Le JARDIN ASIATIQUE : le TAMARIS - La Seyne-sur-Mer

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Le JARDIN ASIATIQUE : le TAMARIS
Noms vernaculaires : Tamaris ou tamarix
Nom scientifique : Tamarix L., 1753
Classification : famille des Tamaricacées
Le tamaris est un arbuste. Résistant au vent violent et à la salinité, il se rencontre fréquemment en bord de mer.
Il est cultivé comme plante ornementale pour sa belle floraison printanière à dominante de rose.
Description
Arbuste étalé au feuillage léger et caduc pouvant atteindre 5 m de hauteur, ses fleurs printanières forment des
chatons (inflorescences souples et pendantes constituées de milliers de petites fleurs) de couleur rose ou blanc. Du
fait du pollen très abondant qui caractérise ces inflorescences, la pollinisation des fleurs se fait par le vent. Cela
constitue pour l’homme une source d’allergies.
Les feuilles sont petites, alternes et écailleuses comme celles de certains conifères. Le fruit est une capsule
triangulaire.
Le tamaris peut être multiplié par bouturage. Cette technique de multiplication végétative permet d’obtenir de nouveaux plants à partir de rameaux de la plante mère. Les boutures doivent être réalisées au mois de février.
Tamarix canariensis
Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/Tamarix?uselang=fr#mediaviewer/File:Tamarix_canariensis.JPG
Arbuste tamaris
Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tamarix#mediaviewer/File:Tamaris_jt.jpg
Où trouve-t-on cette plante ?
Le tamaris est originaire d’Asie. On le trouve fréquemment en Europe dans les régions méditerranéennes où il peut
être spontané ou cultivé ainsi que sur la côte Atlantique. En France méditerranéenne continentale, on trouve essentiellement Tamarix gallica et Tamarix africana.
Utilisation
Le tamaris est un arbre d’ornement. Il a également des propriétés médicinales : l’écorce et les feuilles ont une
action astringente, diurétique, apéritive et sudorifique.
1 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Lexique
Inflorescence pendante : ensemble de fleurs voisines ou séparées entre elles par des bractées (petites feuilles) qui
retombent comme des grappes vers le bas de la plante.
Feuilles alternes : feuilles qui ne sont pas insérées au même endroit sur la tige de la plante.
Capsule : désigne en botanique un fruit sec qui contient de nombreuses graines.
Astringent : qui produit une sensation d’assèchement dans la bouche.
Diurétique : qui entraîne une augmentation de la sécrétion urinaire.
Apéritive : propriété d’une substance à mettre en appétit.
Sudorifique : propriété d’une substance à provoquer la transpiration.
2 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Le PARC du CHÂTEAU de MICHEL PACHA à TAMARIS :
VESTIGE d’une FORME REMARQUABLE de JARDIN
Le Tamaris de France (Tamarix Gallica), qui formait des haies le long du rivage du Lazaret et des Sablettes, a sans
doute donné son nom au quartier Tamaris dans lequel se trouve le fort Balaguier : cette plante s’est adaptée au
littoral marécageux et à la salinité du sous-sol.
George Sand, passionnée de botanique, vient en convalescence à Tamaris en 1861 et dépeint les paysages dans le
roman du même nom qu’elle rédige in situ. Elle va initialiser l’activité de villégiature du quartier qui sera ensuite
transformé en station climatique par la volonté d’un homme : Marius Michel dit Michel Pacha.
Voici la description de l’arbuste par Georges Sand :
L’arbre n’est pas beau : battu par le vent et tordu par le flot, il est bas, noueux, rampant, échevelé. Mais au printemps, son feuillage grêle se couvre de grappes de petites fleurs d’un blanc-rosé qui rappellent le port des bruyères
et qui exhalent une odeur très douce. Une de ces grappes prise à part ne sent rien ou presque rien. La haie entière
sent bon.
Source : http://www.site-marius-autran.com/oeuvres/tome2/george_sand.html
Contexte
Au XIXe siècle, révolution industrielle, progrès techniques et découverte de nombreuses plantes nouvelles transforment les jardins.
À la fin du XIXe siècle, l’orientalisme est à la mode, une fascination s’exerce pour un ailleurs imaginé. L’expédition
d’Égypte initiée par Napoléon a ouvert la voie, elle a été une défaite militaire mais une grande réussite au niveau de
la découverte archéologique, culturelle et artistique.
La Côte d’Azur est alors un lieu de villégiature d’hiver, grâce à son climat attractif et aux chemins de fer qui l’ont
rendue accessible. C’est un phénomène essentiel de l’histoire sociale du XIXe siècle.
Sous le second empire, Tamaris qui reste tel que l’avait décrit Georges Sand, est déjà répertorié comme séjour
balnéaire.
Le quartier se présente comme un amphithéâtre tourné vers la mer. Il bénéficie de conditions naturelles exceptionnelles, orienté est-ouest, bien exposé au soleil et particulièrement abrité du vent.
Marius Michel (1819-1907), de son côté, rêve d’édifier une ville nouvelle. Capitaine au long court, il a amassé sa
fortune comme directeur des phares et balises de l’empire ottoman (il a été fait Pacha par le sultan).
En 1880, il décide de construire sa station climatique d’hiver à Tamaris. Le dessin de sa baie, ses collines boisées et
sa lumière lui rappelle le Bosphore.
Il s’improvise architecte urbaniste et botaniste. Il achète tous les terrains disponibles, comble les marécages, aménage la voierie et conçoit sa station dans un décor qui suggère le voyage.
Casino, poste, débarcadère, palets italiens, chalets suisses, villas orientales, dont certaines d’inspiration néo-mauresque… un style éclectique et exotique limité à la façade et aux jardins, caractéristique de l’architecture de villégiature Belle Époque dans ces années-là.
Le parc
Michel « Pacha » édifie son château en l’entourant d’un parc dont l’agencement paysager constitue un résumé de
la station sur environ huit hectares. Une combinaison entre nature et culture, très inspirée du jardin à l’anglaise.
C’est-à-dire avec un traitement paysager du jardin, offrant plus une succession de perspectives qu’un plan géométrique organisé. La nature est domestiquée mais reste reine. Ce jardin, comme beaucoup d’autres sur la Côte d’Azur,
s’adapte à la typographie escarpée du site, les terrasses et les escaliers se superposent. D’autres tracés rectilignes
formés par les allées se juxtaposent à des pentes plus sinueuses.
Nous ne connaissons que par des écrits et quelques cartes postales le jardin de l’époque et le château (très endommagé pendant la seconde guerre mondiale et détruit en 1972).
3 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Le Manteau :
entrée du château de Michel Pacha
Source : http://marius.autran.pagesperso-orange.fr/oeuvres/tome2/michel_pacha.
html#ANCRE7
Néanmoins, grotte et fontaine, barque en rocaille, fabriques éoliennes (moulin par exemple), caniveaux en calade
(en pente et pavées), volière et bassins ponctuent toujours le parc.
Kiosque à musique et belvédère à plan octogonal
qui illustre l’éclectisme orientaliste
Le moulin, rocaille de Stanislas Cailhol
Les serres ornementées d’arabesques, de motifs floraux témoignent de l’engouement de l’époque pour l’acclimatation de plantes exotiques.
La végétation exceptionnelle d’arbres centenaires en provenance
de tous les continents et en particulier la collection de Palmiers
(dattiers, Washingtonia, des Canaries ou du Chili) et de Liliacées
(Dasylirion, Noline, Yucca) est spécialement remarquable.
Photos : Mme Duprat-Mathiesen
Aujourd’hui le parc est privé et fait partie d’une résidence ; il se développe sur 200 mètres de long et 80 mètres
de large, soit 1,6 hectares.
4 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
Lexique
Fabrique ou folies : petites constructions pittoresques qui ornent
un jardin, un parc.
Rocaille en ciment : ouvrage ornemental maçonné en ciment qui
imite les rochers, très en vogue au XIXe siècle pour agrémenter
les jardins.
Orientalisme : idée, concept qui consiste à être inspiré (artiste et
écrivain) et fasciné par un orient imaginé et fantasmé.
Acclimater : Introduire un être vivant (ici des plantes exotiques)
dans un nouveau milieu.
Villégiature : Séjour à la campagne, à la mer, pour se reposer,
prendre des vacances.
Exotique : qui est apporté de pays lointains.
Ouvertures culturelles
Jardins
de la villa
Maria Serena, Menton
À quelques pas de la frontière franco-italienne, la villa Maria Serena a été construite dans les années 1880. Son
style se situe dans la lignée des constructions de la Côte d’Azur de la fin du XIXe siècle. Elle est entourée d’un
jardin d’un hectare et demi qui comporte une importante collection de palmiers, de cycas et de plantes tropicales
et subtropicales. http://www.parcsetjardins.fr/provence_alpes_cote_d_azur/alpes_maritimes/jardin_de_la_villa_maria_serena-934.html
Jardin d’acclimatation
du
Mourillon
à
Toulon
Jardin de 8 000 m2 aménagé aujourd’hui par la ville de Toulon sur les lieux d’un jardin planté dès 1898 par la
Société d’Horticulture et d’Acclimatation du Var et détruit à plusieurs reprises. Néanmoins des essences plantées
il y a un siècle sont toujours présentes (palmiers des Canaries, agaves, et camphriers, mimosa à bois noir…).
http://www.parcsetjardins.fr/provence_alpes_cote_d_azur/var/jardin_d_acclimatation_du_mourillon-1083.html
Vestiges
du jardin botanique de la marine de
Toulon
Créé en 1786 pour acclimater, reproduire, étudier les plantes ramenées par les marins, et approvisionner l’école
de médecine navale. Disparu vers 1900. Le jardin botanique de la Marine à Toulon a notamment été visité par
Gustave Flaubert et George Sand, qui en parlent dans leurs écrits.
Bibliographie
– Gaston Bonnier et Georges de Layens, Flore complète portative de la France de la Suisse et de la Belgique,
Éditions Belin, 1986.
– Tamarix, Wikipedia, http://fr.wikipedia.org/wiki/Tamarix, 15 septembre 2014.
– Nathalie BERTRAND, Tamaris, entre Orient et Occident, éditions Acte Sud, 2003.
– Dossier « Zone de préservation du patrimoine architectural, urbain et paysager », Balaguier-Tamaris-Les Sablettes.
http://www.la-seyne.fr/joomla/images/stories/laseyne/urbanisme/livre_1_rapport_de_presentation.pdf
– Histoire de La Seyne sur Mer, récits et souvenirs www.site-marius-autran.com
PAistes pédagogiques :
– Pistes pour le collège http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/06_asiatiques_coll%C3%A8ge.pdf
– Pistes pour l’école primaire http://www.la-seyne.fr/Jardins-Balaguier/06_asiatiques_%C3%A9cole_primaire.pdf
5 – Jardin Musée Balaguier /© Réseau Canopé 2015
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