Saint-Germain, A. (2014). Compte rendu de M. Corbière, C. Mercier

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Saint-Germain, A. (2014). Compte rendu de M. Corbière, C. Mercier et A. Lesage, 2004.
Perceptions of barriers to employment, coping efficacy, and career search efficacy in
people with mental illness. Journal of career assessment,12(4), 460-478.
Le taux de chômage chez les personnes souffrant de troubles de santé mentale est
significativement supérieur aux sujets atteints d’un handicap physique. Évidemment,
pour ces personnes vivant avec une maladie mentale, obtenir un emploi implique
beaucoup de planification et un processus de décisions important. Dans l’article étudié,
les auteurs mentionnent de nombreux facteurs pouvant influencer les gens touchés par un
trouble mental quelconque, dans leur chance d’atteindre un objectif professionnel : leurs
perceptions des barrières à l’emploi, leur confiance à réussir les tâches demandées par
l’employeur, leur estime de soi, la durée d’absence du marché du travail, etc.
Dans le passé, plusieurs outils ont été développés dans le but de connaître l’aptitude des
gens à surmonter des situations reliées à l’emploi, dont les obstacles à l’insertion au
travail et le sentiment d’efficacité pour les surmonter (OITES), the Career Search
Efficacy Scale (CSES) et l’échelle d’estime de soi de Rosenberg. Le premier contient une
liste d’obstacles potentiels à l’insertion professionnelle de personnes atteintes d’un
trouble de santé mentale et permet, pour chacun d’entre eux, de mesurer le sentiment
d’efficacité des sujets à les surmonter. Ensuite, le CSES veut mesurer le degré de
confiance d’une personne à réussir les tâches d’un emploi potentiel. Le troisième outil,
l’échelle d’estime de soi de Rosenberg, évalue l’amour-propre des répondants. Ainsi, à
l’aide de ces théories comme moyen, cette étude avait trois objectifs précis : valider
l’OITES et le CSES avec des sujets Canadiens français souffrant de troubles mentaux et
participants à un programme d’insertion professionnelle; tester la corrélation entre les
résultats de l’OITES et le CSES et l’estime de soi mesurée par l’échelle de Rosenberg;
étudier la relation entre les deux premiers questionnaires ainsi que le laps de temps passé
sans emploi.
Pour conduire le sondage, des conseillers en emploi ont recruté des participants intéressés
et ont évalué leur situation d’emploi des neuf derniers mois par l’entremise de
questionnaires et de tests cognitifs, dont les trois outils préalablement mentionnés. Dans
l’échantillon, 254 sujets atteints de troubles mentaux, inscrits à Montréal dans un
programme d’aide à la recherche d’emploi, s’exprimant en anglais et en français, ont été
sélectionnés. La grande majorité (75,6%) était des Canadiens francophones et
l’échantillon comprenait 135 femmes et 119 hommes ayant une moyenne d’âge de 38
ans. Lors de l’utilisation du premier outil, l’expérience des sujets a permis d’ajouter 8
barrières pour ainsi terminer avec un questionnaire de 43 questions. Ensuite, le deuxième
test a dû être traduit en français et adapté à la culture spécialement pour cette étude.
Des 43 possibilités de barrières à l’emploi de l’OITES, bien que l’absence prolongée du
marché du travail est la barrière perçue la plus envisageable, d’autres facteurs sont moins
considérés; par exemple, la consommation de drogue et d’alcool. Ainsi, de ces 43
facteurs, 30 sont ressortis comme significatifs pour notre échantillon spécifique. Ensuite,
dans le cadre de l’utilisation du questionnaire CSES, 11 items ont dû être mis à l’écart
pour s’adapter à l’échantillon, pour ainsi proposer une version plus courte du
questionnaire, tout en conservant les quatre dimensions originales (recherche d’emploi,
entrevue de sélection, réseautage et exploration personnelle). Finalement, pour répondre
au troisième objectif, il existe effectivement une corrélation positive entre la confiance à
surmonter les barrières à l’emploi, le degré de confiance à réussir les tâches d’un emploi
ainsi que l’estime de soi. En outre, tel que relaté dans l’hypothèse, la durée d’absence du
marché du travail est inversement proportionnelle au sentiment d’efficacité. Par ailleurs,
ils ont remarqué que le sentiment d’efficacité était supérieur chez les personnes absentes
du marché du travail pour une période entre un et deux ans, contrairement à celles qui
avaient perdu leur emploi il y a moins d’un an. Par contre, après deux ans, on voyait le
sentiment de découragement réapparaître.
Dans l’article étudié, on nous énonce certaines circonstances où la situation particulière
des gens touchés par un trouble de santé mentale va influencer l’efficacité de leur
recherche d’emploi en raison de certaines barrières. Par contre, il ne faut pas oublier que
ces barrières peuvent être surmontées, et c’est là que l’aide d’un conseiller en emploi
devient primordiale. Dans cette optique, l’étude suggère plusieurs techniques comme
solutions, telles que l’utilisation d’une carte heuristique pour aider les clients à découvrir
leurs forces, les encourager à aller chercher du support social, leur suggérer de prendre
les étapes une à la fois, etc.
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