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I- INTRODUCTION 
 
 La névralgie pudendale est un syndrome plus répandu que l’on pourrait croire. En effet, 
d’après Bensignor (1), elle représente environ 4% des motifs de consultation recensés dans les 
centres de la douleur. 
Le  terme  de  névralgie  pudendale  a  été  utilisé  pour  la  première  fois  par  G.  Zuelzer  (cité  par 
Turner(2)) en 1915. Mais ce n’est qu’en 1987 qu’une synthèse clinique s’appuyant sur des bases 
anatomiques  est  réalisée par  G.  Amarenco  et  son  équipe  (3).  Jusqu’à cette période,  la  prise  en 
charge des patients souffrant de ce type d’affection relevait plutôt du domaine de la psychiatrie. 
Depuis, les traitements médicaux, paramédicaux et chirurgicaux sont de plus en plus efficaces. 
Ce  syndrome  névralgique  est  dû  à  la  compression  du  nerf  pudendal  sur  son  trajet  qui  est 
particulièrement  sinueux. Il  est  décrit  deux  zones  où  le  tronc  nerveux  pudendal  est  susceptible 
d’être comprimé. Il s’agit de la pince ligamentaire composée des ligaments sacro-tubéral et sacro-
épineux  et du  canal d’Alcock  ou canal  pudendal, qui  est  un  dédoublement  du fascia  obturateur 
interne. 
Les  douleurs  provoquées  par  l’atteinte  de  ce  nerf  sont  très  souvent  déclenchées  par  la  station 
assise. Elles siègent au niveau de tout ou partie du périnée et sont comparées à des brûlures. Elles 
sont généralement d’évolution chronique et résistantes aux antalgiques habituels. Il n’existe pas 
d’anomalie  clinique objective  ni  d’anomalie  associée  à  l’imagerie,  cependant  les  symptômes 
peuvent varier. Face à la difficulté du diagnostic, une équipe pluridisciplinaire s’est réunie à Nantes 
et  a  définit  les  « critères  de  Nantes »  les  23  et  24  septembre  2006.  Cinq  critères  sont  alors 
considérés  indispensables pour  parler de  syndrome  canalaire du nerf  pudendal  ou  de  névralgie 
pudendale d’origine compressive (4) :  
1- douleur située dans le territoire du nerf pudendal 
2- douleur prédominant en position assise 
3- douleur ne réveillant pas la nuit 
4- absence de déficit sensitif objectif 
5- bloc diagnostic du nerf pudendal positif 
Lors  de  cette  réunion  sont  également  définis  des  critères  dits  « évocateurs »,  des  critères 
d’exclusion et des signes associés n’excluant pas le diagnostic. 
  Dans  les  deux  tiers  des  cas,  les  traitements  médicaux  et  paramédicaux  permettent  de 
soulager ou de guérir les patients (5). Cependant, dans les formes chroniques bien documentées, 
la  chirurgie  devient  la  solution  la  plus  adaptée.  Cette  chirurgie  décompressive  consiste  à 
sectionner la pince ligamentaire, à transposer le nerf pudendal en avant de l’épine sciatique puis à 
ouvrir  le  canal  d’Alcock.  La  réussite  de  cette  intervention  est  de  l’ordre  de  75%  (6)  et  les 
constatations  per-opératoires  montrent  que  dans  15%  des  cas (5),  le  nerf  n’était  pas  considéré 
comme  soumis  à  une  compression  nette.  De  plus,  il  s’avère  que  pour  une  partie  des  patients 
n’ayant pas répondu positivement à la chirurgie, des infiltrations au niveau du foramen sacré S3 
auraient un impact positif. 
 Partant de ces constats, ce travail consistera à investiguer d’éventuelles zones de conflit se 
situant  entre  l’émergence  des  racines  nerveuses  sacrées  constituant  le  nerf  pudendal  et 
l’extrémité proximale de ce tronc nerveux pudendal.