Précision diagnostique chez les jeunes bipolaires : données issues des 12 années du MEL (PAP) Andrée Daigneault, MD Psychiatre Hôpital du Sacré Cœur de Montréal et Institut Douglas Sybille Saury, Msc Psychologie Institut Universitaire Douglas Serge Beaulieu, MD Psychiatre, Ph.D Institut Universitaire Douglas Cadre théorique But de l’étude Hypothèses Méthodologie Résultats Limitations Conclusions Cadre théorique But de l’étude Hypothèses Méthodologie Résultats Limitations Conclusions Épidémiologie des troubles bipolaires Mood Disorder Questionnaire (MDQ) Résultats : Prévalence bipolaire I et II : 3.7 % Genre: 3.8 % 3.0 % homme : femme : Pic d’âge (ans): 18-24 Hirschfeld, R., J. Clin. Psychiatry, 2001, 2003 Épidémiologie des trouble bipolaires Prévalence : type I type II cyclothymie 3 – 6.5 % trouble bipolaire non-spécifique Angst, J. of Affective Disorders, 1998 Épidémiologie des troubles bipolaires Estimation de la prévalence des troubles bipolaires au cours de la vie selon National Comorbidity Replication Survey ( n=9,282) Âge moyen d’apparition : 20.3 ans1 Epidemiological Catchment Area (ECA) 15-19 ans: risque le plus élevé de développer de la manie2 1. Merikangas et al. Arch. Gen. Psychiatry 2007;64:543. 2. Kessler RC et al., Arch. Gen. Psychiatry, 2005 Épidémiologie des troubles bipolaires 15 études publiées depuis 1990 Age moyen: 22.2 ans femmes = hommes Type I = Type II 6 ans plus tôt que dans les 22 études publiées avant 1990 Goodwin et Jamison, 2007 Comparaison du taux d’hospitalisation entre 1996-2004 Patients âgés: 5-64 ans avec un diagnostic bipolaire 1996 2004 Enfants 1.3 par 10,000 enfants É.U 7.5 par 10,000 enfants É.U Adolescents 5.1 par 10,000 20.4 par 10,000 Adultes 10.4 par 10,000 16.2 par 10,000 Chez les adolescents, le taux du diagnostic du trouble bipolaire a quadruplé depuis 1996. Joseph C. Balder and Gabrielle A. Carlson. Increased rates of Bipolar Disorder diagnoses among U.S child, adolescent, and adult inpatients, 1996-2004. Biol Psychiatry 2007; 62:107-114. Polarité du premier épisode bipolaire Première manifestation de la maladie: • Épisode de manie: 34 ⁄ 79 % σ =50% • Épisode dépressif: 50% «Fausse dépression unipolaire» DSM: emphase est mise sur la polarité plutôt que sur la récurrence ou la cyclicité des épisodes. «Fausse-dépression unipolaire»; évolue vers la bipolarité durant les 5 années suivantes et EDM sont plus récurrents que dans l’unipolarité. Kessing, 1999 Spectre des diagnostics bipolaires selon DSMIV-TR Trouble bipolaire de type I Trouble bipolaire de type II Épisode maniaque Épisode mixte Hypomanie 4 jours Dépression récurrente Fonctionnement altéré Symptômes francs Habituellement avec présence de dépression récurrente Absence de manie ou d’état mixte Cyclothymie 2 ans Trouble bipolaire non spécifié Symptômes thymiques ne répondant pas complètement aux critères des épisodes dépressifs, maniaques ou mixtes Symptômes ne répondant pas aux critères d’aucun trouble bipolaire spécifié Ex: hypomanie < 4 jours DSM-IV-TR Humeur exaltée, euphorique 3 symptômes besoin de dormir énergie discours accélération des idées grandiosité idées délirantes comportements à risque Jugement perturbé Humeur irritable 4 symptômes DSM-IV-TR Humeur euphorique Humeur irritable État mixte 3 symptômes 4 symptômes 3-4 symptômes + symptômes dépressifs rencontrant les critères EDM besoin de dormir énergie discours accélération des idées Grandiosité idées délirantes comportements à risque Jugement perturbé Spectre des troubles affectifs Bipolaire de Type II Bipolaire de Type I Bipolarité Bipolarité atténuée Dépression unipolaire Unipolarité Dépression Majeure TB type I; -manie -état mixte -hypomanie -dépression + EDM BP II aucune histoire familiale de bipolarité Cyclothymie + EDM BP II Hyperthymie + EDM BP II Hypomanie Hypomanie EDM + Drogues EDM + Histoire familiale de bipolarité Pseudo unipolaire Daigneault, A., adapté selon Akiskal, 1996 Délai dans l’établissement du diagnostic de trouble bipolaire Trouble bipolaire: diagnostic • 48 % consultent plus de 3 médecins avant d’établir le diagnostic exact • 10 % consultent plus de 7 médecins • 34 % attendent 10 ans et plus avant que leur trouble bipolaire ne soit diagnostiqué Survey of Bipolar Illness Lish et al., 1994 Délai dans l’établissement du diagnostic de trouble bipolaire Years to Diagnosis Patients peuvent attendre jusqu’à 12 ans avant que leur diagnostic ne soit posé avec précision Comparativement à 6 ans pour MAB I et 3 ans pour un trouble dépressif majeur Ghaemi et al. J Clin Psychiatry 2000;61:804-8. Stabilité diagnostique du trouble bipolaire Ruggero et al. Bipolar Disorders 2010:12:21-31. Stabilité diagnostique du trouble bipolaire 195 patients psychotiques hospitalisés : Stabilité du diagnostic du trouble bipolaire : 50.3% Instabilité: au moins un changement pendant 10 ans : 49.7% Confondu le plus souvent : Trouble schizoaffectif, trouble schizophrénique et abus de substances Ruggero et al. Bipolar Disorders 2010:12:21-31. Diagnostic de trouble bipolaire confondu avec : Dépression unipolaire Trouble anxieux Schizophrénie Trouble de personnalité limite ou antisociale Abus/dépendance à alcool 60 % 26 % 18 % 17 % 69 % ont reçu un diagnostic erroné 14 % *Les patients pouvaient avoir >1 diagnostic. 1. Ghaemi et al. J Affect Disord 1999;52:135-44. 2. Hirschfeld et al. J Clin Psychiatry 2003;64:161-174. Erreurs dans l’établissement du diagnostic du trouble bipolaire Les erreurs diagnostiques ne se limitent pas aux présentations bipolaires atténuées, mais touchent également le trouble bipolaire de type I Troubles bipolaires type I avec hospitalisation: 30% d’erreurs Troubles bipolaires type I évalués en clinique externe: 75% d’erreurs1 1. Mantere et al. Clinical predictors of unrecognized bipolar I and II disorders;10(2):238-244 Approche clinique du diagnostic du trouble bipolaire Dépistage systématique des antécédents d’hypo/manie chez chaque patient dépressif: EDM est un diagnostic d’exclusion… Évaluation de la probabilité de TB d’après le tableau clinique Recueillir des informations auprès des membres de la famille/amis Journal des humeurs rempli de manière prospective Outils de dépistage , auto-questionnaire: Mood Disorders Questionnaire (MDQ)1 Hypomania Checklist (HCL-32)2 MDQ ; spécificité insuffisante pour poser un diagnostic exact3-4 1. Hirschfeld et al. Am J Psychiatry 2003;160:178-80 2. Angst et al. J Affect Disord 2005;88:217-33 3. Forty et al. J Affect Disord 2009;114:68-73 4. Miller et al. J Affect Disord 2004;81:167-71 Facteurs cliniques qui évoquent fortement le diagnostic de TB Caractéristiques de la dépression Autres caractéristiques cliniques Âge plus précoce d’apparition des épisodes dépressifs1,2 Épisodes dépressifs brefs et très récurrents1,2 Symptômes dépressifs atypiques1 Agitation psychomotrice2 Dépression psychotique3 Antécédents familiaux de trouble bipolaire1 Hypomanie/manie provoquée par la prise d’ antidépresseurs4 Absence de réponse aux antidépresseurs en traitement d’entretien5 Trouble anxieux à vie2 Usage problématique de drogues2 Tentative de suicide2 Antécédents personnels «tumultueux» (problèmes conjugaux, pertes d’emploi, criminalité)6 1. Akiskal & Benazzi. Psychopathology 2008;41:39-42. 2. Schaffer A, et al. J Affect Disord 2010; In press. 3. Goldberg et al. Am J Psychiatry 2001;158:1265-70. 4. Bond et al. J Clin Psychiatry 2008;69:1589-1601. 5. Mitchell et al. Bipolar Disord 2008;10:144-52. 6. Akiskal et al. Arch Gen Psychiatry 1995;52:114-23. Tableaux cliniques de la dépression bipolaire Tableau classique Tableau atypique insomnie perte d’appétit – poids tristesse culpabilité, pessimisme retard psychomoteur troubles de la concentration idéation suicidaire hypersomnie augmentation de l’appétit, poids Perte d’intérêt, motivation Fatigue lourdeur des membres Hypersensibilité au rejet Premières manifestations du trouble bipolaire 17.5 ans : premiers symptômes du trouble bipolaire 18 ans: évolution vers une fluctuation rapide de l’humeur ou vers des symptômes dépressifs 21 ans: seuil syndromique EDM 24 ans: seuil syndromique trouble bipolaire ( manie ou mixte ) 30 ans : diagnostic de T.B. par un professionnel de la santé ➙ délai moyen de 12 ans ➙ plus l’éclosion est précoce; pas de diagnostic plus précoce de T.B. mais augmentation du délai dans l’établissement du diagnostic et instauration d’un stabilisateur de l’humeur M. Berk, 2002 Age du début: trouble bipolaire Lish et al.* : < 14 ans : 31 % 15- 19 ans : 28% > 20 ans : 41% Début précoce vs (enfance et adolescence) – – – – – – Début tardif > 20 ans Taux d’abandons scolaires Taux divorce Gestes d’auto ou hétéro-agression Abus d’alcool / drogues Criminalité Récurrence des épisodes Symptômes initiaux: plus souvent dépressifs ou mixtes que maniaques * National Depressive and Manic-Depressive Association, 1994 Trouble bipolaire: évolution chez les patients à début précoce Perlis et al. (Juin 2009): STEP-BP 3,658 adultes type I – II Etude prospective sur 2 ans plutôt que « cross- sectionnal » Confirme que parmi le groupe avec un début très précoce/enfance Chronicité Sévérité Récurrence Périodes euthymiques comparativement au début du trouble bipolaire durant adolescence/jeune adulte Raisons: augmentation délai dans l’instauration d’une médication appropriée des épisodes induits plus de «insultes» neurobiologiques et/ou psychosociales Début enfance et adolescence vs Début Adulte Abus de substances Troubles anxieux TDAH (actuel) RC Tentatives de suicide Trouble Bipolaire durant l’adolescence 1er épisode de manie est celui où les symptômes psychotiques, incluant des troubles sévères de la pensée, sont les plus à risque de se manifester ≠ diagnostic différentiel avec trouble schizophrénique M. Tohen et al., 2000, 2003, 2009 Comorbidités associées aux troubles bipolaires Etude STEP-BD: Troubles anxieux : 47.5% Abus de substances : 43.7% Troubles déficitaires de l’attention avec hyperactivité (TDAH) : 8.7% Trouble alimentaire : 7.9% Kogan et al Bipolar Disorders 2004 Trouble bipolaire de type II Patients déprimés C.E. : 1 sur 2 serait bipolaire de type II Meilleur screening Durée 4 jours (ex. 2 jours). Focus sur l`hyperactivité et sur changement d`humeur Traitements suivent lignes directrices du type I en raison du peu d`études controllées hypomanie sera traitée même si elle est associée à une augmentation du fonctionnement en raison de la dépression qui suit très souvent l`hypomanie Présentation clinique de la dépression souvent “mixte“ ; épisode dépressif avec symptômes hypomaniaques (subsyndromiques) Troubles bipolaires: traités en 1ière ou 2ième ligne? 80% des patients déprimés unipolaires sont traités par les médecins généralistes 80% des patients schizophrènes sont pris en charge par la 2ième ligne, en l’occurrence les médecins psychiatres Or les troubles bipolaires ont longtemps été considérés comme ayant une évolution beaucoup plus favorable que celle observée dans la schizophrénie Prévalence de 1% était bien légère lorsque comparée aux 12%, attribués à la dépression unipolaire Détection et établissement des troubles bipolaires: Pavillon Albert Prévost Les études actuelles tentent de mieux cerner la phénoménologie des troubles bipolaires Les algorithmes des traitements visent à mieux définir le traitement des différentes phases de la maladie Qu’en est–il de la détection, de l’établissement du diagnostic des troubles bipolaires en première et en 2ème ligne ? Les troubles bipolaires sont-ils de nos jours mieux détectés par la 1ère ligne? De même la 2ème ligne vientelle confirmer le diagnostic suspecté par la 1ère ligne? Détection et établissement des troubles bipolaires: Pavillon Albert Prévost Cette étude utilisera les évaluations psychiatriques effectuées depuis les 12 dernières années (1998 à 2010) par le service en psychiatrie appelé Module d’Évaluation Liaison (MEL) offert par l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal Le MEL reçoit des demandes d’évaluation psychiatrique de la 1ère ligne pour principalement établir ou préciser un diagnostic, obtenir des recommandations de traitements ainsi que pour valider et référer vers le service de 2ème ligne lorsque approprié Cadre théorique But de l’étude Hypothèses Méthodologie Résultats Limitations Conclusions But de l’étude Évaluer si, depuis les douze dernières années, les troubles bipolaires sont mieux détectés par la 1ère et la 2ème ligne. Évaluer s’ils font l’objet de moins d’erreurs diagnostiques avec notamment la dépression unipolaire. Évaluer si les jeunes bipolaires peuvent avoir fait l’objet d’une détection plus précoce. Le MEL a-t-il contribué à une prise en charge plus rapide de ces jeunes adultes bipolaires? Cadre théorique But de l’étude Hypothèses Méthodologie Résultats Limitations Conclusions I ère hypothèse : suspicion de trouble bipolaire par la Ière ligne Le nombre de patients référés par la Ière ligne avec une suspicion de trouble bipolaire comme raison de consultation et qui concorde avec le diagnostic de trouble bipolaire posé par le psychiatre du MEL, a augmenté sur une période de 12 ans Taux Kappa; taux de concordance observé en bipolarité Concordance recherchée: entre la suspicion de trouble bipolaire émise comme raison de consultation, avec le diagnostic de trouble bipolaire posé par le psychiatre du MEL Échelle d’évaluation du taux KAPPA Concordance Kappa : Très bon: > 0.81 Bon: 0.61 - 0.80 Moyen: 0.41 - 0.60 Médiocre: 0.21 - 0.40 Mauvais: 0.0 - 0.20 Exécrable : < 0 Deuxième hypothèse La détection des troubles bipolaires du DSM IV est observée à un âge plus précoce sur les 12 dernières années du fonctionnement du MEL (1998-2010) I : 18 à 35 ans II: 26 à 35 ans III: 36 à 45 ans IV: ≥ 46 ans Cadre théorique But de l’étude Hypothèses Méthodologie Résultats Limitations Conclusions Méthodologie Base de données issue du Module d’Évaluation Liaison (MEL) du Pavillon Albert-Prévost Période : 1998 – 2010 Les informations disponibles sont les suivantes: Référent, raison de la demande de consultation au MEL Identification du client (âge, sexe, adresse, statut) Résultat de l’évaluation (diagnostic émis) Orientation Méthodologie Autorisation: CE à la recherche de l’Hôpital du SacréCoeur Confidentialité Reconnaissance textuelle Reconnaissance textuelle Établissement des mots-clé associés aux catégories diagnotiques suivantes : trouble bipolaire, trouble dépressif, trouble de personnalité, trouble d’anxieté Établissement de critères pour les catégories : Spectre bipolaire et spectre dépressif Extraction textuelle => liste des mots clés retenus et liste des mots clés non retenus A partir de la liste des mots clé non retenus: synomymes (postpartum ; accouchement / roh, alcool, boisson) nouveaux mots clé pour les catégories existantes et nouvelles catégories ( administration, critères non spécifiques) 2 itérations et révision des mots clés avec les Dr Daigneault et Beaulieu Application Apache Solr (http://lucene.apache.org ) Catégories diagnostiques 1. Trouble dépressif 2. Spectre dépressif 3. Trouble bipolaire 4. Spectre bipolaire 5. Administration 6. Divers: symptômes non spécifiques (ex: fatigue) 7. Troubles de personnalité 8. Trouble d’anxiété 9. TDA/H 10. Trouble d’abus de substances 11. Trouble psychotique 12. Évaluation ?, diagnostic ?, médicament ? 13. Suicidaire 14. Trouble alimentaire 15. Psychosomatique (troubles somatoformes) Catégories diagnostiques Catégories troubles bipolaires : catégorie 3 Basés sur DSM-IV; trouble bipolaire de type I trouble bipolaire de type II cyclothymie trouble bipolaire non spécifié Mots clés 1ière : maladie bipolaire, MAB, psychose maniaco-dépressive type I, II cyclothymie Catégorie spectre bipolaire : catégorie 4 Traitement avec épival, lithium, périodes cycliques (4-7) antécédents familiaux de tr. bipolaire (2-4), dépression mixte (2-4), dépression atypique (2-4),hyperactivité 4 et 6 Cadre théorique But de l’étude Hypothèses Méthodologie Résultats Limitations Conclusions Résultats Cheminement Profil démographique Diagnostic Bipolaires Jeunes bipolaires Cheminement N total patients adressés au MEL: N total d’évaluations au MEL: 18,111 10,492 (58%) Cheminement des références non évaluées au MEL Provenance: 1ère ligne 59.3% MD PAP 22.7% 2ème ligne 16.7% Autres prof. 1.4% 1ère ligne 6% 3ème ligne 0.01% 2ème ligne 27.9% Autres ressources 3.7% Orientation: Références non évaluées pour des raisons administratives ou autres 62.4% Cheminement des références non évaluées au MEL: administration Annulé par le patient/ Pas présenté/Annulé par le MEL: 4030 (53%) Attente de résumé/d’acceptation: 295 (3.9%) Suicide : 2 (0,0%) Expertise : 58 (0.8%) Bureau privé: 327 (4.3%) à revoir/dossiers manquants/autres: 40 (0,5%) Cohorte évaluée au MEL: Provenance Provenance: 1ère ligne 73% MD PAP 25% 2ème ligne 0.6% Autres prof. 1.3% Omnipraticiens de Ière ligne et ceux du PAP sont responsables de 98% de la totalité des références au MEL Cohorte évaluée au MEL: Données démographiques F vs. H Age État civil -Célibataire -Marié/Conjoint de fait -Divorcé -Séparé -Veuf 59,5% vs. 40.5% 40.1 ans (s.d. = 11.9) 57.8% 27.7% 8.1% 3.8% 2.6% Cohorte évaluée au MEL: Orientation Orientation : 1ère ligne 36.4% 3ème ligne 0.1% 2ème ligne 56.4% Autres prof. 2.5% Administratifs: 486 (4.6%) Cas des patients Bipolaires Références pour suspicion de trouble bipolaire : données démographiques 1237 patients adressés TB/SB => 640 cas DSM-IV suite à l’évaluation du MEL Provenance: 1ère ligne 72% MD PAP 25.9% 2ème ligne 1.1% Autres prof. 6% Démographie: Age 40.3 (ds=11,6) F/H 57.5%/42.5% Cohorte évaluée au MEL: croisement de la raison de réf. avec le diagnostic émis au MEL N Réf. Totales = 10 498 Réf. TB/SB Non oui Total Diagnostic MEL Autres TB Total N 8 885 376 9 261 % within Tous_bipolaire 95,9% 4,1% 100.0% % within Diag_bipolaire_tous 90.1% 58.8 88.2% 973 264 1 237 % within Tous_bipolaire 78.7% 21.3% 100.0% % within Diag_bipolaire_tous 9.9% 41.3% 11.8% N 9 858 640 10 498 % within Tous_bipolaire 93.9% 6.1% 100.0% % within Diag_bipolaire_tous 100.0% 100.0% 100.0% N Suspicion de trouble bipolaire par la Ière ligne: orientations N= 973 patients référés pour suspicion de TB mais autre diagnostic par le psychiatre du MEL Diagnostic de ces patients: T. dépression majeure unipolaire : T. de personnalité : T. d’adaptation : T. d’anxiété : T. d’abus substances : T. schizophrénique : 408 203 150 70 50 39 Pour total de 94.5 % (41.9 %) (20.9 %) (15.4 %) (7.2 %) (5.1 %) (4.0 %) Kappa : 1998-2010 Symmetric Measures Value Asymp. Std. Errora Approx. Tb Measure of ,219 ,014 23,860 Kappa Agreement N of Valid Cases 10498 a. Not assuming the null hypothesis. b. Using the asymptotic standard error assuming the null hypothesis. Approx. Sig. ,000 Ière hypothèse : suspicion de trouble bipolaire par la Ière ligne Année N réf. total N réf. TB N diag TB 1998 447 15 2 1999 1 115 56 13 2000 1 247 61 17 2001 1 411 90 20 2002 1 419 82 27 2003 1 657 102 22 Ière hypothèse : suspicion de trouble bipolaire par la Ière ligne Année N réf. Total N réf. TB N diag TB 2004 1 723 87 27 2005 1 501 77 21 2006 1 546 89 29 2007 1 509 64 18 2008 1 997 98 33 2009 1 931 99 28 2010 568 53 7 Taux de concordance Kappa en fonction du temps 0,5 0,45 Valeur du taux Kappa 0,4 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 Année 2006 2007 2008 2009 2010 Troubles bipolaires diagnostiqués au MEL 640 patients avec troubles bipolaires : Type I 258 (40.3 %) Cyclothymie 78 ( 12.2 %) Type II 259 ( 40.5% ) TB NOS 45 ( 7.0 %) Les formes de bipolarité atténuées représentent 60% de la bipolarité diagnostiquée en secteur externe Orientation après évaluation au MEL: troubles bipolaires Pr. des maladies affectives : Omnipraticien : Hospitalisation : 421 (65.8%) 123 (19.2%) 33 (5.2%) Notre étude a démontré que 74.6 % des patients ayant reçus un diagnostic de TB sont traités par la 2ème ligne. Orientation après évaluation au MEL La prise en charge et le suivi des troubles bipolaires assumés principalement par la 2ième ligne viennent ainsi appuyer le caractère chronique, récurrent et persistant de ces troubles. Deuxième hypothèse La détection des troubles bipolaires du DSM IV est observée à un âge plus précoce sur les 12 dernières années du fonctionnement du MEL (1998-2010) I : 18 à 35 ans II: 26 à 35 ans III: 36 à 45 ans IV: ≥ 46 ans Répartition des données démographiques en fonction des tranches d’âge Tranche âge 18-25 26-35 36-45 >45 N 2494 2656 2901 3725 Age moyen 21.8 30.2 40.2 53.1 Femme 55% 59.3% 58.9% 60.4% Provenance 1ère ligne 86% 98.2% 98.5 % 97.8% Tableau sommaire Tranche d’âge 18-25 26-35 36-45 ≥46 Age moyen 22.2 ans 30.0 ans 40.3 ans 52.6 ans Type I 21 61 75 101 Type II 26 64 66 103 Cyclothymie 10 30 20 18 NOS 7 15 9 14 Total 64 170 170 236 10.0% 26.6% 26.6% 36.9% % sur 640 18 à 25 ans Maladies affectives 36 à 45 ans Omnipraticien Troubles relationnels Hospitalisation Troubles anxieux Autres n=64 Administratif 26 à 35 ans n=170 46 ans et plus n=170 n=236 Cadre théorique But de l’étude Hypothèses Méthodologie Résultats Limitations Conclusions Limitations Un seul site Seul le diagnostic principal a été inscrit dans la base de données Méthodologie d’extraction textuelle (biais rétrospectif) Mots-clé établis par le jugement clinique de 2 experts en trouble bipolaire Un désastre nommé Kappa… L’hypothèse formulée dans l’étude postulait qu’il y avait une augmentation du taux de concordance Kappa entre médecin référent et psychiatre évaluateur du MEL, sur une période d’observation de 12 ans: les médecins de première ligne suspectaient davantage la bipolarité dans leur référence. Malgré les rapports psychiatriques envoyés aux MD référents, (rapports rédigés de façon très rigoureuse et détaillée et envoyés de façon systématique par le MEL), étonnamment le taux de concordance Kappa ne s’est guère élevé de 1998 à 2010. Un désastre nommé Kappa… De plus, l’effervescence scientifique des années 2 000 dans le champ de la bipolarité ne semble pas avoir contribuée à rapprocher intervenants de 1er et de 2ème ligne dans leurs perceptions communes des troubles bipolaires. Si la bipolarité semble en voie de devenir une condition psychiatrique plus familière auprès de la population en général, nous n’avons pu démontré que le processus lié à l’établissement du diagnostic en est devenu moins exigeant et complexe. Prochaines étapes avec la base de données L’ensemble des psychiatres évaluateurs semblent unanimes sur le fait que les troubles bipolaires sont parmi les troubles psychiatriques les plus complexes à diagnostiquer. Nous pensons que les erreurs diagnostiques ne seraient pas unidirectionnelles. Exploration des 973 patients référés pour suspicion de TB mais non diagnostiqués comme bipolaire Définir les taux Kappa des autres classes diagnostiques Et leur évolution sur les 12 années Réviser en fonction du nombre de passage au MEL Ex: le taux Kappa est-il différent quand on se présente pour la 1ère fois vs. plusieurs fois Suggestions pour améliorer le diagnostic Lorsqu’il y a suspicion de trouble bipolaire chez des patients évalués en clinique externe 1. Les patients ne doivent pas être évalués en ‘’vase clos’’ (psychiatre-patient) : des tiers doivent nécessairement être intégrés au processus d’évaluation. 2. Avoir en tête que les troubles bipolaires ne se limitent pas au type I mais se conçoivent selon DSM4-SPECTRE 3. utiliser le MDQ comme point de départ pour approfondir le questionnaire et les réponses données par le patient Suggestions pour améliorer le diagnostic 4. Tenir compte de l’insigh du patient; poser des questions qui évalueront sa capacité de comprendre sa symptomatologie 5. Rationnaliser ou avoir de très bonnes raisons pour justifier les changements cycliques de son humeur et de son comportement font partie des stratégies inconscientes ou «non délibérées» employées par les patients 6. L’augmentation de la prévalence à vie des troubles bipolaires reposent sur la détection des formes plus subtiles de bipolarité, soit sur la détection de l’hypomanie 7. Trouble bipolaire et condition comorbide : Une fois le trouble bipolaire stabilisé, la condition comorbide peut devenir le principal diagnostic qui rend le patient dysfonctionnel. Remerciements Daniel Dumont, MD, FRCPC, DF APA Cécile Racine Suzanne Benoit, MD, FRCPC Paul-André Lafleur, MD, FRCPC Sylvie Valentine, inf. Bac. Jean Paquet, PhD Cédric Thiebault, ing.