UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2011-2012 UNIVERSITE DE NANTES L’épine de Spix Par Albane MOREL LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. R. ROBERT Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : 1 Pr. O. ARMSTRONG Pr. O. BARON Pr. G. BERRUT Pr. C. BEAUVILLAIN Pr. D. CROCHET Pr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr E. FRAMPAS Dr A. HAMEL Dr O. HAMEL Pr. Y. HELOURY Pr A. KERSAINT-GILLY Pr. J. LE BORGNE Dr M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Pr. O. RODAT S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique UNIVERSITE DE NANTES FACULTE DE MEDECINE MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE, d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE 2011-2012 UNIVERSITE DE NANTES L’épine de Spix Par Albane MOREL LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES Président du jury : Pr. R. ROBERT Vice-Président : Pr. J.M. ROGEZ Enseignants : • • • • • • • • • • • • • • • • Laboratoire : 2 Pr. O. ARMSTRONG Pr. O. BARON Pr. G. BERRUT Pr. C. BEAUVILLAIN Pr. D. CROCHET Pr. H. DESAL Pr. B. DUPAS Dr E. FRAMPAS Dr A. HAMEL Dr O. HAMEL Pr. Y. HELOURY Pr A. KERSAINT-GILLY Pr. J. LE BORGNE Dr M.D. LECLAIR Pr. P.A. LEHUR Pr. O. RODAT S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique SOMMAIRE I- Introduction 5 II- Rappels anatomiques 6 II.1 : Vascularisation des dents chez le fœtus II.2 : Vascularisation des dents chez l’enfant II.3 : Vascularisation des dents chez l’adulte II.4 : Innervation de la mandibule II.5 : Rappels sur la croissance mandibulaire II.6 : Rappels ostéologiques III- Matériel et méthodes 13 III.1 Matériels III.2 Méthodes IV- Résultats 14 IV.1 : Dissections anatomiques IV.2 : Imagerie V- Discussion 22 V.1 : Biographie de Johann Baptist Spix V.2 : Définitions V.3 : Morphologie V.4 : Position V.4 : Anesthésie tronculaire V.6 : Alternatives V.7 : Rôles de l’épine de Spix 3 VI- Conclusion 30 VII- Références 31 REMERCIEMENTS A nos Professeurs d'Anatomie, Messieurs les Professeurs J.M. ROGEZ, R. ROBERT, O. ARMSTRONG, A.HAMEL, O.HAMEL, P.A LEHUR, O.BARON, D.CROCHET, MD. LECLAIR, B.DUPAS, C.BEAUVILLAIN, H.DESAL. Merci de nous avoir transmis avec enthousiasme vos connaissances au cours de ces années. A Mr. Le Professeur R.ROBERT, Qui a su nous donner goût à l’Anatomie depuis la PCEM1, grâce à son enthousiasme, ses mises en scène théâtrales pleines d’humour et sa passion. Merci également pour votre disponibilité et vos conseils. A Messieurs Y.BLIN et S.LAGIER, Pour leur soutien et leur humour légendaire qui m’ont permis de dépasser mes appréhensions. A Mr. Le Professeur S.KIMAKHE, En témoignage de ma reconnaissance. A mes camarades, Pour la bonne ambiance A ma famille et mes amis, Pour leur aide et leur soutien. 4 I ) INTRODUCTION La douleur est le motif principal de consultation en odontologie et sa prise en charge est devenu un devoir. L’échec le plus redouté par le praticien lors d’un soin est une absence d’analgésie ou une analgésie incomplète. En effet, la douleur est une source de stress pour le patient et peut devenir un obstacle au bon déroulement d’un soin. Contrairement à l’analgésie maxillaire, l’analgésie mandibulaire pose souvent problème (densité osseuse élevée, variations anatomiques du nerf alvéolaire inférieur…). Selon certains auteurs, 10 à 30% des analgésies mandibulaires seraient inefficaces. L’épine de Spix, ou lingula mandibulae est une saillie osseuse à la face interne de la branche montante de la mandibule. Elle recouvre en partie l’orifice du canal mandibulaire où pénètrent le nerf et l’artère alvéolaire inférieure. L’analgésie du nerf alvéolaire inférieur à l’épine de Spix, ou tronculaire, est utilisée fréquemment en odontologie car elle permet l’ analgésie d’une hémi-arcade mandibulaire et permet ainsi la réalisation d’actes longs et douloureux. Le but de cette étude est d’appréhender la forme, la position et l’intérêt de l’épine de Spix à travers une étude radiologique et anatomique. Enfin, nous détaillerons la technique de l’anesthésie tronculaire. 5 II ) RAPPELS ANATOMIQUES II .1 : Vascularisation des dents chez le fœtus Jusqu'à la naissance, elle est assurée par deux artères, l'artère dentaire inférieure et l'artère mentonnière. On sait que, chez l'adulte, l'artère dentaire se bifurque au niveau de la première prémolaire en deux branches terminales : l'artère incisive, qui se rend aux dents antérieures et l'artère mentonnière qui, sortant de la mandibule par le trou mentonnier, va irriguer la peau du menton en s'anastomosant avec la sous-mentale, branche de la faciale. Or, chez le fœtus, il n'en est pas de même : l'artère dentaire est presque complètement épuisée sous la première molaire de lait; quant à l'artère mentonnière, ce n'est pas une branche de la dentaire, mais de la sousmentale. Elle doit donc être décrite comme ayant un trajet afférent par rapport au trou mentonnier dans lequel elle pénètre et non par lequel elle sort. II. 2 : Vascularisation des dents chez l’enfant Ce qui distingue l'enfant du foetus, c'est d'abord l'accroissement progressif du territoire de l'artère dentaire inférieure, En même temps, il y a diminution du territoire de l'artère mentonnière et apparition d'une troisième artère, venue de la sublinguale. L'artère dentaire inférieure donne, au-dessous de l'épine de Spix, une première collatérale, assez grosse, qui se rend à la partie postérieure du follicule de la molaire de six ans, en passant par le canal mandibulaire de Robinson. L'artère mentonnière a bien diminué de volume ; au moment où elle pénètre dans le trou mentonnier, son calibre est à peine supérieur à celui qu'a la dentaire au-dessous de la première molaire de lait II.3 : Vascularisation des dents chez l’adulte Chez l'adulte, le territoire de l'artère dentaire inférieure s'est étendu à toutes les dents, jusques et compris l'incisive médiane. L'artère mentonnière est devenue une branche de la dentaire et, par conséquent, ne joue plus aucun rôle dans la vascularisation des dents. Cette sorte de bascule qu'a subie cette artère qui, d'afférente par rapport à la mandibule, est maintenant efférente, a du se produire peu après la troisième année. Toujours est-il que, chez l'adulte, l'artère mentonnière, aussi bien que l'artère incisive, sont des branches directes de l'artère dentaire. 6 II.4 : Innervation de la mandibule. II.4.1 : Nerf trijumeau 1 : ganglion de Gasser 2 : nerf ophtalmique (V1) 3 : nerf maxillaire (V2) s’échappant par le trou rond 4 : nerf mandibulaire (V3) s’échappant par le trou ovale 5 : nerf lingual 6 : nerf alvéolaire inférieur 7 : nerf alvéolaire supéropostérieur 8 : nerf infra-orbitaire pénétrant le canal infra-orbitaire. Branches trigéminales (d’après Réalités Cliniques) Le trijumeau (5ème paire des nerfs crâniens) se divise en 3 branches : - Le nerf ophtalmique - Le nerf maxillaire supérieur - Le nerf maxillaire inférieur (ou nerf mandibulaire). Le nerf mandibulaire se divise en sept branches terminales, regroupées en 2 troncs ; l’un antéro externe, l’autre postéro-interne. Le tronc antéro-externe : Il donne, d’arrière en avant, trois branches : - Le nerf temporo-massétérin - Le nerf temporal moyen - Le nerf temporo-buccal Le tronc postéro-interne : Il donne quatre branches : - Une branche interne pour le muscle ptérygoïdien médial - Le nerf auriculo-temporal - Le nerf lingual - Le nerf alvéolaire inférieur, plus gros rameau de division du nerf mandibulaire. 7 II.4.2 : Nerf alvéolaire inférieur 1 : nerf alvéolaire inférieur cheminant au coeur de l’os spongieux. 2 : émergence du nerf mentonnier au niveau prémolaire se distribuant à la muqueuse et à la peau de la région labio-mentonnière. 3 : nerf incisif allant en direction de la symphyse et émettant plusieurs branches se distribuant à la canine et aux incisives. Nerf alvéolaire inférieur (d’après Réalités Cliniques) Origine : il naît du tronc postéro-interne, immédiatement en avant du nerf lingual 4 à 5 mm au dessus du tronc ovale. Trajet : Il réalise une courbe à concavité antéro-supérieure. On peut distinguer 3 segments : - Le segment postérieur, oblique en bas et en avant dans la branche montante - Le segment moyen dans le corps, tendant vers l’horizontal. - Le segment antérieur (1 cm environ) recourbé vers le haut, le dehors et l’avant et qui se termine au foramen mentonnier. Rapports dans la région infra-temporale : Situé entre l’aponévrose inter-ptérygoïdienne et le muscle ptérygoïdien interne en dedans ; le muscle ptérygoïdien externe et la face interne de la branche montante de la mandibule en dehors. Aux 2/3 de son trajet environ, le nerf alvéolaire inférieur est rejoint par l’artère alvéolaire inférieur (branche de division de l’artère maxillaire interne) qui chemine le long du nerf alvéolaire inférieur, en arrière et en dehors de celui-ci. Rapports au niveau de l’épine de Spix : l’orifice d’entrée du canal dentaire inférieur se situe schématiquement à l’intersection des deux bissectrices imaginaire tracées à la face interne de la branche montante. Le point obtenu est l’axe de rotation de la mandibule. Cet orifice est limité en avant par l’épine de Spix. En arrière on peut parfois une autre saillie plus petite, l’anti-lingula. La base de ces deux reliefs voit l'insertion des deux faisceaux antérieur et postérieur du ligament sphéno-rnandibulaire (Rouvière et Delmas, 2002 ; Gaspard, 1978) Le canal dentaire inférieur parcourt la mandibule depuis la face interne de la branche montante jusqu’à la face externe de son corps au niveau du trou mentonnier. Rapports au foramen mentonnier : le nerf mentonnier émerge du trou mentonnier et forme une des deux branches de terminaison du nerf alvéolaire inférieur. 8 Variations anatomiques du nerf : Dans les 2/3 des cas, il chemine dans le canal avec les vaisseaux alvéolaires inférieurs dans le canal jusqu’au trou mentonnier. Il se divise en deux branches terminales : le nerf mentonnier et le nerf incisif. Le nerf mentonnier traverse le trou mentonnier et donne de nombreux rameaux terminaux qui innervent la muqueuse de la lèvre inférieure, la peau de la lèvre inférieure et du menton. Le nerf incisif se porte en avant, et donne des rameaux à la canine, aux incisives et à la gencive. Mais auparavant le nerf alvéolaire inferieur a déjà fourni plusieurs collatérales : - Un rameau anastomotiques inconstant pour le nerf lingual - Un nerf mylo-hyoïdien le long de la gouttière mylo-hyoïdienne en bas et en avant, pour le muscle mylo-hyoïdien et le ventre antérieur du digastrique. - Des rameaux dentaires qui naissent dans le canal et destinés aux molaires, prémolaires et à la gencive. Dans 1/3 des cas, le nerf se divise dès son entrée en deux branches terminales, le nerf mentonnier et le nerf dental. Celui-ci donne tous les nerfs dentaires. Dans ce cas, il n’y a pas de nerf incisif propre. Branches terminales : Le nerf dentaire inférieur chemine dans le canal dentaire depuis le foramen mandibulaire jusqu’au foramen mentonnier d’où émerge le nerf mentonnier. Celui-ci est sensitif pour la lèvre inférieure, la peau et la muqueuse. La 2ème branche de division du nerf alvéolaire est le nerf incisif qui va innerver la région incisivo-canine. Territoire d’innervation : Le nerf alvéolaire inférieur innerve les dents mandibulaires depuis la dernière molaire jusqu’au foramen mentonnier, en regard de la 1ème prémolaire. Il ne prend pas en charge la totalité de la muqueuse vestibulaire ni de la muqueuse linguale. Il faut donc penser à faire des rappels linguaux et vestibulaires du nerf buccal et du nerf lingual lors d’une alvéolectomie par exemple. II.5 : Croissance mandibulaire A gauche mandibule d’une enfant de 3 ans, à droite mandibule d’un enfant de 7 ans. Pointillés verts : plan d’occlusion, pointillés bleus parallèle au plan d’occlusion, pointillés rouges : inclinaison postéro-inférieure de l’aiguille. 9 Mandibule d’un enfant de 3 ans : noter la position basse du foramen mandibulaire par rapport au plan d’occlusion. Mandibule d’un enfant de 7 ans : noter la progression du foramen mandibulaire dans le sens vertical: le plan d’occlusion et la parallèle au plan d’occlusion passant par le foramen mandibulaire sont superposés . Chez l’enfant la position de l’épine de Spix et du foramen mandibulaire ne varie pas dans le sens antéro-postérieur. Dans le sens vertical, l’épine de Spix se trouve sous le plan d’occlusion jusqu’à 5 ans puis au-dessus à partir de 7-8 ans. Rôle du ligament sphéno-mandibulaire dans la croissance mandibulaire : selon J. Delaire, nous ne pouvons considérer ce ligament simplement comme " un ligament accessoire de l'ATM ". C’est le principal responsable de la croissance postérieure du corps mandibulaire. La mise sous tension des ligaments sacro-iliaques unis au périoste serait l'agent principal de leur croissance. Par analogie, la mise sous tension des ligaments sphéno-mandibulaires, consécutive à la propulsion et à l'abaissement du corps mandibulaire serait, de même, la véritable responsable de la croissance postérieure du corps mandibulaire. II.6 : Rappels ostéologiques Impair et symétrique, il constitue à. lui seul le squelette du tiers inférieur de la face. Il comprend trois parties : le corps, supportant l'arcade dentaire inférieure, et les deux branches montantes a) Le corps de la mandibule est en forme de fer à cheval, à face antérieure convexe et à face postérieure concave. Son bord supérieur est constitué par le bord alvéolaire où s'implantent les dents; le bord inférieur, arrondi et épais, ou bord basilaire, est constitué en grande partie de tissu osseux compact, conférant à l'os sa solidité. La face antérieure est caractérisée par l'éminence mentonnière. A mi-distance des deux bords de l'os, se situe le trou mentonnier. Cet orifice de 2 à. 3 mm de diamètre est orienté légèrement en arrière et en haut. La disparition progressive de l’os alvéolaire, avec l'édentement et l'âge, le rapproche du bord supérieur. La face postérieure, interne ou buccale, est légèrement inclinée en bas sur la ligne médiane. Partant des apophyses geni supérieures et se dirigeant en haut et en arrière, la ligne mylo-hyoïdienne va se confondre avec le bord antérieur de la branche montante. 10 Muscle temporal Muscle constricteur du pharynx Condyle Muscle ptérygoïdien latéral Epine de Spix Foramen mandibulaire Apophyse géni Muscle mylo-hyoïdien Muscle ptérygoïdien médial Muscle digastrique Gonion Schéma d’une mandibule (vue médiale droite) Crânial Antérieur Processus coronoïde col Incisure mandibulaire Muscle temporal Muscle masséter Symphyse mentonnière Muscle mentonnier Muscle buccinateur Foramen mentonnier Crânial Postérieur Vue latérale droite d’une mandibule b) Les branches montantes, droite et gauche, de forme rectangulaire, légèrement dirigées en arrière. Aplaties transversalement, elles offrent une face externe, une face interne et quatre bords (antérieur, postérieur, inférieur et supérieur). La face interne : presque en son centre se situe l'orifice d'entrée du canal dentaire inférieur, limité en avant par une saillie triangulaire aiguë, l'épine de Spix donnant insertion au ligament sphéno-mandibulaire. Le canal dentaire inférieur n’est pas le seul présent dans la mandibule : - Le canal se Serres, qui disparaît vers 8-9 ans. 11 Dans la mandibule, la direction du canal de Serres est d'abord celle du canal dentaire audessous duquel il est placé, puis il décrit une légère courbe à concavité externe et débouche au dehors par un orifice situé entre la symphyse et l'orifice mentonnier Le calibre du canal de Serres va en décroissant d'arrière en avant - Le canal de Robinson, de l’épine de Spix à la racine de la dernière molaire. Canal dentaire supérieur Canal dentaire inférieur 12 III) MATERIELS ET METHODES III . 1 : Matériel - Manches de bistouri, lame 15 et 30 Ciseaux droits mousses, pointus Pinces à préhension Ciseaux courbes Pinces à disséquer sans griffes Micromoteur et fraises à os Décolleur III.2 : Méthode Deux dissections anatomiques ont été réalisées sur un sujet formolé masculin, la tête étant séparée du corps dans un plan sagittal médian Pour la 1ère dissection, un lambeau cutané a été réalisé puis récliné sur le profil gauche ; allant du bord antérieur du conduit auditif externe au bord antérieur de la région nasale ; et dans une direction verticale selon une droite allant de l’angle interne de l’œil à la région sub mentale, le long des commissures labiales. Le tracé de l’incision inférieure suivait le bord inférieur de la branche horizontale mandibulaire. Pour la 2ème dissection, une coupe sagittale a été réalisée permettant un abord interne. Crânial Postérieur Schéma des incisions (vue latérale droite) 13 IV) RESULTATS IV.1 : Dissections anatomiques Etude de la région superficielle : Après résection du lambeau cutané, nous avons avons disséquer la région superficielle des muscles peauciers de la face ainsi que la parotide . Crânial Antérieur Plan superficiel de la face Muscle orbiculaire de l’oeil Muscle grand zygomatique Muscle orbiculaire de la bouche Muscle risorius Muscle platysma Glande parotide 14 La peau de la face est épaisse, souple et mobile, sauf dans la région oribitaire où elle est fine. Elle est unie aux os et muscles sous-jacents par un tissu conjonctif lâche. Les muscles faciaux sont des muscles cutanés pairs, à l’exception du muscle orbiculaire de la bouche. Ils sont tous innervés par le nerf facial. Ils permettent l’expression des mimiques de la face. On distingue les muscles élévateurs et les muscles abaisseurs. Le platysma est un muscle large quadrilatère et mince. Il naît sur la peau des régions deltoïdienne, acromiale et claviculaire. Il se fixe sur le bord inférieur du corps de la mandibule ; la peau de la commissure des lèvres et la partie inférieure de la joue. Il soulève et tend faiblement la peau du cou ; il abaisse et étire la commissure des lèvres et permet l’expression de la frayeur. Etude de la région génienne : Les joues constituent les parois latérales de la bouche. Elles répondent en profondeur au muscle buccinateur. Ses limites sont : - En avant : sillon naso-labial - En arrière : bord antérieur du muscle masséter - En haut le bord inférieur de l’orbite - En bas : bord inférieur de la mandibule. Il est constitué de dehors en dedans de la peau (richement vascularisée), et d’un plan musculaire formé de 2 couches de muscles : en profondeur le muscle buccinateur et en superficie les muscles peauciers. On distingue 3 zones topographiques dans le plan superficiel : 15 - La zone supérieur avec : le muscle releveur naso-labial le muscle releveur de la lèvre supérieure le muscle releveur de l’angle les muscles petit et grand zygomatique. - La zone moyenne avec le muscle risorius, qui recouvre le muscle buccinateur La zone inférieure contenant : Le muscle abaisseur de l’angle de la bouche Le muscle abaisseur de la lèvre inférieure Le muscle mentonnier. Crânial Antérieur Région parotido-massétérine gauche Artère faciale Conduit parotidien Muscle masséter Muscle buccinateur Veine faciale Foramen mentonnier Glande sublinguale Etude de la région parotidienne : Elle est prismatique et triangulaire. - Sa paroi antérieure est constituée de la branche de la mandibule , des muscles masséter et ptérygoïdien médial. - Sa paroi postéro-médiale est formée par le diaphragme stylien et le muscle sterno-cléido-mastoïdiein. 16 - Sa paroi latérale est limité par le plan cutané. Elle contient la glande parotide, l’artère carotide externe, la veine rétromandibulaire et le nerf facial (VII). Elle communique en avant avec la région paratonsillaire et en bas, la région submandibulaire. L’artère faciale a été sectionnée sur cette dissection. La dissection a permis de mettre en évidence l’émergence du nerf mentonnier et du nerf incisif par le trou mentonnier ainsi que la glande sub-mandibulaire. Vue latérale gauche. Crânial Antérieur Arcade zygomatique Artère angulaire Conduit parotidien Division du nerf mentonnier 17 Muscle buccinateur Foramen mentonnier Ventre antérieur du digastrique Le muscle masséter a été réséqué afin de visualiser la branche montante mandibulaire et l’arcade zygomatique. A l’aide d’un micromoteur et de fraises à os, une fenêtre osseuse a été découpée dans la mandibule afin de visualiser l’artère et le nerf alvéolaire inférieur. Vue latérale gauche Crânial Antérieur Foramen mandibulaire Nerf et artère alvéolaire inférieure Emergence du nerf mentonnier Rameaux dentaires du nerf alvéolaire inférieur Conduit de la glande submandibulaire Le nerf alvéolaire inférieur fournit des rameaux sensitifs aux racines des molaires et des prémolaires avant sa division en nerf incisif et nerf mentonnier. Il est situé dans un capuchon muqueux . Une fenêtre osseuse a été conservée pour mettre en évidence le trajet intra osseux du nerf et de l’artère alvéolaire inférieur avant l’émergence au foramen mentonnier. 18 Après réalisation de la coupe sagittale, la langue a été réséquée après la coupe sagittale afin de visualiser la face interne de la mandibule. Crânial Vue médiale droite Médial Cornet nasal moyen sinus sphénoïdal Méat nasal moyen Muscle ptérygoïdien médial Cornet nasal inférieur Muscle ptérygoïdien latéral Foramen grand palatin et artère grande palatine Une 2ème dissection par abord interne aurait permis de mettre en évidence les insertions du ligament sphéno-mandibulaire ainsi que les différents éléments nerveux et vasculaires de la région ptérygo-maxillaire. 19 IV.2 : Radiologie Radiographie panoramique Radiographie panoramique pré-germectomie (patiente de 14 ans) Les flèches signalent la position de l’épine de Spix. L’imagerie dento-maxillaire est un outil primordial en odontologie. Elle permet d’une part l’établissement du diagnostic en association avec les données cliniques, et d’autre part elle participe à l’orientation diagnostic. Les techniques d’imagerie conventionnelles ne suffisent pas parfois en raison du manque de précisions lié aux superpositions. 20 Une nouvelle technique à faisceau conique utilisant les rayons X dCBCT dite « cone beam » (Dental Cone Beam Computed Tomography) permet l’obtention d’une image volumétrique de l’objet radiographié. Cette technique fait appel au principe de la tomographie volumétrique. Elle présente 2 avantages majeurs : le caractère volumique de l’information permettant un traitement tridimensionnel aisé et une dosimétrie relativement faible contre le CT-scan conventionnel (dose délivrée entre 48 – 1073 µSv contre 534 - 2100 µSv pour un CTscan conventionnel). La différence fondamentale entre le dCBCT et le scanner classique réside en ce qu’il ne fonctionne plus avec un faisceau mince frappant un système détecteur linéaire (1D) mais avec un faisceau conique frappant un détecteur plan (2D). Exemple d'une reconstitution 3D avec la technique dCBCT 21 V ) DISCUSSION V. 1 : Biographie de Johann Baptist Spix. L’épine de Spix a été décrite à l’origine par Johann Baptist Spix. Il s’agit d’un zoologiste et explorateur allemand, né le 9 février 1781 en Bavière et mort le 15 mai 1826 à Munich. C'est en 1815 que von Spix décrit la lingula, petite projection osseuse en forme de langue qui couvre le foramen mandibulaire et qui gardera son nom, l'épine de Spix ou Spix ossicle. V.2 : Definitions L’analyse de la littérature standard révèle que l’épine de Spix aurait une forme de langue comme l’a initiallement décrite Johann Baptist Spix. C’est ainsi qu’on l’appelle aussi bien lingula mandibulaire qu’épine de Spix (en référence au zoologiste). Cependant, nous verrons qu’il existe plusieurs formes d’épine de Spix. V.3 : Morphologie de l’épine de Spix : Dans une étude publiée en 2000 et réalisée sur 165 mandibules (131 hommes and 34 femmes d’origine indienne), Tuli et al ont proposés une classification basée uniquement sur la forme de l’épine de Spix, et non sur son degré de développement : - Type 1 : triangulaire avec une base large et une extrémité pointue ou arrondie (68,5%) - Type 2 : tronquée, à extrémité quadrangulaire (15,8%) - Type 3 : nodulaire, n’émergeant pas du ramus sauf à son apex, nodulaire (10,9%) - Type 4 : assimilée, complétement incorporée dans le ramus (4,8%) Unilatérale type forme bilatéral droit 1 triangulaire 220 1 2 tronquée 46 5 3 nodulaire 34 4 assimilée 14 2 Distribution de l’épine de Spix sur des mandibules adultes (330 côtés). 22 Gauche 52 1 2 - Photos de 2 mandibules avec une Epine de Spix de type 1 (triangulaire), d’après Tuli. Photos de 2 mandibules avec épine de spix de type 3 (nodulaire), d’après Tuli. Type 2 tronquée 23 Type 4 assimilée Hommes Triangulaire Tronquée Nodulaire Assimilée Total Femmes Bilatérale Unilatéral Bilatéral Unilatéral 172 40 24 12 248 6 6 1 1 14 48 6 10 2 66 1 1 2 Distribution de l’épine de Spix chez les hommes et les femmes, bilatérales ou unilatérales (selon Tuli et al). V .4 : Position de l’épine de Spix Auteurs Périer (1955) Dépreux (1958) Balogh et Csiba (1966) Libersa et al (1975) Carré (1978) Position horizontale 11 -12 mm de la crête temporale 2/3 postérieurs du ramus milieu du ramus dans 1/3 des cas 12 ,8 mm du bord antérieur 23 mm du bord antérieur 27 mm du bord postérieur 51,3% de la largeur antéropostérieure Position verticale Union 1/3 supérieur et 2/3 inférieurs 65,4% de la hauteur inféropostérieure Environ 30 mm du bord inférieur Résumé des différents travaux portant sur la situation de l’épine de Spix au sein du ramus mandibulaire (d’après Rémi Curien) L'épine de Spix se situe selon 2 auteurs (Périer, 1955 et Depreux, 1958) à environ 12 mm du bord antérieur. Le résultat de Balogh et Csiba (1966) semble plus probable: l'épine de Spix se situe à environ 25 mm du bord antérieur. Elle se situe verticalement à l'union du tiers supérieur et des deux tiers inférieurs du ramus, les travaux de Depreux (1958) et Libersa et al (1975) concordant à La situation verticale de l'épine de Spix par rapport au plan d'occlusion varie considérablement selon les auteurs et est soit plus haute, soit plus basse que celle décrite classiquement pour la pratique de l'anesthésie loco-régionale à l'épine de Spix (1 cm). L'épine de Spix se situe selon les auteurs entre 2 et 17 mm au-dessus du plan d'occlusion. L’épine de Spix serait en position plus haute chez un homme (3 à 4 mm) par rapport aux femmes (2 à 3 mm). Les patients avec un morphotype brachyfacial auraient une épine de Spix plus postérieure. Ces informations peuvent expliquer certains échecs lors de l’anesthésie tronculaire. Il serait intéressant d’adapter la technique au sexe du patient et à sa typologie faciale. 24 V.5: Anesthésie tronculaire De nombreuses méthodes ont été décrites dans la bibliographie pour l’analgésie à l’épine de Spix. Celle décrite dans ce mémoire est celle décrite par Jorgensen, dite « à l’épine de Spix » et qui est enseignée à la Faculté de Chirurgie Dentaire de Nantes. 1) Processus coronoïde 2) Crête temporale de la branche mandibulaire 3) Epine de Spix Repère anatomique (D’après Gaudy, Arreto) V.5.1 Repères Il existe deux types de repères: A) Repères muqueux Le patient ayant la bouche grande ouverte, la palpation détermine un triangle isocèle dont les côtés, identifiables, sont constitués: - En dehors, par la muqueuse recouvrant la saillie du bord antérieur de la branche mandibulaire, - En dedans, par la muqueuse recouvrant le bord antérieur du muscle ptérygoïdien médial, - Et en haut, la base de ce triangle est le fond du vestibule maxillaire. La pénétration de l’aiguille se fait juste en-dessous de la base. B) Repères ostéo-musculaires Ils forment un triangle constitué : - En dehors du bord antérieur de la branche mandibulaire et de la portion orbitaire du muscle temporal. - En dedans du muscle ptérygoïdien médial - En haut du muscle ptérygoïdien latéral sous lequel s’effectue la pénétration de l’aiguille. C’est à cet endroit que la muqueuse est la plus dépressible. 25 Triangle ostéo muqueux dans lequel doit se faire l’injection(D’après Gaudy, Arreto) 1 Muscle ptérygoïdien médial 2 Bord antérieur de la mandibule et portion orbitaire du muscle temporal 3 Muscle ptérygoïdien latéral V.5.2 : Technique chez l’adulte La main gauche pour un droitier et la main droite pour un gaucher sert à prendre les repères anatomiques nécessaires pour la réalisation de cette anesthésie.Le praticien est toujours devant et face à son patient (7 heures).Pour une anesthésie tronculaire droite, le pouce est endobuccal, contre le bord antérieur de la branche montante de la mandibule. Vue clinique d’une infiltration à l’épine de Spix. En exobuccal, on place l’index au niveau de l’échancrure sigmoïde, le majeur contre le bord postérieur de la branche montante, l’annulaire ou l’auriculaire contre le rebord basilaire. Lorsque la bouche est largement ouverte, on remarque que la muqueuse présente une dépression triangulaire . L’aiguille pénètre, à au moins un centimètre au dessus de la table occlusale mandibulaire, en ras et en dehors du ligament ptérygo-mandibulaire Le corps de la seringue se place en regard de la 1ère et/ou de la 2ème prémolaire controlatérale. Une fois le contact osseux établi le praticien effectue un retrait de 1 à 2 mm, puis réalise une aspiration pour vérifier qu’il n’y a pas effraction d’un vaisseau sanguin. Chez l’édenté, la technique sera rigoureusement identique. 26 La typologie faciale des patients permet de préjuger de l’angulation de la branche montante et de déterminer la meilleure angulation à donner à l’aiguille pour que cette dernière contourne le relief de l’épine de Spix sans pour autant trop s’en éloigner. Orientation de l’aiguille chez un patient dolichofacial. Le patient dolichofacial a une branche montante qui forme un angle ouvert et qui est dirigée vers l’extérieur. La seringue devra donc se placer au niveau des molaires controlatérales pour éviter une injection trop interne et à distance du foramen mandibulaire. Orientation de l’aiguille chez le patient brachyfacial. Le patient brachyfacial a une branche montante qui forme un angle fermé avec le plan sagittal. La seringue se placera donc à hauteur de l’incisive latérale controlatérale pour que l’aiguille ne bute pas sur l’épine de Spix. Il faut donc s’adapter car les techniques décrites par les auteurs concernent les patients mésiofaciaux pour lesquels la seringue est placée au niveau des prémolaires controlatérales. V.5.3: Technique chez l’enfant Jusqu’à l’âge de 4 ans l’injection para-apicale est adaptée à l’ensemble de nos pratiques avec une injection complémentaire sur le versant lingual, si nécessaire. Après 4 ans,l’imperméabilité de la corticale aux anesthésiques dans les secteurs molaires, due à sa densité structurelle et à son épaisseur importante, rend inefficace l’injection para-apicale. L’infiltration régionale au foramen mandibulaire est alors indiquée pour les soins des 2èmes molaires temporaires et des molaires permanentes. 27 L’aiguille sera orientée en bas et en arrière, en plaçant le corps de la seringue vers les molaires mandibulaires controlatérales. V.5.4 Matériel On utilise une seringue à cartouche munie d’un système d’auto-aspiration. Elle doit avoir pour caractéristique principale de ne pas se courber lors de la traversée des tissus jusqu’à l’épine de spix. Une aiguille fine peut déchirer plus facilement un vaisseau ou y pénétrer alors qu’une aiguille d’un diamètre externe de 50 à 60/100e, ayant un diamètre supérieur à la plupart des vaisseaux de cette région, ne fera que glisser sur eux. Exemple de seringue auto-aspirante : système Anthoject (D’après Gaudy, Arreto) V.5.5 Avantages C’est une technique fiable pour un opérateur entraîné (plus de 90% de succès pour certains auteurs), peu traumatique et qui donne en une à deux minutes une analgésie de toute l’hémi-arcade dentaire avec une dose inférieure ou de l’ordre d’une seule cartouche de 1,8 ml. Le site d’infiltration de trouve à distance du site d’inflammation. Latence Effort de pénétration et d’injection Risque d’injection septique Durée moyenne Engourdissement des tissus mous Risque d’ inflammation ou de nécrose Difficultés opératoires Tronculaire 10 min Non Non 2à3H Oui Non oui Principales caractéristiques de la tronculaire V.5.6 Incidents et échec • Le patient décrit une analgésie de la joue sans signe de Vincent. L’hypothèse probable est une analgésie du nerf buccal. Le point de pénétration est trop antérieur, l’infiltration du muscle temporal a réalisé un bloc du nerf buccal. Cette situation est fréquente quand la difficulté est accrue par un gros volume de la langue ou de la joue. 28 • Le patient décrit une analgésie de la langue sans signe de Vincent L’hypothèse probable est une analgésie du nerf lingual. L’infiltration trop basse a réalisé un bloc du nerf lingual et le ligament sphénomandibulaire isole le nerf alvéolaire inférieur de la solution. Cet échec est fréquent lors de l’utilisation d’une aiguille courte qui contraint l’opérateur à injecter très en dessous de la tubérosité et des dents maxillaires. La position du patient peut être également mise en cause car si le patient est allongé, les repères de l’opérateur sont perturbés, entraînant ainsi une infiltration trop basse. • Le patient ne ressent pratiquement aucun effet analgésique. L’ infiltration du muscle ptérygoïdien médial en est surement la cause. L’aiguille orientée trop parallèlement au plan sagittal reste prisonnière de l’aponévrose buccinatrice au contact du ptérygoïdien. La recherche du contact osseux avec une branche mandibulaire très ouverte peut également conduire au même type d’échec. • Le patient décrit des troubles faciaux. Cela est du à une analgésie des branches musculaires du nerf facial. L’aiguille poussée trop en arrière infiltre le prolongement antéromédial de la glande parotide dans la région de la boutonnière rétrocondylienne. Ce type d’incident est rencontré quand l’opérateur débutant recherche le contact osseux et oriente mal son aiguille en restant parallèle à la branche mandibulaire. V.5.7 Contre –indications : L’hémophilie, la maladie de Willebrand, la prise de traitements anticoagulants oraux ou d’anti-vitamines K (antiagrégants plaquettaires) contre indiquent la réalisation d’une tronculaire à l’épine de Spix en raison du risque hémorragique. V.6 : Alternatives Des alternatives de la technique de Jorgensen existent, comme l’analgésie au foramen mentonnier, la technique de Gow Gates ou d’Akinosi (en cas de trismus). V.7 : Rôles de l’épine de Spix La signification de l'épine de Spix est encore à l'heure actuelle mal connue. Le ligament sphéno mandibulaire serait en effet un des éléments clés de la dimension verticale d'occlusion postérieure (Clauzade et Darraillans,1992). L’épine de Spix serait le centre de rotation du condyle lors de l’ouverture buccale . Les ligaments accessoires de l’ATM servent notamment à réduite la tension exercée par les muscles. Le ligament sphéno mandibulaire aurait parallèlement pour rôle de limiter les mouvements latéraux de la mandibule. Selon Caix (1971), l'épine de Spix est le point géométrique qui se déplace le moins au cours des mouvements de la mandibule. D’après Château (1993), l'épine de Spix, est par excellence un tissu-cible de remodelage et d'adaptation. 29 VI) CONCLUSION Contrairement à ce qui est enseignée pour l’analgésie tronculaire, l’épine de Spix se situerait entre 2 et 17 mm au-dessus du plan d’occlusion. De nombreuses études démontrent également l’existence de différentes formes d’épines entre les individus, voir au sein d’un même individu. Nous avons également démontré que certains paramètres ne sont souvent pas pris en compte lors de la réalisation d’une anesthésie tronculaire comme la typologie faciale, le sexe ou l’âge du patient. Ces critères nécessitent cependant une adaptation de la technique d’analgésie et pourraient expliquer certains échecs ;bien qu’ une bonne connaissance des repères anatomiques et ostéologiques soient la base d’une analgésie réussie. 30 VII) REFERENCES 1. Vallois H, Bennejeant Ch. Le développement du canal dentaire inférieur et la vascularisation des dents de la mâchoire inférieure aux différents âges. Bulletins et Mémoires de la Société d'anthropologie de Paris, VI° Série, tome 4 fascicule 5, 1913. pp. 568-584. 2. Pons J, Ginestet G, Palfer-Sollier M, Frézières H. 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MATERIELS ET METHODES Deux dissections sur un sujet formolé ont été réalisées. La première consistait en un abord externe de la mandibule.Une coupe sagittale a ensuite été réalisée. La seconde consistait en un abord interne de la mandibule et de la région infra-temporale. RESULTATS Les dissections ont permis de mettre en évidence le trajet intra-osseux du nerf alvéolaire inférieur avant son émergence au foramen mentonnier en nerf incisif et en nerf mentonnier. CONCLUSION Pour la réussite de l’analgésie il faut prendre en compte la position de l’épine de Spix et ses variations au cours du temps. La typologie faciale et les variations anatomiques du nerf alvéolaire inférieur sont également des éléments importants à prendre en compte. D’autres méthodes d’analgésies locorégionales existent. MOTS CLES Epine de Spix, nerf alvéolaire inférieur, foramen mandibulaire, anesthésie tronculaire. 33