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Cependant, les diarrhées les plus fréquentes sont d’origine microbienne : virale, bactérienne
ou parasitaire.
2.2. Toxi-infections et diarrhées
La plupart des diarrhées d’origine bactérienne sont la conséquence de toxi-infections d’origine
alimentaire.
Une toxi-infection1 ou infection d’origine alimentaire est une intoxication de l’organisme par des
toxines sécrétées par les micro-organismes.
2.2.1. Ingestion de bactéries entérotoxiques et libération des toxines dans l’intestin
a. Bactéries responsables
Vibrio cholerae et Vibrio parahaemolyticus,
Clostridium perfringens A
Escherichia coli entérotoxique
b. Mécanisme d’action
L’entérotoxine inhibe la réabsorption d’eau et des électrolytes au niveau intestinal d’où
la fuite hydrominérale et la diarrhée.
La muqueuse n’étant pas détruite, les diarrhées sont fécales sans pus ni sang.
2.2.2. Intoxinations dues à la libération des toxines dans l’aliment
Une intoxination1 est un empoisonnement dû uniquement aux toxines présentes dans
l’aliment et produites par des microorganismes que ceux-ci soient encore présents ou non
a. Bactéries responsables
Staphylococcus aureus entérotoxique
b. Mécanisme d’action
La toxine est produite et sécrétée par la bactérie dans l’aliment avant l’ingestion.
Remarque : Clostridium botulinum est une bactérie qui est responsable d’intoxinations
(botulisme) mais qui ne provoque pas de diarrhée.
2.2.3. Colonisation par des bactéries entéroinvasives
a. Bactéries responsables
Salmonella, Shigella,
Escherichia coli entéroinvasives (EIEC) et entéropathogènes (EPEC)
Yersinia enterocolitica, Campylobacter jejuni
b. Mécanisme d’action
Les bactéries adhèrent aux entérocytes (par exemple par leurs fimbriae) puis pénètrent
dans l’entérocyte et s’y multiplient. Elles gagnent le tissu conjonctif. Cela entraîne une
réaction inflammatoire avec lésions de la muqueuse et donc une diarrhée purulente avec
quelquefois présence de sang.
Les Salmonelles des fièvres typhoïde et paratyphoïdes pénètrent très profondément dans
la muqueuse où elles se multiplient puis atteignent les ganglions mésentériques. Une grande
1 http://www.granddictionnaire.com/btml/fra/r_motclef/index800_1.asp
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partie des bactéries est détruite par les ganglions ce qui entraîne une libération de l’endotoxine
(antigène O) et les troubles généraux (troubles nerveux, fébriles,…). Certaines Salmonelles
gagnent la circulation sanguine après la circulation lymphatique. Ceci se traduira par une
coproculture et une hémoculture positives.
c. Conditions de l’infection
Le nombre de bactéries entéropathogènes dans l’aliment doit être élevé pour entraîner
des troubles.
2.3. Flores intestinales pathologiques
Dans certains cas de diarrhée, le germe responsable de l’infection est largement prédominant en
culture presque pure, la flore est déséquilibrée, la bactérie dominante doit être identifiée :
• Dysenterie bacillaire (Shigella dysenteriae)
• Choléra (Vibrio cholerae)
• Entérocolites (Yersinia, E. coli, Proteus, Pseudomonas)
Dans d’autres cas, l’agent infectieux peut exister en petit nombre au sein d’une flore commensale
non modifiée (équilibre entre bactéries à Gram + et bactéries à Gram –). C’est le cas de la plupart des
shigelloses (sauf dysenterie bacillaire) et surtout des salmonelloses.
La présence de Salmonella et de Shigella dans une selle a toujours une signification pathologique
quel qu’en soit le nombre.
3. Coproculture ou étude cytobactériologique des selles
Une coproculture correspond à l’ensemencement pratiqué à partir des fèces (selles) dans le but d’isoler et
d’identifier les agents pathogènes responsables d’une infection digestive.
3.1. But
Rechercher parmi la flore normale :
• soit des bactéries normalement absentes et pathogènes,
• soit une espèce bactérienne anormalement dominante,
• soit des bactéries entéropathogènes chez un porteur sain.
3.2. Contexte de réalisation
Elle peut être demandée :
• pour rechercher l’agent pathogène responsable d’une diarrhée,
• pour contrôler l’efficacité d’un traitement,
• pour chercher des porteurs sains.
3.3. Les différentes étapes de l’analyse
Voir polycopié sur l’analyse cytobactériologique d’une selle