Chez les patients présentant une cardiopathie ischémique, une alimentation comparable à celle des hommes préhistoriques améliore davantage la tolérance au glucose que l’alimentation de type méditerranéen. L’intolérance au glucose et le diabète de type 2 sont des facteurs de risque de cardiopathie ischémique. Une activité physique régulière, une alimentation saine et une surveillance du poids permettent bien souvent d’éviter que l’intolérance au glucose n’évolue vers un diabète. Les conseils prodigués aux sujets présentant une maladie cardiaque ischémique ou une intolérance au glucose privilégient une alimentation de type méditerranéen comprenant des céréales complètes, des produits laitiers pauvres en lipides, des fruits, des légumes, des poissons gras, des matières grasses riches en acides gras monoinsaturés et polyinsaturés de la famille oméga-3. Elle diffère de l’alimentation de type préhistorique, composée de viande maigre, de poisson, de coquillages, de fruits et de légumes, de tubercules, d’œuf et de noix, mais pauvre en céréales, produits laitiers, matières grasses et sucre. Ce type d’alimentation existe encore en Papouasie-Nouvelle Guinée dont les habitants ne présentent pas de cardiopathie ischémique, d’accidents vasculaires cérébraux ou de syndrome métabolique. Cette étude avait pour but de comparer les deux types de régime sur l’évolution des pathologies cardiaques. Elle a inclus 29 patients présentant une cardiopathie ischémique associée à une intolérance au glucose ou à un diabète de type 2. Après tirage au sort, 14 sujets âgés en moyenne de 65±10 ans ont reçu une alimentation de type paléolithique, les 15 autres (âge moyen 57±7ans) une alimentation de type méditerranéen. Le critère principal de jugement d’efficacité était la diminution du poids, de la circonférence abdominale, et les résultats de glycémie et d’insulinémie lors d’une épreuve d’hyperglycémie orale provoquée. Après 12 semaines de régime, les auteurs ont observé une importante amélioration de la tolérance au glucose chez les patients ayant une alimentation de type paléolithique. En revanche, Poids à l’inclusion (kg) Perte de poids (kg) à 12 semaines Circonférence abdominale à l’inclusion (cm) Différence de circonférence 0–12 semaines Glycémie à l’inclusion (mmol/l) 2h après hyperglycémie provoquée Différence de glycémie (mmol/l) 0-12 semaines 2h après hyperglycémie provoquée Insulinémie inclusion (pmol/l) 2h après hyperglycémie provoquée Différence d’insulinémie (pmol/l) 0-12 semaines 2h après hyperglycémie provoquée les sujets qui suivaient le régime méditerranéen n’ont pas amélioré ce paramètre malgré une diminution de leur poids et de leur circonférence abdominale. La glycémie, mesurée en terme d’aire sous la courbe entre 0 et 120 min après l’hyperglycémie orale provoquée, a diminué de 26% dans le groupe paléolithique (p = 0,0001) versus 7% (p = 0,08) dans le groupe méditerranéen. Une diminution de tour de taille significativement plus importante était observée dans le groupe paléolithique (-5,6 cm versus -2,9 cm dans le groupe méditerranéen). Toutefois, il n’y avait pas de corrélation entre l’amplitude de l’amélioration de la glycémie et la diminution du tour de taille ou du poids. La baisse de la glycémie demeurait significative après ajustement sur les apports caloriques qui étaient inférieurs de 25% dans le groupe paléolithique. La glycémie 2 h après le test avait diminué de 36% dans le premier groupe (de 8,9 à 5,6 mmol/L) alors qu’elle ne s’était pas améliorée dans le second groupe. De plus, à l’issue de l’étude, tous les patients du groupe paléolithique avaient une glycémie normalisée contre seulement la moitié d’entre eux dans le groupe méditerranéen. La réponse insulinique lors de l’épreuve d’hyperglycémie était sensiblement améliorée dans le groupe paléolithique, mais cet effet était fortement corrélée à la diminution du tour de taille et disparaissait après ajustement multifactoriel. Le bénéfice plus important sur la tolérance au glucose apporté par une alimentation de type ancestral indépendamment de l’apport calorique confirme que le choix des aliments est plus important que le simple calcul des calories, des lipides, des glucides et des protéines. Ces résultats montrent également que le régime méditerranéen n’est sans doute pas le régime optimal en terme de prévention ou de traitement du diabète de type II. Groupe « paléolithique » (n=14) 91,7±11,2 -5,0±3,3 Groupe « méditerranéen » (n=15) 96,1±11,4 -3,8±2,4 p 0,3 0,3 105,8±7,6 106,6±8,0 0,8 -5,6±2,8 -2,9±3,1 0,03 8,9±1,8 8,8±3,8 1,0 -3,3±1,9 -0,9±2,0 0,003 988±570 674±532 0,14 -374±408 -42±408 0,04 Caractéristiques des patients et évolution des principaux paramètres au cours de l’étude. Sylvie Lauque , Successful Aging Database. Lindeberg S, Jönsson T, Granfeldt Y, Borgstrand E, Soffman J, Sjöström K, Ahrén B. Palaeolithic diet improves glucose tolerance more than a Mediterranean-like diet in individuals with ischaemic heart disease. Diabetologia.2007;50:17951807. ©2007 Successful Aging SA Af 509-2007