Pendant dix ans, curé
de Prades, j’ai pu admirer
quotidiennement le magni-
fique retable baroque qui
orne le chœur de l’église.
C’est le plus grand de
France . Il est dédié à saint
Pierre, patron de la paroisse,
qui siège majestueusement
au beau milieu, assis sur un
trône, couronné de la tiare à
la triple couronne. S’il se
mettait debout, il mesure-
rait trois mètres quatre
vingt ! Son regard est
sévère, son allure
redoutable. On était au
lendemain du Concile
de Trente, après la
Réforme protestante, il
fallait faire ses preuves,
en imposer.
Il faudra du temps
pour que se développe
le dialogue œcumé-
nique, pour qu’un pa-
pe ait l’idée d’appeler
le dimanche qui suit
Pâques le dimanche de
la Divine Miséricorde, pour
qu’un autre pape, appelé
François, décide résolument
de tailler dans les fastes vati-
canes de façon drastique,
allant jusqu’à habiter désor-
mais dans la modeste mai-
son d’hôtes en marge du
palais pontifical…
Cependant l’artiste qui
réalisa ce prodigieux retable
et ceux qui l’inspirèrent,
portaient malgré tout dans
leur esprit les germes de
l’esprit de l’Evangile et,
pourquoi pas, ceux de
l’Esprit Saint lui-même, cet
infaillible garant de la conti-
nuité, de la fidélité, aux
dires mêmes de Jésus
«
le
Père vous donnera un Esprit
qui restera avec vous pour tou-
jours »
Jn
14,16.
La preuve ? Un retable
baroque doit se lire de bas
en haut, en haut se trouve le
plus important. Le nôtre
montre donc au centre
Pierre, entouré des apôtres,
au-dessus la statue de Marie
et tout en haut le Père éter-
nel. Mais en regardant de
près on découvre, au-dessus
du Père, une autre statue,
petite, peu visible, mais
bien là : celle de l’apôtre
Thomas, celui que nous ren-
controns dans l’Evangile de
ce dimanche de la Divine
Miséricorde !
Il me semble qu’une
lecture attentive de cet
Evangile nous donne la clé
du mystère !
D’abord pourquoi ce
dimanche s’appelle-t-il « de
la Divine Misé-
ricorde »?
Là encore
l’Evangile nous
donne la ré
-
ponse : parce que
ce qui est au
cœur de cet
évangile ce sont
les plaies, les
plaies qui bles-
sent les mains,
les pieds, le
cœur de Jésus.
Des plaies qui sont un signe
qui appelle la foi, des plaies
qu’il faut voir, qu’il faut
toucher, comme Jésus lui-
même, avant sa mort, n’hé-
sita pas à toucher les plaies
du lépreux pour le purifier
de sa lèpre, à toucher les
yeux de l’aveugle pour lui
Catholiques du Centre-Ville - Bulletin paroissial N°40 - Avril 2014
A l’écoute de la Parole
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Thomas, modèle de la Foi
Dimanche de la Divine Miséricorde (Jn 20,19-31)
Père Jean-Baptiste BLONDEAU p.s.s.