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6 - Amenhotep et Salomon
dans la tradition égyptienne, ils vont considérer le roi comme le fils
du dieu suprême. Jéhovah dit au roi David dans Les Psaumes 2.7,
« Tu es mon fils ! Je t’ai engendré aujourd’hui. » Il dit aussi de
Salomon, « Je serai pour lui un père, et il sera pour moi un fils. » (II
Samuel 7.14) Le Seigneur israélite se réfère également à son fils
royal comme « son oint » (Psaumes 2.2, 18.50, 20.6).
Regarder le roi comme le fils du dieu suprême est un concept
purement égyptien qui fait son apparition dans la Bible en même
temps que le personnage de David.
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✡ D’après les écrits bibliques, David ordonne que Salomon soit
oint « roi sur Israël » (I Rois 1.34). Mais consacrer le roi par l’onction
d’huile était une coutume égyptienne, non pas hébraïque.
Le mot hébreu « MeSHeH », qui signifie « celui oint », est
emprunté au mot égyptien « Meseh ».
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✡ Après qu’il soit oint, David dit que Salomon viendrait « s’asseoir
sur mon trône » (I Rois 1.35). Le spécialiste allemand de la Bible,
Otto Eissfeldt, a justement écrit :
« Il est relativement aisé d’imaginer le trône d’or et d’ivoire
aux six degrés qui se tenait dans la chambre d’audience, tel
qu’il est décrit dans I Rois (10.18-20) [...] L’utilisation
prodigue de l’or peut y être comparée sans hésitation au siège
merveilleusement préservé de Twtankhamen. »
Twtankhamen était le petit-fils d’Amenhotep III.
La similarité frappante entre la description biblique du trône
de Salomon et le trône réel de Twtankhamen ne peut être fortuite.
De même, plusieurs détails du récit du couronnement de
Salomon dans le premier livre des Rois - les sonneries de trompettes,
l’acclamation « Que Dieu protège le Roi Salomon ! » et le cortège royal
- ne font que décrire d’anciennes coutumes égyptiennes.