CURRICULUM D’APPRENTISSAGE PRODUCTION ET POST PRODUCTION DU RIZ Module 11 : maladies du riz et autres ennemis : connaissance, prévention et traitement 2 SOMMAIRE SIGLES ET ABRÉVIATIONS.................................................................4 I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION.......................................................5 II. OBJECTIFS DU MODULE.................................................................5 III. PUBLIC CIBLE..................................................................................5 IV. DURÉE DU MODULE........................................................................6 V. DÉROULEMENT.................................................................................6 5.1 Séance de facilitation 1 : Connaissance des maladies et autres ennemis du riz.................................5 5.2 Séance de facilitation 2 : Techniques de prévention et de lutte contre les maladies du riz................12 3 SIGLES ET ABRÉVIATIONS AES Analyse de l’Agroécosystème BPA Bonnes Pratiques Agricoles (Bt) Bacillus thuringiensis CAPE Cycle d’Apprentissage Par l’Expérience CEP Champs Ecoles des Producteurs DAP Phosphate Di-Ammoniaque DRA Direction Régionale de l’Agriculture FAO Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture FO Fumure organique GIPD Gestion Intégrée de la Production et des Déprédateurs Ha Hectare IP Irrigation de Proximité Kg Kilogramme NPK Azote Phosphore Potassium ONG Organisation Non Gouvernementale OP Organisation Professionnelle PH Potentiel Hydrogène PIV Périmètre Irrigué Villageois PP Parcelle de Production 4 I. CONTEXTE ET JUSTIFICATION Le riz est soumis, au cours de son cycle de développement, aux effets de facteurs abiotiques (inondation, températures défavorables) et biotiques (maladies, insectes, oiseaux, animaux, mauvaises herbes). Les effets conjugués de ces facteurs peuvent causer d’importants dégâts de la pépinière à la récolte. A titre d’exemple, les attaques d’oiseaux sont parfois très sévères et peuvent entrainer l’abandon de la rizière par le producteur. Il en est de même pour certains insectes tels que Chilio sp qui font des ravages dans les rizières. Ce thème est d’une importance capitale car il permettra à l’apprenant d’être outillé pour prévenir et lutter efficacement contre les maladies du riz. Le module consacré comprend deux séances de facilitation : Séance 1 : Identification des maladies et autres ennemis du riz. Séance 2 : Application des techniques de prévention et de lutte contre les maladies et les autres ennemis du riz. Chaque séance de facilitation comprend les éléments suivants : Objectifs d’apprentissage Démarche d’animation Temps nécessaire Matériels, appareillage et outillage. II. OBJECTIFS DU MODULE Le but visé par ce module est de faire acquérir aux apprenants des compétences sur les techniques de prévention et de lutte contre les maladies et les autres ennemis du riz. Au terme de ce module les participants seront capables de : Identifier les principales maladies et les autres ennemis du riz ; Appliquer les différentes techniques de prévention et de lutte contre les maladies et les autres ennemis du riz. III. PUBLIC CIBLE Ce module est destiné aux agents du Secteur de l’Agriculture, agents du Service du Génie Rural, agents des centres de formation agricole et rurale, élus des chambres d’agriculture et membres d’ONG ayant une bonne connaissance de la riziculture dans les bas-fonds, PIV et plaines inondables. Les bénéficiaires sont appelés à former des acteurs intermédiaires de l’IP. 5 IV. DURÉE DU MODULE La durée estimative pour animer ce module est de 6 heures. V. DÉROULEMENT Activités de mise en route : Ouverture officielle de la session Présentation des participants, facilitateurs Évaluation des connaissances des participants sur le module Élaboration des normes de conduite Formulation des attentes des participants Présentation du programme et de son déroulement : Échange sur les maladies et autres ennemis du riz Échange sur les techniques de prévention et de lutte contre les maladies et autres ennemis du riz. Activités et clôture : Évaluation Mots de clôture 5.1 Séance de facilitation 1 : Connaissance des maladies et autres ennemis du riz. 5.1.1 Objectifs d’apprentissage Au terme de cette séance le participant doit être capable de : Décrire les principales maladies du riz ; Distinguer les autres ennemis du riz ; 5.1.2 Démarche d’animation i) Le facilitateur anime une discussion sur les maladies du riz en abordant les sujets suivants : Quelles sont les différentes maladies du riz que vous connaissez ? Quelles sont les manifestations et les causes de ces maladies selon vous ? 6 Le facilitateur décrit les maladies du riz. Les maladies du riz sont causées pour la plupart par des champignons, des bactéries, des virus et des nématodes. Les symptômes dépendent de la réaction de la plante, ou de l’âge de l’organe attaqué ou encore de la variété. Les maladies causées par les champignons : La pyriculariose du riz causée par Pyricularia oryzae est de loin la maladie la plus importante, elle peut atteindre tous les organes de la plante : feuilles, cous, rachis, nœuds de la tige, grains. Quand cette maladie attaque le cou de la panicule, elle bloque la migration des éléments nutritifs assurant le remplissage du grain. Cette maladie est favorisée par l’utilisation de forte dose d’azote, une forte hygrométrie de l‘air pendant 7 à 9 heures. Symptômes L’helminthosporiose du riz est causée par Dreschlera oryzae. Les lésions sont localisées sur les feuilles variant d’une ponctuation brune à une lésion ovale. Elle est répartie sur toutes les feuilles. Cette maladie est surtout liée à des conditions de sol défavorables et à l’utilisation de semences infestées. La rhynchosporiose du riz est causée par Rhynchosporium oryzae. Cette maladie provoque sur les feuilles de grandes lésions brunes qui sont striées de lignes correspondantes à des phases de croissance du parasite. Cette maladie est favorisée dans les mêmes conditions que la pyriculariose. Les maladies causées par les bactéries : La maladie des stries bactériennes translucides causée par Xanthomonas translucens. Cette maladie provoque des stries transparentes très visibles lorsqu’on place la feuille attaquée face à la lumière. Plus tard les lésions se dessèchent et deviennent brunes et opaques. Elle est favorisée par les vents et les orages ou par une nutrition minérale déséquilibrée. Le flétrissement bactérien causé par Xanthomonas campestris pv oryzae. Elle provoque sur les feuilles des dessèchements n’occupant parfois qu’une bande longitudinale aux bords ondulés, les parties attaquées sont gris-clair à jaune-brun. Elle est récente en Afrique et est favorisée par les pluies et le vent. 7 Les maladies causées par les virus : La mosaïque jaune du riz ou marbrure qui se manifeste par le jaunissement des plants ; les feuilles montrant une chlorose irrégulière ; cette virose peut être transmise artificiellement par des moyens mécaniques. Des coléoptères peuvent la transmettre. Catégorie Affections majeures Nom de la maladie Agents pathogènes Noms scientifiques Nature Pyriculariose Magnaporthe grisae, Pyricularia Champignon imparfait Marbrure RYMV Virus Flétrissement bactérien Xanthomomas orysae Bactérie Exercice pratique : A partir de plants malades ou d’images, identifier la maladie et l’agent pathogène. ii) Le formateur anime une discussion sur les autres ennemis du riz. Les insectes : Les insectes qui s’attaquent au riz sont nombreux. Parmi les plus importants on peut citer les foreurs de tige, les défoliateurs, les piqueurs et suceurs de grains. Les lépidoptères : Ce sont les larves des papillons (lépidoptères) encore appelées chenilles qui causent des dégâts en s’attaquant soit aux tiges, soit aux feuilles cela donne des symptômes « cœurs morts » pour les attaques précoces ou des « panicules blanches » pour les attaques tardives. Les espèces concernées sont les Chilo, les Waliapha, les Sesamia (tiges et feuilles) et les Nymphula ou « chenille à fourreau » (feuillage). Les diptères nuisibles : Les adultes peuvent avoir l’allure de moustique c’est le cas de la cécidomyie ou de mouche ordinaire cas des diopsides. Les larves de diopsides causent les dégâts cœurs morts sur les jeunes talles alors que celles de la cécidomyie provoque des symptômes « tube d’oignon » occasionnés par les enzymes sécrétées par la larve. Les coccinelles du riz : Epilachna similis ronge le limbe et des tâches blanches apparaissent sur les feuilles. L’hispide du riz : Trichispa sericea, les larves plates sont logées dans l’épaisseur de l’épiderme (tâches blanches longitudinales sur les feuilles) Les punaises vont sucer le jus des grains au stade laiteux (vecteurs de viroses) Les cicadelles vont sucer la sève (vecteur de viroses). Leptocorisa oratorius 8 Diploxis Fallax Dégâts iii) Le facilitateur décrit les autres ennemis du riz, leurs manifestations et causes. Les animaux / oiseaux Les oiseaux granivores (Quelea quelea et autres…) constituent une contrainte majeure à la riziculture. Les attaques sont parfois très sévères et peuvent entraîner l’abandon de la rizière par le producteur. Les rats aussi peuvent causer d’importants dégâts sur le riz, de la pépinière à la récolte. Quelea quelea Les mauvaises herbes : Une mauvaise herbe est une plante qui pousse à un endroit où elle n’est pas désirée. Ce sont donc des plantes inutiles et indésirables car elles: Compétissent avec le riz pour la lumière, l’eau et les éléments nutritifs Encombrent les canaux d’irrigation et de drainage Accroissent le coût de production Servent d’abri aux ravageurs du riz Séduisent la qualité de la récolte Réduisent les rendements 9 Les principales adventices du riz : Les monocotylédones: Les Graminées : Echinochloa coloma ; Eulesine indica ; Cyccodon; Dactylon ; Rottboellia essaltata il y a également le Tamba, le Diga, le Malofing, le Maloblé Les Cypperacées : Cyperus difformis ; Cyperus iria ; Cyperus rotondus (Bouani, Kô muru) Les dicotylédones : Amaranthusspinosus ; Marsilea minuta Les cypéracées Cyperus iria 10 Cyperusdiformis Les dicotylédones ou adventices à feuilles larges Jussiaeasp Ipomeaaquatica Sphenocleazeylanica Heterantheracalicifolia Le facilitateur fait un test de connaissance à partir des questions suivantes : Citer 3 adventices du riz Quels sont les oiseaux granivores que vous connaissez? Quels sont les signes et indicateurs d’attaque de borers sur le riz ? NB : Pour une bonne exploitation de ce référentiel technique sur les maladies et autres ennemis du riz par les producteurs paysans, il sera utile que le facilitateur fasse un extrait sous forme de tableau des maladies en donnant (le nom, les causes, la manifestation sur la culture du riz et son incidence sur le rendement) en utilisation les termes en langue locale (exemple : pour la virose = malo ka SIDA). Il en est de même pour les autres ennemis du riz. iv) Le facilitateur fait la conclusion et informe les participants sur le thème de la séance suivante. 11 5.1.3 Temps nécessaire Le temps nécessaire est de 4 heures 5.1.4 Matériels, appareillages et outillages Tableau noir et craie ; cahier de 50 pages et crayon pour chaque participant ; fiches techniques ; multimédias (vidéos, images, diapositifs) ; fiches techniques des maladies ; échantillons de plants malades ; matériaux : appareil de traitement, produits de traitement : fongicides, insecticides, herbicides, équipements de protection, canif, couteau ou lame de rasoir, machette ou daba, une loupe de grossissement. 5.2 Séance de facilitation 2 : Techniques de prévention et de lutte contre les maladies du riz. 5.2.1 Objectifs d’apprentissage Au terme de cette séance le participant doit être capable d’appliquer les techniques de prévention et de lutte contre les maladies et autres ennemis du riz. 5.2.2 Démarche d’animation v) Le facilitateur introduit cette séance par les techniques de lutte contre les maladies et les autres ennemis du riz. vi) Il décrit les techniques de prévention et de lutte contre les maladies du riz. Il existe essentiellement deux types de techniques de lutte contre les maladies du riz : la lutte préventive et la lutte curative. La lutte préventive c’est l’ensemble des méthodes de lutte visant à prévenir ou à retarder l’infection des cultures. Elles sont basées sur l’application des bonnes techniques culturales: Date de semis adéquate; Semis synchronisés (homogène); Utilisation de variétés résistantes ou tolérantes aux maladies ; Utilisation de semences saines ou traitées ; Traitement du sol; Destruction des résidus de récolte (brûlage, pâturage) ; Utilisation équilibrée des engrais, notamment l’azote, le phosphore et la potasse. La lutte curative fait appel à toutes les techniques utilisées pour traiter les cultures une fois l’infection déclarée. Parmi ces méthodes on a le traitement chimique, les techniques culturales, la lutte biologique. Lutte intégrée : il s’agit de réguler les populations des ennemis par une combinaison judicieuse des méthodes de lutte (techniques culturales, lutte chimique, biologique etc.), afin de les maintenir à des niveaux où elles ne causent pas de dégâts économiques. Elle est à la fois préventive et curative. 12 Les techniques de lutte contre les autres ennemis du riz sont préventives et curatives. Elles diffèrent selon le type d’attaque. Les insectes Lutte préventive: Les techniques culturales : destruction des chaumes, pépinière dense, fertilisation et irrigation raisonnées, variétés précoces ou résistantes, respect du calendrier cultural. Lutte curative: La lutte chimique, utilisation d’insecticides. La lutte biologique, utilisation de parasites, entomopathogènes, prédateurs des insectes nuisibles du riz La lutte intégrée qui combine plusieurs méthodes de luttes. Insectes nuisibles aux insectes ennemies du riz Animaux / oiseaux Lutte préventive L’entretien du réseau tertiaire La planification de la mise en place des cultures (maturité groupée) Le choix des variétés à panicules cachées par des feuilles érigées ce qui rend l’accès des oiseaux moins aisé. Par exemple: Kogoni 91) Lutte curative Lutte physique: destruction des nids et des dortoirs, des gîtes, éliminations physiques, gardiennage, etc. Lutte chimique : utilisation d’avicides, de raticides. 13 Les mauvaises herbes Lutte préventive Techniques culturales : La préparation du sol Le repiquage La gestion de l’eau d’irrigation (couvrir les adventices d’une lame d’eau de 2-10 cm), La densité de peuplement Les rotations culturales L’utilisation de semences propres Lutte curative Désherbage : manuel (lent et pénible), faucardage (lent); Désherbage mécanique (possible si semis ou repiquage en ligne, sur sol drainé) ; labour de fin de cycle Désherbage chimique (utilisation herbicides) Des herbicides sont utilisés également pour lutter contre les mauvaises herbes. On en distingue trois types : (1) les herbicides de pré-émergence (Simazine, Atrazine, Diuron); (2) les herbicides de contact (colorants nitrés, Diquat, Paraquat); (3) les herbicides systémiques (2,4 D, Dalapon, Aminotriazole, Round up). Le facilitateur anime une discussion sur la prévention et la lutte contre les autres ennemis du riz. Le sujet suivant est abordé : Comment prévenir les dégâts causés par les autres ennemis du riz: les mauvaises herbes, les insectes et les oiseaux ? vii) Le facilitateur décrit les techniques de prévention et de lutte contre les autres ennemis du riz. viii) Évaluation: Le facilitateur pose des questions sur ce que les participants ont apprécié (ou n’ont pas apprécié), ce qu’ils ont appris et ce qu’ils peuvent faire avec leurs nouvelles connaissances. 5.2.3 Temps nécessaire Le temps nécessaire est de 2 heures. 5.2.4 Matériels, appareillages et outillages Tableau noir et craie ; cahier de 50 pages et crayon pour chaque participant ; fiches techniques ; multimédias (vidéos, images, diapositifs) ; fiches techniques des maladies ; échantillons de plants malades ; matériaux : appareil de traitement, produits de traitement : fongicides, insecticides, herbicides, équipements de protection, canif, couteau ou lame de rasoir, machette ou daba, une loupe de grossissement. 14 15