Stratégie de gestion conservatoire des forêts franc

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Master Sciences de l’Univers, Environnement, Ecologie
Spécialité Ecologie, Biodiversité, Evolution
Année universitaire 2007-2008
STRATEGIE DE GESTION
CONSERVATOIRE DES FORETS
FRANC-COMTOISES
Mars - Juillet 2008
MARSAUD JULIE
DIREN de Franche-Comté
Service des Milieux Naturels
Aquatiques et Terrestres (SMNAT)
LE JEAN YVES
Encadrant
Réserve Naturelle du Ravin de Valbois (25)
TABLE DES MATIERES
Table des illustrations .................................................................................................................................. 3
Remerciements............................................................................................................................................. 4
Présentation de l’organisme d’accueil ......................................................................................................... 5
Introduction .................................................................................................................................................. 7
Contexte du stage ..................................................................................................... 7
Problématique ........................................................................................................ 11
1.
Harmonisation de la terminologie .................................................................................................... 13
Définitions.............................................................................................................. 13
Typologie des surfaces forestières ......................................................................... 17
2.
Grille d’évaluation de l’intérêt écologique des forêts et de la gestion antérieure ............................ 19
Méthodologie ......................................................................................................... 19
Présentation des indicateurs ................................................................................... 20
Pondération des indicateurs ................................................................................... 30
3.
Test de la grille d’évaluation ............................................................................................................ 32
Méthode ................................................................................................................. 32
Résultats ................................................................................................................. 32
4.
Propositions d’adaptation de la gestion ............................................................................................ 37
Adaptations quantifiées .......................................................................................... 37
Recommandations générales .................................................................................. 38
Discussion .................................................................................................................................................. 40
Bilan des actions menées ....................................................................................... 40
Perspectives............................................................................................................ 41
Bibliographie ............................................................................................................................................. 44
Annexes ..................................................................................................................................................... 47
TABLE DES ILLUSTRATIONS
FIGURES
Figure 1 : Cartes de la Franche-Comté : situation géographique et limites administratives ......................................8
Figure 2 : Carte des principaux zonages environnementaux de Franche-Comté......................................................10
Figure 3 : Le concept de gestion conservatoire ........................................................................................................16
Figure 4 : Valeurs propres de la matrice de corrélation associée à l’évaluation des forêts ......................................34
Figure 5 : Cercle des corrélations illustrant la projection des variables sur le plan formé par les deux premiers
facteurs de l’ACP (Fact. 1 et Fact. 2) .......................................................................................................................34
Figure 6 : Projection des individus sur le plan formé par les deux premiers facteurs de l'ACP .............................. 37
TABLEAUX
Tableau 1 : Surfaces forestières concernées par les principaux zonages environnementaux .....................................9
Tableau 2 : Surfaces forestières concernées par les principaux zonages environnementaux, hors double comptage
..................................................................................................................................................................................11
Tableau 3 : Caractéristiques des principaux paramètres de l’intensité de la sylviculture ........................................15
Tableau 4 : Typologie actuelle des surfaces forestières ...........................................................................................17
Tableau 5 : Typologie souhaitable des surfaces forestières ......................................................................................18
Tableau 6 : Diamètres minimaux (cm) retenus pour les cinq essences-objectif principales ....................................21
Tableau 7 : Calcul de l’indice brut de l’indicateur « Absence d’exploitation » .......................................................21
Tableau 8 : Classes et valeurs de diamètre des catégories Gros Bois (GB) et Très Gros Bois (TGB) .....................26
Tableau 9 : Stations forestières franc-comtoises principales et leurs potentialités...................................................27
Tableau 10 : Diamètres de référence retenus pour les cinq essences-objectif principales .......................................28
Tableau 11 : Grille de caractérisation de l’intérêt écologique et d’évaluation de la gestion antérieure des forêts ...29
Tableau 12 : Coefficients de pondération appliqués aux indicateurs .......................................................................31
Tableau 13 : Synthèse de l’évaluation de 40 forêts franc-comtoises selon la grille d’indicateurs proposée ............33
Tableau 14 : Contributions des variables à l’établissement des axes du plan factoriel, basées sur les corrélations .35
Tableau 15 : Contribution absolue des variables au plan factoriel ...........................................................................35
Tableau 16 : Propositions d’adaptation de la sylviculture en fonction des espaces – Critères quantifiables ...........37
Tableau 17 : Propositions d’adaptation de la sylviculture en fonction des espaces – Recommandations générales.
..................................................................................................................................................................................39
3
REMERCIEMENTS
Je tiens à adresser en premier lieu mes remerciements à tous les membres du groupe de
travail : forestiers (MM. Abt, Auffret, Augé et Mlle. Péroux), membres du Conservatoire Botanique
de Franche-Comté (MM. Ferrez et Dehondt) et du Conservatoire Régional des Espaces Naturels
(M. Collin), ainsi que M. Vionnet, de la Réserve Naturelle du Lac de Remoray, M. Chambaud,
directeur de l’Union régionale des communes forestières (URACOFOR), M. Lefevre, membre de
l’Association pour l’Ecocertification Forestière Comtoise, M. Michel, de la chambre d’Agriculture
du Doubs et M. Iriart, de la Direction Régionale de l’Agriculture et de la Forêt. Tous ont contribué,
par leur présence, leurs observations et le temps qu’ils ont consacré à ce sujet de stage, à la
réflexion ayant conduit à la rédaction du présent rapport. Merci aussi à M. Mora de l’Office Pour
les Insectes et leur Environnement (OPIE), M. Roué, de la Commission de Protection des Eaux, du
Patrimoine, de l’Environnement, du Sous-sol et des Chiroptères (CPEPESC) et MM. Legay et
Weidmann, de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), sans qui les listes d’espèces à enjeu
forestier n’auraient pas vu le jour.
Je souhaite également remercier tous les interlocuteurs qui m’ont accueilli dans les agences
de l’Office National des Forêts (ONF) lors de la consultation des aménagements forestiers : Mmes
Maréchal et Labourot à Besançon, Mlle Giraud à Belfort, ainsi que M. Arrigoni à Pontarlier. Je
n’oublie pas les personnes rencontrées lors des visites sur le terrain, en particulier M. Hurstel et
Mlle Lallement, MM. Tissot et Aubertel, M. Bailly, ainsi que les membres du groupe de travail sur
l’état de conservation des habitats forestiers d’intérêt communautaire, animé par Mlle Carnino. Que
ceux que j’ai omis de citer ne m’en tiennent pas rigueur, tous m’ont apporté énormément durant les
cinq mois écoulés.
Un grand merci à mes deux co-locataires du « bocal à stagiaires », MM. Loisy et Strub, ainsi
qu’aux personnels de la DIREN, pour la bonne ambiance, les commentaires sur ce rapport (Mlle
Pivart), l’initiation aux Systèmes d’Information Géographique (SIG) (Mme Fernane) et les
discussions animées (MM. Piel, Terraz en particulier).
Enfin, ce stage s’est réalisé dans les meilleures conditions grâce à M. Le Jean, qui m’a
accordé sa confiance pour la réalisation des objectifs du stage, tout en me guidant au fil des
avancées de l’étude. Son expérience du terrain m’a permis de découvrir, outre une région superbe
dans sa diversité, les tenants et aboutissants de la gestion forestière et de partager ses
préoccupations quant au devenir de la sylviculture en Franche-Comté. J’espère avoir été fidèle à sa
vision de la stratégie de gestion conservatoire à mener. Pour avoir nourri ma connaissance (et mon
planning !), je tiens à lui faire part de ma reconnaissance et de mon profond respect.
4
PRESENTATION DE L’ORGANISME D’ACCUEIL
Les Directions Régionales de l’Environnement (DIREN) sont des services déconcentrés du
Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du
Territoire (MEEDDAT), instituées en novembre 1991 et créées pour la plupart l’année suivante.
Elles remplissent cinq missions principales :
-
Prendre en compte l’environnement dans les politiques de planification (Schémas
Directeurs d’Aménagement et de Gestion des Eaux, Plans Locaux d’Urbanisme etc.)
-
Connaître l’environnement au moyen d’une surveillance permanente, afin de le protéger
et le gérer au mieux
-
Promouvoir un partenariat actif avec les collectivités territoriales, en particulier lors de
l’élaboration des contrats de plan Etat-Régions
-
Veiller au respect des lois et règlements relatifs aux divers domaines de l’environnement
-
Sensibiliser tout type de public à l’environnement
La DIREN de Franche-Comté, située à Besançon, emploie 43 personnes réparties dans quatre
services :
-
Le Secrétariat Général (SG)
-
Le Service de l’Eau et des Risques Naturels (SEauRN)
-
Le Service du Développement Durable, de l’Evaluation Environnementale et des
Paysages (SDDEEP)
-
Le Service des Milieux Naturels Aquatiques et Terrestres (SMNAT), au sein duquel
s’est déroulé ce stage. Ce service se compose de trois départements interconnectés :
Protection de la Nature, Natura 2000 et Connaissance, habitats, faune, flore
Le travail effectué durant le présent stage a été encadré par M. Yves Le Jean, dont les missions
s’articulent autour de quatre axes :
-
L’animation et le pilotage du réseau d’espaces naturels protégés de la région : réserves
naturelles, réserves biologiques, arrêtés de protection de biotope
-
Le pilotage et le suivi des sites Natura 2000 à forte composante forestière ou en
interaction avec le réseau des réserves naturelles
5
-
Le suivi de l’activité du Conservatoire Régional des Espaces Naturels (CREN FC) :
programmes régionaux mares, tourbières, azuré
-
La correspondance « Forêt » de la DIREN : connaissance des milieux forestiers,
relations avec l’Office National des Forêts (ONF), le Centre Régional de la Propriété
Forestière (CRPF) etc.
6
INTRODUCTION
CONTEXTE DU STAGE
LA SYLVICULTURE DES FORETS TEMPEREES : MODALITES, IMPACTS SUR
LA BIODIVERSITE
Par leur grande diversité biologique et leurs rôles dans l’équilibre des cycles des nutriments
et la protection des écosystèmes fragiles, des bassins versants et des ressources en eau potable
(Vallauri D., 1997), les forêts constituent un élément fondamental pour la conservation des
processus et des équilibres écologiques.
À la suite de la Conférence des Nations Unies sur l’Environnement et le Développement
(CNUED) ou « Sommet de la Terre », qui s’est tenue à Rio de Janeiro en 1992, les pays-participants
ont approuvé une déclaration sur des principes forestiers concernant la gestion, la conservation et le
développement durable des forêts (DERF, 2006a). Ils se sont engagés à adopter un Programme
forestier national (PFN) pour la mise en œuvre de cette déclaration. Cet engagement a été renouvelé
au cours de Conférences ministérielles pour la protection des forêts en Europe (en particulier,
Lisbonne en 1998 et Vienne en 2003), chargées de l’adaptation du PFN au contexte européen.
La traduction opérationnelle de ces engagements politiques vise à assurer qu’une bonne
gestion sylvicole aille de pair avec une bonne gestion des écosystèmes forestiers. Cependant, une
telle démarche se heurte parfois aux objectifs premiers de la sylviculture (Newton A.C., 2007 ;
Rameau J.C., 2000) : planifier, façonner le milieu afin que la ressource ligneuse puisse fournir un
ensemble de biens et services d’ordre écologique, économique et/ou culturel.
En effet, les activités sylvicoles ont nécessairement des conséquences néfastes pour la
biodiversité : la sélection d’essences commercialement valorisables, ainsi que le raccourcissement
des stades pionnier et ultime du cycle sylvigénétique (Gilg O., 2004 ; Gosselin M. et Laroussinie
O., 2004), conduisent inévitablement à des altérations de la composition spécifique et de la structure
des écosystèmes et par suite, à une perte de biodiversité. Du fait de leur complexité intrinsèque et de
leurs capacités de résilience (Rameau J.C., 1994 ; Schnitzler-Lenoble A., 2002), les écosystèmes
forestiers portent durablement les marques des activités humaines : déboisements massifs au
Moyen-âge, modifications de la composition du sol consécutives au défrichement par les premiers
agriculteurs européens (Dupouey J.L., in Millier C. et al, (Coord.), 2005). Si certaines pratiques
comme la régularisation systématique des massifs forestiers et l’enrésinement des forêts de plaine
tendent à disparaître depuis les deux dernières décennies (Carbinier D., 1995), le développement de
7
l’exploitation de la ressource ligneuse à des fins énergétiques (prélèvement des menus-bois,
exploitation en feuille) demeure un sujet préoccupant.
ZONE D’ETUDE : LA FORET FRANC-COMTOISE
La région Franche-Comté est un espace intermédiaire entre le monde rhénan au Nord et la
liaison rhodanienne au Sud, une zone d’articulation entre les massifs des Vosges et du Jura et des
Alpes, ainsi qu’une région transfrontalière, du fait des 230 km qu’elle partage avec la Suisse (Figure
1). Héritée de l’histoire géologique et humaine de la région, l’organisation des paysages francscomtois est caractérisée par une grande diversité, comme en témoigne l’existence de quinze régions
naturelles.
Figure 1 : Cartes de la Franche-Comté :
(http://wiki.geneanet.org, http://www.ja-psi.fr)
situation
géographique
et
limites
administratives
Les espaces forestiers s’étendent sur environ 710 000 hectares ; avec un taux de couverture
forestière de 44 %, la Franche-Comté est la deuxième région la plus boisée de France
métropolitaine, après l’Aquitaine.
La forêt franc-comtoise est caractérisée par une grande diversité : elle comprend 54 habitats
forestiers élémentaires, dont 46 sont reconnus d’intérêt communautaire (parmi lesquels 20 reconnus
d’intérêt prioritaire) au titre de la « Directive Habitats Faune Flore » (Directive 92/43/CEE), ainsi
que 18 habitats associés à la forêt (milieux aquatiques, landes, fruticées, pelouses et prairies,
tourbières et marais ou encore rochers et éboulis). Elle est constituée pour près des deux tiers par
des peuplements Feuillus ou mélangés Feuillus - Résineux (DRAF, 2000).
En termes de propriété, la répartition public-privé en Franche-Comté est atypique : tandis
qu’à l’échelle nationale, la forêt est en moyenne à 25 % publique, cette part représente près de 55 %
dans la région (pour 90 % aux collectivités, 10 % domaniales - DERF, 2000 ; ONF, 2006a -).
8
La tradition sylvicole en Franche-Comté est séculaire et fortement ancrée ; le secteur forêtbois est le cinquième employeur de la région (Réseau Conseil en développement Territorial, 2006)
et se tourne majoritairement vers la production de bois d’œuvre : pour la construction et, plus
marginalement, pour les industries du jouet, de l’ameublement ou de la lutherie. Les autres
débouchés concernent le bois d’industrie (palettes et panneaux de particules) et la filière boisénergie (plaquettes, granules, sciures), qui alimente les chaufferies de la région, parmi lesquelles
celle de Besançon-Planoise, l’une des plus importantes de France (Nardin G. et al., 2006).
La gestion passée, bien qu’orientée vers des objectifs de production ligneuse soutenue, a su
conserver la qualité et l’intégrité globales des milieux forestiers. En témoignent les engagements
pris en lien avec les démarches de certification forestière (Programme for the Endorsement of
Forest Certification schemes - PEFC - ou Haute Qualité Environnementale - ISO 14001) et le
souhait d’instaurer une Appellation d’Origine Contrôlée Bois (Réseau Conseil en développement
Territorial, 2006). En outre, la diversité des caractéristiques topographiques, hydriques et
édaphiques de la région a contribué localement au maintien de zones peu touchées par l’exploitation
forestière, potentiellement riches en éléments de naturalité et de biodiversité remarquables :
accumulation de bois mort, présence d’espèces inféodées aux stades de dégradation etc.
ETAT DES LIEUX DE LA PROTECTION DES ESPACES FORESTIERS
Une synthèse des surfaces forestières concernées par différents zonages (inventaires,
protection) a été réalisée par la DIREN de Franche-Comté en 2006 (Tableau 1, Figure 2).
Surface totale
(ha)
Forêt de protection
Réserve Naturelle Nationale (RNN)
Réserve Naturelle Régionale (RNR)
Réserves biologiques (RB)
Arrêtés Préfectoraux de Protection de Biotope (APPB)
Sites classés
Natura 2000 « Oiseaux » (Zones Spéciales de Conservation)
Natura 2000 « Habitats » (Zones de Protection Spéciale)
Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique Faunistique et
Floristique (ZNIEFF) de type I
Dont forêt
(ha)
( %)
497
3 036
577
2 200
14 711
10 362
209 649
231 047
497
2 563
231
2 200
9 828
6 859
123 119
129 714
100
84
40
100
67
66
59
56
68 404
31 744
46
Tableau 1 : Surfaces forestières concernées par les principaux zonages environnementaux (Le Jean Y.)
On constate que la forêt est fortement représentée dans la plupart des zonages ; cela n’est
pas surprenant dans le cas des Forêts de Protection, des RB ou des APPB, mais peut le paraître pour
les RNN et RNR, à 84 % composées de forêts. En revanche, la part de ZNIEFF de type I constituée
par des milieux forestiers est comparable au taux de boisement de la région (46 %, contre 44 %).
9
Figure 2 : Carte des principaux zonages environnementaux de Franche-Comté (DIREN FC)
10
Comme l’indique la Figure 2, ces chiffres sont à nuancer par le fort recoupement qui existe
entre les périmètres : localement, un polygone forestier peut être inclus dans trois, voire quatre
zonages (ZNIEFF de type I, Natura 2000, APPB et RB par exemple). Ainsi, Yves Le Jean a produit
une synthèse des surfaces forestières hors double comptage, présentée ci-après :
Zonages
Surface (ha)
Protections réglementaires : RNN, RNR, RB, APPB
-
dont Réserve Intégrale
Sites Natura 2000 et ZNIEFF de type I et II
Surface forestière
régionale ( %)
15 000
2
364
0.05
188 000
26
Tableau 2 : Surfaces forestières concernées par les principaux zonages environnementaux, hors double comptage
(Le Jean Y.)
D’après ce second tableau, il apparaît que les zones situées dans un site Natura 2000 ou une
ZNIEFF ne s’étendent que sur un quart de la surface forestière de la région et que seulement 2 % de
cette surface font l’objet d’une protection réglementaire. Si l’on s’intéresse aux statuts de protection
stricte (Réserve Naturelle ou Biologique Intégrale), les surfaces considérées sont alors très faibles
(364 hectares, soit 0.05 % de la surface forestière régionale). Ces valeurs ne sont que très
légèrement supérieures aux valeurs nationales (0.03 % d’après Vallauri D. (Coord.), 2003) et sont
révélatrices de l’ampleur des efforts à consentir en vue de constituer un réseau cohérent et
fonctionnel d’espaces à haut niveau de protection.
PROBLEMATIQUE
INITIATION PAR LA DIREN D’UNE REFLEXION PROSPECTIVE
La volonté d’initier une réflexion interne à la DIREN, en vue de se doter d’une stratégie de
gestion conservatoire des forêts franc-comtoises, est née d’un constat selon lequel les connaissances
restent à compléter à différents points de vue, ainsi que de préoccupations concernant l’aspect
durable de la gestion forestière actuelle à l’échelle régionale.
En effet, il existe des lacunes importantes en termes de connaissances : des taxons (Insectes,
Lichens, Champignons, Bryophytes) sont encore peu étudiés alors qu’ils représentent jusqu’à 80 %
de la biomasse forestière, la nécromasse n’est pas évaluée systématiquement alors que 20 à 25 %
des espèces forestières dépendent du bois mort et que les deux tiers des espèces associées aux arbres
apparaissent après l’âge d’exploitabilité (Vallauri D. et al. (Coord.), 2005), l’absence d’exploitation
n’est que rarement renseignée de façon explicite dans les documents encadrant la sylviculture alors
qu’elle devrait pouvoir être valorisée comme facteur de gestion écologique etc.
11
D’autre part, des incertitudes, voire des inquiétudes se font jour quant à la durabilité de la
gestion des forêts : objectifs de décapitalisation et de rajeunissement exprimés dans les documents
cadres régionaux (CGAAER, 2007 ; DRAF, 2000 ; ONF, 2005a et 2005b), développement de la
filière bois-énergie, prévoyant la récolte de grandes quantités de biomasse jusqu’alors maintenue au
sein des écosystèmes (et qui constitue un apport majeur de carbone organique dans les sols
forestiers) en étant les éléments les plus préoccupants.
QUELLE GESTION POUR QUELS ESPACES ?
Dans cette perspective, il apparaît nécessaire de concevoir une méthodologie permettant
d’appréhender l’intérêt écologique des forêts d’une part et de préparer la mise en place de stratégies
compensatoires sur certaines surfaces forestières, pour lesquelles des adaptations de la gestion
semblent essentielles d’autre part.
Cette réflexion tend à apporter des éléments de réponse à la question : « Quelle gestion pour
quels espaces ? ». Dans le contexte actuel de la politique nationale de l’environnement (DERF,
2006b), il convient de préparer dès à présent les actions susceptibles de voir le jour, conformément
aux conclusions du Grenelle de l’Environnement quant à la mise en place de réseaux régionaux
d’espaces naturels, ou Trames Vertes et Bleues.
Le stage proposé par la DIREN de Franche-Comté pour une durée de cinq mois vise à
satisfaire trois objectifs :
-
Adapter au contexte régional la définition d’un certain nombre de concepts : forêt
ancienne, subnaturelle, humide, à forte valeur patrimoniale, gestion conservatoire,
intensité de la sylviculture etc.
-
Proposer une grille synthétique d’évaluation de l’intérêt écologique des forêts, sur la
base de critères restreints et d’utilisation aisée
-
Formuler des propositions d’adaptation de la sylviculture, en fonction de l’intérêt
écologique et, le cas échéant, du statut de protection existant
12
1. HARMONISATION DE LA TERMINOLOGIE
DEFINITIONS
Une première tâche a consisté en l’adaptation de certaines définitions au contexte régional, à
partir d’une synthèse bibliographique. Cet exercice s’avère indispensable pour l’appropriation par
tous de notions familières aux forestiers, mais parfois peu connues ou interprétées de façon
différente par les naturalistes, les gestionnaires d’espaces naturels, les instances administratives et le
grand public. Les définitions proposées par différents auteurs sont reprises en annexe (Annexe 1) ;
les définitions suivantes ont été retenues par l’ensemble des acteurs consultés au cours des réunions
et par voie de questionnaire : elles représentent la synthèse régionale des différents concepts.
LES FORETS
F ORET A CARACTERE NATUREL / SUBNATURELLE :
Ecosystème forestier caractérisé par :
-
L’absence de traces de perturbations anthropiques susceptibles d’en avoir modifié la
structure, la composition ou le fonctionnement depuis plusieurs décennies
-
Une structure inéquienne, présentant l’ensemble des stades sylvigénétiques
-
Une régénération naturelle par remplissage des trouées
-
Un cortège d’essences indigènes
-
L’abondance de nécromasse au sol et sur pied et d’arbres sénescents
Une difficulté a résidé ici dans l’impossibilité d’effectuer un arbitrage entre le concept de forêt
subnaturelle, admis par l’ONF et les forestiers en général et celui de forêt à caractère naturel, promu
par les Réserves Naturelles de France. L’accent a donc été mis sur la présence des paramètres de
naturalité (indigénat, abondance de nécromasse, présence des stades matures du cycle
sylvigénétique), indépendamment du qualificatif retenu.
F ORET ANCIENNE :
La distinction entre cette définition et la précédente porte sur le caractère discriminant de la
pérennité du couvert forestier depuis le courant du XVIIIè siècle. Une forêt ancienne peut ainsi être
définie comme une forêt à caractère naturel / subnaturelle présente depuis plus d’un siècle.
La synthèse retenue par le groupe de travail met l’accent sur la pérennité du couvert forestier, quelle
que soit la structure des peuplements (en particulier, futaie non indispensable). Des travaux visant à
l’établissement d’une carte d’ancienneté des forêts sont en cours (Dupouey J.L., in Millier C. et al,
13
(Coord.), 2005) : le minimum de couverture forestière étant estimé aux années 1830s, l’utilisation
des minutes couleur de la carte d’état-major (1818-1881) semble être, du fait de son échelle
relativement précise (1/40 000è), une source pertinente pour une telle tâche. La caractérisation des
forêts anciennes en Franche-Comté pourrait se faire au moyen de cette carte, lorsqu’elle viendra à
être diffusée.
F ORET HUMIDE :
Ecosystème forestier inondé de façon régulière ou exceptionnelle ; il peut être riverain et dépendant
d’un cours d’eau (forêts alluviales) ou alimenté par une nappe souterraine, des apports par
précipitations ou ruissellement, en connexion ou non avec un cours d’eau. Il est constitué d’une
mosaïque complexe de formations herbacées, arbustives et ligneuses occupant :
-
Le lit majeur des cours d’eau (forêt alluviale à bois durs)
-
Les cordons de transition avec les berges des cours d’eau (forêts, fruticées alluviales à
bois tendres)
-
Les dépressions marécageuses au niveau des grandes vallées, des petits cours d’eau ou
en bordure des plans d’eau (boisements de berge : saulaies et aulnaies marécageuses)
-
Les zones à hydromorphie superficielle résultant d’un contexte stationnel particulier
(chênaies pédonculées à déterminisme édaphique)
-
Les zones humides en conditions anoxiques (tourbières)
Hormis le cas des forêts qualifiées d’humides, la gestion forestière doit prendre en compte la
présence de zones humides intraforestières, telles les mares et mardelles : les documents cadres de
sylviculture contiennent des recommandations spécifiques à la préservation de ces zones ;
cependant, du fait de leur faible étendue, elles demeurent rarement cartographiées et valorisées dans
la gestion courante.
F ORET A FORTE VALEUR PATRIMONIALE :
Ecosystème forestier vérifiant l’une au moins des conditions suivantes :
-
Abritant une diversité floristique importante et/ou des espèces animales ou végétales
rares, menacées, protégées, remarquables et/ou emblématiques
-
Rare et/ou peu recouvrant à l’échelle locale ou régionale
-
Présentant des éléments de structure remarquables : peuplements âgés, bois mort, zone
humide etc.
-
Inclus pour tout ou partie de sa surface dans une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique
Faunistique et Floristique, un site Natura 2000 et/ou un espace protégé, cette dernière
condition n’étant ni nécessaire, ni suffisante à elle seule
14
LA GESTION FORESTIERE
INTENSITE DE LA GESTION :
L’intensité de la sylviculture peut être mesurée par l’effort de prélèvement, la durée de rotation
entre les coupes, les critères d’exploitabilité des essences (âge, diamètre), la durée de régénération
et la densité des cloisonnements et infrastructures.
Une gestion est qualifiée d’intensive dès lors qu’elle vise à la définition d’un peuplement objectif et
à la recherche d’un équilibre des classes d’âge à l’échelle de l’unité de gestion (parcelle, sousparcelle), c’est-à-dire qu’elle poursuit des objectifs explicites en termes de rendement, productivité,
volume et part de l’accroissement prélevés. Le tableau suivant présente les paramètres principaux
de l’intensité de la sylviculture, ainsi que les conséquences directes de celle-ci sur la biodiversité.
Paramètre de
l’intensité I
Rotation
R
Prélèvement
instantané
Pi
Prélèvement
moyen
Pm
Unité
Sens de
l’intensité
années
I ↑ quand R ↓
Conséquences sur la biodiversité
Une rotation courte induit une plus grande fréquence des dérangements
pour la faune et des perturbations pour les peuplements
Au-delà de 80 m3/ha pour les Feuillus et 120 m3/ha pour les Résineux,
m3/ha
le prélèvement induit des dégâts d’exploitation : dommages sur les
I ↑ quand Pi ↑
arbres non prélevés, tassement du sol
Sur une période d’aménagement, un prélèvement proche de
l’accroissement ne permet pas de conserver suffisamment de
m3/ha/an
nécromasse.
I ↑ quand Pm ↑
Lorsque Pm > accroissement, on parle de décapitalisation, lorsque Pm
< accroissement, de capitalisation
Critères
années / cm
d’exploitabilité
I ↑ quand CE ↓
CE
La baisse des critères d’exploitabilité (âge / diamètre) induit un
raccourcissement des rotations
Durée de
régénération
D
Une phase de régénération courte conduit à l’exploitation précoce de
semenciers dans le but de diminuer les sacrifices d’exploitabilité de
cette phase « improductive ». Les conséquences portent sur le
dérangement pour la faune et la destruction de biotopes spécifiques aux
espèces associées aux stades matures ou aux coupes de régénération
années
I ↑ quand D ↓
Tableau 3 : Caractéristiques des principaux paramètres de l’intensité de la sylviculture
G ESTION EXTENSIVE :
La gestion extensive implique et nécessite l’absence d’objectifs de renouvellement et de structure
de peuplement, ainsi qu’une durée de rotation longue (la valeur minimale pourrait raisonnablement
être fixée à 15 ans en montagne, 17 à 20 ans en plaine selon la productivité). La gestion extensive
s’apparente à un mode de prélèvement parfois qualifié d’opportuniste, ou de cueillette.
G ESTION CONSERVATOIRE :
15
Mode de gestion des milieux naturels ou subnaturels visant à maintenir ou à restaurer la
biodiversité, qu’elle soit ordinaire ou remarquable. Appliquée à la sylviculture, la gestion
conservatoire envisage des ajustements des pratiques en fonction des éléments abrités par les
forêts : gestion intégrée (biodiversité ordinaire), gestion adaptée (biodiversité remarquable), absence
d’exploitation dans le but de laisser s’exprimer librement les processus évolutifs naturels.
La figure suivante propose une vue schématique du concept de gestion conservatoire et de ses trois
Gestion conservatoire
composantes :
Absence d’exploitation
libre expression des processus évolutifs
Gestion adaptée
éléments remarquables
Gestion intégrée
éléments ordinaires : pérennité, restauration
Surface forestière
de la diversité
Figure 3 : Le concept de gestion conservatoire : division de la surface forestière en compartiments soumis à une
absence d’exploitation, une gestion adaptée, ou une gestion intégrée (Rameau J.C., 2000 ; Le Jean Y., 2006)
Cette définition se trouve être beaucoup plus large que celle communément admise par l’écologie
de la restauration, pour laquelle la gestion conservatoire implique des mesures d’intervention
directe en vue de réhabiliter le fonctionnement de milieux dégradés par les activités humaines
(généralement, des zones humides). La définition proposée plus haut étant le résultat de la
concertation des membres du groupe de travail, c’est celle que l’on retiendra pour la région.
DEFINITIONS SUPPLEMENTAIRES
Les définitions suivantes ont été jugées nécessaires par certains membres du groupe de
travail réuni au cours de ce stage. Elles concernent des éléments retenus pour l’élaboration de la
grille d’évaluation de l’intérêt écologique des forêts franc-comtoises, présentée ultérieurement.
A RBRE «
BIOLOGIQUE
» : arbre dont le diamètre est supérieur à 35 cm à 1,30 m de hauteur et qui
est sénescent et/ou porteur d’aires, de nids ou de cavités potentiellement occupés, mais pas
nécessairement. Le cas des « arbres à conserver au titre de la biodiversité », qui représentent un
habitat potentiel ou avéré pour la faune mais ne satisfont pas à la condition de diamètre minimal,
sera également renseigné au sein de cet indicateur.
A RBRE
MONUMENTAL
( OU
VETERAN )
: arbre dont le diamètre à 1,30 m de hauteur est
significativement supérieur au diamètre de la catégorie « Très Gros Bois » (TGB) retenu en
fonction de l’essence et du type de station considérés. Le cas des arbres remarquables (définis selon
16
des critères dendrologiques, esthétiques, culturels - ONF) situés en forêt sera également renseigné
au sein de cet indicateur.
I LOT
DE VIEILLISSEMENT
: petit peuplement ayant dépassé les critères optimaux d’exploitabilité
économique et qui bénéficie d’un cycle sylvicole prolongé qui peut aller jusqu’au double de ceuxci. Seront également pris en compte dans cette catégorie les « îlots de sénescence » contractualisés
dans le dispositif Natura 2000, dans la mesure où ces contrats n’engagent au maintien des îlots que
sur une période définie de trente ans : ils ne constituent donc pas une perte d’exploitation
comparable à celle des îlots de sénescence sensu stricto.
I LOT
DE SENESCENCE
: petit peuplement laissé en évolution libre sans intervention culturale et
conservé jusqu’à son terme physique, c’est-à-dire jusqu’à l’effondrement des arbres (exploitabilité
physique).
TYPOLOGIE DES SURFACES FORESTIERES
La typologie des surfaces forestières apparaît parfois difficilement lisible aux yeux des nonforestiers. En effet, la surface totale d’une forêt peut contenir des espaces non productifs du point de
vue des gestionnaires ; dans leurs calculs destinés à encadrer la sylviculture, ils sont amenés à
retrancher de la surface à gérer ces espaces non productifs, mais ceux-ci ne sont pas toujours
qualifiés de façon précise ou constante. Le tableau suivant présente la typologie fréquemment
employée pour caractériser les différentes surfaces et éléments particuliers d’une forêt.
Surface non productive
Non boisé
Anthropique
Semi-naturel
Naturel
Boisé inexploitable
Non exploité
Surface totale
Surface réduite
Gestion adaptée
Gestion productive
Réserve Intégrale
Hors-cadre, repos
Intérêt Ecologique Général
Gestion extensive
Ilots de vieillissement / sénescence
Surface nette
Tableau 4 : Typologie actuelle des surfaces forestières
La surface non productive est constituée de zones non boisées (les forestiers emploient alors
le terme de « vide ») et de zones boisées inexploitables. Les « vides » peuvent être d’origine
anthropique (les emprises de lignes électriques par exemple), semi-naturelle (prairies à gibier) ou
entièrement naturelle (milieux ouverts associés à la forêt, tels les mares ou rochers). Les zones
boisées inexploitables sont généralement constituées de forêts alluviales ou de peuplements installés
17
sur des pentes fortes : dans ces deux cas, l’exploitation est théoriquement possible, mais les
contraintes sont élevées et la rentabilité des peuplements habituellement faible.
La surface réellement vouée à la production est la surface nette : c’est sur cette portion de la
surface totale que s’effectuent les calculs en termes d’effort de régénération et de renouvellement
des peuplements. La surface réduite représente quant à elle la portion potentiellement productive de
la forêt : dans certains contextes stationnels (fertilité, bilan hydrique défavorables à une production
soutenue et de qualité), les gestionnaires peuvent être amenés à ne pas exploiter une partie de cette
surface réduite de façon temporaire (Hors-cadre, repos), ou à procéder à une exploitation modérée
(Gestion extensive). Des adaptations de la gestion qui prennent en compte explicitement le maintien
de la biodiversité peuvent également y être instaurées (Réserve Intégrale, groupes ou séries d’Intérêt
Ecologique Général ou Particulier). Enfin, c’est au sein de la surface réduite que doivent être
implantés les îlots de vieillissement et de sénescence, qui représentent un sacrifice d’exploitabilité
pour le gestionnaire. Dans les faits, ces îlots sont en général sélectionnés dans des zones peu
propices à l’exploitation et/ou peu rentables ; leur mise en place, en particulier dans le cadre de la
contractualisation en îlots de sénescence Natura 2000, ne doit cependant pas constituer un moyen de
rémunérer des peuplements qui, sans ce type de dispositif, seraient inexploités de toute façon.
Du point de vue de la gestion conservatoire, les surfaces d’intérêt majeur sont celles qui sont
délibérément soustraites (de façon pérenne ou temporaire) à l’exploitation par les gestionnaires
forestiers, ainsi que les surfaces présentant au préalable des éléments de naturalité et d’absence
d’exploitation. Il serait souhaitable de voir figurer la totalité de ces surfaces, en hectares et en
pourcentage de la surface totale, dans les aménagements forestiers, ainsi que les dates de dernier
passage en coupe dans les zones non exploitées (tableau suivant).
Non-exploitation de fait
Non-exploitation volontaire
Adaptations de l’exploitation
(Gestion adaptée)
Exploitation durable (Gestion intégrée)
Pérenne
(> 20 ans / 1 aménagement)
Non boisé naturel / semi-naturel
Réserve Intégrale
Ilots de sénescence
Gestion extensive
Temporaire
(≤ 20 ans / 1 aménagement)
Boisé inexploitable
Hors-cadre, repos
Ilots de vieillissement
Intérêt Ecologique Général
Surface nette
Tableau 5 : Typologie souhaitable des surfaces forestières
18
2. GRILLE D’EVALUATION DE L’INTERET ECOLOGIQUE DES
FORETS ET DE LA GESTION ANTERIEURE
METHODOLOGIE
Un travail de synthèse bibliographique a initialement permis d’identifier les indicateurs de
l’intérêt écologique des écosystèmes forestiers. Une première grille a ainsi été créée, qui comportait
soixante-dix indicateurs et leurs unités de mesure (Annexe 2) : elle pourrait être utilisée dans le
cadre d’études à visée scientifique du type « Protocole Forêt ». Elle ne pourrait cependant pas
s’appliquer à une évaluation rapide dans la gestion courante, du fait du nombre élevé d’indicateurs,
des difficultés de quantification, mais aussi du temps et dans certains cas de l’expertise (faunistique,
floristique) nécessaires à leur renseignement. C’est pourquoi un choix a dû s’opérer, en gardant à
l’esprit la contrainte majeure de faisabilité à moindre coût de ce type d’évaluation : certains
indicateurs, comme la diversité et la typicité du cortège floristique, ou encore la conservation des
arbustes à baies et des fruitiers (pommier, poirier sauvage etc.) sont des exemples caractéristiques
d’indicateurs non retenus du fait de l’expertise nécessaire à leur renseignement d’une part et de
difficulté de quantification d’autre part, indépendamment de l’importance que l’on pourrait leur
accorder.
A partir de la première grille proposée et suite aux ajustements ou compléments opérés au
cours des réunions du groupe de travail, trente indicateurs ont finalement été retenus. Ils sont
regroupés en deux ensembles : la caractérisation de l’intérêt écologique « intrinsèque » (21
indicateurs) et l’évaluation de l’extensivité de la gestion antérieure (9 indicateurs). Le premier
ensemble est expliqué par le niveau de naturalité (9 indicateurs), la valeur patrimoniale (8
indicateurs) et la capacité de résistance aux atteintes (4 indicateurs).
Sur la base de documents d’aménagement, des valeurs ont été proposées pour affecter aux
indicateurs un indice compris entre 0 et 5. Pour chaque indicateur, ces valeurs ont été discutées et
modifiées après consultation des membres du groupe de travail. Les valeurs finalement adoptées
résultent d’une concertation, prenant en considération l’état actuel des valeurs possibles et non l’état
optimal souhaité. Elles sont donc susceptibles d’évoluer à l’avenir, en fonction des
recommandations faites dans les documents cadres régissant les pratiques sylvicoles. Lorsque les
valeurs renseignées correspondent à plusieurs indices possibles, l’indice retenu est le plus élevé
(seul à être indiqué dans le tableau explicatif de chaque indicateur).
Afin de prendre en compte le poids relatif des indicateurs, une méthode de pondération par
attribution de coefficients multiplicateurs différentiels, détaillée plus loin, a été définie.
19
PRESENTATION DES INDICATEURS
Tous les indicateurs sont présentés individuellement dans cette section : pour chacun, un
court paragraphe fournit des informations relatives à l’unité de mesure et, le cas échéant, aux
sources bibliographiques ou aux tableaux complémentaires destinés à leur renseignement. Le
tableau des indices attribués en fonction des valeurs relevées est également indiqué pour chaque
indicateur : le Tableau 11 (p. 29) en présente une synthèse récapitulative.
NATURALITE
INDIGENAT
LIGNEUX
: pourcentage de la surface réduite occupée par des essences ligneuses
(principales et secondaires) reconnues comme autochtones pour chaque région naturelle. Cette
évaluation est basée sur la consultation d’un document de synthèse commandé par le CRPF en 2002
(Annexe 3).
Indice brut
Unité de mesure
% de la surface réduite
B OIS
MORT
0
0-50
1
>50-70
2
>70-80
3
>80-90
4
>90-99
5
100
: la mesure porte sur le volume total (en m3) à l’hectare de bois mort à partir des tiges
précomptables (c’est-à-dire de diamètre supérieur à 17,5 cm à 1,30 m de hauteur -D130-, soit dès la
catégorie Petits Bois -PB-).
Indice brut
Unité de mesure
Volume total à l’hectare
A RBRES «
BIOLOGIQUES
0
<1
1
1-5
3
>5-10
4
>10-20
5
>20
» : est comptabilisé le nombre à l’hectare de tiges de D130 supérieur à 35
cm. Cet indicateur est divisé en quatre catégories : les arbres à cavités, les arbres porteurs d’aires de
rapaces ou de nids, les arbres sénescents et les arbres à conserver au titre de la biodiversité qui ne
satisfont pas à la condition de diamètre mais qui présentent un caractère rare ou remarquable au sein
du peuplement.
Indice brut
Unité de mesure
Nombre de tiges à l’hectare, par catégorie
A RBRES
MONUMENTAUX
1
3
5
≤0.05
>0.05-0.1
>0.1
: est comptabilisé le nombre à l’hectare de tiges de D130 supérieur ou
égal au diamètre minimal présenté dans le tableau suivant pour les cinq essences-objectif
principales.
20
Essence-objectif
Chêne sessile
Chêne pédonculé
Hêtre
Sapin pectiné
Epicéa
110
110
100
100
90
Diamètre minimal (cm)
Tableau 6 : Diamètres minimaux (cm) retenus pour les cinq essences-objectif principales
Cet indicateur est divisé en deux catégories : les arbres monumentaux sensu stricto et les arbres
désignés par l’ONF comme « arbres remarquables » (toutes essences confondues), qu’ils
satisfassent ou non à la condition de diamètre, dès lors qu’ils se trouvent en forêt.
Indice brut
1
≤0.05
Unité de mesure
Nombre de tiges à l’hectare
R EGENERATION
NATURELLE
3
>0.05-0.1
5
>0.1
: pourcentage de la surface régénérée sans plantation, par semis
acquis issus des semenciers présents, par rapport à la surface totale régénérée. Compte tenu de
l’originalité de la région concernant la régénération naturelle majoritaire des peuplements résineux,
les valeurs proposées s’appliquent à tous les types de peuplements (feuillus, mélangés et résineux).
Dans une autre région, ces valeurs seraient à adapter dans le cas des peuplements résineux (à
l’échelle nationale, 70 % d’entre eux sont régénérés artificiellement - IFN, 2005).
Indice brut
0
≤25
Unité de mesure
% de régénération naturelle / totale
A BSENCE
D ’ EXPLOITATION
1
>25-50
3
>50-75
4
>75-99
5
100
: la mesure porte sur le recoupement entre la surface et la durée de
non-exploitation, l’indice augmentant de concert avec ces deux paramètres. On distingue quatre
types de non-exploitation : Réserve Intégrale, Zone à enjeu environnemental majeur, Hors-cadre et
Repos. L’attribution de l’indice brut de cet indicateur s’effectue au moyen du tableau suivant :
Durée (années)
Surface (ha)
0.5-1
>1-10
>10-50
>50-100
>100
>30-50
0
1
2
3
4
≤30
0
0
1
2
3
>50-100
1
2
3
4
5
>100
2
3
4
5
5
Tableau 7 : Calcul de l’indice brut de l’indicateur « Absence d’exploitation »
Î LOTS
DE SENESCENCE
: pourcentage de la surface réduite occupée par des îlots de sénescence
(sensu stricto).
Indice brut
Unité de mesure
% de la surface réduite
0
0
1
<1
3
1-<3
4
3
5
>3
21
G ESTION
EXTENSIVE
: pourcentage de la surface réduite faisant l’objet d’une gestion extensive,
telle que définie plus haut.
Indice brut
Unité de mesure
% de la surface réduite
A CCRUES
SPONTANEES
0
0
1
≤5
2
>5-10
3
>10-15
4
>15-25
5
>25
: le terme désigne des milieux forestiers de reconquête, implantés de façon
naturelle depuis une courte durée à l’échelle de la vie du peuplement. La mesure porte sur la
présence de cette structure, à la condition qu’elle ne fasse pas l’objet d’une exploitation sylvicole
pendant la durée de l’aménagement considéré.
Indice brut
Unité de mesure
Présence / absence
1
absence
5
présence
VALEUR PATRIMONIALE
INCLUSION
DANS
ZNIEFF I : pourcentage de la surface totale incluse dans une Zone Naturelle
d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique de type I. Seul ce type sera pris en compte en vertu
de ses caractères objectif (à la différence des périmètres Natura 2000, résultant en partie de
décisions politiques) et discriminant en termes de valeur écologique (à la différence des périmètres
ZNIEFF de type II, incluant des zones plus étendues). En cas d’absence d’affichage explicite dans
les documents de gestion (en surface ou en part de surface), les données issues des SIG (Systèmes
d’Information Géographique) seront utilisées pour renseigner cet indicateur.
Indice brut
Unité de mesure
% de la surface totale
1
0-10
2
>10-25
3
>25-50
4
>50-75
5
>75
F LORE PATRIMONIALE MENACEE : nombre d’espèces végétales trachéophytes d’intérêt patrimonial
considérées comme rares en Franche-Comté et menacées en France ou en Franche-Comté, c’est-àdire appartenant aux catégories patrimoniales 1 à 3. La liste d’espèces utilisée (Annexe 4) est issue
de la synthèse entre les données de deux documents : Flore Forestière Française, tomes 1 et 2
(Rameau et al., 1989 et 1993) et Connaissance de la flore de Franche-Comté. Evaluation des
menaces et de la rareté des végétaux d’intérêt patrimonial et liste des espèces végétales
potentiellement invasives (Ferrez Y., 2004a).
Indice brut
Unité de mesure
Nombre total d’espèces
1
≤1
3
>1-3
4
>3-10
5
>10
22
Une Liste Rouge régionale des espèces de Bryophytes est actuellement en cours d’élaboration par le
Conservatoire Botanique de Franche-Comté ; lorsque cette liste sera diffusée, il sera possible
d’enrichir la liste des espèces végétales présentée en Annexe 4 par ce groupe.
F LORE
PATRIMONIALE
: nombre d’espèces végétales trachéophytes d’intérêt patrimonial rares en
Franche-Comté, c’est-à-dire appartenant aux catégories patrimoniales 4 et 5 (Annexe 4).
Indice brut
Unité de mesure
Nombre total d’espèces
F AUNE
1
≤1
3
>1-3
MENACEE OU QUASI - MENACEE , PAR TAXON
4
>3-10
5
>10
: nombre d’espèces animales appartenant aux
quatre groupes de Vertébrés suivants : Mammifères, Oiseaux, Reptiles et Amphibiens. La
classification retenue est l’adaptation régionale des Listes Rouges basées sur les critères UICN
(Paul J.P., 2008 ; Roué S. et Legay P., comm. pers.). Les espèces prises en compte répondent à deux
conditions : elles appartiennent aux catégories CR (en danger critique), EN (en danger), VU
(vulnérable) ou NT (quasi-menacé) et dépendent de la forêt pour au moins une partie de leur cycle
de vie ou de leur activité ; les gestionnaires forestiers ont donc une responsabilité vis-à-vis du
maintien des habitats favorables à ces espèces, dites à enjeu forestier (Annexe 5).
Indice brut
Unité de mesure
Nombre total d’espèces, par
groupe taxonomique
1
≤1
3
>1-3
4
>3-10
5
>10
Une liste composée d’Insectes a été élaborée sur la base de l’adaptation régionale des Listes
Rouges : elle comprenait deux groupes principaux, les Rhopalocères (46 espèces) et les Odonates
(24 espèces). Par ailleurs, une liste de 17 espèces de Coléoptères à enjeu forestier a été établie
(Mora F., comm. pers.), pour laquelle on ne dispose pas actuellement de classification de type
Listes Rouges. Ces listes, reprises en annexe (Annexe 6), n’ont pu être conservées dans la version
finale présentée ici pour deux raisons : l’identification des espèces sur le terrain nécessite
généralement des compétences d’expertise entomologique et l’enjeu forestier attribué à toutes les
espèces n’a pas pu être certifié. Il est donc apparu préférable de se limiter, en l’état actuel des
informations disponibles, aux seuls Vertébrés.
H ABITATS
FORESTIERS D ’ INTERET PRIORITAIRE
: surface totale en hectares occupée par des
habitats forestiers reconnus comme prioritaires au titre de la « Directive Habitats Faune Flore »
(Directive 92/43/CEE). Ces habitats (érablaies, tourbières, forêts alluviales) occupent en général de
faibles surfaces à l’échelle d’une forêt ; cependant, leur seule présence justifie leur valorisation par
23
les gestionnaires ; c’est pourquoi la quantification en surface absolue a été retenue, plutôt qu’en part
de la surface forestière.
Indice brut
Unité de mesure
Surface totale (hectares)
Z ONES
0
≤1
HUMIDES INTRAFORESTIERES
1
>1-2
2
>2-5
3
>5-10
4
>10-20
5
>20
: la mesure porte sur la présence ponctuelle ou étendue de
ces milieux dans le périmètre total de la forêt. Il est proposé que la distinction entre ces deux
qualificatifs soit établie à un seuil de 5 % de la surface totale, pour tous les indicateurs dont
l’évaluation est ainsi semi-quantitative. Le terme « zones humides » inclut ici les éléments
ponctuels tels que les mares, étangs et lacs, ainsi que les zones bordant les eaux courantes (sources,
ruisseaux, rivières).
Indice brut
1
absence
Unité de mesure
Présence / absence
H ABITATS
FORESTIERS DETERMINANTS
3
présence ponctuelle
5
présence étendue
ZNIEFF : la mesure porte sur le nombre total d’habitats
listés comme déterminants pour les ZNIEFFs. Ces habitats, comme les habitats prioritaires, sont
listés dans le tableau général des habitats forestiers franc-comtois (Annexe 7). Le renseignement de
cet indicateur est basé sur les correspondances entre stations (indiquées dans les aménagements) et
habitats, telles que présentées dans le Guide régional des habitats forestiers et associés à la forêt (Le
Jean Y., Augé V. et Bailly G. (Coord.), 2002).
Indice brut
Unité de mesure
Nombre total d’habitats
H ABITATS
ASSOCIES
0
0
1
1
3
>1-3
5
>3
: la mesure porte sur la présence ponctuelle ou étendue d’habitats associés à
la forêt. Cette liste comprend les pelouses, prairies, landes et fruticées, ainsi que les éboulis, rochers
et grottes (Le Jean Y., Augé V. et Bailly G. (Coord.), 2002). Les milieux aquatiques, eaux courantes
ou stagnantes, ne seront pas renseignés au sein de cet indicateur, mais parmi les zones humides
intraforestières.
Indice brut
Unité de mesure
Présence / absence
1
absence
3
présence ponctuelle
5
présence étendue
24
CAPACITE DE RESISTANCE AUX ATTEINTES
E SPECES
VEGETALES INVASIVES
: la mesure porte sur la présence ponctuelle ou étendue d’espèces
herbacées considérées comme invasives en Franche-Comté (Ferrez Y., 2006). Sont prises en
compte les espèces listées par le Conservatoire Botanique de Franche-Comté dans les groupes I à
III, c’est-à-dire les taxons considérés comme hautement nuisibles et dont la colonisation est avérée
ou en cours (liste présentée en Annexe 8, restreinte aux espèces à enjeu forestier).
Indice brut
1
présence étendue
Unité de mesure
Présence / absence
D ESEQUILIBRE
FAUNE - FLORE
3
présence ponctuelle
5
absence
: sera relevée la présence d’un déséquilibre marqué, caractérisé par
l’existence de dégâts dus aux abroutissements susceptibles de remettre en cause les capacités de
régénération.
Indice brut
Unité de mesure
Présence / absence
F REQUENTATION
HUMAINE
1
présence
5
absence
: la mesure porte sur l’évaluation de la pression due à la fréquentation
de la forêt par le public.
Indice brut
Unité de mesure
Pression humaine
1
forte
3
moyenne
5
faible
P RESENCE D ’ EQUIPEMENTS ( TOURISME , LOISIRS ) : sera prise en compte la présence ponctuelle ou
étendue à l’échelle de la forêt d’équipements destinés à l’accueil du public (chemins, sentiers,
refuges etc.).
Indice brut
Unité de mesure
Présence / absence
1
présence étendue
3
présence ponctuelle
5
absence
EXTENSIVITE DE LA GESTION ANTERIEURE
P ROPORTION GB + TGB : pourcentage de la surface réduite occupée par des peuplements riches
en Gros Bois (GB) et Très Gros Bois (TGB). Le tableau suivant indique les classes et valeurs de
diamètre correspondant à ces catégories, pour les peuplements feuillus et résineux.
25
Feuillus
Classe
50 et +
70 et +
GB
TGB
Résineux
Diamètre (cm)
47.5 et +
67.5 et +
Classe
45 et +
65 et +
Diamètre (cm)
42.5 et +
62.5 et +
Tableau 8 : Classes et valeurs de diamètre des catégories Gros Bois (GB) et Très Gros Bois (TGB) (ONF, 2005a)
Indice brut
0
≤10
Unité de mesure
% de surface réduite à peuplements
riches en GB et TGB
M ODE
DE TRAITEMENT DOMINANT
1
>10-20
2
>20-30
3
>30-50
5
>50
: traitement sylvicole appliqué à la plus grande part de la
surface réduite, à l’échelle de la série ou de la forêt selon le contexte de l’évaluation (série unique
ou séries multiples). On distingue le taillis simple (T), le taillis sous futaie (TSF), la conversion de
taillis sous futaie en futaie (TSFC) et la futaie (F). La distinction entre futaie régulière, irrégulière et
jardinée n’est pas apparue comme discriminante du point de vue de l’extensivité de la gestion : en
effet, les traitements irrégulier et jardiné, s’ils semblent plus naturel au niveau paysager, n’en sont
pas moins intensifs, du fait de la plus grande fréquence des interventions sylvicoles (coupes,
travaux). On peut donc globalement considérer que les trois traitements sont d’intensité comparable.
Le cas du taillis sous futaie est plus discutable : nombre de naturalistes considèrent, à juste titre, ce
mode de traitement comme très favorable à la biodiversité ; cependant, son maintien implique des
interventions très fréquentes et de ce fait une intensité élevée. Pour le renseignement de cet
indicateur, il a donc été considéré que le taillis sous futaie était un mode de gestion plus intensif que
la futaie. Enfin, l’état transitoire représenté par la conversion de TSF en futaie a été considéré
comme d’intensité intermédiaire entre ces deux traitements.
Indice brut
Unité de mesure
Mode de traitement dominant
INTENSITE
DU PRELEVEMENT
0
T
1
TSF
2
TSFC
5
F
: pourcentage de l’accroissement annuel prélevé au cours de
l’aménagement précédent. Une autre unité serait préférable, le pourcentage du volume sur pied
prélevé, mais elle n’est pas systématiquement renseignée dans les documents de gestion et ne peut
donc être retenue actuellement.
Indice brut
Unité de mesure
% de l’accroissement prélevé
D UREE
DE ROTATION
1
>100
3
>50-100
5
≤50
: sera prise en compte la durée entre deux coupes pour les groupes de
préparation et d’amélioration. Les groupes de jeunesse et de régénération ne seront pas considérés,
26
les rotations étant nécessairement courtes pour ces deux derniers et le prélèvement ne s’effectuant
pas majoritairement en leur sein. Par ailleurs, les valeurs proposées correspondent aux zones de
montagne ; en plaine, ces valeurs doivent être augmentées de deux années, du fait de la moindre
productivité des peuplements.
Indice brut
Unité de mesure
Nombre d’années (montagne)
Nombre d’années (plaine)
J EUNES
PEUPLEMENTS
0
≤8
≤10
1
>8-10
>10-12
3
>10-15
>12-17
5
>15
>17
: pourcentage de la surface réduite occupée par des peuplements jeunes,
c’est-à-dire n’ayant pas encore subi de première éclaircie (hauteur inférieure à douze-quinze
mètres : stades semis, fourré, gaulis, bas-perchis). Les zones largement ouvertes sur régénération ne
sont pas à prendre en compte dans ce groupe : bien que présentant une forte densité de semis, ces
zones contiennent encore des semenciers sur pied et sont des habitats potentiels diversifiés et riches.
Ainsi, le stade « jeune peuplement » à considérer pour une unité de gestion donnée commence après
la coupe définitive et se termine avant la première éclaircie.
Indice brut
Unité de mesure
% de la surface réduite
D IAMETRE
D ’ EXPLOITABILITE
0
>30
1
>20-30
3
>10-20
5
≤10
: la mesure porte sur le pourcentage du diamètre de référence
retenu, pour les cinq principales essences-objectif et pour différentes potentialités stationnelles
(tableau suivant), en fonction du type d’espace dans lequel la forêt se trouve.
Potentialités stationnelles
Essence
Chêne
sessile
Chêne
pédonculé
Hêtre
Sapin
pectiné
Epicéa
Faibles à Moyennes (F à M)
Chênaie hydromorphe
Hêtraie sapinière sur versant chaud
/
Hêtraie sapinière sur sol calcaire
superficiel (dont lapiaz)
Hêtraie sapinière sur sol calcaire
superficiel (dont lapiaz)
Bonnes (B)
Hêtraie-chênaie (méso)acidiphile
Hêtraie sapinière acide /
Hêtraie chênaie acidiphile
Hêtraie sapinière acide
Très bonnes (TB)
Hêtraie-chênaie-charmaie
sur sols sains et profonds
Chênaie pédonculée frênaie
/ Frênaie chênaie ormaie
Hêtraie sapinière sur sol
> 20 cm (à profond) /
Hêtraie-chênaie-charmaie
sur sols sains et profonds
Hêtraie sapinière sur sol >
à 20 cm (à profond)
Tableau 9 : Stations forestières franc-comtoises principales et leurs potentialités (ONF, 2005a)
27
Ainsi, en espaces protégés, le diamètre de référence retenu est le diamètre d’exploitabilité maximal
(en cm) préconisé dans la Directive Régionale d’Aménagement de l’ONF (en gras dans le tableau
suivant). Dans les autres espaces, la référence est le diamètre d’exploitabilité optimal (en cm) pour
un potentiel de bois de qualité moyenne à élevée (PQM à PQE), préconisé dans ce même document
(en italique dans le tableau suivant).
Potentialités stationnelles
Essence
Chêne sessile
Chêne pédonculé
Hêtre
Sapin pectiné
Epicéa
Faibles à Moyennes
65-70
80
75
45-55
60
Bonnes
90
75
70/75
60
70
55
Très Bonnes
75
90
70-80
100
60/65
70/80
55
70
Tableau 10 : Diamètres de référence retenus pour les cinq essences-objectif principales (ONF, 2005a)
Pour le diamètre de référence considéré, l’évaluation porte sur les valeurs suivantes :
Indice brut
1
<70
Unité de mesure
% du diamètre de référence
Î LOTS
DE VIEILLISSEMENT
3
70-90
5
>90
: pourcentage de la surface réduite occupée par des îlots de
vieillissement, ainsi que par des « îlots de sénescence » des contrats Natura 2000.
Indice brut
0
0
Unité de mesure
% de la surface réduite
D ENSITE
DU RESEAU DE VOIRIE
1
<1
3
1-<3
4
3
5
>3
: mesure de la longueur totale des routes, revêtues ou empierrées
et des pistes forestières, en km/100ha.
Indice brut
Unité de mesure
Nombre de km/100 ha
R ECOLTE
DES CHABLIS
0
>6
1
>3-6
3
>1-3
5
≤1
: pourcentage du volume total prélevé sous forme de chablis au cours de la
durée de l’aménagement précédent. Une autre unité semble préférable, le pourcentage de chablis
totaux ayant fait l’objet d’un prélèvement ; cependant, celle-ci n’a pu être retenue en l’état actuel,
faute de données disponibles dans les documents d’aménagement.
Indice brut
Unité de mesure
% du volume total prélevé sous forme de chablis
1
>50
3
>30-50
5
≤30
28
Indice brut
Variable
Naturalité
Valeur patrimoniale
Résistance atteintes
Gestion antérieure
Indicateur
Indigénat ligneux
Bois mort
Arbres « biologiques »
Arbres monumentaux
Régénération naturelle
Absence d'exploitation (durée, surface)
Îlots de sénescence
Gestion extensive
Accrues spontanées
Inclusion dans ZNIEFF 1
Flore patrimoniale menacée
Flore patrimoniale
Faune menacée ou quasi-menacée, par taxon
Habitats forestiers d'intérêt prioritaire
Zones humides intraforestières
Habitats forestiers déterminants ZNIEFF
Habitats associés
Espèces végétales invasives
Déséquilibre faune flore
Fréquentation humaine
Présence d'équipements (tourisme, loisirs)
Proportion GB+TGB
Mode de traitement dominant
Intensité du prélèvement
Durée de rotation (montagne / +2 en plaine)
Jeunes peuplements
Diamètre d'exploitabilité
Îlots de vieillissement
Densité du réseau de voirie
Récolte des chablis
0
0-50
<1
1
>50-70
1-5
≤0.05
≤0.05
≤25
>25-50
0
0
<1
≤5
absence
0-10
≤1
≤1
≤1
>1-2
≤1
absence
0
1
absence
présence étendue
présence
forte
présence étendue
≤10
>10-20
T
TSF
>100
≤8
>8-10
>30
>20-30
<70
0
<1
>6
>3-6
>50
2
>70-80
3
>80-90
4
>90-99
>10-20
5
100
>20
>5-10
>0.05-0.1
>0.1
>0.05-0.1
>0.1
>50-75
>75-99
100
cf. Tableau 7, p. 21
1-<3
3
>3
>5-10
>10-15
>15-25
>25
présence
>10-25
>25-50
>50-75
>75
>1-3
>3-10
>10
>1-3
>3-10
>10
>1-3
>3-10
>10
>2-5
>5-10
>10-20
>20
présence ponctuelle
présence étendue
>1-3
>3
présence ponctuelle
présence étendue
présence ponctuelle
absence
absence
moyenne
faible
présence ponctuelle
absence
>20-30
>30-50
>50
TSFC
F
>50-100
50
>10-15
>15
>10-20
≤10
70-90
>90
1-<3
3
>3
>1-3
≤1
>30-50
≤30
Tableau 11 : Grille de caractérisation de l’intérêt écologique et d’évaluation de la gestion antérieure des forêts
29
PONDERATION DES INDICATEURS
Au fil du développement de la grille proposée, il est apparu que les trente indicateurs
pouvaient être distingués d’après deux critères : la plus ou moins grande disponibilité des données
nécessaires à leur renseignement et le poids relatif (ou importance propre) des indicateurs dans
l’évaluation de l’intérêt écologique et de la gestion antérieure (à dire d’expert). Afin de tenir compte
de ces différences entre indicateurs, une méthode de pondération a été élaborée : elle attribue un
coefficient multiplicateur différentiel aux indicateurs, en fonction de ces deux paramètres.
Lorsque les données nécessaires à l’évaluation sont indiquées dans les aménagements
forestiers, la disponibilité est considérée comme élevée (☺☺☺). Pour les indicateurs dont le
renseignement nécessite des recoupements de calculs par manque d’affichage explicite, la
disponibilité est qualifiée de moyenne (☺☺) ; enfin, dans les cas où une analyse de documents
complémentaires aux aménagements forestiers est nécessaire (tableaux supplémentaires ou sources
bibliographiques), la disponibilité est considérée comme réduite (☺). De façon générale, les
coefficients de pondération les plus élevés ont été attribués aux indicateurs dont l’importance est
considérée comme très élevée, quelle que soit la disponibilité actuelle des données nécessaires à
leur renseignement : ainsi, un degré supplémentaire (☺☺☺☺) a été affecté au paramètre
d’importance propre pour les indicateurs considérés comme capitaux pour l’évaluation de l’intérêt
écologique des forêts.
Le tableau suivant présente une synthèse de la méthode et des coefficients de pondération
attribués à chaque indicateur.
30
Variable
Naturalité
Valeur
patrimoniale
Indicateur
Indigénat ligneux
☺
☺☺☺☺
8
Bois mort
☺
☺☺☺☺
8
Arbres « biologiques »
☺
☺☺
2
Arbres monumentaux
☺
☺☺
2
Régénération naturelle
☺
☺☺☺
4
Absence d’exploitation
☺
☺☺☺☺
8
Ilots de sénescence
☺☺☺
☺☺
4
Gestion extensive
☺☺☺
☺☺
4
Accrues spontanées
☺
☺
1
Inclusion dans ZNIEFF I
☺
☺☺☺
4
Flore patrimoniale menacée
☺
☺☺☺☺
8
Flore patrimoniale
☺
☺☺☺
4
Faune menacée ou quasi-menacée
☺
☺☺☺
4
☺☺☺
☺☺☺
8
☺☺
☺☺
2
☺
☺☺
2
☺☺
☺
1
☺
☺☺
2
Equilibre faune flore
☺☺
☺
1
Fréquentation humaine
☺☺
☺
1
Présence d’équipements
☺☺
☺
1
Proportion GB + TGB
☺☺
☺☺
2
Traitement dominant
☺☺
☺☺
2
Intensité du prélèvement
☺☺
☺☺
2
Période de rotation
☺☺
☺☺☺
4
☺☺☺
☺
2
Diamètre d’exploitabilité
☺☺☺
☺☺
4
Ilots de vieillissement
☺☺☺
☺
2
Densité du réseau de voirie
☺☺☺
☺
2
☺☺
☺☺☺
4
Habitats forestiers d’intérêt prioritaire
Zones humides intraforestières
Habitats forestiers déterminants ZNIEFF
Habitats associés
Espèces végétales invasives
Résistance aux
atteintes
Disponibilité Importance Coefficient
Gestion antérieure Jeunes peuplements
Récolte des chablis
Tableau 12 : Coefficients de pondération appliqués aux indicateurs
31
3. TEST DE LA GRILLE D’EVALUATION
METHODE
Un test de la grille proposée a été effectué sur un échantillon de 39 forêts franc-comtoises,
au moyen de la consultation d’aménagements forestiers. L’échantillon comporte des forêts de
surface comprise entre 35 et 619 hectares, planitiaires et montagnardes et pour lesquelles les
aménagements ont été réalisés entre 2003 et 2008. Le document-type d’aménagement actuellement
en vigueur date de septembre 2002 (Maréchal M.C., comm. pers.) : il prend en compte de façon
explicite le plus grand nombre d’indicateurs proposés dans la grille et c’est pourquoi il a été choisi
de se limiter à l’étude des aménagements postérieurs à cette date. Une forêt supplémentaire a été
intégrée à l’étude et sera traitée comme référence extérieure : il s’agit d’une forêt atypique à de
nombreux égards, par sa taille (1467 ha), son mode de gestion (29 % de sa surface est soustraite à
l’exploitation), ainsi que par son statut : la totalité de sa surface est concernée par six ZNIEFFs de
type I, une ZNIEFF de type II, une ZICO et un site Natura 2000 et elle est comprise pour partie
dans la Réserve Naturelle des Ballons Comtois ; dans le cadre de la mise en œuvre des Directives
Européennes Habitats Faune-Flore et Oiseaux, elle fait l’objet de nombreux inventaires, études et
adaptations de la sylviculture (période d’absence d’interventions, favorisation de la régénération
naturelle, de l’indigénat et de la diversité des essences etc.).
Parmi les 30 indicateurs présents dans la grille, certains n’ont jamais pu être renseignés,
d’autres l’ont toujours été et d’autres enfin l’ont été pour certaines forêts seulement (Annexe 9) : en
définitive, 22 indicateurs sont disponibles dans une majorité des 39 aménagements consultés. La
notation est basée sur les indicateurs renseignés : ainsi, aucune valeur n’a été attribuée lorsque les
indicateurs n’ont pas pu être évalués. Les notes obtenues pour chaque variable ont ainsi dû être
ramenées à une base 100 (base comparative standardisée ou homogène), afin d’autoriser les
comparaisons entre forêts, quel que soit le nombre d’indicateurs renseignés.
Une Analyse en Composantes Principales (ACP « à la française ») a ensuite été réalisée pour
tenter d’identifier des tendances de regroupement des forêts étudiées. Les variables actives étaient la
Naturalité, la Valeur Patrimoniale, la capacité de Résistance aux Atteintes et l’Extensivité de la
Gestion antérieure ; les 39 forêts représentaient les individus actifs, tandis que la quarantième forêt
représentait un individu supplémentaire. Toutes les analyses numériques et les graphiques présentés
sont issus du logiciel STATISTICA, version 8.
RESULTATS
32
Le tableau suivant présente la synthèse des valeurs attribuées à toutes les forêts évaluées
selon la grille d’indicateurs proposée (en italique, la forêt supplémentaire).
N°
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
15
16
17
18
19
20
21
22
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
Forêt
Bonnal
Corcelles-Ferrières
Verlans
Renedale
Riervescemont
Champagne sur Loue
Consolation-Maisonnettes
Gemonval
Foussemagne
Luhier
Les Verrières de Joux
Dommartin
Palante
Belmont
Allenjoie
La Bretenière
Le Crouzet
Angeot
Avilley
Brey et Maisons du Bois
La Longeville
Seloncourt
Les Granges-Narboz
Amathay-Vesigneux
Bouverans
Roset-Fluans
Aissey
Branne
Levier
Bavans
Salans
Saint-Vit
Mollans
Les Grands-Bugnoz
Uzelle
Lomont-Lomontot
Rans
Liesle
Clerval
Saint-Antoine
Alti
P
P
P
M
M
P
M
P
P
M
M
M
P
M
P
P
M
P
P
M
M
P
M
M
M
P
P
P
M
P
P
P
P
P
P
P
P
P
P
M
Surf
35.28
43.19
47.90
54.45
60.87
63.76
68.60
77.12
79.70
84.70
87.82
112.34
113.90
146.58
150.45
152.78
164.93
169.97
180.94
198.74
213.88
226.82
232.98
257.73
266.80
276.56
283.47
286.64
313.45
317.32
325.53
335.52
361.58
382.09
401.20
427.79
453.23
618.92
619.44
1466.95
Natu
54
60
73
83
100
80
54
73
53
83
66
83
66
65
54
51
77
70
50
89
83
80
77
44
77
47
45
66
54
48
60
55
89
54
47
71
45
47
60
45
Val P
11
29
13
16
14
19
49
20
33
16
19
15
17
25
18
27
24
17
9
25
31
15
22
39
21
23
50
20
22
28
20
31
25
43
21
21
16
45
36
79
Rés A
100
87
87
60
87
100
60
100
73
87
60
87
87
87
73
87
73
87
100
60
60
73
73
87
87
87
100
87
87
47
87
73
87
87
73
87
87
87
100
60
Ext G
82
73
64
36
71
64
36
51
60
40
49
51
62
53
52
69
38
71
67
49
51
62
38
75
31
70
58
71
38
55
62
70
65
64
76
51
72
60
58
65
Tableau 13 : Synthèse de l’évaluation de 40 forêts franc-comtoises selon la grille d’indicateurs proposée
Abréviations : « Alti » : altitude, « P » : plaine, « M » : montagne / « Surf » : surface en hectares / « Natu » : naturalité /
« Val P » : valeur patrimoniale / « Rés A » : capacité de résistance aux atteintes / « Ext G » : extensivité de la gestion
antérieure
33
La représentation graphique des valeurs propres de la matrice de corrélation associée à
l’étude est donnée par la figure suivante.
Val. Propres (matrice de corrél.)
1,8
40,46%
1,6
1,4
33,42%
Valeur propre
1,2
1,0
0,8
16,14%
0,6
9,99%
0,4
0,2
0,0
0,5
1,0
1,5
2,0
2,5
3,0
3,5
4,0
4,5
5,0
Nombre de valeurs propres
Figure 4 : Valeurs propres de la matrice de corrélation associée à l’évaluation des forêts
D’après cette figure, la variance totale des quatre variables actives peut être expliquée pour
près de 74 % (73.88 %) par les deux premières valeurs propres de la matrice de corrélation. Cette
valeur apparaît suffisamment élevée pour que les variables, puis les individus, soient projetés dans
le plan formé par les deux premiers facteurs (Figures 5 et 6).
Projection des variables sur le plan factoriel ( 1 x 2)
1,0
Résistance Atteintes
Fact. 2 : 33,42%
0,5
Naturalité
Extensivité Gestion
0,0
-0,5
Valeur Patrimoniale
-1,0
-1,0
-0,5
0,0
0,5
1,0
Active
Fact. 1 : 40,46%
Figure 5 : Cercle des corrélations illustrant la projection des variables sur le plan formé par les deux premiers
facteurs de l’ACP (Fact. 1 et Fact. 2)
34
Les deux tableaux suivants résument les valeurs caractéristiques attachées à l’Analyse en
Composantes Principales.
Variable
Fact. 1
Fact. 2
Fact. 3
Fact. 4
Naturalité
0,370619
0,144503
0,054328
0,430550
Valeur Patrimoniale
0,064660
0,513081
0,166098
0,256161
Résistance Atteintes
0,199937
0,237457
0,545741
0,016865
Extensivité Gestion
0,364784
0,104959
0,233833
0,296424
Tableau 14 : Contributions des variables à l’établissement des axes du plan factoriel, basées sur les corrélations.
En rosé : valeurs caractéristiques, voir texte
Variable
Avec 1 Fact.
Avec 2 Fact.
Avec 3 Fact.
Avec 4 Fact.
Naturalité
0,599794
0,792944
0,828015
1,000000
Valeur Patrimoniale
0,104642
0,790452
0,897675
1,000000
Résistance Atteintes
0,323570
0,640966
0,993263
1,000000
Extensivité Gestion
0,590350
0,730644
0,881592
1,000000
Tableau 15 : Contribution absolue des variables au plan factoriel. En rosé : valeurs caractéristiques, voir texte
Une interprétation sommaire de la Figure 5 et des Tableaux 14 et 15 tient compte des deux
propriétés suivantes :
-
Plus les variables sont proches d’un axe, plus elles y contribuent : on parle de contribution
relative. Ainsi, l’axe 1 est principalement établi d’après les variables Naturalité (pour 37 %,
Tableau 14) et Extensivité Gestion (pour 36 %) et l’axe 2 d’après la Valeur Patrimoniale
(pour 51 %)
-
Plus les variables sont proches de la circonférence du cercle, plus leur variance est expliquée
par le plan formé par les deux axes : on parle de contribution absolue. Dans le cas de la
Figure 5, le plan factoriel explique une part importante de la variance des quatre variables :
79 % de la variance pour les variables Naturalité et Valeur Patrimoniale, 64 % pour
Résistance Atteintes et 73 % pour Extensivité Gestion (Tableau 15).
La projection des individus sur le plan factoriel formé par les deux premiers facteurs (Figure
6) permet d’identifier plusieurs noyaux (clusters), étiquetés de A à F et dont les caractéristiques sont
commentées ci-après.
35
Projection des ind. sur le plan factoriel ( 1 x 2)
4
3
5
1
F
2
19
6
3
8 33
28 13
37
31
36
26 2
14
1635
39
15
29
32
9
34
38
30
18
Fact. 2 : 33,42%
1
0
24
-1
27
E
-2
A
-3
12
22
11
10
25
23 20
17
4
21
B
7
C
-4
40
D
-5
-6
-7
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
Active
Suppl.
Fact. 1 : 40,46%
Figure 6 : Projection des individus sur le plan formé par les deux premiers facteurs de l’ACP
A : seule forêt pour laquelle la Naturalité est égale à 100 ; la Valeur Patrimoniale est faible
(14), la Résistance aux Atteintes (87) et l’Extensivité de la Gestion (71) sont élevées
B : forêts pour lesquelles la Naturalité est élevée (en moyenne, 79) et la Valeur Patrimoniale
faible (en moyenne 23)
C : forêts à faibles valeurs de Naturalité (en moyenne, 57) et Résistance aux Atteintes (en
moyenne, 48)
D : forêt supplémentaire, pour laquelle la Valeur Patrimoniale est particulièrement élevée (79,
très supérieure aux autres forêts - 59 au maximum -) ; valeur faible de Naturalité (45) par ailleurs
E : forêts à faible valeur de Naturalité (48 en moyenne) et à fortes valeurs de Résistance aux
Atteintes et d’Extensivité de la Gestion (en moyenne, 90 et 64).
F : forêts à faibles valeurs de Naturalité (52 en moyenne) et Valeur Patrimoniale (10 en
moyenne), mais à fortes valeurs de Résistance aux Atteintes (100) et Extensivité de la Gestion (75
en moyenne).
36
4. PROPOSITIONS D’ADAPTATION DE LA GESTION
La dernière tâche du groupe de travail a consisté en la formulation de propositions
d’adaptations de la sylviculture, pour différents contextes : espaces protégés, forêts à intérêt
écologique élevé et forêts dites « standard ». Cette distinction doit pouvoir, au fil des révisions
d’aménagements forestiers, s’appuyer sur une évaluation de l’intérêt écologique au moyen de la
grille d’indicateurs proposée. Les propositions énoncées ici ne remettent aucunement en question
les recommandations qui existent déjà dans les documents cadres ; elles permettent en revanche de
préciser les mesures supplémentaires qu’il serait souhaitable de voir prises à l’avenir dans les
espaces à fort enjeu écologique, protégés ou non.
ADAPTATIONS QUANTIFIEES
Les actions, et plus encore leurs effets, relatifs à la modification des pratiques sylvicoles,
doivent pouvoir être quantifiés. Les objectifs visés sont de deux ordres : permettre l’augmentation la
naturalité des forêts et prévenir l’intensification de la gestion dans les espaces protégés et à intérêt
écologique élevé et, dans une moindre mesure, dans les forêts dites « standard ». Le tableau suivant
présente une synthèse des propositions d’adaptation pour les trois types d’espaces.
Unité
NATURALITE
Essences allochtones
%
3
Espaces
Intérêt écologique Forêts
protégés
élevé
« standard »
<1
1-<5
< 20
Nécromasse
m /ha
> 20
> 10
>5
Arbres monumentaux
N/ha
0.5
0.1
0.05
Arbres biologiques (par type)
N/ha
0.5
0.1
0.05
Part de régénération naturelle
%
100
75 à 100
>50
Ilots de sénescence
%
3
3
1
GESTION
Diamètre d'exploitabilité
%
maximal
Rotation plaine
an
>12
Rotation montagne
an
>10
Ilots de vieillissement
%
5
5
3
%
> 10
5 à 10
1à5
Part de l’accroissement annuel non
récoltée
optimal PQM-PQE
Tableau 16 : Propositions d’adaptation de la sylviculture en fonction des espaces – Critères quantifiables
37
Pour certaines propositions, il s’agit de fixer des objectifs à moyen ou long terme : il en va
ainsi des volumes de nécromasse, du nombre de tiges d’arbres « biologiques » et monumentaux, ou
encore des surfaces recrutées pour la mise en place d’îlots de vieillissement et de sénescence.
Le cas de l’abandon délibéré de l’exploitation d’une partie des volumes de bois, destiné à
permettre l’augmentation de la nécromasse en forêt, est quant à lui révélateur de la volonté des
gestionnaires de la région de renforcer les actions en faveur de la naturalité. En effet, il a été
reconnu qu’il serait illusoire de considérer que ce but peut être atteint, à une échéance raisonnable,
si la totalité de l’accroissement en volume est soumis à l’exploitation. Les contraintes de rentabilité
des exploitations étant cependant fortes, les pratiques en ce sens seront amenées à changer de façon
plus graduelle et sur le moyen terme : les valeurs contenues dans le tableau ne représentent ainsi
qu’une première étape et pourraient être augmentées à l’avenir, en particulier dans les espaces à fort
enjeu écologique, protégés ou non.
Pour les autres propositions, l’enjeu est d’établir des garde-fous, des seuils pouvant être mis
en application dès aujourd’hui, dans un souci de pérennité de la gestion des milieux forestiers,
qu’ils soient remarquables ou non. En cohérence avec les valeurs fournies par la grille d’évaluation,
ces seuils minimaux d’indigénat, de régénération naturelle, de diamètre d’exploitabilité ou de
rotation, ont fait l’objet d’un consensus du groupe de travail et sont considérés par les gestionnaires
comme rapidement atteignables.
RECOMMANDATIONS GENERALES
En complément des propositions ci-dessus, il est apparu important d’énoncer des
recommandations générales tenant à l’adaptation de la gestion, en particulier dans les espaces à fort
enjeu écologique. Le tableau suivant en fait la synthèse, en distinguant celles qui devraient être
appliquées à ces seuls espaces (« P » : protégés et « I » : à intérêt écologique élevé) dans le cadre
d’une gestion dite adaptée, de celles qui pourraient être généralisées à l’ensemble des forêts franccomtoises, dans le cadre d’une gestion dite intégrée.
38
Objet
Recommandation
ESPACES A FORT ENJEU ECOLOGIQUE
Tous produits agro pharmaceutiques, huiles et
Intrants proscrits
peintures non biodégradables
Amendements
Pas d’incorporation aux sols, sous forme organique
ou minérale
Surfaces concernées
P/I
P/I
Exploitation en feuille
Interdiction stricte
P/I
Surface de régénération
Surface maximale par unité de régénération : 10 ha
P/I
Inférieure à 50 % du volume total de chablis, sauf
Exploitation des chablis
bois de belle qualité (A et B) et/ou événements
P/I
climatiques exceptionnels
TOUS ESPACES, SOUS CONDITIONS
Hors périodes de reproduction / nidification des
Périodes d’interventions
espèces sauvages présentes sur le site considéré, ou
(coupes, travaux)
par défaut, hors 15/03-15/07
P/I
(S si espèces
patrimoniales)
Prise en compte comme fondamentaux des enjeux
P/I
sol, eau, biodiversité (habitats, faune, flore) dans la
(S si sensibilité
réalisation des Schémas Directeurs de Desserte
paysagère forte)
Menus-bois
Conservation : éparpillement sur place ou mise en
P/I
(∅
∅ <7 cm)
andains, pas d’incinération ni d’exportation
(S sur sol sensible)
Dessertes
TOUS ESPACES
Conservation des essences ligneuses rares, des
Essences non
commerciales
arbres et arbustes à baies, du sous-étage
P/I/S
Rotation supérieure ou égale à 20 ans ou un passage
Gestion extensive
maximum par aménagement, pas d’objectif de
P/I/S
structure
Cloisonnements
Respect des instructions de cadrage ONF
d’exploitation
(publication à venir)
Circulation des engins
Restreinte aux chemins, pistes et routes
Grosseur des engins
Adaptation à la capacité de résistance des sols au
tassement
P/I/S
P/I/S
P/I/S
Tableau 17 : Propositions d’adaptation de la sylviculture en fonction des espaces – Recommandations générales.
Abréviations : « P » : espaces protégés, « I » : espaces à intérêt écologique élevé, « S » : espaces dits « standard »
39
DISCUSSION
BILAN DES ACTIONS MENEES
Le procédé d’harmonisation de la terminologie a répondu à une demande forte, exprimée par
les non-forestiers lors des différentes rencontres et réunions. Si les définitions proposées sont
perfectibles, elles posent aujourd’hui des bases communes à la réflexion sur le mode de gestion
forestière dont la Franche-Comté veut se doter à l’avenir.
L’élaboration de la grille d’indicateurs pour caractériser l’intérêt écologique des forêts et
évaluer la gestion antérieure respecte la contrainte initiale de faisabilité : les indicateurs choisis sont
pour une grande part déjà renseignés dans le cadre de la gestion courante (DERF, 2000 ; ONF,
2005a et 2005b) et de l’écocertification. Le présent rapport en a fait la synthèse en un document
unique adapté aux caractéristiques des forêts franc-comtoises et les annexes présentent les
informations nécessaires à leur renseignement.
La phase de test de la grille a apporté des résultats contrastés : si elle a permis de valider la
cohérence des valeurs proposées avec celles qui sont indiquées dans les aménagements forestiers,
les limites sérieuses de cette étude font néanmoins redouter un manque de significativité statistique
notable.
En effet, les forêts étudiées sont toutes des forêts relevant du régime forestier et par conséquent
soumises aux mêmes règles ; il aurait été intéressant de disposer de la même disponibilité des
informations relatives aux indicateurs dans des documents encadrant la gestion en forêt privée
(Schéma Régional de Gestion Sylvicole, traduit dans les Plans Simples de Gestion ou le Code des
Bonnes Pratiques Sylvicoles selon la surface), ce qui n’est pas le cas actuellement.
Par ailleurs, les indicateurs de la variable Naturalité, d’une importance majeure dans l’évaluation
globale (somme des coefficients de pondération égale à 41, Tableau 12), n’ont pas pu être
renseignés de façon satisfaisante, puisque seuls 3 sur 9 ont été évalués dans une majorité des forêts
(Annexe 9). La nécessité de l’utilisation d’une base standardisée, consistant à renseigner l’indice
obtenu par rapport à la note maximale possible, a conduit à des biais non négligeables. Le cas de la
forêt de Saint-Antoine en est caractéristique : par rapport à d’autres forêts, pour lesquelles cet
indicateur n’a pas été renseigné, l’évaluation de ses surfaces hors exploitation a « pénalisé » cette
forêt : la valeur est faible car, en dépit de l’ampleur de la surface concernée (422 ha, soit 29 %) et
de l’existence des quatre types de non-exploitation, celle-ci est d’une durée inférieure à 30 ans. Ce
cas amène à formuler deux propositions : revoir à la baisse la différence entre les coefficients
40
multiplicateurs et/ou s’assurer du renseignement de tous les indicateurs, pour évaluer directement
les forêts sur la seule base de leurs indices pondérés.
Enfin, la diversité des milieux (montagne, plateaux calcaires, plaines alluviales etc.), des objectifs
(production, production et protection générale des milieux), l’équilibre des surfaces et des
localisations au sein de la région ont été recherchés. Néanmoins, la pression d’échantillonnage a été
faible, puisque seul un peu plus de 1 % de la surface forestière régionale a été évaluée (10161.92 ha,
soit 1.43 %). Seule une étude d’envergure serait à même de dresser un état des lieux actuel
satisfaisant de l’intérêt écologique des forêts et de l’évaluation de la gestion ; ce type d’étude étant
coûteux, la solution qui consisterait à procéder à cette évaluation au fur et à mesure des révisions ou
modifications d’aménagements forestiers semble être un compromis acceptable entre faisabilité et
nécessité de disposer des connaissances nécessaires à la préparation de la mise en place d’un réseau
écologique fonctionnel pour les forêts de la région.
Faisant suite à la signature des accords du Grenelle de l’Environnement, la forêt française a
affiché son objectif de « produire plus tout en préservant mieux ». Les propositions d’adaptation de
la gestion aux différents types d’espaces énoncées ici sont destinées à enrichir et préciser la gamme
des recommandations présentes dans les documents cadres ; elles devraient pouvoir être appliquées
tant en forêt publique que privée. Cependant, il n’apparaît pas raisonnable d’envisager de les
adopter dans l’immédiat en forêt privée, bien que les propriétaires, touchés plus qu’auparavant par
des préoccupations d’ordre écologique, soient conscients d’être les détenteurs d’un patrimoine
naturel à sauvegarder pour les générations futures.
Les gestionnaires de l’ONF se sont montrés particulièrement favorables aux propositions énoncées
ici, qui s’inscrivent dans la continuité des démarches de qualité environnementale engagées ou
programmées au niveau régional (PEFC, ISO 14001, AOC Bois). L’exemplarité de la gestion
écologique des forêts publiques, souhaitée à l’échelle nationale (Grenelle de l’Environnement ;
ONF, 2006), ne se conçoit que par la satisfaction de mesures fortes en faveur de la biodiversité et le
changement de certains paradigmes (danger présumé de la surcapitalisation des forêts, avantages
systématiques de la multiplication des cloisonnements sylvicoles etc.). Une « voie du milieu » doit
pouvoir être trouvée en toutes circonstances, entre la « mise sous cloche » des forêts et leur
exploitation intensive : la gestion conservatoire.
PERSPECTIVES
La quantification, à l’échelle de la Franche-Comté, de la part de surface forestière allouée
aux différentes composantes de la gestion conservatoire (absence d’exploitation, gestion adaptée,
41
gestion intégrée, Figure 3) est difficile à envisager en l’état actuel des connaissances ; en revanche,
il est possible d’énoncer ici certaines bases de réflexion, qu’il s’agira d’approfondir à l’avenir.
La préservation de toute exploitation d’une certaine proportion du patrimoine forestier,
jouant le rôle de « conservatoire de la biodiversité, de réservoir dynamique des ressources
génétiques en perpétuelle évolution, de laboratoire scientifique » (Carbiener D., 1995 ; voir aussi
Rameau J.C., 2000) doit s’envisager dans la perspective d’un développement authentiquement
durable, tant au niveau écologique que socio-économique. Selon Olivier Gilg (2004), « la protection
stricte de toutes les forêts à caractère naturel n’aurait pas de conséquences économiques
significatives en France, d’autant plus qu’il s’agit pour la plupart de forêts inexploitables ou peu
rentables ».
Dans ses conclusions relatives à la mise en place de la Trame Verte et Bleue (TVB), le Grenelle de
l’Environnement recommande que 2 % des espaces naturels fassent l’objet d’une protection stricte
(zones nodales) : à l’échelle de la région, la surface forestière soustraite à l’exploitation s’élèverait,
à terme, à 14 200 hectares. En comparaison des 364 hectares possédant actuellement le statut de
Réserve Intégrale, cet objectif paraît pour le moins ambitieux. Cependant, à cette surface d’ores et
déjà comptabilisée, on doit additionner les îlots de sénescence existants et les zones boisées
inexploitables (Tableau 5). Du fait de la configuration topographique particulière de la région, il est
probable que les surfaces concernées (forêts de pente en particulier) soient, sinon suffisantes pour
atteindre ce but, assez importantes pour limiter le recrutement de nouveaux espaces fortement
protégés (en priorité aux forêts de plaine) : on comprend dès lors l’intérêt pour les gestionnaires de
faire figurer ces surfaces dans leur ensemble de façon explicite.
Les espaces protégés ou à intérêt écologique élevé faisant l’objet d’une gestion adaptée
pourraient représenter 20 à 25 % de la surface forestière, soit 142 000 à 177 500 hectares : ils
constitueraient les zones d’extension, ou continuités écologiques, de la Trame Verte et Bleue. Les
surfaces déjà protégées (hors Réserve Intégrale) s’étendent sur près de 18 000 hectares (soit 2 % Tableau 2) : les adaptations de la sylviculture les plus rigoureuses devraient être menées
prioritairement en leur sein (Tableaux 16 et 17). Les valeurs proposées ici sont comparables à la
somme des surfaces forestières classées en sites Natura 2000 ou inventoriées comme ZNIEFFs
(188 000 hectares, pour 26 % - Tableau 2 -) ; néanmoins, toutes ces surfaces ne représentent pas
nécessairement un enjeu écologique élevé : pour en juger, l’évaluation de l’intérêt écologique des
forêts au moyen de la grille d’indicateurs élaborée durant ce stage se conçoit comme un outil
capable d’alimenter à l’avenir la connaissance et la prise de décisions.
42
La matrice de la composante forestière de la TVB serait constituée des forêts dites
« standard », assujetties à une gestion intégrée. Pour être effectivement durable, cette gestion doit
faire l’objet d’adaptations en faveur de la naturalité, sans pour autant remettre en cause la rentabilité
des exploitations (Tableaux 16 et 17) : certaines adaptations pourraient voir le jour à court terme,
d’autres se produisant plus progressivement. La concertation de tous les acteurs impliqués,
gestionnaires, propriétaires, élus, naturalistes et instances administratives, apparaît alors capitale
pour garantir la traduction locale des décisions politiques relatives à l’environnement, qu’elles
soient nationales ou européennes.
Le développement de la réflexion sur la définition de la Trame Verte et Bleue n’est pas une
nouveauté en Franche-Comté. En effet, des travaux menés depuis plusieurs années par la DIREN
ont conduit à l’étude de la fragmentation du territoire franc-comtois (Lethuillier S., 2007), ainsi
qu’à la cartographie de trois composantes d’un réseau écologique régional, les continuums forestier,
aquatique et agricole (Coulette S., 2007). L’approche stratégique développée ici et les outils
cartographiques disponibles apparaissent donc complémentaires, dans le cadre général de la mise en
place de la TVB.
Un facteur primordial a sous-tendu la réflexion menée au cours de ce stage : le souhait que
la région puisse se doter d’une diversité maximale des modes de gestion, une des clés de la
préservation de la biodiversité dans toutes ses composantes (Carbiener D., 1996 ; Gilg O., 2004 ;
Gosselin M. et Laroussinie O. (Eds), 2004 ; Rameau J.C., 2000 ; Schnitzler-Lenoble A., 2002 ;
Vallauri D. et al. (Coord.), 2005). Ainsi, certaines espèces animales ou végétales sont inféodées au
bois mort (Coléoptères saproxyliques, « Champignons » saproxylophages), d’autres aux coupes de
régénération ou aux lisières (Gobemouche à collier, Sabot de Vénus, Anémone hépatique, Grand
Sylvain), d’autres encore aux forêts anciennes (Grand Tétras, Lichen pulmonaire) et certaines aux
arbres « biologiques » (Pics, Chiroptères) : seule l’existence d’un réseau d’habitats forestiers
diversifiés et interconnectés autoriserait la présence viable de tous ces types d’organismes à
l’échelle régionale.
En définitive, la mise en œuvre d’une gestion conservatoire en Franche-Comté doit être à
même de considérer l’intérêt que représentent les espaces forestiers dans leur globalité, qu’ils soient
soustraits à toute exploitation, exploités de façon adaptée aux enjeux écologiques, ou exploités dans
un objectif de production, y compris intensive (pour autant que celle-ci ne remette pas en question
le fonctionnement des écosystèmes). L’ambition de ce stage était de poser les bases de la stratégie
adoptée par la DIREN en termes de gestion conservatoire des forêts ; il appartient désormais à ses
différents partenaires de contribuer avec elle à l’enrichissement de la réflexion sur les modalités de
son application future.
43
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présenté au onzième Congrès forestier mondial, tenu à Antalya (Turquie) en Octobre 1997, 6 pages.
46
ANNEXES
Annexe 1 : Définitions
48
Annexe 2 : Grille initiale d’indicateurs
51
Annexe 3 : Indigénat des essences en Franche-Comté
53
Annexe 4 : Liste des espèces végétales patrimoniales à enjeu forestier
54
Annexe 5 : Liste des espèces de vertébrés menacées ou quasi-menacées à enjeu forestier
58
Annexe 6 : Liste des Insectes menacés ou à enjeu forestier
59
Annexe 7 : Habitats forestiers de Franche-Comté
61
Annexe 8 : Liste des espèces végétales invasives en Franche-Comté à enjeu forestier
62
Annexe 9 : Disponibilité des indicateurs dans les documents de gestion
63
47
ANNEXE 1 : DEFINITIONS
FORET ANCIENNE
•
(Vallauri D., 2003) Forêt ancienne : origine relativement récente, présente une biodiversité et
des indices de naturalité évidents (espèces saproxylophages, bois mort…).
•
(Rameau J.C., 1994) Forêt ancienne : forêt primaire ou secondaire n’ayant pas subi de fortes
modifications d’origine anthropique suite à une gestion extensive (Walter 1991), forêt qui n’a
pas enduré de perturbations notables depuis plusieurs centaines d’années.
•
(Rameau J.C., 1994) Ancienneté de l’état boisé : état traduit par certaines espèces, herbacées
dispersées à courte distance (par les fourmis…). L’occupation des espaces a beaucoup changé
depuis le néolithique avec de nombreux cycles : déboisement - utilisation agricole - reconquête
forestière. Après la reconquête forestière on observe parfois, malgré l’ancienneté de l’état boisé,
l’absence de certaines espèces propres normalement à ces espaces (phénomène d’insularisation).
•
(Gosselin M. et Laroussinie O., 2004) Forêt caractérisée par le maintien ininterrompu de l’état
boisé pendant 170 ans au moins (170 à 400 selon les sources).
FORET NATURELLE / SEMI-NATURELLE / SUBNATURELLE
•
(Carbiener D., 1996) Forêt naturelle : forêt dont le développement n’est pas conditionné par
les interventions de gestion sylvicole. Caractérisée par :
-
l’abondance des unités de maturité et de dégradation
-
l’abondance d’arbres à des degrés de sénescence et de décomposition divers au sein des
unités d’aggradation.
-
la présence de biomasse et de nécromasse en quantités considérables (d’après Walter,
1991)
•
une hétérogénéité de structure fondamentale, sur la base d’une futaie
(Rameau J.C., 1994) Forêt naturelle : forêt ayant évolué par succession naturelle, ou étant
apparu récemment par dynamique naturelle.
(Rameau J.C., 1994) Forêt semi-naturelle : peuplement composé d’espèces ligneuses qui
n’ont pas été plantées.
Dans ces deux cas elles peuvent être encore soumises à des actions anthropiques.
(Rameau J.C., 1994) Formation boisée à aspect semi-naturel : structure en futaie, absence de
boisement artificiel, présence d’au moins deux essences, essence prépondérante localement
indigène.
•
(Vallauri D., 2003) Forêt subnaturelle :
48
« Forêt primaire ou secondaire où il n’y a pas eu d’intervention humaine modifiant, directement ou
indirectement, la composition ou la structure des peuplements. La forêt a été peu influencée par
l’homme ou abandonnée par lui depuis longtemps (plusieurs dizaines d ‘années) (Greslier, 1993 ;
Greslier et al., 1994). » ENGREF et Cemagref
« Forêt (ou partie de forêt) primaire ou secondaire, composée d’espèces autochtones, régénérée par
voie naturelle (futaie) qui a été assez peu modifiée par l’homme dans sa composition et sa structure
ou a été abandonnée par lui depuis la Seconde Guerre mondiale. ». Elle répond à six critères de
naturalité : (ONF)
-
essences indigènes
-
matériel génétique autochtone
-
régénération naturelle
-
structure de futaie
-
sans intervention significative depuis la seconde guerre mondiale
-
présence de bois mort au sol et d’arbres sénescents
FORET A CARACTERE NATUREL
•
(Vallauri D., 2003) Promu par les RNF, pas naturelles car fréquentées par le public, mais à forte
naturalité, elles correspondent en général assez bien à la définition américaine :
-
présence de vieux arbres
-
caractéristiques structurales englobant les derniers stades du développement stationnel
-
grandes quantités de bois mort
-
nombre important de strates verticales dans la forêt
-
composition spécifique et fonctionnement écologique naturels (mortalité par vieillesse
ou perturbation naturelle)
-
réseaux trophiques aussi complets que possible
(Gilg O., 2004) Ecosystèmes qui se distinguent par la présence de vieux arbres et par les
caractéristiques structurales qui y sont rattachées.
Forêts englobant les derniers stades du développement stationnel, stades typiquement différents
des stades plus récents par la taille des arbres ; l’accumulation de grandes quantités de bois
morts, le nombre de strates arborescentes, la composition spécifique et les fonctions
écologiques
Forêts sans traces d’exploitation récente et constituées d’essences autochtones
FORET A FORT INTERET PATRIMONIAL
•
(Ferrez Y., 2004b) Les critères de hiérarchisation [de la catégorie patrimoniale] retenus sont :
-
Le niveau de menace en France
-
Le niveau de menace en Franche-Comté
49
•
La rareté en Franche-Comté
(Le Jean, Y., Augé, V. et Bailly, G. (Coord.) 2002) Evaluation de la valeur patrimoniale :
-
Au niveau des espèces : protégées à l’échelle nationale, régionale, départementale / espèces
d’intérêt local
-
Au niveau des habitats : critères de rareté, de spécialisation ou de faible extension, présence
d’espèces patrimoniales, diversité en espèces végétales
-
Au niveau d’un site, d’une forêt : critères de présence d’éléments remarquables (habitats,
espèces protégées, ZNIEFF I, APB…), de naturalité, de qualité de la mosaïque d’habitats
•
(ONF, 2006) Prise en compte, dans le bilan patrimonial des forêts domaniales, des critères
« richesse en espèces d’oiseaux communs », « surface dotée d’un statut de protection
particulier », « surface des milieux remarquables, dotés ou non d’un statut de protection » et
« surface de forêts protégées laissées en évolution naturelle ».
•
(Rameau J.C., 1994) Evaluation patrimoniale des types d’habitat :
-
dégager les types remarquables des types représentatifs : rareté, biodiversité, caractère
relictuel ou résiduel, rôle de protection
-
hiérarchiser des sites contenant un type d’habitat déterminé : typicité, étendue, maturité du
peuplement, naturalité, biodiversité et présence d’espèces rares, intérêt pédagogique,
didactique, scientifique, paysager…
50
ANNEXE 2 : GRILLE INITIALE D’INDICATEURS
Variable
Paramètre
Structure du
peuplement
Maturité
Naturalité
Bois mort
D130>20 cm
Arbres "bio"
D130>35 cm
Valeur
patrimoniale
Indicateur
Unité de mesure
Volume sur pied
V en m3 / ha
Nombre moyen d'essences ligneuses
N
Essence dominante
essence X1 > X2 > X3 >X4
Classe de diamètre dominante par essence
classe D130
Richesse du peuplement
surface terrière G en m²/ ha
Origine des essences (indigènes, naturalisées,
exotiques)
% de surface occupée par chaque
type
Indigénat ligneux
taux de recouvrement en %
Age approximatif des plus vieux arbres
N années par essence
Diamètre maximal par essence
D130 en cm par essence
Age moyen / espérance par essence
% de la longévité par essence
Diamètre moyen / espérance par essence
% du diamètre maximal par
essence
Proportion d'arbres jeunes (diam ≤10 cm)
%
Proportion de GB+TGB
%
Volume total
V en m3 / ha
Volume total par classe D130 et essence
V en m3 / ha
Volume bois mort / volume sur pied
%
Volume de bois mort sur pied par classe D130
et essence
V en m3 / ha
Volume de bois mort sur pied / volume sur pied
%
Nombre total de tiges à l'hectare
N / ha
Nombre de tiges à l'hectare par essence et nature
N / ha
Mortalité non récoltée par classe D130, essence
et nature
Nombre de tiges à cavité (cavité de diam >3
cm) / porteurs d'aires
V en m3 / ha / an
Nombre de cavités / aires
N / ha
Volume d'arbres à cavité / à aires
V en m3 / ha
Nombre d'arbres sénescents
N / ha
Volume d'arbres sénescents
V en m3 / ha
Nombre d'arbres monumentaux
N / ha
Volume d'arbres monumentaux
V en m3/ha
Surface incluse dans ZNIEFF, site N2000
nulle / partielle / totale
Surface incluse dans espaces protégés
nulle / partielle / totale
Présence d'espèces patrimoniales
N espèces / 10 ha
Part des habitats d'intérêt (communautaire /
régional)
% de surface incluse
Représentativité de l'habitat
rare / répandu
id.
recouvrant / peu recouvrant
Typicité du cortège floristique
+/- typique (à dire d’expert)
N / ha
51
Variable
Paramètre
Indicateur
Type de peuplement
Mode de
gestion
Gestion
antérieure
Arrêt
d'exploitation
Ilots de
vieillissement
et de
sénescence
Aspect du peuplement
Régulier / Irrégulier
Part relative des essences
% surface par essence
Proportion en surface des plantations
% surface par essence
Proportion en surface des plantations exotiques
% surface par essence
Part de surface par classe D130 et par essence
% surface (Perches, PB, BM,
GB, TGB) par essence
Exploitation marginale par nature
(chablis, tiges non précomptables)
V en m3 / ha par nature
Absence de coupes / travaux
non / période / oui
Maintien d'espèces non commerciales
non / marginal / général
Durée de rotation
N années
Volume prélevé
V en % du volume sur pied
Taux de l'accroissement annuel prélevé
%
Critères d'exploitabilité par essence
diamètre / âge par essence
Fréquence coupes/travaux
N années
Part de surface en gestion extensive
% de surface
Part de surface en régénération
% de surface
Durée prévisible de régénération
N années
Part de régénération naturelle
% de surface régénérée
naturellement
Densité du réseau de voirie
km / 100 ha
Densité des cloisonnements
cloisonnements sylvicoles
généralisés/fréquents/rares
Durée d'évolution libre (passée)
N années
Durée estimée de non-exploitation (future)
N années
Surface non exploitée (réserve/repos)
(ha ou) % de surface totale
Critères d'exploitabilité des îlots de
vieillissement
diamètre / âge par essence
Nombre de tiges / îlot
N
Surface des îlots
ha
Part de la surface forestière en îlot
%
Connectivité des îlots
distance en km entre îlots
Présence d’espèces envahissantes
Dégâts au sol (tassement, orniérage)
Résistance
Atteintes
Unité de mesure
T, TSF/ FJardi / jeune F/ F
adulte, vieille F
Modification du bilan hydrique
importante / pas fondamentale /
aucune
importants / pas fondamentaux /
aucun
importante / pas fondamentale /
aucune
Incinération/exportation rémanents
oui / marginale / non
Utilisation de phytocides/fertilisants
fréquente / occasionnelle / nulle
Impact des abroutissements
fort / moyen / faible
Fréquentation humaine
forte / moyenne / faible
Grille initiale d’indicateurs : classification par variable et paramètre, libellé de l’indicateur et unité de mesure
52
ANNEXE 3 : INDIGENAT DES ESSENCES EN FRANCHE-COMTE
Chêne sessile
Chêne pédonculé
Chêne rouge
Chêne pubescent
Chêne chevelu
Hêtre
Charme
Frêne commun
Frêne oxyphyle
Robinier
Aulne blanc
Aulne glutineux
Tilleul à grandes feuilles
Tilleul à petites feuilles
Noisetier
Erable sycamore
Erable plane
Erable champêtre
Erable à feuilles d'obier
Bouleau verruqueux
Bouleau pubescent
Tremble
Saules
Merisier
Cerisier à grappes
Peupliers blancs, noir
Pommier-Poirier
Alisier torminal
Alisier blanc
Sorbier des oiseleurs
Cormier
Cornouiller mâle
Cytise des Alpes
Noyer commun
Orme champêtre
Orme lisse
Orme de montagne
Châtaignier
Vosges
cristallines
Collines sous
vosgiennes
BassignyAmance
rare
rare
rare
rare
rare
rare
rare
rare
rare
rare
rare
rare
?
Epicéa
Sapin pectiné
Douglas
Pin sylvestre
Pin noir d'Autriche
Mélèze d'Europe
Pin à crochets
If
autochtone
Plateaux 70
Pays de
Belfort
Sundgau
Vallée Saône
Bresse
Côteaux
préjurassiens
Avant Monts
Petite
Montagne
1er plateau
Pentes
intermédiaires
2ème plateau
Haut Jura
Tableau élaboré par les forestiers et les naturalistes de l'entité de certification régionale AEFC 2002 pour le CRPF
rare
allochtone
en débat
Police rouge : essences considérées comme invasives en Franche-Comté
53
ANNEXE 4 : LISTE DES ESPECES VEGETALES PATRIMONIALES A ENJEU FORESTIER
Taxon
Nom vernaculaire
Cat.Patrim.
Acer monspessulanum L.
Erable de Montpellier
Achnatherum calamagrostis (L.) P.Beauv.
Stipe calamagrostide
Adenocarpus complicatus (L.) J. Gay subsp. lainzii Castrov.
Adénocarpe à feuilles pliées
A3
Aira caryophyllea L. subsp. caryophyllea
Canche caryophyllée
Alchemilla glaucescens Wallr.
Protection
RL Région.
Forestière
A5
DD
***
p
A5
LC
**
m
CR
**
p
A5
LC
**
p
Alchémille bleuâtre
A5
LC
**
m
Allium victorialis L.
Ail victorial
A5
NT
***
m
Alnus alnobetula (Ehrh.) C.Koch
Aulne vert
A3
R
EX?
**
m
Andromeda polifolia L.
Andromède à feuilles de polium
A2
N
LC
***
m
Anthriscus caucalis M.Bieb.
Cerfeuil vulgaire
A5
.
LC
**
Arctium nemorosum Lej.
Bardane des bois
A5
R
LC
**
Arctium tomentosum Mill.
Bardane tomenteuse
A5
.
LC
**
Arnica montana L.
Arnica des montagnes
A5
LC
**
Asperula tinctoria L.
Aspérule des teinturiers
A1
R
VU
**
Asplenium trichomanes L. subsp. pachyrachis (H.Christ) Lovis & Reichst.
Capillaire à pétioles épais
A5
.
LC
**
Aster amellus L.
Aster amelle
A1
N
VU
**
p
Athyrium distentifolium Tausch ex Opiz
Fougère alpestre
A3
VU
***
m
Bupleurum longifolium L.
Buplèvre à feuilles allongées
A5
.
Nt
***
Campanula cervicaria L.
Campanule cervicaire
A1
N
CR
***
m
Campanula latifolia L.
Campanule à larges feuilles
A5
R
NT
***
m
Cardamine pentaphyllos (L.) Crantz
Dentaire digitée
A5
LC
***
m
Carex depauperata Curtis ex With.
Laîche appauvrie
A4
NT
***
m
Carex laevigata Sm.
Laîche lisse
A3
CR
***
m
Carex pilosa Scop.
Laîche poilue
A4
LC
***
mp
Carex strigosa Huds.
Laîche maigre
A5
LC
***
m
Cicerbita plumieri (L.) Kirschl.
Laitue de Plumier
A5
LC
***
m
Circaea alpina L.
Circée des Alpes
A5
R
LC
***
m
Circaea x intermedia Ehrh.
Circée intermédiaire
A5
R
LC
***
m
R
R
FFF
mp
m
54
Taxon
Nom vernaculaire
Cat.Patrim.
Protection
Cirsium erisithales (Jacq.) Scop.
Cirse glutineux
A5
Corallorrhiza trifida Chatel.
Racine de corail
A5
Cornus mas L.
Cornouiller mâle
A5
Coronilla coronata L.
Coronille couronnée
A1
Crepis pyrenaica (L.) Greuter
Crépide des Pyrénées
A5
Cyclamen purpurascens Mill.
Cyclamen pourpre
A5
LC
***
m
Cynoglossum germanicum Jacq.
Cynoglosse d'Allemagne
A2
NT
***
m
Cypripedium calceolus L.
Sabot de Vénus
A2
N
EN
***
mp
Cystopteris myrrhidifolia (Vill.) Newman
Cystoptéris des montagnes
A2
N
VU
**
m
Daphne alpina L.
Daphné des Alpes
A5
R
NT
**
m
Daphne cneorum L
Daphné camelée
A3
R
VU
**
m
Dianthus deltoides L.
Œillet à delta
A3
VU
**
m
Dianthus superbus L. subsp. autumnalis Oberd.
Œillet d'automne
A1
N
CR
***
m
Diphasiastrum alpinum (L.) Holub
Lycopode des Alpes
A1
N
VU
**
m
Dryopteris cristata (L.) A.Gray
Dryoptéris à crêtes
A1
N
CR
***
m
Dryopteris expansa (C.Presl) Fraser-Jenk. & Jermy
Dryoptéris étalé
A4
LC
***
m
Dryopteris remota (A.Braun ex Döll) Druce
Dryoptéris espacé
A2
R
VU
***
m
Epipactis microphylla (Ehrh.) Sw.
Epipactis à petites feuilles
A4
R
NT
***
m
Epipactis muelleri Godfery
Epipactis de Müller
A5
.
LC
***
Epipogium aphyllum Sw.
Epipogon sans feuilles
A2
N
EN
***
m
Equisetum variegatum Schleich.
Prêle panachée
A5
R
NT
**
m
Erythronium dens-canis L.
Dent de chien
A5
R
LC
***
m
Fraxinus angustifolia Vahl
Frêne oxyphylle
A5
LC
***
p
Gagea lutea (L.) Ker Gawl. subsp. lutea
Gagée jaune
A2
N
LC
**
p
Gentiana asclepiadea L.
Gentiane asclépiade
A2
R
EX?
**
m
Geranium nodosum L.
Géranium noueux
A5
R
NT
***
m
Geranium palustre L.
Géranium des marais
A5
R
NT
**
Gymnadenia odoratissima (L.) Rich.
Gymnadénie très odorante
A4
R
NT
**
m
Hepatica nobilis Schreb.
Hépatiques à trois lobes
A5
R
NT
***
mp
Heracleum sphondylium L. subsp. alpinum (L.) Bonnier & Layens
Berce des Alpes
A1
.
LC
**
R
R
RL Région.
Forestière
FFF
LC
**
m
NT
***
m
LC
***
mp
VU
**
p
LC
***
m
55
Taxon
Nom vernaculaire
Cat.Patrim.
Protection
Hieracium laevigatum Willd.
Epervière lisse
A5
LC
***
p
Homogyne alpina (L.) Cass.
Homogyne des Alpes
A5
LC
***
m
Huperzia selago (L.) Bernh. ex Schrank & Mart.
Hypericum androsaemum L.
Lycopode sélagine
Millepertuis androsème
A4
A3
NT
CR
***
***
m
p
Inula helvetica Weber
Inule de Suisse
A2
R
VU
**
Lathyrus bauhinii Genty
Gesse de Bauhin
A2
R
EN
**
Lathyrus heterophyllus L.
Gesse à feuilles différentes
A4
R
NT
**
Lathyrus niger (L.) Bernh.
Gesse noircissante
A5
LC
***
p
Limodorum abortivum (L.) Sw.
Limodore sans feuille
A5
NT
***
mp
Listera cordata (L.) R.Br.
Listère cordée
A5
LC
***
m
Lonicera caerulea L
Camérisier bleu
A4
LC
***
m
Luzula forsteri (Sm.) DC.
Luzule de Forster
A3
VU
***
p
Luzula nivea (L.) DC.
Luzule blanc de neige
A5
LC
***
m
Lycopodium annotinum L.
Lycopodium à rameaux d'un an
A4
NT
***
m
Lycopodium clavatum L.
Lycopode en massue
A4
NT
***
m
Mespilus germanica L.
Néflier commun
A5
LC
***
p
Orobanche bartlingii Griseb.
Orobranche de Bartlingi
A1
.
EN
**
Orobanche hederae Duby
Orobranche du lierre
A5
.
LC
**
Orobanche rapum-genistae Thuill.
Orobranche du genêt
A5
.
LC
**
Osmunda regalis L.
Osmonde royale
A5
R
LC
***
p
Pedicularis sylvatica L.
Pédiculaire des forêts
A5
R
NT
**
mp
Phyteuma nigrum F.W.Schmidt
Raiponce noire
A5
NT
***
p
Pilularia globulifera L.
Pilulaire à globules
A1
N
EN
***
Platanthera chlorantha (Custer) Rchb.
Orchis vert
A5
R
NT
**
mp
Polystichum braunii (Spenn.) Fée
Polystic de Braun
A1
N
CR
***
m
Polystichum setiferum (Forssk.) T.Moore ex Woyn.
Polystic à soies
A5
R
LC
***
mp
Potentilla micrantha Ramond ex DC.
Potentille à petite fleurs
A4
LC
**
mp
Pulsatilla alpina (L.) Delarbre
Pulsatille des Alpes
A5
R
LC
**
m
Pyrola media Sw.
Quercus cerris L.
Pyrole intermédiare
Chêne chevelu
A4
A2
R
NT
NT
***
***
m
p
R
R
R
RL Région.
Forestière
FFF
56
Taxon
Nom vernaculaire
Cat.Patrim.
Rhododendron ferrugineum L.
Rhododendron ferrugineux
A5
Ribes petraeum Wulfen
Groseillier des rochers
A5
Salvia glutinosa L.
Sauge glutineuse
Saxifraga cuneifolia L.
Protection
Forestière
FFF
LC
**
m
LC
***
m
A4
LC
***
m
Saxifrage à feuilles en coin
A3
VU
**
m
Scrophularia umbrosa Dumort. subsp. umbrosa
Scrophulaire des ombrages
A5
LC
**
Selaginella selaginoides (L.) P.Beauv. ex Schrank & Mart.
Sélaginelle spinuleuse
A5
LC
**
m
Senecio hercynicus Herborg
Séneçon hercynien
A2
LC
***
m
Stachys germanica L.
Epiaire d'Allemagne
A3
EN
***
p
Staphylea pinnata L.
Staphylier pennée
A1
VU
***
p
Streptopus amplexifolius (L.) DC.
Streptope à feuilles embrassantes
A5
R
NT
***
m
Tanacetum corymbosum (L.) Sch.Bip.
Tanaisie en corymbe
A3
R
CR
***
mp
Thalictrella thalictroides (L.) E.Nardi
Isopyre faux pigamon
A4
LC
***
p
Thalictrum simplex L. subsp. gallicum (Rouy & Foucaud) Tutin
Pigamon de France
A4
R
EX
**
Thelypteris palustris Schott
Fougère des marais
A4
R
NT
***
mp
Tozzia alpina L.
Tozzie des Alpes
A4
LC
***
m
Ulex minor Roth
Ajonc nain
A3
VU
**
p
Ulmus laevis Pall.
Orme lisse
A3
VU
***
p
Valeriana tripteris L.
Valériane triséquée
A5
LC
**
m
Vicia dumetorum L.
Vesce des buissons
A4
NT
**
p
Viola collina Besser
Violette des coteaux
A2
R
NT
**
Viola mirabilis L.
Violette singulière
A5
R
NT
***
Vitis vinifera L. subsp. sylvestris (C.C.Gmel.) Hegi
Vigne sauvage
A2
N
CR
**
Wahlenbergia hederacea (L.) Rchb.
Wahlenbergie à feuilles de lierre
A3
VU
**
.
R
RL Région.
p
mp
Liste des espèces végétales forestières patrimoniales en Franche-Comté.
Abréviations : « Cat. Patrim. » : catégorie patrimoniale
Protection : « N » : nationale / « R » : régionale / « . » : départementale ou sans objet
RL Région. : adaptation régionale des Listes Rouges UICN : « EX », « EX ? » : (potentiellement) éteint / « CR » : en danger critique d’extinction / « EN » :
en danger d’extinction / « VU » : vulnérable / « NT » : quasi-menacé d’extinction / « LC » : préoccupation mineure / « DD » : données insuffisantes
Forestière : « *** » : enjeu forestier élevé à très élevé (habitats forestiers ou associés à la forêt fermés)
« ** » : enjeu forestier moyennement élevé (habitats forestiers ou associés à la forêt ouverts)
FFF : « m » : montagne / « p » : plaine / « mp » : montagne et/ou plaine / vide : espèce absente de la Flore Forestière Française (Rameau et al., 1989 ; 1993)
57
ANNEXE 5 : LISTE DES ESPECES DE VERTEBRES MENACEES OU QUASI-MENACEES A ENJEU FORESTIER
Espèce
Nom vernaculaire
Bombina variegata
Sonneur à ventre jaune
Amphibiens
Hyla arborea
Rainette verte
Lacerta bilineata
Lézard vert à deux raies
Reptiles
Barbastella barbastellus
Barbastelle d'Europe
Miniopterus schreibersii
Minioptère de Schreibers
Myotis bechsteinii
Murin de Bechstein
Myotis brandtii
Murin de Brandt
Myotis emarginatus
Murin à oreilles échancrées
Mammifères
Myotis myotis
Grand murin
(Chiroptères)
Myotis mystacinus
Murin à moustaches
Myotis nattereri
Murin de Natterer
Pipistrellus nathusii
Pipistrelle de Nathusius
Rhinolophus ferrumequinum
Grand rhinolophe
Rhinolophus hipposideros
Petit rhinolophe
Canis lupus
Loup d'Europe
Mammifères
Lynx lynx
Lynx boréal
(hors chiroptères)
Sorex alpinus
Musaraigne alpine
Aquila chrysaetos
Aigle royal
Aquila pomarina
Aigle pomarin
Bonasa bonasia
Gelinotte des bois
Caprimulgus europaeus
Engoulevent d'Europe
Circaetus gallicus
Circaète Jean-le-Blanc
Circus cyaneus
Busard Saint-Martin
Ficedula albicollis
Gobemouche à collier
Glaucidium passerinum
Chevêchette d'Europe
Oiseaux nicheurs
Lullula arborea
Alouette lulu
Milvus migrans
Milan noir
Milvus milvus
Milan royal
Picoides tridactylus
Pic tridactyle
Serinus citrinella
Venturon montagnard
Tetrao urogallus
Grand Tétras
Turdus torquatus
Merle à plastron
Forestière : « *** » : enjeu forestier élevé à très élevé / « ** » : enjeu forestier moyennement élevé
Groupe taxonomique
UICN RL Régionale
NT
EN
NT
NT
VU
VU
VU
VU
VU
VU
VU
NT
EN
VU
RE
VU
NT
RE
CR
VU
VU
CR
EN
NT
NT
NT
NT
EN
EN
EN
CR
NT
Forestière
***
**
**
***
**
***
**
**
**
**
***
**
**
**
***
***
***
***
***
***
**
***
***
***
***
**
***
***
***
***
***
***
58
ANNEXE 6 : LISTE DES INSECTES MENACES OU A ENJEU FORESTIER
Groupe taxonomique
Odonates
Espèce
Nom vernaculaire
Aeshna isoceles (Müller, 1767)
Aeschne isocèle
VU
Aeshna subarctica elisabethae (Djakonov, 1922)
Aeshne subarctique
EN
Boyeria irene (Fonscolombe, 1838)
Aeschne paisible
NT
Ceriagrion tenellum (De Villers, 1789)
Agrion délicat
VU
Coenagrion hastulatum (Charpentier, 1825)
Agrion hasté
NT
Coenagrion mercuriale (Charpentier, 1840)
Agrion de Mercure
NT
Coenagrion pulchellum (Vander Linden, 1825)
Agrion gracieux
NT
Coenagrion scitulum (Rambur, 1842)
Agrion mignon
EN
Cordulegaster bidentata (Sélys, 1843)
Cordulégastre bidenté
VU
Epitheca bimaculata (Charpentier, 1825)
Cordulie à deux taches
VU
Ischnura pumilio (Charpentier 1825)
Agrion nain
NT
Lestes dryas (Kirby, 1890)
Leste dryade
VU
Lestes virens (Charpentier, 1825)
Leste verdoyant
VU
Leucorrhinia albifrons (Burmeister, 1839)
Leucorrhine à front blanc
EN
Leucorrhinia caudalis (Charpentier, 1840)
Leucorrhine à large queue
CR
Leucorrhinia dubia (Vander Linden, 1825)
Leucorrhine douteuse
VU
Leucorrhinia pectoralis (Charpentier, 1825)
Leucorrhine à gros thorax
EN
Libellula fulva Müller, 1764
Libellule fauve
NT
Oxygastra curtisii (Dale, 1834)
Cordulie à corps fin
VU
Somatochlora alpestris (Sélys, 1840)
Cordulie des Alpes
CR
Somatochlora arctica (Zetterstedt, 1840)
Cordulie arctique
NT
Somatochlora flavomaculata (Vander Linden, 1825) Cordulie à taches jaunes
Rhopalocères
UICN RL Rég
NT
Sympetrum flaveolum (Linnaeus, 1758)
Sympetrum jaune d'or
VU
Sympetrum pedemontanum (Allioni, 1766)
Sympetrum du Piémont
VU
Apatura ilia (Denis & Schiffermüller, 1775)
Petit Mars changeant
NT
Arethusana arethusa (Freyer, 1834)
Petit Agreste
CR
Argynnis niobe (Linnaeus, 1758)
Argynnis niobe
NT
Boloria aquilonaris (Stichel, 1908)
Nacré de la canneberge
EN
Carcharodus flocciferus (Zeller, 1847)
Hespérie du marrube
EN
Chazara briseis (Linnaeus, 1764)
Hermite
CR
Clossiana titania (Esper, 1793)
Alézan
VU
Coenonympha glycerion (Borkhausen, 1788)
Fadet de la mélique
NT
Coenonympha hero (Linnaeus, 1761)
Mélibée
CR
Coenonympha tullia (Müller, 1764)
Fadet des tourbières
EN
Colias palaeno (Linnaeus, 1761)
Solitaire
VU
Erebia oeme (Hübner, 1804)
Moiré des luzules
NT
Erebia pronoe (Esper, 1780)
Moiré frontinal
VU
Euphydryas aurinia (Rottemburg, 1775)
Damier de la succise
NT
Euphydryas maturna (Linnaeus, 1758)
Damier du frêne
RE?
Glaucopsyche alexis (Poda, 1761)
Azuré des cytises
NT
Hesperia comma (Linnaeus, 1758)
Virgule
NT
Hipparchia alcyone (Denis & Schiffermüller, 1775) Petit Sylvandre
NT
Hipparchia semele (Linnaeus, 1758)
EN
Agreste
59
Groupe taxonomique
Rhopalocères
(suite)
Espèce
Nom vernaculaire
UICN RL Rég
Limenitis populi (Linnaeus, 1758)
Grand Sylvain
NT
Lopinga achine (Scopoli, 1763)
Bacchante
VU
Lycaeana virgaurea (Linnaeus, 1758)
Cuivré de la verge d’or
NT
Lycaena alciphron (Rottemburg, 1775)
Cuivré mauvin
VU
Lycaena dispar (Haworth, 1803)
Cuivré des marais
NT
Lycaena helle (Denis & Schiffermüller, 1775)
Cuivré de la bistorte
VU
Lycaena hippothoe (Linnaeus, 1761)
Cuivré écarlate
NT
Maculinea alcon (Denis & Schiffermüller, 1775)
Protée
EN
Maculinea arion (Linnaeus, 1758)
Azuré du serpolet
VU
Maculinea nausithous (Bergsträsser, 1779)
Azuré des paluds
CR
Maculinea rebeli (Hirschke, 1904)
Azuré de la croisette
VU
Mellicta aurelia (Nickerl, 1850)
Damier des digitales
EN
Minois dryas (Scopoli, 1763)
Grand Nègre
NT
Nymphalis antiopa (Linnaeus, 1758)
Morio
NT
Parnassius apollo (Linnaeus, 1758)
Apollon
VU
Pieris bryoniae (Hübner, 1804)
Piéride de la bryone
NT
Pieris mannii Mayer, 1851
Piéride de l'ibéride
CR
Plebejus idas (Linnaeus, 1761)
Polyommatus dorylas (Denis & Schiffermüller,
1775)
Pseudophilotes baton (Bergsträsser, 1779)
Azuré du genêt
NT
Azuré du mélilot
VU
Azuré du thym
EN
Pyrgus alveus (Hübner, 1803)
Hespérie du faux-buis
NT
Pyrgus armoricanus (Oberthür, 1910)
Hespérie des potentilles
NT
Pyrgus carthami (Hübner, 1813)
Hespérie du carthame
NT
Pyrgus cirsii (Rambur, 1839)
Hespérie des cirses
EN
Pyrgus serratulae (Rambur, 1839)
Hespérie de l’alchémille
NT
Satyrium w-album(Knoch, 1782)
Thécla de l'orme
VU
Thymelicus acteon (Rottemburg, 1775)
Actéon
NT
Groupe taxonomique
Espèce
Acmaeops septentrionis
Aegosoma scabricorne
Callimellum angulatum
Cerambyx cerdo
Clytus lama
Clytus rhamni
Clytus tropicus
Cortodera humeralis
Coléoptères
Cerambycidae
Lepturobosca virens
Monochamus sartor
Palaeocallidium coriaceum
Rhamnusium bicolor
Saperda octopunctata
Saperda punctata
Semanotus undatus
Strangalia attenuata
Coléoptères Lucanidae Lucanus cervus
Nom vernaculaire
Aégosome scabricorne
Grand capricorne
Rhamnusie bicolore
Saperde à huit points
Saperde ponctuée
Lucane cerf-volant
Forestière
**
***
**
***
***
**
**
**
**
***
**
***
**
**
**
**
***
Liste des Odonates et Rhopalocères inscrits sur les Listes Rouges régionales et des Coléoptères à enjeu forestier
60
ANNEXE 7 : HABITATS FORESTIERS DE FRANCHE-COMTE
Classe
Fiche
Forêts alluviales à
bois tendre
Forêts alluviales à
bois dur
Aulnaies
marécageuses
Chênaies pédonculées
à déterminisme
édaphique
Forêts de pente avec
éboulis ou de ravins
dominées par les
tilleuls ou les érables
2
Saulaie blanche
Salicetum albae
44.1
Saulaie à saule cassant
Salicetum fragilis
44.1
91E0
forte
P
O
3
Aulnaie blanche submontagnarde à prêle d'hiver
Equiseto hyemale-Alnetum incanae
44.22
91E0
très forte
P
O
4
Aulnaie-frênaie à stellaire des bois
Stellario-Alnetum glutinosae
44.32
91E0
forte
P
O
5
Aceri-Fraxinetum
44.3
91E0
forte
P
O
6
Frênaie-érablaie des rivières à eaux vives sur
calcaire
Aulnaie-frênaie tuffeuse
Equiseto telmateiae-Fraxinetum
44.3
91E0
très forte
P
O
7
Aulnaie-frênaie rivulaire à laîche espacée
Carici remotae-Fraxinetum
44.31
91E0
forte
P
O
8
Ormaie-frênaie à cerisier à grappes
Pruno padi-Fraxinetum
44.331
91E0
très forte
P
O
P
9
Aulnaie-(frênaie) à hautes herbes
Filipendulo ulmariae-Alnetum
44.332
91E0
forte
P
O
10
Chênaie-ormaie à frêne oxyphylle
Ulmo-Fraxinetum angustifoliae
44.4
91F0
très forte
C
O
12
Aulnaie à fougère femelle et ronces
Athyrio filix-femina-Alnetum glutinosae
44.91
forte
R
O
13
Aulnaie marécageuse à laîche allongée
Carici elongatae-Alnetum glutinosae
44.91
forte
R
O
14
Cirsio oleracei-Alnetum
44.91
forte
R
O
15
Aulnaie eutrophe ou basicline à cirse des
maraîchers
Chênaie pédonculée à molinie
Molinio-Quercetum roboris
41.51
9190
commune
C
N
16
Chênaie pédonculée acidicline
41.24
9160
commune
C
O/O
17
Chênaie pédonculée neutrophile à primevère élevée
Poo chaixii-Quercetum roboris / Stellario-Quercetum
roboris
Primulo elatiori-Quercetum roboris
41.24
9160
commune
C
O
18
Scillo bifoliae-Quercetum roboris
41.24
9160
commune
C
O
19
Chênaie pédonculée neutrocalcicole à scille à deux
feuilles
Chênaie pédonculée submontagnarde à aconit
Aconito vulpariae-Quercetum roboris
41.24
9160
forte
C
O
20
Tillaie à seslérie bleue
Seslerio-Tilietum
41.4
9180
forte
P
O
21
Tillaie à érable à feuilles d'obier
Aceri opali-Tilietum platyphyllis
41.4
9180
forte
P
O
22
Tillaie à érable sycomore
Aceri pseudoplatani-Tilietum platyphyllis
41.4
9180
forte
P
O
23
Erablaie à lunaire
Lunario-Aceretum
41.4
9180
très forte
P
O
24
Erablaie à scolopendre
Phyllitido-Aceretum
41.4
9180
forte
P
O
25
Erablaie à corydale
Corydalido-Aceretum pseudoplatani
41.4
9180
très forte
P
O
26
Erablaie à moscatelline
Adoxo moscatellinae-Aceretum
41.4
9180
très forte
P
O
27
Erablaie à spirée barbe de bouc
Arunco-Aceretum
41.4
9180
très forte
P
O
28
Erablaie à orme des montagnes
Ulmo-Aceretum
41.4
9180
très forte
P
O
29
Erablaie à alisier blanc
Sorbo-Aceretum
41.4
9180
très forte
P
O
30
Hêtraies-chênaies médioeuropéennes collinéennes
acidiphiles à luzule blanchâtre
Chênaie sessiliflore-boulaie acidiphile
Fago-Quercetum
41.111
9110
commune
C
N
Betulo-Quercetum petraeae
41.57
Luzulo luzuloidis-Fagetum sylvaticae
41.112
9110
commune
C
N
33
Hêtraie, hêtraie-sapinière médioeuropéenne
montagnarde acidiphile à luzule blanchâtre
Pinède à crochets
Vaccinio uliginosi-Pinetum rotundatae
44.A3
91D0
très forte
P
O
34
Boulaie à sphaignes
Sphagno-Betuletum
44.A1
91D0
très forte
P
O
Boulaie sur tourbière bombée
Vaccinio uliginosi-Betuletum pubescentis
44.A1
91D0
très forte
P
O
Boulaie-pessière sur ancienne fosse d'extraction de
tourbe
Pessière à doradille sur lapiaz ou éboulis grossier
Sphagno-Piceetum blechnetosum
42.21
9410
très forte
C
O
Asplenio viride-Piceetum
42.253
9410
très forte
C
O
Pessière tourbeuse à sphaignes / Sapinière
acidiphile à sphaignes
Sapinière hyperacidiphile à luzules et lycopodes
Sphagno-Piceetum / Sphagno-Abietetum
91D0 /
9410
9410
très forte
C
O/O
très forte
C
**
*
P
35
36
commune
N
Pinède à crochets sur calcaire
Huperzio selagi - Pinetum uncinatae
44.A1 /
42.21
42.13
(42.23)
42.412
38
Chênaie sessiliflore d'adret à molinie
Lathyro-Quercetum ?
41.27 ?
forte
39
Quercetum pubescenti-petraeae
41.71
forte
40
Chênaie pubescente et hybride à coronille
arbrisseau
Chênaie-(hêtraie) mésoxérophile calcicole
Buglussoido purpuro-caeruleae-Quercetum petraeae
41.16
9150
commune
C
O
41
Hêtraie à seslérie
Seslerio-Fagetum/ Buglossoido-Quercetum
41.161
9150
forte
C
O/O
42
Hêtraie-chênaie et hêtraie-sapinière à laîche
blanche
Hêtraie et hêtraie-sapinière xérocline à if
Carici albae-Fagetum
41.161
9150
forte
C
O
Taxo-Fagetum
41.161
9150
forte
C
O
Hêtraie-chênaie neutrophile collinéenne à aspérule
odorante
Hêtraie-chênaie acidicline à paturin de Chaix
Galio odorati-Fagetum
41.131
9130
commune
C
N
Poo chaixii-Fagetum
41.131
9130
commune
C
N
Mercurialo-Abietetum
commune
C
N
9130
commune
C
N
48
Sapinière-hêtraie à prêle des bois
Equiseto sylvatici-Abietetum albae
9130
forte
C
O
49
Hêtraie à tilleul
Tilio platyphylli-Fagetum
43.13
(41.13)
43.13
(41.13)
43.13
(41.13)
41.133
9130
47
Sapinière-hêtraie neutrophile vosgienne à
mercuriale
Sapinière-hêtraie neutrophile acidicline à fétuque
9130
forte
C
N
51
Sapinière-hêtraie à dentaire
Cardamino heptaphyllae-Abietetum
9130
commune
C
N
52
Hêtraie-sapinière à orge d'Europe
Hordelymo-Fagetum
9130
commune
C
N
53
Hêtraie-sapinière acidicline à millet diffus
Milio effusi-Fagetum
9130
commune
C
N
54
Hêtraie subalpine à érable et rumex à feuilles de
gouet
Aceri-Fagetum
43.133
(41.133)
41.133
(43.131)
41.13
(43.13)
41.15
9140
très forte
C
O
37
*
43
44
45
46
Forêts neutrophiles à
acidiclines
Intérêt
Déterm.
ZNIEFF
O
Code COR.
32
Forêts thermophiles,
collinéennes ou
montagnardes
généralement
calcicoles
Valeur
patrim.
forte
Association
31
Forêts acidiphiles
feuillues, mixtes ou
résineuses
collinéennes,
montagnardes ou
subalpines
Code
EUR-15
91E0
Habitat
Luzulo sylvaticae-Abietetum
Festuco altissimae-Abietetum
9430
O
**
R
O
Abréviations : Code COR. / EUR-15 : codes habitats selon les classifications Corine Land Cover (COR) et Directive « Habitats Faune Flore » (EUR-15)
Valeur patrim. : valeur patrimoniale
Intérêt : « P » : prioritaire, « C » : communautaire, « R » : régional
Déterm. ZNIEFF : déterminant pour les ZNIEFFs ; O, N : oui, non
Symboles : * : habitat absent du Guide régional / ** : habitat absent du référentiel CBFC
Sources : Augé V. et Bailly G. (Coord.), 2002
Ferrez Y., 2004b
Le Jean Y., Augé V. et Bailly G. (Coord.), 2002
61
ANNEXE
8:
LISTE
DES
ESPECES
VEGETALES
INVASIVES
EN
FRANCHE-COMTE A ENJEU FORESTIER
Taxon
Nom vernaculaire
Ambrosia artemisiifolia L.
Amorpha fruticosa L.
Cotoneaster dammeri C.K.Schneid.
Cotoneaster horizontalis Decne.
Phytolacca americana L.
Acer negundo L.
Ailanthus altissima (Mill.) Swingle
Buddleja davidii Franch.
Galega officinalis L.
Impatiens glandulifera Royle
Impatiens parviflora DC.
Pinus nigra Arnold
Reynoutria japonica Houtt.
Reynoutria sachalinensis (F.Schmidt) Nakai
Robinia pseudoacacia L.
Solidago canadensis L.
Solidago gigantea Aiton
Ambroisie à feuilles d’Armoise
Faux-indigo
Cotonéaster de Damner
Cotonéaster horizontal
Raisin d’Amérique
Érable négondo
Ailante
Buddléia de David
Galéga officinal
Balsamine glanduleuse
Balsamine à petites fleurs
Pin noir
Renouée du Japon
Renouée de Sachaline
Robinier
Verge d’or du Canada
Verge d’or géante
Groupe Forestière
I
II
II
II
II
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
III
**
***
**
**
**
***
**
***
**
***
***
***
***
***
***
***
***
Groupe : « I » : taxons hautement nuisibles pour l’Homme et ses activités en voie de colonisation en
Franche-Comté - priorité d’intervention immédiate
« II » : taxons hautement nuisibles pour l’environnement en voie de colonisation en FrancheComté - priorité d’intervention à court terme
« III » : taxons hautement nuisibles pour l’environnement, colonisateurs avérés en FrancheComté - interventions à prévoir sur le long terme
Source : Ferrez Y., 2006.
62
ANNEXE
9:
DISPONIBILITE
DES
INDICATEURS
DANS
LES
DOCUMENTS DE GESTION
Indicateur
Indigénat ligneux
Bois mort (D130>17.5)
Arbres « biologiques »
Arbres monumentaux
Régénération naturelle
Absence d'exploitation
Îlots de sénescence
Gestion extensive
Accrues spontanées
Inclusion dans ZNIEFF 1
Flore patrimoniale menacée
Flore patrimoniale
Faune menacée ou quasi-menacée, par taxon
Habitats forestiers d'intérêt prioritaire
Zones humides intraforestières
Habitats forestiers déterminants ZNIEFF
Habitats associés
Espèces végétales invasives
Déséquilibre faune flore
Fréquentation humaine
Présence d'équipements
Proportion GB+TGB
Mode de traitement dominant
Intensité du prélèvement
Durée de rotation
Jeunes peuplements
Diamètre d'exploitabilité
Îlots de vieillissement
Densité du réseau de voirie
Récolte des chablis
Aucune ou
1 forêt
Moins de
20 forêts
Au moins
20 forêts
Toutes les
forêts
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
☺
Disponibilité des indicateurs de la grille d’évaluation de l’intérêt écologique et de la gestion antérieure
dans les 40 aménagements consultés : Aucune ou 1 forêt (4), Moins de 20 forêts (4), Au moins 20 forêts (7),
Toutes les forêts (15)
63
RESUME
Le respect des engagements pris en faveur de la gestion durable des forêts (Rio en 1992, Lisbonne
en 1998 et Vienne en 2003) se heurte parfois au besoin de productivité des écosystèmes forestiers, qui
doivent être en mesure de fournir un ensemble de biens et services.
Constatant les lacunes de connaissances et les préoccupations quant à l’aspect durable de la
sylviculture, la DIREN de Franche-Comté a souhaité initier une réflexion sur les modalités de la gestion
conservatoire des forêts de la région, pour tenter de répondre à la question : « quelle gestion pour quels
espaces ? ». Au sein d’un groupe de travail multi-acteurs, trois axes ont été développés : 1). L’adaptation
locale d’un certain nombre de définitions concernant les forêts et la sylviculture et la proposition
d’affichage des surfaces non exploitées. 2). La mise au point d’outils de synthèse régionale (listes faune et
flore à enjeu forestier etc.) et d’une grille d’indicateurs pour l’évaluation de l’intérêt écologique et de la
gestion antérieure des forêts, testée lors de la consultation d’aménagements forestiers. 3). La proposition
d’adaptations de la gestion en fonction de l’intérêt écologique et du statut de protection.
Ce travail, résultat d’une concertation entre les différents acteurs régionaux, a fourni des bases
opérationnelles pour la mise en place d’une gestion différenciée, basée sur une connaissance des milieux
et une identification des enjeux écologiques et socio-économiques.
Mots-clés : forêt, gestion conservatoire, Franche-Comté, intérêt écologique, indicateurs, naturalité
ABSTRACT
Compliance with the commitments made towards sustainable forest management (Rio, 1992,
Lisbon, 1998 and Vienna, 2003) sometimes faces the needs for productivity of forest ecosystems, meant
to be capable of providing an array of goods and services.
Recognizing gaps in knowledge and concerns about sustainability of forestry, DIREN of FrancheComte wanted to initiate discussion on conservation management of forests at the regional scale, aimed at
answering the question “How to manage which areas ?”. Within a working group, three axes were
developed: 1). Local adaptation of a number of definitions on forests and forestry, and the proposal
display of unexploited surfaces. 2). Development of regional synthesis tools (lists of forest issued fauna
and flora) and of an indicators grid for assessing the ecological interest and previous management of
forests, tested by consulting forest management documents. 3). Proposals for adjusting the management,
function of ecological interest and protection status.
This work, from a consultation between different regional actors, has provided operational bases
for the establishment of a differentiated management, based on knowledge of ecosystems and
identification of ecological and socio-economic stakes.
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