N°02 Bulletin disponible sur bsa.na.chambagri.fr et sur le site de la DRAAF http://www.draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr 09/02/2017 Recevez le Bulletin de votre choix GRATUITEMENT en cliquant sur Formulaire d'abonnement au BSV Ce qu'il faut retenir Pêcher Animateur filière Emmanuelle MARCHESAN FDGDON 47 e.marchesanfredonaqui@ laposte.net Cloque : l’évolution des bourgeons à bois est à surveiller, la période à risque a débuté pour les variétés à débourrement précoce. Prunier Directeur de publication Dominique GRACIET Président de la Chambre Régionale NouvelleAquitaine Boulevard des Arcades 87060 LIMOGES Cedex 2 [email protected] Tous fruits à noyau Enroulement chlorotique de l’abricotier : période propice au repérage et à l’élimination des arbres malades. Taille et prophylaxie : privilégier les mesures prophylactiques sur la période hivernale afin de réduire l’inoculum pour la saison à venir. Acariens rouges : période propice à la réalisation de la prognose. Xylébore : période d’installation des pièges. Cochenilles : période propice au repérage des foyers. Supervision DRAAF Service Régional de l'Alimentation Nouvelle-Aquitaine 22 Rue des Pénitents Blancs 87000 LIMOGES Bactériose : l’évolution des bourgeons à bois est à surveiller. Reproduction intégrale de ce bulletin autorisée. Reproduction partielle autorisée avec la mention « extrait du bulletin de santé du végétal Nouvelle Aquitaine Prunier / Pêcher N°02 du 09/02/2017 » Bulletin de Santé du Végétal Nouvelle-Aquitaine Prunier / Pêcher – N°02 du 09 février 2017 1/5 Pêcher Stades phénologiques En Lot-et-Garonne, stade B « bourgeon gonflé » (BBCH 51) à stade C « on voit le calice » (BBCH 55) pour les variétés à débourrement précoce. Cloque Stade C « on voit le calice » Le champignon responsable de la cloque (Taphrina deformans) se conserve durant l'hiver au niveau des écailles des bourgeons et dans les anfractuosités des rameaux. Au débourrement, l’eau de pluie transporte les spores dans les bourgeons à bois qui s’entrouvrent. La période de sensibilité du pêcher s’étend de l’ouverture des bourgeons à bois (stade « première pointe verte ») jusqu’à l’étalement complet des premières feuilles. Les pluies ou une hygrométrie élevée rendent le risque de contaminations possible dès lors que la température est supérieure à 7°C. En parcelle de référence (Lot-et-Garonne, secteur de Clairac), les premières « pointes vertes » sont observées sur variété à débourrement précoce. Pour les variétés plus tardives, on note encore peu d’évolution. Bourgeon à bois « stade pointe verte » (Crédit Photos : E. Marchesan – FDGDON 47) Evaluation du risque La période à risque a débuté pour les variétés à débourrement précoce. Les conditions climatiques douces et humides sont favorables à la maladie. L’évolution des bourgeons à bois est à surveiller variété par variété. Prunier Stades phénologiques En Lot-et-Garonne, stade A « bourgeon d’hiver » (BBCH 00) dominant. Bactériose Les bactéries pathogènes, celles qui sont à l'origine de l'apparition de maladies, sont présentes naturellement dans notre environnement et de ce fait sur l'ensemble du végétal. Leur développement est stimulé en présence de facteurs favorables : sensibilité variétale, stress hydrique, déséquilibre alimentaire, accidents climatiques (grêle, gel), conduite (taille: plaies profondes)... Elles pénètrent dans le végétal à la faveur de blessures naturelles (plaies pétiolaires, écartement des écailles de bourgeons, stomates au niveau des feuilles) ou accidentelles (plaies de taille, micro-lésions liées au gel ou à la grêle). Il est indispensable d'agir sur les facteurs favorisant en raisonnant l'irrigation et la fertilisation et en évitant la réalisation de plaies importantes. Evaluation du risque La gestion des parcelles vis-à-vis des bactérioses s'effectue avant le stade B « bourgeon gonflé » (BBCH 51). On note pour quelques bourgeons en situation précoce, un léger glissement des écailles. Compte tenu du maintien de températures douces annoncé pour les prochains jours, l’évolution des bourgeons est à surveiller. Bulletin de Santé du Végétal Nouvelle-Aquitaine Prunier / Pêcher – N°02 du 09 février 2017 2/5 Tous fruits à noyau Enroulement chlorotique de l’abricotier L’enroulement chlorotique de l’abricotier est une maladie, à ce jour, incurable. La prévention consiste en l'utilisation de matériel végétal certifié, la surveillance des arbres en hiver (symptômes de débourrement précoce) et l’éradication des arbres atteints (arrachage et élimination rapide par le feu). Evaluation du risque Nous sommes actuellement en période propice au repérage et à l’élimination des arbres malades. Taille hivernale et prophylaxie La période de taille doit être mise à profit pour faire un état des lieux de la situation sanitaire et assainir les parcelles en éliminant : o les branches et arbres morts ou dépérissants qui peuvent abriter scolytes et xylébores, o les branches ou les rameaux porteurs de chancres ou de champignons ligneux, o les fruits momifiés ainsi que les rameaux qui les portent (des chancres ayant pu se former). C’est une période privilégiée pour repérer la présence de cochenilles dont les encroûtements peuvent être décapés mécaniquement (eau sous pression et/ou brossage des charpentières et des troncs atteints). La taille est à réaliser de préférence en dehors des périodes de gel et par temps sec pour favoriser une bonne cicatrisation des plaies. Les plaies importantes sont à protéger immédiatement après la coupe. Les outils de taille doivent être désinfectés régulièrement et les arbres ou parcelles malades sont à tailler en dernier. Acariens rouges L’acarien rouge Panonychus ulmi mais aussi le bryobe (acarien de couleur plus sombre, observé dans certains vergers) passent l’hiver à l’état d’œuf, près des bourgeons, au niveau des rides et des empattements principalement sur le bois de deux ans. La prognose : En hiver, la prognose permet d’évaluer le niveau des populations d’œufs d’acariens de chaque parcelle mais aussi de noter la présence des formes hivernantes des autres ravageurs (œufs de pucerons, cochenilles, phytoptes…), c’est un indicateur pour la gestion des parcelles. Par parcelle, l’opération consiste à prélever au hasard sur 50 arbres, un fragment de bois de 2 ans portant deux dards. Sous la loupe, il faut ensuite dénombrer, pour chacun des obstacles, ceux portant plus de 10 œufs viables d’acariens. Les œufs de Panonychus ulmi sont de couleur rouge vif, sphériques, légèrement aplatis et portent un pédicelle au sommet. Ils ont une taille de l’ordre de 0,1 mm. Les œufs de bryobes quant à eux se différencient par leur forme bien ronde et l’absence de pédicelle à leur sommet. o Pour les parcelles avec moins de 40% des obstacles porteurs de plus de 10 œufs, le risque est faible. A partir du mois de mai, des observations sur feuilles pourront être réalisées afin de suivre les remontées de populations. o Pour les parcelles avec plus de 40% des obstacles porteurs de plus de 10 œufs, un accroissement rapide des populations sera à craindre et nécessitera une gestion des parcelles avant le début des éclosions ou en fin de période d’éclosions. Bulletin de Santé du Végétal Nouvelle-Aquitaine Prunier / Pêcher – N°02 du 09 février 2017 Zones d’observation (Crédit Photo : SRPV) Œuf de Panonychus ulmi (Crédit Photo : E. Marchesan – FDGDON 47) 3/5 Xylébore disparate Le xylébore disparate (Xyleborus dispar) s’attaque à de nombreuses espèces végétales avec une préférence pour les arbres fruitiers. La présence de ce petit coléoptère, brun-noir au corps cylindrique, débute sur des arbres affaiblis (problème nutritionnel, asphyxie racinaire, gel hivernal, bactériose…). Il creuse dans le bois des galeries profondes qui provoquent un dessèchement brutal des rameaux et des pousses au printemps. On observe au niveau des branches et des troncs de petits trous d’environ 2 mm de diamètre. L’essaimage des adultes s'effectue de façon très étalée et discontinue (février à mai). Il a lieu aux heures les plus chaudes de la journée (au moins 18°C). Mesures prophylactiques : les mesures prophylactiques sont à privilégier, la taille et la destruction des bois attaqués sont une précaution indispensable. Piège à xylébore Il est également nécessaire, en parallèle, d’essayer d’agir sur les « causes » qui favorisent les attaques de xylébore (présence de mouillères, carences…) par des aménagements et/ou méthodes culturales adaptées. Le piégeage de ce ravageur se réalise au moyen de pièges olfactochromatiques (flacon évaporateur d’alcool éthylique surmonté de panneaux rouges englués). Si un suivi de ce ravageur est nécessaire, la mise en place des pièges est à prévoir dès à présent. Trou de xylébore (Crédit Photos : E. Marchesan – FDGDON 47) Cochenilles Repérage des foyers de cochenilles en période hivernale - Cochenille blanche du mûrier Pseudaulacapsis pentagona Elle est observée en vergers de pêchers, cerisiers, prunes de table et kiwis. Elle hiverne sous forme de femelle fécondée (de couleur jaune à orangée) sous un bouclier circulaire blanc-grisâtre qui mesure 2,2 à 2,5 mm. La ponte débute généralement fin mars. Les éclosions de première génération s’effectuent de fin-avril à début mai. Les jeunes larves se répartissent sur l’arbre et sécrètent un bouclier cireux. Il y a 2 à 3 générations par an selon les conditions climatiques. Les individus mâles facilitent le repérage de cette cochenille par les follicules (petits bâtonnets cotonneux blancs) qu’ils laissent sur les branches. En parcelles infestées, elle envahit les charpentières et forme d’épais encroûtements blanchâtres. Elle peut rapidement provoquer le dépérissement des branches colonisées. - Cochenille rouge du poirier Epidiaspis leperii Follicules de cochenille blanche du mûrier Elle est présente dans de nombreux vergers de pruniers. Elle hiverne sous forme de femelle fécondée sous un bouclier circulaire de couleur gris blanc ou jaune blanchâtre. La ponte débute généralement fin avril-début mai et les larves mobiles apparaissent de mai à juillet. On l’observe à l’intersection des branches charpentières, plutôt sur la face inférieure, sur le tronc, à l’abri de la lumière, sous les mousses et lichens. Afin d’observer les femelles (de couleur lie de vin), il est souvent nécessaire de gratter les mousses et les encroûtements formés par plusieurs épaisseurs de boucliers. Des déformations et des dessèchements de branches ou de rameaux ainsi qu’une forte production de gourmands peuvent être des signes de sa présence. Bulletin de Santé du Végétal Nouvelle-Aquitaine Prunier / Pêcher – N°02 du 09 février 2017 Encroûtements de cochenille rouge du poirier (Crédit Photos : E. Marchesan – FDGDON 47) 4/5 - Pou de San José Quadraspidiotus perniciosus Cette cochenille est observée sur quelques parcelles de pommiers, poiriers et pruniers. Le Pou de San José passe l’hiver sous forme de larve de premier stade (de couleur jaune) sous un bouclier blanc circulaire. Les larves sortent de diapause en février. Après plusieurs stades larvaires, les boucliers prennent une coloration noire et mesurent 1,8 à 2 mm, ils restent circulaires chez les femelles et deviennent plus allongés chez les mâles. Les femelles donnent naissance à des larves à partir de mi-mai. Ces dernières migrent sur les branches, les rameaux et les fruits et forment des encroûtements. Des auréoles rougeâtres apparaissent autour des piqûres de nutrition sur fruits et jeunes branches (3 générations sont possibles dans notre région). En parcelle infestée, elle forme des encroûtements sur branches et rameaux. En saison, la présence d’auréoles rougeâtres sur fruits et rameaux peuvent alerter de sa présence. Encroûtements de Pou de San José (Crédit Photo : D. Racofier – FREDON Aquitaine) - Cochenille du cornouiller Eulecanium corni Elle est observée sur de nombreuses parcelles de pruniers mais elle est également présente sur certaines parcelles de pommiers et de pêchers. Elle hiverne sous forme larvaire (stade L2) sur les branches et les troncs. Elle devient adulte en avril et pond de nombreux œufs sous sa carapace de fin avril à fin juin. Les éclosions s’effectuent de juin à mi-juillet, période durant laquelle on peut observer la migration des jeunes larves vers les feuilles. En parcelles infestées, on observe actuellement des larves de stade L2 sur rameaux et de vieilles carapaces brun-acajou laissées par les femelles au cours de la campagne précédente. Vieille carapace de cochenille du cornouiller Larves de cochenille du cornouiller (Crédit Photos : E. Marchesan – FDGDON 47) Mesures prophylactiques : La gestion des cochenilles étant difficile, il est indispensable de privilégier la prophylaxie. Cette dernière passe par l’élimination et la destruction des branches les plus envahies. Un décapage mécanique à la lance et/ou par brossage des charpentières et des troncs permet d’éliminer une partie des cochenilles. Les structures partenaires dans la réalisation des observations nécessaires à l'élaboration du Bulletin de santé du végétal Nouvelle-Aquitaine Prunier / Pêcher sont les suivantes : BIP, CDA 47, CETA de Guyenne, EPLEFPA de Ste Livradesur-Lot, FDGDON 47, FREDON Aquitaine, SYPRUSI, SYNPPA, UCA France Prune, UPF, UPI Edition AQUITAINE Ce bulletin est produit à partir d'observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S'il donne une tendance de la situation sanitaire régionale, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre Régionale d'Agriculture Nouvelle-Aquitaine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Celle-ci se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s'appuie le cas échéant sur les préconisations issues de bulletins techniques (la traçabilité des observations est nécessaire). " Action pilotée par le Ministère chargé de l'agriculture et le Ministère de l’Ecologie, avec l’appui financier de l’Office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto ". Bulletin de Santé du Végétal Nouvelle-Aquitaine Prunier / Pêcher – N°02 du 09 février 2017 5/5