont porteurs
de marqueurs des cellules T et NK, mais leurs récepteurs sont dits invariants, d’ou le
sigle iNKT. Un déséquilibre entre le microbiote et le système immunitaire, ce que l’on
appelle une « dysbiose », peut avoir des conséquences néfastes : inflammation,
auto-immunité, allergie, troubles métaboliques et, même, des perturbations du