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SUJET INÉDIT
CONSEILS
Durée indicative de résolution :
– Lecture rapide de l’énoncé, choix de l’ordre des exercices, repérage des
annexes : 10 min.
– Partie I : 1 h 30 min.
– Partie II. Exercice 1 : 30 min.
– Partie II. Exercice 2 : 1 h 10 min.
– Spécialité partie II. Exercice 2 : 1 h 10 min.
– Relecture : 10 min.
PARTIE I
(8 points)
Thème 1-B : Le domaine continental et sa dynamique
Question
Présentez les indices et les processus témoignant d’un épaississement de la
croûte continentale, en vous limitant aux phénomènes se déroulant au sein
même de la lithosphère continentale.
Votre travail intégrera un développement structuré illustré d’un ou de plusieurs schémas, ainsi qu’une introduction et une conclusion.
PARTIE II. Exercice 1 Thème 1-A : Génétique et évolution
(3 points)
Les huîtres diploïdes étaient traditionnellement davantage consommées durant
les mois « en r » car, en été (mois « sans r » : mai, juin, juillet et août), elles sont
généralement moins appréciées par la plupart des consommateurs. Ceci provient
du caractère laiteux (huîtres « laiteuses » ou « grasses ») correspondant à une
intense production de gamètes par le mollusque en cette période estivale.
Depuis les années 2000 néanmoins, on trouve tout au long de l’année sur les
étals des huîtres dites « quatre-saisons » : il s’agit d’animaux triploïdes (3n = 30)
stériles.
Question
Après avoir schématisé les garnitures chromosomiques des parents, de leurs
gamètes et des descendants triploïdes, expliquez pourquoi ces derniers sont
stériles et en quoi ceci est intéressant pour les ostréiculteurs.
Bien que chez l’huître n = 10, pour les schémas on se limitera à n = 2. Un
soin particulier sera accordé à la présentation et à la légende. Les différents
types de chromosomes devront notamment être clairement identifiables dans
chacune des cellules représentées.
Document 1. Huîtres diploïdes et triploïdes
A - Huître diploïde telle qu’on la voit dans les mois « sans r » (« laiteuse » ou
« grasse »). B - Huître triploïde telle qu’on la voit pendant toute l’année. C - Masse
relative des huîtres triploïdes par rapport aux diploïdes suivant les bassins d’ostréiculture.
Laitance
(gamètes)
A.
B.
% masse 3n / masse 2n
140
130
120
110
100
C.
Porten-Bessin
MarennesOléron
Arcachon
Thau
Alors que l’huître courante (2n) doit consacrer environ 2/3 de son énergie à la reproduction et utilise à cette fin ses réserves en sucre (glycogène et glucose), l’huître
triploïde utilise cette énergie à d’autres fonctions et notamment à sa croissance. C’est
ainsi qu’à Marennes-Oléron les huîtres triploïdes présentent en moyenne un poids de
15 % supérieur à celui de leurs cousines diploïdes à l’âge de deux ans et de 40 % à
l’âge de trois ans.
Document 2. Obtention d’huîtres triploïdes
Bien que plusieurs méthodes permettent l’obtention d’huîtres triploïdes, la technique
la plus utilisée consiste à croiser des huîtres tétraploïdes mâles (4n) obtenues (et confinées) en laboratoire avec des huîtres femelles diploïdes (2n) classiques. Naissent alors
des larves triploïdes (3n) qui se développent sans mortalité particulière et qui donnent
des adultes de qualité uniforme et stériles.
PARTIE II. Exercice 2 Thème 2-A : Géothermie et propriétés
thermiques de la Terre (5 points)
En 2009, la part de la géothermie dans la production d’électricité en France dépassait à peine 0,01 % de la production électrique totale. L’essentiel est fourni
par l’usine de Bouillante en Guadeloupe qui dispose d’une capacité de 15 MW.
La centrale géothermique de Bouillante en Guadeloupe fournit actuellement environ 7 % des besoins en électricité de l’île.
Question
À partir des documents fournis et de vos connaissances, montrez qu’il existe
un lien entre le contexte géologique de la région de Bouillante et son potentiel géothermique.
Document de référence. Modèle simplifié du champ géothermique
de Bouillante
GÉOTHERMIE
HAUTE ÉNERGIE
Production d’électricité
L’eau est captée sous forme
de vapeur pour la production
d’électricité.
La géothermie à «haute énergie» (à partir de 200 °C
et jusqu’à 350 °C) exploite des gisements de vapeur
ou d’eau très chaude généralement situés entre 1 000
et 3 000 mètres. Elle est utilisée pour produire de
l’électricité via des turbines.
Infiltration
d’eau de mer
par des failles
Infiltration d’eau de
ruissellement par des
failles
Puits
d’exploitation
Roche réservoir
(stockage d’eau)
� − 1 000 m
Roche volcanique
Chambre magmatique
250 °C
Document 1. Situation géographique et contexte géologique de la
Guadeloupe
A - Situation géographique et géologique de la Guadeloupe.
Coupe idéalisée entre A et B
Arc
volcanique
Bassin
Fosse
A arrière-arc
B
Plaque nord américaine
Plaque des caraïbes
ANGUILLA
Convection
ÎLES VIERGES
Manteau
hydraté
Bouillante
GUADELOUPE
ST DOMINGUE
MARTINIQUE
100 km
STE LUCIE
A
B
Manteau
asthénosphérique
OCÉAN
ATLANTIQUE
BARBADES
Mer des antilles
Centrale géothermique
en service
Ressource géothermique
identifiée
Ressource géothermique
potentielle
Front de la subduction - Fosse
GRENADE
VENEZUELA
TRINIDAD
B - La Guadeloupe : une île volcanique.
MER DES
CARAÏBES
Ste Rose
Pointe Noire
BOUILLANTE
Grande
Terre
Basse
Terre
Le Moule
Pointe-à-Pitre
Ste-Anne
La Soufrière
Les Saintes
0
OCÉAN
ATLANTIQUE
10 20 30 40 50
km
Marie-Galante
Villes
Volcans actifs
ou éteints
Document 2. Ressources géothermiques de la région de Bouillante
(Guadeloupe)
N
Anse à sable
Pointe à sel
Morne Machette (0,8 Ma)
Desmarais (0,5-0,6 Ma)
Morne Lézard (0,7 Ma)
Marsolie
F. Machette
Mer des
Caraïbes
(1 Ma)
Courbaril
(0,6 Ma)
F. Marsolie
Bouillante
Bo-2 Bo-5
F. Cocagne
Bo-3
Puits dévié
et incliné
Bo-1 Bo-6
Puits vertical
Bo-4
F. Descoudes
Source thermale
Bo-7
Couloir de faille
principal avec
Muscade
rejet supposé
(0,5-0,6 Ma)
Principale zone (Non daté)
de manifestation
de surface
Thomas
1 km
Édifice volcanique
récent (âge en Ma)
Document 3
Profondeur (m)
0
Profondeur (m)
Niveau de la mer
−200
−400
−600
−800
T (BO-4)
T (BO-5)
T (BO-6)
−1 000
T (BO-7)
−1 200
50
100
Température (°C)
150
200
250
300 A - Évolution des températures mesurées
pour différentes profondeurs (géotherme)
au cours de 4 sondages sur le site de
Bouillante.
0
−100
−200
−300
−400
−500
−600
−700
−800
−900
−1 000
−1 100
−1 200
0
Niveau de la mer
5 10 15 20 25 30 35 40
Température (°C)
B - Évolution de la température en fonction de la profondeur - Géotherme moyen
de référence (mesures effectuées dans un
forage minier profond). Région minière
canadienne.
SPÉCIALITÉ PARTIE II. Exercice 2 Thème 2 : Atmosphère,
hydrosphère, climats : du passé à l’avenir (5 points)
Vous participez à une commission environnementale dans votre communauté de
communes. L’ordre du jour consiste à envisager des solutions locales (transport,
chauffage…) pour réduire les rejets de gaz à effet de serre (GES) et diminuer
l’impact des activités humaines sur le réchauffement climatique.
Quelques membres de la commission doutent de l’intérêt d’une telle réunion.
En effet, ils affirment que la planète a déjà connu des variations climatiques
naturelles durant un passé récent. Une modification des activités humaines productrices de GES est donc sans effet sur ces variations d’autant plus que ces
décisions ne sont que locales.
Question
En tant que membre de la commission et doté d’une solide culture scientifique, discutez les arguments de ces membres sceptiques en vous appuyant
sur une étude rigoureuse des documents.
Document 1. Composition isotopique des tests de foraminifères
benthiques depuis 800 000 ans
Des forages ont été réalisés au travers de sédiments recouvrant les fonds océaniques.
Des tests de foraminifères benthiques ont été isolés ; leur delta 18O a pu être déterminé :
δ18 O (en ‰)
4,0
3,5
3,0
2,5
800
600
400
200
(Actuel) 0
Âge (en milliers d’années)
D’autre part, on peut étudier expérimentalement l’influence du rapport isotopique de
l’eau de mer sur le rapport isotopique des tests de foraminifères semblables à ceux retrouvés dans les sédiments. On cultive ces foraminifères dans des aquariums alimentés par des eaux de composition isotopique contrôlée ; on mesure ensuite le rapport
isotopique des tests. Les résultats montrent une corrélation étroite entre le delta 18O
de l’eau et celui des tests. Une augmentation du delta 18O de l’eau de mer se traduit
par une élévation du delta 18O des tests de foraminifères. De plus, on a pu démontrer
qu’à l’échelle du globe, plus le volume de glace polaire est élevé, plus le delta 18O de
l’eau des océans l’est aussi.
Document 2. Gaz à effet de serre et échanges de carbone
A - Évolution de la teneur en gaz à
effet de serre dans l’atmosphère sur
le dernier millénaire.
B - Des échanges de carbone entre compartiments du système climatique terrestre.
Teneur en dioxyde de carbone (ppm)
360
320
Flux de carbone (GtC-an−1)
10
5
0
−5
1960
390
280
Teneur en méthane (ppb)
1 750
1 750
1 250
750
1 000
1 400
Flux
positif
1980
2000
Émissions
anthropiques de CO2
Piégeage du CO2
par les océans
1 800
Année
Flux
négatif
Temps (années)
Accroissement de la
quantité de CO2
atmosphérique
Piégeage du CO2
par les continents
Certains compartiments se comportent
comme des puits de carbone (flux négatif)
et d’autres comme des sources de carbone
(flux positif).
ppm : partie par million
ppb : partie par billion
GtC.an-1 : gigatonne de carbone par an
Document 3. Modèle d’évolution de la température moyenne à la
surface du globe en fonction de la teneur atmosphérique en CO2
Température moyenne (en °C)
20
10
Concentration
actuelle
0
−10
−20
0
87 175 350 700 1 400
Concentration en CO2 atmosphérique (en ppm)
Document 4. Différents scénarios pour l’évolution des émissions de
gaz à effet de serre
On appelle « scénario socio-économique » un ensemble d’hypothèses cohérentes
concernant l’évolution démographique, économique ou sociologique de la planète.
Différents scénarios envisagés par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental
sur l’évolution du climat) permettent d’estimer les émissions futures de gaz à effet de
serre, dans le monde, selon le type de développement envisagé et leur influence sur
le climat.
Scénarios du GIEC
T2100*
Scénario B1 : le moins polluant, il décrit un monde où la population
culmine au milieu du siècle et décline ensuite, où l’accent est mis sur
des solutions mondiales orientées vers une économie de services et
d’information.
+ 1,8 °C
Scénario AT : la croissance est très rapide, mais l’économie s’appuie
sur des sources d’énergie non fossiles et intègre rapidement des nouvelles technologies plus efficaces.
+ 2,4 °C
Scénario B2 : il décrit un monde où l’accent est placé sur des solutions locales, pour assurer une durabilité économique, sociale et
environnementale.
+ 2,4 °C
Scénario A1B : la croissance économique très rapide s’appuie sur
des sources d’énergie équilibrées entre énergies fossiles et autres
(nucléaire, renouvelables). De nouvelles technologies plus efficaces
sont introduites rapidement. C’est le scénario qui « colle » le plus aux
prévisions actuelles.
+ 2,8 °C
Scénario A2 : il décrit un monde très hétérogène où le développement
économique est faible avec de lents progrès technologiques.
+ 3,4 °C
Scénario A1F1 : le plus polluant, il décrit un monde à croissance
très rapide qui recourt fortement aux énergies fossiles (charbon, gaz,
pétrole).
+ 4,0 °C
* T2100 : augmentation prévisible de la température à l’horizon 2100.
Émissions de gaz à effet de serre
(en Gt équivalent-CO2 par an)
200
160
120
Différents scénarios
B1
A1T
B2
A1B
A2
A1F1
80
40
0
2000 2020 2040 2060 2080 2100
Émissions mondiales de gaz à effet de serre selon les différents scénarios envisagés
par le GIEC. La zone grise représente la dernière « fourchette » envisagée en 2007.
Corrigés
PARTIE I
Travail préparatoire
■■ Comprendre le sujet
Ce type de sujet nécessite de choisir des connaissances précises dans les différents
chapitres du thème 1-B. Il ne faut en aucun cas réciter la totalité de vos leçons,
mais, au contraire, bien sélectionner les informations permettant de répondre
précisément au sujet.
Il s’agit de montrer qu’au sein de la croûte continentale, il existe des indices
témoignant d’un épaississement. Vous devez donc partir d’indices recueillis sur
le terrain soit directement par l’échantillonnage ou l’observation du paysage à
différentes échelles, soit indirectement par le biais d’études sismiques.
Tous ces indices ont un point commun : ils se trouvent dans des zones où les
forces de compression sont (ou ont été) très importantes. Ces indices correspondent à des processus (collision, enfouissement, subduction) qui témoignent d’un
épaississement de la croûte continentale soit par empilement de terrains soit par
ajout de matériaux nouveaux. Ces indices témoignent d’un épaississement de la
croûte continentale au cours d’un processus de collision ou de subduction. Cet
épaississement a pour origine un empilement de terrains ou une production de
matériaux nouveaux sous l’effet de contraintes compressives importantes et de
l’enfouissement de roches.
Attention, on se limite à la croûte continentale, ainsi la déshydratation des
roches de la lithosphère océanique dans les zones de subduction est hors sujet.
Il vous faudra seulement traiter dans les zones de subduction les indices et les
processus à l’origine de nouvelles roches magmatiques au sein de la croûte continentale de la plaque chevauchante.
■■ Organiser son devoir
Une introduction, un développement structuré et une conclusion sont attendus.
• L’introduction doit comprendre les éléments suivants :
– une définition rapide des termes du sujet tels que la lithosphère continentale
en montrant notamment la particularité de la croûte continentale par rapport
à la croûte océanique ;
– au niveau de la croûte continentale, on observe des témoins (indices) qui
ont permis aux géologues d’élaborer des processus géologiques à l’origine d’un
épaississement de la croûte continentale. Quels sont ces indices et quels sont les
processus à l’origine de ces phénomènes ?
– on limite le sujet à l’étude de la croûte continentale.
CORRIGÉS
• Le développement en deux parties doit permettre de partir des faits et d’argumenter (des connecteurs logiques doivent apparaître « donc » et/ou « parce
que ») pour expliquer les processus d’épaississement de la croûte. On pourra ainsi
étudier les indices tectoniques et les indices pétrographiques.
Le développement doit être accompagné de un ou plusieurs schémas clairs et
légendés qui doivent permettre de montrer un processus d’épaississement.
• La conclusion doit répondre au problème posé en reprenant les grandes
notions abordées durant le développement.
Introduction
La lithosphère continentale est constituée de la croûte continentale et du manteau
litho­sphérique. Cette lithosphère continentale se distingue de la lithosphère océanique notamment par sa croûte. En effet alors que la croûte océanique est d’épaisseur
constante, environ 7 km, la croûte continentale possède une épaisseur variable d’une
région à l’autre allant de 30 km à plus de 70 km sous les chaînes de montagnes.
Au niveau de la croûte continentale, on observe des témoins (indices) qui ont permis
aux géologues d’élaborer des processus géologiques à l’origine d’un épaississement
de la croûte continentale. Quels sont ces indices et quels sont les processus à l’origine
de ces phénomènes ?
Sur le terrain, les indices peuvent se trouver directement par échantillonnage de roches
ou observation à différentes échelles du paysage ou indirectement par le biais d’études
sismiques.
On se limite uniquement aux mécanismes d’épaississement au sein de la croûte continentale.
On étudiera donc successivement des indices tectoniques puis des indices pétrographiques
pour expliquer les processus à l’origine de l’épaississement de la croûte continentale.
I Les indices tectoniques
I-1 Les indices tectoniques en surface
Dans les chaînes de montagnes jeunes et anciennes, on peut observer des indices structuraux caractéristiques tels que des plis, des failles inverses et des chevauchements.
Les plis et les failles inverses peuvent s’observer à l’échelle macroscopique sur les
roches, au niveau d’un affleurement ou à l’échelle d’un massif.
Schéma faille inverse
H1
L1
Compression
H2
L2
faille inverse
H1 < H2 et L1 > L2
Donc avec des forces de
compression, on constate
un raccourcissement et un
épaississement des terrains.
CORRIGÉS
Les failles inverses sont des failles issues d’une compression, avec un déplacement
relatif des compartiments essentiellement vertical avec un raccourcissement. Plis et
failles inverses sont donc des indices qui traduisent un épaississement des terrains.
Le chevauchement correspond à un mouvement tectonique qui conduit un ensemble de
terrains à en recouvrir un autre par l’intermédiaire d’un contact anormal. Ce chevauchement a lieu le long d’une faille inverse. Ce type de structure se retrouve dans les
zones de compression de terrains.
Lorsque les terrains glissent sur une faille inverse subhorizontale, les terrains initialement situés à grandes distances (quelques km à quelques centaines de km) se retrouvent
alors en contact. C’est un chevauchement de grande ampleur appelé nappe de charriage.
Toutes ces structures identifiables dans les chaînes de montagnes témoignent ainsi d’un
épaississement de la croûte continentale. Ceci ne peut se produire qu’avec des forces
de convergence extrêmement puissantes.
I-2 Les indices tectoniques profonds
Grâce à l’étude de la propagation des ondes sismiques par la technique de sismique
réfraction, on a pu estimer la profondeur du Moho dans différentes zones de la croûte
continentale. Le Moho correspond à la discontinuité séparant la croûte et le manteau
lithosphérique.
En estimant la profondeur du Moho au sein de la croûte continentale, on constate que
sous les jeunes chaînes de montagnes, le Moho est plus profond et forme une racine
crustale. Les jeunes chaînes de montagnes sont des zones où il existe de fortes forces
de compression. Ces forces induisent un raccourcissement et un épaississement des
terrains.
II Les indices pétrographiques
II-1 Dans les chaînes de collision
Dans les chaînes de montagnes (jeunes et anciennes), on retrouve des roches métamorphiques (roches formées sans fusion à partir de roches préexistantes par des recristallisations dues à des élévations de température et/ou de pression) de type micaschistes,
gneiss. La texture de ces roches métamorphiques est caractéristique : schistosité pour
les micaschistes et foliation pour les gneiss. Ces types de texture ne se mettent en place
que dans les conditions de pression allant de 0 à 4 km de profondeur pour la schistosité
et de 4 à 10 km pour la foliation. Ces roches métamorphiques sont donc des témoins
d’un enfouissement de roches de la croûte continentale.
On retrouve aussi des migmatites et des granites d’anatexie. Les granites d’anatexie
sont des roches issues de la fusion partielle de roches métamorphiques de type gneiss :
les granites d’anatexie sont donc des roches magmatiques. Afin d’obtenir cette fusion
partielle, il faut atteindre des températures supérieures à 600 °C. Ces conditions ne se
retrouvent qu’en profondeur (vers 10 km de profondeur).
Par conséquent, ces différentes roches sont les témoins d’un enfouissement de roches de
la croûte continentale. Sous l’effet de la collision, les chevauchements entraînent un empilement de roches. Ceci provoque un épaississement de la croûte continentale et l’enfouissement de roches. Cet enfouissement nécessite des forces de compression importantes.
La présence de roches métamorphiques et de granites d’anatexie dans les chaînes de
montagnes sont donc les témoins indirects d’un épaississement de la croûte continentale.
CORRIGÉS
II-2 Dans les zones de subduction
Dans les zones de subduction (zones où les forces de convergence sont importantes), on
retrouve des roches magmatiques variées. Des roches magmatiques volcaniques telles
que les andésites et les rhyolites et des roches magmatiques plutoniques telles que les
granodiorites et les granites. Toutes ces roches sont issues d’un magma provenant de la
fusion partielle de la péridotite hydratée de la lithosphère chevauchante. En se cristallisant le magma forme de nouveaux matériaux continentaux (roches) qui s’accumulent
et entraînent un épaississement de la croûte continentale.
Ces roches magmatiques dans les zones de subduction sont donc des témoins directs
d’un épaississement de la croûte continentale.
Les roches magmatiques dans les zones de subduction
Profondeur (km)
Andésite + rhyolite
0
Granodiorite + granite
50
100
150
1 000 °C
Croûte océanique
Croûte continentale
Manteau lithosphérique
Asthénosphère
Manteau hydraté
Isotherme 1 000 °C
1 000 °C
Conclusion
Dans les zones de convergence, on retrouve divers indices nous permettant d’expliquer
les processus d’épaississement de la croûte continentale. Il s’agit d’indices tectoniques
observables directement dans le paysage (plis, failles inverses, chevauchements), ou
identifiables par des études sismiques (profondeur du Moho importante sous les jeunes
chaînes de montagnes). On peut trouver aussi des indices pétrographiques avec des
roches métamorphiques et des roches magmatiques (volcaniques et plutoniques). Tous
ces indices permettent d’expliquer des processus (subduction, enfouissement, collision)
qui entraînent un épaississement de la croûte continentale.
CORRIGÉS
PARTIE II. Exercice 1
Travail préparatoire
■■ Comprendre le sujet
Il s’agit ici d’expliquer comment les scientifiques obtiennent des huîtres triploïdes
(avec des triplets de chromosomes homologues), puis de comprendre l’intérêt
d’obtenir de tels êtres vivants.
Les êtres vivants diploïdes (2n avec n le nombre de types différents de chromosomes) possèdent des paires de chromosomes homologues ; ainsi si n = 2 alors
2n = 4.
Les êtres vivants tétraploïdes (4n) possèdent 4 chromosomes homologues pour
chaque type différent de chromosomes ; si n = 2 alors 4n = 8.
Les êtres vivants triploïdes (3n) possèdent des triplets de chromosomes homologues ; si n = 2 alors 3n = 6.
Les huîtres triploïdes (3n) sont obtenues par croisement entre des huîtres tétraploïdes (4n) et des huîtres diploïdes (2n).
Les huîtres diploïdes sont les huîtres que l’on trouve traditionnellement. Elles
sont fertiles et leur période de reproduction s’étale de mai à août (mois sans
« r »). Ces huîtres fabriquent par méiose (deux divisions cellulaires successives :
1 division réductionnelle + 1 division équationnelle) des gamètes haploïdes (à
n chromosomes).
Les huîtres tétraploïdes (4n) possèdent le double du stock chromosomique d’une
huître diploïde (2n). Les huîtres tétraploïdes sont aussi fertiles et par méiose,
elles fabriquent des gamètes diploïdes (la méiose permet de réduire de moitié
le stock chromosomique ici de 4n à 2n). La fécondation d’un gamète femelle
haploïde (issu d’une huître diploïde) et d’un gamète diploïde (issu d’une huître
tétraploïde) permet d’obtenir une cellule œuf triploïde (2n + n = 3n).
Ces huîtres triploïdes sont stériles car l’appariement entre les chromosomes ne
peut se réaliser au cours de la méiose. L’énergie servant à la production de
gamètes va donc être utilisée pour d’autres fonctions et notamment la croissance. Les ostréiculteurs ont à leur disposition des huîtres rapidement commercialisables sur toute l’année.
■■ Organiser son devoir
Votre réponse doit s’organiser en deux temps :
– À l’aide du document 2, vous allez réaliser un schéma permettant d’expliquer
l’obtention des huîtres triploïdes. Il faudra représenter les chromosomes des
parents (dans une cellule d’huître tétraploïde et une cellule d’huître diploïde).
Vous prendrez n = 2 donc 2 chromosomes de types différents. Afin de bien
les différencier, dessiner des types de chromosomes de tailles très différentes.
Par exemple, pour l’huître tétraploïde, vous dessinerez 4 grands chromosomes
et 4 petits chromosomes. Dessinez les gamètes obtenus pour les huîtres tétraploïdes et diploïdes, puis la cellule œuf triploïde issue de la fécondation de ces
deux types d’huîtres. Votre schéma devra être correctement légendé (précisez à
CORRIGÉS
quel moment se réalise la méiose et la fécondation), utilisez des couleurs pour
différencier les chromosomes. Précisez pour chaque cellule, si elle est à 4n, 3n,
2n, ou n chromosomes.
– À l’aide du document 1, vous expliquerez l’intérêt économique d’obtenir de
telles huîtres. Pour le graphique, le 100 % correspond à la masse des huîtres
diploïdes, on constate alors que les huîtres triploïdes ont une masse toujours
supérieure à celle des diploïdes.
On cherche à comprendre comment se créent les huîtres triploïdes, ainsi que l’intérêt
d’avoir de telles huîtres pour les ostréiculteurs.
À partir du document 2, on peut réaliser le schéma ci dessous.
Obtention d’une huître triploïde
PARENTS
4n = 8
Cellule huître
mâle tétraploïde
2n = 4
Cellule huître
femelle diploïde
GAMÈTES
OBTENUS
2n = 4
Gamète mâle
diploïde
n=2
Gamète femelle
haploïde
FÉCONDATION
3n = 6
Cellule huître
triploïde stérile
CORRIGÉS
D’après ce schéma, on constate que les huîtres triploïdes sont constituées de triplets de
chromosomes homologues. Durant la méiose, l’appariement des chromosomes ne peut
donc pas se réaliser au cours de la première division. La formation de gamètes ne peut
pas se réaliser, les huîtres triploïdes sont donc stériles.
Le document 1 permet de faire une comparaison entre les huîtres triploïdes et les huîtres
diploïdes. Les huîtres triploïdes étant stériles, elles n’ont jamais de laitance, à la différence des huîtres diploïdes qui fabriquent des gamètes les mois « sans r » (mai, juin,
juillet et août). Les consommateurs apprécient moins les huîtres avec cet aspect laiteux
donc les huîtres diploïdes se vendent moins bien au cours de la saison estivale.
Si on compare la masse des huîtres triploïdes et celle des huîtres diploïdes, on constate
que pour Port-en-Bessin, le pourcentage de masse des triploïdes sur la masse des
diploïdes est de 120 % et qu’à l’étang de Thau, ce rapport est de 135 %. Les huîtres
triploïdes grossissent plus vite que les huîtres diploïdes. Ceci vient du fait que les
huîtres diploïdes utilisent de l’énergie pour produire des gamètes et se reproduire.
Les huîtres triploïdes étant stériles, elles utilisent cette énergie pour d’autres fonctions
et notamment la croissance. Ainsi les ostréiculteurs, en utilisant les huîtres triploïdes,
peuvent vendre des huîtres sans laitance (préférées par les consommateurs) toute l’année et celles-ci grossissent plus rapidement que les huîtres diploïdes. L’ostréiculteur
pourra donc réaliser un bénéfice plus important sur l’année.
PARTIE II. Exercice 2
Travail préparatoire
■■ Comprendre le sujet
Il s’agit ici de repérer, dans les différents documents proposés, les indices géologiques permettant d’expliquer le fort potentiel géothermique de la région de
Bouillante en Guadeloupe. Le document de référence n’est pas à exploiter directement, mais il faut s’y référer pour interpréter les documents proposés. Vos
arguments pourront ainsi être validés par le modèle du champ géothermique
de Bouillante du document de référence.
Le contexte géologique permettant d’expliquer ce fort potentiel géothermique
tourne autour de trois facteurs : l’activité magmatique forte, une zone fortement faillée, une accumulation d’eau dans des roches réservoirs en profondeur.
Vous devez maîtriser certaines notions essentielles (telles que le flux géothermique et le gradient géothermique) pour interpréter convenablement les documents fournis.
■■ Organiser son devoir
Après lecture de l’ensemble des documents, il s’agit d’extraire les informations
et de les interpréter pour répondre à la question posée.
– Le document 1 permet de montrer que la centrale géothermique de Bouillante
se trouve dans une zone de subduction avec un volcanisme important.
CORRIGÉS
– Le document 2 permet de montrer que la région de Bouillante est une zone
très faillée où l’eau peut s’infiltrer et ressortir au niveau de sources thermales.
– Le document 3 permet de montrer que sous Bouillante, le flux géothermique
est très important, ce qui induit un fort potentiel géothermique pour la région.
– Le document de référence permet d’appuyer et de valider votre argumentation
réalisée à partir des documents. Il faut donc s’y référer tout au long du devoir.
N’oubliez pas que votre démarche explicative est essentielle dans ce type de
devoir. Il faut donc qu’à la fin vous ayez correctement répondu à la question
posée. Il faut parfaitement identifier les différents éléments géologiques permettant d’expliquer le fort potentiel géothermique de la région de Bouillante.
Partez toujours de l’exploitation et apportez vos connaissances. Aidez-vous du
document de référence pour argumentez votre réponse.
On cherche à montrer que le potentiel géothermique d’une région, c’est-à-dire la capacité d’une région à libérer de l’énergie thermique, dépend d’un contexte géologique
particulier.
Document 1
La Guadeloupe fait partie de l’arc insulaire des Antilles (visible sur le document 1A).
Une coupe réalisée dans cette zone au niveau de la Martinique (à environ 150 km au
sud de la Guadeloupe) nous montre que nous nous trouvons dans une zone de subduction avec un plongement de la plaque Amérique du Nord sous la plaque des Caraïbes
(d’est en ouest).
L’arc insulaire correspond à une succession d’îles volcaniques avec la présence de
nombreux volcans. La station de Bouillante est la seule centrale géothermique en activité dans tout l’arc insulaire, même si de nombreuses ressources géothermiques ont pu
être identifiées dans les différentes îles de la région. Le document 1B montre que la
centrale géothermique de Bouillante se trouve à proximité de nombreux volcans comme
les Pitons de Bouillante, ceci est en accord avec le document de référence.
Pour avoir des ressources géothermiques, il faut se trouver dans une zone active avec
des volcans et du magma localisé à faible profondeur dans des chambres magmatiques.
On a donc une libération d’énergie géothermique importante dans cette zone : le flux
géothermique y est donc fort.
Document 2
Ce document représente les nombreuses ressources géothermiques de la région de
Bouillante. On constate que cette zone est découpée par de nombreux couloirs de failles
orientées ouest/est et allant jusque dans la mer des Caraïbes. De nombreuses sources
thermales sont alignées sur les couloirs de failles (faille Marsolle), ou sont à proximité
de ces couloirs de failles (faille Machette). Les puits verticaux qui alimentent la centrale
géothermique de Bouillante sont à proximité du couloir de failles Cocagne. À proximité
au sud, se trouve un édifice volcanique récent (Muscade) âgé de 0,6 à 0,5 Ma.
D’après le document de référence, les différentes failles permettent l’infiltration d’eau :
soit d’eau de mer car les failles se prolongent dans la mer des Caraïbes, soit d’eau de
pluie qui ruisselle et s’infiltre par les failles.
CORRIGÉS
D’autre part, d’après le document de référence, on recueille par des puits forés la vapeur
d’eau issue des roches réservoirs portées à des températures de l’ordre de 250 °C. Cette
vapeur d’eau provient de l’eau qui s’est infiltrée par les failles. La présence d’un volcan
à proximité témoigne de la présence d’un magma responsable d’une augmentation de
la température des roches encaissantes et notamment des roches réservoirs.
Ainsi, la présence de structures faillées permettant l’infiltration d’eau en profondeur
et la présence d’une activité magmatique sont des conditions favorisant l’accès à des
ressources géothermiques utilisables par l’Homme.
Document 3
• Document 3A. Dans différents puits du site de Bouillante, les scientifiques ont réalisé
des relevés de température. On constate que sur les 400 premiers mètres, la température
varie fortement car on passe de 80 °C en surface à 230 °C à 400 mètres de profondeur.
Alors qu’ensuite de – 400 à – 1000 mètres, la température reste relativement constante
car elle passe de 230 à 250 °C.
Le gradient géothermique est une variation de température sur une distance donnée.
On peut donc dire que sur les 400 premiers mètres le gradient géothermique est fort,
de l’ordre de 4 °C / 100 m, alors qu’en profondeur à partir de – 400 m, le gradient
géothermique est faible.
• Document 3B. D’après le géotherme moyen évalué au niveau d’un forage minier, on
constate que l’augmentation de la température est linéaire. En effet, la température passe
de 10 °C en surface environ à 20 °C à 1200 m. Le gradient géothermique est donc faible
et on a en moyenne une élévation de température de l’ordre de 1 °C tous les 120 m. Par
conséquent, en comparant les gradients géothermiques de ces deux régions, on constate
que le sous-sol de l’île guadeloupéenne est caractérisé par un gradient géothermique
bien plus élevé et en particulier au niveau du site de Bouillante.
Bilan
Le fonctionnement de la centrale géothermique de Bouillante en Guadeloupe dépend
de la récupération de vapeur d’eau très chaude captée en profondeur dans des puits.
Pour expliquer ce fort potentiel géothermique, plusieurs facteurs doivent être réunis :
– Tout d’abord, Bouillante se trouve sur une île volcanique avec un volcanisme explosif
lié à un phénomène de subduction (document 1). Sur cette île, on va donc trouver à
faible profondeur des accumulations de magmas dans des réservoirs. Le flux géothermique de cette région va donc être élevé.
– La région de Bouillante est fortement tectonisée avec la présence de nombreux
couloirs de failles (document 2). Ces failles laissent passer par infiltration l’eau de
pluie et l’eau de la mer des Caraïbes. Au niveau des failles, l’eau s’infiltre sur les 400
premiers mètres et s’accumule dans une roche réservoir où elle va être chauffée par le
magma à proximité. Cette eau chauffée à 250 °C en profondeur entraîne un fort gradient
géothermique sous le site de Bouillante (document 3). Les puits réalisés dans la région
de Bouillante permettent de récupérer la vapeur d’eau à grande profondeur (1000 m).
Une activité volcanique forte, une région faillée laissant passer l’eau et des roches
réservoirs permettant le stockage d’eau représentent les conditions géologiques requises
pour expliquer le fort potentiel géothermique de la région de Bouillante.
CORRIGÉS
SPÉCIALITÉ PARTIE II. Exercice 2
Travail préparatoire
■■ Comprendre le sujet
On vous demande ici de vous placer dans une position objective afin de montrer la
réalité d’un changement climatique dont les causes sont en grande partie liées aux
activités humaines. Au niveau d’une communauté de communes, des membres de
la commission préconisent de limiter l’émission des gaz à effet de serre à l’échelle
locale. Or, certains membres de la commission doutent des effets bénéfiques d’une
politique locale de réduction des gaz à effet de serre. Ils argumentent leur propos
à partir de variations naturelles observées dans un passé récent.
Il s’agit donc pour vous d’argumenter votre position à l’aide des études effectuées sur les variations climatiques récentes et de montrer que c’est pendant
l’ère industrielle qu’on observe des modifications beaucoup plus rapides des
gaz à effet de serre. Votre réponse doit donc s’appuyer sur une analyse et une
interprétation rigoureuse des travaux effectués par les scientifiques. D’autre part
il vous faudra aussi prendre en compte les projections climatiques envisagées
par les scientifiques.
■■ Organiser son devoir
Avant de vous lancer dans la rédaction de votre devoir, lisez l’ensemble des documents et notez rapidement les arguments donnés en faveur de modifications
climatiques naturelles et ceux en faveur de modifications d’origine anthropique.
– Le document 1 apporte une preuve de modification du climat alternant des
périodes froides et chaudes sur une période de 800 000 ans. Ce document peut
conforter effectivement les membres de la commission qui remettent en cause
les effets positifs d’une politique de réduction des gaz à effet de serre. Il vous
faudra mettre en relation la valeur du delta 18O et les éléments d’information
apportés par le document sur le volume des glaces polaires. Attention, on ne
vous demande pas d’entrer dans le détail de la relation entre l’augmentation du
delta 18O de l’eau de mer et l’élévation du delta 18O des tests de foraminifères. Il
ne s’agit pas non plus d’entrer dans l’explication des phénomènes responsables
de ces variations cycliques. Un autre point important à relever et qui vous servira
par la suite, ce sont les variations relativement lentes à l’échelle du temps (ici
de l’ordre de la centaine de milliers d’années pour passer d’un climat froid à un
climat plus chaud par exemple).
– Le document 2 permet de constater que les augmentations des taux de GES
sont à corréler avec l’ère industrielle et que ces augmentations se font sur une
très courte période, de l’ordre de la centaine d’années. D’autre part, les flux de
carbone montrent qu’un équilibre entre les flux négatifs et positifs est rompu
(le flux positif augmente régulièrement depuis 1960).
Ce document devra donc vous permettre d’argumenter sur le rôle que jouent
les activités humaines sur les GES.
CORRIGÉS
– Le document 3 montre clairement l’incidence de la concentration en CO2 sur
la température globale moyenne de la Terre. Il faudra insister sur la concentration actuelle de CO2 et les conséquences d’une élévation de cette valeur sur la
température. Cette considération doit faire infléchir les sceptiques.
– Le document 4 doit vous permettre de montrer que le scénario B2 est celui
qui permettrait d’atténuer les effets néfastes des GES à l’échelle locale. Il ne
s’agit pas de décrire chaque scénario, il faut vous positionner dans le sujet :
comment agir à l’échelle locale ? Il faut donc montrer que des décisions à ce
niveau peuvent influencer de façon positive l’évolution ultérieure du climat en
limitant l’élévation de température.
Les gaz à effet de serre sont en partie responsables des variations climatiques.
Cependant, certains sont sceptiques quant à l’efficacité d’une politique locale de réduction des GES. Quels sont les arguments qui permettent de montrer que les GES d’origine anthropique jouent un rôle effectif dans les variations actuelles du climat ? Sur
quelle base s’appuyer pour montrer qu’une réduction de la production des GES peut
modérer l’augmentation de la température à l’échelle de la planète ?
Document 1
On étudie ici les variations du delta 18O des tests de foraminifères benthiques durant
les 800 000 dernières années. On constate que ces variations sont cycliques. Chaque
cycle, comprenant une augmentation et une diminution du delta 18O, dure « environ »
100 000 ans. Les variations oscillent entre 2,5 et un peu plus de 4 ‰.
Or, il existe une corrélation entre la valeur du delta 18O de l’eau de mer et celle des tests
de foraminifères : une augmentation du delta 18O de l’eau de mer se traduit par une
élévation du delta 18O des tests de foraminifères. De plus, on a pu démontrer que plus
le volume de glace polaire est élevé, plus le delta 18O de l’eau des océans l’est aussi.
Ainsi, toute augmentation du delta 18O des tests indique que le volume de glace polaire
est élevé et donc que la température globale est plus faible : ceci montre donc une alternance de périodes glaciaires (la dernière période glaciaire ayant débuté par exemple
il y a 100 000 ans) et de périodes interglaciaires caractérisées par un réchauffement
climatique. Actuellement, d’après le graphique, nous sommes dans une période interglaciaire donc relativement chaude.
Document 2
• Document 2A. Des mesures réalisées sur la teneur des GES montrent que depuis
les années 1000, les taux de CO2 et de méthane sont constants et respectivement de
280 ppm et 750 ppb. Toutefois, on note une très forte augmentation de ces teneurs à
partir des années 1800. Ainsi en 200 ans, ces teneurs ont atteint 390 ppm pour le CO2
et 1750 ppb pour le méthane.
L’augmentation de ces GES est donc extrêmement rapide. On peut mettre en relation
ces émissions avec les activités humaines et l’ère industrielle qui débute au début du
XIXe siècle.
Document 2B. Ce deuxième document montre les flux de carbone entre les puits
de carbone (qui stockent le carbone) et les sources de carbone (qui produisent du
carbone). On constate que depuis 1960, les flux négatifs restent relativement constants.
CORRIGÉS
Le ­stockage de carbone n’a donc pas globalement varié ou très peu en comparaison
avec les flux positifs. En effet, sur la même période, les flux positifs ont augmenté : on
passe de 2 à 5 GtC/an.
Dans le même temps, on évalue que les émissions anthropiques de CO2 passent de 4
à 10 GtC/an.
Ainsi, un équilibre entre flux positifs et flux négatifs semble être rompu depuis les
années 1960. Les flux positifs augmentent et ils peuvent s’expliquer par l’augmentation
de la production de CO2 d’origine anthropique.
Document 3
Ce graphique permet de mettre en relation la concentration en CO2 atmosphérique et
la température.
On constate que plus la concentration en CO2 augmente et plus la température moyenne
à la surface du globe augmente aussi. Ainsi, on met en relation la teneur en CO2 actuelle
de l’ordre de 350 ppm avec une température moyenne de presque 15 °C. Si la teneur
en CO2 passe à 700 ppm, on a calculé que la température moyenne atteindrait 17 °C.
On ne peut donc pas négliger une augmentation de la teneur en CO2 dans l’atmosphère.
Une élévation globale de 2 °C de la température moyenne à la surface du globe peut
engendrer des modifications notables à l’échelle locale aussi. Le CO2 est un gaz majeur
dans l’effet de serre.
Document 4
Les différents scénarios envisagés permettent de mettre en relation les activités
humaines (économiques, démographiques, sociologiques) et l’évolution d’une part
de l’augmentation de la température moyenne et celle des GES. On voit bien que
certains scénarios provoqueraient des augmentations importantes de la température
allant jusqu’à + 4 °C à l’horizon 2100 (scénarios A1F1, A2 ainsi que A1B). Toutefois,
un scénario nous intéresse en particulier ici car on cherche à montrer qu’une politique
locale visant à réduire les gaz à effet de serre peut avoir un impact non négligeable.
Le scénario B2 décrit par exemple « un monde où l’accent est placé sur des solutions
locales, pour assurer une durabilité sociale, économique et environnementale ». Dans
ce type de scénario, l’augmentation de température atteint + 2,4 °C. D’autre part, on
constate que ce scénario est corrélé à une augmentation relativement faible des GES :
40 à 60 Gt équivalent CO2/an en 2100.
Ainsi, en agissant au niveau local, on peut davantage espérer diminuer la production
de CO2 anthropique et ainsi infléchir l’augmentation de la température moyenne sur
une durée relativement courte, de l’ordre d’une centaine d’années.
(Les scénarios B1 et A1T sont également intéressants mais leur mise en place dépend
d’une volonté à une plus grande échelle, au niveau mondial et s’appuie sur des progrès
technologiques rapides.)
Bilan
À l’échelle de la centaine de milliers d’années, on a mis en évidence des variations
importantes du climat à l’échelle du globe (document 1). Ces variations évoluent sur des
périodes relativement longues. Cependant, actuellement, l’augmentation de la température à la surface du globe s’inscrit sur une période très courte : de l’ordre de la centaine
CORRIGÉS
d’années depuis le début de l’ère industrielle. C’est cette augmentation rapide qui est
inquiétante. Celle-ci est à mettre en relation avec l’augmentation des gaz à effet de
serre (document 2). En outre, des études projectives montrent qu’une augmentation de
la teneur en CO2 a des incidences non négligeables sur l’élévation de la température
(document 3). Des comparaisons sur les flux de carbone montrent que le CO2 d’origine anthropique, issu donc des activités humaines, participe à l’augmentation des flux
positifs de carbone (document 2) amplifiant ainsi un réchauffement climatique en peu
de temps.
Enfin, agir localement (scénario B2 du document 4) permettrait de réduire notablement
l’émission de gaz à effet de serre et d’atténuer ainsi l’augmentation de la température
moyenne globale à la surface du globe.
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