Catherine SILVA-ZAZA
Diététicienne Nutritionniste
1 place de l’Etoile
Grenoble
Tél. : 06 80 45 01 16
Que penser des poudres de perlimpinpin et autres compléments pour maigrir
Chacun un jour ou l’autre, a rêvé d’une potion magique qui fasse maigrir sans effort et qui permette de ne
pas reprendre de poids.
Si une telle chose existait, ça se saurait ! Tous les laboratoires pharmaceutiques du monde ont cherché et/ou
cherchent encore à développer ce type de produit car ce marché est extrêmement rentable.
Mais perdre du poids ne passe pas par des processus simples.
Si on veut simplifier un peu, quand nous ingérons des aliments, ceux-ci sont broyés tout d’abord par la
mastication, puis à nouveau par l’estomac ce qui permet aux différents enzymes de la digestion d’agir et de
dissocier les molécules (glucides, protides, lipides, vitamines, minéraux…) pour permettre leur passage dans
le sang et ainsi leur utilisation par l’organisme. Je vous épargne les détails sur les différents métabolismes
mis en œuvre.
Une grande partie de ces nutriments sont absorbés au niveau de l’intestin grêle. Donc, les différents
compléments ou poudres aujourd’hui proposés visent à essayer de diminuer cette absorption soit en créant
un barrage mécanique (gel, fibres…) soit en augmentant la vitesse de passage du bol alimentaire (laxatifs).
Dans les deux cas, des carences ont été observées car le risque de cette stratégie est une moindre absorption
des nutriments, vitamines et oligo-éléments, voire même un risque de déshydratation, et/ou une irritation de
l’intestin qui peut déboucher sur une malade chronique de ce dernier (MICI = maladies inflammatoires
chroniques de l’intestin, mélanose).
C’est également une partie de la stratégie utilisée par l’opération de chirurgie le by-pass qui court-circuite la
première partie de l’intestin grêle, celle qui est dédiée à l’absorption. Des vitamines et minéraux sont
d’ailleurs prescrits par les chirurgiens bariatriques pour compenser ces carences.
Il y a eu également des pilules mises sur le marché qui devaient empêcher d’absorber la graisse de
l’alimentation. Mais les patients ont enduré des fuites anales grasses, parmi autres effets indésirables plus ou
moins graves.
Des chercheurs se sont intéressés aux hormones impliqués dans la régulation des métabolismes énergétiques.
Les hormones thyroïdiennes ont été la première cible de cette stratégie. En effet, quand on souffre
d’hypothyroïdie, on a une forte tendance à prendre du poids. Donc, il a semblé logique de prescrire des
dérivés thyroïdiens… Il y eu beaucoup de morts avant qu’on abandonne cette voie.
Deuxième cible hormonale, la ghréline (hormone de la faim), et la leptine (hormone de la satiété). Les
recherches sont toujours en cours car il n’est vraiment pas simple d’intervenir sur les hormones humaines
sans risque majeur.
Je n’oublie pas les récepteurs cannaboïdes du système nerveux qui jouent eux-aussi un rôle important dans
le registre des sensations de plaisir et de récompense. Des médicaments ont vu le jour mais on été retirés du
marché car ils provoquaient des syndromes dépressifs.
Enfin, les sachets hyperprotéiques qui partent du principe que l’énergie utilisée pour digérer les protéines est
supérieure à celle utilisée pour digérer les autres nutriments, et que donc celles-ci consomment plus de
calories qu’elles n’en fournissent. Pourquoi pas, sauf que l’organisme ne peut se satisfaire d’une telle diète à