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L’Eucharistie : Communion avec le Christ et entre nous
Réflexions théologiques et pastorales
en vue du
50ème Congrès Eucharistique International
qui sera célébré à Dublin, Irlande
(10-17 juin 2012)
L’Eucharistie : Communion avec le Christ et entre nous Dublin : Octobre 2010
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Table des Matières
Première Partie : Une occasion providentielle
I. Introduction
a. Le Cinquantième Congrès Eucharistique International
b. Que signifie la Communion ?
c. La pertinence du Thème
d. L’Eucharistie en Irlande
e. Frères et Sœurs dans le Christ
f. Un Congrès Eucharistique pour Tous
II. Ensemble, en marche vers le Congrès Eucharistique de 2012
a. Promouvoir une Ecclésiologie et une Spiritualité de Communion
b. L’Évangélisation
c. Une histoire pour nous guider: les disciples d’Emmaüs
Deuxième Partie :
Les Parties de la Messe , Guide pour le Thème du Congrès
III. Le Rite d’Introduction de la Messe : Cheminer en Communion avec le Christ
dans la personne de notre prochain
a. Le Christ Crucifié et Ressuscité nous rassemble
b. L’acte pénitentiel et la ‘collecte’ En solidarité les uns avec les autres
IV. La Liturgie de la Parole: Communion avec le Christ par la Parole
a. La Double Table de la Parole et du Pain de Vie
b. Par la puissance de l’Esprit, la Parole nous “Christifie” en faisant de nous un
seul corps
c. L’ Homélie, la Profession de Foi et la Prière des Fidèles
V. La Liturgie de l’Eucharistie: Communion avec le Christ dans l’Eucharistie
a. En lien avec la Dernière Cène
b. La Préparation des Dons : Signes d’Amour, d’Action de Grâce et de
Communion
c. La Prière eucharistique Une action de grâces communautaire à Dieu le
re
i. L’Epiclèse L’Esprit Saint nous rassemble dans l’uni
ii. L’Anamnèse Un “mémorial” communautaire
iii. La Consécration Jésus Christ, source de communion transformante, est
réellement, vraiment et substantiellement présent
iv. Le Banquet sacrificiel Notre participation au don sacrificiel du Christ
VI. Le Rite de Communion: Nous répondons ‘Amen’ à ce que nous sommes
a. Recevoir la Sainte Communion
b. L’Eucharistie fait de nous un seul corps.
c. La Communion spirituelle
VII. Le Rite de Conclusion : Rendus Un afin que Tous soient Un
a. L’envoi
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b. Suivre l’exemple que Jésus nous donne au Lavement des Pieds
VIII. Conclusion
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1ère Partie
Une occasion providentielle
I. Introduction
I. a. Le Cinquantième Congrès Eucharistique International
1. Le Cinquantième Congrès Eucharistique International sera célébré en juin 2012 à Dublin,
en Irlande. Par une heureuse coïncidence, 2012 marquera aussi le cinquantième anniversaire de
l’inauguration du Concile Vatican II. Le thème du Congrès International de Dublin « L’Eucharistie :
Communion avec le Christ et entre nous » reprend la notion de communion, centrale dans la vision
du Concile.
2. Le Concile Vatican II pourrait être décrit comme un évènement de Pentecôte, qui
aujourd’hui encore reste une boussole sûre pour orienter l’Eglise. Lors de ses délibérations, il
chercha comment, à une époque où l’humanité entrait dans une nouvelle phase de l’Histoire
impliquant de nombreux, rapides et profonds changements1
3. Le Congrès nous offre une occasion providentielle de nous demander dans quelle mesure
nous avons permis à cette réforme proposée par le Concile de faire grandir notre communion, et
ce tant au niveau de la vie de communion à l’intérieur même de l’Eglise, que dans nos relations
avec tous ceux qui cheminent avec nous sur les chemins de l’histoire. La notion de communion est
en effet très importante pour l’évangélisation, c'est-à-dire pour communiquer la Bonne Nouvelle de
Jésus-Christ : Bonne Nouvelle d’une Présence d’Amour apportant Paix, Bonheur et Liberté. Nos
frères et sœurs dans la foi qui viendront nombreux non seulement d’Europe mais aussi d’Asie,
d’Afrique, des Amériques, et d’Océanie pour ce Congrès International, montreront combien la
communion de l’Église se vit dans l’unité et la diversité, ce qui enrichira grandement notre
approfondissement du thème du Congrès.
, l’Eglise pouvait manifester Jésus
Christ de façon à ce que les hommes et les femmes de notre temps Le voient, Lentendent et Le
rencontrent, vivant parmi nous. Sous la motion de l’Esprit Saint, le Concile répondit à cette
préoccupation en promouvant une ecclésiologie de communion. En ce cinquantième anniversaire
du Concile, il est donc particulièrement significatif que le Congrès Eucharistique attire notre
attention sur ce thème de la communion.
4. Cela fait quatre-vingts ans qu’un Congrès Eucharistique a été célébré en Irlande pour la
dernière fois : il s’agissait alors du 1500ème anniversaire de l’arrivée de Saint Patrick sur l’ile et de
la diffusion de l’amour de l’Eucharistie par les missionnaires irlandais. Le Congrès de 1932 fut un
évènement très significatif, pour différentes raisons. On a dit que, bien que caractérisé par ce que
l’on appellerait aujourd’hui un certain triomphalisme, le Congrès avait grandement contribué à
guérir les blessures de la guerre civile qui avait déchiré l’Irlande quelques années auparavant2
5. Le Congrès Eucharistique sera célébré dans une Irlande marquée par un contexte
contemporain d’ombres et de lumière. D’une part, nous souvenant du « rocher » de foi d'où les
hommes, les femmes, les enfants de l’Eglise d’Irlande ont été taillés (Is 51, 1) nous rendons grâce
à Dieu pour les contributions généreuses, souvent héroïques, offertes à l’Église tout entière et à
l’humanité par les générations passées d’Irlandais
. On
a cependant également fait remarquer que ce mélange enthousiaste de ferveur catholique et de
fierté nationale ne fut pas sans inconvénients à long terme. Depuis, l’Irlande a connu de nombreux
changements. Le contexte contemporain est différent. Le style, le but et la portée des Congrès
Eucharistiques se sont aussi considérablement modifiés au fil des années. De nos jours un
Congrès Eucharistique International est davantage un festival de la foi, consistant en séminaires,
concerts, ateliers, expositions. Le Congrès de 2012 ne ressemblera donc pas du tout à celui qui se
tint il y a quatre-vingts ans.
3. La contribution des Églises au processus de
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paix en Irlande du Nord est loin d’avoir été négligeable. Malgré ses actuelles difficultés financières,
l’Irlande peut se réjouir des énormes progrès socio-économiques accomplis par rapport à la
situation de l’île en 1932. Il faut reconnaître cependant, au début de ces réflexions théologiques et
pastorales, que l’Église d’Irlande avance aujourd’hui sur un chemin de guérison, de renouveau et
de réparation après des actes d’agression sexuelle, commis en particulier par des prêtres et des
religieux, sur des enfants et des personnes vulnérables. Comme les disciples d’Emmaüs, les
Catholiques irlandais sont déconcertés par ce qui est arrivé dans leur Église. Les cris des victimes
et des survivants de ces agressions percent les cieux et la terre, exigeant des signes radicaux de
repentance.
6. Le Congrès de 2012 peut être vu comme un temps de ‘kairos, dans le sens biblique du
terme, c'est-à-dire un temps de grâce où quelque chose de spécial peut arriver, par l’intervention
de Dieu. C’est pour l’Eglise, tant en Irlande que dans le monde entier, un temps privilégié pour
réécouter ce que l’Esprit Saint lui a dit et continue de lui dire, pendant et à travers le Concile
Vatican II. C’est vraiment une occasion providentielle de nous rassembler en communion avec le
Christ et entre nous pour « réfléchir sur les blessures infligées au Corps du Christ, sur les
remèdes, parfois douloureux, nécessaires pour les panser et les guérir, et sur le besoin d'unité, de
charité et d'aide réciproque dans le long processus de reprise et de renouveau ecclésial »4
I. b. Que signifie la Communion ?
. Le
Congrès peut aussi être vu comme un moment de « statio », c'est-à-dire une pause
d’engagement et de prière, une station sur le chemin de l’Église, à laquelle l’Église d’Irlande invite
l’Église universelle. En tant que tel, c’est un moment de son pèlerinage où l’Église est invitée à se
concentrer spécialement sur un aspect particulier de l’Eucharistie, celui de la communion avec le
Christ et entre nous, proposé par le thème du Congrès. Tous ensemble, nous rendrons ainsi un
culte public, unis dans la charité. Rassemblant des pèlerins de toutes les parties du monde, le
Congrès sera pour tous un signe authentique de foi et de charité dans la communion.
7. En ce début de document il est nécessaire de clarifier ce que l’on signifie par la notion de
communion. Les Catholiques parlent d’ « aller communier » ou de « recevoir la communion »
pendant la Messe. La notion théologique de communion (koinonia’ en Grec du Nouveau
Testament) est cependant une réalité aux multiples facettes.
8. Lorsqu’il proclamait le Royaume de Dieu, Jésus savait qu’il était envoyé « porter la Bonne
Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la
lumière, apporter aux opprimés la libération » (cf. Lc 4, 16-20) Par ses paroles et ses actes, il
constitua une communauté messianique de disciples qui virent l’arrivée de ce Royaume de Dieu
en Jésus lui-même. Les membres de cette communauté étaient unis entre eux de façon nouvelle,
par des relations marquées par l’amour, la liberté et la vérité, l’égalité et la réciprocité. Ceux qui
étaient appelés à diriger les autres devaient exercer leur responsabilité en se mettant à leur
service. Dans le Quatrième Evangile nous entendons la prière de Jésus, la nuit avant sa mort
une prière qui semble résumer sa mission : « Que tous, ils soient un, comme toi, Père, tu es en
moi, et moi en toi. Qu'ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m'as
envo » (Jn 17, 21). La communauté ne devait être rien de moins qu’une participation à la vie-
me de Dieu.
9. Le projet messianique de Jésus semble cependant avoir échoué misérablement avec sa
mort sur la Croix. Pourtant, ce ne fut pas là le dernier mot de l’histoire. La mort fut vaincue par la
Résurrection du Christ. Là où abondait le péché, avec son lot d’obscurité, de division et de peur, la
Grâce surabonda, apportant lumière, communion et liberté (cf. Rm 5, 17-21). Le Christ Ressuscité
rassembla sa communauté. Les liens de fraternité se renforcèrent. Il était vivant, et sa
communauté se développait grâce à l’annonce de l’Évangile, grâce aux sacrements, spécialement
l’Eucharistie, grâce au service de ceux à qui l’on avait confié un ministère, grâce aux charismes et
à l’amour mutuel des membres de l’Église : « Ils étaient fidèles à écouter l'enseignement des
Apôtres et à vivre en communion fraternelle, à rompre le pain et à participer aux prières » (Ac 2,
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