59, AVENUE DU GÉNÉRAL DE GAULLE 93170 BAGNOLET — MÉTRO GALLIÉNI
TARIFS 13/10— RÉSERVATIONS 01 43 62 71 20 — [email protected] — WWW.LECHANGEUR.ORG
THÉÂTRE - MUSIQUE - CRÉATION
TAHOE
DE FRÉDÉRIC VOSSIER
MISE EN SCÈNE SÉBASTIEN DERREY
DU 9 AU 21 DECEMBRE 2013
du lundi au samedi 20h30 – dimanche 17h - relâches les mercredis 11, 18 et mardi 17 décembre
les 16 et19 décembre présentation du diptyque MANNEKIJN 18h30 suivi de TAHOE 20h30
LE NOUVEAU THÉATRE DE MONTREUIL S’ASSOCIE AUX REPRÉSENTATIONS DE TAHOE
EN L’INTÉGRANT Á SON PARCOURS DE THÉÂTRE MUSICAL
Contacts Presse
Pour Le Nouveau Théâtre de Montreuil Désirée Faraon 06 18 51 30 78 [email protected]
Pour Le Théâtre L’Echangeur Claire Amchin/L’autre Bureau 06 80 18 63 23 [email protected]
TAHOE
Texte Frédéric Vossier
Compagnie migratori K. merado
Mise en scène Sébastien Derrey
Jeu Frédéric Gustaedt (Freddy)
Catherine Jabot (Kath)
Nathalie Pivain (Nath)
Lumière Coralie Pacreau
Scénographie Sallahdyn Khatir
Son Isabelle Surel
Costumes Elise Garraud
Administration Silvia Mammano
Diffusion Sébastien Lepotvin
Production migratori K merado.. Co-production le Studio-Théâtre de Vitry. Avec l'aide à la production d'ARCADI -
établissement culturel d'île-de-France,du Ministère de la Culture et de la Communication / DRAC île-de-Franc e et de
l’ADAMI. Avec le soutien du CentQuatre / Paris (accueil en résidence), de Théâtre Ouvert, des Ateliers contemporains-
Claude Régy et de selectronlibre /Paris. Coréalisation et résidence L’Echangeur -Cie Public Chéri
Tahoe et Mannekjin bénéficieront du soutien de la Charte de diffusion interrégionale signée par l’Onda, Arcadi, l’OARA,
l’ODIA Normandie et Réseau en scène – Languedoc-Roussillon pour la saison 2014-15 “
Tahoe est en cours de publication aux Editions les Solitaires Intempestifs.
TAHOE est la deuxième partie d’un diptyque avec MANNEKIJN, pièce que nous avons créée en janvier 2012 et
reprise en octobre 2012 à L’Echangeur, à Bagnolet puis en février 2013 à Anis-Gras, Arcueil.
Au fin fond d'une immense Villa perdue dans les bois, située au bord d'un lac, vit un couple étrange. Lui,
Freddy, est sûrement un grand chanteur de rock et elle, Nath, sa dernière fiancée. Ils vivent au jour le jour
un amour fragile et incertain, perturbé par des coups de téléphone obscurs, des larmes, des attentes et
des angoisses nocturnes. Heureusement, la fiancée accueille dans ces hauts lieux repliés celle qu'elle
considère être comme sa meilleure amie. C'est Kath. Á vrai dire, sa présence ne semble rien arranger à la
situation. La dérive et le trouble continuent de ronger ce terrible monde intime. Jusqu'où ?
TAHOE cherche une émotion brute et directe qui lui donne des faux airs de mélo, comme MANNEKIJN a
de son côté un air de faux vaudeville. Pas vraiment un mélodrame, mais des moments mélodramatiques
et des procédés qui visent à montrer l’émotion et à l’amplifier. Pas vraiment d’histoire, mais une
succession de séquences librement inspirées des derniers jours de la vie d’Elvis Presley à Graceland. Le
texte porte en son cœur la question dérangeante de l’émotion et de sa manipulation. En équilibre entre
émotion transmise, spectacle des sentiments et voyeurisme.
NOTE DE L’AUTEUR
J'ai toujours pensé qu'il fallait aborder au théâtre la question de l'industrie du spectacle - de son pouvoir
économique, social et idolâtrique. Le phénomène de la célébrité est un facteur de domination sociale qui
s'exerce massivement sur les subjectivités. J'ai écrit Mannekijn il y a quelques années en partant de cette
question. Sébastien Derrey et son équipe ont crée le texte. Il y a eu comme une évidence. L'évidence
incalculable d'une rencontre artistique et d'une compréhension commune. Et donc est né un désir de
continuer, d'apporter une étape qui suit. J'ai écrit pour eux, exclusivement, Tahoe. Avec ce texte, j'ai continué
de tisser le fil de cette dramaturgie critique et cynique de l'Idôle.
Frédéric Vossier
Frédéric Vossier
RÉSUMÉ/ NOTE D’INTENTION SUR LE TEXTE
Frédéric Vossier dit qu’il a écrit TAHOE en rêvant sur notre mise en scène de MANNEKIJN. Il dit qu’il était habité
par les acteurs du spectacle. Que le texte est sorti d’un bloc, il ne sait d’où. Que nombre de choses étaient
potentielles et en creux dans MANNEKIJN dont TAHOE constitue un deuxième volet (c’est pourquoi il sera fait ici
souvent référence à ce spectacle, même s’il n’y a pas besoin de l’avoir vu pour comprendre TAHOE).
Depuis la belle aventure de MANNEKIJN nous échangeons beaucoup. C’est un dialogue très ouvert dans lequel
nous avons pu suivre l’évolution de l’écriture TAHOE.
Les personnages ont pour nom les diminutifs des acteurs pour qui ils ont été écrits. Il s’agit toujours d’un trio.
Pas vraiment d’histoire, mais une succession de moments qui forment le récit de la fin de quelqu’un.
L’auteur s’est librement inspiré des derniers jours de la vie d’Elvis Presley à Graceland, le manoir-mausolée
vivait «le King» entouré de sa cour. Mais ça pourrait aussi très bien être quelqu’un d’autre. On n’est pas
obligé de s’attacher à la référence. Chez Vossier c’est moins les images telles quelles qui comptent que leur
force d’attraction et le jeu de regard qu’elles instaurent avec le spectateur. On avance pas à pas en suivant les
personnages. Il y a des ellipses.
Voilà Freddy et Nath. L’intimité d’un couple. L’action se passe dans l’une des chambres de «la maison de la
grâce». Un lit grand et profond comme l’océan. Une salle de bains l’on peut s’enfermer. Le reste de la
maison qu’on ne voit pas est un labyrinthe, une «forêt de chambres» plus ou moins peuplée. On nous dit
qu’on peut croiser des gens dans la propriété jusqu’aux abords du lac Tahoe.
Une scène se répétera plusieurs fois: Nath rassemble ses affaires pour partir, Freddy pleure et elle reste.
Parfois un téléphone sonne et tout se suspend. Des voix venues d’ailleurs viennent se mêler aux autres,
insidieuses et menaçantes.
Quelqu’un pénètre cet espace clos, c’est Kath invitée par Nath. Fascination pour le roi. Les filles sortiront faire
un tour. Dans la salle de bains Freddy et Nath célèbreront leurs fiançailles et Kath chantera pour eux et ce
sera un moment pleinement joyeux. Suivront des cris, la violence, les larmes de Freddy.
Parfois quelqu’un frappe à la porte et ils s’empressent de reprendre leur places. Une menace plane.
Quelqu’un donne des ordres. Pour s’amuser, Freddy tirera au revolver dans la porte de la salle de bains,
manquant de tuer Nath. Il croira avoir croisé John Lennon, ou peut être Elton John qui veut lui casser la
gueule.
Et les deux femmes à la fin découvriront l’homme allongé dans la salle de bains, on ne comprend pas tout de
suite. Tant la mort paraît improbable elle aussi.
MANNEKIJN nous entraînait dans une zone trouble tout était suspendu entre violence glacée et loufoquerie
à fleur de peau, mais TAHOE est un texte qui fait plus appel à l’émotion, une émotion brute et directe.
TAHOE a des airs de faux mélo, comme MANNEKIJN a de son côté un air de faux vaudeville. Ce n’est pas
vraiment un mélo, mais on y trouve des vrais moments mélodramatiques et des procédés qui visent à
amplifier et exacerber l’émotion. TAHOE porte d’abord, en son cœur, cette question dérangeante de l’émotion
et de sa manipulation. Entre émotion transmise, spectacle de l’émotion et voyeurisme. Frédéric Vossier parle
pour TAHOE d’une sorte de «pourrissement du mélodrame». Comme un cœur qui s’use.
Sébastien Derrey, septembre 2012
NOTE D’INTENTION DE MISE EN SCÈNE
« Le glamour, c’est cette qualité qui consiste à provoquer, allécher, séduire, fasciner, ravir et ensorceler,
toutes choses qui soumettent la structure émotionnelle du spectateur à un état de vibration et de torsion. Le
glamour peut également, bien que rarement, produire une satisfaction purement esthétique, distincte de
toute impulsion primitive, en commençant par vider votre corps de tout son sang (…)»
Joseph von Sternberg
Le glamour obsède Frédéric Vossier. Il s’en sert. Ses personnages ont parfois des airs de stars passées
qui auraient raté leur retour. D’où un curieux effet de familiarité et d’inquiétante étrangeté de cet univers
on peut croiser les spectres ou les sosies de Maradonna, Elvis, Marilyn, Elisabeth Taylor en n’étant jamais sûr
du rapport à l’original. Il aime partir de ce genre d’icône, c'est-à-dire d’une image artificielle, fabriquée pour
accumuler du capital, pour produire et consommer. Mais quand il l’utilise, c’est comme si au préalable il avait
vidé l’image au point qu’il n’en reste plus qu’une sorte d’enveloppe vide, un standard, un cadre, la variation
monstrueuse d’un cliché reproduit à l’infini (et que donc tout le monde, aujourd’hui, peut remplir de ce qu’il
veut). Ce qui l’intéresse, c’est moins la figure en tant que telle que le phénomène de fascination qu’elle
suscite autour d’elle. Chez lui, la critique de la fétichisation sacralisante de l’homme, de la fabrication des
images avec la fascination qu’elle produit est centrale. Et la menace qu’elle fait peser sur les vies. Des vies
diminuées, pétrifiées sous l’image et la fiction (la légende) qui l’accompagne.
Dans MANNEKIN, une mère rend visite à sa fille qui entretient une relation de couple très trouble avec un
footballeur espagnol déchu. Cette ancienne star du football est l’objet de toutes ses curiosités, la mère en
dresse le portrait et l’invente devant nous, en s’efforçant tout le temps de nous faire croire que ce qu’on voit
colle à ce qu’elle énonce, jusqu’au moment l’homme apparaît, que la machine performative s’enraye et que
tout bascule. Dans TAHOE, l’acteur est déjà là, mais dans un rôle pas bien défini car les identités ici sont peut
être encore plus flottantes et précaires que dans MANNEKIN.La pièce commence sur une conversation
étrange sur l’ identité c’est toi» dit une voix au téléphone, «moi quirépond Freddy ). Et c’est l’arrivée de
Kath, le troisème personnage, c’est sa fascination pour le pantin-Elvis qui permet comme la reconstitution
d’une scène symbolique de la reconnaissance, la célébrité. «T’as vu ça? C’est lui. C’est bien lui. Le vrai. Le
Roi. Le vrai Roi devant sa télé en train de manger un sandwich. Il regarde la télé.» Dit Nath. Comme s’il
suffisait que quelqu’un y croie pour que la fiction devienne réalité. Simulée, imaginée, la vie alors viendra par
improvisations progressives.
Il y a un lien entre mélodrame, glamour et marchandisation. C’est un genre qui a su très tôt jouer des
effets de mode, il a accompagné la naissance du star system et y participe à plein. Il entretient la curiosité, le
voyeurisme, la fascination, le goût de l’intime et de l’émotion hors-scène dans la presse à scandale. Il est
aussi «industriel» en ce qu’il utilise toujours les mêmes effets, duplique ses succès, standardise les attentes
et les réponses à celles-ci. Il peut se limiter à un assemblage de recettes offrant au public la satisfaction de
retrouver ses émotions amplifiées. Mais il peut être aussi, et avant tout, quand certains artistes trouvent
comment le tordre, une affaire de regard qui interroge les attentes du spectateur et sa capacité de réception
de l’émotion.
Frédéric Vossier aime jouer avec la reconnaissance du public. Mais à la différence du mélodrame le
public cherche avant tout à retrouver du connu, du «déjà vu», et le plaisir se trouve dans la redite qui
rassure, Frédéric Vossier sème des trous et des fausses pistes, des décalages entre le modèle et la copie, il
indique une direction puis bifurque. La discordance chez lui est essentielle. En fait, la reconnaissance ne vaut
que pour le moment elle est contredite et troublée, le moment survient une inquiétante étrangeté.
Manipulation hitchcockienne.
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