Vertiges
A partir des poèmes
KANT
et
Si Lentement
de Jon Fosse
Une création de la Compagnie CombatsAbsurdes
avec FrançoisTantot
mise en scène par MatthieuLoos
contactcompagnie@ combats absurdes.com
web • www.combats absurdes .com
Vertiges
récit
Kristoffer a huit ans. Il est au cours élémentaire.
Ne parvenant pas à trouver le sommeil, il s'efforce de contenir ses pensées à l'intérieur de sa chambre...
mais rien n'y fait : il s'interroge continuellement sur l'univers.
Qu'y a-t-il au-delà de notre monde ? Rien ? Pas de limites, notre monde ? Pas de bords ?
Kristoffer ne comprend pas, et il n'aime pas les choses qu'il n'arrive pas à comprendre.
Sans déjouer véritablement lnigme de son fils, malheureusement soumise aux contingences humaines de
la perception, le père va délicieusement apaiser Kristoffer, et finalement l'abandonner à ses rêves.
Le lendemain, parce qu'il a volé une banane à une vieille dame, Kristoffer doit affronter son accablante
conscience, jumelée pour l'occasion au visage "plein d'angles" de sa mère.
Sans faire triompher la morale, les circonstances permettront encore d'alléger le coeur du jeune Kristoffer,
sujet à un nouveau vertige, supendu en lui-même.
Morales, spatiales ou temporelles, quelles sont les limites auxquelles nous sommes confrontés ?
Et si toutes ces limites étaient en nous ?
Si notre manière de pensée en était elle-même reponsable ?
Alors ce monde-là qui s'achève en nous, ce monde immense qui s'évanouit en nous, cet univers qui se
résout en nous, ce monde-là, donne le vertige.
Vertiges
traitement
Un seul acteur !
... et pleins de petites idées pour faire vivre tous les personnages : Kristoffer, son père, sa mère, le géant, la
veille dame.
Les deux textes ont deux valeurs différentes :
Kant
est un conte philosophique, tandis que
Si Lentement
est
une fable morale. Le traitement des deux narrations est donc volontairement très différent.
L'energie de la parole est tranchante : introspection et questionnement métaphysique d'abord, aventure
sociale et dynamisme ensuite.
Le soir, seule la chambre est représentée, grâce au seul marquage des bords et des seuils. Le monde
extérieur n'est qu'un phantasme généré par ce que l'on entend sans pouvoir le voir.
Le jour, Kristoffer sort de sa chambre, et l'on symbolise les éléments extérieurs avec ses jouets (un camion
de pompier, une tortue, etc...). Dans cette installation, il va vivre une véritable aventure !
Vertiges
l'ours
Accessible à partir de 7 ans
Durée 1 heure
Avec François Tantot
Textes de Jon Fosse
Traduction : Terje Sinding
Composition musicale et univers sonore : Sylvain Freyermuth
Musiques additionnelles : Erik Satie
Création Lumières : Jérémie Quintin
Création Costumes : Julie Lascoumes
Conseil Littéraire : Ragnhild Lund
Scéongraphie : Samuel Poncet
Collaboration artistique : Elise Dano
Mise en scène : Matthieu Loos
Le texte
deux poèmes de Jon Fosse
Quoi de plus vertigineux que le ciel de Norvège...
Le spectacle s'appuie sur deux textes poétiques courts de Jon Fosse, issus de son œuvre pour le jeune
public :
Kant
, et
Si lentement
.
Nous utilisons une traduction de Terje Sinding, parue aux éditions
L'Arche, théâtre jeunesse
.
A priori, les deux textes sont disjoints. Toutefois, nous imaginons que les histoires pourraient être racontées
par le même garçon : Kristoffer.
Cet assemblage inédit nous permet de construire une véritable famille, et d'y explorer quelques sujets
essentiels pour l'homme.
Par la bouche de cet enfant de huit ans, le texte
Kant
explore les limites de notre perception humaine du
monde. En particulier, le jeune penseur approche intuitivement les notions d'infini, et de rien. Effra par le
vertige que lui imposent ses pensées, il trouve le réconfort dans une discussion avec son père.
Dans
Si lentement
, l'enfant est confronté à la question de sa sincérité. Pris au dépourvu par sa mère, il
s'accorde le droit au secret, puis au mensonge...
A travers une écriture simple, humble et transparente, Jon Fosse nous plonge au plus profond de nous-
même, et interroge le petit enfant qui y sommeille.
Il nous touche, car il laisse apparaître des questionnements métaphysiques universels : s'arrête notre
monde ? Faut-il y penser ? Vérité et morale peuvent-ils toujours triompher ?
Le texte
Extraits
Kant
Je m'appelle Kristopher, et j'ai huit ans.
Tout à l'heure je pensais à l'univers.
L'univers, c'est quelque chose que je n'arrive pas à comprendre.
Je n'arrive pas à comprendre comment il peut être fini, car tout à une fin, tout a un bord, à un endroit ou à un autre.
Mais si l'univers a une fin, qu'est-ce qu'il y a après l'endroit il finit ? Peut-être rien, mais qu'est-ce que c'est, rien ? Car rien ne peut
être rien, tout de même ? Je ne comprends pas, et je pense tout le temps à l'univers.
C'est pour ça que j'ai envie d'appeler mon papa. Il faut que je lui pose des questions sur l'univers.
[...]
Ça ne sert à rien d'y penser. De toute façon on ne peut pas comprendre. Moi non plus je ne comprends pas. Il y a beaucoup de choses
qu'on ne comprend pas. Mais je crois que j'ai compris pourquoi je ne comprends rien à l'univers. C'est parce que nous, les humains,
nous avons une certaine manière de penser, et nous ne pouvons pas tout comprendre avec notre manière de penser. C'est parce que
nous sommes des humains que nous ne comprenons pas, à mon avis.
[...]
Je pense souvent, mais en réalité je n'aime pas penser. Ça me fait peur. Mon papa m'a parlé d'un homme qui s'appelle Kant. Lui, je
pourrai le lire quand je serai grand, dit mon papa.
[...]
Kant, ça veut dire bord en norvégien. Drôle de nom. Kant.
Si lentement
- J'étais juste sorti un peu, dis-je.
Maman n'a pas l'air satisfaite de ma réponse. Je sais déjà ce qu'elle dira : que j'ai été bien long, qu'elle s'est inquiétée pour moi. Voilà
ce qu'elle dira. Je vois à son visage qu'elle ne dira rien de plus. Quand elle a le visage tout rond, comme maintenant, elle ne dira rien de
plus. Si elle avait eu le visage plein d'angles, j'aurais presque préféré que papa soit là.
[...]
Aujourd'hui, j'ai été vraiment méchant. Jamais je n'ai été aussi méchant. Si maman avait su à quel point j'ai été méchant, elle aurait eu
le visage plein d'angles. Si elle l'avait su, j'aurais presque préféré que papa soit là. J'ai volé une banane à une vieille dame.
[…]
Maman me demande qui m'a donné la banane et je vais encore être obligé de mentir. Car j'ai piqué la banane dans le sac de la vieille
dame avec la canne et je me suis enfui en courant.
- C'est une vieille dame qui m'a donné la banane, dis-je.
[…]
Maman et moi, on rentre à la maison. Je lui donne la main. Maman a dit que je mangerai la banane quand on sera à la maison. Je ne
dis rien. Maman dit que j'ai bien de la chance qu'on me donne une banane.
- Je donnerai la banane à papa, dis-je.
Jon Fosse
l'auteur
Jon Fosse est en 1959 à Haugesund, près de
Bergen, sur la côte ouest de la Norvège.
Il débute comme romancier et écrit une trentaine
de romans, de cits, d’essais, de recueils de
poèmes et de livres pour enfants.
Puis, par pure cessité économique, il écrit sa
première pièce en 1994
Et jamais nous ne serons
séparés
à l’instigation du jeune metteur en scène
Kai Johnsen. Encouragé par son succès, suit en
1995
Le Nom
.
En 1996, il écrit
Quelqu’un va venir
et le roman
Mélancholia 1
, deux œuvres que Claude Régy mettra en
scène et qui le révèleront par même en France. Il obtient par ailleurs en 1996 et 2010 le prix Ibsen. Avec
une fascination pour l’écriture théâtrale, il a écrit plus d’une vingtaine de pièces.
Outre Claude Régy, Jacques Lassale, Christian Colin, Marie-louise Bischofberger, Denis Marleau et bien
d’autres ont concouru à faire connaître
L’Enfant
,
Le Fils
,
Et la nuit chante
,
Un jour en été
,
Dors mon petit
enfant
,
Visites
,
Variations sur la Mort
Il reçoit également le prix Nestroy et le prix du théâtre du Conseil Nordique en 2000.
Son œuvre est parcourue par une réflexion sur l’écriture et le signifiant : le langage neutre, d’une banalité
revendiquée, n’est pas en premier lieu concerné par la signification. Mais, c’est par la forme même que les
personnages communiquent peu à peu une douleur au-delà de ces paroles économes. Et l’entente qui se fait
alors au public et aux acteurs est d’ordre émotionnelle, une entente qui ne s’explique pas intellectuellement.
Dans cette maladroite humanité apparaît tant le tragique que le comique. Il considère d’ailleurs ses pièces
comme « des tragi-comédies typiques » et pense que « si une pièce [qu’il a écrite] est réussie, les gens qui
la regardent, ou au moins quelques uns, devraient à la fois rire et pleurer».
Jon Fosse ne « hait » plus le théâtre et le considère désormais comme la plus humaine et la plus intense de
toutes les formes d’art.
Terje Sinding
le traducteur
Norvégien, né en 1945, Terje Sinding vit aujourd’hui à Montpellier. Il est connu pour son travail de traduction
de l’œuvre d’Henrik Ibsen, en français.
Depuis 1995, il s’attache à traduire l’œuvre de Jon Fosse.
François Tantôt
comédien
Formé au Conservatoire de Chambéry, François Tantot joue depuis 1997
avec différentes compagnies lyonnaises : Andante Casimollo, Les affamés
(
Les pavés de l'ours
de G. Feydeau
et Variations enigmatiques
d' E.E.
Schmitt en 2010
)
, Persona (
Roméo et Juliette
de W. Shakespeare en 2002),
La Pèlerine, Swingthéâtrois
(L’Ecole des Femmes
de Molière en 2005
).
Au sein des Désaxés Théâtre, il travaille sous la direction de Lionel Armand,
qui lui est fidèle depuis une dizaine d'années.
Absurde combattant, il participa à la création de
Music Hall
de Jean-Luc
Lagarce, dirigée par Elise Dano en 2011 au théâtre des Marronniers, et joua
sous la direction de Matthieu Loos dans
La Maison et le Zoo
, en 2012 au
Théâtre de L'Elysée.
Sylvain Freyermuth
composition musicale
Formé à l’École Nationale de Musique de Villeurbanne, Sylvain Freyermuth fonde rapidement le quartet Onyx
Metro, qui connait un large succès dans les années 90.
Passionné de théâtre et de cinéma, il mêle vite sa musique à d'autres formes d'expression artistique.
Il compose des musiques de films pour les réalisateurs Eric Guirado, Jerzy Rayzacher
et Daniel Pilligra.
Sur scène, il travaille sous la direction de Gilles Chavassieux aux théâtre des Ateliers,
celle de Jean-Yves Picq aux théâtre de l'Iris, ainsi que pour le théâtre Saint-Martin.
Il collabore également avec de nombreuses compagnies : Cie Coalition, Cie L'Excuse,
Cie Art'Maniak, le Studio Vocal Lyonnais.
Depuis quelques années, il se lie particulièrement avec les compagnies lyonnaises :
Les Zonzons (« Théâtre des Marionnettes - Guignol de Lyon »), dirigé par Cyril
Bourgois et Stéphanie Lefort ;
Et Compagnie, collectif de théâtre spontané où il rencontre Matthieu Loos.
Samuel Poncet
scénographie
Formé à l'ENSATT, Samuel collabore régulièrement avec le TNP (
La Jeanne
,
Rui Blas
,
Figaro
) et l'Opéra de
Lyon. Il a créé également des scénographies pour Christophe Perton, Jean-Claude Gal, Mohamed Brikat. En
parallèle, il anime le collectif d'artistes
My Beautiful
, à la Guillotière.
Julie Lascoumes
création costumes
Formée à l’ENSATT, elle a travaillé avec Simon Delétang au Théâtre des Ateliers, avec Eric Massé au Théâtre
des Célestins, Mohamed Brikat, Denis Plassard, Maguy Marin… Elle fut costumière pour les Opéras de
Toulouse et de Lyon, et travailla aussi pour la haute couture.
Vertiges
est le cadre de la troisième
collaboration avec les Combats Absurdes.
Jérémie Quintin
création lumières
Régisseur général des Moissons d’Avril, biennale internationale de la marionnette, Jérémie a été directeur
technique de la Compagnie des Zonzons de 2005 à 2009, sous la direction de Filip Auchère, dans le Théâtre
du Guignol de Lyon. Il a aussi travaillé avec Les Désaxés Théâtre (Lionel Armand), le Toboggan à Décines,
ou Sixième Continent (Mohamed Sidrine). Il a déjà crée les lumières du spectacle
La Maison et le Zoo
, mis
en scène par Matthieu Loos.
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