République Algérienne Démocratique et Populaire Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université des Sciences et de la Technologie d’Oran Mohamed BOUDIAF FACULTE DE GENIE ELECTRIQUE DEPARTEMENT D’ELECTROTECHNIQUE THESE DE DOCTORAT ES-SCIENCES SPECIALITE: Electrotechnique OPTION : Réseaux Electriques PRESENTEE PAR Mr. BOUDIAF Mohamed SUJET DE LA THESE Contribution de l'IPFC à la stabilisation des réseaux électriques Soutenue le 26 Juin 2014 Devant le Jury Composé de : Monsieur Monsieur Monsieur Monsieur Monsieur Monsieur B. MAZARI M. MOUDJAHED M. RAHLI C. BENACHAIBA A. ALLALI T. ALLAOUI Professeur, USTO - MB MCA Université de Tiaret Professeur, USTO - MB Professeur, université de Béchar Professeur, USTO - MB MCA Université de Tiaret PRESIDENT RAPPORTEUR CO-ENCADREUR EXAMINATEUR EXAMINATEUR EXAMINATEUR Remerciements Le travail présenté dans ce mémoire a été réalisé sous la direction de Monsieur M. MOUDJAHED Maître de Conférence à l'Université Ibn Khaldoun - Tiaret et Monsieur M. RAHLI Professeur à l’Université des Sciences et de la Technologie Mohamed BOUDIAF Oran. Qu'ils trouvent ici l'expression de toute ma gratitude pour leurs conseils et leur patience. Je tiens à les remercier chaleureusement de l'aide précieuse et des conseils éclairés qu'ils m'ont apportés tout au long de ce travail. Je remercie sincèrement Monsieur B. MAZARI, Professeur à l’Université des Sciences et de la Technologie Mohamed BOUDIAF Oran, de l'honneur qu'il me fait de présider le jury de soutenance de ma thèse. Mes vifs remerciements vont également à Monsieur C. BENACHAIBA Professeur à l’Université de Béchar, à Monsieur A. ALLALI, Professeur à l’Université des Sciences et de la Technologie Mohamed BOUDIAF Oran et à Monsieur T. ALLAOUI, Maître de Conférence à l’Université Ibn Khaldoun - Tiaret d'avoir bien voulu accepter d'examiner ce travail et être membres du jury de soutenance. Dédicace Je dédie ce modeste travail en signe de reconnaissance à tous ceux que j’aime particulièrement : à mon père à ma mère à mon épouse à ma fille à mes frères et à tous mes amis Sommaire Sommaire Nomenclature 1 Introduction générale 3 Chapitre 1 : Systèmes flexibles de transmission à courant alternatif 6 1.1 Introduction 1.2 Problématique de tension, de fréquence et de sécurité des réseaux 1.2.1 Tension 1.2.2 Fréquence 1.2.3 Sécurité des réseaux de transport 1.2.3.1 Sécurité statique 1.2.3.2 Sécurité dynamique 1.2.4. Remèdes 1.3 FACTS 1.3.1 FACTS de type parallèle 1.3.1.1 Static Var Compensator (SVC) 1.3.1.2 Static Synchronous Compensator (STATCOM) 1.3.1.3 Superconducting Magnetic Energy Storage (SMES) 1.3.2 FACTS de type série 1.3.2.1 Thyristor Controlled Series Capacitor (TCSC) 1.3.2.2 Thyristor Controlled Series Reactor (TCSR) 1.3.2.3 Static Synchronous Series Compensator (SSSC) 1.3.2.4 Interline Power Flow Controller (IPFC) 1.3.3 FACTS type hybride 1.3.3.1 Thyristor Controlled Phase Angle Regulator (TCPAR) 1.3.3.2 Unified Power Flow Controller (UPFC) 1.3.3.3 Generalized Unified Power Flow Controller (GUPFC) 1.4 Effet des FACTS sur la transmission de puissance active 1.5 Conclusion 7 7 7 7 8 8 8 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 17 18 18 19 20 20 21 Chapitre 2 : Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 22 2.1 2.2 2.3 2.4 2.4.1 2.4.2 2.5 2.6 2.6.1 2.6.2 2.7 23 23 26 29 31 33 35 42 42 50 56 Introduction Principe de fonctionnement Structure de l’IPFC Conversion statique Modélisation de l’onduleur Commande à modulation de largeur d’impulsion (MLI) Réglage analogique Etude du comportement de l’IPFC Variation de puissance Variation de la tension du réseau Conclusion Chapitre 3 : Réglage de l’IPFC par la logique floue 57 3.1 Introduction 3.2 Théorie de la logique floue 3.2.1 Généralités 3.2.2 Théorie des ensembles flous 3.2.2.1 Principe de la logique floue 3.2.2.2 Fonctions d’appartenance 3.3 Commande par la logique floue 3.3.1 Fuzzification 3.3.2 Mécanismes d’inférence 3.3.3 Défuzzification 3.3.3.1 Défuzzification par centre de gravité 3.3.3.2 Défuzzification par valeur maximum 3.4 Application de la logique floue 3.4.1 Fuzzification 3.4.2 Règles d’inférence 3.4.3 Défuzzification 3.5 Etude du système 3.6 Conclusion 58 58 58 59 59 60 61 63 65 65 66 67 67 69 71 71 71 85 Chapitre 4 : Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 86 4.1 Introduction 4.2 Structure et modélisation des réseaux électriques 4.3 Phénomènes dynamiques dans les réseaux électriques 4.3.1 Phénomènes de propagation 4.3.2 Phénomènes électromagnétiques 4.3.3 Phénomènes électromécaniques 4.3.4 Phénomènes thermodynamiques 4.4 Stabilité des réseaux électriques 4.5 Modélisation du réseau électrique 4.5.1 Modélisation de l’alternateur 4.5.1.1 Equations de flux et de tensions dans le repère statorique 4.5.1.2 Equations de flux et de tensions dans le repère de Park 4.5.2 Modèle de la ligne 87 87 88 89 89 89 89 89 90 90 91 92 95 4.5.3 Modèle de la charge 4.5.4 Equations régissant le comportement de l’alternateur 4.5.4.1 Equation du mouvement de l’alternateur 4.5.4.2 Equations électriques en régime transitoire 4.6 Moyens conventionnels de stabilisation du réseau 4.6.1 Régulateur de tension 4.6.2 Régulateur de vitesse 4.7 Système étudié 4.7.1 Comportement du système en cas de variation de la charge 4.7.2 Etude du système en petits mouvements 4.7.3 Etude du système en grands mouvements 4.8 Conclusion 95 96 96 97 98 98 99 100 103 109 113 118 Chapitre 5 : Application de l’IPFC sur le réseau de test 119 5.1 5.2 5.2.1 5.2.2 5.3 5.3.1 5.3.2 5.4 120 120 120 123 126 126 131 137 Introduction Etude du système en régime permanent Commande du transit de puissance d’une ligne Impact de la variation de charge sur le comportement du réseau Etude du système en régime perturbé Comportement du système en petits mouvements Comportement du système en grands mouvements Conclusion Conclusion générale 138 Bibliographie 141 Nomenclature Nomenclature Nomenclature FACTS : Flexible A.C Transmission Systems GTO : Gate Turn-Off IGBT : Insulated Gate Bipolar Transistor SVC : Static Var Compensator TCR : Thyristor Controlled Reactor TSC : Thyristor- Swithed Capacitor STATCOM : Static Synchronous Compensator VSC : Voltage Source Converter SMES : Superconducting Magnetic Energy Storage TCSC : Thyristor Controlled Series Capacitor TCSR : Thyristor Controlled Series Reactor SSSC : Static Synchronous Series Compensator IPFC : Interline Power Flow Controller TCPAR : Thyristor Controlled Phase Angle Regulator UPFC : Unified Power Flow Controller GUPFC : Generalized Unified Power Flow Controller MLI : Modulation de Largeur d’Impulsion PI : Proportionnel Intégrale CLF : Control par logique floue 2 Introduction générale Introduction générale Introduction générale L’électricité est devenue un facteur de développement incontournable de notre civilisation. Sa consommation ne cesse de s’accroitre ces dernières années. L’industrialisation et la croissance de la population sont les facteurs principaux pour lesquels cette consommation d’énergie électrique augmente régulièrement. Ainsi, pour avoir un équilibre entre la production et la consommation, il est à première vue nécessaire d’augmenter le nombre de centrales électriques, de lignes, de transformateurs etc…ce qui implique une augmentation de coût et une dégradation du milieu naturel [1, 2, 3]. Les contraintes de plus en plus sévères (protection de l’environnement, concurrence,…..) auxquelles sont soumis les réseaux et la recherche d’une amélioration constante de la continuité et de la qualité de service font que ces derniers deviennent de plus en plus maillés et interconnectés. La continuité de service et l’utilisation optimale des réseaux nécessitent des réserves conséquentes. Les réseaux maillés soumis à des boucles de puissance indésirables entre zones interconnectées peuvent avoir leurs lignes surchargées ce qui peut conduire à l’instabilité [4, 5, 6]. Dans ces conditions, la stabilité des systèmes de puissance devient une des préoccupations majeures pour les fournisseurs d’électricité. Ces systèmes doivent rester stables pour toutes les petites variations au voisinage des points de fonctionnement ainsi que pour des conditions sévères. De nouvelles méthodes permettant d’améliorer la stabilité des systèmes font par conséquent l’objet de travaux de recherche extrêmement importants. Compte tenu de la variété des conditions de fonctionnement et de la sévérité des incidents, les équipements de commande installés actuellement sur les réseaux peuvent s'avérer insuffisants pour répondre efficacement aux diverses perturbations. En conséquence, les opérateurs de réseaux cherchent à en optimiser le fonctionnement tout en maintenant un niveau de sécurité satisfaisant. Un système de puissance est un système non-linéaire qui fonctionne dans un environnement en évolution permanente : charges, puissances générées, topologie du réseau,… . Le système peut aussi être soumis à des perturbations petites et grandes. Les petites perturbations peuvent se présenter sous forme de variations de charge. Les grandes perturbations sont de nature plus sévère et peuvent être dues à des courts circuits ou des ruptures d’ouvrages (turbine, générateur, transformateur, ...). Le système doit être capable de surmonter ces perturbations et répondre de façon satisfaisante à la demande. Suite à une perturbation transitoire, si le système est stable, il atteindra un nouvel état d’équilibre. Si le système est instable, cela se traduira, par exemple, par une augmentation progressive de l’écart entre les angles de rotor des générateurs ou par une diminution progressive des tensions des nœuds du réseau. Un état instable du système pourra conduire à des pannes en cascade et une déconnexion d’une grande partie du réseau électrique. Les moyens classiques de contrôle des réseaux tels que les transformateurs à prises réglables en charge, les transformateurs à décalage d'angle, les condensateurs et inductances additionnelles, etc… s'avèrent parfois trop lents et insuffisants pour répondre efficacement aux perturbations du réseau. Pour remédier à cela, un contrôle rapide des réseaux électriques 4 Introduction générale fait appel aux ressources offertes par l'électronique de puissance et la microélectronique de commande. Parmi ces ressources les dispositifs FACTS (Flexible Alternative Current Transmission Systems) sont de plus en plus utilisés. Certains d’entre eux ont démontré leur fiabilité, d’autres sont en cours d’essai et d’étude de faisabilité. Leur utilisation pourrait s’accroître dans l'avenir, surtout dans la mesure où il serait fait usage de convertisseurs à éléments entièrement commutables (GTO, IGBT, IGCT) à modulation de largeur d'impulsions (MLI) permettant de réaliser des caractéristiques de réglage variées. Ces convertisseurs permettent de réaliser de véritables génératrices statiques à courant alternatif capables de fournir ou d'absorber des puissances active et réactive avec une tension contrôlable. Ces dispositifs, selon leur connexion aux réseaux électriques, peuvent être de type série (Static Synchronous Series Compensator, Thyristor Controlled Series Capacitor,…), de type parallèle (Static Synchronous Compensator, Static Var Compensator, Superconducting Magnetic Energy Storage,…), de type hybride (Unified Power Flow Controller, Interline Power Flow Controller,…) [3, 7, 8, 9]. Nous nous intéressons, quant à nous, dans ce travail, à un type de FACTS appelé variateur de charge universel interligne dit aussi IPFC (Interline Power Flow Controller) et à son action sur un réseau électrique multimachines 3 machines-9 nœuds. Les performances d’un tel dispositif sont étudiées en utilisant le réglage analogique et le réglage par la logique floue [6, 10, 11]. L’outil de simulation utilisé est MATLAB/SIMULINK. Nous avons structuré ce travail en cinq chapitres. Dans le premier chapitre, nous introduisons quelques dispositifs FACTS et citons le rôle important qu’ils jouent dans l’exploitation et la gestion des réseaux électriques, en donnant pour chacun d’entre eux sa configuration, son principe de fonctionnement et ses applications. Le dispositif IPFC qui sera étudié avec plus de détail dans le deuxième chapitre est évoqué sommairement. Dans le deuxième chapitre, on étudie les performances de l’IPFC utilisant le réglage analogique. Auparavant, on aura modélisé le système. Dans le troisième chapitre, on examine les stratégies de commande de type avancé telle que la logique floue et ce pour améliorer les performances de réglage de l’IPFC. La robustesse de la commande y est également étudiée. Dans le quatrième chapitre, l’étude du réseau en régime permanent et en régime transitoire est effectuée en l’absence de toute régulation. Les alternateurs sont ensuite équipés des régulations conventionnelles de tension type IEEE et de vitesse en vue de comparer leurs performances à celles de l’IPFC. Les paramètres de la régulation conventionnelle permettant d’avoir un réglage optimale sont établis. Dans le cinquième chapitre, nous examinons la contribution de l’IPFC dans le réglage de transit des puissances active et réactive en régime permanent. En régime perturbé, les performances de l’IPFC sont évaluées par analyse de la stabilité du réseau. 5 Chapitre 01 Systèmes flexibles de transmission à courant alternatif Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif 1.1 Introduction Le concept FACTS regroupe tous les dispositifs à base d’électronique de puissance qui permettent d’améliorer l’exploitation du réseau électrique. Avec leurs aptitudes à modifier les caractéristiques apparentes des lignes, les FACTS sont capables d'accroître la capacité du réseau dans son ensemble en contrôlant les transits de puissances aussi bien actives que réactives. Ce chapitre a pour objectif de présenter les caractéristiques et les potentiels des trois types de FACTS (série, parallèle, hybride) en expliquant leur principe de fonctionnement et leur rôle dans un réseau. Auparavant, on évoquera la problématique des caractéristiques des réseaux électriques. 1.2 Problématique de tension, de fréquence et de sécurité des réseaux 1.2.1 Tension La gestion du réseau électrique ne consiste pas seulement à faire en sorte que les transits soient inférieurs aux capacités de transport de chaque ouvrage du réseau. Il faut également surveiller le niveau de tension électrique qui doit rester dans une plage autorisée en tout point du réseau, dans toutes les situations de production et de consommation prévisibles. En effet, la tension peut localement être dégradée, par exemple les jours de forte consommation. La circulation du courant dans la ligne provoque une chute de la tension. La figure 1.1 montre un exemple de profil de tension [12]. Tension (kV) Tension en sortie de centrale 220kV 210kV Tension en entrée de consommation 0 km Figure 1.1 Exemple de profil de tension Pour que la tension reste à chaque instant dans une plage acceptable pour les matériels, des dispositifs de réglage automatique de la tension sont répartis sur le réseau de transport. Ils agissent principalement sur les groupes de production, qui peuvent réguler la tension au point du réseau où ils sont raccordés. Ces dispositifs sont importants pour la sûreté de fonctionnement du système électrique, car ils évitent l’apparition de phénomènes tels que les écroulements de tension. Pour fournir une tension supérieure à la tension minimale autorisée en tout point du réseau, même en bout de ligne, les groupes de production élèvent la tension à un niveau supérieur à la tension nominale. Le plan de tension sur le réseau 220kV en Algérie est défini en temps réel par le Gestionnaire des Réseaux de Transport d’ElectricitéSONELGAZ, qui fixe les tensions à maintenir en un certain nombre de points dits « points pilotes », de manière à éviter les écroulements de tension. 1.2.2 Fréquence Les centrales doivent à tout instant produire la quantité d’électricité nécessaire à l’alimentation de la consommation. Pour répondre à cet impératif, leurs alternateurs doivent tourner à la même vitesse électrique, afin de produire une tension de fréquence uniforme dans tout le réseau. 7 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif La fréquence doit être maintenue autour d’une valeur nominale 50 Hz ou 60Hz, quelles que soient les variations de consommation ou de production. Un fonctionnement correct est autorisé dans une plage déterminée de fréquence. Si la fréquence sort de cette plage autorisée, des systèmes de régulation dans les centrales interviennent pour la ramener à la valeur de synchronisme (50Hz ou 60Hz). 1.2.3 Sécurité des réseaux de transport Le niveau de sécurité d'un réseau est jugé satisfaisant si, d'une part, il est apte à assurer l'équilibre production-consommation en respectant certaines limites admissibles liées aux transits de puissance dans les lignes, aux tensions en chaque nœud et aux points de fonctionnement des groupes de production et si, d'autre part, il est capable de surmonter une perturbation qu’elle soit petite ou grande d’où les notions de sécurité (ou stabilité) statique et sécurité (ou stabilité) dynamique [13]. 1.2.3.1 Sécurité statique La sécurité statique concerne le bon fonctionnement du réseau en régime permanent qui ne peut être garanti que si toutes les consommations actives et réactives sont satisfaites avec des valeurs de tension et de fréquence comprises dans les intervalles admissibles et comprises entre des limites maximales et minimales. Des tensions trop basses peuvent conduire à un écroulement généralisé du réseau et des tensions trop élevées peuvent endommager les équipements ou dégrader leur fonctionnement. Les transits dans les lignes et les transformateurs doivent être inférieurs aux limites admissibles, que ce soit pour les courants ou pour les puissances. 1.2.3.2 Sécurité dynamique La sécurité dynamique concerne l'évolution temporelle du réseau après une perturbation. Pour les grandes perturbations (perte d'un ouvrage, court-circuit,…) les variations importantes des grandeurs physiques peuvent faire perdre le synchronisme aux générateurs. De telles perturbations sont susceptibles de provoquer des comportements non linéaires du système. On parlera alors de problème de stabilité transitoire, ou stabilité de première oscillation. Celle-ci dépend fortement de l'ampleur, de la durée et de la position de la perturbation, ainsi que de l'état initial du réseau. Pour les petites perturbations (variations graduelles de charges), nous parlerons de stabilité dynamique, ou stabilité en petits mouvements. En fait, les termes transitoire et dynamique caractérisent des phénomènes à échelles de temps différentes. Le régime transitoire concerne les instants immédiats après la perturbation alors que le régime dynamique désigne la période suivant le régime transitoire jusqu'à ce que le système revienne à l'état d'équilibre (quelques dizaines de secondes), ou qu'il ne devienne instable. 1.2.4. Remèdes Le maintien du plan de tension dans les réseaux de transport et de répartition est un problème local contrairement au problème de maintien de la fréquence qui est un problème global impliquant l'ensemble du réseau interconnecté. Le réglage de la fréquence est étroitement lié à celui de la puissance active (couplage P/f). Le réglage de la tension est étroitement lié à celui de la puissance réactive (couplage Q/V). En régime normal il y a découplage entre les deux types de réglage, ce qui permet de les 8 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif étudier et de traiter les problèmes de manière indépendante. Des outils de réglage conventionnels ou associés à des dispositifs FACTS peuvent contribuer à maintenir aussi bien la tension que la fréquence des réseaux dans les limites autorisées. 1.3 FACTS Les FACTS permettant de modifier très rapidement l'équilibre des couples agissant sur les arbres des groupes de production de l'énergie électrique, par modification des puissances électriques échangées entre nœuds du réseau. On comprend qu'ils puissent jouer un rôle dans l'amortissement des oscillations de puissance [10, 14, 15]. Il existe trois types de FACTS : Les compensateurs parallèles, appelés aussi compensateurs de puissance réactive, contrôlent le flux de puissance réactive dans la ligne. Ils permettent de maintenir la tension du réseau au point de connexion dans une plage bien déterminée pour le bon fonctionnement du réseau. Les compensateurs séries ou compensateurs d'impédance agissent par l'ajustement de l'impédance de la ligne. Ce type de compensateurs est capable de contrôler le transit de puissance active dans la ligne. Les compensateurs hybrides associent compensateurs séries et parallèles. Ces compensateurs modifient les flux de puissances active et réactive en agissant sur tous les paramètres : tension, angle, impédance tels qu’indiqués dans le réseau de la figure 1.2 ci-dessous qui représente un réseau d’interconnexion entre 2 nœuds i et j. X ij I ij i j Vi V j Figure 1.2 Réseau d’interconnexion Les tensions aux nœuds i et j sont telles que : Vi Vie j i V j V je j (1.1) j (1.2) La puissance de transit Sij entre les nœuds i et j est telle que : * S ij V i . I ij (1.3) Sachant que S ij Pij jQ ij (1.4) 9 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif On déduit que : Pij Q ij V iV j X ij sin( i j ) (1.5) V iV j Vi2 cos( i j ) X ij X ij (1.6) 1.3.1 FACTS de type parallèle Les systèmes de compensation conventionnels, tels que les bancs de condensateurs et les inductances actionnées mécaniquement, ont longtemps été utilisés pour augmenter le transit de puissance en régime permanent en contrôlant le profil de la tension le long des lignes de transport. Il a été prouvé que la stabilité transitoire ainsi que la stabilité en régime permanent d’un réseau électrique peuvent être améliorées si le dispositif de compensation peut réagir rapidement. Ceci est possible en utilisant les composants commandables tant à l’ouverture qu’à la fermeture tels que les thyristors GTO (Gate Turn-Off) et les transistors IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistor) [6]. La figure 1.3 ci-dessous montre la connexion de ce type de FACTS au réseau. XL est la réactance de la ligne. V et V sont les tensions nodales d’extrémités du circuit. V sh est la tension injectée du compensateur. Xsh est la réactance de la liaison du compensateur shunt avec la ligne. XL Vsh V Shunt Convertisseur V’ Utilisateur (a) XL Xsh V V’ Vsh (b) Figure 1.3 Schéma d’un réseau équipé d’un compensateur shunt 10 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif Nous donnons ci-dessous quelques FACTS de type parallèle. 1.3.1.1 Static Var Compensator (SVC) La figure 1.4 et la figure 1.5 représentent respectivement la configuration et la caractéristique tension-courant de ce type de FACTS [10, 16]. HT Tsh MT ou BT Filtre Cf SVC TSC TCR Figure 1.4 Schéma du SVC Le SVC est l’association d’une inductance commandée par TCR (Thyristor Controlled Reactor), d’un condensateur commuté par TSC (Thyristor- Swithed Capacitor ) et d’un filtre d’harmoniques. L’impédance de la liaison du TCR s’exprime par la relation : Z TCR j L 2 ( ) sin( 2 ) (1.7) L’impédance de la liaison du TSC s’exprime par la relation : Z TSC j C 2 sin( 2 ) (1.8) L’impédance due au filtre est telle que : Z f 1 j C (1.9) f L’impédance ZSVC du SVC est telle que : 1 Z SVC 1 Z TCR 1 Z TSC 1 Zf (1.10) 11 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif L’admittance YSVC du SVC s’exprime par la relation : Y SVC 1 (1.11) Z SVC La caractéristique du SVC est donnée par la figure 1.5 : V' IshCmax IshLmax I sh Figure 1.5 Caractéristique du SVC IshCmax et IshLmax sont les courants limites que peuvent supporter respectivement le TCR et le TSC. 1.3.1.2 Static Synchronous Compensator (STATCOM) Le STATCOM est un compensateur statique synchrone. Il réalise une compensation de type parallèle en agissant comme un véritable compensateur synchrone statique. Il est constitué d’un convertisseur continu-alternatif à commutation forcée raccordé côté continu à un élément de stockage d’énergie : un condensateur C. La figure 1.6 montre la structure du dispositif. Les cellules de commutation sont bidirectionnelles, formées de thyristors GTO et de diodes antiparallèles [17, 18, 19, 20]. V' Tsh I sh Vsh VSC Idc Vdc Figure 1.6 Schéma de base du STATCOM 12 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif L’échange d’énergie réactive se fait par le contrôle de la tension du convertisseur V sh , qui est en phase avec la tension V ' de jeu de barres où le STATCOM est connecté au réseau par le transformateur Tsh. L’écoulement des puissances active et réactive, entre ces deux sources de tension est donné par : Psh Q sh V '.V sh sin X sh (1.12) V' (V ' V sh cos ) où δ est le déphasage entre V X sh sh et V ' (1.13) δ étant nul, l’équation (1.12) montre qu’il n’y a pas d’écoulement de puissance active entre le STATCOM et le réseau et l’équation (1.13) montre que la puissance réactive échangée dépend de l’amplitude de V Q sh sh et V ' . Elle donnée par l’expression (1.14) V' (V ' V sh ) X sh (1.14) - Si V’=Vsh : pas de génération ni d’absorption de puissance réactive. - Si V’>Vsh : Le STATCOM absorbe de la puissance réactive provoquant une diminution de V’. Un courant inductif Ish s’établit entre les deux sources de tension à travers la réactance Xsh. Ce courant est en retard de 90o par rapport à V’ (Fig 1.7). Vsh V’ Ish Figure 1.7 Mode inductif - Si V’<Vsh : Le STATCOM génère de la puissance réactive provoquant une augmentation de la tension V’. Le courant est capacitif Ish. Il est en avance de 90o par rapport à la tension du nœud (Fig 1.8). Ish V’ Vsh Figure 1.8 Mode capacitif 1.3.1.3 Superconducting Magnetic Energy Storage (SMES) La figure 1.9 ci-dessous donne le schéma de principe d'un tel dispositif. La bobine supraconductrice ne présente aucune résistance : tout courant qui y est induit, en appliquant par exemple une tension à ses bornes puis en la court-circuitant, va se maintenir jusqu'à ce qu'une tension de polarité inverse soit appliquée ou qu'une résistance soit introduite dans le circuit pour la décharger. Si l’inductance de la bobine est Lsm, elle accumulera une énergie Wsm et se charge conformément aux équations (1.15) et (1.16) : 13 Chapitre 01. W V sm sm Systemes flexibles de transmission à courant alternatif 1 L 2 L sm sm I 2 sm (1.15) dI sm dt (1.16) Ism et Vsm sont respectivement le courant de charge et la tension aux bornes de la bobine. L'association d'une bobine supraconductrice utilisée comme accumulateur magnétique supraconducteur d'énergie et d'un convertisseur à commutation forcée de grande puissance constitue le SMES. Les échanges de puissances active et réactive entre la bobine supraconductrice et le réseau électrique à travers le convertisseur convenablement commandé font que le SMES réalise les deux fonctions de régulation, à savoir la régulation de vitesse et celle de tension [21]. Courant Ism Vsm Convertisseur Bobine Supraconductrice Réseau alternatif Figure 1.9 schéma du SMES 1.3.2 FACTS de type série Ce type de FACTS peut être utilisé comme source de tension variable ou impédance inductive ou capacitive variable. Celle-ci insérée dans la ligne de transport peut modifier l’impédance de la liaison du réseau [22]. La figure 1.10 montre la configuration d’une compensation série. XL est la réactance de la ligne et V s la tension injectée par le compensateur comme la montre la figure 1.10.a. Dans la figure 1.10.b, Xeq est la réactance équivalente de la liaison du réseau tenant compte de la réactance variable Xs du compensateur et la réactance XL de la ligne. Elle est telle que : Xeq=XL+Xs (1.17) La tension V s générée par le compensateur maintient la tension V ' constante et sinusoïdale aux bornes de la charge [12, 23]. 14 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif Vs XL Convertisseur V Utilisateur V' (a) Vs Xeq V V' (b) Figure 1.10 Configuration de la compensation série Nous décrivons brièvement ci-dessous quelques compensateurs de type série parmi les plus courants d’utilisation. 1.3.2.1 Thyristor Controlled Series Capacitor (TCSC) Le TCSC fait partie des condensateurs séries qui ont été utilisés avec succès pendant de nombreuses années pour améliorer la stabilité et les capacités de charge des réseaux de transport haute tension. La figure 1.11 donne sa configuration. Il fonctionne par l'insertion de la tension capacitive pour compenser la chute de tension inductive sur les lignes de transport [24, 25]. Th1 L Th2 C Figure 1.11 Schema du TCSC 15 IL Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif L’expression de l’impédance de TCSC est donnée par l’équation (1.18) ci-dessous où α représente l'angle de retard à l'amorçage des thyristors : X ( ) jL 2 sin( 2 ) ( ) LC 2 2 (1.18) Les courbes théoriques obtenues avec l’équation (1.18) sont représentées par la figure 1.12 suivante : X(α) Phase (rad) 2 αo αo α (rad) α (rad) 2 (a) Module (b) Phase Figure 1.12 Réactance du TCSC 1.3.2.2 Thyristor Controlled Series Reactor (TCSR) Le TCSR est un compensateur inductif qui se compose d'une inductance en parallèle avec une autre inductance commandée par thyristors afin de fournir une réactance inductive série variable [16, 25]. Lorsque l'angle d'amorçage du réacteur commandé par thyristors est de 180 degrés, il cesse de conduire, et la réactance non contrôlable X1 (X1=ω.L1) agit comme un limiteur de courant de défaut. Pendant que l'angle d'amorçage diminue en dessous de 180 degrés, la réactance équivalente diminue jusqu'à l'angle de 90 degrés, où elle est la combinaison parallèle de deux réactances (Fig. 1.13). Th1 L1 Th2 L2 Figure 1.13 Schéma du TCSR 16 IL Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif L’expression de l’impédance de TCSR est donnée par l’équation (1.19) ci-dessous où α représente l'angle de retard à l'amorçage des thyristors : X ( ) jL1 L 2 sin( 2 ) ( ) 1 2 L2 (1.19) 1.3.2.3 Static Synchronous Series Compensator (SSSC) Le SSSC est constitué d’un convertisseur statique avec une source d’énergie qui est connecté en série avec la ligne de transport à travers un transformateur de tension comme montré à la figure 1.13 [22, 26]. Le SSSC injecte en série une tension alternative V s avec une amplitude et un angle de phase réglable dans la ligne de transport à l’aide d’un transformateur série Ts. Le SSSC peut produire ou absorber de la puissance réactive suivant la commande du convertisseur statique VSC (Voltage Source Converter) [17, 27]. Vs Ts IL VSC C Vdc Figure 1.14 Schéma du SSSC 1.3.2.4 Interline Power Flow Controller (IPFC) La figure 1.15 représente le schéma d'un tel dispositif. C’est la combinaison de deux SSSC. Il permet de contrôler le transit de puissances des lignes [28]. 17 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif Vs1 I L1 Ts1 C VSC2 VSC1 Ts2 I L2 VS 2 Figure 1.15 Schéma de l’IPFC 1.3.3 FACTS type hybride Ces compensateurs agissent sur les flux de puissances active et réactive des lignes de transport électrique [12]. 1.3.3.1 Thyristor Controlled Phase Angle Regulator (TCPAR) La figure 1.16 montre le schéma du TCPAR. Figure 1.16 Schéma du TCPAR 18 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif C'est un transformateur déphaseur à base de thyristors. Ce dispositif a été créé pour remplacer les déphaseurs à transformateurs à régleur en charge (LTC ; Load Tap Changer) qui sont commandés mécaniquement. Il est constitué de deux transformateurs, l’un est branché en série avec la ligne et l’autre en parallèle. Ce dernier possède différents rapports de transformation (n1, n2, n3). Ces deux transformateurs sont reliés par l’intermédiaire des thyristors. Son principe de fonctionnement est d’injecter, sur les trois phases de la ligne de transmission, une tension en quadrature avec la tension à déphaser. Il a l’avantage de ne pas générer d’harmoniques car les thyristors sont commandés en interrupteurs en pleine conduction. Par contre comme le déphasage n’a pas une variation continue, il est nécessaire d’y adjoindre un compensateur shunt, ce qui entraîne des surcoûts d’installation. L’amplitude de la tension injectée est une combinaison des secondaires du transformateur parallèle dont les rapports de transformation sont n1, n2, n3 [16]. 1.3.3.2 Unified Power Flow Controller (UPFC) La configuration de l’UPFC donnée par la figure 1.17 ci-dessous peut faire varier la puissance active et réactive circulant sur une ligne à haute tension. Le convertisseur (VSC1), connecté à la ligne par le transformateur (Tsh) fonctionne comme un redresseur quatre quadrants et maintient la tension Vdc fixe sur le condensateur tampon (C). Un deuxième convertisseur (VSC2), connecté au réseau par le transformateur (Ts) et alimenté par la tension Vdc permet d’injecter une tension en série V s sur le réseau. Cette tension additionnelle V s étant variable en module et en phase, il est possible de varier la tension V ' . Ainsi on peut modifier statiquement le flux des puissances active et réactive transmise sur la ligne [28, 29, 30, 31]. Vs I I' Ts V' V Tsh I sh VSC1 Is Vsh Vs idc VSC2 c Vdc Figure 1.17 Schéma de l’UPFC 19 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif 1.3.3.3 Generalized Unified Power Flow Controller (GUPFC) La figure 1.18 représente le schéma d'un tel dispositif. Il combine les fonctions de l’IPFC pour la compensation série et celle de l’UPFC pour la partie de compensation parallèle [16, 29]. Vs1 I L1 Ts3 Vs 2 I L2 Ts2 I L3 VSC1 Série1 VSC2 Série2 Vs 3 Ts1 VSC3 Série3 Vsh C Tsh VSC4 Shunt I sh Figure 1.18 Schéma du GUPFC 1.4 Effet des FACTS sur la transmission de puissance active La figure 1.19 ci-après montre les actions possibles des FACTS selon leur type sur le réglage de transit de puissance active. La figure montre que les FACTS de type parallèle agissent sur le réglage de tension, les FACTS de type série sur la réactance de la ligne et les FACTS de type hybride sur le réglage de tous les paramètres. 20 Chapitre 01. Systemes flexibles de transmission à courant alternatif FACTS parallèle P FACTS hybride VV sin( ' ) X FACTS série Figure 1.19 Action des FACTS sur la transmission de puissance active 1.5 Conclusion Dans ce chapitre, nous avons dressé d’une manière générale l’état de l’art des dispositifs FACTS et montré leur importance dans la conduite des réseaux électriques. Leurs bonnes performances de contrôle dues aux avancées de l’électronique de puissance permettent un bon réglage de tension et de fréquence des réseaux. Les FACTS de type parallèle peuvent aussi assurer pour certains un filtrage actif tandis que les FACTS de type série contribuent aussi à la limitation de courants de défaut dans le réseau. 21 Chapitre 02 Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 2.1 Introduction Il est parfois intéressant de pouvoir agir non seulement sur la puissance réactive mais aussi sur la puissance active afin de pouvoir augmenter la stabilité des réseaux et gérer les flux de puissances transitant par les lignes. A l’aide de deux convertisseurs à pulsation, on peut réaliser un système capable d’injecter une tension variable en module et en phase sur le réseau. Dans ce chapitre, nous donnons le principe de fonctionnement et la description de l’IPFC ainsi que la topologie de réglage analogique. 2.2 Principe de fonctionnement Le réseau de la figure 2.1 a ses tensions V et V ' égales en modules et en phases. Les régions étant réunies par une ligne d’impédance XL, le courant de ligne sera nul car la différence de potentiel entre les deux extrémités est nulle. Il n’y aura donc pas d’échange de puissance active ou réactive entre les deux régions [3, 7, 32]. Or une région disposant d’un surplus de puissance pourrait contribuer à l’alimentation de la région qui lui est connectée et qui pourrait être en déficit. De même, une perturbation dans une région serait moins néfaste si la région voisine pouvait lui venir en aide. Durant ces moments critiques, une réponse immédiate s’impose. Les puissances actives et réactives appropriées doivent être transitées sur la ligne rapidement [18, 33, 34, 35]. XL Région 2 Région 1 V V' Figure 2.1 Réseau d’interconnexion Une source de tension V s due au convertisseur VSC DC/AC branché coté première région comme la montre la figure 2.2 et dont la valeur et l’angle sont variables permet d’atteindre cet objectif. La tension résultante V T en amont de la réactance XL est alors égale à la somme vectorielle de V et V s . Si l’angle entre V T et V ' est σ, il s’ensuit qu’une puissance active sera transportée sur la ligne [2, 36, 37]. Elle est telle que : P VT V ' sin XL (2.1) Ps VSC ere P 1 Région V XL P’ Vs VT I V' Neutre Figure 2.2 Schéma de l’IPFC 23 2eme Région Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Le diagramme vectoriel de la figure 2.3 montre les conditions lorsque V s est en avance sur V et par conséquent sur V ' d’un angle . Il s’ensuit que V T sera en avance sur V ' d’un angle σ. Si l’on fait varier l’angle du convertisseur tout en gardant V s constante, l’extrémité de V s décrira un cercle en pointillé centré sur l’extrémité de V ' comme le montre la figure. L’extrémité de la tension V T décrira ce cercle. L’angle σ variera progressivement d’une valeur maximale positive à une valeur minimale négative correspondant respectivement à ф=+90o et ф=-90o en passant par une valeur nulle. Ainsi, selon l’équation (2.1), la puissance active portée par la ligne peut être positive ou négative, ce qui revient à dire qu’elle peut circuler dans les deux sens. De plus, on peut faire varier la puissance en faisant varier l’amplitude de V s et par conséquent celle de V T . VT Vs V I Figure 2.3 Diagramme vectoriel de tensions ( V V ' ) o I est en retard sur V s de 90 d’où 90 o et par suite les puissances active Ps et réactive Qs débitées par le convertisseur sont : PS V S I cos 0 Q S V S I sin V s I (2.2) (2.3) Qs est la puissance réactive absorbée par la ligne. Les puissances active P et réactive Q échangées dans le réseau entre les 2 régions sont telles que : P VI cos Q VI sin (2.4) (2.5) Le contrôle de l’angle de transmission nous permettra de commander la puissance maximale transmissible dans la ligne dont les tensions des extrémités V et V ' sont différentes en modules et en phases. Pour une tension de compensation V s fixe en module, on a montré que son extrémité se déplace sur le cercle en pointillé comme le montre la figure 2.4 où V T est telle que : V T V Vs (2.6) 24 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC En désignant les tensions par : V V V ' V ' ' V s Vs s V T VT T Et en prenant V comme origine des phases, on aura : V V0 o Le diagramme vectoriel de tensions est donné par la figure 2.4 : VT Vs ' V V' Figure 2.4 Diagramme vectoriel de tensions ( V V ' ) La puissance active transmissible est telle que : P VT V ' sin ' XL (2.7) Elle s’écrit aussi sous la forme : P VV ' sin ' XL (2.8) Avec ' En prenant V comme origine des phases ' et par suite, l’expression (2.8) s’écrit : P VT V ' sin XL (2.9) La relation (2.9) montre qu’il est possible de contrôler la puissance maximale transmissible en réglant l’angle σ selon la variation de la charge qui dépend de δ. La figure 2.5 illustre cette commande. 25 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC P(δ) P P(σ+δ) Pmax 0 -σ +σ π/2 π π+σ σ+δ Figure 2.5 Caractéristique de la puissance transmissible maximale Comme le convertisseur fournit de la puissance active au système, il doit en absorber autant de l’accumulateur. A moins d’être assez puissant, celui-ci se déchargera rapidement. Donc, au lieu d’utiliser un accumulateur, on le remplace par un redresseur qui tire son énergie de la deuxième ligne. Cette solution demande l’installation de deux convertisseurs connectés par une liaison à courant continu. Le deuxième convertisseur redresse la puissance à courant alternatif provenant du transformateur de couplage, et l’envoie au circuit de liaison à courant continu du premier convertisseur qui le retransforme en puissance à courant alternatif et l’injecte dans la première ligne de transport sous une tension série. L’ensemble des deux convertisseurs porte le nom IPFC [6, 7, 28, 38]. 2.3 Structure de l’IPFC La structure de l’IPFC dont le schéma de la figure 2.6 constitué de deux convertisseurs l’un maitre VSC1 et l’autre esclave VSC2 permet d’injecter dans deux lignes différentes deux tensions V s1 et V s 2 . Ceci permet le contrôle des transits de puissance dans les deux lignes et donc décharger l’une pour charger l’autre ou inversement en cas de nécessité. Le convertisseur série esclave VSC2, connecté à la deuxième ligne par le transformateur Ts2 fonctionnant comme un convertisseur quatre quadrants maintient la tension Vdc fixe sur le condensateur tampon C. Un deuxième convertisseur série maitre VSC1, connecté à la première ligne par le transformateur Ts1 et alimenté par la tension Vdc permet d’injecter une tension en série Vs1 sur le réseau. Cette tension additionnelle Vs1 étant variable en module et en phase, il est possible de varier la tension V’1. Ainsi on peut modifier le flux des puissances active et réactive transmise sur la ligne [34, 39, 40]. 26 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC V s1 i1 Ts1 V1 V '1 i s1 Convertisseur maitre VSC1 Vdc C Convertisseur esclave VSC2 i s2 Ts2 i2 V2 V '2 V s2 Figure 2.6 Configuration de l’IPFC Pour une liaison triphasée telle que montrée par la figure 2.7 entre les nœuds de tension V et V ' où V s est la tension injectée par l’IPFC, on a les équations de tensions (2.10) : V a ri a L V b ri b L V c ri c L di a V sa V a dt di b V sb V b dt di c V sc V c dt (2.10) Où r est la résistance de de la ligne et L son inductance. r L Vs i V' V Figure 2.7 Schéma unifilaire de la liaison triphasée 27 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Les équations (2.10) s’écrient aussi : r i a L d ib 0 dt i c 0 0 r L 0 0 V a V sa V a' i a 1 0 . i b V b V sb V b' L ' i V V V r c c sc c L (2.11) La transformation dans le repère de Park permet d’écrire (2.11) sous la forme : r i id 1 Vd Vsd Vd d d L . dt iq r iq L Vq Vsq Vq L (2.12) Les puissances actives et réactives transmises P et Q et reçues P’ et Q’ s'expriment par les relations suivantes : P 3 (V d .i d V q .i q ) 2 (2.13) 3 (Vd '.id Vq '.iq ) 2 3 Q (Vq .id Vd .iq ) 2 P' Q' (2.14) (2.15) 3 (V q '.i d V d '.i q ) 2 (2.16) La figure 2.8 représente le schéma équivalent de deux lignes équipées d’un IPFC injectant les tensions V s1 et V s 2 respectivement sur les lignes 1 et 2. La relation entre les deux compensateurs série est une relation de maître à esclave. Le convertisseur de la ligne 1 joue le rôle de maître (master) et le convertisseur de la ligne 2 joue le rôle d’esclave (slave). 28 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC r L V s1 i1 V '1 V1 Vdc r L i2 V s2 V2 V '2 Figure 2.8 Schéma équivalent du système équipé de l’IPFC L’échange de puissance active entre les lignes est tel que : Pdc 3 (Vs 2 d .i2 d Vs 2 q i2 q Vs1d .i1d Vs1q .i1q ) 2 (2.17) L'équation dynamique de tension continue redressée aux bonnes du condensateur est : CVdc dVdc Pdc dt (2.18) 2.4 Conversion statique Un convertisseur statique assurant la conversion d’énergie électrique de forme alternative (AC) vers une forme continue (DC) est un redresseur. Quand la conversion se fait en sens inverse c’est-à-dire DC/AC, le convertisseur est un onduleur. Pour un onduleur autonome, la fréquence et la forme d’onde sont imposées par la commande et la source côté continu. Pour un onduleur non autonome, la fréquence et la forme d’onde sont imposées par la commande et la source côté alternatif [10]. On distingue deux grands types d’onduleurs : Les onduleurs de tension sont alimentés par une source de tension continue. Les onduleurs de courant sont alimentés par une source de courant continu. La figure 2.9 donne le schéma de principe d’un onduleur de tension triphasée, il est placé entre une source de tension triphasée parfaite, donc de tension constante et une charge triphasée équilibrée parcourue par des courants ia , ib , ic formant un système triphasé sinusoïdal équilibré. L’onduleur est un assemblage de trois ponts monophasés formés chacun de deux interrupteurs en série : K1 et K1’, K2 et K2’, K3 et K3’. Les interrupteurs d’un même demi- pont doivent être complémentaires pour que la source de tension ne soit jamais en 29 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC court-circuit, et pour que les circuits des courants ia , ib , ic ne soient jamais ouverts [10]. Pour que les six interrupteurs puissent imposer les tensions de sortie, quels que soient les courants ia , ib , ic il faut que ces interrupteurs soient bidirectionnels en courant. Chacun d’eux est formé d’un semi-conducteur à ouverture et fermeture commandées. Figure 2.9 Onduleur de tension triphasée Les interrupteurs de fréquence de commutation très élevée peuvent être type IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistor) ou type GTO (Gate Turn-Off thyristor). de L’IGBT est un transistor dont la conduction est amorcée et désamorcée en appliquant une tension appropriée sur la gâchette. Les trois bornes sont nommées collecteur C, émetteur E et grille G. Les IGBT peuvent supporter à l’état passant des courants Ic jusqu’à 800A, et à l’état bloqué de tension jusqu’à 1.5kV. Hormis leur aptitude à interrompre le courant d’anode en injectant un courant dans la gâchette, à l’état bloqué les thyristors GTO peuvent résister aux tensions de 4kV positives, mais non pas aux tensions négatives. A l’état passant, la chute de tension est environ 3V. La conduction est initiée en injectant un courant positif dans la gâchette. Afin de maintenir la conduction dans le thyristor GTO, le courant d’anode ne doit pas baisser en dessous d’un seuil appelé courant de maintien. Le courant d’anode est bloqué en injectant un courant négatif substantiel dans la gâchette pendant quelques microsecondes. Afin d’assurer le blocage, le courant injecté dans la gâchette doit être environ le tiers du courant circulant dans l’anode. Dans le schéma de thyristor GTO : A pour Anode, K pour Cathode et G pour Gâchette. 30 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 2.4.1 Modélisation de l’onduleur On définit les tensions triphasées et les variables de commande par les vecteurs suivants : (2.19) Vma Vmabc Vmb Vmc (2.20) V nabc V pabc V na V nb V nc V pa V pb V pc (2.21) ca c abc cb c c 1 c1abc 1 1 (2.22) (2.23) Les tensions simples à la sortie de l’onduleur prise par rapport au point p sont : Vpa=E/2 si K1 est fermé, Vpa=-E/2 si K1 est ouvert, Vpb=E/2 si K2 est fermé, Vpb=-E/2 si K2 est ouvert, Vpc=E/2 si K3 est fermé, Vpc=E/2 si K3 est ouvert. Suivant l’état des interrupteurs caractérisé par la commande Ci on peut écrire : V pi ci 1 / 2E où i=a,b,c (2.24) Les tensions simples prises par rapport au point m sont telle que : Vmi ci .E où i=a,b,c (2.25) 31 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Tenant compte des relations (2.22) et (2.23), la relation (2.21) s’écrit : V c 12 c E pabc abc 1abc (2.26) La relation (2.25) s’écrit : Vmabc cabc .E (2.27) Les tensions composées vérifient les relations suivantes : Vab V pa V pb Vma Vmb Vna Vnb ca cb V V V V V V V c c pc mc nc c bc pb mb nb b Vca V pc V pa Vmc Vma Vnc Vna cc ca (2.28) En présence d’une charge équilibrée, nous avons : ia ib ic 0 (2.29) Va Vb Vc 0 (2.30) d’où 3Va Va Vb Vc Va Vab Vca (2.31) Soit Va 1 Vab Vca 3 (2.32) Tenant compte de (2.28), l’équation (2.32) s’écrit : Va 1 2Vma Vmb Vmc 3 (2.33) De la même manière, on peut déterminer les expressions de Vb et Vc. On aboutit à la relation matricielle (2.34) Va 2 / 3 1 / 3 1 / 3 Vma V 1 / 3 2 / 3 1 / 3.V b mb Vc 1 / 3 1 / 3 2 / 3 Vmc (2.34) 32 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Tenant compte de l’équation (2.25), la relation (2.34) s’écrit : Va 2 / 3 1 / 3 1 / 3 ca V E. 1 / 3 2 / 3 1 / 3.c b b Vc 1 / 3 1 / 3 2 / 3 cc (2.35) Le courant continu alimentant l’onduleur est tel que : I dc ca ia cb ib cc ic cabc .iabc T (2.36) La puissance instantanée de la charge est donnée par la relation : P Va ia Vb ib Vc ic Vabc .iabc T (2.37) Tenant compte de la relation (2.35), la relation (2.37) s’écrit : P E.ca cb 2 / 3 1 / 3 1 / 3 ia cc . 1 / 3 2 / 3 1 / 3 ib 1 / 3 1 / 3 2 / 3 ic (2.38) Sachant que : 2 / 3 1 / 3 1 / 3 ia ia . 1 / 3 2 / 3 1 / 3.ib ib iabc 1 / 3 1 / 3 2 / 3 ic ic la relation (2.38) s’écrit sous la forme (2.39) : P c abc .iabc .E c a ia cb ib cc ic .E T (2.39) d’où : I dc ca ia cb ib cc ic (2.40) Et par suite : P E.I dc (2.41) La puissance P est conservée, si l’onduleur est supposé idéal. 2.4.2 Commande à modulation de largeur d’impulsion (MLI) La commande MLI réduit le nombre d’harmoniques générées par l’onduleur à commande pleine onde. Elle présente un perfectionnement de la forme d’onde en créneaux à savoir des périodes fermeture/ouverture variables de telle façon que la longueur des périodes de 33 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC fermeture soit maximale à la crête de l’onde. Dans cette commande, on remarque que l’aire de chaque impulsion correspond à peu près à l’aire sous l’onde sinusoïdale désirée entre les milieux de deux intervalles successifs d’ouverture. Le résidu harmonique d’ordre inférieur de l’onde MLI est nettement plus faible que celui de toute autre forme d’onde. Pour déterminer les instants d’amorçage nécessaire à la synthèse correcte de l’onde MLI, on génère dans les circuits de commande une onde sinusoïdale de référence à la fréquence désirée et on compare à l’onde triangulaire décalée. Les points d’intersection des deux ondes déterminent les instants d’amorçage des interrupteurs. La figure 2.10 montre la forme d’onde du signal à la sortie de l’onduleur pour ce type de commande. V*(t) : signal de référence Vp(t) : signal triangulaire appelé porteuse Si V*(t) > Vp(t) : K1 fermé et K2 ouvert Si V*(t) < Vp(t) : K1 ouvert et K2 fermé Figure 2.10 Commande MLI En triphasé, il faut faire un décalage dans les instants de commutation. Les instants de commutation de K2 décalée de 2/3 par rapport à K1. Les instants de commutation de K3 décalée de 4/3 par rapport à K1. On module l’onde triangulaire de haute fréquence par l’onde sinusoïdale de référence, l’onde triangulaire n’étant pas décalée. Le grand nombre de commutations par période des formes d’ondes en créneaux et MLI entraîne de grandes pertes par commutation dans les interrupteurs de l’onduleur. Pour choisir un onduleur à onde quasi-carrée ou un onduleur à MLI, on considère le coût supplémentaire de l’électronique de commande et les pertes par commutation d’une part, et le reliquat d’harmoniques d’ordre inférieur en sortie d’autre part. La commande MLI permet un réglage de la fréquence et de la valeur efficace de la tension de sortie en utilisant l’indice de modulation m et le rapport de réglage r. L’indice de modulation m influe principalement sur le contenu d’harmoniques de l’onde de sortie. m et r sont tels que : 34 Chapitre 02. m r Modélisation et réglage analogique de l’IPFC fp f (2.42) * V* Vp (2.43) fp et Vp sont les valeurs relatives à la porteuse et f* et V* sont les valeurs de référence. 2.5 Réglage analogique Les figures 2.11 et 2.12 représentent successivement le circuit de réglage du compensateur maitre et le circuit de réglage du compensateur esclave. Chaque convertisseur VSC (1 ou 2) est branché sur la ligne de transmission à travers un transformateur série Ts. Le convertisseur VSC est commandé par le dispositif de commande MLI à l’aide des trois signaux de commande Vsa*, Vsb* et Vsc*. Le réglage des courants id et iq se fait à l’aide des régulateurs type PI analogique. Les deux tensions dans le repère de Park sont les signaux de commande. Le calcul des courants de références est effectué à l’aide d’un algorithme à partir de la tension du réseau et des valeurs de consigne P1* et Q1* [5, 7, 33, 41]. Les régulateurs de puissance active transmise P2 et de tension continue Vdc fournissent respectivement les courants de référence i2d* et i2q* [5, 18, 34, 42]. La configuration maître-esclave permet aussi un découplage des puissances P/Q. i1abc V1abc Vs1abc V'1abc Ts1 Park i1abc 3 dq V1d V1q i1q* Q1* P1* Calcul de i1d* et i1q* is1abc Park 3 dq i1q + - i1d i1d*+ - Park-1 Vs1a* Vs1q* + 3 PI - ω Vs1b* ω dq + Vs1c* PI Vs1d* + Découplage par Compensation M L I VSC1 C Vdc Figure 2.11 Configuration du circuit de réglage du compensateur maitre 35 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC V2abc V2d V2q Vs2abc i2abc V2'abc Park Ts2 3 dq i2abc Calcul de P2 Equation (2.12) Park i2abc 3 dq P2 i2d* + - i2d PI PI P2* + Vdc* + PI - i2q* + i - 2q PI Vdc + + + Vs2q* ω ω Park-1 Vs2a* 3 Vs2b* dq Vs2d* Découplage par Compensation Vs2c* Vs2abc M L I VSC2 C Vdc Figure 2.12 Configuration du circuit de réglage du compensateur esclave Pour régler les courants de réseau nous découplons les deux axes [43, 44]. L’équation (2.12) s’écrit sous la forme : di d r i d .i q X dt L di q dt r i q .i d X L (2.44) d (2.45) q Où X d X q 1 (V d V sd V d' ) L 1 (V q V sq V q' ) L (2.46) (2.47) La figure 2.13 suivante représente le schéma bloc équivalent de système en boucle ouverte montrant qu’il y a un couplage entre les deux courants id et iq par l’interaction des signaux Xd et Xq [45, 46, 47]. 36 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC + Xq - iq 1 S r/L ω ω + + Xd 1 S r/L id Figure 2.13 Système en boucle ouverte L’injection des termes de couplage avec des signes opposés permet de rendre les deux axes (d,q) complètement indépendants. La méthode de découplage utilisée est dite découplage par compensation. La figure 2.14 ci-dessous montre ce type de découplage [18, 39, 45, 47]. uq ud iq + + ω - ω Xq Xd Système en boucle ouverte id + Découplage par Compensation Figure 2.14 Schéma de découplage uq et ud sont les sorties des régulateurs type PI analogique [9, 23, 46]. Les courants de référence en fonction des puissances et des tensions sont tels que : * * 2 ( P Vd Q Vq ) i 3 Vd2 Vq2 * d (2.48) * * 2 ( P Vq Q Vd ) i 3 Vd2 Vq2 * q (2.49) 37 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC On peut donc sur cette base construire le schéma de commande indiquée par la figure 2.15 cidessous : iq* - Kp + 2 (P Vd Q Vq ) i 3 Vd2 Vq2 Vd * Go Xq +- iq 1 S r/L PI ω ω PI ω ω * d Vq * * 2 (P Vq Q Vd ) i 3 Vd2 Vq2 P* Q * K I uq + + S * q * + - id* Kp KI + S ud Go + Xd + 1 S r/L id Figure 2.15 Réglage du compensateur série avec découplage par la méthode Watt- Var Go est le gain d’amplification du convertisseur. Le réglage du compensateur série avec découplage permet d’avoir : id i d* iq i q* K S 2 K S 2 p S K r K L p p Go S K r K L p I Go I .G (2.50) o S K IG o .G (2.51) o S K IG o L’équation caractéristique du système en boucle fermée est telle que : r D(S ) S 2 K p Go S K I Go L (2.52) Pour le dimensionnement de régulateur PI, on utilise la méthode de placement de pôles. Pour avoir de bonnes performances du système de réglage, on fixe le dépassement d et le temps de montée tm à : d 0 , 001 t m 0 ,1 s 38 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC L’équation caractéristique du modèle de référence est de la forme : D(S ) S 2 2. .n S n2 (2.53) ζ et ωn sont respectivement le coefficient d’amortissement et la pulsation propre du système. Ils s’expriment par les relations (2.54) et (2.55) ci-dessous : 1 (2.54) 2 1 2 ln (d ) n 3 tm (2.55) On obtient alors : ζ= 0.82 ωn= 30 rd/s La comparaison de l’équation caractéristique (2.52) et l’équation caractéristique du modèle de référence (2.53) permet d’écrire : r K p G o 2 L (2.56) n K I .G o n2 (2.57) On obtient alors les valeurs des gains du régulateur PI : Kp r 2 n L Go KI (2.58) n2 Go (2.59) Sachant que r=0.01pu, L=0.01pu et Go=1 et en utilisant les relations (2.58) et (2.59), on obtient : Kp=48.5 KI=900 Les valeurs de Kp et de KI permettent d’obtenir le diagramme de Bode de la boucle de régulation des courants de la figure 2.16 qui montre que le critère de stabilité est vérifié. 39 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Figure 2.16 Diagramme de Bode de la boucle de régulation des courants La tension moyenne Vdc aux bornes du condensateur doit être maintenue à une valeur fixe. Les pertes de commutation du compensateur et la perturbation du réseau électrique sont les causes qui peuvent la modifier. La régulation de cette tension s’effectue en échangeant de la puissance active avec le réseau par absorption ou fourniture [39]. La correction de cette tension doit se faire par l’adjonction des courants fondamentaux actifs dans les courants de référence de la partie esclave de l’IPFC. En négligeant les pertes de commutation dans le convertisseur, la relation entre la puissance absorbée par le convertisseur parallèle et la tension aux bornes du condensateur peut s’écrire sous la forme suivante : I dc C. d (Vdc ) dt (2.60) La figure 2.17 ci-dessous montre la chaîne de régulation permettant le réglage de tension continue Vdc, V dc* étant la tension de référence et Pdc la puissance absorbée par le compensateur nécessaire au réglage [43]. Vdc* + Kp + Ki S Idc 1 C.S Figure 2.17 Régulation de la tension continue 40 Vdc Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC La fonction de transfert de la boucle fermée est Kp Vdc Vdc* C S KI C (2.61) Kp K S S I C C 2 qui s’écrit sous la forme : Kp Vdc Vdc* S n2 C S 2 2. . n S n2 (2.62) KI C (2.63) avec: n2 Kp 2 1 C.K i (2.64) ζ= 0.7 et ωn= 40 rd/s permettent d’avoir un bon amortissement du système en boucle fermée. Sachant que C=0.002 pu, on obtient sur la base des équations (2.63) et (2.64) les valeurs : Kp=0.11 KI=3.2 La figure 2.18 montre le diagramme de Bode du système de régulation de la tension continue et permet de voir que le système est stable. 41 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Figure 2.18 Diagramme de Bode de la boucle de régulation de la tension continue 2.6 Etude du comportement de l’IPFC On examine le comportement de l’IPFC en fonction des variations possibles dans le réseau. On étudie le cas où c’est la puissance dans le réseau qui varie et le cas où c’est la tension qui varie, cette variation de tension pouvant être le résultat d’une variation de charge. 2.6.1 Variation de puissance Les consignes de puissances et de tension continue retenues sont : P1*=-0.3 pu si t < 0.6 s P1*=+0.3 pu si t > 0.6 s Q1*=-0.2 pu si t < 0.8 s Q1*=+0.2 pu si t > 0.8 s P2*=0.3 pu si t < 0.4 s P2*=0 pu si t > 0.4 s Vdc*=1 pu Les tensions V1 , V1 ' , V2 et V2 ' du système (Fig. 2.8) sont telles que : V1 V2 10 o pu et V1 ' V2 ' 0,80 o pu Dans les graphes des résultats obtenus, les courbes en vert représentent les consignes (références) et les courbes en bleu représentent les réponses. 42 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Les figures 2.19 et 2.20 montrent le réglage des puissances active et réactive au niveau de l’IPFC maitre et les figures 2.21 et 2.22 montrent le réglage des puissances active et réactive au niveau de l’IPFC esclave. On observe un asservissement total, avec des petits dépassements aux instants des variations des consignes. La variation de la puissance active influence celle de la puissance réactive et la variation de la puissance réactive influence celle de la puissance active. Ceci est dû fait que le découplage par PI analogique n’est pas parfait. 0.5 référence réponse Puissance active - IPFC maitre (p.u) 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 -0.3 -0.4 -0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.19 Contrôle de la puissance active par l’IPFC maitre 0.4 référence réponse Puissance réactive - IPFC maitre (p.u) 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 -0.3 -0.4 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.20 Contrôle de la puissance réactive par l’IPFC maitre 43 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 0.5 référence réponse Puissance active - IPFC esclave (p.u) 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.21 Contrôle de la puissance active par l’IPFC esclave Puissance réactive - IPFC esclave (p.u) 0 -0.5 -1 -1.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.22 Variation de la puissance réactive transmise au niveau de l’IPFC esclave 44 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC La variation des composantes des courants dans Park observée et montrée par la figure 2.23, 2.24, 2.25 et 2.26 est due à la relation courant-puissance, la composante id étant une image de la puissance active et la composante iq étant une image de la puissance réactive. 0.2 référence réponse Courant direct id - IPFC maitre (p.u) 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 -0.15 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.23 Contrôle de la composante directe par l’IPFC maitre 0.25 référence réponse Courant quadrature iq - IPFC maitre (p.u) 0.2 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 -0.15 -0.2 -0.25 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.24 Contrôle de la composante quadrature par l’IPFC maitre 45 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Courant direct id - IPFC esclave (p.u) référence réponse 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Courant quadrature iq - IPFC esclave (p.u) Figure 2.25 Contrôle de la composante directe par l’IPFC esclave référence réponse 0.05 0 -0.05 -0.1 -0.15 -0.2 -0.25 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.26 Contrôle de la composante quadrature par l’IPFC esclave 46 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Les figures 2.27 et 2.28 montrent le comportement de la tension V s injectée par l’IPFC dans le contrôle du système. Aux instants de variation de consignes 0.4s, 0.6s et 0.8s, l’IPFC agit sur le système par sa partie aussi bien maître que sa partie esclave. La figure 2.29 montre le comportement instantané de la tension injectée V s aux instants de changement de consignes. 0.6 Amplitude (p.u) 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 0.7 0.8 0.9 1 (a) 100 Phase (deg) 50 0 -50 -100 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) (b) Figure 2.27 Tension de sortie de l’IPFC maitre 47 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 0.8 0.7 0.6 Amplitude (p.u) 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 0.7 0.8 0.9 1 (a) 100 Phase (deg) 50 0 -50 -100 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) (b) Figure 2.28 Tension de sortie de l’IPFC esclave 48 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 1 0.8 Vs - IPFC maitre (p.u) 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 -0.4 -0.6 -0.8 -1 0.3 Variation 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 0.8 0.9 (a) 1 0.8 Vs - IPFC esclave (p.u) 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 -0.4 -0.6 -0.8 -1 0.3 Variation 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 (b) Figure 2.29 Tension de compensation instantanée de l’IPFC La tension continue de la figure 2.30 respecte la consigne avec l’existence de légères perturbations dues à la charge et la décharge du condensateur aux instants 0.4s, 0.6s et 0.8s. 49 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 1.4 référence réponse La tension continue Vdc (p.u) 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.30 Contrôle de la tension continue par l’IPFC La figure 2.31 montre l’échange de puissance active entre le réseau et l’IPFC en fonction du réglage souhaité. Aux instants de variation de consignes, la puissance est soit fournie au réseau, soit absorbée pour assurer le réglage. La puissance absorbée par le condensateur (p.u) 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 2.31 Variation de puissance du condensateur 2.6.2 Variation de la tension du réseau La puissance dans la première région étant supposée invariable, on exprime cette situation par les consignes de puissances suivantes : P1*=0.3pu Q1*=0.2pu P2*=0.3pu Vdc*=1pu 50 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Une variation de charge au niveau de la deuxième région peut se traduire par une variation de tension. On examine cette situation en considérant les données suivantes : V1 ' V2 ' 0.80 o pu pour 0 s t 0.3s V1 ' V2 ' 0.70 o pu pour 0.3s t 0.5s V1 ' V2 ' 0.90 o pu pour 0.5s t 0.8s V1 ' V2 ' 0.930 o pu pour 0.8s t 1.2 s La figure 2.32 montre la variation des puissances transmises (active et réactive) sur la ligne du convertisseur maitre. On remarque des perturbations de puissance active aux instants de variation de tension et une perturbation de la puissance réactive à l’instant de variation de l’angle de déphasage de la tension (0.8s). La figure montre que les consignes de puissances aussi bien active (Fig. 2.32.a) que réactive (Fig. 2.32.b) sont respectées. Ceci montre l’efficacité de l’IPFC maître. 0.45 référence réponse 0.4 Puissance active (p.u) 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 (a) 0.5 référence réponse 0.45 Puissance réactive (p.u) 0.4 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 (b) Figure 2.32 Contrôle des puissances active et réactive par l’IPFC maître 51 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC La figure 2.33 montre que l’IPFC reste efficace par sa partie esclave puisque les mêmes performances que la partie maître en ce qui concerne le contrôle de puissance active sont observées. 0.5 référence réponse 0.45 Puissance active (p.u) 0.4 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 Figure 2.33 Contrôle de la puissance active par l’IPFC esclave La figure 2.34 montre que la tension continue est maintenue constante telle que stipulée dans la consigne. 1.6 référence réponse 1.4 Tension continue (p.u) 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 Figure 2.34 Contrôle de la tension continue par l’IPFC esclave 52 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC La figure 2.35 montre l’évolution de la puissance réactive du compensateur esclave. 0.2 Puissance réactive - IPFC esclave (p.u) 0 -0.2 -0.4 -0.6 -0.8 -1 -1.2 -1.4 -1.6 -1.8 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 Figure 2.35 Variation de la puissance réactive de l’IPFC esclave La figure 2.36 montre la variation de la puissance réactive injectée par le convertisseur de l’IPFC maître. La figure 2.37 montre la variation de la tension injectée V s en module (Fig. 2.37.a) et en phase (Fig. 2.37.b). On note bien une correction entre deux grandeurs : puissance réactive et tension injectée. L’IPFC maître fonctionne dans les deux modes de compensation : capacitif et inductif. par IPFC maitre (p.u) 0.1 0.05 0 -0.05 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 Figure 2.36 Variation de la puissance réactive injectée par l’IPFC maître 53 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 0.9 0.8 0.7 Amplitude (p.u) 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 0.8 1 1.2 (a) 100 Phase (deg) 50 0 -50 -100 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) (b) Figure 2.37 Variation de la tension de sortie de l’IPFC maitre 54 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC Les figures 2.38 et 2.39 décrivent pour l’IPFC esclave les comportements respectifs de la puissance réactive et de la tension injectée V s . On note également une correction entre puissance réactive et tension injectée, l’IPFC esclave fonctionnant en mode inductif. 0.5 0.45 par IPFC esclave (p.u) 0.4 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 Figure 2.38 Variation de la puissance réactive injectée par l’IPFC esclave 55 Chapitre 02. Modélisation et réglage analogique de l’IPFC 1 0.9 0.8 Amplitude (p.u) 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 0.2 0.4 0.6 Temps (s) 0.8 1 1.2 (a) 100 80 Phase (deg) 60 40 20 0 -20 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 Temps (s) 0.8 0.9 1 1.1 (b) Figure 2.39 Variation de la tension de sortie de l’IPFC esclave 2.7 Conclusion La structure et le principe de fonctionnement de l’IPFC ont été présentés d’une manière détaillée. Nous avons examiné les performances du dispositif sur le réseau quand le réglage analogique par des régulateurs PI est utilisé. Un tel réglage s’avère assez limité lors des variations de puissances dans le réseau. On note particulièrement un dépassement important de la tension continue et une longue durée du temps de réponse. Il va donc falloir rechercher un autre mode de réglage pour surmonter ces inconvénients. L’utilisation de la commande par la logique floue peut s’avérer intéressante. C’est ce que nous utiliserons dans le chapitre suivant. 56 Chapitre 03 Réglage de l’IPFC par la logique floue Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue 3.1 Introduction Le "monde" est flou car il ne raisonne pas en logique binaire mais en notions approximatives. Celles-ci se retrouvent dans la détermination des paramètres des systèmes électriques dont la commande exacte n’est jamais assurée. L’utilisation de la logique floue est donc recommandée pour des processus complexes et fortement non linéaires. Un dispositif tel que l’IPFC peut s’avérer assez complexe par sa commande dans la conduite d’un réseau électrique. Ce qui nous amène à faire appel à la logique floue dans l’utilisation d’un tel dispositif afin de surmonter la complexité du problème de réglage. Dans ce chapitre, nous présentons d’une manière générale la théorie de la logique floue que nous utiliserons dans le processus de commande de l’IPFC. 3.2 Théorie de la logique floue 3.2.1 Généralités La conception et la mise en œuvre de systèmes d'informations avancées, de logiciels d'aide à la décision, de postes de supervisions de procédés industriels se caractérisent par la constante manipulation d'informations dont beaucoup sont subjectives et imprécises. De façon générale, on est confronté à la nécessité de modéliser la connaissance, problématique qui se trouve en rupture avec la tradition des sciences dites objectives, lesquelles se préoccupent essentiellement de la modélisation de l'univers physique. Les problèmes de représentation et d'utilisation des connaissances sont au centre d'une discipline scientifique relativement nouvelle et en tout cas controversée, qu'on appelle l'intelligence artificielle. Cette discipline a eu un impact limité, jusqu'a une date récente, sur les applications industrielles, parce qu'elle a mis l'accent, de façon exclusive, sur le traitement symbolique de la connaissance, par opposition à la modélisation numérique utilisée traditionnellement dans les sciences de l'ingénieur [48, 49]. On assiste à un retour du numérique dans les problèmes d'intelligence artificielle avec les réseaux neuro-mimétiques et la logique floue. Alors que les réseaux neuro-mimétiques proposent une approche implicite de type «boite noire» de la représentation des connaissances, très analogue à la démarche de l'identification des systèmes en automatique, la logique floue est plus conforme à l'intelligence artificielle symbolique, qui met en avant la notion de raisonnement, et ou les connaissances sont codées explicitement. Néanmoins, la logique floue permet de faire le lien entre modélisation numérique et modélisation symbolique, ce qui a permis des développements industriels à partir d'algorithmes très simples de traduction de connaissances symboliques en entité numérique. La théorie des ensembles flous a également donné naissance à un traitement original de l'incertitude, fondée sur l'idée d'ordre, et qui permet de formaliser le traitement de l'ignorance partielle et de l'inconsistance dans les systèmes d'informations avancés. Les ensembles flous ont également eu un impact sur les techniques de classification automatique, et ont contribué à un certain renouvellement des approches existantes de l'aide à la décision [50]. Les prémisses de la logique floue sont apparues avant les années 1940, avec les premières approches, du concept d'incertitude. Il a fallu attendre 1965, pour que le concept de sous ensemble flou soit proposé par L. A. Zadeh, automaticien de réputation internationale, professeur à l'université de Berkeley en Californie, qui a contribué à la modélisation du 58 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue phénomène sous forme floue, en vue de pallier les limitations dues aux incertitudes des modèles classiques à équation différentielle. En 1974, M. Mamdani expérimentait la théorie énoncée par Zadeh sur une chaudière à vapeur introduisant ainsi la commande floue dans la régulation d'un processus industriel. 3.2.2 Théorie des ensembles flous 3.2.2.1 Principe de la logique floue Afin de mettre en évidence le principe fondamental de la logique floue, on présente un exemple simple, celui de la classification des personnes en trois ensembles «jeune», «entre deux âges », « âgé ». Selon la logique de Boole qui n'admet pour les variables que les deux valeurs 0 et 1, une telle classification pourrait se faire comme le montre la figure 3.1. Toutes les personnes âgées de moins de 25 ans sont alors considérées comme jeunes et toutes les personnes âgées de plus de 50 ans comme vieux. Fonction d’appartenance jeune 1 20 0 âgé entre deux âges 60 40 80 âge ans Figure 3.1 Classification des personnes selon la logique booléenne Cependant, une telle logique de classification n'est pas logique. Pourquoi une personne, lorsqu'elle a eu 50 ans, doit-elle être considérée comme appartenant à l'ensemble âgé ? En réalité, un tel passage se fait progressivement et individuellement. La logique floue, dont les variables peuvent prendre n'importe quelles valeurs entre 0 et 1, permet de tenir compte de cette réalité. Les limites ne varient pas soudainement, mais progressivement. La figure 3.2 montre une classification possible pour l'exemple précédent, cette fois-ci à l'aide de la logique floue. Ainsi une personne de 25 ans appartient à l'ensemble «jeune» avec une valeur µ=0.75 de la fonction d'appartenance et à l'ensemble «entre deux âges» avec µ=0.25. Par contre une personne âgée de 65 ans appartient avec une valeur µ=1 de la fonction d'appartenance à l'ensemble «âgé». Fonction d’appartenance µ entre deux âges 1 âgé jeune 0,75 0,25 0 20 25 40 60 65 80 Figure 3.2 Classification des personnes selon la logique floue 59 âge ans Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue L’élément de base de la logique floue est l’ensemble flou, appelé ainsi du fait que ses frontières sont imprécises. Les ensembles classiques, au contraire, ont des frontières parfaitement définies. Les sous-ensembles flous sont généralement utilisés pour représenter des variables linguistiques [50]. La description d’une certaine situation, d’un phénomène ou d’un procédé contient en général des qualificatifs flous tels que : peu, beaucoup, énormément, rarement, fréquemment, souvent, froid, tiède, chaud, lent, rapide, petit, moyen, grand, etc… Des expressions de ce genre forment les ensembles appelés « ensembles flous » auxquels peuvent appartenir les variables linguistiques. Un sous-ensemble flou d’un référentiel T est caractérisé par une fonction d’appartenance µ de T dans l’intervalle réel [0, 1] appelé degré d’appartenance. L’application µ est définie comme suit : : T [ 0 ,1 ] t (t ) Un ensemble flou est constitué de trois parties : Un axe horizontal représentant les éléments de l’ensemble Un axe vertical auquel sont représentées les valeurs d’appartenance Une courbe reliant les différents points de coordonnées (élément, valeur d’appartenance) Le degré 1 correspond à l’appartenance totale ou la certitude Le degré 0 correspond à l’exclusion absolue ou l’impossibilité Les valeurs intermédiaires expriment des possibilités plus au moins fortes, représentées par une courbe continue par opposition à un ensemble qui est formé par une courbe discontinue « vrai/faux » 3.2.2.2 Fonctions d’appartenance Les fonctions d’appartenance sont liées à différentes formes. Les formes triangulaires ou trapézoïdales sont les formes les plus simples. La forme gaussienne est définie par la relation : x x0 2 ( x) exp 2 a (3.1) avec x R 60 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue La forme signoide est définie par la relation : ( x) 1 1 expax x0 (3.2) avec x R Les figures 3.3 à 3.6 montrent les différentes formes. (x) (x) 1 1 0 0 x Figure 3.3 Forme triangulaire x Figure 3.4 Forme trapézoïdal Figure 3.5 Forme gaussienne Figure 3.6 Forme signoide 3.3 Commande par la logique floue Avant tout développement, la construction d’un régulateur peut-être basée sur une structure classique qu’est le correcteur Proportionnel - Intégral (PI) décrit par la fonction de transfert ci-dessous : e(z) C(z) u(z) Figure 3.7 Fonction de transfert du correcteur C(z) telle que : C( z) a b(1 z 1 ) (3.3) 1 z 1 61 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Ce correcteur n’a pas une structure série et a deux gains, un pour l’erreur et l’autre pour le terme en dérivée. Concernant ce dernier, dans le cas de grande variation de la consigne, un dépassement ou saturation numérique peut apparaître; dépassement qui peut nous faire perdre momentanément le contrôle du procédé. Aussi, il est préférable d’appliquer la fonction dérivée non pas à l’erreur mais à la variable à réguler, de façon à suivre en permanence son évolution comme le montre la figure 3.8. Pour utiliser un contrôleur flou dans les meilleures conditions, nous devons assurer des symétries autour de l’erreur nulle. Cette solution amène donc à mettre la fonction intégration à la sortie du régulateur. Ainsi, en régime permanent, l’erreur et sa dérivée seront nulles, et l’intégrateur aura une sortie constante qui peut être différente de zéro [51, 52, 53]. erreur (z) erreur (z) 1-Z-1 Contrôleur flou ou pas du (z) -1 u (z) 1/(1-Z ) Figure 3.8 Structure d’un régulateur Le but de la commande floue est, comme en automatique classique, de traiter des problèmes de commande de processus (machines, réseaux, procédés industriels, véhicules sans pilotes…), c’est-à-dire de gérer un processus en fonction d’une consigne donnée, par action sur les variables qui décrivent le processus, mais son approche est différente de celle de l’automatique classique [54]. Elle en diffère cependant sur les points suivants : La connaissance mathématique du fonctionnement du processus n’est pas nécessaire, La maîtrise du système à comportement complexe est possible, L’obtention fréquente de meilleures prestations dynamiques (régulateur non linéaire), L’utilisation des connaissances et l’expérience d’un opérateur qualifié « expert » dans la conduite d’un processus. Le régulateur par logique floue ne traite pas une relation mathématique bien définie « algorithme de réglage » mais utilise des inférences avec plusieurs règles se basant sur des variables linguistiques [51, 55, 56]. La figure 3.9 montre la structure d’un contrôleur flou qui a 2 entrées et 1 sortie. Il se décompose en trois étages principaux qui sont : la fuzzification des entrées : évaluation des fonctions d'appartenance des variables en entrées le moteur d'inférence : évaluation des fonctions de sortie par le tableau des règles la défuzzification : évaluation de la sortie du contrôleur flou par le calcul du centre de gravité 62 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Entrées Fuzzification Evaluation des règles Défuzzification Sortie Figure 3.9 Etapes d’un moteur flou 3.3.1 Fuzzification Les opérateurs utilisés dans la commande floue agissent sur des sous-ensembles flous. Par conséquent, il est nécessaire de transformer les variables non floues provenant de l’extérieur en des sous-ensembles flous. Pour ce faire, on utilise un opérateur dit de fuzzification qui associe à une mesure de la variable x0 une fonction d'appartenance particulière µ x0(x). Le choix de l'opérateur de fuzzification dépend de la confiance que l'on accorde aux mesures effectuées. Ainsi si la mesure x0 est exacte, le sous ensemble flou x0 doit être représenté par un fait précis. Par conséquent, on utilise comme opérateur de fuzzification la transformation dite de singleton. La fonction d'appartenance du sous-ensemble flou x0 est alors définie par : x0 ( x) 1 si x x0 x0 ( x) 0 si x x0 La figure 3.10 montre l'aspect de cette fonction d'appartenance. xo (x) 1 0 x0 x Figure 3.10 Méthode de fuzzification pour une mesure exacte 63 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Ainsi, le sous ensemble flou x0 réalisé par cette méthode de fuzzification ne comprend que l'élément x0. Par contre, si la mesure de la variable est incertaine, par exemple à cause de bruit, le sousensemble flou x0 doit être représenté par un fait imprécis. On utilise alors une méthode de fuzzification qui associe à la variable mesurée x0 une fonction d'appartenance telle que : x x0 x 0 ( x) max 0;1 xR (3.4) La représentation graphique de cette fonction est donnée par la figure 3.11. xo (x) 1 0 x0 - ε x0 x0 + ε x Figure 3.11 Méthode de fuzzification pour une mesure incertaine La représentation d’une information incertaine par des ensembles flous pose le problème de quantification de cette information pour la traiter sur calculateur. En général, cette représentation dépend de la nature de l’univers du discours. Dans un contrôleur flou un univers de discours peut être continu ou discret. Un univers continu peut être discrétisé et normalisé. La discrétisation d’un univers de discours est fréquemment associée à un nombre de segments de quantification. Chaque segment est étiqueté comme un élément générique et forme un univers discret. Un ensemble flou est alors défini par des degrés d’appartenance attribués à chaque élément générique de ce nouvel univers discret. La table de décision (matrice d’inférence) est basée sur les univers discrets. La matrice d’inférence définit la sortie du contrôleur flou pour toutes les combinaisons possibles des signaux d’entrée dans le cas des univers continus, le nombre de segments de quantification doit être tel qu’il puisse fournir une approximation adéquate et limiter les besoins en mémoire [57]. La normalisation d’un univers de discours nécessite une discrétisation de cet univers en un nombre fini de segments ayant chacun un correspondant dans l’univers normalisé. Dans ce cadre, un ensemble flou est alors défini explicitement par sa fonction d’appartenance. Ainsi la normalisation d’un univers de discours continu nécessite une connaissance antérieure de l’espace d’entrée / sortie. La cartographie d’échelle peut être uniforme ou non. Un exemple 64 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue est montré dans le tableau 3.1 ci-dessous où l’univers de discours [-10, 10] est transformé en un univers fermé normalisé [-1, 1]. Univers normalisé Intervalle normalisé Intervalle nominal [-1, 0.5] [-0.5, -0.3] [-0.3, 0] [0, 0.2] [0.2, 0.6] [0.6, 1] [-10, -5] [-5, -3] [-3, 0] [0, 2] [2, 5] [5, 10] [-1, 1] Tableau 3.1 Exemple de normalisation 3.3.2 Mécanismes d’inférence A partir de la base de règles (fournie par l'expert) et du sous ensemble flou correspondant à la fuzzification du vecteur de mesure x0=[x0,1,.............x0,n] T, le mécanisme d'inférence calcule le sous-ensemble flou µ xo(x) relatif à la commande du système. En général, plusieurs valeurs de variables floues, convenablement définies par des fonctions d'appartenance, sont liées entre elles par des règles, afin de tirer des conclusions. Dans ce contexte, on peut distinguer deux genres de règles d’inférences : Inférence avec une seule règle Inférence avec plusieurs règles Le cas d'une inférence avec plusieurs règles se présente lorsqu’une ou plusieurs variables nécessitent une prise de décision différente suivant les valeurs qu’atteignent ces variables. Ces dernières sont des variables floues. Cette problématique se présente essentiellement pour des problèmes de réglage et de commande. Pour m conditions, les règles peuvent alors être exprimées sous la forme générale suivante : Si condition 1, alors opération 1, OU Si condition 2, alors opération 2, OU Si condition 3, alors opération 3, OU …………………………………… Si condition m, alors opération m. 3.3.3 Défuzzification Les méthodes d’inférence fournissent une fonction d’appartenance résultante µ RES (z) pour la variable de sortie z, il s’agit d’une information floue. Etant donné que l’organe de commande nécessite un signal précis à son entrée, il faut prévoir une transformation de cette information floue en une information déterminée. Cette transformation est appelée défuzzification. De plus, on doit souvent prévoir un traitement du signal et la conversion digitale / analogique. 65 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue 3.3.3.1 Défuzzification par centre de gravité La méthode de défuzzification la plus utilisée est celle de la détermination du centre de gravité de la fonction d'appartenance résultante µRES(z). Dans ce contexte, il suffit de calculer l'abscisse z*. La figure 3.12 montre le principe de défuzzification [51]. Figure 3.12 Défuzzification par centre de gravité L'abscisse du centre de gravité peut être déterminée à l'aide de la relation générale : 1 z* z RES ( z ) dz 1 1 (3.5) RES ( z ) dz 1 Lorsque la fonction d'appartenance est composée par morceaux de droites, il est possible de faire les intégrations analytiquement avec les coordonnées (zj, µj) des points d'intersections des p segments de droites. Figure 3.13 Défuzzification par centre de gravité 66 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue L'abscisse du centre de gravité peut être calculée par la relation : z p j 1 z* j 1 z z j 2z j 1 z j j 1 2z j z j 1 j P 3 j 1 z j j j 1 j 1 (3.6) 3.3.3.2 Défuzzification par valeur maximum La défuzzification par centre de gravité exige en général une envergure de calcul assez importante. Par conséquent, il sera utile de disposer d'une méthode de défuzzification plus simple. Comme signal de sortie z*, on choisit l'abscisse de la valeur maximale z* de la fonction d'appartenance résultante µRES(z) comme le montre la figure 3.14. (a) (b) Figure 3.14 Défuzzification par valeur maximum Lorsque µRES(z) est écrêté, toute valeur entre z1 et z2 peut être utilisée. Afin d'éviter cette indétermination, on prend la moyenne des abscisses du maximum (Fig. 3.14.a). 3.4 Application de la logique floue La figuere 3.15 ci-dessous représente le schéma d’un contrôleur P.I. flou. Les gains Kpf et Kdf en entrées et Kif pour la sortie permettent la normalisation du contrôleur au sens où les variables sont comprises entre -1 et +1 [51, 58, 59]. + * y Kpf Kdf d/dt Contrôleur flou u Kif 1/S Figure 3.15 Schéma du régulateur P.I. flou 67 système y Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue La commande floue est une commande indirecte dans laquelle certaines caractéristiques du système sont exploitées pour déterminer la loi de commande permettant de garantir la validité du modèle découplé et obtenir des performances dynamiques élevées. Les figures 3.16 et 3.17 montrent respectivement la commande floue des courants transportés par les lignes des compensateurs maître et esclave d’une part et la commande floue de la puissance active transmise par la ligne de l’IPFC esclave et la tension continue d’autre part [52, 54, 55, 58, 60]. Découplage de système CLF iq* + id + + d dt d dt + * uq ed - + - + ud iq 1 S + r/L ω ω ω eq - système + + 1 ω S + r/L id Figure 3.16 Commande floue des courants (IPFC maitre et IPFC esclave) Vdc* - e2d + d dt d dt + PL2* iq2* - id2* Réglage des courants Vdc Et calcul de la tension continue et la puissance PL2 PL2 e2q Figure 3.17 Commande floue de la puissance (IPFC esclave) et de la tension continue 68 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Nous donnons ci-dessous les trois étapes de mise au point du contrôleur flou : Fuzzification Règles d’inférence Défuzzification 3.4.1 Fuzzification On dispose de quatre entrées ed, eq et leurs variations ded, deq. En se fixant deux lois pour chacune d’elles, le nombre de règles du contrôleur est 9. L’ensemble des caractéristiques seront choisies dans le but de simplifier la mise en œuvre pratique sur un système en logique programmée, carte à microcontrôleur ou à processeur DSP [56]. Les fonctions de fuzzification utilisées ont la forme gaussienne pour les variables d’entrée et la forme triangulaire pour les variables de sortie. Dans le choix des fonctions d’appartenance, sont retenus trois ensembles flous pour les variables d’entrée et cinq ensembles flous pour les variables de sortie. a) Ensembles flous pour les variables d’entrée : N : Négatif P : Positif Z : Environ de Zéro b) Ensembles flous pour les variables de sortie : NG : Négatif grand N : Négatif Z : Environ de Zéro P : Positif PG : Positif Grand 69 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue La figure 3.18 ci-dessous montre les formes des fonctions d’appartenance des variables d’entrée et de sortie. N -1 Z 1 e P 0 +1 N -1 Z 1 P 0 de +1 a. Fuzzification de l’erreur et le dérivé de l’erreur LN N Z 1 P LP 0 -1 u +1 b. Fuzzification de la commande Figure 3.18 Formes des fonctions d’appartenance utilisées Les valeurs des gains d’adaptation sont : a) pour les régulateurs de courant : Kpf=0.9, Kdf=95 et Kif=10. b) pour le régulateur de tension continue : Kpf=0.2, Kdf= 50 et Kif=0.02. c) pour le régulateur de puissance transportée sur la ligne de l’IPFC esclave : Kpf=0.01, Kdf=1 et Kif=1. 70 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue 3.4.2 Règles d’inférence Bien qu’il n’y ait pas de méthode théorique générale pour la détermination des règles de commande floue, on note que les méthodes d’analyse les plus utilisées actuellement sont : La méthode d’analyse dans le plan de phase de l’erreur et sa dérivée ; La méthode d’analyse de la réponse du système. La formulation des règles d’inférence est basée sur le choix d’un PI analogique comme expert [61]. Une comparaison instantanée entre les dynamiques des trois variables : e, de et la commande u permet d’avoir les neuf règles du tableau 3.2 ci-dessous. e N Z P N PG P Z Z P Z N P Z N NG de Tableau 3.2 Tableau des règles d’inférence 3.4.3 Défuzzification La méthode d’agrégation utilisée sera la méthode du maximum ne nécessitant que des comparaisons. Pour la défuzzification, nous utiliserons la méthode du centre de gravité, plus simple à calculer et ce dans le but de faciliter l’implantation de la commande sur un système programmé [52, 60]. 3.5 Etude du système La figure 3.19 montre le diagramme de commande par la logique floue de l’IPFC que nous utilisons dans cette étude [61, 62, 63]. Les figures 3.19.a et 3.19.b concernent respectivement la commande de l’IPFC maître et la celle de l’IPFC esclave. 71 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue V1k-V1k’ i1k Commande floue Vs1k* - Park-1 + Vs1abc* Commande Control des IGBT MLI i1k* Calcul des courants de référence P1* Q1* V1k a. Commande de l’IPFC maître Commande floue Vdc* Vdc P2* P2 i2k* i2k Commande floue Vs2k* + - Park -1 Vs2abc* Commande MLI V2k-V2k’ b. Commande de l’IPFC esclave Figure 3.19 Commande floue 72 Control des IGBT Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Dans le but de comparer les performances de la commande floue et celles de la commande analogique, on applique des variations de consignes au niveau de la puissance active et de la puissance réactive dans les conditions du deuxième chapitre. Nous rappelons ci-dessous ces conditions : P1*=-0.3 pu si t < 0.6 s P1*=+0.3 pu si t > 0.6 s Q1*=-0.2 pu si t < 0.8 s Q1*=+0.2 pu si t > 0.8 s P2*=0.3 pu si t < 0.4 s P2*=0 pu si t > 0.4 s Vdc*=1 pu Les figures 3.20 et 3.21 montrent le réglage des puissances active et réactive au niveau de l’IPFC maitre et les figures 3.22 et 3.23 montrent le réglage des puissances active et réactive au niveau de l’IPFC esclave. Nous constatons une dynamique améliorée où les dépassements sont absents et les réponses sont rapides quand on utilise le contrôle avancé. 0.6 référence par PI analogique par logique floue Puissance active - IPFC maitre (p.u) 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 -0.3 -0.4 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 Figure 3.20 contrôle de la puissance active par l’IPFC maitre 73 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue référence par PI analogique par logique floue Puissance réactive - IPFC maitre (p.u) 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 3.21 Contrôle de la puissance réactive par l’IPFC maitre 0.4 référence par PI analogique par logique floue Puissance active - IPFC esclave (p.u) 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 Figure 3.22 Contrôle de la puissance active par l’IPFC esclave 74 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Puissance réactive - IPFC esclave (p.u) 0 par PI analogique par logique floue -0.5 -1 -1.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 3.23 Variation de la puissance réactive de l’IPFC esclave Les figures 3.24 à 3.27 représentent le comportement de réglage de courant sur les deux lignes de connexion de l’IPFC. On remarque une meilleure poursuite de la consigne. La variation du courant réel se fait avec des petites perturbations pour chaque variation de consigne quand on utilise le réglage analogique (courbe en rouge). Ces petites variations disparaissent quand la commande floue est utilisée (courbe en bleu). Ceci montre la bonne performance de cette dernière qui assure un découplage parfait. 0.2 référence par PI analogique par logique floue Courant direct id - IPFC maitre (p.u) 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 -0.15 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 Figure 3.24 Contrôle de la composante directe id (IPFC maitre) 75 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue référence par PI analogique par logique floue Courant quadrature iq - IPFC maitre (p.u) 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 -0.15 -0.2 -0.25 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 3.25 Contrôle de la composante quadrature iq (IPFC maitre) 1.2 référence par PI analogique par logique floue Courant direct id - IPFC esclave (p.u) 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 3.26 Contrôle de la composante directe id (IPFC esclave) 76 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue 0.15 référence par PI analogique par logique floue Courant quadrature iq - IPFC esclave (p.u) 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 -0.15 -0.2 -0.25 -0.3 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 3.27 Contrôle de la composante quadrature iq (IPFC esclave) Les figures 3.28 et 3.29 donnent les variations de la puissance active injectée ou absorbée par l’IPFC pour maintenir la tension continue telle que montrée par la figure 3.30 où on observe une dynamique très améliorée avec des faibles perturbations et une réponse très rapide par rapport au réglage analogique, à cause de l’efficacité de la commande floue. Puissance active injectée par IPFC maitre (p.u) 0.1 par PI analogique par logique floue 0.08 0.06 0.04 0.02 0 -0.02 -0.04 -0.06 -0.08 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 3.28 Variation de la puissance active injectée par l’IPFC maitre 77 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Puissance active injectée par IPFC esclave (p.u) 0.4 par PI analogique par logique floue 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 Figure 3.29 Variation de la puissance active injectée par l’IPFC esclave référence par PI analogique par logique floue 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 Figure 3.30 Variation de la tension continue 78 0.9 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue La figure 3.31 montre la variation de tension injectée par l’IPFC maître en module et en phase aux instants de changement de consignes P1* et Q1*. par PI analogique par logique floue 0.5 Amplitude (p.u) 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (a) par PI analogique par logique floue 100 Phase (deg) 50 0 -50 -100 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 (b) Figure 3.31 Tension injectée par l’IPFC maître 79 0.9 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue La figure 3.32 montre la variation de tension injectée par l’IPFC esclave en module et en phase aux instants de changement de consignes P2* et Vdc*. 1 par PI analogique par logique floue 0.9 0.8 Amplitude (p.u) 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (a) par PI analogique par logique floue 100 Phase (deg) 50 0 -50 -100 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (b) Figure 3.32 Tension injectée par l’IPFC esclave Les phases (Fig 3.31.b et 3.32.b) ne sont pas affectées par le changement de consignes quand la commande floue est utilisée (courbe en bleu). Ce qui indique sa bonne performance. 80 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue Pour tester la robustesse, on augmente les inductances des lignes et des transformateurs de couplage de l’IPFC de 50% de leurs valeurs initiales. On applique des changements de consigne des puissances active et réactive afin de comparer les performances des deux types de commande : analogique et floue. Les figures 3.33 et 3.34 pour l’IPFC maître montrent respectivement les comportements de la puissance active et de la puissance réactive. La variante 1 désigne l’état du système initial et la variante 2 désigne l’état du système quand des inductances des lignes et des transformateurs ont été augmentées de 50% de leurs valeurs initiales. La comparaison des résultats observés dans les figures 3.33.a et 3.33.b montrent clairement que la robustesse est meilleure avec la logique floue. Cette performance de la logique floue se vérifie aussi pour le réglage de la puissance réactive dont les résultats sont montrés par la figure 3.34. 0.5 variante 1 variante 2 Puissance active - IPFC maitre (p.u) 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 -0.3 -0.4 -0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (a) Réglage par PI analogique 0.5 variante 1 variante 2 Puissance active - IPFC maitre (p.u) 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 -0.3 -0.4 -0.5 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 (b) Réglage par logique floue Figure 3.33 Variation de la puissance active (IPFC maitre) 81 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue 0.4 variante 1 variante 2 Puissance réactive - IPFC maitre (p.u) 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 -0.2 -0.3 -0.4 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (a) Réglage par PI analogique variante 1 variante 2 Puissance réactive - IPFC maitre (p.u) 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 -0.1 -0.15 -0.2 -0.25 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 (b) réglage par logique floue Figure 3.34 Variation de la puissance réactive (IPFC maitre) 82 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue La robustesse de la logique floue est également confirmée par le comportement de l’IPFC esclave comme le montrent les résultats des figures 3.35 et 3.36 ci-dessous. Puissance active - IPFC esclave (p.u) variante 1 variante 2 0.4 0.3 0.2 0.1 0 -0.1 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (a) Réglage par PI analogique 0.4 variante 1 variante 2 Puissance active - IPFC esclave (p.u) 0.35 0.3 0.25 0.2 0.15 0.1 0.05 0 -0.05 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 (b) (b) Réglage par logique floue Figure 3.35 Variation de la puissance active (IPFC esclave) 83 1 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue variante 1 variante 2 1.8 Tension continue Vdc (p.u) 1.6 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (a) Réglage par PI analogique variante 1 variante 2 Tension continue Vdc (p.u) 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 Temps (s) 0.7 0.8 0.9 1 (b) Réglage par logique floue Figure 3.36 Variation de tension continue Vdc aux bornes de condensateur 84 Chapitre 03. Réglage de l’IPFC par la logique floue 3.6 Conclusion L’étude du système dans ce chapitre nous a permis de comparer deux types de commande : PI analogique et PI flou. Les résultats obtenus ont montré que le PI flou a les meilleures performances de réglage caractérisé par une grande rapidité de réponse à toute variation de consigne, une absence totale de dépassement, un rejet parfait de perturbations, une erreur statique nulle, une robustesse appréciable. 85 Chapitre 04 Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 4.1 Introduction L’énergie électrique étant très difficilement stockable, l’équilibre entre la production et la consommation doit être en permanence assuré. Pour un réseau d'énergie électrique en fonctionnement stable, la puissance mécanique de la turbine entraînant un générateur et la puissance électrique fournie par celui-ci sont équilibrées aux pertes près. Lorsque le réseau subit une perturbation, la différence entre les puissances mécanique et électrique induit une accélération ou une décélération pouvant entraîner la perte de synchronisme. Les angles rotoriques oscillent jusqu'à l'intervention des systèmes de réglage et de protection afin de restituer la marche en synchronisme et mener le réseau à un état de fonctionnement stable. Dans ce chapitre, les notions de stabilité des réseaux électriques sont exposées. Une étude de stabilité transitoire du réseau équipé de moyens conventionnels de réglage est menée et ce en vue de comparer les performances du réglage conventionnel et celles de la commande par IPFC contrôlé par la logique floue. 4.2 Structure et modélisation des réseaux électriques Un réseau électrique (appelé aussi système de puissance) se compose d’éléments (générateurs, transformateurs, lignes,…), plus ou moins nombreux selon la taille du réseau, interconnectés, formant un système complexe capable de générer, de transmettre et de distribuer l’énergie électrique à travers de vastes étendues géographiques. La figure 4.1 ci-dessous schématise les différents niveaux d’un réseau électrique ou système de puissance. Ces différents niveaux peuvent être représentés par des schémas blocs comme le montre la figure 4.2. Production Transport Distribution Charges Figure 4.1 Les différents niveaux d’un système de puissance 87 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle Figure 4.2 Structure générale d’un système de puissance Un modèle mathématique typique non-réduit d’un "grand" système peut contenir un nombre important des variables d’état. Ainsi, les systèmes de puissance modernes sont caractérisés par taille et complexité croissantes. Plus la dimension d’un système de puissance augmente, plus les processus dynamiques et l’analyse des phénomènes physiques sous-jacents sont complexes. Outre leur taille et leur complexité, les systèmes de puissance présentent un comportement non-linéaire et variant dans le temps. Les non-linéarités peuvent être introduites par des éléments à fonctionnement discontinu tels relais, thyristors, etc… ou par des éléments avec hystérésis ou saturation. De nos jours, cette complexité structurelle impacte de plus en plus l’évolution des problèmes de stabilité et des phénomènes dynamiques dans les systèmes de puissance interconnectés [64, 65]. 4.3 Phénomènes dynamiques dans les réseaux électriques Dans un système de puissance, une grande variété de phénomènes dynamiques différents est susceptible de se produire. Ces phénomènes dynamiques ont des caractéristiques et des origines physiques diverses et se produisent dans des gammes de temps différentes. Un phénomène dynamique est généralement initié par une perturbation, une action d’un contrôleur, une manœuvre de protection, etc... 88 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle Afin de mieux comprendre les mécanismes d’instabilité des systèmes de puissance, les divers phénomènes dynamiques doivent être définis et classés. Si l’on tient compte de leurs caractères physiques ainsi que de leurs plages de réponse temporelles, les phénomènes dynamiques sont habituellement divisés en quatre groupes. 4.3.1 Phénomènes de propagation Ils se produisent dans les lignes de transmission haute tension de grande longueur et correspondent à la propagation des ondes électromagnétiques provoquées par des coups de foudre ou des opérations de coupures/fermetures. La gamme de temps de la dynamique de ces phénomènes va de la microseconde à la milliseconde. Ils possèdent les dynamiques les plus rapides. 4.3.2 Phénomènes électromagnétiques Ils ont lieu principalement dans les enroulements des générateurs et des moteurs et dans les dispositifs électroniques de puissance. Ils découlent d’une perturbation, d’une opération d’un système de protection, d’une commutation d’un dispositif d’électronique de puissance, ou d’une interaction entre les machines électriques et le réseau. 4.3.3 Phénomènes électromécaniques Les phénomènes électromécaniques impliquent principalement les champs de rotors, les enroulements amortisseurs et les inerties des rotors. Ils sont principalement dus aux mouvements des masses tournantes des générateurs et des moteurs. Ils se produisent à la suite d’une perturbation, d’une opération de commande sur le système de contrôle de tension ou sur le contrôle de la turbine. 4.3.4 Phénomènes thermodynamiques Les phénomènes thermodynamiques se développent dans les chaudières des centrales thermiques lors de la demande de commande automatique de génération, mise en application suite à une perturbation d’équilibre entre la production et la consommation de puissance. Ils s’étendent de quelques dizaines de secondes à quelques dizaines de minutes : ils présentent ainsi les dynamiques les plus lentes. 4.4 Stabilité des réseaux électriques Le fonctionnement normal d'une machine synchrone raccordée au réseau exige une vitesse de rotation constante, déterminée par la fréquence du réseau et le nombre de pôles de la machine ainsi que nous l'avons vu précédemment. Le fonctionnement à vitesse constante requiert l'équilibre entre le couple mécanique fourni par la machine d'entraînement et le couple électromagnétique assurant la conversion de l'énergie mécanique en énergie électrique fournie au réseau. Les déséquilibres proviennent de perturbations, tels que les courts circuits dans le réseau, les ruptures d’ouvrages, ou les variations de charge qui modifient brusquement le couple électromagnétique des machines. Ces oscillations peuvent aller jusqu'à la perte de synchronisme de la machine avec le réseau ce qui nécessite sa déconnexion du réseau et constitue un grave incident pouvant avoir des répercussions sur des zones étendues du réseau, voire entraîner par enchaînement un effondrement du réseau (black-out) [39, 66, 67]. 89 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 4.5 Modélisation du réseau électrique La première étape, lorsqu’on veut analyser et commander un système électrique de puissance, consiste à trouver un modèle mathématique adéquat. Un modèle, dans l’analyse des systèmes, est un ensemble d'équations ou de relations, qui décrit convenablement les interactions entre les différentes variables étudiées, dans la gamme de temps considérée et avec la précision désirée [39, 67]. Pour établir un modèle de réseau électrique pour les études dynamiques, on tient compte uniquement des équipements en activité pendant la plage temporelle du phénomène dynamique considéré. Le résultat est donc le modèle de connaissance complet du système. 4.5.1 Modélisation de l’alternateur L’alternateur est une machine synchrone triphasée constituée principalement de trois enroulements statorique identique a, b et c régulièrement distribués et déphasés de 2 , d’un 3 enroulement rotorique d’excitation f et de deux circuits amortisseurs représentés par deux enroulements en court-circuit équivalents D et Q en quadrature. La figure 4.3 ci-dessous donne une représentation schématique de l’alternateur. a d ia Axe de référence fixe Va q iD if Vf iQ Vb ib Vc b ic c Figure 4.3 Représentation schématique de la machine synchrone 90 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 4.5.1.1 Equations de flux et de tensions dans le repère statorique Sur la base des hypothèses de non saturation de la machine et de circuit magnétique feuilleté, la relation flux- courants s’exprime sous la forme matricielle suivante : a Laa L b ba c Lca f L fa D LDa Q LQa Lab Lac Laf LaD Lbb Lbc Lbf LbD Lcb Lcc Lcf LcD L fb L fc L ff L fD LDb LDc LDf LDD LQb LQc LQf LQd LaQ ia LbQ ib LcQ ic L fQ i f LDQ iD LQQ iQ (4.1) Avec : inductances propres au stator : Laa, Lbb, Lcc, inductances propres au rotor : Lff, LDD, LQQ, inductances mutuelles au stator : Lab, Lbc, Lcf, Inductances mutuelles au rotor : Lfd, LfQ, LDQ, Inductances mutuelles stator-rotor : Laf, Lbf, Lcf, LaD, LbD, LcD, LaQ, LbQ, LcQ. L’expression (4.1) s’écrit sous la forme compacte suivante : abc LSS fDQ LRS LSR iabc LRR ifDQ (4.2) où LSS Laa Lba Lca Lab Lbb Lcb LaD LSR Laf Lbf Lcf L ff LDf LQf L fD LRR LbD LcD LDD LQD Lac Lbc Lcc LaQ LbQ LcQ L fQ LDQ LQQ 91 Chapitre 4. abc iabc Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle a b c et ia ib ic ifDQ et fDQ f D Q if iD iQ Les équations de tension de la machine écrite sous forme matricielle sont données par l'expression (4.3) suivante : Va ra V 0 b Vc 0 V f 0 V 0 0 D VQ 0 0 0 rb 0 0 0 0 0 0 rc 0 0 0 0 0 0 rf 0 0 0 0 0 0 rD 0 a 0 ia 0 ib b 0 ic c 0 i f f 0 iD D Q rQ iQ (4.3) r, rf, rD et rQ sont respectivement la résistance de l’induit, la résistance de l’inducteur, la résistance de l’amortisseur d’axe d et la résistance de l’amortisseur d’axe q. 4.5.1.2 Equations de flux et de tensions dans le repère de Park La matrice de transformation de PARK est définie par : 1 1 1 2 2 2 2 2 P( ) cos( ) cos( ) cos( ) 3 3 2 2 ) sin( ) sin( ) sin( 3 3 θ est la position angulaire du rotor A partir de l’expression (4.2) ci-dessus, on peut écrire : P 0 0 abc P I 3 fDQ 0 0 LSS I 3 LRS LSR P 1 LRR 0 92 0 P I3 0 0 iabc I 3 ifDQ (4.3) Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle où 1 0 0 I 3 0 1 0 0 0 1 (4.4) Tenant compte de l’équilibre du système, les équations de flux s’écrivent dans le repère de Park sous la forme (4.5) ci-dessous : d Ld 0 q f KM f D KM D Q 0 0 Lq 0 0 KM Q KM f 0 Lf MR 0 KM D 0 MR LD 0 0 id KM Q i q 0 i f 0 i D LQ iQ (4.5) Les expressions de tensions s’écrivent alors sous la forme (4.6) ci-dessous : r Vd 0 V q V f 0 0 0 0 0 0 0 r 0 0 rf 0 0 0 0 0 0 id d d 0 0 iq q q 0 0 0 i f f rD 0 iD D 0 0 0 rQ iQ Q (4.6) Ces équations donnent lieu au schéma électrique de l’alternateur dans le repère de Park représenté par la figure 4.4 ci-dessous : 93 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle rf if + Vf Lf - MR rD r KMf Ld KMD Vd - LD iD id ωФ q + r rQ KMQ LQ iQ iq Lq Vq + ωФ d Figure 4.4 Schéma électrique de l’alternateur dans le repère de Park La transformation de Park permet une représentation bipolaire équivalente de la machine synchrone triphasée. La figure 4.5 illustre le modèle de Park de la machine : d Vd a axe de référence fixe id q iD iq a if Vf a Vq iQ Figure 4.5 Modèle de Park de l’alternateur 94 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 4.5.2 Modèle de la ligne Les lignes sont représentées par un quadripôle symétrique donné par un schéma en π. La figure 4.6 illustre le schéma en π de la ligne, où rij, xij et bij sont respectivement la résistance, la réactance et la demi- susceptance transversale (coté i ) de la ligne i-j. rij i xij j bij bji Figure 4.6 Schéma en π d’une ligne de transmission L’admittance élémentaire de la ligne i-j est donnée par la relation : y ij 1 rij jxij (4.7) 4.5.3 Modèle de la charge Une charge de puissance SL connectée à un nœud de tension VL est représentée par son admittance équivalente YL telle que : YL=GL+j BL (4.8) où GL PL V L2 BL QL VL2 La figure 4.7 schématise l’admittance équivalente de la charge GL BL Figure 4.7 Schéma de l’admittance équivalente d’une charge 95 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 4.5.4 Equations régissant le comportement de l’alternateur 4.5.4.1 Equation du mouvement de l’alternateur L’équation du mouvement du rotor de la machine est donnée par la relation : J d 2 m dt 2 Cm Ce Cd (4.9) J : moment d’inertie de l’ensemble des masses rotorique. m : Position angulaire du rotor par rapport à un axe de référence fixe lié au stator. Cm : couple mécanique d’entraînement de la machine sans les pertes dues à la rotation. Ce : couple électromagnétique. Cd : couple d’amortissement tenant compte des frottements. On désigne respectivement par sm et m les pulsations mécaniques (vitesses de rotation) des champs statorique et rotorique et par δm la position angulaire du champ rotorique par rapport au champ statorique. La figure 4.8 indique la position de chacun des champs par rapport à une référence fixe. La position angulaire θm est telle que : θm= ωsm t + δm (4.10) Champ rotorique Champ statorique δm θm Référence Figure 4.8 Disposition vectorielle des champs statorique et rotorique On définit la constante d’inertie de la machine par la relation (4.11) ci-dessous : H Wc S mach (4.11) où Wc est l’énergie cinétique de la machine à la vitesse de synchronisme. Elle est donnée par : Wc 1 2 J sm 2 (4.12) Smach désigne la puissance apparente nominale de la machine. 96 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle L’équation (4.10) permet d’avoir : d m d sm m dt dt (4.13) et par suite l’équation (4.9) peut s’écrire : d 2 m J C m Ce C d dt 2 Sachant que m (4.14) d m et tenant compte de (4.11) et (4.12), les équations (4.13) et (4.14) dt s’écrivent : d s ( Pm Pe D ) dt 2H (4.15) d s dt (4.16) ω=pωm, ωs= pωsm et δ=pδm. p est le nombre de paires de pôles de la machine. Dω est la puissance tenant compte des frottements. D est le coefficient d’amortissement. Pm, Pe, ω et ωs sont exprimés en p.u. 4.5.4.2 Equations électriques en régime transitoire En considérant les flux de transformation d et q négligeables devant les flux de rotation et ω voisine de la pulsation synchrone ωs, on définit les flux statoriques et les f.e.m induites en régimes transitoire par : 'd d L'd i d (4.17) 'q q L'q i q (4.18) e d' (4.19) ' q e q' 'd (4.20) Ld’et Lq’ sont telles que : Ld Ld Lq Lq K 2 M F2 LF (4.21) K 2 M Q2 (4.22) LQ 97 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle On définit les constantes de temps transitoires selon les axes d et q par : Td0 LF rF Tq0 LQ (4.23) (4.24) rQ Les composantes de la tension V aux bornes de l’alternateur suivant les axes d et q sont : Vq Eq rI q X d I d (4.25) Vd Ed rI d X q I q (4.26) X d' L'd et X q' L'q sont les réactances transitoires. En régime permanent, la f.e.m induite selon l’axe q est telle que : E q V (r jX q ) I (4.27) La tension d’excitation Efd est telle que : E fd Eq j ( X d X q ) I d (4.28) La variation de la f.e.m transitoire selon les axes d et q est décrite par les équations (4.29) et (4.30) ci-dessous : E d X q X ' q I q d E d dt T ' qo dE ' q dt E fd E ' q X d X ' d I d (4.29) (4.30) T ' do X d Ld et X q Lq sont les réactances synchrones. Les équations (4.15), (4.16), (4.29) et (4.30) régissent le comportement de l’alternateur en régime transitoire. 4.6 Moyens conventionnels de stabilisation du réseau On qualifie de conventionnels ou classiques les régulateurs de tension ou de vitesse couramment utilisés dans les réseaux et ce pour les différencier des dispositifs FACTS. 4.6.1 Régulateur de tension La régulation de tension consiste à détecter l’écart entre la valeur réelle de la tension V aux bornes de la machine et une valeur de consigne ou de référence Vref et construire une chaîne d’action sur la tension d’excitation Efd [6, 21, 68]. 98 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle Le schéma de la figure 4.9 représente un régulateur de tension type IEEE et indique la configuration de chaînes tenant compte des systèmes de stabilisation et de saturation. La fonction saturation est de la forme : Se Aex e Bex Ef d (4.31) Aex et Bex sont des constantes. Figure 4.9 Système de régulation de tension type IEEE 4.6.2 Régulateur de vitesse A la suite d’une perturbation, le régulateur de vitesse des machines agit sur les organes d’admission du fluide moteur afin de rétablir l’équilibre entre les puissances. La réserve de puissance permet d’assurer la correction de l’écart entre la fréquence de référence liée à la pulsation synchrone ωs et la fréquence réelle liée à la pulsation rotorique ω [10, 68]. La puissance mécanique développée par la turbine est essentiellement fonction de la position des soupapes d’admission du fluide, elle-même sous le contrôle du régulateur de vitesse dont le schéma fonctionnel est celui de la figure 4.10 ci-dessous : Pmo + ωs - 1 2πfRs + Pm2 - Pm1 Pmax 1 1+ STc Pmin Limitation Circuit commande Turbine 1 1+ STs Circuit vapeur Figure 4.10 Schéma fonctionnel de la régulation de vitesse 99 Pm ω Chapitre 4. Où : Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle Rs désigne le statisme. Pm0 désigne la puissance mécanique d’entraînement à l’équilibre. Tc est le temps de réponse du circuit de commande. Ts est le temps de réponse du circuit vapeur. Le schéma fonctionnel de la figure 4.10 inclut une fonction de transfert décrivant le circuit de vapeur avec une constante du temps de réponse Ts et une fonction de transfert décrivant le circuit de commande avec une constante de temps Tc. 4.7 Système étudié En considérant uniquement les régimes équilibrés, le réseau peut être représenté par un schéma unifilaire correspondant à une phase. Le réseau de la Western Systems Council Coordinating de la figure 4.11 souvent utilisé dans les études de stabilité de réseau est pris comme réseau test dans notre étude [21]. Ce réseau comporte 3 alternateurs connectés aux jeux de barres 1, 2 et 3 à travers des transformateurs de puissance représentés par leurs réactances équivalentes. Les charges A, B et C du réseau sont connectées respectivement aux nœuds 5, 6 et 8. 8 7 2 Charge C 9 3 G2 11 G3 11 F 6 5 Charge A Charge B 4 1 G1 1 Figure 4.11 Schéma du réseau 3 machines – 9 noeuds 100 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle Les tableaux 4.1, 4.2 et 4.3 donnent les caractéristiques du réseau. Les grandeurs données en p.u sont calculées selon les puissances et tension de base égales respectivement à 100 MVA et 230kV. Alternateur Puissance apparente nominale (MVA) Energie cinétique (J) Constante d’inertie H (s) Coefficient d’amortissement D Réactance transitoire directe X 'd (p.u) G1 247.5 2364.0 9.55 0.0 0.0608 G2 192.0 640.0 3.33 0.0 0.1198 G3 128.0 300.0 2.34 0.0 0.1813 Réactance transitoire transversale X 'q (p.u) 0.0969 0.1969 0.25 Td0' (s) 8.96 6.00 5.89 Tq0' (s) 0.500 0.535 0.600 Tableau 4.1 Caractéristiques des alternateurs Ligne i-j 1-4 2-7 3-9 4-5 4-6 5-7 6-9 7-8 8-9 R(p.u) 0.0000 0.0000 0.0000 0.0100 0.0170 0.0320 0.0390 0.0085 0.0119 X(p.u) 0.0576 0.0625 0.0586 0.0850 0.0920 0.1610 0.1700 0.0720 0.1000 B/2 (p.u) 0.0000 0.0000 0.0000 0.0880 0.0790 0.1530 0.1790 0.0745 0.1045 Tableau 4.2 Caractéristiques des lignes et des transformateurs Puissance active (MW) Puissance réactive (MVAR) Charge A 125.0 50.0 Charge B 90.0 30.0 Tableau 4.3 Caractéristiques des charges 101 Charge C 100.0 35.0 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle Le tableau 4.4 ci-dessous donne les valeurs des paramètres utilisés pour les régulateurs de tension et de vitesse pour les trois machines : Ka Ta (s) Ke Te(s) Kf Tf Exmin Exmax Aex Bex Rs Pmax Pmin Tc(s) Ts(s) Régulation 1 20.0 0.50 -0.17 0.5 0.05 1.0 0.0 2.5 0.0 2.5 -0.04 2.5 0.0 0.5 0.5 Régulation 2 20.0 0.50 -0.17 0.5 0.05 1.0 0.0 2.5 0.0013 1.5 -0.04 2.0 0.0 0.5 0.5 Régulation 3 20.0 0.50 -0.17 0.5 0.05 1.0 0.0 2.5 0.0015 1.5 -0.04 2.0 0.0 0. 5 0.5 Tableau 4.4 Données du système de régulation On étudie le comportement du système en petits et en grands mouvements en l’absence et en la présence des systèmes de régulation conventionnelle. Les petits mouvements sont relatifs aux petites variations de charge et les grands mouvements sont relatifs aux courants de court circuit dans cette étude. Le plan de tensions et la circulation de puissances avec les données ci-dessus est tel qu’indiqué par la figure 4.12 ci-dessous 102 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.016(0.42o) C=100+j35 o 1.032(1.72o) 1.026(3.37 ) 1.025(8.83o) 160 75.25 160 G2 10.88 0.75 2 6.06 25.3 24.12 1.025(4.41o) 85 85 2.98 G3 8 9.2 11 15 7 3 9 84.75 8.43 18.06 59.7 82.54 11.77 13.7 58.4 0.996(-4.16o) A=125+j50 25.21 74.79 1.013(-3.83o) 6 5 42.45 38.23 16.3 31.6 42.72 22.5 0.83 31.78 4 B=90+j30 1.026(-2.30o) 74.5 23.35 26.68 74.5 1 1.04(0o) G1 MW MVAR Figure 4.12 Plan de tensions et circulation de puissances On note des pertes de puissance active et de puissance réactive égales respectivement 4.5MW et -93.22 MVAR. Les pertes de puissance réactive égale à -93.22 MVAR indiquent le réseau est sous chargé. 4.7.1 Comportement du système en cas de variation de la charge Cette étude est faite en examinant le comportement du réseau dans le cas de variation de la charge globale du réseau. On étudie le système non régulé quand la charge varie. L’objectif est de déterminer à partir de quelle valeur de variation de charge, on peut considérer que celle-ci peut être classée parmi les perturbations à grands mouvements. Les comportements de la vitesse, de l’angle de charge et de la tension des trois machines sont indiqués dans les figures 4.13 à 4.21. La variation de la vitesse et de l’angle de charge devient notable quand la variation de charge atteint ±30% tandis que la tension n’atteint sa limite en chute de tension que pour une variation de charge égale à 50%. On peut donc considérer que 103 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle les variations de charge supérieures ou égales à 20% pour ce réseau test sont des perturbations à grands mouvements. 1.06 -30% Vitesse de la machine 1 (p.u) 1.04 -20% 1.02 -10% 1 +10% 0.98 +20% 0.96 +30% 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 Figure 4.13 Vitesse de la machine 1 1.06 -30% Vitesse de la machine 2 (p.u) 1.04 -20% 1.02 -10% 1 +10% 0.98 +20% 0.96 +30% 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 Figure 4.14 Vitesse de la machine 2 104 4.5 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.06 -30% Vitesse de la machine 3 (p.u) 1.04 -20% 1.02 -10% 1 +10% 0.98 +20% 0.96 +30% 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 Figure 4.15 Vitesse de la machine 3 3000 -30% Angle de charge de la machine 1 (deg) 2500 2000 -20% 1500 1000 -10% 500 0 +10% -500 -1000 +20% -1500 +30% -2000 -2500 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 Figure 4.16 Angle de charge de la machine 1 105 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 3000 -30% Angle de charge de la machine 2 (deg) 2500 2000 -20% 1500 1000 -10% 500 0 +10% -500 -1000 +20% -1500 +30% -2000 -2500 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 Figure 4.17 Angle de charge de la machine 2 3000 -30% Angle de charge de la machine 3 (deg) 2500 2000 -20% 1500 1000 -10% 500 0 +10% -500 -1000 +20% -1500 +30% -2000 -2500 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 Figure 4.18 Angle de charge de la machine 3 106 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.14 + + + + 1.12 Tension de la machine 1 (p.u) 1.1 10% 20% 30% 50% 1.08 1.06 1.04 1.02 1 0.98 0.96 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (a) - 10% - 20% - 30% - 50% Tension de la machine 1 (p.u) 1.15 1.1 1.05 1 0.95 0.9 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 (b) Figure 4.19 Tension de la machine 1 107 4.5 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.06 + + + + Tension de la machine 2 (p.u) 1.04 10% 20% 30% 50% 1.02 1 0.98 0.96 0.94 0.92 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (a) - 10% - 20% - 30% - 50% Tension de la machine 2 (p.u) 1.15 1.1 1.05 1 0.95 0.9 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 (b) Figure 4.20 Tension de la machine 2 108 4.5 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.06 + + + + Tension de la machine 3 (p.u) 1.04 10% 20% 30% 50% 1.02 1 0.98 0.96 0.94 0.92 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (a) - 10% - 20% - 30% - 50% Tension de la machine 3 (p.u) 1.15 1.1 1.05 1 0.95 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (b) Figure 4.21 Tension de la machine 3 4.7.2 Etude du système en petits mouvements Les figures 4.22, 4.23, 4.24 et 4.25 montrent respectivement les comportements de la vitesse, de l’angle de charge, de la tension et de la puissance active de chaque machine quand le système voit sa charge diminuer de 10%. Les courbes en rouge décrivent les résultats du système non régulé, les courbes en bleu sont celles des résultats obtenus avec le système équipé de la régulation conventionnelle en tension et en vitesse. Pour ce type de perturbations, on constate que la régulation conventionnelle est suffisamment performante pour maintenir le système stable aussi bien en vitesse qu’en tension. 109 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.025 1.025 avec regulation classique sans regulation 1.02 Vitesse machine 2 (p.u) 1.015 1.01 1.005 1.015 1.01 1.005 1 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0.995 0 0.5 1 1.5 2 (a) avec regulation classique sans regulation 1.02 1.015 1.01 1.005 1 0.995 0 2.5 3 Temps (s) (b) 1.025 Vitesse machine 3 (p.u) Vitesse machine 1 (p.u) 1.02 0.995 avec regulation classique sans regulation 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 (c) Figure 4.22 Variation de la vitesse 110 4.5 5 3.5 4 4.5 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 400 350 250 250 Angle machine 2 (deg) 300 200 150 100 200 150 100 50 50 0 0 -50 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 avec regulation classique sans regulation 350 300 5 -50 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) (b) 400 avec regulation classique sans regulation 350 300 Angle machine 3 (deg) Angle machine 1 (deg) 400 Avec regulation classique sans regulation 250 200 150 100 50 0 -50 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 (c) Figure 4.23 Variation de l’angle de charge 111 5 3.5 4 4.5 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.5 1.4 1.2 1.2 Tension machine 2 (p.u) 1.3 1.1 1 0.9 0.8 1.1 1 0.9 0.8 0.7 0.7 0.6 0.6 0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 avec regulation classique sans regulation 1.4 1.3 0.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) (b) 1.5 avec regulation classique sans regulation 1.4 1.3 Tension machine 3 (p.u) Tension machine 1 (p.u) 1.5 avec regulation classique sans regulation 1.2 1.1 1 0.9 0.8 0.7 0.6 0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 (c) Figure 4.24 Variation de la tension 112 4 4.5 5 3.5 4 4.5 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 avec regulation classique sans regulation 1.9 Puissance active machine 2 (p.u) 1.2 1.8 1.7 1.6 1.5 1.4 1.3 1.2 1.1 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 (a) 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 (b) 1 avec regulation classique sans regulation 0.95 puissance active machine 3 (p.u) puissance active machine 1 (p.u) 2 avec regulation classique sans regulation 0.9 0.85 0.8 0.75 0.7 0.65 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (c) Figure 4.25 Variation de la puissance active 4.7.3 Etude du système en grands mouvements Nous avons constaté précédemment qu’une variation de charge supérieure ou égale à 20% pour notre réseau test provoque de grandes perturbations. Nous allons donc étudier la stabilité du réseau en grands mouvements dans le cas d’un court circuit et dans le cas d’une variation de charge égale à 20%. Le défaut de court circuit est localisé sur la ligne 7-5 près du nœud 7 au tiers de la ligne. Il a lieu à l’instant t=0.1s et éliminé à l’instant t=0.2s sans changement de topologie du réseau c’est-à-dire la ligne 5-7 est remise en service après élimination du défaut de court circuit. Les résultats obtenus sont montrés dans les figures 4.26 à 4.29. Les figures (a), (b) et (c) d’une part et les figures (d), (e) et (f) d’autre part montrent les résultats obtenus dans le cas de défaut de court circuit et dans le cas de variation de charge respectivement. L’introduction de la régulation conventionnelle de tension et de vitesse permet de stabiliser le réseau (courbes en bleu) comme le montrent les résultats obtenus. Les oscillations observées pour la vitesse (Fig. 4.26), la tension (Fig. 4.28) et la puissance (Fig. 4.29) sont plus importantes dans le cas du défaut du court circuit que dans celui de variation de charge. Ceci s’explique par la sévérité relative du défaut de court circuit. 113 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.025 1.035 avec regulation classique sans regulation avec regulation classique sans regulation 1.03 1.02 Vitesse machine 1 (p.u) Vitesse machine 1 (p.u) 1.025 1.015 1.01 1.005 1.02 1.015 1.01 1.005 1 0.995 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0.995 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) 4 4.5 5 3.5 4 4.5 5 (d) 1.035 1.025 3.5 avec regulation classique sans regulation avec regulation classique sans regulation 1.03 1.02 Vitesse machine 2 (p.u) Vitesse machine 2 (p.u) 1.025 1.015 1.01 1.005 1 1.02 1.015 1.01 1.005 1 0.995 0.99 0.995 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (b) 1.025 (e) 1.035 avec regulation classique sans regulation 1.03 1.025 1.015 Vitesse machine 3 (p.u) Vitesse machine 3 (p.u) 1.02 1.01 1.005 1 1.02 1.015 1.01 1.005 0.995 0.99 avec regulation classique sans regulation 1 0.995 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 (c) 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (f) Figure 4.26 Variation de la vitesse 114 3.5 4 4.5 5 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 400 800 avec regulation classique sans regulation 350 300 600 250 Angle machine 1 (deg) Angle machine 1 (deg) avec regulation classique sans regulation 700 200 150 100 500 400 300 200 50 100 0 -50 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) 800 avec regulation classique sans regulation 350 5 3.5 4 4.5 5 3.5 4 4.5 5 600 Angle machine 2 (deg) Angle machine 2 (deg) 4.5 avec regulation classique sans regulation 700 300 250 200 150 100 50 500 400 300 200 100 0 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0 5 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (b) (e) 800 400 avec regulation classique sans regulation 350 avec regulation classique sans regulation 700 600 Angle machine 3 (deg) 300 Angle machine 3 (deg) 4 (d) 400 -50 3.5 250 200 150 100 500 400 300 200 100 50 0 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 (c) 2 2.5 3 Temps (s) (f) Figure 4.27 Variation de l’angle de charge 115 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 1.5 1.4 1.3 1.3 1.2 1.2 1.1 1 0.9 0.8 1.1 1 0.9 0.8 0.7 0.7 0.6 0.6 0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 avec regulation classique sans regulation 1.4 Tension machine 1 (p.u) Tension machine 1 (p.u) 1.5 avec regulation classique sans regulation 0.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) 1.5 1.3 1.2 1.2 1.1 1 0.9 0.8 1 0.9 0.8 0.7 0.6 0.6 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (b) 1.5 1.3 1.2 1.2 1.1 1 0.9 0.8 2 2.5 3 Temps (s) 4 4.5 5 0.8 0.6 1.5 3.5 0.9 0.6 1 5 1 0.7 0.5 4.5 1.1 0.7 0 4 3.5 4 4.5 avec regulation classique sans regulation 1.4 Tension machine 3 (p.u) Tension machine 3 (p.u) 1.5 1.3 0.5 3.5 (e) avec regulation classique sans regulation 1.4 5 1.1 0.7 0 4.5 avec regulation classique sans regulation 1.4 Tension machine 2 (p.u) Tension machine 2 (p.u) 1.5 1.3 0.5 4 (d) avec regulation classique sans regulation 1.4 3.5 5 0.5 0 0.5 1 (c) 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (f) Figure 4.28 Variation de la tension 116 Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 2 avec regulation classique sans regulation 1.4 1.6 1.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 0.2 0 avec regulation classique sans regulation 1.6 Puissance active machine 1 (p.u) Puissance active machine 1 (p.u) 1.8 -0.4 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 (a) 4 2.2 4 4.5 5 avec regulation classique sans regulation 2 3 Puissance active machine 2 (p.u) Puissance active machine 2 (p.u) 3.5 (d) avec regulation classique sans regulation 3.5 2.5 3 Temps (s) 2.5 2 1.5 1 0.5 0 1.8 1.6 1.4 1.2 1 0.8 -0.5 -1 0.6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (b) 1.6 4 4.5 5 3.5 4 4.5 5 (e) 1.1 avec regulation classique sans regulation 1.4 3.5 avec regulation classique sans regulation Puissance active machine 3 (p.u) Puissance active machine 3 (p.u) 1 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.8 0.7 0.6 0.2 0 0.9 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0.5 0 0.5 1 1.5 (c) Figure 4.29 Variation de la puissance active 117 2 2.5 3 Temps (s) (f) Chapitre 4. Etude de la stabilité du réseau équipé de la régulation conventionnelle 4.8 Conclusion Le modèle du réseau test établi dans ce chapitre nous a permis d’étudier les deux types de perturbations : celles dites en petits mouvements liées aux variations de charge et celles dites en grands mouvements liées dans notre cas à un défaut de court circuit. Nous avons montré que la variation de charge selon son importance peut être classée parmi les grandes perturbations. L’introduction de la régulation conventionnelle a permis de stabiliser le réseau perturbé. Ce type de régulation peut être renforcé par un dispositif FACTS tel que l’IPFC. C’est ce que nous examinerons dans le chapitre suivant. 118 Chapitre 05 Evaluation des performances de l’IPFC Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 5.1 Introduction Nous examinons dans ce chapitre l’effet de l’IPFC sur le réseau en régimes permanent et perturbé afin d’évaluer ses performances. En régime perturbé, l’IPFC est associé à la régulation conventionnelle. 5.2 Etude du système en régime permanent 5.2.1 Commande du transit de puissance d’une ligne On examine le réseau en cas d’augmentation de la charge [7, 61]. La figure 5.1 montre le plan de tensions et de circulation de puissances du réseau établi au chapitre 4 et où les pertes de puissance active sont égales à 4.5MW et celles de puissance réactive égales à -93.22MVAR. 1.016(0.42o) C=100+j35 o 1.032(1.72o) 1.026(3.37 ) 1.025(8.83o) 160 75.25 160 G2 10.88 0.75 2 6.06 25.21 74.79 25.3 24.12 G3 9 84.75 8.43 18.06 59.7 82.54 11.77 13.7 58.4 o 0.996(-4.16 ) 38.23 16.3 31.6 22.5 0.83 31.78 4 3 1.013(-3.83o) 6 5 42.72 11 15 7 A=125+j50 42.45 85 2.98 8 9.2 1.025(4.41o) 85 B=90+j30 1.026(-2.30o) 74.5 23.35 26.68 74.5 1 1.04(0o) G1 MW MVAR Figure 5.1 Plan de tensions et circulation de puissances (charge C= 100MW+j 35MVAR) Une augmentation de la charge C du nœud 8 en puissance active qui passe de 100MW à 200MW induit le plan de tensions et la circulation de puissances de la figure 5.2. On note des pertes de puissance active égales à 4.33MW et des pertes de puissance réactive égales à 120 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC -71.46MVAR. L’augmentation des pertes de puissance réactive qui passe de -93.22MVAR à -71.46 MVAR est un indicateur de l’augmentation globale de la charge du réseau. Pour satisfaire l’augmentation de puissance de la charge C (nœud 8), seul le générateur G1 est sollicité car les générateurs G2 et G3 ont leurs puissances actives générées fixées. La puissance générée par G1 passe de 74.5MW (Fig. 5.1) à 174.33 MW (Fig. 5.2). Cette augmentation de puissance de la charge s’accompagne d’une augmentation de transit de puissance des lignes 7-8 et 9-8. Le transit de puissance active sur la ligne 7-8 est passé de 75MW à 129MW soit une augmentation de 72% environ. En supposant que 129MW transit de puissance est une surcharge de la ligne 7-8, la décharger tout en satisfaisant la nouvelle charge active du nœud 8 peut se faire en installant l’IPFC comme indiqué sur la figure 5.3. Les nœuds 5 et 6 sont supposés être dans le même poste d’interconnexion où l’IPFC est localisé. 1(-12.26o) C=200+j35 o 1.027(-8.33o) 1.02(-7.12 ) 1.025(-1.64o) 160 129.16 160 G2 7.6 2 15.18 72.24 127.78 11.14 72.86 85 G3 5.8 7 9 30.84 7.77 13.5 12.14 30.53 21.85 23.5 12.07 o 0.999(-9.77 ) A=125+j50 94.47 95.4 28.14 18 1.77 3 1.014(-9.35o) 6 5 85 7.69 23.86 8 0.18 1.025(-5.62o) 6.5 77.93 4.52 78.93 4 B=90+j30 1.028(-5.39o) 174.33 13.46 30.13 174.33 1 1.04(0o) G1 MW MVAR Figure 5.2 Plan de tensions et circulation de puissances (charge C= 200MW+j 35MVAR) 121 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC Les consignes de transit de puissance active 15MW et de puissance réactive 25MVAR (IPFC maître) permet d’avoir le plan de tensions et la circulation de puissances tels que montrés dans la figure 5.3. La ligne 7-8 est déchargée et on note un transit de puissance active dans cette ligne égale à 102MW. Les pertes de puissance active et de puissance réactive sont égales respectivement à 5.5MW et -73.26MVAR. La commande de transit de puissance par l’IPFC est bien assurée comme le montre les résultats obtenus. 1(-13.94o) C=200+j35 o 1.027(-8.5o) 1.02(-9.9 ) 1.025(-4.42o) 160 102.14 160 G2 8.985 2 14.66 16.83 7 23 25 C 1.005(-8.53o) 68.67 1.025(-5.78o) 5.33 1.3 3 14.9 15 IPFC maitre Vdc 6 5 85 G3 9 9.67 IPFC esclave 85 6.38 18.16 11.7 56.82 A=125+j50 68.18 99.9 8 0.69 57.86 98.74 101.26 1.01(-10.78o) B=90+j30 27 5 12.98 1.44 4 105 106.85 1.03(-5.42o) 175.52 11.54 28.37 175.52 1 1.04(0o) G1 MW MVAR Figure 5.3 Plan de tensions et circulation de puissances en présence de l’IPFC (charge C= 200MW+j 35MVAR) 122 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 5.2.2 Impact de la variation de charge sur le comportement du réseau On fait varier la charge globale du réseau de -50% à 100% avec un pas de 5%. On examine l’impact de cette variation sur les pertes de puissances active et réactive et sur le plan de tensions. Les figures 5.4 et 5.5 montrent l’évolution des pertes de puissance active et celle des pertes de puissance réactive respectivement en fonction de la variation relative de la charge globale du réseau [8, 41 ,69]. Avec et sans IPFC, l’évolution des pertes aussi bien de puissance active que de puissance réactive reste la même. Par contre, si on examine l’effet de l’IPFC sur la tension des nœuds charges (nœuds 5, 6 et 8), on observe une amélioration de la tension de chaque nœud comme montré par les courbes en bleu des figures 5.6, 5.7 et 5.8. 18 avec IPFC sans IPFC 16 Pertes actives (Mw) 14 12 10 8 6 4 2 0 -50 0 50 Variation relative de la charge (%) 100 Figure 5.4 Variation des pertes de puissance active 150 avec IPFC sans IPFC Pertes reactives (Mvar) 100 50 0 -50 -100 -150 -50 0 50 Variatin relative de la charge (%) Figure 5.5 Variation des pertes de puissance réactive 123 100 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 1.05 avec IPFC sans IPFC avec IPFC sans IPFC 1.1 Tension de noeud 6 (p.u) 0.95 1.05 1 0.95 0.9 0.9 0.85 -50 0 50 Variation relative de la charge (%) 0.85 -50 100 Figure 5.6 Variation de la tension du nœud 5 0 50 Variation relative de la charge (%) Figure 5.7 Variation de la tension du nœud 6 1.06 avec IPFC sans IPFC 1.04 Tension de noeud 8 (p.u) Tension de nœud 5 (p.u) 1 1.02 1 0.98 0.96 0.94 0.92 -50 0 50 Variation relative de la charge (%) Figure 5.8 Variation de la tension du nœud 8 124 100 100 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC Les résultats montrés par la figure 5.9 ci-dessous indiquent la variation des pertes de puissance active dans le réseau en fonction des consignes de l’IPFC maitre. Les consignes de transit de puissances active et réactive de l’IPFC ayant permis d’avoir les résultats précédents ont été déterminés selon le procédé suivant. Pour une augmentation de la charge égale à 70%, on fait varier la consigne de la puissance active de -50MW à +80MW (Fig. 5.9a) et la consigne de la puissance réactive de -50MVAR à +50MVAR (Fig. 5.9b). Les pertes de puissance active minimales sont obtenues pour les consignes de puissance active et de puissance réactive égales respectivement à 30MW et 35MVAR. 35 Variation des pertes actives (Mw) 30 Va ri a ti o n d e p u i s s a n ce re a cti ve - IPFC m a i tre (Mva r) 25 -5 0 Mva r 20 15 10 9 ,7 5 0 Mva r 5 0 -40 -20 0 20 3 0 40 60 Variation de puissance active - IPFC maitre (Mw) 80 (a) 35 Variation des pertes actives (Mw) 30 Va ri a ti o n d e p u i s s a n ce a cti ve - IPFC m a i tre (Mw ) -5 0 Mw 25 20 15 10 9 ,7 8 0 Mw 5 0 -50 -40 -30 -20 -10 0 10 20 30 3 5 40 Variation de puissance reactive - IPFC maitre (Mvar) (b) Figure 5.9 Variation des pertes de puissance active 125 50 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 5.3 Etude du système en régime perturbé L’évaluation des performances de l’IPFC sera examinée en présence de la régulation conventionnelle quand le réseau est soumis à une variation de charge égale à 10% et quand le réseau est soumis à une grande perturbation [61, 67, 68, 70, 71]. Celle-ci est due à un défaut de court circuit et une variation de charge égale à 20% non simultanés. Le défaut de court circuit est localisé sur la ligne 5-7 à un tiers de distance du nœud 7 comme indiqué sur la figure 5.10. 8 18kv\230kv Charge C 230kv/13.5kv 2 3 7 G2 9 T2 T3 Vdc 5’ 5 VSC 2 G3 6’ C VSC 1 Charge A 6 Charge B 4 16.5kv\230kv T1 1 G1 Figure 5.10 Système étudié 5.3.1 Comportement du système en petits mouvements Pour une variation de charge globale égale à 10% et des consignes de transit de puissance sur la ligne 6-9 établis par l’IPFC et égales à 58.4MW et 13.7MVAR telles qu’indiquées sur la figure 5.1, on obtient les résultats des figures 5.11, 5.12, 5.13 et 5.14 montrant respectivement le comportement de la vitesse, de l’angle de charge, de la puissance active et de la tension quand le système est non régulé (courbes en rouge), quand il est équipé de l’IPFC seul (courbes en marron), quand il est équipé de la régulation en tension et en vitesse conventionnelle seule (courbes en vert) et quand il est équipé de la régulation conventionnelle et de l’IPFC installé comme indiqué sur la figure 5.10. Quand l’IPFC agit seul, il attenue la variation de la vitesse et de l’angle de charge (courbes en marron) comme montré par les figures 5.11 et 5.12 mais ne règle en aucune manière la stabilité du système. Il y contribue 126 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC d’une manière appréciable cependant quand il est associé à la régulation conventionnelle (courbes en bleu). En effet la comparaison des résultats quand la régulation conventionnelle agit seule (courbes en vert) et quand elle est combinée à l’IPFC (courbes en bleu) montrent nettement l’amélioration de la stabilité par un bon amortissement des oscillations. La forte corrélation puissance active fréquence explique le comportement de la puissance active tel que montré par la figure 5.13. La forte atténuation observée quand l’IPFC agit seul (courbes en vert) est due au fait que le dispositif a une action très forte sur le transit de puissances aussi bien active que réactive. Ce qui est lié à la nature même du dispositif de commande de transit de puissance. Les résultats obtenus pour la tension et observés dans la figure 5.14 montrent que les perturbations en petits mouvements ont peu d’impact sur la tension du réseau. 1.02 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.015 Vitesse machine 2 (p.u) 1.015 1.01 1.005 1.01 1.005 1 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0 5 0.5 1 1.5 2 (a) 2.5 3 Temps (s) (b) 1.02 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.015 Vitesse machine 3 (p.u) Vitesse machine 1 (p.u) 1.02 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.01 1.005 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 (c) Figure 5.11 Variation de la vitesse 127 4 4.5 5 3.5 4 4.5 5 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 400 350 300 300 Angle machine 2 (deg) 200 150 100 250 200 150 100 50 50 0 0 -50 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 350 250 -50 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) (b) 400 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 350 300 Angle machine 3 (deg) Angle machine 1 (deg) 400 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 250 200 150 100 50 0 -50 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 (c) Figure 5.12 Variation de l’angle de charge 128 5 3.5 4 4.5 5 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 1 0.8 0.6 0.4 0.2 1.8 1.7 1.6 1.5 1.4 1.3 1.2 1.1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 1 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) (b) 1 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 0.95 Puissance active machine 3 (p.u) 0 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.9 Puissance active machine 2 (p.u) 1.2 Puissance active machine 1 (p.u) 2 avec IPFC eet regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 0.9 0.85 0.8 0.75 0.7 0.65 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 (c) Figure 5.13 Variation de la puissance active 129 5 3.5 4 4.5 5 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.3 1.3 Tension machine 2 (p.u) 1.2 1.1 1 0.9 1.1 1 0.9 0.8 0.8 0.7 0.7 0.6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0.6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) 3.5 4 4.5 (b) avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.2 Tension machine 3 (p.u) Tension machine 1 (p.u) 1.2 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.1 1 0.9 0.8 0.7 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (c) Figure 5.14 Variation de la tension La figure 5.15 montre la bonne performance de la commande IPFC utilisant la logique floue. En effet, la réponse du système respecte la consigne dans chaque figure avec un pic faible à l’instant de variation de la charge. 130 5 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 0.18 0.16 0.12 0.1 0.08 0.06 0.04 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0.02 0 reference reponse 0.6 0.14 Puissance active - IPFC maitre (p.u) Puissance reactive - IPFC maitre (p.u) 0.7 reference reponse 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0 5 0 0.5 1 1.5 (a) 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (b) 1 reference reponse 0.9 Puissance active - IPFC esclave (p.u) 2 0.8 0.7 0.6 0.5 0.4 0.3 0.2 0.1 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 (c) Figure 5.15 Commande de l’IPFC 5.3.2 Comportement du système en grands mouvements Le système est étudié quand la ligne 5-7 est le siège d’un court circuit de durée 100ms situé au tiers de la ligne à partir du nœud 7 (Figure 5.10) et quand la charge globale du réseau diminue de 20%. Ces deux perturbations, court circuit et variation de charge, ne sont pas simultanées. L’élimination du défaut de court circuit se fait sans changement de topologie du réseau c’est-à-dire que ce dernier retrouve sa topologie d’avant incident quand le défaut est éliminé. Les figures 5.16, 5.17, 5.18 et 5.19 décrivent respectivement les variations de vitesse, de l’angle de charge, de la tension et de la puissance active. Les figure (a), (b) et (c) donnent les résultats obtenus pour le défaut de court circuit et les figures (d), (e) et (f) pour la variation de charge du réseau. Tous les résultats indiqués par les courbes en bleu montrent que l’IPFC renforce la régulation conventionnelle dans le maintien de la stabilité du réseau quelle que soit la perturbation, que celle-ci soit un court-circuit ou une variation de charge. Les performances de l’IPFC agissant seul sont meilleures quand le réseau est le siège d’un court circuit que dans le cas où il y a une variation de charge (courbes en marron). 131 Chapitre 5. 1.025 Evaluation des performances de l’IPFC 1.035 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.02 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.03 Vitesse machine 1 (p.u) Vitesse machine 1 (p.u) 1.025 1.015 1.01 1.005 1.02 1.015 1.01 1.005 1 1 0.995 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0.995 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) 1.025 1.025 1.01 1.005 1 5 3.5 4 4.5 5 1.02 1.015 1.01 1.005 0.995 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0.995 5 0 0.5 1 1.5 2 (b) 1.025 2.5 3 Temps (s) (e) 1.035 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.02 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.03 1.025 1.015 Vitesse machine 3 (p.u) Vitesse machine 3 (p.u) 4.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.03 Vitesse machine 2 (p.u) Vitesse machine 2 (p.u) 1.035 1.015 0.99 4 (d) avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.02 3.5 1.01 1.005 1 1.02 1.015 1.01 1.005 0.995 0.99 1 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0.995 0 0.5 1 (c) 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (f) Figure 5.16 Variation de la vitesse 132 3.5 4 4.5 5 Chapitre 5. 800 800 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 700 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 700 600 Angle machine 1 (deg) 600 Angle machine 1 (deg) Evaluation des performances de l’IPFC 500 400 300 200 100 500 400 300 200 100 0 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 (a) 800 800 600 500 400 300 200 100 4.5 5 500 400 300 200 100 0 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 (b) 800 800 3.5 4 4.5 5 3.5 4 4.5 5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 700 600 Angle machine 3 (deg) 600 2.5 3 Temps (s) (e) avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 700 Angle machine 3 (deg) 4 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 700 Angle machine 2 (deg) Angle machine 2 (deg) 600 3.5 (d) avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 700 2.5 3 Temps (s) 500 400 300 200 100 500 400 300 200 100 0 0 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 (c) 2 2.5 3 Temps (s) (f) Figure 5.17 Variation de l’angle de charge 133 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 1.5 1.4 1.3 1.3 1.2 1.1 1 0.9 0.8 1.2 1.1 1 0.9 0.8 0.7 0.7 0.6 0.6 0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.4 Tension machine 1 (p.u) Tension machine 1 (p.u) 1.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 0.5 5 0 0.5 1 1.5 2 (a) 1.3 1.1 1 0.9 0.8 0.7 4.5 5 3.5 4 4.5 5 1.2 1.1 1 0.9 0.8 0.7 0.6 0.6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0.5 5 0 0.5 1 1.5 2 (b) 1.4 1.5 1.3 1.1 1 0.9 0.8 1.2 1.1 1 0.9 0.8 0.7 0.7 0.6 0.6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.4 Tension machine 3 (p.u) 1.2 2.5 3 Temps (s) (e) avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.3 Tension machine 3 (p.u) 4 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.4 Tension machine 2 (p.u) 1.2 Tension machine 2 (p.u) 1.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.3 0.5 3.5 (d) 1.4 0.5 2.5 3 Temps (s) 5 0.5 0 0.5 1 (c) 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (f) Figure 5.18 Variation de la tension 134 3.5 4 4.5 5 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 2.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.4 Puissance active machine 1 (p.u) Puissance active machine 1 (p.u) 2 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.6 1.5 1 0.5 0 -0.5 1.2 1 0.8 0.6 0.4 0.2 0 -0.2 -1 0 -0.4 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) 2.2 4.5 5 3.5 4 4.5 5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 2 Puissance active machine 2 (p.u) Puissance active machine 2 (p.u) 3 4 (d) avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 4 3.5 2 1 0 1.8 1.6 1.4 1.2 1 0.8 -1 0.6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 Temps (s) 3 3.5 4 4.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (b) 1.1 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1.5 1 0.5 0 -0.5 avec IPFC et regulation classique avec regulation classique avec IPFC sans regulation 1 Puissance active machine 3 (p.u) Puissance active machine 3 (p.u) 2 (e) 0.9 0.8 0.7 0.6 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 5 0.5 0 0.5 1 (c) 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (f) Figure 5.19 Variation de la puissance active 135 3.5 4 4.5 5 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC La commande de l’IPFC est montrée par la figure 5.20 qui indique la bonne performance de l’IPFC utilisant la logique floue. En effet, à part un régime transitoire très court, la figure montre que les puissances active et réactive pour l’IPFC maître et la puissance active pour l’IPFC esclave respectent bien les consignes données. 2.5 1 reference reponse Puissance reactive - IPFC maitre (p.u) 1.5 1 0.5 0 -0.5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 4.5 0.5 0 -0.5 -1 -1.5 5 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) (a) (b) 2.5 reference reponse 2 Puissance active - IPFC esclave (p.u) Puissance active - IPFC maitre (p.u) 2 reference reponse 1.5 1 0.5 0 -0.5 -1 -1.5 -2 0 0.5 1 1.5 2 2.5 3 Temps (s) 3.5 4 (c) Figure 5.20 Commande de l’IPFC 136 4.5 5 3.5 4 4.5 5 Chapitre 5. Evaluation des performances de l’IPFC 5.4 Conclusion Nous avons montré dans ce chapitre que l’IPFC utilisant la logique floue s’avère un outil très performant dans le maintien de la stabilité d’un réseau aussi bien en petits qu’en grands mouvements. Combiné à la régulation conventionnelle qu’il ne peut en tout cas pas remplacer, l’IPFC permet des amortissements d’oscillations assez notables en cas de perturbation du réseau. Ce qui augmente considérablement la probabilité de sécurité de réseau assurant une continuité et une qualité de service appréciables. 137 Conclusion générale Conclusion générale Conclusion générale La stabilité des réseaux électriques et la commande des flux de puissances constituent un sujet important pour la planification et l'exploitation des réseaux électriques soumis à des contraintes de plus en plus sévères. Ceci conduit à la mise en œuvre de systèmes de contrôle rapides. Les dispositifs FACTS basés sur les progrès de l’électronique de puissance font partie de ces systèmes de contrôle rapide. Ils sont d’un apport précieux à la conduite des réseaux électriques dans un environnement de plus en plus contraignant en permettant l’accroissement des capacités d’utilisation des ouvrages existants. Leur utilisation permet donc de différer les investissements relatifs à l’installation de nouveaux équipements. L’IPFC est un de ces outils FACTS permettant une exploitation optimale des réseaux électriques. Nous avons consacré cette thèse à l’étude des performances d’un tel dispositif. Un réseau multi-machines (3 machines-9 nœuds) a été utilisé comme réseau test. Afin de distinguer l’IPFC des autres dispositifs FACTS, nous avons dans le premier chapitre rappelé d’une manière succincte le rôle de chaque type de FACTS : série, parallèle et hybride. L’IPFC par injection d’une tension en série dans une ligne de transmission d’énergie électrique permet de contrôler le flux de puissance transitant dans cette ligne. L’impact du dispositif sur le réseau test a été examiné aussi bien en régime permanent qu’en régime perturbé. En régime permanent, nous avons examiné les possibilités de contrôle de transit de puissances que peut offrir l’IPFC. L’impact de ce dernier sur le réseau a été aussi examiné quand le réseau est perturbé, que cette perturbation soit la conséquence d’une variation de charge ou d’un défaut de court circuit. Pour ce faire, deux types d’approche de réglage de l’IPFC ont été développés : le réglage analogique et la commande utilisant la logique floue. Ces deux approches ont fait l’objet respectivement des deuxième et troisième chapitres. La commande découplée assurant un contrôle indépendant des puissances active et réactive a été testée d’une manière satisfaisante sur le réseau multi-machines. Dans le quatrième chapitre, nous avons examiné la contribution de la régulation conventionnelle dans la stabilisation du réseau perturbé en vue d’évaluer l’effet de l’IPFC utilisant le réglage analogique et la logique floue sur le réseau dans les mêmes conditions de perturbation et ce par comparaison. Cette investigation a été menée dans le cinquième chapitre. Les résultats trouvés ont permis d’apprécier l’apport de l’IPFC utilisant la logique floue dans la stabilisation du réseau. En effet, cette approche contribue grandement au renforcement de la régulation de tension type IEEE ainsi que de la régulation de vitesse équipant les alternateurs d’un réseau en permettant au système perturbé de retrouver des états d’équilibre très rapidement. Cette approche s’est avérée également d’une très grande robustesse. Les résultats trouvés montrent que les performances d’une commande est fonction des objectifs assignés à cette dernière selon que l’on se fixe comme objectif la rapidité avec laquelle on veut que le système retrouve un nouvel état d’équilibre ou bien qu’il converge vers l’état d’équilibre initial c'est-à-dire l’état du réseau d’avant perturbation. 139 Conclusion générale Dans ce travail, nous avons pu montrer que les performances d’un IPFC réglé d’une manière adéquate, par la logique floue en l’occurrence, peuvent être très élevées dans le contrôle de transit de puissances, le maintien de la tension du réseau et l’amélioration de sa stabilité. Le travail mené ici laisse entrevoir d’autres perspectives de recherche qui pourraient concerner les thèmes suivants : - Etude d’un réseau réel multi-machine équipé de FACTS tel que le réseau SONELGAZ, - Apport des FACTS dans la conduite des réseaux décentralisés où la production d’électricité d’origine renouvelable est importante. 140 Bibliographie Bibliographie Bibliographie [1] A. Mete Vural, Mehmet Tumay, Mathematical modelling and analysis of unified power flow controller: A comparison of two approaches in power flow studies and effects of UPFC locations, Electric Power Systems Research, 29, 2007, pp. 617-629. [2] K. R. Padiyar, Nagesh Prabhu, Investigation of SSSR characteristics of unified power flow controller, Electric Power Systems Research, 74, 2005, pp. 211-221. 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C’est ce que nous avons montré dans ce travail en nous intéressant à l’apport d’un dispositif FACTS tel que l’IPFC dans la levée de ces contraintes. Nous avons évalué les performances de cet outil utilisant un réglage analogique et un réglage par la logique floue sur un réseau multi-machine retenu comme réseau test en situations saine et perturbée. En régime perturbé, nous avons équipé le réseau de la régulation conventionnelle afin de voir dans quelle situation elle s’avère insuffisante pour justifier l’appel aux FACTS. La comparaison des performances de la combinaison IPFC-Régulation conventionnelle et celles de la régulation conventionnelle montre la bonne efficacité de l’PFC utilisant la logique floue. Il s’avère être d’une grande robustesse. Il contribue à améliorer les performances de régulation conventionnelle dans le maintien de la tension et de la satbilité des réseaux perturbés et assure un très bon contrôle de transit de puissances des réseaux en régime sain. Mots clés : Conduite et Stabilié des Réseaux Electriques, FACTS, IPFC, SSSC, Logique Floue, Régulation Conventionnelle. Abstract In recent years, the demand for electricity has increased significantly, while the expansion of generation and transmission has been severely limited due to limited resources and environmental restrictions. As a result, some transmission lines find themselves overloaded and system stability at risk. FACTS Technology (Flexible AC Transmission Systems) is proving to be one of the solutions to these problems. This is what we have shown in this work by focusing on the contribution of a FACTS device as the IPFC in lifting these constraints. We evaluated the performance of this tool using an analogical control and setting of fuzzy logic control on a multimachine network selected as test healthy and disturbed situations network. In disturbed state, we have equipped the network of conventional control to see in what situation it is ineffective to justify the use of the FACTS. Comparing the performance of IPFC- conventional control combination and those of the conventional control shows the good efficiency of FACTS (IPFC) studied with fuzzy logic control. It proves to be very robust. The contribution of the IPFC in maintaining stability turns out to be of great interest when the fault conditions are very severe. Key words : Control and Power System Stability, FACTS, IPFC, SSSC, Fuzzy Logic, Conventional Control. ﻣﻠﺨﺺ ﯾﺰداد اﻟﻄﻠﺐ ﻋﻠﻰ اﻟﻄﺎﻗﺔ اﻟﻜﮭﺮﺑﺎﺋﯿﺔ ﯾﻮﻣﺎ ﺑﻌﺪ ﯾﻮم ﻣﻊ ﻣﺤﺪودﯾﺔ اﻟﺘﻮﺳﻊ ﻓﻲ ﻋﻤﻠﯿﺘﻲ اﻟﺘﻮﻟﯿﺪ و اﻟﻨﻘﻞ ﻟﻠﻄﺎﻗﺔ اﻟﻜﮭﺮﺑﺎﺋﯿﺔ ﻧﻈﺮا ﻟﻤﺤﺪودﯾﺔ اﻟﻤﺼﺎدر . وﻧﺘﯿﺠﺔ ﻟﺬﻟﻚ ﻓﺈن ﺑﻌﺾ ﺧﻄﻮط اﻟﻨﻘﻞ ﺗﻌﻤﻞ ﺗﺤﺖ زﯾﺎدة اﻟﺘﺤﻤﯿﻞ ﻣﻤﺎ ﯾﺆﺛﺮ ﺳﻠﺒﺎ ﻋﻠﻰ اﺗﺰان واﺳﺘﻘﺮار ﻧﻈﻢ اﻟﻘﻮى اﻟﻜﮭﺮﺑﺎﺋﯿﺔ.واﻟﻀﻐﻮط اﻟﺒﯿﺌﯿﺔ و ھﺬا ﻣﺎ ﺣﺎوﻟﻨﺎ اﺛﺒﺎﺗﮫ ﻓﻲ اﻟﻌﻤﻞ اﻟﻤﻨﺠﺰ ﻣﻦ ﺧﻼل اﻟﺘﺮﻛﯿﺰ ﻋﻠﻰ ﻧﻮع. ﺣﻼ ﻟﮭﺬه اﻟﻤﺸﺎﻛﻞFACTS ﺗﻌﺘﺒﺮﺗﻜﻨﻮﻟﻮﺟﯿﺎ أﻧﻈﻤﺔ ﻧﻘﻞ اﻟﺘﯿﺎر اﻟﻤﺘﻨﺎوب اﻟﻤﺮﻧﺔ ﻗﻤﻨﺎ ﺑﺘﻘﯿﯿﻢ اداء ھﺬه اﻷﻧﻈﻤﺔ ﻋﻠﻰ ﺷﺒﻜﺔ ﻣﺘﻌﺪدة اﻵﻻت ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ وﺟﻮد اﺿﻄﺮاب. IPFC ﻣﻐﯿﺮ اﻟﺸﺤﻨﺔ ﻣﺎ ﺑﯿﻦ اﻟﺨﻄﻮط،ﻣﻦ اﻧﻈﻤﺔ اﻟﻨﻘﻞ اﻟﻤﺮﻧﺔ ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ اﺿﻄﺮاب ﻗﻤﻨﺎ ﺑﺘﺠﮭﯿﺰ اﻟﺸﺒﻜﺔ ﺑﺎﻟﻮﺳﺎﺋﻞ اﻟﺘﻘﻠﯿﺪﯾﺔ ﻟﺮؤﯾﺔ ﻣﺎﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ اﻧﮫ ﻏﯿﺮ ﻓﻌﺎل ﻟﺘﺒﺮﯾﺮ اﺳﺘﺨﺪام اﻧﻈﻤﺔ اﻟﻨﻘﻞ اﻟﻤﺮﻧﺔ واﻟﻮﺳﺎﺋﻞ.و ﻏﯿﺎﺑﮫ ﻣﺴﺎھﻤﺔ ﻣﻐﯿﺮ اﻟﺸﺤﻨﺔ ﻣﺎ ﺑﯿﻦ.اﻟﻜﻼﺳﯿﻜﯿﺔ ﻣﻌﺎ ﺑﺤﯿﺚ ﺗﻈﮭﺮ اﻟﻜﻔﺎءة اﻟﺠﯿﺪة ﻻﻧﻈﻤﺔ اﻟﻨﻘﻞ اﻟﻤﺮﻧﺔ اﻟﻤﺪروﺳﺔ ﻣﻘﺮوﻧﺔ ﺑﺎﻟﺘﺤﻜﻢ ﺑﻮاﺳﻄﺔ اﻟﻤﻨﻄﻖ اﻟﻐﺎﻣﺾ . وﺣﺪهIPFC ﻓﻲ اﻟﺤﻔﺎظ ﻋﻠﻰ اﻻﺳﺘﻘﺮار ﺗﺒﯿﻦ اﻧﮭﺎ ذات ﻓﺎﺋﺪة ﻛﺒﯿﺮة ﻓﻲ ﺣﺎﻟﺔ ﺿﻐﻮط ﺷﺪﯾﺪة ﺟﺪا ﻣﻘﺎرﻧﺔ ﺑﺎﻟﻮﺳﺎﺋﻞ اﻟﺘﻘﻠﯿﺪﯾﺔ أو وﺟﻮدIPFC اﻟﺨﻄﻮط اﻟﺘﺤﻜﻢ، اﻟﻤﻨﻄﻖ اﻟﻐﺎﻣﺾ, SSSC, IPFC ﻣﻐﯿﺮ اﻟﺸﺤﻨﺔ ﻣﺎ ﺑﯿﻦ اﻟﺨﻄﻮط،FACTS ، ﺿﺒﻂ و اﺳﻘﺮار اﻧﻈﻤﺔ اﻟﻄﺎﻗﺔ: ﻛﻠﻤﺎت اﻟﻤﻔﺎﺗﯿﺢ .اﻟﻜﻼﺳﯿﻜﻲ