Article
Reference
Désir et pratiques sexuelles chez les femmes souffrant de psychose
HUGUELET, Philippe, et al.
Abstract
Most clinicians avoid discussing sexuality with patients with severe mental disorders. Sexual
disturbances can be related to medication, to psychological issues such as self-stigma and
anhedonia, and to the social context. We studied desire and sexual practices in women
suffering from schizophrenia, in comparison with healthy women. Contrary to previous
research, women with schizophrenia featured dyadic and individual desire similar to women of
comparable age. Yet, only half of women with psychosis had sexual practice, either alone or
with a partner. They were less satisfied with their activity, both in terms of function and
psychological issues such as sexual self-esteem. This finding underscores the stigmatization
these women suffer from, which prevents the opportunity of a possible improvement in this
important interpersonal domain.
HUGUELET, Philippe, et al. Désir et pratiques sexuelles chez les femmes souffrant de
psychose. Revue médicale suisse, 2015, vol. 11, no. 486, p. 1691-1695
PMID : 26591078
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P. Huguelet
S. Mohr
M. Boucherie
M. Yaron
N. Perroud
F. Bianchi-
Demicheli
introduction
La sexualité est un thème rarement abordé lors du suivi des
patients souffrant de troubles mentaux sévères.1,2 Thornicroft
et coll.3 ont démontré que les patients schizophrènes souf-
fraient de discrimination négative dans 27% des cas, par rap-
port à leur vie intime et sexuelle. Les deux tiers des patients
adopteraient une attitude de self-stigmatisation par rapport à leurs relations in-
times,4 même si 75% d’entre eux souhaiteraient aborder ce sujet avec leurs clini-
ciens.5 Seeman 6 a souligné combien les femmes en âge de procréer devraient
bénéficier de discussion au sujet de la contraception et d’une éventuelle mater-
nité avec leurs cliniciens.
Le désir a été défini comme «la somme des forces qui oriente vers nos com-
portements sexuels…».7 Le désir sexuel combine la pulsion (biologique), la mo-
tivation (psychologie individuelle et relationnelle) et le souhait (la composante
culturelle qui reflète les valeurs, le sens et les règles par rapport à l’expression
sexuelle). Le désir sexuel est caractérisé par un intérêt ou une augmentation de
la fréquence et l’intensité des pensées sexuelles (spontanées ou en réponse à un
stimulus érotique).8-11
La littérature sur la sexualité et le désir des patients souffrant de troubles men-
taux sévères comprend des travaux impliquant des statistiques globales plutôt
que la collecte d’informations sur l’expérience subjective des patients.12 Les per-
turbations sexuelles peuvent être en lien avec la médication (par exemple, aug-
mentation de la prolactine en lien avec la médication antipsychotique, influence
sur des troubles concomitants comme le diabète).13 Les dysfonctions sexuelles
peuvent aussi être en lien avec des problèmes «psychosociaux», tels qu’une
basse estime de soi, des difficultés interpersonnelles et des symptômes négatifs
comme l’anhédonie.1 MacDonald et coll.14 ont démontré que les dysfonctions
sexuelles étaient présentes chez 82% des hommes et 96% des femmes souffrant de
schizophrénie. Les patients peuvent éprouver des difficultés dans les domaines
du désir, de l’excitation sexuelle et de l’orgasme.15 Les relations intimes peuvent
aussi être affectées.16,17 Vucic Peitl et coll.18 ont démontré que les patients avaient
une perception d’eux-mêmes caractérisée par plus «d’émotionnalité négative»,
An exploration of sexual desire and
sexual activities of women with psychosis
Most clinicians avoid discussing sexuality with
patients with severe mental disorders. Sexual
disturbances can be related to medication,
to psychological issues such as self-stigma
and anhedonia, and to the social context. We
studied desire and sexual practices in women
suffering from schizophrenia, in comparison
with healthy women. Contrary to previous re-
search, women with schizophrenia featured
dyadic and individual desire similar to women
of comparable age. Yet, only half of women
with psychosis had sexual practice, either
alone or with a partner. They were less satis-
fied with their activity, both in terms of func-
tion and psychological issues such as sexual
self-esteem. This finding underscores the
stigmatization these women suffer from, which
prevents the opportunity of a possible impro-
vement in this important interpersonal do-
main.
Rev Med Suisse 2015 ; 11 : 1691-5
Les cliniciens omettent de parler de sexualité avec les patients
souffrant de troubles mentaux sévères. Les problèmes sexuels
des patients peuvent être en lien avec leur médication, la stig-
matisation, l’anhédonie, et leur contexte social. Nous avons
étudié le désir et les pratiques sexuelles de femmes souffrant
de schizophrénie, en comparaison avec des sujets en bonne
santé. Contrairement aux résultats d’autres études, les patientes
ont démontré un désir dyadique et individuel intact. Pourtant,
moins de la moitié de ces patientes avaient des pratiques
sexuelles, soit seules, soit avec un partenaire. Elles étaient en
outre moins satisfaites de celles-ci, notamment par rapport à
des aspects psychologiques tels que «la self-estime sexuelle».
Ces résultats soulignent la nécessité d’aborder ce sujet source
de multiples difficultés.
Désir et pratiques sexuelles chez
les femmes souffrant de psychose
étude
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probablement en lien avec un vécu d’incompétence sexuelle
et d’isolement. Ces difficultés peuvent interférer avec la
qualité de la vie,19 mais aussi être en lien avec des compli-
cations telles que des comportements à risque, des gros-
sesses non planifiées,20 la contamination par le VIH 21 et des
abus, comme victime ou comme acteur.22,23
Le genre des sujets joue un rôle évident dans le domaine
des dysfonctions sexuelles, tant par rapport à ses aspects
biologiques que psychosociologiques. Nous nous sommes
par conséquent limités à l’étude des femmes souffrant de
psychose. Notre but a été d’évaluer le désir et les pratiques
sexuelles de femmes souffrant de psychose chronique com-
parées à des sujets d’âge équivalent. Une investigation ap-
profondie a été effectuée, avec l’hypothèse que les femmes
souffrant de psychose devraient présenter un désir et une
fonction sexuelle altérés. De plus, cette altération devrait
être corrélée avec la présence de traumatismes antérieurs
et la sévérité de leurs symptômes.
méthode
Casuistique
Cette étude a pris place dans une consultation ambula-
toire de psychiatrie de secteur et dans une policlinique de
gynécologie. Les patientes du groupe «psychiatrique» étaient
des femmes de 18 à 50 ans, réunissant les critères CIM-10 24
pour une schizophrénie ou une autre psychose chronique.
Les détails de cette méthode figurent dans un autre article
publié sur le sujet.25 L’étude a été approuvée par le Comité
d’éthique des Hôpitaux universitaires de Genève. Les sujets
ont reçu une information détaillée et ont donné leur con-
sentement par écrit.
Procédure
Les participantes ont été investiguées par le MINI (Mini-
International Neuropsychiatric Interview)26 pour confirmer
le cas échéant le diagnostic psychiatrique, et pour exclure
la présence d’un trouble psychiatrique de tout ordre dans
le groupe contrôle. La PANSS (Positive and Negative Syn-
drome Scale),27 de même que la MARS (Medication Adhe-
rence Rating Scale),28 le MRSS (Morningside Rehabilitation
Status Scale),29 le GAF (Global Assessment of Functioning
Scale)30 et le CTQ (Childhood Trauma Questionnaire)31 ont
été utilisés.
Désir et fonction sexuelle
Le désir sexuel a été mesuré avec la Sexual Desire Scale
(SDS).32 Il s’agit d’un questionnaire auto-administré qui
mesure deux dimensions du désir sexuel : le désir sexuel
«dyadique» et «individuel». Le Female Sexual Function In-
dex (FSFI) est un questionnaire auto-administré de dix-neuf
items reportant six différents aspects de la fonction sexuelle :
le désir sexuel, l’excitation, la lubrification, l’orgasme, la sa-
tisfaction et la douleur.33 Le Multidimensional Sexuality Ques-
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Femmes souffrant de Contrôles (n = 21)
psychose (n = 18)
Moyenne E.T. Moyenne E.T. Stat. ddl p.
Age (années) 39 7 37 9 NS
Durée de la maladie (années) 14 7
ESPN1
Symptômes positifs 16 6
Symptômes négatifs 15 8
Symptômes généraux 33 9
Score total 63 19
Diagnostics
• Schizophrénie 11 61%
Trouble schizo-affectif 7 39%
Sphère relationnelle : présence
d’un partenaire sexuel 3 17% 17 81% 16,03 1 l 0,0001
Etat-civil
Célibataire 9 50% 9 43%
Mariée 1 6% 7 33% – NS
Séparée, divorcée, veuve 8 44% 5 24%
A un ou plusieurs enfants 4 22% 15 71% 9,39 1 0,002
Vit
Seule 13 72% 3 14%
En couple (+ enfant(s)) 1 6% 11 52% 15,26 2 0,0004
Avec d’autres personnes 4 22% 7 33%
Niveau d’éducation
Sans 5 28% 2 10%
Formation professionnelle 11 61% 8 38% 7,81 2 0,02
Université ou études supérieures 2 11% 11 52%
Emploi rémunéré 8 44% 18 86% 7,43 1 0,01
Tableau 1. Caractéristiques sociodémographiques des sujets
E.T. : écart-type ; Stat. : Chi square test ; ddl : degré de liberté
1 Echelle des symptômes positifs et négatifs (PANSS).
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tionnaire (MSQ)34 est un questionnaire auto-administré de
soixante items portant sur douze tendances psychologi ques
en lien avec la sexualité : 1) la self-estime sexuelle ; 2) les
préoccupations sexuelles ; 3) le sentiment de contrôle sur la
sexualité ; 4) la conscience sexuelle ; 5) la motivation sexuelle ;
6) l’anxiété sexuelle ; 7) l’affirmation sexuelle ; 8) la «dépres-
sion sexuelle» (sentiment de tristesse relié à la vie sexuelle) ;
9) le sentiment de non-contrôle de sa sexualité ; 10) le self-
monitoring (sexuel) ; 11) la peur de la sexualité et 12) la sa-
tisfaction sexuelle.
L’histoire sexuelle a été investiguée par des questions
ouvertes.
Statistiques
Les données ont été analysées avec le Statistical Pac-
kage for the Social Sciences (SPSS) version 15. Des statis-
tiques univariées ont été utilisées pour comparer la distri-
bution des variables entre groupes (chi-square, Wilcoxon
Rank Test). L’association entre les données cliniques, so-
ciales et sexuelles a été effectuée par des corrélations de
rang de Spearman.
résultats
Les caractéristiques cliniques et sociodémographiques
des sujets figurent dans le tableau 1. Globalement, les pa-
tientes du groupe «psychiatrique» sont stabilisées avec des
scores PANSS plutôt bas. Toutes les patientes étaient sous
neuroleptiques. Douze rapportaient une bonne adhésion
à la médication, trois une adhésion partielle et deux une
basse adhésion, alors qu’une patiente refusait sa médica-
tion. Le désir sexuel n’était pas corrélé avec ce paramètre.
La revue de l’histoire sexuelle n’a pas démontré de dif-
férence entre les groupes par rapport à l’âge de la première
expérience sexuelle et le taux d’interruptions volontaires
de grossesse (IVG) (23%). La plupart des patientes souf-
frant de psychose étaient régulièrement suivies sur le plan
gynécologique.
Le tableau 2 décrit le désir sexuel et différentes dimen-
sions de la sexualité. Il n’y a pas de différence observée se-
lon les groupes pour le désir sexuel mesuré par le SDS. Par
contre, les patientes souffrant de psychose étaient moins
souvent engagées dans des activités sexuelles régulières.
La moitié de ces patientes n’avaient aucune pratique sexuelle
Tableau 2. Dimensions sexuelles et traumatismes
Femmes souffrant de Contrôles (n = 21)
psychose (n = 18)
Moyenne E.T. Moyenne E.T. Stat. p.
Echelle de désir sexuel (EDS)1
1. Désir sexuel dyadique 37,7 13,1 44 10 -1,67 0,094
2. Désir sexuel solitaire 16,8 7,3 17,9 4,4 -0,65 0,518
Index de la fonction sexuelle féminine (IFSF)2
Désir 3,4 1,5 3,8 0,8 -0,84 0,42
Pour les femmes ayant des activités sexuelles n = 9 50% n = 19 95%
Excitation 3,2 1,6 4,5 1,4 -1,93 0,054
Lubrification 2,8 2 5,5 0,9 -3,2 0,001
• Orgasme 3 2,3 4,9 1,5 -2,03 0,042
Satisfaction 2,4 1,5 4,3 1,1 -2,62 0,01
Score total 15,2 7,6 24,8 27,7 -4,27 0,04
Inventaire multidimensionnel de la sexualité (IMS)3
Estime sexuelle 5,9 5 11,5 4,2 -3,19 0,0014
Préoccupation sexuelle 6,2 6 3,8 3,6 -0,99 0,322
Contrôle sexuel interne 11,9 3,3 12,2 3,8 -0,75 0,452
Conscientisation sexuelle 13,2 3,2 14,3 2,8 -0,93 0,352
Motivation sexuelle 7,6 6 11,8 4,4 -2,42 0,016
Anxiété sexuelle 6,5 4,5 2,8 2,7 -2,64 0,008
Affirmation sexuelle 8,7 3,3 8,8 2,4 -0,52 0,605
Dépression sexuelle 6,1 5,6 1,2 2,1 -3,58 0,003
Contrôle sexuel externe 5,1 3,6 1,6 2,5 -3,48 0,0005
Inquiétude de l’image sexuelle 5,2 4,5 1,2 1,5 -3,15 0,0016
Peur de la sexualité 10,2 2,7 8,3 1,4 -2,47 0,013
Satisfaction sexuelle 7,5 4,8 12,2 4,5 -2,98 0,0029
Score total 104 21 68 19 -2,98 l 0,0001
Questionnaire des traumatismes de l’enfance (CTQ)4
1. Abus émotionnel 11,4 6 7,4 5,5 -0,8 0,44
2. Abus physique 8,8 4,9 5,6 4,4 -1,03 0,335
3. Abus sexuel 7,7 5 6,7 4 -0,97 0,443
4. Négligence émotionnelle 12,2 3,8 10,5 3,9 -1,39 0,174
5. Négligence physique 8,6 2,8 5,5 3,8 -2,27 0,028
Score total 48,6 13,4 41,8 15,5 -1,68 0,094
1 EDS : scores de 10 (absence de désir) à 40 (désir très fréquent).
2 IFSFI scores de 1 (absence de la fonction) à 6 (très haut niveau de la fonction) ; score total de 0 à 36.
3 IMS scores de 0 (absence de la dimension) à 20 (très haut niveau de la dimension) ; score total de 0 à 240, un score plus élevé décrivant un dysfonc-
tionnement sexuel plus important.
4 Child Trauma Questionnaire scores de 5 (absence de traumatisme) à 25 (traumatisme sévère) ; Score total de 25 à 125.
E.T. : écart-type ; Stat. Wilcoxon Rank Test.
(solitaires ou avec un partenaire). De plus, ces patientes
montraient des altérations dans plusieurs domaines de
leurs fonctions sexuelles (excitation sexuelle, lubrification,
orgasme, et satisfaction durant les rapports). Le MSQ dé-
montre également que les patientes souffrant de psychose
présentent plus d’altérations sexuelles, une «estime sexuel-
le» moindre, moins de motivation sexuelle, plus d’anxiété
sexuelle, de dépression sexuelle, moins d’impression d’être
maître de son comportement dans ce domaine, plus de peur
sexuelle, et moins de satisfaction sexuelle.
Le CTQ démontre plus de négligences physiques du-
rant l’enfance, mais pas de différence significative pour les
abus sexuels infantiles. Par contre, les patientes ont subi
plus de traumatismes sexuels dès leur adolescence. Le fait
d’avoir subi un traumatisme sexuel n’est pas associé avec
le degré de désir et les dysfonctions sexuelles.
Les questions ouvertes indiquent que plus de la moitié
des patientes déplorent une incidence de leur trouble psy-
chotique sur leur vie sexuelle (cinq patientes rapportent
une réduction du désir sexuel en lien avec la médication,
deux rapportent une peur de la sexualité et deux une basse
estime sexuelle en lien avec leur trouble, et une patiente
le manque d’un logement adéquat pour cette activité). In-
versement, 28% d’entre elles rapportent un impact de leur
sexualité sur leur trouble psychotique (deux patientes
mentionnent une amélioration de leur status mental par des
contacts intimes, une autre attribue son trouble psychoti-
que à un abus sexuel durant l’enfance, et deux patientes
rapportent une augmentation de leurs délires paranoïdes
en lien avec la sexualité). Seuls 22% des patientes ont dé-
claré avoir parlé à leur psychiatre de leur sexualité sans pour
autant qu’elles soient à l’aise de le faire. Seulement 22%
des patientes ont déclaré qu’elles seraient embarrassées
d’aborder ce sujet avec leur psychiatre.
discussion
Cette étude montre de manière assez inattendue que
les femmes souffrant de psychose rapportent un désir in-
dividuel et dyadique du même ordre que les femmes
d’âge comparable. Pourtant, ces femmes ont moins d’acti-
vités sexuelles et celles-ci sont moins satisfaisantes, tant
dans leur dimension psychologique, que relationnelle (ta-
bleau 3). Notons enfin que seule une minorité de ces femmes
avaient parlé à leur psychiatre de ce sujet.
Ces résultats contredisent ceux de Fan et coll.15 qui ont
trouvé chez des femmes et des hommes psychotiques une
libido altérée. Les problèmes relevés par rapport à la fonc-
tion sexuelle sont comparables à ceux rapportés dans l’étu-
de de Kelly et coll.,12 qui soulignent que les patients souf-
frant de schizophrénie s’engagent moins fréquemment dans
les activités sexuelles, et que cette activité souffre de nom-
breux aspects dysfonctionnels.
Nos résultats sur les aspects psychologiques de la sexua-
lité sont comparables à ceux de Vucic Peitl et coll.18 Plus de
la moitié des femmes souffrant de psychose ont rapporté
une influence de leur trouble sur leur sexualité. Ce problè-
me peut être en lien avec des déficits dans les «cognitions
sociales» observés chez les patients souffrant de schizophré-
nie. En effet, cette altération est caractérisée par des déficits
dans la perception sociale, les comportements sociaux et
la perception des émotions.35 Ces différents facteurs in-
fluencent évidemment la sexualité et le désir. D’autres fac-
teurs peuvent être évidemment en cause : psychologiques
(attraction physique, fantasmes…) ; physiologiques (status
hormonal, médication…) et sociaux (normes sociales, self
stigma et stigma social…).7,11
Limitations
Cette étude est bien évidemment limitée dans la me-
sure où seul un nombre relativement restreint de patientes
ont pu être interviewées. De plus, une généralisation à
d’autres contextes socioculturels devrait être prudente, les
conduites sexuelles étant étroitement dépendantes de la
culture dans laquelle elles ont lieu. Enfin, nous avons ob-
servé un nombre important de refus des sujets à participer
à la présente étude, toutefois du même ordre de grandeur
que dans d’autres recherches sur le sujet.2
1694 Revue Médicale Suisse
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Tableau 3. Sphère relationnelle : importance et satisfaction
Femmes souffrant Contrôles (n = 21) Total (n = 39)
de psychose (n = 18)
Moyenne DS Moyenne DS Moyenne DS Stat. p.
Amitiés
• Importance1 3 1,3 3,3 0,9 3,2 1,1 -0,55 0,58
• Satisfaction2 3 0,9 3,2 0,8 3,1 0,9 -0,73 0,47
Famille
Importance 3,2 0,6 3,3 0,8 3,2 0,7 -0,84 0,4
Satisfaction 2,8 0,7 2,9 0,9 2,9 0,8 -0,36 0,72
Enfants
Importance 2,7 1,1 3,4 1 3,1 1,1 -2,36 0,02
Satisfaction 2,9 1 3,5 0,6 3,2 0,8 -2,02 0,04
Relations sentimentales
Importance 2,6 1 3,3 0,7 3 0,9 -2,29 0,02
Satisfaction 2,1 0,9 2,9 0,9 2,5 1 -2,76 0,01
1 Importance: de 0 (aucune importance) à 4 (essentiel).
2 Satisfaction: de 0 (aucune satisfaction) à 4 (complètement satisfaite).
Stat : Wilcoxon Rank Test ; DS : déviation standard.
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