21-200-D-20
Atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
:
aspects
épidémiologiques,
cliniques
et
diagnostiques
Herpetic
disease
of
the
anterior
segment
of
the
eye:
epidemiological,
clinical
and
diagnostic
aspects
M.
Labetoulle, A.
Rousseau,
T.
Bourcier
À
Joseph
Colin,
In
Memoriam.
Mots-clés
:
Herpès
HSV
Conjonctivite
Kératite
Uvéite
Le
virus
herpès
simplex
(HSV)
de
type
1
est
largement
présent
dans
la
population
générale,
puisque
plus
de
90
%
des
sujets
ayant
dépassé
la
cinquantaine
sont
infectés
de
fac¸on
latente
dans
leurs
ganglions
trigéminés.
Le
risque
de
développer
un
épisode
d’herpès
oculaire
est
de
l’ordre
de
1
%.
Après
ce
premier
épisode,
le
principal
risque
est
la
récidive,
évalué
à
plus
de
50
%
pour
le
reste
de
la
vie.
Le
virus
HSV
peut
infecter
toutes
les
tuniques
du
segment
antérieur
de
l’œil,
et
donc
être
à
l’origine
de
conjonctivites,
de
sclérites,
de
kératites,
et
d’uvéite
antérieure.
La
gravité
de
ces
atteintes
est
éminemment
variable
selon
le
site
et
le
patient.
Cette
variabilité
traduit
d’ailleurs
la
dualité
des
conséquences
de
la
réponse
immunitaire
à
l’infection
virale,
qui
peut
être
à
la
fois
salutaire
et
délétère,
car
la
réaction
inflammatoire
permet
de
mieux
maîtriser
le
virus
mais
peut
aussi
altérer
les
composants
de
la
transparence
de
l’œil.
Cette
dualité
est
aussi
à
la
base
de
la
sémiologie
des
lésions.
La
connaissance
précise
des
aspects
épidémiologiques
et
cliniques
des
atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
permet
au
clinicien
d’adapter
sa
prise
en
charge
thérapeutique.
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
Tous
droits
réservés.
Keywords:
Herpes
HSV
Conjunctivitis
Keratitis
Uveitis
Herpes
simplex
virus
(HSV)
type
1
is
widely
distributed
in
the
general
population,
with
more
than
90
%
of
subjects
in
the
5th
decade
or
older
being
latently
infected
in
their
trigeminal
ganglia.
The
risk
of
developing
an
episode
of
ocular
herpes
is
about
1%
for
a
human’s
life.
After
this
first
episode,
the
main
risk
is
recurrence,
valued
at
more
than
50%
for
the
rest
of
life.
The
HSV
can
infect
all
layers
of
the
anterior
segment
of
the
eye,
and
thus
can
induce
conjunctivitis,
scleritis,
keratitis,
and
anterior
uveitis.
The
severity
of
these
attacks
is
highly
variable
depending
on
the
site
and
the
patient.
This
variability
also
reflects
the
duality
of
the
consequences
of
the
immune
response
to
viral
infection,
which
can
be
both
beneficial
and
harmful,
because
inflammation
can
alter
the
components
of
the
transparency
of
the
eye.
Accurate
knowledge
of
epidemiological
and
clinical
aspects
of
herpetic
disease
of
the
anterior
segment
of
the
eye
allows
the
clinician
to
adapt
therapeutics
for
each
patient.
©
2014
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Plan
Introduction
1
Pathogénie
des
atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
1
Aspects
cliniques
et
épidémiologiques
des
blépharites
herpétiques
2
Aspects
cliniques
et
épidémiologiques
des
conjonctivites
et
sclérites
herpétiques
2
Aspects
cliniques
et
épidémiologiques
des
kératites
herpétiques
2
Épidémiologie
générale
2
Facteurs
de
réactivation
3
Formes
cliniques
de
kératite
herpétique
3
Aspects
cliniques
et
épidémiologiques
des
uvéites
antérieures
herpétiques
6
Épidémiologie
6
Formes
cliniques
6
Principaux
diagnostics
différentiels
des
uvéites
antérieures
à
HSV-1
7
Outils
du
diagnostic
étiologique
7
Diagnostic
biologique
des
kératites
herpétiques
7
Diagnostic
biologique
des
uvéites
herpétiques
7
Introduction
La
prévalence
de
l’herpès
oculaire
a
été
estimée
à
150
pour
100
000
habitants
aux
États-Unis
dans
une
étude
réalisée
entre
les
années
1950
et
1980.
Appliquée
à
la
France,
cela
porte
à
envi-
ron
90
000
le
nombre
de
sujets
ayant
présenté
une
manifestation
d’herpès
oculaire
au
moins
une
fois
dans
leur
vie [1].
L’analyse
de
la
même
base
de
données
sur
20
ans
de
plus
a
montré
que
le
risque
de
développer
un
herpès
oculaire
est
de
l’ordre
de
1
%
au
cours
d’une
vie
humaine
moyenne [2].
Le
virus
herpès
simplex
(HSV)
peut
atteindre
tous
les
tis-
sus
du
segment
antérieur
de
l’œil,
et
générer
des
blépharites,
conjonctivites,
kératites
et
uvéites
antérieures.
Ces
quatre
cadres
nosologiques
recouvrent
en
fait
un
nombre
important
de
tableaux
cliniques
dont
l’analyse
sémiologique
est
la
clé
de
la
qualité
de
la
prise
en
charge
thérapeutique.
Pathogénie
des
atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
Les
deux
types
de
HSV
(respectivement
HSV-1
et
HSV-2)
peuvent
être
à
l’origine
d’atteintes
oculaires,
mais
les
données
épidémio-
logiques
sont
différentes.
Les
atteintes
oculaires
à
HSV-2
sont
très
rares,
et
se
rencontrent
dans
la
presque
totalité
des
cas
dans
les
suites
d’une
contamina-
tion
maternofœtale [3,
4].
Il
peut
s’agir
d’atteintes
antérieures
et/ou
de
rétinites
herpétiques,
associées
ou
non
à
une
méningoencépha-
lite [5,
6].
Les
rétinites
à
HSV-2
peuvent
aussi
se
rencontrer
chez
des
adolescents
ou
des
jeunes
adultes [7],
probablement
par
réactiva-
tion
de
lésions
acquises
lors
d’une
contamination
maternofœtale.
Nous
nous
focalisons
dans
cette
revue
sur
les
atteintes
du
seg-
ment
antérieur
de
l’œil
liées
au
HSV-1,
de
loin
les
plus
fréquentes.
La
contamination
par
HSV-1
a
lieu
pendant
l’enfance
ou
les
pre-
mières
années
de
la
vie
adulte
par
l’intermédiaire
de
la
salive
et/ou
des
gouttelettes
de
pflügge.
La
primo-infection
par
HSV-1
est
asymptomatique
dans
plus
de
95
%
et
les
formes
symptoma-
tiques
atteignent
le
plus
souvent
la
sphère
oropharyngée.
Les
primo-infections
oculaires
symptomatiques
sont
encore
plus
EMC
-
Ophtalmologie 1
Volume
11
>
n1
>
janvier
2014
http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0343(13)60975-2
21-200-D-20 Atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
:
aspects
épidémiologiques,
cliniques
et
diagnostiques
rares [8].
Après
réplication
dans
l’épithélium
des
voies
oropharyn-
gées,
le
virus
pénètre
dans
les
terminaisons
nerveuses
pour
se
propager
dans
le
système
nerveux
il
entre
en
latence
sans
induire
de
signes
cliniques,
sauf
exception.
Le
principal
site
de
latence
de
HSV-1
est
le
ganglion
trigéminé
de
Gasser,
relai
des
voies
nerveuses
sensitives
de
la
face [9–11].
La
prévalence
de
l’infection
latente
par
le
HSV-1
dans
le
système
nerveux
aug-
mente
avec
l’âge
pour
atteindre
plus
de
90
%
chez
les
sujets
de
plus
de
60
ans [1,
4,
12].
Sous
l’influence
d’un
stimulus
(par
exemple
lésion
neuronale,
baisse
locale
de
l’immunité,
inflammation,
etc.),
le
cycle
réplicatif
peut
reprendre.
Les
capsides
sont
alors
trans-
portées
le
long
des
terminaisons
nerveuses
pour
atteindre
les
tissus
périphériques,
le
virus
se
réplique
largement
:
c’est
la
phase
de
récurrence
clinique.
Le
HSV-1
se
réactive
surtout
dans
les
branches
V2
ou
V3
du
ganglion
trigéminé,
ce
qui
explique
la
fréquence
de
15
%
de
l’herpès
labial
dans
la
population
générale.
Chez
0,15
%
des
patients
infectés,
la
réactivation
a
lieu
dans
la
partie
V1
du
ganglion
trigéminé,
et
devient
responsable
d’herpès
oculaire [8].
Pour
comprendre
l’inégalité
des
personnes
devant
l’infection
herpétique,
il
convient
de
se
rappeler
que
les
lésions
cliniques
herpétiques
sont
la
conséquence
des
rôles
délétères
de
la
réplica-
tion
virale
dans
les
tissus
et
de
la
réponse
immunitaire.
En
effet,
cette
dernière
vise
à
débarrasser
l’organisme
de
l’agent
infectieux,
fut-ce
au
prix
de
lésions
tissulaires,
dont
les
conséquences
fonc-
tionnelles
peuvent
être
graves
lorsqu’elles
concernent
des
tissus
nobles
comme
la
cornée
ou
la
rétine.
Les
études
animales
ont
clairement
montré
que
le
terrain
génétique
de
l’hôte
et
celui
de
la
souche
virale
font
tous
deux
varier
la
gravité
des
atteintes
herpé-
tiques [13].
Les
formes
graves
d’herpès
oculaires
surviennent
donc
si
la
souche
d’HSV-1
est
très
agressive
(et/ou
très
récidivante),
chez
des
patients
dont
le
système
immunitaire
est
trop
lent
pour
maîtri-
ser
rapidement
les
réactivations
virales
débutantes,
ou
à
l’inverse
si
la
réponse
immunitaire
est
trop
agressive,
aboutissant
à
des
lésions
tissulaires
majeures.
Aspects
cliniques
et
épidémiologiques
des
blépharites
herpétiques
Les
blépharites
herpétiques
typiques
associent
des
vésicules
au
sein
d’une
plage
érythémateuse.
Les
vésicules
se
rompent
rapide-
ment
et
laissent
place
à
des
croûtes
qui
disparaissent
sans
laisser
de
cicatrice.
Les
blépharites
peuvent
être
isolées,
mais
sont
le
plus
souvent
associées
à
une
conjonctivite,
et/ou
une
kératite.
C’est
en
par-
ticulier
le
cas
de
l’herpès
oculaire
chez
l’enfant
ces
atteintes
triples
sont
fréquentes [14–16].
Dans
la
série
de
Darougar
et
al.,
38
%
des
primomanifestations
herpétiques
présentaient
une
blépharite,
souvent
associée
à
une
kératite
et
15
%
étaient
atteints
de
blépha-
roconjonctivite
sans
kératite [17].
En
revanche,
dans
l’étude
obser-
vationnelle
sur
la
population
de
Rochester
(Minnesota),
menée
entre
1950
et
1982,
21
%
des
herpès
oculaires
étaient
palpébraux
purs [1].
Plus
rarement,
les
blépharites
herpétiques
peuvent
aussi
entrer
dans
le
cadre
d’un
syndrome
de
Kaposi–Juliusberg.
Cette
éruption
varicelliforme
(généralisée
à
tout
ou
partie
du
corps)
sur-
vient
typiquement
chez
le
patient
atopique [18] et
peut
récidiver.
Aspects
cliniques
et
épidémiologiques
des
conjonctivites
et
sclérites
herpétiques
Les
conjonctivites
herpétiques
sont
souvent
méconnues
lorsqu’elles
ne
sont
pas
associées
à
une
atteinte
typique
de
l’herpès,
comme
une
kératite
dendritique.
En
effet,
l’aspect
peut
être
celui
d’une
conjonctivite
banale,
identique
à
celui
observé
dans
le
cadre
des
autres
viroses,
des
chlamydioses,
voire
de
cer-
taines
formes
d’allergie.
La
bilatéralité
n’exclut
pas
le
diagnostic
Figure
1.
Ulcération
géographique
dans
le
cadre
d’une
conjonctivite
herpétique
présumée,
chez
un
patient
présentant
une
histoire
d’herpès
récidivant.
d’herpès
oculaire,
puisque
c’est
le
cas
de
2
à
12
%
de
formes
récurrentes
de
l’adulte [8,
19,
20],
voire
même
largement
plus
dans
le
cadre
d’une
primo-infection
(fébricule
souvent
associée)
et/ou
d’une
atteinte
herpétique
chez
l’enfant [16,
21–23].
Les
arguments
pour
une
atteinte
herpétique
sont
la
présence
d’une
adénopa-
thie
prétragienne
(également
possible
avec
les
autres
viroses
et
les
chlamydioses)
et
la
présence
d’ulcérations
conjonctivales
den-
dritiques,
voire
géographiques
(Fig.
1)[21].
En
cas
de
doute
sur
une
éventuelle
origine
herpétique,
il
est
préférable
d’éviter
les
corticoïdes [14].
Le
diagnostic
peut
être
étayé
par
un
prélèvement
de
larmes
(avec
analyse
en
polymerase
chain
reaction
[PCR]) [24,
25].
Dans
les
rares
cas
de
primo-infection
herpétique,
une
augmen-
tation
des
taux
sériques
d’anticorps
antiherpétiques
peut
être
observée,
mais
elle
est
aussi
retrouvée
dans
5
%
des
récurrences [26].
La
fréquence
réelle
des
conjonctivites
herpétiques
est
mal
connue,
et
probablement
sous-évaluée.
Selon
Liesegang,
elles
représenteraient
près
de
20
%
des
conjonctivites
aiguës
d’aspect
non
bactérien [27],
et
constitueraient
la
forme
clinique
la
plus
fré-
quente
de
récurrence
herpétique
oculaire [28].
Parmi
les
108
cas
de
primomanifestation
herpétique
recensés
par
Darougar
et
al.,
une
conjonctivite
était
présente
dans
85
%
des
cas,
mais
elle
était
isolée
dans
seulement
7
%
des
cas,
et
associée
à
une
blépharite
dans
15
%
des
cas.
Pour
les
autres
patients,
elle
entrait
dans
le
cadre
d’une
kératoconjonctivite [17].
L’étude
observationnelle
sur
la
population
de
Rochester
(Minnesota)
retrouvait
une
association
très
fréquente
entre
conjonctivite
et
blépharite,
forme
clinique
mixte
qui
représentait
54
%
des
primomanifestations
herpétiques
et
31
%
des
récurrences [1].
Il
faut
aussi
mentionner
la
possibilité
de
sclérites
liées
à
HSV,
nettement
plus
rares
que
celles
liées
au
virus
de
la
varicelle
et
du
zona
(VZV).
Dans
deux
séries
de
9
et
35
cas,
l’équipe
de
Foster
a
montré
qu’il
s’agit
essentiellement
de
formes
antérieures,
dif-
fuses
ou
nodulaires,
plus
rarement
nécrosantes.
L’atteinte
était
très
majoritairement
unilatérale,
mais
les
deux
yeux
sont
concernés
dans
20
%
des
cas.
La
sclérite
est
due
à
une
réaction
granuloma-
teuse.
L’amélioration
clinique
sous
antiviraux
est
la
règle,
mais
elle
peut
être
longue [29,
30].
Aspects
cliniques
et
épidémiologiques
des
kératites
herpétiques
Épidémiologie
générale
Les
estimations
de
l’incidence
des
kératites
varient
entre
12
et
31,5
cas
annuels
pour
100
000
habitants [1,
2,
31],
soit
environ
18
000
épisodes
d’herpès
cornéen
par
an
sur
le
territoire
franc¸ais.
2EMC
-
Ophtalmologie
Atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
:
aspects
épidémiologiques,
cliniques
et
diagnostiques 21-200-D-20
Le
risque
de
récidive
après
un
premier
épisode
est
estimé
à
10
%
à
un
an,
20
à
30
%
à
deux
ans,
40
%
à
cinq
ans
et
60
à
70
%
à
20
ans [8,
32–35].
On
peut
donc
estimer
qu’un
patient
ayant
déve-
loppé
une
kératite
herpétique
a
près
d’une
chance
sur
deux
d’être
à
nouveau
touché
une
fois
dans
sa
vie.
De
plus,
la
fréquence
des
récidives
augmente
avec
le
nombre
de
poussées,
au
moins
pour
les
cinq
premiers
épisodes [2].
Ainsi,
un
patient
ayant
subi
deux
épisodes
en
moins
d’un
an
présente
un
risque
de
32
%
de
subir
un
troisième
épisode
herpétique
dans
les
12
mois
qui
suivent [36].
Les
études
sur
les
facteurs
de
risque
naturels
de
l’herpès
cor-
néen
n’ont
pas
mis
en
évidence
de
prédominance
sexuelle
nette,
ni
de
modification
de
l’incidence
en
fonction
des
saisons [19].
Il
est
en
revanche
clair
que
des
facteurs
génétiques
sont
impliqués,
mais
ils
ne
sont
pas
encore
clairement
identifiés.
La
propension
à
développer
une
réponse
immunitaire
forte,
voire
exacerbée,
pour-
rait
favoriser
le
développement
de
kératites
stromales
sévères.
Des
perturbations
de
la
réponse
à
l’interféron
ou
d’autres
voies
de
régulation
ont
été
identifiées
dans
la
sensibilité
aux
encéphalites
herpétiques
et
aux
boutons
de
fièvre [37,
38].
À
l’inverse,
le
fond
génétique
des
souches
virales
est
aussi
clairement
déterminant
dans
la
gravité
des
lésions [19,
39].
Malgré
l’utilisation
d’antiviraux
biologiquement
actifs
et
peu
toxiques
depuis
plus
de
30
ans,
l’herpès
cornéen
demeure
une
maladie
au
pronostic
redoutable.
Le
risque
d’acuité
visuelle
infé-
rieure
à
moins
de
1/10
est
de
7
%
à
dix
ans
et
11
%
à
20
ans [2].
Ce
risque
est
d’autant
plus
grand
que
l’atteinte
est
profonde
:
58
%
des
kératites
avec
endothélite
entraînent
une
acuité
visuelle
infé-
rieure
à
5/10
dans
les
cinq
années
qui
suivent [40].
Il
est
aussi
plus
grand
si
les
patients
sont
mal
ou
sous-traités
:
d’après
l’étude
de
Rochester,
85
%
des
patients
herpétiques
avec
une
acuité
visuelle
inférieure
à
1/10
n’avaient
pas
rec¸u
de
traitement
prophylactique
récent
et
65
%
n’en
avaient
jamais
pris [2].
Facteurs
de
réactivation
On
distingue
les
facteurs
qui
favorisent
directement
la
répli-
cation
du
virus,
et
ceux
qui
diminuent
la
qualité
de
la
réaction
immunitaire
contre
la
réactivation
virale.
Dans
la
première
catégorie,
on
retrouve
des
agents
chi-
miques
comme
les
corticoïdes,
les
prostaglandines
et
même
les
alpha-adrénergiques
qui
sont
tous
des
activateurs
directs
de
la
réplication
virale [13,
41],
et
des
facteurs
physiques
qui
stimulent
ou
lèsent
les
nerfs
cornéens
(actes
chirurgicaux,
ultraviolets,
etc.).
Ainsi,
toutes
les
chirurgies
du
segment
antérieur
de
l’œil,
a
for-
tiori
celles
combinant
des
aspects
mécaniques
et
l’utilisation
d’ultraviolets,
doivent
être
considérées
comme
une
situation
à
risque.
La
seconde
catégorie
regroupe
toutes
les
situations
patholo-
giques
avec
immunodépression
modérée
(périodes
menstruelles,
infection
intercurrente,
maladie
cancéreuse,
fièvre,
etc.),
et
bien
sûr
les
traitements
immunomodulateurs,
dont
les
corticoïdes
en
première
ligne.
À
titre
d’exemple,
de
nombreux
cas
de
récur-
rence
herpétique
ont
été
rapportés
après
injection
intravitréenne
de
corticoïdes
retards [42,
43].
Cependant,
le
risque
relatif
réel
de
récurrence
herpétique
dans
une
situation
donnée
est
difficile
à
calculer [44].
Il
faut
enfin
noter
que
trois
populations
sont
par-
ticulièrement
à
risque.
Les
enfants
sont
rarement
atteints,
mais
développent
volontiers
des
formes
plus
graves,
plus
souvent
bila-
térales
et
plus
récidivantes
que
celles
de
l’adulte [15,
16,
22,
23,
45–47].
De
même,
les
atopiques
ne
semblent
pas
être
plus
souvent
atteints
que
la
population
générale,
mais
l’herpès
oculaire
prend
chez
eux
une
tournure
plus
sévère,
avec
notamment
une
forte
fré-
quence
des
formes
nécrotiques
de
kératites
stromales [48–50].
Enfin,
les
patients
diabétiques
semblent
avoir
une
incidence
légèrement
plus
grande
de
primomanifestations
et
des
récurrences
que
la
population
générale [51].
Formes
cliniques
de
kératite
herpétique
Les
kératites
herpétiques
peuvent
être
épithéliales,
stromales,
endothéliales
ou
encore
combinées
entre
ces
trois
formes
(les
formes
métaherpétiques
ne
sont
pas
traitées
dans
cette
revue,
mais
leurs
aspects
cliniques
et
thérapeutiques
peuvent
être
consultés
Figure
2.
Kératite
dendritique,
sur
un
greffon
cornéen
posé
dans
le
cadre
d’une
maladie
herpétique
oculaire
récidivante.
dans
une
revue
de
littérature
sur
les
complications
du
zona [52]).
Une
des
caractéristiques
cliniques
majeures
de
l’herpès
cornéen
est
l’unilatéralité,
puisque
moins
de
5
%
des
patients
sont
touchés
de
fac¸on
bilatérale [19].
Par
ailleurs,
ces
kératites
sont
typiquement
associées
à
une
perte
globale
de
la
sensibilité
cornéenne,
même
lorsque
la
lésion
ne
touche
qu’une
partie
de
la
cornée,
ce
qui
n’est
pas
le
cas
des
autres
types
de
kératite
infectieuse [14].
Kératites
épithéliales
Les
signes
cliniques
sont
la
conséquence
directe,
et
quasi
exclu-
sive,
de
la
réplication
du
virus
dans
les
cellules
épithéliales.
C’est
d’ailleurs
une
des
raisons
de
risque
d’aggravation
majeure
en
cas
d’instillation
de
corticoïdes.
Les
signes
fonctionnels
associent
souvent
une
douleur
oculaire
marquée
avec
photophobie
et
larmoiement,
un
cercle
périkéra-
tique,
et
une
baisse
d’acuité
visuelle,
surtout
si
la
lésion
déborde
sur
l’axe
visuel.
Kératites
ponctuées
superficielles
localisées
Elles
s’observent
au
début
de
l’infection.
Elles
sont
caractéri-
sées
par
une
prise
ponctuée
de
la
fluorescéine,
avec
en
outre
un
soulèvement
par
œdème
épithélial
à
l’effet
cytopathogène
du
virus [21].
Kératites
dendritiques
(Fig.
2)
Elles
sont
la
forme
la
plus
évocatrice
d’emblée
d’une
origine
herpétique.
Elles
comptent
pour
50
%
des
herpès
cornéens
cli-
niquement
patents [31].
La
dendrite
résulte
initialement
de
la
coalescence
de
lésions
vésiculaires [53],
puis
s’agrandit
par
propaga-
tion
de
cellule
à
cellule
de
fac¸on
fractale.
L’extrémité
des
branches
est
souvent
marquée
par
des
renflements
en
«
bulbe
»[9],
qui
les
différencient
des
dendrites
zostériennes [14,
54].
L’aspect
en
«
arbre
mort
»
de
la
dendrite
est
encore
plus
typique
après
instillation
de
fluorescéine.
Dans
un
premier
temps,
on
constate
que
le
colorant
se
concentre
dans
le
fond
de
l’ulcère,
repoussé
à
distance
des
bords
par
l’épithélium
gonflé
(effet
cyto-
pathogène
sur
les
bords
de
la
dendrite).
Très
rapidement,
l’aspect
dendritique
disparaît
en
raison
de
la
diffusion
de
la
fluorescéine
au-delà
des
limites
du
l’ulcère,
qui
témoigne
des
altérations
de
la
membrane
basale.
Cette
évolution
de
la
coloration
à
la
fluo-
rescéine
permet
de
faire
la
différence
avec
les
pseudodendrites
(kératites
toxiques
ou
neurotrophiques),
dans
lesquelles
le
colo-
rant
reste
au
fond
de
la
lésion,
sans
diffusion [21].
Lors
de
la
phase
de
cicatrisation
d’une
dendrite
herpétique,
le
phénomène
de
dif-
fusion
de
la
fluorescéine
réduit
pour
disparaître
complètement.
Il
persiste
alors
pendant
quelques
temps
des
anomalies
épithéliales,
avec
des
cellules
encore
gonflées,
qui
repoussent
le
colorant
en
regard
de
la
dendrite
initiale [14,
55].
EMC
-
Ophtalmologie 3
21-200-D-20 Atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
:
aspects
épidémiologiques,
cliniques
et
diagnostiques
Figure
3.
Kératite
géographique,
chez
un
patient
avec
antécédent
d’herpès
et
traité
par
corticoïdes
par
voie
générale.
Kératites
géographiques
Elles
sont
caractérisées
par
un
vaste
placard
de
perte
épithé-
liale
(Fig.
3).
Elles
peuvent
être
la
conséquence
d’un
traitement
corticoïde
inapproprié,
ayant
facilité
la
réplication
virale
à
partir
d’une
dendrite,
voire
d’une
simple
lésion
ponctuée
non
identi-
fiée
comme
herpétique.
Les
kératites
peuvent
aussi
prendre
cette
forme
géographique
de
fac¸on
spontanée,
éventualité
pouvant
atteindre
22
%
des
cas [32].
Cette
forme
sévère
de
kératite
épi-
théliale
comptait
pour
10
%
des
herpès
cornéens
dans
l’étude
épidémiologique
franc¸aise [31].
La
prise
en
charge
est
calquée
sur
celle
des
kératites
dendritiques,
mais
la
guérison
est
souvent
plus
lente,
et
la
surveillance
doit
donc
être
plus
rigoureuse.
Kératites
marginales
Elles
sont
une
forme
rare
et
souvent
méconnue
de
kératite
her-
pétique.
Elles
associent
une
ulcération
périlimbique
concentrique
au
limbe,
un
infiltrat
stromal
adjacent
avec
des
néovaisseaux
cornéens
et
une
inflammation
de
la
conjonctive
limbique
en
regard [9,
14].
Ces
formes
marginales
sont
souvent
plus
doulou-
reuses
que
les
autres
types
de
kératite
épithéliale,
et
répondent
moins
facilement
à
un
simple
traitement
antiviral [32,
56,
57].
Il
s’agit
en
fait
déjà
d’une
forme
mixte,
épithéliale
et
stromale,
dont
le
traitement
par
antiviraux
seuls
ne
permet
pas
la
guérison
dans
la
plupart
des
cas.
L’ajout
de
corticoïdes
est
souvent
nécessaire
pour
réduire
l’inflammation
stromale
périlimbique [14].
Les
ulcé-
rations
marginales
herpétiques
peuvent
être
confondues
avec
d’autres
causes
d’atteintes
périphériques
inflammatoires
de
la
cor-
née,
notamment
les
infections
staphylococciques [14,
55] ou
celles
liées
à
une
rosacée
oculaire.
Ces
dernières
sont
associées
à
des
lésions
de
blépharite
chronique
et
caractérisées
par
une
extension
circonférentielle
alors
qu’elle
est
plutôt
centripète
dans
l’herpès.
Kératites
en
«
archipel
»
Décrites
pour
la
première
fois
par
une
équipe
franc¸aise [58],
elles
apparaissent
elles
aussi
comme
une
forme
mixte,
dont
le
début
est
plutôt
épithélial
et
paralimbique,
souvent
moins
douloureuse
que
les
formes
marginales
pures
décrites
ci-dessus.
Elles
progressent
ensuite
de
fac¸on
centripète,
mais
en
laissant
des
zones
de
cor-
née
saines,
d’où
l’aspect
en
«
archipel
».
On
retrouve
à
terme
des
opacités
stromales
antérieures,
modérément
opaques,
plutôt
rondes
ou
ovales,
de
disposition
radiaire.
Le
traitement
repose
sur
l’association
d’antiviraux
au
long
cours
et
de
corticoïdes
en
cures
courtes,
pour
limiter
l’importance
des
opacités.
Les
principaux
diagnostics
différentiels
des
kératites
herpé-
tiques
épithéliales
sont
résumés
dans
le
Tableau
1.
Kératites
stromales
Elles
sont
souvent
le
témoin
d’une
maladie
évoluée
et
récurrente.
En
effet,
elles
ne
comptent
que
pour
2
%
des
pre-
mières
manifestations
d’herpès,
mais
près
de
la
moitié
des
Figure
4.
Kératite
stromale
récidivante
sous
une
forme
nécrotique,
chez
un
patient
ayant
déjà
présenté
un
épisode
similaire
plusieurs
mois
aupa-
ravant.
récurrences [1,
17,
33,
59,
60].
Les
kératites
stromales
peuvent
être
divi-
sées
en
formes
nécrotiques
et
non
nécrotiques.
Les
premières
sont
caractérisées
par
une
réplication
virale
majeure.
Il
s’agit
d’une
urgence
que
toute
corticothérapie
pourrait
aggraver.
À
l’inverse,
la
production
virale
est
très
modérée
dans
les
formes
non
nécrotiques,
et
le
tableau
clinique
est
surtout
à
la
réaction
immunitaire
antivirale [9,
11,
14,
20,
55,
57,
61,
62].
Comme
sou-
vent
en
médecine,
cette
classification
dichotomique
ne
rend
pas
compte
de
toutes
les
situations,
et
il
existe
parfois
des
formes
mixtes.
Dans
ces
cas,
la
conduite
thérapeutique
est
alignée
sur
la
part
nécrotique.
Kératites
stromales
nécrosantes
Elles
sont
de
loin
la
forme
la
plus
rare
des
kératites
stromales
(Fig.
4).
Leur
pronostic
est
cependant
redoutable,
surtout
si
la
mise
en
route
du
traitement
est
retardée.
La
nécrose
stromale
se
recon-
naît
à
l’existence
d’un
infiltrat
blanc
jaunâtre,
très
dense [9,
21],
souvent
associé
à
une
inflammation
intraoculaire,
avec
précipités
rétrocornéens,
voire
hypertonie
oculaire [55].
La
nécrose
stromale
peut
rapidement
évoluer
vers
une
descémétocèle
puis
une
perfo-
ration
cornéenne.
Si
un
traitement
antiviral
efficace
est
instauré
à
temps,
éventuellement
en
association
à
une
greffe
de
mem-
brane
amniotique,
l’amincissement
stromal
peut
régresser,
mais
au
prix
d’une
opacité
séquellaire,
avec
souvent
des
néovaisseaux
nourriciers.
Kératites
stromales
non
nécrosantes
Elles
font
intervenir
des
mécanismes
immunitaires,
de
type
réaction
antigène–anticorps–complément
(AAC) [63],
comme
en
témoigne
parfois
l’anneau
immunitaire,
similaire
à
un
anneau
de
Wessely.
Une
réaction
lymphocytaire
dirigée
contre
les
cellules
infectées
entre
aussi
en
jeu [11],
faisant
finalement
souffrir
les
tissus
cornéens
de
fac¸on
persistante [55].
Le
tableau
est
moins
bruyant
que
dans
les
kératites
épithéliales
et
les
formes
nécrotiques
de
kératites
stromales,
puisque
la
douleur
et
la
perte
visuelle
sont
souvent
modérées.
Selon
les
cas,
l’infiltrat
peut
être
diffus
ou
focal,
unique
ou
multiple,
plus
ou
moins
pro-
fond
et
plus
ou
moins
dense,
et
même
parfois
de
localisation
multiple
(Fig.
5).
Il
n’y
a
cependant
pas
de
zone
très
opaque,
ni
de
nécrose
stromale.
L’évolution
spontanée
se
fait
vers
le
déve-
loppement
d’un
appel
néovasculaire
(surtout
dans
les
formes
périphériques)
puis
d’une
diminution
lente
de
l’inflammation.
Mais
les
néovaisseaux
et
un
certain
niveau
d’opacité
séquellaire
grèvent
le
pronostic
visuel.
Une
taie
peut
persister
finalement,
avec
parfois
en
négatif
les
traces
des
néovaisseaux
déshabités.
Lorsque
ces
derniers
restent
actifs,
ils
compromettent
le
pronostic
d’une
éventuelle
greffe
de
cornée.
Les
principaux
diagnostics
différentiels
des
kératites
herpé-
tiques
stromales
sont
résumés
dans
le
Tableau
2.
4EMC
-
Ophtalmologie
Atteintes
herpétiques
du
segment
antérieur
de
l’œil
:
aspects
épidémiologiques,
cliniques
et
diagnostiques 21-200-D-20
Tableau
1.
Principaux
diagnostics
différentiels
des
kératites
herpétiques
épithéliales.
Étiologie
Formes
cliniques
possibles
Principales
caractéristiques
Virus
varicelle–zona
Dendrite
(sans
bulbe,
typiquement),
géographique
Souvent
au
décours
d’un
zona
ou
d’une
varicelle,
mais
formes
isolées
possibles
Amibes
Kératite
ponctuée
apparemment
banale
le
plus
souvent,
mais
dendrites
possibles,
parfois
multiples,
lésions
géographiques
Douleurs
majeures,
antécédents
de
port
de
lentilles
(ou
de
traumatisme)
Champignons
Lésions
épithéliales
rarement
isolées,
peudodendrites
possibles
Caractère
indolent/chronique,
antécédent
de
traumatisme
Cause
toxique
Kératite
ponctuée
et
pseudodendrites
souvent
associées
Prise
chronique
de
collyres
potentiellement
toxiques
(conservateurs
surtout,
antiviraux,
corticoïdes,
AINS,
antibactériens)
Kératoconjonctivites
sèches
Pseudodendrites
récidivantes
Contexte
de
sécheresse
oculaire
sévère,
marquage
conjonctival
typique
à
la
fluorescéine,
voire
filaments
Kératalgie
récidivante
Ulcérations
épithéliales
récidivantes,
en
général
de
petite
taille
(ronde
ou
stellaire)
Chercher
une
dystrophie
de
Cogan,
sinon
un
antécédent
de
traumatisme
cornéen
Épithéliopathie
superficielle
hypertrophique
dendriforme
postkératoplastie
Plaques
épithéliales
hypertrophiques
grises
ou
blanches,
dendritiques,
à
la
surface
du
greffon,
dans
les
suites
opératoires
d’une
kératoplastie
Conséquence
de
la
combinaison
de
l’irrégularité
de
la
surface
du
greffon,
de
l’insuffisance
lacrymale,
de
la
toxicité
médicamenteuse
et
de
l’inflammation
du
bord
palpébral
Kératite
de
Thygeson
Ponctuations
intraépithéliales
bilatérales,
atteignant
le
centre
de
la
cornée,
sans
conjonctivite
associée
Bilatéralité
fréquente
Très
corticosensible
mais
aussi
rapidement
corticodépendante
Kératites
à
virus
d’Epstein-Barr
Kératite
avec
microdendrites
stellaires
et
conjonctivite
folliculaire
unilatérale
Dans
un
contexte
de
mononucléose
infectieuse
(fièvre,
adénopathies,
pharyngite
et
splénomégalie,
etc.)
Tyrosinémie
de
type
II
(syndrome
de
Richner–Hanhart)
Ulcères
pseudodendritiques
ne
prenant
pas
la
fluorescéine,
plus
rarement
opacification
cornéenne
avec
néovascularisation
dans
les
formes
chroniques
Dans
le
cadre
d’un
syndrome
oculocutané,
avec
kératose
palmoplantaire
Taux
élevés
de
tyrosine
dans
le
sérum
et
les
urines,
par
déficit
en
tyrosine
aminotransférase
Transmission
autosomique
récessive
AINS
:
anti-inflammatoires
non
stéroïdiens.
Tableau
2.
Principaux
diagnostics
différentiels
des
kératites
herpétiques
stromales.
Étiologie
Formes
cliniques
possibles
Principales
caractéristiques
Virus
varicelle–zona
Dendrite
(sans
bulbe,
typiquement),
géographique Souvent
au
décours
d’un
zona
ou
d’une
varicelle,
mais
formes
isolées
possibles
Amibes
Nécrotique
avec
infiltrat
disciforme,
anneaux
immunitaires.
La
présence
de
lésions
satellites
est
évocatrice
d’une
cause
non
virale
Douleurs
majeures.
Antécédents
de
port
de
lentilles
(ou
de
traumatisme).
Rechercher
une
co-infection
Champignons
Aspect
potentiellement
identique
à
celui
des
amibes.
Néovascularisation
fréquente
Peu
de
douleurs
(sauf
dans
les
formes
traitées
par
corticoïdes).
Contexte
traumatique
ou
immunodépression
(dont
corticoïdes).
Rechercher
une
co-infection
Bactéries
Aspect
potentiellement
identique
à
celui
des
amibes.
Sécrétions
purulentes
Facteur
favorisant
à
rechercher
(corticothérapie,
lésions
chroniques
de
la
surface,
diabète,
drépanocytose)
Kératites
cristallines
infectieuses
Infiltrat
stromal
blanc
grisâtre,
arborisé,
avec
des
opacités
en
forme
d’aiguilles,
siégeant
dans
l’épaisseur
moyenne
du
stroma
Typiquement
lié
à
Streptococcus
viridans,
mais
de
nombreux
autres
germes
peu
virulents
peuvent
générer
ce
tableau.
Immunodépression
locale
(kératoplastie).
Évolution
lente
Adénovirus
Infiltrats
sous-épithéliaux,
multiples
mais
séparés
par
des
intervalles
de
cornée
saine
Antécédents
de
kératoconjonctivite,
dans
sa
forme
épidémique
ou
non
(syndrome
adéno-pharyngo-conjonctival,
avec
pharyngite
et
adénopathies
prétragiennes)
Kératites
à
virus
d’Epstein-Barr
Opacités
stromales
antérieures
discrètes
à
bords
bien
limités,
infiltrats
multifocaux
localisés
surtout
en
cornée
périphérique,
et
infiltrats
stromaux
antérieurs,
semblables
à
ceux
dus
à
l’adénovirus
Dans
un
contexte
de
mononucléose
infectieuse
(fièvre,
adénopathies,
pharyngite
et
splénomégalie,
etc.)
Kératites
endothéliales
Ce
sont
les
plus
rares
des
kératites
herpétiques,
et
com-
binent
les
complications
de
la
réplication
virale
et
celles
de
la
réaction
immune
antivirale [57,
64].
Le
diagnostic
de
l’atteinte
endothéliale
repose
sur
l’association
d’un
œdème
stromal
(sans
infiltrat
cornéen)
et
de
précipités
rétrocornéens
en
regard
de
la
plage
d’œdème [14,
55].
La
distinction
avec
une
kératite
stromale
compliquée
d’atteinte
endothéliale
n’est
pas
toujours
aisée
car
l’œdème
peut
être
suffisamment
dense
pour
masquer
les
précipités
rétrocornéens [57].
On
distingue
trois
formes
d’endothélite
herpétique
:
disciforme,
diffuse
ou
linéaire [57,
65].
EMC
-
Ophtalmologie 5
1 / 10 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !