Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées DIAGNOSTIC ET PRISE EN SOINS EN EHPAD ET ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ PROMOTION DE L’AMÉLIORATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES Dans le cadre du programme MobiQual Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie Mise en œuvre : Société Française de Gériatrie et Gérontologie, avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. 2 C et outil portant sur la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées s’inscrit dans les objectifs du Plan Alzheimer 2008/2012. Élément du programme MobiQual, action nationale engagée en 2006, son objectif est d’améliorer les pratiques professionnelles en EHPAD, en établissements de santé et à domicile. Plusieurs autres thématiques font également l’objet de telles actions de sensibilisation/formation : les soins palliatifs, la bientraitance, la douleur (en établissement et à domicile), la dépression, la nutrition, et à venir, les risques infectieux. MISE en œuvre Société Française de Gériatrie et Gérontologie (SFGG) avec le soutien de la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) En collaboration avec : Centre National de Référence pour les malades jeunes Fédération nationale des Centres Mémoire de Ressource et de Recherche (CMRR) Fédération Française des Associations de Médecins Coordonnateurs en EHPAD (FFAMCO-EHPAD) Fédération Nationale Avenir et Qualité de vie des Personnes Âgées (FNAQPA) Fédération Française de Psychiatrie (FFP) Société de Psychogériatrie de Langue Française (SPLF) Union Nationale de l'Aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) Association Française des Ergothérapeutes en Gériatrie (AFEG) Fédération Française des Psychomotriciens Association Francophone des Droits de l’Homme Âgé (AFDHA) > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 3 3 priorités pour le plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012 Fournir un effort de recherche sans précédent pour mettre la France à la pointe de la recherche. En effet, il est difficile d’agir pour les malades sans connaître la maladie elle-même. Améliorer la qualité de vie de la personne malade et de ses proches en attendant de trouver un traitement ; Changer le regard sur la maladie en en faisant un enjeu sociétal pour tous et en mettant la personne malade au cœur du dispositif. 3axes 3objectifs 3cibles Santé Recherche Solidarité guérir prendre soin respecter connaître la maladie et trouver un traitement médical prendre en charge et améliorer la qualité de vie du malade et des aidants garantir la dignité du malade et l’éthique de cet enjeu sociétal pour tous Maladie Aidant Malade Construire un parcours personnalisé pour chaque malade Le deuxième objectif vise à favoriser un diagnostic précoce et à renforcer et rendre plus cohérente l’offre de soins et d’accompagnement autour de la personne malade. L’objectif est de construire un parcours Médecin personnalisé pour chaque malade, généraliste depuis le diagnostic jusqu’à la prise en charge à domicile et en Annonce Maladie établissement. Accompagnement Aidant À domicile Réhabilitation à domicile Accompagnement et répit MAIA Médecin spécialiste Orienter - Consultations mémoire hospitalières et libérales - Centre Malades Jeunes Simplifier Évaluer Formation professionnels et aidants Hors domicile structures adaptées Hôpital Maison de retraite 4 Diagnostic et annonce Le médecin généraliste Création d’une visite longue au domicile du patient La consultation mémoire (CM) Déploiement sur tout le territoire de CM hospitalières ou libérales Les nouveaux dispositifs facilitant le parcours du malade et de son aidant 60 % les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer vivent à domicile, pour la majorité, auprès d’un proche. Pour les aidants 2 jours de formation par an et un suivi médical spécifique dans lecadre de la visite annuelle à domicile du médecin généraliste ; MAIA* : une simplification du parcours de soins et d’aide au bénéfice des malades et des aidants * MAIA : maisons pour l’autonomie et l’intégration des malades d’Alzheimer Sur son territoire, la MAIA organise un réel travail en commun de tous les acteurs sanitaires, médicosociaux et sociaux sur la base de partenariats. Sans créer de nouvelle structure, La MAIA permet ainsi aux professionnels d’avoir une action professionnelle pertinente, efficace et sécurisée sur la base d’une évaluation partagée des besoins de la personne. Pour les cas “complexes”, un gestionnaire de cas organise une prise en charge renforcée et intensive par des professionnels spécifiques. Les premières remontées d’information en provenance des territoires ayant mis en place une MAIA font état d’une réelle simplification du parcours du couple malade/aidant, d’une amélioration de la qualité du service rendu et laissent présager d’une diminution des hospitalisations non justifiées. Création de plateformes d’accompagnement et de répit pour répondre aux besoins Afin d’élargir l’offre pour répondre aux besoins très divers des malades et des aidants, des plateformes d’accompagnement et de répit sont également créées. Elles proposent une variété de prestations pour : le malade (répit à domicile, garde de nuit, ateliers de réhabilitation ou de stimulation sensorielle…) ; l’aidant (groupe de parole…) ; le couple malade/aidant (séjours de vacances, activités culturelles, physiques ou artistiques..). Équipes spécialisées Alzheimer à domicile : réhabiliter de façon écologique Sur prescription médicale, des équipes d’intervention spécialisées constituées d’ergothérapeutes, de psychomotriciens, d’assistants de soins en gérontologie et d’infirmières coordinatrices assurent la prise en charge à domicile des malades d’Alzheimer dans le cadre d’une prestation de soins d’accompagnement et de réhabilitation. Les principaux objectifs de cette prestation sont de maintenir les capacités résiduelles, prévenir les complications et notamment les troubles du comportement, valoriser le rôle de l’aidant et adapter l’environnement. Unités cognitivo-comportementales à l’hôpital : pour répondre aux situations de crise Les unités cognitivo-comportementales(UCC) accueillent les malades au sein des services de soins de suite et de réadaptation Elles sont dotées d’un projet médical et de soins spécifique et assurent des programmes de rééducation cognitive et de réhabilitation afin de permettre un retour à domicile ou en institution. Pôles et Unités spécifiques en EHPAD : PASA et UHR En EHPAD, le plan définit deux types de structures adaptées à l’accueil de malades d’Alzheimer qui présentent des troubles du comportement : • pôles d’activités et de soins adaptés en EHPAD : le PASA est un lieu de vie permettant d’accueillir dans la journée une douzaine de résidents ayant des troubles du comportement modérés. Tous les résidents de l’EHPAD concernés peuvent bénéficier, un à plusieurs jours par semaine, d’une prise en charge au sein de ce pôle qui propose des activités sociales et thérapeutiques, individuelles ou collectives ; • unités d’hébergement renforcées : l’UHR propose sur un même lieu d’hébergement, des soins et des activités sociales et thérapeutiques adaptés. Elle accueille 12 à 14 résidents ayant des troubles psycho-comportementaux sévères qui altèrent la sécurité et la qualité de vie de la personne et des autres résidents. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 5 GROUPE de travail Groupe de travail : Dr Astrid AUBRY gériatre - CH Aix-en-Provence Isabelle BARGES directrice qualité de vie (FNAQPA) Dr Rémy BILLON gériatre - CH La Rochelle Pr François BLANCHARD gériatre - CHU Reims (AFDHA) Pr Sylvie BONIN-GUILLAUME psychogériatre - CHU Marseille Dr Yves CARTEAU médecin coordonnateur (FFAMCO-EHPAD) - Toulon Dr Olivier DRUNAT gériatre - Hôpital Bretonneau - Paris Sandra FABERGER psychogérontologue - CH Aix-en-Provence Dr Xavier GERVAIS médecin coordonnateur (FFAMCO-EHPAD) - Bordeaux Dr Corinne HAGLON-DUCHEMIN médecin coordonnateur (FFAMCO-EHPAD) - Vincennes Dr Marie-Agnès MANCIAUX gériatre - CHU Nancy Sandrine MAS cadre de santé - CH Pézenas - Collège des soignants de la SFGG Dr Stephan MEYER médecin coordonnateur (FFAMCO-EHPAD) - Limoges Nathalie MOUCHET aide-soignante - CH Aix-en-Provence Caroline MURGUE chargée de mission Santé - UNA Fabrice NOUVEL ergothérapeute, président de l’AFEG Federico PALERMITI juriste - Association Monégasque pour la recherche sur la Maladie d’Alzheimer (AMPA) Dr Anne de PEUFEILHOUX chargée de mission de la SFGG Faustine PUEBLAS cadre de santé - CH Narbonne - Collège des soignants de la SFGG Pr Philippe ROBERT gérontopsychiatre - CHU Nice, Fédération nationale des CMRR-FFP, SPLF Dr Geneviève RUAULT déléguée générale de la SFGG, responsable du programme Mobiqual Remerciements : Frédérique BOURGAREL cadre de santé - CH Aix-en-Provence Dr Florence DELAMARRE-DAMIER gériatre - CH Cholet Dr Geneviève DEMOURES gériatre - EHPAD Annesse et Beaulieu Pr Florence LEBERT psychiatre - Centre de Référence des Démences Rares - CHRU Lille Dr Nathalie MAUBOURGUET médecin coordonnateur - présidente de la FFAMCO-EHPAD - Bordeaux Pr Florence PASQUIER coordonnateur du Centre National de Référence pour les malades jeunes - CHRU Lille Franck PITTERI psychomotricien - Fédération Française des Psychomotriciens Pr Louis PLOTON gérontopsychologue - CHU Lyon Dr Denise STRUBEL gériatre - CHU Nîmes Claire-Lise VARTORE ergothérapeute - Chamalières 6 SOMMAIRE Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées CIBLE, CONSTATS ....................................................................................................................................................................................................................................................P. CIBLE, CONSTATS ....................................................................................................................................................................................................................................................P. OBJECTIFS de l’outil .......................................................................................................................................................................................................................................P. CONTENU de l’outil ...........................................................................................................................................................................................................................................P. 04 08 09 11 1. AUTOUR DU PATIENT : La prise en soins et l’accompagnement des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou apparentée en institution ................................................................................................P. 12 DIAGNOSTIC ET PRISE EN SOINS EN EHPAD 1 2 3 4 LES PATHOLOGIES DÉMENTIELLES .........................................................................................................................................................................P. 12 LE DIAGNOSTIC EN INSTITUTION ...............................................................................................................................................................................P. 14 LA PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE SPÉCIFIQUE D’UNE MALADIE D’ALZHEIMER OU APPARENTÉE ......P. 14 LES TROUBLES PSYCHOLOGIQUES ET COMPORTEMENTAUX .............................................................................................................P. 16 2. LE PROJET D’ÉTABLISSEMENT : un volet spécifique pour l’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou apparentée .....................................................................................................................................P. 20 1 2 3 4 L’ORGANISATION FONCTIONNELLE .........................................................................................................................................................................P. 20 UNE ÉQUIPE QUALIFIÉE, SPÉCIFIQUEMENT FORMÉE, SOUTENUE ET SUFFISAMMENT NOMBREUSE .............P. 24 L’ORGANISATION ARCHITECTURALE : UN OUTIL AU SERVICE DU PROJET D’ÉTABLISSEMENT ..............................P. 25 L’ACCUEIL SÉQUENTIEL ...................................................................................................................................................................................................P. 25 3. LA CONTINUITÉ DES SOINS ET DE L’ACCOMPAGNEMENT est prévue et organisée dans le projet d’établissement..........................................................................................P. 26 CONCLUSION ...............................................................................................................................................................................................................................................................P. POUR EN SAVOIR plus ......................................................................................................................................................................................................................................P. SITES INTERNET ........................................................................................................................................................................................................................................................P. DIAPORAMAS rappel des titres........................................................................................................................................................................................................P. > 27 28 30 31 MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 7 Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées CIBLE Directeurs d’établissement, médecins, personnels soignants et tout professionnel en contact avec des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou apparentée, dans les EHPAD et établissements de santé. CONSTATS Le premier constat peut sembler un truisme mais mérite d’être rappelé. Un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), une unité de soins de longue durée (USLD) sont des structures accueillant des personnes âgées en perte d’autonomie physique et/ou psychique. La qualité de vie de ces personnes dans ces structures, et plus largement dans l’ensemble des établissements et services sanitaires et médico-sociaux, dépend en très grande partie de l’organisation interne, du management et de la volonté de la direction et de l’encadrement. Elle dépend aussi des compétences et de la bienveillance des professionnels qui les soignent et les accompagnent. Les personnes accueillies sont atteintes d’une maladie d’Alzheimer ou d’une maladie dite apparentée dans 50% à 80% des cas. Ces établissements doivent pouvoir leur garantir une prise en charge adaptée, formalisée dans un volet spécifique du projet d’établissement. Deuxième constat, le diagnostic et la prise en charge d’une pathologie démentielle nécessitent des compétences pluri-professionnelles, médicales et non médicales, dont les résidents doivent bénéficier au sein ou en dehors de l'établissement (médecin traitant, médecin coordonnateur, gériatre, neurologue, psychiatre, neuropsychologue, psychologue, psychomotricien, kinésithérapeute, orthophoniste, ergothérapeute, cadre de santé, assistant social, infirmier, aide-soignant, aide médico-psychologique, assistant de soins en gérontologie, animateur, etc.). Enfin, troisième constat, les troubles psychologiques et comportementaux constituent un enjeu important de l’évolution de la maladie d’Alzheimer et donc de la prise en charge des personnes qui en sont atteintes. Jusqu'à 90% des patients atteints de maladie d'Alzheimer ou apparentée peuvent présenter au moins un trouble psychologique ou comportemental à un moment de l’évolution de la maladie. Certains de ces troubles peuvent avoir un retentissement fonctionnel important. La formation des soignants au savoir-faire et savoir-être, leur bienveillance vis-à-vis de ces personnes, ainsi que la qualité de l'environnement (organisation quotidienne, architecture, aides techniques, etc.) contribuent fortement à la prévention de ces troubles. 8 OBJECTIFS de l’outil Le premier objectif de cet outil est de tenter de changer le regard que nous portons sur ceux qui sont atteints d'une maladie d'Alzheimer ou apparentée. Il s'agit de lutter contre la trop fréquente stigmatisation de ces personnes, qui sont souvent considérées sous l'angle unique d'une dégradation. Certes, elles sont atteintes d'une pathologie neurodégénérative qui les touche au plus profond de leur être, et elles ont besoin de soins. Mais comme tout autre patient, elles ne doivent pas être réduites à cet état de malade. Elles sont dignes, comme chacun de nous, de bénéficier d'une véritable rencontre avec les professionnels qui les soignent et les accompagnent. Soyons curieux, désireux de les connaître. Laissons-nous émouvoir et partageons nos émotions avec eux. Ce d'autant plus que l'institution sera sans doute leur dernière demeure… Atteindre cet objectif nécessite une démarche comprenant différents volets : • Actualisation des connaissances sur la maladie d’Alzheimer et les complications associées, dont les troubles psychologiques et comportementaux. • Aide à la pratique quotidienne. • Aide à la création de liens de coopération avec des partenaires de proximité. • Prévention de la dépendance induite par des soins inadaptés. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 9 Crédit photos : Fotolia et images extraites du film “Évadés du réel” Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées 10 1 plaquette de présentation Les textes des 23 diaporamas de formation présents dans le CD 14 outils d’évaluation CONTENU Évaluation neuropsychologique 1 MMSE 2 NPI-ES 3 Mini GDS 4 Échelle de Cornell 5 Échelle de Cohen Mansfield Évaluation nutritionnelle 6 Échelle de Blandford 7 Courbe de poids 8 MNA© version courte 9 Goûts et réticences alimentaires Évaluation de la douleur 10 Échelle numérique (EN) 11 Échelle verbale simple (EVS) 12 Échelle comportementale d’évaluation chez la personne âgée non communicante (ECPA®) 13 Doloplus® 14 Algoplus® Dans le classeur de l’outil 16 fiches pratiques 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 Quelques questions réflexes devant un trouble du comportement aigu Savoir-être et savoir-faire La Validation© : une pratique quotidienne La réminiscence en pratique Alimentation et maladie d’Alzheimer L’aide aux repas : des gestes simples mais essentiels Les aides techniques pour le repas Activité physique : bouger Les aides techniques à la mobilité et aux transferts Prévention de la perte d’équilibre et des chutes Cadre de vie Unité cognitivo-comportementale (UCC) Les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) Accueillir des “malades jeunes” en EHPAD L’assistant de soins en gérontologie (ASG) : une nouvelle fonction Élaborer et faire vivre une convention 5 fiches “Ils le font” 1 2 3 4 avec un guide de l’animateur Dans le boîtier DVD/CD 5 Atelier jardin thérapeutique Atelier peinture intergénérationnel Une année de musicothérapie au quotidien Les promeneurs Une journée en UHR DVD 1 Film de sensibilisation : • “Évadés du réel”, réalisation Pierre Schumacher (28 mn) et version courte (13 mn) DVD 2 Séquences pédagogiques : • 8 points de vue de soignants sur la maladie d’Alzheimer • 3 séquences : - l’attitude soignante (le savoir-faire et le savoir-être dans le soin) - les familles (les liens avec les proches) - la Validation© (une séance de validation individuelle) CD 23 diaporamas de formation (PowerPoint) Des documents imprimables (pdf) : • les documents présents dans le kit : plaquette, outils d’évaluation, fiches pratiques, fiches “Ils le font”, fiches TNM et Stim-EHPAD du CMRR de Nice. • les documents en annexes : recommandations et circulaires, annexes juridiques, exemples de conventions. • le guide de l’animateur. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 11 1. Autour du patient La prise en soins et l’accompagnement des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou apparentée en institution DIAGNOSTIC ET PRISE EN SOINS EN EHPAD 1 LES PATHOLOGIES DÉMENTIELLES La démence n’est pas une maladie mais un syndrome, c’est-à-dire un ensemble de signes cliniques et/ou paracliniques dont il faut rechercher la cause (voir diaporama A.1 “Les pathologies “Notre dépendance vis-à-vis d'autrui démentielles - généralités”). n'est pas un phénomène L’American Psychiatric Association (DSM-IV-TR, accidentel mais un caractère ème 4 version du Diagnosis and statististical manual essentiel de l'humanité.” of mental disorders) définit la démence comme un Jean-Pierre Vernant “trouble de la mémoire et de l’idéation, suffisamment important pour retentir sur la vie quotidienne, associé à un autre trouble des fonctions cognitives (langage, praxies, gnosies, etc.) et qui dure depuis au moins 6 mois”. Le terme de démence n’a aucune connotation péjorative. De la cause de la démence, dépendent la prise en charge, l’information donnée au patient et à sa famille, le pronostic et le traitement, voire la recherche d’une maladie familiale. La maladie d’Alzheimer, d’origine neuro-dégénérative, est la première cause de démence. C’est une maladie neurologique chronique évolutive, au début souvent insidieux et dont le diagnostic est difficile. Elle associe : - une altération progressive des capacités de mémoire, de jugement, du raisonnement, - une perte progressive des repères dans le temps et dans l’espace (désorientation temporospatiale), - une diminution progressive de l’autonomie fonctionnelle et des capacités de communication verbale (syndrome aphaso-apraxo-agnosique), - des difficultés pour effectuer les gestes de la vie quotidienne, pour reconnaître les visages et les lieux familiers, etc., - un manque du mot et des troubles de la compréhension, - une vulnérabilité accrue face au stress, à l’environnement, avec diminution des capacités d’adaptation, des capacités sociales et relationnelles. 12 La prise en soins et l’accompagnement Les complications les plus fréquentes sont les troubles psychologiques et comportementaux et une perte de poids avec dénutrition. À un stade tardif, apparaissent des troubles de la déglutition, des troubles de la marche parfois responsables de chutes et une évolution possible vers une grabatisation. Les autres causes de démence sont : - la démence d’origine vasculaire, - les autres démences neuro-dégénératives : la démence à corps de Lewy (DCL), la démence de la maladie de Parkinson et les dégénérescences lobaires fronto-temporales (DLFT), - la maladie de Creutzfeldt-Jakob, - les démences métaboliques, alcooliques, infectieuses, etc. Le diagnostic et la prise en charge d’une pathologie démentielle nécessitent des compétences pluriprofessionnelles, médicales et non médicales. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 13 La prise en soins et l’accompagnement 2 LE DIAGNOSTIC EN INSTITUTION L’admission d’une personne dans un établissement d’hébergement et de soins nécessite de s’assurer préalablement de l’adéquation entre ses attentes et ses besoins, et le projet d’établissement. Le diagnostic de déclin cognitif doit donc être au moins partiellement posé dès la visite de pré-admission (prise de Pas de diagnostic contact, évaluation multidimensionnelle des besoins et des sans une prise en charge spécifique ! attentes de la personne). La démarche diagnostique se poursuit après l’admission. • L’annonce du diagnostic de maladie d’Alzheimer ou apparentée est assurée par le médecin qui a établi le diagnostic. • Elle ne peut être envisagée qu’accompagnée d’une proposition de prise en charge spécifique. La prise en charge thérapeutique de la personne s’inscrit dans le cadre de son projet de soins et de vie. Le projet de soins et de vie personnalisé est élaboré avec la personne et ses proches (voir diaporama A.2 “Maladie d’Alzheimer - diagnostic et prise en soins en EHPAD”). 3 LA PRISE EN CHARGE THÉRAPEUTIQUE SPÉCIFIQUE D’UNE MALADIE D’ALZHEIMER OU APPARENTÉE En institution, la prise en charge thérapeutique spécifique de la personne atteinte de maladie d’Alzheimer ou apparentée s’inscrit dans le cadre de son projet personnalisé de soins et de vie. (voir diaporama A2 “Maladie d’Alzheimer - diagnostic et prise en soins en EHPAD”) • Elle est indissociable du traitement des comorbidités, fréquentes chez les personnes âgées. • La maladie d’Alzheimer ne peut être le prétexte d’aucune discrimination, notamment en fin de vie. Les troubles cognitifs et de la communication verbale peuvent rendre difficile l’évaluation de la souffrance, des symptômes et des besoins de la personne. Les soignants doivent donc y être particulièrement attentifs. Toute décision complexe doit faire l’objet d’une réflexion éthique en équipe pluriprofessionnelle (voir diaporamas A.12 “La fin de vie”, B.1 “Le projet d‘établissement”, B.2 “La réflexion éthique”). 14 Elle comprend : • Les traitements médicamenteux spécifiques. • Les interventions non médicamenteuses comprennent l’accompagnement de la personne dans sa vie quotidienne, ainsi que des activités spécifiques assurées par un personnel qualifié et formé. Les objectifs sont l’amélioration du confort de la personne, le plaisir dans les échanges et L’entrée en institution les activités et la préservation de son autonomie. Elles n’est en aucun cas un critère contribuent à la prévention des troubles psychologiques d’arrêt des traitements et comportementaux. Elles peuvent concerner la cognition, médicamenteux spécifiques. l’autonomie fonctionnelle, l’orientation dans le temps et l’espace, la communication, les comportements (voir diaporama A.13 “Les interventions non médicamenteuses”, les fiches pratiques et les fiches “Ils le font”). • Le suivi est pluridisciplinaire, piloté par le médecin coordonnateur en lien avec le médecin traitant (évaluation médicale de l’état physique de la personne, évaluation cognitive, comportementale et fonctionnelle, prévention de la iatrogénie (voir diaporama A.15 “Iatrogénie”). Le suivi au quotidien est assuré par l’équipe soignante. Les Au plus près des personnes, soignants repèrent les changements de comportement ou les soignants repèrent d’humeur, tout signe pouvant faire évoquer une douleur, et signalent tout événement un inconfort, un trouble digestif, une infection, etc., “anormal.” et sont attentifs à l’appétit et à la consommation alimentaire (voir diaporama A.3 “Troubles psychologiques et comportementaux”). Le médecin spécialiste ayant posé le diagnostic peut être un recours dans les situations complexes. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 15 La prise en soins et l’accompagnement 4 LES TROUBLES PSYCHOLOGIQUES ET COMPORTEMENTAUX Ils constituent un enjeu important de l’évolution de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées (voir diaporama A.3 “Troubles psychologiques et comportementaux”). • Jusqu’à 90% des patients atteints de maladie d’Alzheimer ou apparentée peuvent présenter au moins un trouble psychologique ou comportemental à un moment de l’évolution de la maladie. • Certains peuvent avoir un retentissement fonctionnel important. Il est essentiel de les repérer précocement. Les troubles psychologiques et comportementaux sont en rupture avec le fonctionnement antérieur de la personne. • L'existence de ces troubles doit donc être évoquée dès l'admission de la personne et ils doivent ensuite faire l'objet d'un suivi régulier, notamment avec l'aide du NPI-ES (voir diaporama A.16 “Inventaire neuropsychiatrique (NPI-ES)”, afin d'optimiser les prises en charge non médicamenteuses et de prévenir les situations d'urgence. L'existence de troubles du comportement ne justifie pas le refus d'admission en EHPAD. Deux types de troubles psychologiques et comportementaux sont définis : • Les troubles déficitaires ou de retrait, qui sont trop souvent négligés bien que fréquents : - l’apathie, trouble de la motivation se caractérisant par un émoussement affectif, une perte d’initiative et une perte d’intérêt (voir diaporama A.9 “Apathie”). - la dépression, caractérisée par une humeur triste, durable et/ou une perte d’élan, de l’intérêt et du plaisir pour la plupart des activités, un pessimisme et des idées suicidaires (voir diaporama A.10 “Dépression et symptômes dépressifs”). • Les troubles du comportement jugés par l’entourage comme perturbateurs, dérangeants ou dangereux pour la personne ou pour autrui (voir tableau p.17). 16 LES TROUBLES DU COMPORTEMENT JUGÉS PERTURBATEURS Opposition Agitation Agressivité Comportements moteurs aberrants Désinhibition Cris Attitude verbale ou non verbale de refus d’accepter des soins, de s’alimenter, d’assurer son hygiène, de participer à toute activité. Comportement moteur ou verbal excessif et inapproprié. Comportement physique ou verbal menaçant ou dangereux pour l’entourage ou le patient. Activités répétitives et stéréotypées, sans but apparent ou dans un but inapproprié : déambulations, gestes incessants, attitudes d’agrippement, etc. Comportement inapproprié par rapport aux normes sociales ou familiales : remarques grossières, attitudes sexuelles incongrues, comportement impudique ou envahissant. Vocalisations compréhensibles ou non, de forte intensité et répétitives. Idées délirantes Perceptions ou jugements erronés de la réalité, non critiqués par le sujet. Les thèmes les plus fréquents sont la persécution (vol, préjudice), la non-identification (délire de la présence d’un imposteur ou de sosies), l’abandon, la jalousie. Hallucinations Perceptions sensorielles sans objet réel à percevoir, alors que les illusions sont des déformations ou des interprétations de perceptions réelles. Elles sont le plus souvent visuelles. Troubles du rythme veille/sommeil Troubles de la durée, de la qualité du sommeil, voire aussi une inversion du cycle jour/nuit, (voir diaporama A.8 “Troubles du sommeil”). > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 17 La prise en soins et l’accompagnement La démarche diagnostique est formalisée et hiérarchisée (recueil et transmission par écrit des informations). • Elle comporte en priorité une évaluation du caractère d’urgence, de dangerosité ou de risque fonctionnel pour la personne ou pour autrui (voir fiche pratique n°1 “Quelques questions réflexes devant un trouble du comportement aigu”). Tout événement récent, même anodin, peut représenter un stress pour la personne du fait de sa vulnérabilité et déclencher un trouble psychologique et comportemental. • Elle recherche une cause somatique à traiter en priorité (globe vésical, fécalome, douleur, déshydratation, fièvre, etc.). • L’utilisation d’outils d’évaluation des troubles psychologiques et comportementaux est recommandée si les troubles persistent plusieurs jours. - Inventaire neuropsychiatrique, version renseignée par les équipes soignantes (NPI-ES) (voir diaporama A.16 “Inventaire neuropsychiatrique NPI-ES”). Les troubles psychologiques et comportementaux peuvent être un véritable moyen d’expression de la personne, notamment en cas de troubles de la communication verbale. Il faut en rechercher le sens et parfois les permettre. - Échelle d’auto-évaluation de dépression gériatrique (GDS) et échelle de dépression gériatrique de Cornell (voir diaporama A.10 “Dépression et symptômes dépressifs”). Maladie d’Alz heimer et maladies appare ntées PROMOT ION DES PRATIQUDE L’AMÉLIORATION ES PROFES SIONNEL du programme LES MobiQual Dans le cadre Nom du patient Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées OUTIL D’ÉVALUATION PROMOTION DE L’AMÉLIORATION DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES Dans le cadre du programme MobiQual 4 : 29 items Date de naissan ce du patient Nom du référen t: : Prénom du Sexe : Évaluation de chaqu (conjo version patient : Date du test Cornell scale for depression in dementia. Biol Psych 1988; 23:271-84. Cette échelle a été élaborée pour faciliter le dépistage de la dépression chez des personnes dont le syndrome démentiel est déjà installé, avec un MMS < 15. L'examinateur doit essayer de la poser en interrogatoire direct avec le patient pendant une dizaine de minutes, mais également en hétéro-évaluation avec sa famille pendant une vingtaine de minutes. urs fois par heure FRÉQ UENCE Cherche 0 1 à saisir .......... 2 3 4 5 .................... Déchire 6 7 les affaire ................. 0 s.................. 1 2 Mange des 3 4 .................... produits 5 6 .... 0 1 2 non comes 7 Fait des 3 4 tibles .......... avances 5 6 sexuelles .... 0 1 2 7 Déambule..... physiques 3 4 ............. 0 5 6 .................... 1 2 7 Se désha .................... 3 4 bille, se ............ 0 5 6 rhabille 1 2 7. Attitut 7 .................... 3 4 Les évaluations doivent être basées sur les symptômes et les signes présents pendant la semaine précédant l’entretien. es répéti ION S ............ 0 5 6 tives .......... RAT 1 2 8. Essaie 7 ÉLIO IONNELLE Aucun point ne devra être attribué si les symptômes sont secondaires à une infirmité ou à une maladie somatique. .................... 3 L’AM d'aller 4 FESS DE ........... 0 1 5 6 ailleurs ual ION ES PRO 9. Manip 7 .................... MOT MobiQ 2 3 PRO PRATIQU amme ulation non 4 5 .................. 0 Il faut coter chaque item et en faire l’addition selon le score suivant : DES cadre du progr 6 7 conforme 10. Agitati 1 2 le d'obje 3 Dans on généra ts .......... 4 5 a = impossible à évaluer 0 = absent 1 = modéré ou intermittent 2 = sévère. lisée............ ..... 0 1 6 7 11. Reche ION 2 3 .................... rche consta 4 5 LUAT ....... 0 1 6 7 nte d'atten 12. Cache 2 3 A. SYMPTÔMES RELATIFS À L’HUMEUR tion .......... D’ÉVA des objets 4 5 ........... 0 1 .................... 6 7 13. Amass 0 1 2 OUTIL 2 3 1. Anxiété, expression anxieuse, ruminations, soucis.............................................. a .................... e des objets 4 5 Agitation ...... 0 1 6 7 .................... 0 1 2 14. Répète 2 3 2. Tristesse, expression triste, voix triste, larmoiement .......................................... a .................... 4 5 des mots, verbale 6 7 ... 0 1 2 des phrase 0 1 2 15. Se 3. Absence de réaction aux événements agréables ................................................. a 3 4 non agre plaint .......... s.................. 5 6 ssive .................... ....... 0 1 7 0 1 2 16. Émet 4. Irritabilité, facilement contrarié, humeur changeante ......................................... a 2 3 .................... des bruits 4 5 ......... 0 1 bizarres 6 7 17. Fait 2 3 .................... des avance B. TROUBLES DU COMPORTEMENT 4 ............. 0 5 6 s sexuel 1 2 7 les verbal 18. Donne 0 1 2 3 4 5. Agitation, ne peut rester en place, se tortille, s’arrache les cheveux .................. a es................ des coups 5 6 0 1 ante 7 .................... 19. Bousc a 2 3 0 1 2 4 5 .................... du 6. Ralentissement, lenteur des mouvements, du débit verbal, des réactions......... Soign ule .......... 6 7 bles .................... ...... 0 1 uipe 20. Mord. a Agitation 0 1 2 2 3 .................... de trou déve-7. Nombreuses plaintes somatiques ........................................................................ .................... 4 5 ion Éq va (coter 0 en présence de symptômes gastro-intestinaux exclusifs) ........ 0 1 et agressivit sence S) a été 6 7 .................... 21. Crache Vers 2 3 la pré (NPI-E erne qui e) .................... .................... é 4 5 a 0 1 2 sur nte r ext .... 0 1 2 6 7 physiques extern8.es Perte d’intérêt, moins impliqué dans les activités habituelles ............................ .................... 22. Donne ations soigna luateu tion 3 4 ain (coter seulement si le changement est survenu brusquement, il y a moins d’un mois) .................... des coups 5 informr équipe un éva ne évalua 10 dom 0 de 6 .. 23. Griffe pied .......... 1 2 7 des pou I, par 3 4 .................... .................... ou d’u s le NP C. SYMPTÔMES SOMATIQUES ueillir sion 5 6 utilisé ... 0 1 2 .................... 24. Se 7 de rec NPI ver t être recherche me dan blesse, blesse 3 4 .................... 0 1 2 I) est e. Le 9. Perte d’appétit, mange moins que d’habitude...................................................... a ne 5 6 S peu . Com .... 0 1 2 les autres 25. Tombe 7 du ue (NP démenc Le NPI-E cadre d’u gnante I-ES. .................... 3 4 0 1 2 volontaireme rge Perte de poids (coter 2 si elle est supérieure à 2,5 kg en 1 mois)........................ a . 10. 5 6 hiatriq nt de s le e soi s le NP ........ 0 1 tion 26. Lance nt .......... en chacussion 7 2 3 ropsyc souffra institu mple, dan l’équip pte dan Agitation .................... les objets 0 1 2 dis prise 4 5 d’énergie, se fatigue facilement, incapable de soutenir une activité ..... a e Neu ients re de ....... 0 1 .................... com nt en r exe s la 6 7 r une 11. Manque et agressivit 27. Jure.. 2 3 (coter seulement si le changement est survenu brusquement, c’est-à-dire il y a moins d’un mois) ventair des pat ts viva uipe (pa un membt pris en BUT .................... ée dan facilite 4 5 .................... é de liqu de l’In chez ....... 0 1 son patien l’éq par 6 7 imp afin .................... 28. Est 2 3 verbales Le but tement luer des mbre de ctement tatives nte ient D. FONCTIONS CYCLIQUES 4 5 opposant .................... égé por 6 7 .................... soigna ce du pat sence. .... 0 1 2 com pour éva c un me isé dire neurov 29. Pouss 0 1 2 © PJ OUSSET : ousset.p uipe .................... sen : 12. Variations de l’humeur dans la journée, symptômes plus marqués le matin ..... a 3 4 sa pré e des hurlem Version français loppé etenir avesi être utilvariables j@chu-to ............ 0 5 6 de l’éq en l’ab rire en vants ulouse.f ents re 2 1 e sui 7 traduite ntr a Référen nce .................... r 0 1 2 2 3 mb s’e peut aus aux et et validée ce : nts 13. Difficultés d’endormissement, plus tard que d’habitude ..................................... à déc 4 5 S par Micas ............... 0 n me Évaluation Micas M., Ousset préfére iciles ent les poi 6 7 M., Ousset PJ, Vellas des troubles mais 1 2 NPI-E es d’u duit de 0 1 2 de Cohen-M sur s diff PJ, Vellas B. ). nocturnes fréquents ................................................................................. a 14. Réveils du comport 3 4 portem lles. B. ansfield. istez passée tion ement. Présent com 5 6 W DU les réponsn est con ient être La Revue sionne Score total aine évalua 7 nt, ins Fr. de Psychait ation de 0 1 2 atio ERVIE précoce, plus tôt que d’habitude................................................... a . pourra profes e sur rie et Psychol.l’échelle la sem nière 15. Réveil matinal soigna L’INT S se bas n ou l’évaluents qui ivités durant la der Médicale S au 1997 : 151-157 I-E tem les act sents depuis etie NPI-E E. TROUBLES IDÉATOIRES . sur ou pré view Le NP t. L’entr compor ment t-il étés 1 mois “non”. l’inter 0 1 2 patien e sur des 16. Suicide, pensel que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, souhaite mourir..... a ou ccupeentisse s qui ont depuis sentez ; s’o “oui” et ret lue-t-i ent mple ouvert nt Auto-dépréciation, s pré 0 1 2 par 17. s’adresse des reproches à lui-même, peu d’estime de soi,.. a gna nt éva w. e vou gravité r exe portem lées le soi comme com nce, tervie s (pa sentiment d’échec Lorsqu formu upe t; de l’in de fréque tent à des n définie t être te occ patien a but 0 1 2 bie ven pos ns du 18. Pessimisme, anticipation du pire .......................................................................... Le por l OUTIL es I rès Que et peu cotatio es se rap périod D’ÉVALUATION ient. rôle aup S ? 0 1 2 Les es 19. Idées délirantes congruentes à l’humeur, idées délirantes de pauvreté,............ a brèves I I-E son du pat réponst d’autr être de maladie ou. de perte rès quel est ns du NP Si la Les vent t. dan I aup ent ; doi ien abs à la ent ou pen onses questio gnant le pat Nombre de a : t ou onse y par rép le soi nnellem e aux ent Les présenSi la rép ore s’il par asio répons I rem en passé ent occ ent est vant. de : Sous-total : ou enc répond réguliè tant temps seulem il donne portem aine sui gnant gnant rquer pris soi le soi impor iner le t ou ns qu’ de com au dom par le t mapenser à un syndrome dépressif est de 10. enteux Le score seuil pour /38 TOTAL : Il est Déterm du patien rmatio (ex : n), il fau ment sez dicam née nce mé nge rs pas info icie et e don ssa cha ents toujou ilité des si le “NON” répons z connai e au clin item OUTIL iner la ez iqu ave la fiab les tra ION , déterme, marqu tes sur t vous ît euphor D’ÉVALUATION ueillir s cas LECT dou pour don ativ Rec tain DE SÉ est posée est nég s avez desdonnées ient appara s cer stions. . Dan ion s que pat ion TIONS ection sélect e ou si vou nt et des is le stions. les sou sélect QUES nts, de sél n de gna de itiv s que toutes rie ma stion questio est pos e du soi stion s différe , et les sou ative à l’eupho que La que e à la ection répons terme erreur la à la poser e nég ion sur répons n de sél entre la sélect s. alors répons u “OUI” is en des est une onse à faut art la rép questio dance stion de uestion I”, il donne unea répondental ma de dép cor s-q difier “OU il I” est a dis à la que les sou ion et rquoi portem e “OU il faut mo ion ect N” er pou ons sél ect com rép “NO et pos ent, S n de aine ciser la de sél I” tem ns “OU STION question à la questiont de pré r le domuence. Si compor situatio s nt du -QUE gna fréq s pou à la s des tement e SOUS réponse positivemeez au soi tinentevité et en l’existence ain ou dancompor ints e and de s, le dom née ond ns per gra nd la atte Qua nant rép duit, dem rmatio coté en ne confirm ment mais pasropriée autre don : le sévère tions le soig a se pro rs des info rs être tions app s (ex une alo ues ts très lucina sont pas ), et auc t invalide Si cel ne alo ent doit sous-q hal ille patien don tem N”. aux des avoir des stions ne que feu nées son S’il por onse en “NO t chez tées peuven les que it de chaonses don”. le com une rép ection OUTIL N que “NA ATIO rép inadap aires ur dro qu’auc n de sél E t être grabat nt pense supérie que les ent coter D’ÉVALU BL ven se ts questio peu gna coin lem ICA ien pen le soi dans le icien faut éga stions les pat APPL rs que mple, icien ou licable, , si le clin ns), il NON sieu exe stio clin ou plu es. Par . Si le ” (Non AppDe même de que ie Une lièr rrants é “NA aine. une sér particu rs abe être cot ce dom ndre r t moteu né doi e pou compre concerenregistré aît pas n’est nt ne par gna soi Nom du patient : Date de naissance du patient : ES NPI- Nom et statut de l’accompagnant : E RIQU HIAT SYC ROP NEU IRE NTA E V IN 2 ique hiatr et malad psyc neuro e ir S nta ON Inve S CTI TRU E INS NPI- er d’Alzheim es Maladie ies apparenté Prénom du patient : Sexe : Date du test : 1. 2. 3. 4. Agitation physique non agre ssive 5. 6. La démarche thérapeutique comprend différents éléments. • Les causes somatiques et psychiatriques sont traitées en priorité. • Les techniques de soins (voir fiche pratique n°2 “Savoir-être et savoir-faire”) sont recommandées en première intention : attitudes de communication et attitudes de soin. Elles peuvent prévenir le déclenchement des troubles psychologiques et comportementaux. Elles contribuent à juguler l’intensité des troubles et peuvent permettre d’éviter le recours à des traitements médicamenteux. 18 longue : e item sur int - enfant 0 = non les 7 jours - soignant évaluable précédents - autre ) : 1 = jamais : 4 = quelqu efois au 2 = moins cours de d’une fois 5 = une la semai à deux fois par semai ne 3 = une ne par jour à deux fois 6 = plusie par semai urs fois ne par jour 7 = plusie Échelle de dépression de Cornell ÉCHELLE DE DÉPRESSION DE CORNELL - Échelle d’agitation de Cohen Mansfield (voir diaporama A.6 “La crise d’agitation aiguë”). OUTIL D’ÉV ALUATION Échelle d’a gitation de Cohen-M ansfield Cohen-Ma Agitation Inventor nsfield y (CMAI) ÉCHELL E D’AGIT ATION DE COHENMANSFIE LD • Elle recherche des facteurs déclenchants environnementaux, liés à des événements ponctuels, à des facteurs relationnels, etc. 5 • Les interventions non médicamenteuses. (voir diaporama A.13“Les interventions non médicamenteuses” et les fiches pratiques). • Les modifications de l’environnement. Éventuellement proposer un accueil dans un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) (voir fiche pratique n°13 “Les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA)”) ou dans une unité d’hébergement renforcée (UHR) si le projet d’établissement le permet. (voir diaporama B.1 “Le projet d’établissement” et fiche “Ils le font” n° 5 “Une journée en UHR”). • Il peut être nécessaire de demander un avis spécialisé, voire d’hospitaliser la personne quand les troubles ne peuvent pas être pris en charge de façon rapidement sécurisante dans l’établissement. • Si les interventions non médicamenteuses se révèlent insuffisantes, un traitement médicamenteux peut être indiqué. Il est systématiquement associé à des mesures non médicamenteuses. Le recours à la contention physique doit rester exceptionnel et relève exclusivement de situations d’urgence médicale. Un soignant compétent et reconnu est bientraitant. Améliorer et valoriser le comportement du soignant améliore celui du patient. La prévention des troubles psychologiques et comportementaux repose sur différents éléments (voir diaporamas A.3 “Les troubles psychologiques et comportementaux” et B.1 “Le projet d’établissement”). • La prise en charge est adaptée à chaque personne, dans le cadre de son projet de soins et de vie personnalisé. • Le projet d’établissement prévoit : - Un environnement architectural et humain adapté, sachant qu'il n'y a pas d'environnement architectural a priori idéal. Le meilleur environnement est celui dans lequel la personne trouve du bien-être physique et psychologique. Il est perçu comme sécurisant et rassurant, il permet d’aider à l’orientation, de sécuriser les déplacements et de favoriser la mobilité. Il préserve les capacités cognitives lors des activités de la vie quotidienne ; il apporte à la personne les aides et les soins dont elle a besoin et un soutien affectif, et les facteurs de stress sont limités. L’accueil des personnes atteintes de maladie d’Alzheimer nécessite un environnement initialement adapté mais aussi des adaptations personnalisées (voir fiches pratiques) - La formation et le soutien des professionnels. Ils permettent d’augmenter le sentiment d’efficacité, de limiter les risques de détresse et d’épuisement, d’éviter les attitudes inadaptées et génératrices d’autres troubles. - Le soutien et l’information des proches, sur la maladie, sur les troubles du comportement, sur les choix de l’établissement (prise de risque, tolérance des troubles, etc.) (voir diaporama B.3 “Les relations avec les familles”). > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 19 2. Le projet d’établissement un volet spécifique pour l’accueil des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou apparentée L e projet d’établissement répond à la double mission de la structure, être un lieu de vie et un lieu de soins, dans le respect des principes éthiques fondamentaux : dignité, solidarité, justice et équité, liberté. L’organisation de la structure doit donc être en cohérence avec ces missions (voir diaporama B.1 “Le projet d’établissement”). 1 L’ORGANISATION FONCTIONNELLE L’admission • La procédure d’admission en deux étapes (pré-admission et admission) et les critères d’admission définis dans le projet d’établissement permettent de confronter les besoins et les attentes de la personne et la capacité de l’établissement à y répondre. • L’admission d’une personne dans l’établissement engage celui-ci à élaborer un projet de soins et de vie personnalisé. L’organisation des soins a pour objectif de maintenir ou restaurer un bon état de santé physique et psychique de la personne et garantit la continuité des soins et de l’accompagnement. • Les soins de base : hygiène corporelle, hygiène La toilette est un soin et un bucco-dentaire, prévention de l’incontinence, temps privilégié pour la relation. surveillance de l’état nutritionnel (voir diaporama Les conditions de la toilette B.1 “Le projet d’établissement” et fiche pratique garantissent le confort, la préservation n°5 “Alimentation et maladie d’Alzheimer”) et de de l’intimité de la personne et le respect de sa pudeur. l’hydratation, habillement, etc. La toilette et les soins de base constituent un moment possiblement générateur de stress pour les personnes et pour les soignants. De la capacité des équipes à gérer ce moment dépend une grande partie de la réussite de l’accompagnement des personnes. Le type de toilette, l’horaire, la fréquence doivent être adaptés aux habitudes de la personne ; cette personnalisation renvoie à la nécessaire adaptation de l’organisation du travail des équipes. 20 Le projet d’établissement • La prise en charge spécifique de la maladie d’Alzheimer ou apparentée et de ses complications. - Le diagnostic est posé et annoncé ; la personne bénéficie des traitements médicamenteux spécifiques nécessaires. Le projet d’établissement garantit à la personne - L’établissement propose des interventions non médicamenteuses que la maladie d’Alzheimer collectives ou individuelles pratiquées par des personnels qualifiés ou apparentée ne peut servir et formés. de prétexte à aucune - Le suivi est coordonné par le médecin coordonnateur et piloté discrimination en termes par le médecin traitant, en lien avec les structures ressources de soins. de proximité. - L'établissement offre la possibilité d'adaptations de l'environnement et des pratiques en fonction des personnes. Les aides techniques et humaines sont apportées à la personne en fonction de ses besoins (fauteuil adapté et formation du personnel à l'installation des personnes, aides techniques pour l'alimentation, chaussures adaptées, préservation des objets affectifs dans l'espace intime, etc.). Ces mesures contribuent au confort de la personne, au maintien d'une bonne image et de ses capacités fonctionnelles (voir fiches pratiques n° 7 “Aides techniques pour le repas”, n° 9 “Aides techniques à la mobilité et aux transferts” et n°10 “Prévention de la perte d’équilibre et des chutes”). - Une attention permanente est portée, au quotidien, à l’apparition de troubles psychologiques et comportementaux et à la prévention des risques induits par la maladie, dont la dénutrition. • La prise en charge des comorbidités (diagnostic, suivi, traitement) est pilotée par le médecin traitant, en lien avec le médecin coordonnateur et le reste de l’équipe. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 21 Le projet d’établissement Le projet d’établissement garantit la continuité des soins et de l’accompagnement jusqu’en fin de vie (recours à la filière gériatrique et aux autres structures ressources : CM etc.) (voir diaporamas C.1 “Les structures ressources”, C.2 “Les soins palliatifs et d’accompagnement”, C.3 “Aspects juridiques”, et fiche pratique n° 16 “Élaborer et faire vivre une convention”). • Le projet d’établissement favorise et organise la réflexion éthique, en cas de situation complexe, mais aussi dans le soin au quotidien (entendre, rassurer la personne, donner du sens à ses mots, à ses comportements, etc.). - La réflexion éthique permet de prendre du recul, de la distance face à des situations complexes. - Elle permet à chacun de s’interroger sur le sens et les valeurs qui guident l’acte de soin, les pratiques, au-delà d’une logique d’action purement technique. - Elle permet de tenter d’analyser, de comprendre les souhaits, les motivations de celui qui reçoit le soin. - Elle permet, au sein d’une équipe, de définir ensemble, de manière collégiale et pluridisciplinaire, des enjeux et des alternatives, et de les partager. - Elle permet d’établir un cadre dans lequel sera mise en œuvre la décision la plus “juste” possible. “La réflexion éthique est un projet managérial à part entière. L’engagement de la hiérarchie et la mobilisation d’acteurs pluridisciplinaires par cette même hiérarchie sont incontournables.” Patricia Joly, infirmière EREMA mars 2011 22 L’organisation de la vie quotidienne concilie la rigidité liée aux contraintes incontournables de la vie en collectivité et une certaine souplesse permettant une adaptation aux besoins et aux attentes de chaque résident. • La personne et ses proches sont informés des conditions d’exercice de la liberté d’aller et venir, qui sont inscrites dans le contrat de séjour en vue d’une acceptation partagée d’une prise de risque. • Le rythme collectif offre une marge d’adaptation aux rythmes individuels de chacun (habitudes dans les horaires de lever, de coucher, de repas, de toilette, etc.). Il est important de laisser aux soignants la possibilité de prendre leur temps dans l'accompagnement et le soin et de laisser à la personne le temps dont elle a besoin (repas, déplacements, activités diverses, etc.). • Le projet d’établissement garantit la qualité nutritionnelle de l’alimentation et favorise le désir et le plaisir de manger (qualité et souplesse de l’organisation des repas et du service, respect des habitudes régionales et des goûts des résidents, possibilité d’une aide humaine et/ou technique, etc.). • La participation des résidents à la vie collective est encouragée mais jamais obligatoire. • L’exercice de la citoyenneté y est possible et favorisé. • l'activité physique et intellectuelle des résidents est favorisée, dans les gestes du quotidien et par le biais d’activités spécifiques adaptées et animées par des professionnels formés. • La nuit, le projet d’établissement prévoit une présence humaine permanente. - Les rythmes de sommeil sont respectés au mieux. - Les mesures de prévention des chutes sont expliquées aux personnes et à leurs proches. - En cas de réveil nocturne, l’établissement prévoit les conditions de l’accompagnement de la personne (personnel, espace d’accueil, activités, etc.). Le projet de soins et de vie personnalisé est la formalisation des réponses de l’établissement aux besoins et attentes de la personne. Il est élaboré puis régulièrement évalué avec la personne accueillie et ses proches. • Il est coordonné par le médecin coordonnateur en lien avec le médecin traitant et en concertation avec l’ensemble de l’équipe. - Il identifie d’emblée un soignant référent, interlocuteur privilégié de la personne et de ses proches. • Le volet soins s’appuie sur l’évaluation gériatrique pluridisciplinaire (prise en charge spécifique de la maladie d’Alzheimer, traitement et suivi des comorbidités, maintien de l’autonomie fonctionnelle, etc.). • Le volet qualité de vie s'appuie sur le recueil formalisé des données (telles que : éléments pertinents de l'histoire de vie, volontés, vie affective, etc.) par les divers intervenants. Ces données sont ensuite synthétisées par le soignant référent. Avant d'être atteinte d'une maladie d'Alzheimer ou apparentée, la personne a vécu… Connaître son histoire de vie permet certes de répondre au mieux à ses besoins, mais aussi de favoriser la rencontre. Il ne s'agit plus alors pour le soignant de seulement prendre connaissance de ces éléments de vie, mais d'en être curieux, dans une véritable démarche d'ouverture à l'autre, de découverte. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 23 Le projet d’établissement Le projet d’établissement vise à favoriser les liens familiaux et affectifs (voir diaporama B.3 “Les relations avec les familles”). • Les modalités de participation possible des proches à la vie de la personne et/ou à la vie collective sont prévues. • De même, la possibilité d’un soutien psychologique (au sein de l’établissement ou par le biais de partenariats) et les modalités d’évaluation de la satisfaction des familles doivent être envisagées. Les souhaits des proches de s’impliquer ou non dans la vie de la personne au sein de l’établissement sont respectés sans jugement. • L'établissement a également un rôle d'information sur la maladie et les symptômes, afin d'aider les proches à mieux comprendre les comportements, les réactions de la personne et donc à adopter l’attitude la plus “juste” possible : pourquoi a-t-elle des comportements agressifs ? Pourquoi ne reconnaît-elle plus ses enfants ? Pourquoi tient-elle des propos parfois incongrus, décalés ? Cette information permet également d'envisager avec eux l'évolution probable de l'état de leurs proches et de les aider dans le travail de deuil de la personne “telle qu'elle était”. Les modalités d’intervention des bénévoles sont prévues. “La première condition du respect de la dignité des personnes malades, c’est peut être - paradoxalement une véritable reconnaissance collective de l’aide et des soins qui leur sont prodigués par les professionnels et les familles”. Fabrice Gzil, extrait de “La maladie d’Alzheimer : problèmes philosophiques” - Ed. PUF - Paris 2009 2 UNE ÉQUIPE QUALIFIÉE, SPÉCIFIQUEMENT FORMÉE, SOUTENUE ET SUFFISAMMENT NOMBREUSE Les personnels bénéficient d’une formation spécifique sur la maladie d’Alzheimer et les maladies apparentées, leurs complications, notamment les troubles psychologiques et comportementaux, sur les techniques de communication, le savoir-être et le savoir-faire, sur l’évaluation de la douleur, etc. Soutien, organisation et coordination. • La parole des personnels soignants et non soignants est encouragée et leurs observations prises en compte. La complémentarité des compétences professionnelles et le travail en équipe assurent une prise en charge de qualité • Des outils d’amélioration des pratiques sont développés : recueil et transmission des informations, outils d’évaluation, protocoles, réunions de travail, analyse des pratiques, groupes de parole, etc. 24 3 L’ORGANISATION ARCHITECTURALE : UN OUTIL AU SERVICE DU PROJET D’ÉTABLISSEMENT Il n’existe pas d’organisation architecturale a priori idéale. Des réponses variées sont possibles (voir fiche pratique n°11 “Cadre de vie”). La conception des espaces vise deux objectifs : • Répondre aux besoins de la population accueillie : confort et convivialité, notamment par le biais d’une décoration agréable, favorisant l’autonomie, espaces de vie sociale et espaces privatifs, espaces extérieurs, limitant les stimulations sensorielles, notamment sonores, etc. • Faciliter l’ergonomie au travail (accès aux salles de soins, surveillance des espaces facilitée, etc.). 4 L’ACCUEIL SÉQUENTIEL Le projet d’établissement peut offrir la possibilité d’un accueil séquentiel : accueil de jour, hébergement temporaire, accueil de nuit, pôles et unités spécifiques. Ce sont des projets spécifiques et identifiés au sein de l’établissement. Par exemple, l’hébergement temporaire bénéficie de places dédiées. Certains ont pour objectif de contribuer au maintien au domicile de la personne en offrant une possibilité de répit aux aidants (accueil de jour, accueil de nuit, hébergement temporaire par exemple). D'autres ont pour objectif d'offrir un accompagnement particulier dans le cadre d'un accueil collectif (unités spécifiques, pôles d’activités et de soins adaptés (PASA) par exemple). Les pôles et unités dites spécifiques au sein d’un établissement sont spécifiquement dédiés à l’accueil de personnes atteintes de maladie d’Alzheimer ou apparentée nécessitant une prise en charge renforcée du fait de troubles psychologiques ou comportementaux : • Les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA), (voir fiche pratique n°13 “Les pôles d’activités et de soins adaptés (PASA)”). • Les unités d’hébergement renforcées (UHR), (voir fiche “Ils le font” n° 5 “Une journée en UHR”). • Les autres unités spécifiques Alzheimer existantes (USA, Chatod, CANTOU, etc.). > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 25 3. La continuité des soins et de l’accompagnement est prévue et organisée dans le projet d’établissement L e projet d’établissement garantit la continuité et la qualité des soins pour chaque personne accueillie, en mobilisant les compétences internes et en inscrivant l’établissement dans son environnement. Sont ainsi prévues les modalités d’accueil, de recours à l’expertise, de réorientation au sein de l’établissement, d’hospitalisation et d’accompagnement en fin de vie. Les modalités de réorientation des personnes au sein de l’établissement sont prévues. • Accueil dans un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA), une unité d’hébergement renforcée (UHR) ou une autre unité spécifique existante, selon les critères d’admission et de sortie de ces unités. Le recours à l’expertise, aux ressources de proximité, à la filière gériatrique, est favorisé et organisé (consultation mémoire, équipe mobile de gériatrie, service de court séjour, service de soins de suite et de réadaptation (SSR), unité cognitivo-comportementale (UCC), (voir fiche pratique n°12 “Unité cognitivo-comportementale”), hospitalisation à domicile (HAD), service de psychogériatrie, réseau de soins palliatifs, etc.) (voir diaporamas C.2 “Les soins palliatifs et d’accompagnement” et C.1 “Les structures ressources”). • Au mieux, l’établissement a établi des conventions avec ces services, dans le cadre du projet d’établissement. (voir fiche pratique n°16 “Élaborer et faire vivre une convention”). • En cas d’hospitalisation, cette organisation permet d’éviter autant que possible le passage de la personne par les urgences en l’orientant vers un service adapté. Sauf exception, l’établissement s’engage à accueillir à nouveau la personne à la fin du séjour hospitalier. Le projet d’établissement envisage les modalités de la prise en charge de la fin de vie des personnes, conformément à la législation (loi 99-477 du 9 juin 1999, loi 2005-370 du 22 avril 2005). La mise en place d’une démarche palliative dans les établissements est une obligation légale (voir diaporamas A.12 “Fin de vie” et C.2 “Soins palliatifs et d’accompagnement”). • Inscription de l’établissement dans la structuration de l’offre de soins palliatifs de proximité : unité de soins palliatifs (USP), équipe mobile de soins palliatifs (EMSP), lits identifiés de soins palliatifs (LISP), réseau de soins palliatifs, service d’hospitalisation à domicile. 26 CONCLUSION Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées L a maladie d’Alzheimer pose la question du sens quand celui qui en est atteint semble le perdre. Elle exige donc une vigilance accrue de tous ceux qui l’accompagnent et le soignent dans l’affirmation de la persistance du sujet alors que la raison vacille et que la vulnérabilité s’accroit. Même à un stade avancé de la maladie, la vie continue, la personne émeut et est émue, communique. Regardons-la et accompagnons-la avec professionnalisme évidemment, mais aussi avec bienveillance, avec sollicitude, avec l’intelligence du cœur. > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 27 POUR EN SAVOIR plus AGENCE FRANÇAISE DE SÉCURITÉ SANITAIRE DES PRODUITS DE SANTÉ (AFSSAPS) • La bonne utilisation des barrières de lit - Mise au point, janvier 2006 • Prévenir la iatrogénèse médicamenteuse chez le sujet âgé - Mise au point, juin 2005 AGENCE NATIONALE DE L’ÉVALUATION ET DE LA QUALITÉ DES ÉTABLISSEMENTS ET SERVICES SOCIAUX ET MÉDICO-SOCIAUX (ANESM) • Qualité de vie en EHPAD (volet 3) : la vie sociale des résidents en EHPAD - Recommandations janvier 2012 • Qualité de vie en EHPAD (volet 2) : organisation du cadre de vie et de la vie quotidienne - Recommandations septembre 2011 • Qualité de vie en EHPAD (volet 1) : de l'accueil de la personne à son accompagnement - Recommandations février 2011 • Le questionnement éthique dans les établissements sociaux et médico-sociaux - Recommandations octobre 2010 • Élaboration, rédaction, et animation du projet d’établissement ou de service - Recommandations mai 2010 • Concilier vie en collectivité et personnalisation de l'accueil et de l'accompagnement - Recommandations novembre 2009 • L'accompagnement des personnes atteintes d'une maladie d'Alzheimer ou apparentée en établissement médico social - Recommandations février 2009 • Ouverture de l'établissement à et sur son environnement - Recommandations décembre 2008 • La bientraitance : définition et repères pour la mise en œuvre - Recommandations juillet 2008 • Les attentes de la personne et le projet personnalisé - Recommandations décembre 2008 28 DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COHÉSION SOCIALE (DGCS) • Cahier des charges relatif aux PASA et UHR pour une prise en charge adaptée en EHPAD et en USLD des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée et présentant des troubles du comportement - Circulaire DGAS/ DSS/DHOS/2009/195 du 6 juillet 2009 relative à la mise en œuvre du volet médico-social du plan “Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012” • Circulaire interministérielle N°DGCS/SD3A/DGOS/SDR/2011/362 du 19 septembre 2011 relative à la mesure 16 (Pôle d'activités et de soins adaptés et unités d’hébergement renforcées) du Plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012 • Circulaire N° DGCS/5C/DSS/1A/2010/179 du 31 mai 2010 relative aux orientations de l’exercice 2010 pour la campagne budgétaire des établissements et services médico-sociaux (en particulier annexe 2 : critères de labellisation d’un PASA) • Circulaire N° DGCS/A3/2010/78 du 25 février 2010 relative à la mise en œuvre du volet médico-social du plan Alzheimer et maladies apparentées 2008-2012 (mesure 1) • N°DGAS/2C/DHOS/DSS/2010/106 du 7 janvier 2010 relative à l’application du volet médico-social du plan Alzheimer (critères d’admissibilité/éligibilité dans les PASA et les UHR : annexe 5) • Circulaire N° DGCS/SD3A/2011/110 du 23 mars 2011 relative à la mise en œuvre des mesures médico-sociales du Plan Alzheimer (mesure 6) : cahier des charges des équipes spécialisées Alzheimer (ESA) à domicile et leur déploiement sur le territoire en 2011 et 2012 • Circulaire N° DGCS/SD3A/2011/261 du 30 juin 2011 relative à la mise en œuvre des mesures médico-sociales du plan Alzheimer 2008-2012 (mesure 1) : cahier des charges des plateformes d’accompagnement et de répit et leur déploiement sur le territoire en 2011 et 2012 DIRECTION GÉNÉRALE DE L’OFFRE DE SOINS (DGOS) • Circulaire DGOS/DGS/DSS/Ra/MC3/2011/394 du 20 octobre 2011 relative à l’organisation de l’offre diagnostique et de suivi pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou de maladies apparentées • Instruction DHOS du 23 février 2010 relative aux modalités de déploiement et de financement des unités d’hébergement renforcées (UHR) dans le secteur sanitaire DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SANTÉ (DGS) ASSOCIATION FRANCOPHONE DES DROITS DE L’HOMME ÂGÉ (AFDHA) • Alzheimer, l’éthique en questions - Recommandations janvier 2007 HAUTE AUTORITE DE SANTÉ (HAS) • Maladie d'Alzheimer et maladies apparentées : diagnostic et prise en charge - Décembre 2011 • Programme AMI - Alzheimer (Alerte et Maîtrise de la Iatrogénie des Neuroleptiques dans la Maladie d’Alzheimer) - Octobre 2010 • Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : annonce et accompagnement du diagnostic - Recommandations septembre 2009 • Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées : prise en charge des troubles du comportement perturbateurs - Recommandations mai 2009 • Confusion aiguë chez la personne âgée : prise en DIRECTION GÉNÉRALE DE LA SANTÉ (DGS), DIRECTION GÉNÉRALE DE L’ACTION SOCIALE (DGAS), SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE GÉRIATRIE ET GÉRONTOLOGIE (SFGG) • Les bonnes pratiques de soins en EHPAD (2007) ESPACE NATIONAL DE RÉFLÉXION ÉTHIQUE SUR LA MALADIE D’ALZHEIMER (EREMA) • Statut juridique de la personne atteinte par la maladie d’Alzheimer placée en établissement - Décembre 2010 • “Vivre par procuration”… Peut-on être représenté ? - Décembre 2009 charge initiale de l’agitation - Recommandations mai 2009 • Liberté d’aller et venir dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, et obligation de soins et de sécurité - Conférence de consensus novembre 2004 • Limiter les risques de la contention physique de la personne âgée - Octobre 2000 ASSISTANT DE SOINS EN GÉRONTOLOGIE • Le manuel officiel de la formation, Fondation Médéric Alzheimer, Association France Alzheimer, Jean-Pierre Aquino, Benoît Lavallart, Judith Mollard - Editions Masson 2011 > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 29 SITESinternet AGENCE FRANÇAISE DE SÉCURITÉ SANITAIRE DES PRODUITS DE SANTÉ (AFSSAPS) www.afssaps.fr AGENCE NATIONALE DE L’ÉVALUATION ET DE LA QUALITÉ DES ÉTABLISSEMENTS ET SERVICES SOCIAUX ET MÉDICO-SOCIAUX (ANESM) www.anesm.sante.gouv.fr ASSOCIATION FRANCE ALZHEIMER www.francealzheimer.org CAISSE NATIONALE DE SOLIDARITÉ POUR L’AUTONOMIE (CNSA) www.cnsa.fr DIRECTION GÉNÉRALE DE LA COHÉSION SOCIALE (DGCS) www.solidarite.gouv.fr ESPACE NATIONAL DE RÉFLÉXION ÉTHIQUE SUR LA MALADIE D’ALZHEIMER (EREMA) www.espace-ethique-alzheimer.org FÉDÉRATION FRANÇAISE DES ASSOCIATIONS DE MÉDECINS COORDONNATEURS EN EHPAD (FFAMCO-EHPAD) www.ffamco-ehpad.org FONDATION MÉDÉRIC www.fondation-mederic-alzheimer.org HAUTE AUTORITÉ DE SANTÉ (HAS) www.has-sante.fr MOBIQUAL www.mobiqual.fr PLAN ALZHEIMER 2008-2012 www.plan-alzheimer.gouv.fr SOCIÉTÉ FRANÇAISE DE GÉRIATRIE ET GÉRONTOLOGIE (SFGG) www.sfgg.fr UNION NATIONALE DE L’AIDE, DES SOINS ET DES SERVICES AUX DOMICILES (UNA) www.una.fr 30 DIAPORAMAS rappel des titres A A.1 A.2 A.3 A.4 A.5 A.6 A.7 A.8 A.9 A.10 A.11 A.12 A.13 A.14 A.15 A.16 AUTOUR DU PATIENT Les pathologies démentielles MA Diagnostic et prise en soins en EHPAD Les troubles psychologiques et comportementaux Troubles du comportement alimentaire Confusion aiguë chez la personne âgée La crise d'agitation aiguë La déambulation Les troubles du sommeil Apathie Dépression et symptômes dépressifs Le refus de soins Fin de vie Les interventions non médicamenteuses La contention Iatrogénie Inventaire neuropsychiatrique (NPI-ES) B PROJET D’ÉTABLISSEMENT B.1 B.2 B.3 Le projet d'établissement La réflexion éthique Les relations avec les familles C CONTINUITÉ DES SOINS C.1 C.2 C.3 C.4 Les structures ressources Les soins palliatifs et d’accompagnement Aspects juridiques Alzheimer PLAN 2008 > 2012 > MALADIE D’ALZHEIMER ET MALADIES APPARENTÉES 31 Maladie d’Alzheimer et maladies apparentées Réalisation : SFGG - 2011 DIAGNOSTIC ET PRISE EN SOINS EN EHPAD ET ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ