Les méduses

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LES MEDUSES
Dans la mythologie grecque Méduse était une des trois Gorgones avec Euryale et Sthéno. La déesse Athéna, avec qui
elle avait voulu rivaliser en beauté, changea en serpents sa longue et magnifique chevelure. Son regard transformait
en pierre les êtres vivants. Persée lui coupa la tête et, après s'en être servi pour pétrifier ses ennemis, l'offrit à
Athéna qui la plaça au milieu de son bouclier, l'égide. De son sang naquit le cheval Pégase.
Quelques définitions tirées :
- du Larousse de 1969 « Forme nageuse des cœlentérés, faite d’une ombrelle contractile, dont le bord porte
des filaments urticants »
- du Petit Robert de 1973 « Animal formé de tissus transparents d’apparence gélatineuse, ayant la forme
d’une cloche sous laquelle se trouvent la bouche et les tentacules »
- de Yahoo « On donne le nom de méduse aux formes libres de l'embranchement des cnidaires, par
opposition à la forme fixée, nommée polype. »
Et c’est cette dernière définition qui va nous faire rentrer réellement dans le sujet.
SITUATION DANS LE REGNE ANIMAL
Les méduses sont des cnidaires, du grec ‘’knide’’ qui signifie ‘’ortie’’, c’est l’embranchement des animaux urticants. Avec
les cténaires ils formaient naguère l’embranchement des cœlentérés. Les cnidaires, pour la plupart des animaux
marins, sont représentés par une dizaine de milliers d’espèces actuelles et des milliers d’espèces fossiles car ils
constituaient près de la moitié des espèces animales au début du cambrien (-500 millions d’années). Plus évolués que
les spongiaires, ils forment un groupe charnière entre les premiers organismes multicellulaires et ceux qui sont
apparus après.
Cet embranchement regroupe trois classes :
- les Hydrozoaires, constituée essentiellement par les hydres, la forme polype domine. C’est la seule classe
qui possède des espèces d’eau douce.
- les Scyphozoaires qui est celle des vraies méduses.
- les Anthozoaires qui ne comprend que des polypes comme les coraux, anémones de mer, etc …
Les Hydrozoaires sont subdivisés en 5 sous-classes à savoir :
- les Stromatoporidés dont il n’existe plus d’espèce vivante, ils sont tous fossiles.
- les Hydraires ou nous distinguerons l’ordre des calyptoblastidés auquel appartient la méduse de la famille
Obelia et l’ordre des gymnoblastidés qui n’a pas de forme méduse.
- Les Hydrocoralliaires qui regroupe différentes familles de coraux.
les Siphonophores qui sont des organismes pélagiques de grande taille et les seuls cnidaires à présenter la
forme polype et méduse sur le même organisme.
- les Trachylidés ce sont des animaux caractérisés par la régression de la phase polype, la plupart n’existent
que sous la forme de méduse craspédote.
-
HYDROZOAIRES
Stomatoporidés
fossiles
n'existent plus
Hydraires
calyptoblastidés
gymnoblastidés
Hydrocoralliaires
Syphonophores
Trachylidés
pas de forme méduse
méduse acraspédote
méduse craspédote
Les Scyphozoaires, quant à eux comprennent 3 sous-classes :
- les Conulaires ; ces animaux présentaient une coquille, leurs derniers représentants datent du Trias.
- les Scyphoméduses, Aurelia aurita est le type de cette sous-classe de méduses
- les Cubozoaires certains auteurs les considèrent comme formant une classe et non une sous-classe.
SCYPHOZOAIRES
Conulaires
Scyphoméduses
Cubozoaires
fossiles
n'existent plus
MORPHOLOGIE
D’une manière générale les cnidaires ont une
structure de symétrie radiale très simple qui
comprend essentiellement un sac avec une cavité
gastro-intestinale et une seule ouverture pour
cette cavité qui agit donc à la fois comme bouche et
anus. Cette ouverture, qui est dirigée vers le haut
chez le polype et vers le bas chez la méduse, est
entourée de tentacules. Leur paroi corporelle est
formée de 2 feuillets l’ectoderme et l’endoderme
séparés par la mésoglée.
L'ectoderme est composé de 4 catégories
cellulaires : les cellules myoépithéliales, les
cellules sensorielles, les cellules interstitielles,
les cnidocytes
Phase polype
Phase méduse
- Les cellules myoépithéliales sont
caractérisées par la présence à leur
base de fibrilles contractiles les
myomènes ou myofibrilles. L’orientation
de ces fibrilles est longitudinale et
provoque ainsi un raccourcissement de
l’animal lors de leur contraction.
- Les cellules sensorielles possèdent des cils excitables et des prolongements basaux en relation avec les
prolongements des neurones, avec les cnidoblastes et les myomènes.
- Les cellules interstitielles sont groupées en amas à la base des cellules myoépithéliales, elles possèdent des
caractères de cellules embryonnaires, elles assurent ainsi le remplacement des autres catégories cellulaires.
Elles sont responsables du grand pouvoir de régénération des cnidaires.
- Les cnidoplastes seront abordés plus loin.
La mésoglée est une sorte de gelée riche en eau
et en collagène contenant des protoneurones,
cellules
nerveuses
primitives,
dont
les
ramifications entrent en relation avec des
protoneurones
voisins
et
les
différentes
catégories cellulaires. Ils donnent un réseau sous
ectodermique
et
sous
endodermique.
Les
protoneurones sont abondants autour de la bouche
et à la base des tentacules dont ils coordonnent
les mouvements. La mésoglée est plus épaisse chez
les méduses, pour faciliter la flottabilité, sauf au
niveau du manubrium et des tentacules, de sorte
que la cavité gastro-vasculaire est réduite à un
réseau de canaux qui partent du fond du
manubrium et se dirigent vers les tentacules. Ce
sont les canaux radiaires. Un canal circulaire
contenu dans l'épaisseur du bord de l'ombrelle
relie les canaux radiaires entre eux.
Dans l’endoderme on retrouve les mêmes
catégories cellulaires que dans l’ectoderme. Les
cellules myoépithéliales gastrales sont ciliées,
elles contiennent un faisceau de myomènes
perpendiculaires et antagonistes de celui de l'ectoderme. Leur contraction permet le rétrécissement de l’animal. Ces
cellules ont une forte activité phagocytaire en relation avec la digestion intracellulaire.
Chez la méduse, la face aborale ou opposée à la bouche est fortement élargie et prend une forme convexe : c'est
l'ombrelle. La face orale est concave, la bouche s'ouvre à l'extrémité d'une pseudotrompe appelée manubrium.
L'ouverture de la face orale peut être rétrécie par une sorte de diaphragme, le vélum, constitué d'un repli
d'ectoderme rempli de mésoglée.
Les cnidoplastes sont les cellules
caractéristiques des cnidaires. Elles
sont situées dans l’ectoderme et très
abondantes dans les tentacules. Elles
sont constituées par un noyau, un
cytoplasme et une capsule spéciale, le
cnidocyste.
Un
filament
cytoplasmique immobile dépasse à
l'extérieur : c'est le cnidocil à
structure micro fibrillaire classique
accompagné d'une fibre dont les
caractéristiques
peuvent
être
rapprochées des fibres nerveuses. Le
cnidocyste renferme un long filament
invaginé portant sur sa face interne,
à forte section, des épines et, à faible section, des barbes ; un liquide urticant
contient des paralysants musculaires dont l'un est l'actinocongestine. Le tout
est fermé par un opercule.
Lorsque certains corps étrangers touchent le cnidocil, il y a une contraction
violente des cellules myoépithéliales proches, ce qui induit une forte
augmentation de pression à l'intérieur du cnidocyste. Le premier ensemble
d'épines du filament fait alors fonction de percuteur et éjecte l'opercule. Le
filament se dévagine, colle à l'intrus grâce à ses barbillons ; les épines
perforent sa chair et les toxines sont injectées. Ce phénomène se déroule à
l'échelle de la milliseconde.
Le cnidoblaste se différencie à l'intérieur de l'ectoderme à partir d'une
cellule interstitielle et ne parvient à la surface que lorsqu'il est mûr. Il ne
sert qu'une seule fois.
SYSTEME NERVEUX
Le système nerveux très primitif est composé d'environ 100.000 neurones en réseau. Il est en contact avec les
cellules contractiles de l'épiderme et du gastroderme. Ces cellules nerveuses transmettent les messages aux cellules
contractiles. Il y a deux types de réponses musculaires, des réponses lentes et des réponses rapides qui sont
obtenues par des nerfs de diamètres différents.
Les méduses, mais pas la forme polype, possèdent des cellules
sensorielles qui réagissent aux stimuli chimiques et tactiles dans
l'épiderme et le gastroderme ainsi que des cellules photo réceptrices et
des groupes de cellules permettant de détecter la gravité : les
statocystes. Ces structures sont, dans leur forme la plus simple, un petit
sac de cellules ciliées contenant du liquide et des statolithes de sulfate
de calcium. Les cellules ciliées sont sensorielles et permettent à l'animal
de distinguer la direction du fond et celle de la surface.
Schéma du système nerveux
ORGANES DES SENS
Les photorécepteurs se présentent sous la forme de petites taches brunes rouges ou noires sur le bord ombrellaire,
ils sont composés de cellules sensorielles et de cellules pigmentées. Les cellules sensorielles appartiennent à la lignée
des cellules ciliées, c'est à dire que ces cellules portent un cil bien différencié. Les cellules sensorielles ciliées
alternent avec des cellules pigmentaires caractérisées par la présence, dans leur cytoplasme, de granules pigmentés,
enveloppés chacun d'une membrane. Les molécules qui réagissent à la lumière seraient localisées au niveau des parois
de la membrane du cil, il s'agirait de caroténoïdes proches du rétinol (vitamine) alors que les granules des cellules
pigmentaires sont de nature mélanique. La combinaison de ces cellules donne différents types de photorécepteurs,
suivant l'orientation des cellules visuelles, ils sont dits indirects ou directs et chez ces derniers ils peuvent être
simples ou munis d'un cristallin plus ou moins complexe.
Détail du bord de l’ombrelle
Photorécepteurs
Ci-contre le dessin d’un photorécepteur à cristallin secrété
Dans cet exemple la membrane ciliaire des cellules sensorielles
donne de très nombreuses microvillosités latérales qui
s'entremêlent. Elles alternent avec les cellules pigmentaires dont
les prolongements traversent la zone des microvillosités et donnent
de petites sous unités qui constituent le cristallin. L'ensemble de
nature protéique est transparent tout comme la cornée formée par
les expansions des cellules ectodermiques adjacentes.
Les statocystes sont des organes d'équilibration situés
sur le bord ombrellaire des méduses dans les espaces
inter tentaculaires. Ils peuvent être fermés ou ouverts,
d'origine ectodermique ou mixte, ecto et endodermiques,
mais ils sont toujours construits sur le même principe. Je
n’ai pas de dessin de ce type de cellule. On trouve un
lithocyte qui contient une ou plusieurs concrétions
minérales et organiques : le statolhite et des cellules
sensorielles présentant chacune un cil émettant un signal
en direction de l'anneau nerveux. Lorsque les méduses
oscillent les lithocytes restent à peu près dans la même
Selon l ’inclinaison de l ’ombrelle les cils sensoriels des
statocystes transmettent un influx qui fera réagir les
« muscles » de l ’ombrelle pour rétablir la position horizontale.
position verticale et les cils sensoriels viennent heurter les parois de la vésicule ou les cils du coussinet basilaire ce
qui donne naissance à un influx transmis à l'anneau nerveux qui sera suivi d'une contraction asymétrique de l'ombrelle
qui rétablit l'équilibre. Certaines méduses comme Aurelia, possèdent des organes sensoriels plus élaborés : les
rhopalies qui combinent des éléments photosensibles (les ocelles), d'équilibration (les statocystes) et olfactifs.
NUTRITION
Les cnidaires sont des carnassiers qualifiés de
macrophages voire de mégalophages, c'est à dire que la
taille de la proie est relativement importante par rapport
à la taille du prédateur. Ce peut être une daphnie pour un
polype ou un poisson pour une méduse. Les proies qui
passent au contact soit des tentacules soit des filaments
pécheurs provoquent la dévagination des filaments
urticants et l'inoculation du poison ce qui provoque la
paralysie de la proie qui va être dirigée vers la bouche à
l'aide des tentacules ou par des mouvements ciliaires.
Elle est engloutie dans la cavité gastrovasculaire où elle
va subir l'attaque d'enzymes libérés par les cellules
glandulaires, qui vont assurer une digestion préliminaire
extracellulaire. Ces particules alimentaires sont ensuite
absorbées par phagocytose, ainsi la digestion est
complétée à l'intérieur des vacuoles digestives.
Notez que la bouche est à la fois l'anus chez les
cnidaires. Il n'y a qu'une seule ouverture au tube
digestif, et on dit que c'est un tube digestif incomplet.
Cet arrangement n'est pas très efficace car la nourriture partiellement digérée, les rebuts de digestion, et les proies
nouvellement ingérées sont mélangées dans la cavité gastro-vasculaire. Il est donc difficile à ces animaux de digérer
parfaitement leurs proies.
RESPIRATION
Toutes les cellules étant en contact avec l'eau, il n'y a pas d'appareil respiratoire différencié, la respiration est de
type cutanée. Les échanges respiratoires se font au niveau de chaque cellule, l'oxygène dissous dans l'eau diffuse à
travers les membranes cellulaires. De même le CO2 produit diffuse dans l'autre sens.
LOCOMOTION
Les méduses sont loin d'être d'excellentes nageuses. Les courants marins sont en fait leur principal mode de
locomotion. Elles doivent toutefois se maintenir dans la colonne d'eau et elles y parviennent de façon à la fois passive
et active. Passivement, les méduses ont une densité très proche de celle de l'eau de mer ; elles "coulent" donc
lentement, de plus, leur corps en forme d'ombrelle ralentit la chute vers le fond. Plus activement, elles peuvent nager
en contractant leur épiderme, ce qui referme l'ombrelle en repoussant l'eau vers le bas et propulse la méduse vers le
haut.
REPRODUCTION
Elle est soit asexuée par bourgeonnement ou
scissiparité soit sexuée par émission de gamètes mâles
et femelles et fécondation interne ou externe. Les
animaux sessiles, c’est à dire fixés sur un support,
émettent des gamètes qui prennent ou la forme de
méduse (hydroméduses) ou se posent plus loin sur le
substrat pour former un polype. Les animaux vagiles,
dans notre cas les méduses, émettent des gamètes qui
vont se déposer sur le substrat, se développer, puis se
détacher et reprendre l'aspect méduse.
Ci-contre les diverses possibilités de cycles de reproduction
des méduses
Cycle des hydrozoaires
Cycle des trachylidés
Cycle des scyphozoaires
La rencontre aléatoire des gamètes (ovule et spermatozoïde donne un œuf
dont la segmentation totale et égale conduit à une blastula creuse et
ciliée. Soit par délamination soit par prolifération polaire et plus rarement
par invagination, la division d'un certain nombre de cellules conduit à la
formation d'un parenchyme qui comble le blastocœle pour donner une
parenchymula. A partir de ce stade s'organise un deuxième feuillet,
l'endoderme, qui va être séparé de la première couche de cellules,
l'ectoderme, par une couche de mésoglée. Le parenchyme central se
résorbe pour laisser place à une cavité l'archentéron.
Cette larve, la planula,, est pélagique, elle se déplace grâce aux
battements ciliaires. Le sens de déplacement permet de distinguer un pôle
antérieur et un postérieur. Après une phase pélagique plus ou moins
longue, quelques heures chez les Hydrozoaires à quelques semaines chez
les Anthozoaires, elle perd ses cils et se fixe par le pôle antérieur et à
l'opposé se creuse la bouche ce qui amène à définir un pôle aboral à
l'avant, et un pôle oral à l'arrière de la larve. Le contrôle de cette
métamorphose n'est pas clairement établi en dehors du fait que la larve
ne peut se transformer que si elle est en contact avec un substrat. Non
fixée, elle peut survivre plusieurs semaines mais sans se transformer.
Ces types de reproduction sont fonction de la classe des animaux
.
De la planula au polype
De l’œuf à la planula
LES HYDROZOAIRES
La phase polype des hydraires calyptoblastiques est
coloniale, elle est formée par un stolon sur lequel
bourgeonnent d'autres individus.
L'hydrorhize émet des stolons dressés et ramifiés
appelés hydrocaules. Chaque ramification se termine par
un polype. Hydrorhize et hydrocaule sont des tubes
formés par deux feuillets cellulaires avec de la mésoglée
entre eux. L'intérieur du tube est la cavité
gastrovasculaire qui communique ainsi entre chaque
individu. L'ensemble est appelé coenosarc et est entouré
d'une membrane chitineuse d'origine ectodermique : le
périsarc. Le périderme entoure les différents polypes et
forme à leur niveau des loges en forme de coupes
nommées hydrothèques ou gonothèques en fonction du
Dessin du polype
Photo de la gonothèque
type de polype qu'il protège.
Il existe deux types de polypes.
- Les polypes nourriciers ou hydrantes sont chargés de capturer les particules alimentaires à l'aide d'une
couronne de tentacules. Ils sont protégés par une hydrothèque.
- Les polypes reproducteurs ou gonantes sont formés d'un axe appelé blastostyle sur lequel bourgeonnent de
petites méduses présentant ocelle et statocyte.
Les siphonophores sont des organismes pélagiques de grande
taille, pouvant atteindre 1 m. Ils peuvent être transparents ou
vivement colorés et ne touchent jamais le fond de la mer.
Ils présentent un pouvoir intense de bourgeonnement. Les
colonies sont formées à la fois de polypes et de méduses qui
bourgeonnent au départ sur une méduse très particulière : c'est
une particularité chez les cnidaires.
Généralement un siphonophore possède à sa partie supérieure un
flotteur appelé Pneumatophore qui peut être comparé à une
méduse sans manubrium, sans bouche et sans tentacule et dont
la cavité sous-ombrellaire se serait refermée et remplie d'un
gaz secrété par les cellules ectodermiques.
Il existe une cavité gastrovasculaire réduite à un jeu de canaux
radiaires qui se prolonge dans un stolon développé côté aboral.
C'est l'équivalent de l'hydrocaule d'une colonie d'hydraires.
Immédiatement sous le pneumatophore le stolon porte des
cloches natatoires qui sont des méduses modifiées sans
manubrium, sans bouche ni tentacules. La cavité sous l'ombrelle
n'est pas fermée et est réduite à un vélum. L'eau peut être
Méduse proliférante, elle se compose de l'association
aspirée puis rejetée violemment par les contractions des parois
d'unités semblables ou cornidies provenant des polypes
et des "médusoïdes" spécialisés. Les gonozoïdes se
de ces cloches, ce qui est à l'origine de la locomotion verticale et
présentent comme de petites méduses.
horizontale de la colonie. Les mouvements verticaux peuvent
Ce
sont des organismes de grande taille
aussi être assurés par le pneumatophore. Cet ensemble est
appelé Nectosome.
En dessous, on trouve un ensemble appelé siphosome, formé d'un grand nombre de polypes comprenant généralement
chacun un aspidozoïde, individu protecteur de forme aplatie recouvrant les autres individus.
Il existe un ou plusieurs cystozoïdes à rôle d’anus, s'ouvrant
par un pore excréteur et pourvus d'un long filament, le
palpacule, muni de nombreux cnidoblastes et à rôle
protecteur. Les polypes nourriciers ou gastrozoïdes sont
chacun pourvus d'un long filament pêcheur, ramifié et portant
de nombreux boutons urticants.Il existe deux gonozoïdes par
cormidie, un mâle et un femelle. Ils ressemblent à de petites
méduses dont le manubrium porte les produits génitaux. Le
gonozoïde femelle ne porte qu’un seul ovule.
Les siphonophores sont des organismes très particuliers. Le
gaz remplissant le pneumatophore est composé chez certains
Flotteur lenticulaire surmonté d'une voile triangulaire.Il
est divisé en chambres concentriques par des cloisons
d'oxyde de carbone et de dioxyde d'azote, mortels pour
cornées sécrétées par l'ectoderme.Il possède une
n'importe quel autre organisme. C'est le seul groupe de
gastrozoïde axiale, plusieurs tours de gonozoïdes et un
cnidaires à présenter simultanément les phases polype et
tour externe de dactylozoïdes.
méduse sur le même organisme.
Leur pouvoir urticant est généralement redoutable. C'est notamment grâce au venin de Physalia physalis que le choc
anaphylactique a été décrit. Ils peuvent provoquer des accidents graves aux nageurs qui viennent à les rencontrer.
Les trachylidés n’existent que sous la forme méduse. Ils possèdent 4-8-16 ou 32 tentacules pleins ou plus ou moins
modifiés qui sont insérés sur le corps de l'ombrelle. Les jeunes stades se logent dans la cavité sous ombrellaire et
vivent en parasite de leur mère ; leur manubrium venant s'emboîter dans celui de la mère pour prélever la nourriture.
LES SCYPHOZOAIRES
Les scyphoméduses ou méduses acalèphes ou acraspédotes
Acalèphe et acraspédote signifie dépourvu de vélum qui est le voile circulaire qui ferme en partie le dessous de
l'ombrelle de certaines méduses.
Adultes elles ont de 10 à 40 cm de diamètre, de nombreux tentacules urticants sont situés sur le pourtour ainsi que 8
rhopalies. Ce sont des organes stato-photo-chimico récepteurs. La mésoglée est très développée et la cavité gastrale
est divisée par 4 cloisons endodermiques formées de filaments gastriques. Cette cavité se prolonge par 16 canaux
radiaires dont 8 aboutissent aux rhopalies et au canal marginal circulaire. Le manubrium est court mais prolongé par
de longs bras buccaux encadrant la bouche. Les gonades sous-endodermiques libèrent les produits génitaux dans la
cavité gastrovasculaire.
Chez beaucoup l'œuf donne directement une larve planula qui se transforme directement en méduse. Chez d'autres la
planula se développe en un polype qui assure une multiplication asexuée par division transversale ou strobilation. Quand
il est bien développé le corps du polype s'allonge, devient cylindrique puis apparaissent des étranglements annulaires
qui délimitent des disques superposés. Chaque disque va donner une petite méduse nommée Ephyrule.
Les cubozoaires sont des méduses acraspédotes de petite taille connues sous le nom de Guêpes de mer. La forme de
leur ombrelle est anguleuse, d'où leur nom. Leur corps est incolore, elles nagent très bien, l’ombrelle peut se
contracter jusqu’à 50 fois la minute, certaines sont luminescentes.
Elles vivent dans les mers tropicales et pullulent sur la Barrière de Corail australienne où certaines provoquent des
accidents mortels pour le nageur qui a la malchance de les rencontrer. Ces animaux possèdent le record annuel de
décès causés par un organisme marin.
C’est hélas, tout ce que je sais à leur sujet.
Craspedacusta sowerbyi
Vous les connaissez, ces hydrozoaires ! Ces méduses d'eaux douces
sont beaucoup moins terrifiantes que les méduses de mer. Elles sont
inoffensives ; bien sûr qu'elles piquent, ça fait partie de leur système
de vie. Comme leurs cousines marines, elles utilisent cette propriété
pour paralyser leurs proies avant de les déguster. Mais à cause de leur
petite taille, elles n'affectent pas les humains. On n'a donc pas à
s'inquiéter si on en rencontre en plongée.
Où trouve-t-on ces méduses d'eaux douces ? Les eaux calmes des lacs
naturels ou artificiels formés par d'anciennes carrières et sablières
abandonnées sont pour elles un habitat de choix. On rapporte en avoir
aussi trouvé dans des eaux aussi peu cristallines que les eaux couleur
purée de pois des petits étangs, on en trouve même dans les eaux calmes de certaines rivières, mais jamais dans les
rapides. Les méduses d'eaux douces se nourrissent surtout de plancton animal, petit animaux microscopiques que l'on
trouve en suspension dans les eaux. Toutefois, il faut souligner qu'une augmentation des populations de plancton due à
l’eutrophisation des eaux, n'indique pas nécessairement qu'il y aura une augmentation des populations de méduses.
C'est surtout vers le milieu de l'été qu'elles deviennent visibles à l'œil nu, au moment où les eaux sont chaudes et la
nourriture abondante. Elles flottent juste sous la surface des eaux. L'apparition de ces méduses se fait de façon
sporadique. Elles peuvent soudainement apparaître en grand nombre alors qu'on n'en avait jamais observé avant. Et
l'année suivante, elles peuvent disparaître complètement et ne plus réapparaître avant plusieurs années.
ANAPHYLAXIE
En 1902, les Français Charles Robert Richet et Paul Portier, alors qu'ils expérimentaient un venin de méduse pour
évaluer sa toxicité, injectèrent à un chien (nommé Neptune) une dose faible de ce poison. Le chien ne fut que
légèrement incommodé. Fait du hasard, on reprit ce même chien pour un nouvel essai, effectué à une dose faible, très
inférieure à la dose mortelle. À la grande surprise de Richet et de Portier, l'animal mourut en quelques minutes. Les
deux scientifiques déduisirent que la première injection avait sensibilisé le chien, d'où le terme créé par ces deux
inventeurs pour définir le phénomène: anaphylaxie, c'est-à-dire suppression de la protection. Ils venaient de découvrir
le principe fondamental des réactions d'hypersensibilité, ce qui leur valut le prix Nobel de médecine en 1913. Les
phénomènes anaphylactiques furent, dès cette époque, extrêmement étudiés. Maurice Arthus a ainsi découvert des
phénomènes de même nature que les réactions observées par Richet et Portier, mais beaucoup plus bénins et localisés,
qui ont ensuite été groupés sous le nom de phénomènes allergiques.
PIQURE DE MEDUSE
Une piqûre légère est immédiatement suivie d’une douleur vive, décrite comme une sensation de décharge électrique
ou de brûlure. Cette douleur augmente pendant 30 à 40 minutes. Dix minutes après la piqûre apparaît un érythème
léger qui s’aggrave pendant les 4 heures suivantes avec développement d’une éruption rouge-marron ou violacée
typiquement en forme de coup de fouet. Cet érythème permet d’évaluer la surface cutanée concernée. La sévérité des
réactions dépend de l’âge, des antécédents personnels, des antécédents de piqûre, de l’étendue de la surface cutanée
atteinte, de la toxicité du venin. Les envenimations sévères s’accompagnent d’une réaction cutanée typique ainsi que
d’une cohorte de symptômes généraux qui apparaissent en 2 à 4 heures : céphalées, vertige, syncope, convulsions,
coma, vomissements, spasmes musculaires, paralysies, insuffisance rénale, troubles du rythme, conjonctivite,
insuffisance respiratoire et décès.
Dans la plupart des cas, il y a disparition des lésions en 3 à 10 jours avec guérison. Mais des cicatrices peuvent
apparaître et persister plusieurs mois à années, entraînant une gêne esthétique, principalement quand le contact avec
la méduse a été long ou l’envenimation sévère.
L’évolution clinique est rapidement favorable si le traitement est bien conduit, de mauvaises pratiques sont parfois
mises en route du fait de la méconnaissance de l’animal. En effet très peu de nématocystes délivrent d’emblée leur
contenu et les tentacules transparents restent accrochés à la peau des victimes.
Dans un premier temps, il faut calmer la victime et l’empêcher de frotter les lésions. Il ne faudra jamais inciser la
plaie ni chercher à la faire saigner ni la sucer pour aspirer le venin. Les tentacules visibles seront retirés par une
pince ou à la main doublement gantée. Ceux invisibles le seront après application de mousse à raser ou du sable pour
«piéger» les débris de méduses qui seront alors ôtés à l’aide d’un carton rigide. La plaie sera abondamment rincée à
l’eau de mer ou au sérum physiologique (la faible osmolarité de l’eau douce ferait éclater les quelques cnidocystes
restant). La toxine étant thermolabile, l’eau peut être chaude. Le rinçage durera jusqu’à disparition des symptômes
(environ 30 minutes). Après décontamination, la plaie sera séchée puis enduite d’anesthésiques locaux, de cicatrisants
ou de corticoïdes (ou à défaut d’Onctose®). Le traitement de la douleur n’a rien de spécifique. De la glace (placée dans
un sac) peut être appliquée sur la peau. Si des lésions ulcérées devaient apparaître, elles seront nettoyées
quotidiennement et recouvertes d’une fine couche de lotion antiseptique.
QUELQUES CHIFFRES
300 genres, environ 10.000 espèces
de 1 à 800 tentacules en multiple de 4
-
de 0,1 mm à 2.5 m de diamètre et jusqu’à 6 m de haut
de la surface à plus de 3.000 m de profondeur
QUELQUES PHOTOS
Une hydroméduse Aequarea victoria
Vellela vellela
Maninia handi
Rhysostoma octopus
deux stauroméduses
Haliclystus sanjuanensis
Physalia physalis
Varangonema pedunculata
Une anthoméduse
Aurelia aurelia
Une trachyméduse
Une narcoméduse
Une leptoméduse
DH 12/03
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