Quelle est la part de la génétique dans la paralysie cérébrale? Sur quoi porte ce travail de recherche? La paralysie cérébrale (PC) est la cause la plus répandue des déficiences physiques chez les enfants. Elle est provoquée par divers facteurs extérieurs qui affectent le cerveau du fœtus ou du nouveau-né, comme le manque d’oxygène, un AVC (c’est-à-dire un caillot à l’encéphale), un trauma ou une infection. Habituellement, on cherche des causes génétiques à la PC quand aucun facteur extérieur n’est présent, ou quand l’enfant présente des particularités qui suggèrent un syndrome génétique. Certaines causes génétiques sont transmises par les parents, alors que d’autres apparaissent chez l’enfant pour la première fois (ce sont des mutations de novo, ou néomutations, parce qu’elles sont nouvelles). On sait par ailleurs qu’un type distinct d’anomalie génétique, appelé « variation du nombre de copies (VNC) », est associé à des dizaines de troubles chez les humains; il s’agit de la suppression ou la multiplication excessive de grands pans de l’ADN. Nous présentons tous des VNC dans notre génome, mais il arrive que l’une d’entre elles touche un gène crucial et, selon la fonction de ce gène, elle a des conséquences cliniques particulières. L’étude résumée ici s’intéresse à la proportion d’enfants atteints de PC qui présentent des VNC importantes que l’on ne retrouve pas dans la population en général. Ce que vous devez savoir Dix pour cent des enfants atteints de PC ayant participé à cette étude présentent des variations du code génétique (des « variations du nombre de copies », ou VNC). Cela signifie qu’il existe probablement un mélange de facteurs extérieurs (p. ex. un stress périnatal) et génétiques pouvant causer la PC, et qu’un plus grand usage du dépistage génétique chez les enfants atteints de PC devrait être envisagé. Qu’ont fait les chercheurs exactement? Les chercheurs ont analysé un échantillon aléatoire d’enfants atteints de PC. L’échantillon provenait du Registre canadien de paralysie cérébrale, et les chercheurs ont effectué l’analyse génétique des enfants et de leurs parents. L’ADN a été obtenu de manière satisfaisante auprès de 115 enfants atteints et de leurs deux parents, dans le but d’y observer les VNC. Celles-ci ont été catégorisées de novo quand elles n’étaient pas héritées des parents. Qu’est-ce que les chercheurs ont trouvé? Sur les 115 enfants dont on a examiné les VNC, 11 (soit 10 %) présentent des VNC que l’on considère comme des causes probables ou possibles de PC. Il est important de noter que la plupart de ces 11 enfants ont aussi eu à la naissance des complications ayant pu contribuer à leur PC. Huit enfants présentent des VNC de novo, et trois présentent des VNC extrêmement rares qu’ils partagent avec l’un de leurs parents. Les enfants avec les variations les plus grandes mettant en cause le plus grand nombre de gènes sont également ceux qui présentent les déficiences les plus sévères. L’étude des VNC a parfois fourni de nouvelles informations sur l’enfant. Dans un cas particulièrement révélateur, on s’est aperçu qu’un garçon atteint de PC montrait une grande VNC qui révélait en fait un trouble complètement différent, le syndrome d’Angelman; grâce à cette découverte, sa famille a pu être correctement informée du développement attendu de sa maladie. un cas particulièrement révélateur, on s’est aperçu qu’un garçon atteint de PC montrait une grande VNC qui révélait en fait un trouble complètement différent, le syndrome d’Angelman; grâce à cette découverte, sa famille a pu être correctement informée du développement attendu de sa maladie. Comment ce travail de recherche pourrait-il vous servir? L’étude montre que les VNC touchant des gènes précis peuvent causer la PC ou y prédisposer. Pour la majorité des familles qui présentent des VNC, le fait de l’avoir su plus tôt les aurait aidées à comprendre la maladie, à trouver le traitement le plus approprié et à mieux vivre la réadaptation. De plus, quand on connait les causes génétiques de la PC, on est mieux en mesure de renseigner les familles sur les risques pour leurs enfants encore à venir. Vu le taux élevé de VNC chez les enfants atteints de PC, le dépistage génétique devrait faire partie de la procédure d’évaluation complète de chaque enfant atteint de cette maladie. Au sujet des chercheurs Le Dr Stephen Scherer est professeur de médecine et directeur du centre McLaughlin de médecine moléculaire à l’Université de Toronto. Références Oskoui, M., Gazzellone, MJ., Thiruvahindrapuram, B., Zarrei, M., Andersen, J., Wei, J., Wang, Z., Wintle, RF., Marshall, CR., Cohn, RD., Weksberg, R., Stavropoulos, DJ., Fehlings, D., Shevell, MI. et Scherer, SW. (2015). Clinically relevant copy number variations detected in cerebral palsy. Nature Communications, vol. 6, p. 1-7. Disponible en ligne à l’adresse suivante en anglais seulement bit.ly/1Fk2VeD Mots clés Paralysie Cérébrale, Variations du Nombre de Copies, Génétique, Registre [de la paralysie cérébrale] Ce résumé de recherche a été rédigé par Jarred Garfinkle, MD NeuroDevNet et l’application des connaissances Ce texte est produit par NeuroDevNet, le réseau des centres d’excellence pour les enfants qui souffrent de troubles du développement neurologique. L’unité d’application des connaissances (UAC) de NeuroDevNet aide à maximiser l’impact de la recherche et de la formation sur ces troubles. L’UAC collabore avec les chercheurs et les étudiants de NeuroDevNet et leurs partenaires, en leur fournissant des services comme le courtage de connaissances et le soutien des activités et des produits liés au transfert des connaissances, ainsi que le renforcement des capacités, l’évaluation et le soutien à la planification dans le domaine de l’application des connaissances. neurodevnet.ca/fr/kt/researchsnapshots [email protected] [email protected] Ce(tte) œuvre est mise à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.5 Canada. 2015