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Progrès en urologie (2013) 23, 1327—1341
Disponible en ligne sur
www.sciencedirect.com
Les médicaments antibiotiques en urologie
Antibiotic treatments in urology
H. Chaussade a,b, S. Sunder a, L. Bernard a,b,
P. Coloby c, L. Guy d, G. Karsenty e,f,
C. Bastide e,g, F. Bruyère b,h,∗
a
Service de maladies infectieuses, CHU de Tours, 37044 Tours, France
Université François-Rabelais de Tours, PRES Centre-Val-de-Loire université, 37000 Tours,
France
c
Service d’urologie, centre hospitalier René-Dubos, 95000 Pontoise, France
d
Service d’urologie, université d’Auvergne, hôpital G.-Montpied, 63003 Clermont-Ferrand
cedex 1, France
e
Aix-Marseille université, 13284 Marseille, France
f
Service d’urologie et transplantation rénale, hôpital de la Conception, Assistance
publique—Hôpitaux de Marseille, 13385 Marseille cedex 5, France
g
Service d’urologie, hôpital Nord, Assistance publique—Hôpitaux de Marseille, 13385
Marseille cedex 5, France
h
Service d’urologie, CHRU de Bretonneau, 2, boulevard Tonnellé, 37044 Tours cedex, France
b
Reçu le 3 septembre 2013 ; accepté le 5 septembre 2013
MOTS CLÉS
Antibiotiques ;
Bêtalactamines ;
Quinolones ;
Cotrimoxazole ;
Fosfomycine ;
Nitrofurane ;
Aminosides ;
Glycopeptides
∗
Résumé
Objectif. — Définir les modalités de prescription des antibiotiques en urologie.
Matériel et méthode. — Une recherche bibliographique a été effectuée sur la base MEDLINE
concernant tous les antibiotiques utilisables en urologie. Les molécules ont été classées par
famille. Le mode d’action, les indications en urologie ainsi que les effets indésirables ont été
détaillés. Les dossiers d’AMM ont été consultés puis complétés par l’analyse de la littérature.
Résultats. — Environ 8 classes d’antibiotiques sont utilisables en urologie de façon régulière.
Les modes d’action, les indications et les effets indésirables sont discutés.
Conclusion. — Compte tenu de l’augmentation des résistances des germes impliqués dans les
infections urologiques aux quinolones, il est indispensable de maîtriser la prescription d’environ
8 classes d’antibiotiques.
© 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (F. Bruyère).
1166-7087/$ — see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2013.09.001
1328
KEYWORDS
Antibiotics;
Betalactamines;
Quinolones;
Cotrimoxazole;
Fosfomycine;
Nitrofuranes;
Aminosides;
Glycopeptides
H. Chaussade et al.
Summary
Objective. — To define prescription modalities for the use of antibiotics in urology.
Methods. — A bibliographic research was performed using the MEDLINE database concerning all
the antibiotics usable in urology. Treatments were classified by families; modes of action, indications in urology and adverse events have been detailed. Administrative files for commercial
use have been consulted and associated with literature analysis.
Results. — About 8 classes of antibiotics are usable in urology in a routine use. How they work,
indications in urology and adverse events are discussed.
Conclusion. — Knowing that bacterial resistance to quinilones is increasing dramatically, it
seems imperative to control the use of 8 classes of antibiotics.
© 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction
L’antibiothérapie des infections urinaires a pour but
l’éradication des germes dans le tractus urinaire normalement stérile. Pour être efficace, l’antibiotique choisi doit
remplir plusieurs critères : l’efficacité microbiologique sur
la bactérie en cause (identifiée via un examen cytobactériologique des urines [ECBU]) et la bonne diffusion dans le
site de l’infection (vessie, parenchyme rénal, prostate). Il
doit aussi être bien toléré, peu toxique, d’administration
facile et si possible peu onéreux.
Initialement le choix de l’antibiothérapie est souvent
probabiliste : il tient compte de l’épidémiologie bactérienne
habituelle des infections communautaires ou associées au
soin de l’appareil urinaire (type de bactérie, sensibilité
aux antibiotiques), des traitements antérieurs reçus par le
patient et des données cliniques (existence de signes de
gravité, facteurs de risque de complications ou non, site
de l’infection). Après identification du germe, le choix de
l’antibiotique doit être adapté à l’antibiogramme en choisissant un antibiotique efficace, à bonne diffusion et avec
un spectre le plus étroit possible.
Les pourcentages de sensibilité des bactéries les plus
fréquemment rencontrées lors des infections urinaires
communautaires sont présentés dans le Tableau 1.
Pharmacologie
La connaissance à la fois de la pharmacodynamie et de la
pharmacocinétique est essentielle afin de comprendre les
effets des médicaments.
La pharmacodynamie (PD) est l’étude détaillée de
l’action des médicaments, la pharmacocinétique (PK) étudie
l’absorption, la distribution, le métabolisme et l’excrétion
des médicaments (Fig. 1). C’est l’interaction entre les
propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques qui
détermine le niveau d’activité du médicament.
Une souche bactérienne est dite sensible à un antibiotique quand la concentration minimale inhibitrice (CMI)
de cet antibiotique pour cette souche est nettement inférieure aux concentrations usuelles de cet antibiotique
obtenues in vivo lors d’un traitement par cet antibiotique
administré aux doses habituelles. Elle est dite intermédiaire
quand la CMI est inférieure mais proche des concentrations
usuelles de cet antibiotique obtenues in vivo, et résistante
sinon. Un antibiotique est dit bactériostatique lorsqu’il
inhibe la croissance bactérienne et bactéricide lorsqu’il tue
la bactérie (Fig. 2).
En pharmacocinétique, les paramètres importants sont :
la concentration au pic (Cmax), le temps d’exposition qui est
le temps pendant lequel la concentration de l’antibiotique
est au-dessus de la CMI (t) et l’aire sous la courbe (ASC)
donnant la mesure globale de la quantité totale du médicament auquel est exposé l’organisme (Fig. 3). Les rapports
Cmax/CMI ou ASC/CMI sont prédictifs de l’activité sur un
germe donné. Le rapport de la concentration au pic (Cmax)
sur la concentration minimal inhibitrice (Cmax/CMI) ou bien
de l’aire sous la courbe (ASC) sur la CMI (ASC/CMI) est prédictif de l’activité sur un germe donné (Fig. 3). Sont alors définis
des antibiotiques temps-dépendants lorsque leur activité
dépend principalement de t (bêtalactamines, glycopeptides) ou concentration-dépendants si leur activité dépend
principalement du rapport Cmax/CMI (fluoroquinolones,
aminosides). Cette activité bactéricide temps-dépendant
ou concentration-dépendant est variable non seulement en
fonction de l’antibiotique mais aussi en fonction de la bactérie. Par exemple, les fluoroquinolones sont bactéricides
concentration-dépendant pour les Bacille Gram négatifs
(BGN) et temps dépendant pour les bactéries Gram positifs.
Bêtalactamines
Les bêtalactamines comprennent entre autres les aminopénicillines, les amidinopénicillines, les carboxypénicillines,
les uréidopénicillines, les céphalosporines et les carbapénèmes (Tableau 2). Elles ont un pouvoir bactéricide
en inhibant la synthèse du peptidoglycane (Fig. 4). Les
cibles sont des enzymes appelées protéines liant la pénicilline (PLP) présentes sur la membrane cytoplasmique qui
permettent l’assemblage des chaînes peptidiques. Les bêtalactamines ont des affinités différentes et donc des spectres
différents pour les PLP. Pour les bactéries Gram positif, elles
atteignent les PLP facilement ; pour les bactéries Gram
négatif, elles atteignent ces enzymes après pénétration
à travers les canaux porines de la membrane externe. Ce
sont des antibiotiques bactéricides dont l’action est tempsdépendante. Les mécanismes de résistance naturels ou
acquis sont la présence d’une bêtalactamase (pénicillinase,
céphalosporinase, bêtalactamase à spectre élargi [BLSE]),
la modification des PLP ou la modification de perméabilité
Les médicaments antibiotiques en urologie
1329
Tableau 1 Pourcentage de sensibilité des bactéries les plus fréquemment rencontrées lors des infections urinaires
communautaires.
E. coli
P. mirabilis
K. pneumoniae
S. saprophyticusa
E. faecalis
Amoxicilline (%)
41 à 57
53
R naturelle
ND
94 à 99
Amoxicilline + ac
Clavulanique
70
90
81
97
94 à 99
C3G
92 à 96
97 à 100
85
ND
R naturelle
Imipénème
100
100
100
Non recommandé
94 à 99
Fluoroquinolones
80 à 82
71 à 89
63 à 87
100
Non recommandé
Fosfomycine
99
ND
ND
R naturelle
33
Nitrofurantoïne
95
R naturelle
ND
100
5
ND
99
Non recommandé
b
TriméthoprimeSulfaméthoxazole
64 à 76
74
Aminosides
95
97
90
100
83 (100 % bas niveau
de résistance)
Vancomycine
R naturelle
R naturelle
R naturelle
100
100
Les sources : ONERBA ; ND : non documenté.
a S. saprophyticus : Staphylococcus saprophyticus isolés d’examens cytobactériologiques urinaires en ville : épidémiologie et sensibilité
aux antibiotiques (étude Label Bio Elbeuf — novembre 2007—juillet 2009) Fabre R.
b Mahamat et al. Profils de résistance des souches urinaires de Proteus mirabilis de 1999 à 2005 au CHU de Nîmes (donc data 2005).
(imperméabilité au niveau des porines ou mécanisme
d’efflux pour Pseudomonas aeruginosa). Certaines bêtalactamines peuvent être associées à un inhibiteur de bêtalactamase qui permet de restaurer l’activité antibactérienne
en servant de cible à l’hydrolyse des bêtalactamases. Il
s’agit de l’amoxicilline + acide clavulanique (Augmentin® ),
de la ticarcilline + acide clavulanique (Claventin® ) et de la
pipéracilline + tazobactam (Tazocilline® ).
Figure 1. Courbes de pharmacodynamie et de pharmacocinétique expliquant l’efficacité des antibiotiques en fonction de la dose ou en
fonction du temps.
1330
Tableau 2
Principales molécules antibiotiques avec leur année de mise sur le marché, leur mode d’action et les mécanismes de résistances.
Famille d’ATB
Principales molécules
Mécanismes d’action
Mécanismes de résistance
␤-lactamines
Pénicillines
Pénicilline G : benzylpénicilline : Pénicilline G® forme
retard : Extencilline®
Pénicilline V : Oracilline® (1958)
Pénicilline M : oxacilline : Bristopen® (1963),
cloxacilline : Orbenine® (1976)
Pénicilline A : ampicilline : Totapen® (1965),
amoxicilline : Clamoxyl® , bacampicilline : Penglobe® ,
pivampicilline : Proampi®
Pénicilline A + inhibiteurs de b-lactamases (IBL) :
amoxicilline + acide clavulanique : Augmentin® (1984),
ampicilline + sulbactam : Unacim®
Amidino-pénicilline : pivmécillinam :
Sélexid® (1982)
Carboxy-pénicilline : ticarcilline :
Ticarpen® (1981)
Carboxy-pénicilline + inhibiteur de b-lactamases :
ticarcilline + acide clavulanique : Claventin®
Uréidopénicilline : pipéracilline : Pipérilline® (1980),
mezlocilline : Baypen®
Uréidopénicilline + inhibiteurs de b-lactamases :
pipéracilline + tazobactam : Tazocilline® (1992)
Céphalosporines
Céphalosporines de 1re génération (C1G)
Injectables : céfalotine : Kéflin® , céfapirine :
Céfaloject® , céfazoline : Céfacidal® (1976)
Orales : céfalexine : Kéforal® (1970), céfadroxil :
Oracéfal® (1976), céfaclor : Alfatil® (1981), céfatrizine :
Céfaperos® (1983), céfradine : Kelsef®
Inhibition de la synthèse du
peptidoglycane par analogie de
structure avec le substrat des PLP
(D-ALA—D-ALA) et agissent donc
par inhibition compétitive. Elles
possèdent une activité bactéricide
temps-dépendante
Enzymes inactivatrices
Pénicillinase (haut et bas niveau),
TRI (pénicillinase résistant aux
inhibiteurs), céphalosporinase,
céphalosporinase déréprimée,
b-lactamase à spectre élargie,
carbapénémases...
Modification de la cible
Mutation sur les PLP : PLP2a des
SARM PLP1a, 2x, 2a... des
pneumocoques
Hyperproduction de PLP : PLP5 des
entérocoques (E. faecium)
Imperméabilité Mutation de la
porine D2 (P. aeruginosa) Efflux
P. aeruginosa
H. Chaussade et al.
Céphalosporines de 2e génération (C2G)
Céfamandole : Kéfandol® (1979), céfuroxime : Zinatt®
(1988)
Céphamycines : céfoxitine : Méfoxin® (1978),
céfotétan : Apacef® (1985)
(Suite)
Famille d’ATB
Principales molécules
Mécanismes d’action
Mécanismes de résistance
Inhibition de la synthèse du
peptidoglycane par fixation sur le
résidu D-ALA—D-ALA empêchant
l’action des PLP par encombrement
stérique
Inhibition de la synthèse d’un
précurseur du peptidoglycane par
inhibition compétitive par analogie de
substrat de la pyruvyl-transférase Le
franchissement de la membrane
plasmique se fait par un système de
transport spécifique (glp T, uhp T)
Modification de la cible
Remplacement du résidu
D-ALA—D-ALA par D-ALA—D-SER ou
D-ALA—D-Lac
Inhibition de la synthèse des bases
puriques
Les sulfamides sont des analogues
compétitifs de la dihydroptéroate
synthétase
Les 2,4 diaminopyridines sont des
analogues compétitifs de la
dihydrofolate réductase
Mutation de la cible
Hyperproduction des enzymes
cibles
Céphalosporines de 3e génération (C3G)
Injectables : céfotaxime : Claforan®
(1980), ceftriaxone : Rocéphine® (1985),
ceftazidime : Fortum® (1986), cefsulodine :
Pyocéfal®
Orales : céfopérazone : Céfobis® ,
céfotiam : Texodil® , céfixime : Oroken®
(1991), cefpodoxime : Orelox®
Oxacéphème : latamoxef : Moxalactam®
Céphalosporine à large spectre ou
céphalosporine de 4e génération (C4G)
Céfépime : Axépim® (1993), cefpirome :
Céfrom®
Monobactams : Aztréonam : Azactam®
Carbapénèmes : Imipènème : Tiénam®
(1993) Méropénème : Méronem®
Ertapénème : Invanz®
Glycopeptides
Vancomycine : Vancocine® (1985)
Téicoplanine : Targocid® (1988)
Fosfomycine
Fosfomycine : Fosfocine® (1980), Uridoz® ,
Monuril® (1990)
Sulfamides et
2,4 diaminopyridines
Sulfamides
Sulfadiazine : Adiazine® (1945)
Sulfaméthisol : Rufol® (1949)
2,4 diaminopyridines
Triméthoprime (+ sulfaméthoxazole) :
Bactrim® (1971)
Pyriméthamine (+ sulfadoxine) : Fansidar®
Les médicaments antibiotiques en urologie
Tableau 2
Défaut de transport de l’antibiotique
Enzymes inactivatrices Glutathion
transférase, hydrolase. . .
1331
1332
Tableau 2
(Suite)
Famille d’ATB
Principales molécules
Mécanismes d’action
®
Nitrofuranes
Nitrofurantoïne : Furadantine (1971)
Nifuroxazide : Ercéfuryl® (1972)
Altération de l’ADN après réduction
du groupement NO2
5 nitroimidazolés
Métronidazole : Flagyl® (1971)
Coupure des brins d’ADN par
formation de radicaux libres
Mécanismes de résistance
Métronidazole + spiramycine : Rodogyl®
(1972)
Quinolones de 1re génération
Acide nalidixique : Négram® (1968) Acide
pipémidique : Pipram® (1975)
Quinolones de 2e génération ou
fluoroquinolones
Péfloxacine : Péflacine® (1985)
Norfloxacine : Noroxine® (1986) Ofloxacine :
Oflocet® (1987) Ciprofloxacine : Ciflox®
(1988) Énoxacine : Enoxor® Levofloxacine :
Tavanic® (1988) Moxifloxacine : Izilox®
(2000)
Inhibition des étapes de réplication
et de transcription de l’ADN
Les quinolones forment un
complexe avec l’ADN et la gyrase
ou la topoisomérase IV (enzymes
assurant le déroulement ou le
surenroulement de l’ADN)
Antibiotiques à activité bactéricide
Oxazilidones
Linézolide : Zyvoxid® (2001)
Inhibition de la phase d’initiation de
la synthèse protéique
Rifampicine
Rifampicine : Rifadine® (1969)
Inhibition de la transcription par
inhibition de l’ARN polymérase ADN
dépendante
Cyclines
Tétracycline : Hexacycline® (1966)
Doxycycline : Vibramycine® (1970)
Minocycline : Minocine® ; Métacycline :
Lysocline® ; Lymécycline : Tetralysal® ;
Tigécycline : Tigacyl®
Fixation irréversible sur la
sous-unité 30S du ribosome et
inhibition de la phase d’élongation
de la synthèse protéique
Antibiotique à activité
bactériostatique
Mutation de la cible ADN gyrase
(gyrA, gyrB) topoisomérase IV
(parC, parE) Imperméabilité Déficit
de l’expression des porines Efflux
H. Chaussade et al.
Quinolones
(Suite)
Famille d’ATB
Principales molécules
®
Mécanismes d’action
Mécanismes de résistance
Aminosides
Streptomycine : Streptomycine
Kanamycine ; Tobramycine : Nebcine® ,
Tobrex® (1974)
Gentamicine : Gentalline®
Amikacine : Amiklin® (1976)
Dibékacine : Débékacyl® ; Nétilmicine :
Nétromycine® (1982)
Spectinomycine : Trobicine® (1974)
Fixation sur les sous-unités
30S ± 50S du ribosome et inhibition
de toutes les étapes de la synthèse
protéique : initiation, élongation,
terminaison Activité bactéricide
rapide et
concentration-dépendante Synergie
d’action avec les antibiotiques
détruisant la membrane
Enzymes inactivatrices Aminosides
phospho-transférases (APH) Aminosides
nucléotidyl-transférases (ANT) Aminosides acétyltransférases
(AAC) Il existe plusieurs sous
groupes de chaque enzyme
Imperméabilité Modification du
LPS, diminution des porines
Modification de la cible
Modification du ribosome
MLS
Macrolides
Macrolides à 14 atomes : Érythromycine :
Érythrocine® (1979) Roxithromycine : Rulid®
(1987) Clarythromycine : Zéclar® (1994),
Naxy® Dirithromycine : Dynabac®
Macrolides à 15 atomes : Azithromycine :
Zithromax® (1994)
Macrolides à 16 atomes : Josamycine :
Josacine® (1980) Spiramycine : Rovamycine®
(1972) Spiramycine + métronidazole :
Rodogyl® Midécamycine : Mosil®
Lincosamides Lincomycine : Lincocine®
(1966) Clindamycine : Dalacine® (1972) ;
Synergistines Pristinamycine : Pyostacine®
(1973) Dalfopristine + quinupristine :
Synercid® (2000)
Kétolides Télithromycine : Ketec®
Fixation sur la sous-unité 50S du
ribosome et blocage de
l’élongation
Les macrolides et les lincosamides
possèdent une activité
bactériostatique Les synergistines
sont bactéricides
Modification de la cible Méthylation
de la sous-unité 50S (erm) Enzymes
inactivatrices Acétyltransférase,
hydrolase, acétylase Efflux
Phénicolés
Chloramphénicol : Tifomycine®
Thiamphénicol : Thiophénicol®
Inhibition de la phase d’élongation de
la synthèse protéique par fixation sur
la sous-unité 50S du ribosome
Enzymes inactivatrices
Chloramphénicol acétyltransférase
Acide
fusidique
Acide fusidique : Fucidine® (1965)
Inhibition de la phase d’élongation de
la synthèse protéique par formation
d’un complexe avec le ribosome
Polymyxines B
et colistine
Colistine : Colimycine®
Altération de la membrane
plasmatique par formation de pores
Les médicaments antibiotiques en urologie
Tableau 2
MLS : macrolides—lincosamides—synergistines.
1333
1334
Figure 2.
H. Chaussade et al.
Effet bactériostatique ou bactéricide des antibiotiques.
Les amidinopénicillines diffèrent des autres pénicillines
par la substitution d’une liaison méthylène en C6 sur le
noyau péname. Cette substitution les rend très actives
sur les entérobactéries des voies urinaires, avec une affinité particulière pour les PLP2 d’Escherichia coli, mais peu
actives sur l’ensemble des bactéries à Gram positif. Le
pivmécillinam, ester oral du mécillinam, est la seule amidinopénicilline actuellement disponible.
En l’absence de résistance acquise, le spectre d’action
utile des bêtalactamines dans les infections urinaires
comprend :
• pénicillines du groupe A ou aminopénicillines (amoxicilline) : Enterococcus spp., entérobactéries du groupe 1
(Escherichia coli, Proteus mirabilis) ;
• amidinopénicilline (pivmecillinam = Selexid® ) : entérobactéries (dont 90 % de sensibilité sur les souches d’E. coli
BLSE) ;
• carboxypénicillines (ticarcilline ± acide clavulanique =
Ticarpen® et Claventin® ) : Pseudomonas aeruginosa (environ 65 % des souches nosocomiales restent sensibles, mais
les données varient selon l’épidémiologie de chaque service [1]), entérobactéries ;
• uréidopénicillines
(pipéracilline ± tazobactam =
Tazocilline® ) : entérobactéries, Enterococcus spp.,
P. aeruginosa ;
• céphalosporines de troisième génération (C3G) dont
ceftriaxone (Rocéphine® ), céfotaxime (Claforan® ) et
céfixime (Oroken® ) actives sur les entérobactéries et ceftazidime (Fortum® ) active sur environ 85 % des souches de
P. aeruginosa [1] ;
• carbapénèmes (imipénème [Tienam® ], ertapénème
[Invanz® ], méropénème [Meronem® ]) : entérobactéries,
P. aeruginosa (environ 80 % de souches sensibles [1]),
Enterococcus spp, SAMS.
Le taux de BLSE communautaires chez E. coli, responsable d’une résistance aux bêtalactamines en dehors des
carbapénèmes était estimé de 1,3 à 2,5 % entre 2005 et 2008
[2,3]. Des résultats similaires sont recueillis par le réseau
ONERBA avec respectivement 1 et 1,8 % de BLSE pour E. coli
communautaire en 2008 et 2009.
La bonne diffusion des bêtalactamines dans les voies urinaires permet leur utilisation en urologie.
Pour les prostatites, la diffusion prostatique de céfixime,
amoxicilline et amoxicilline + acide clavulanique est par
Figure 3. Aire sous la courbe (AUC) au-dessus de la CMI décrite
par la courbe de la concentration en fonction du temps.
Les médicaments antibiotiques en urologie
contre insuffisante pour les recommander dans cette indication (en dehors de l’amoxicilline à Enterococcus spp.).
L’acide clavulanique a une moins bonne diffusion que
l’amoxicilline à laquelle il est associé : Dans les 6 heures
qui suivent son administration, la proportion d’amoxicilline
excrétée dans les urines est de 50 à 70 % contre 25 à 30 %
pour l’acide clavulanique [4—6].
La tolérance clinique des bêtalactamines est bonne.
Avant toute prescription il faut s’assurer de l’absence
d’allergie. Les réactions allergiques peuvent être immédiates (anaphylactiques), survenant dans l’heure que suit
l’administration. Elles regroupent l’urticaire, l’angiœdème
ou le bronchospasme. Les autres manifestations sont retardées et correspondant à un rash maculopapuleux. Il ne faut
pas confondre allergie et intolérance et en cas de doute
demander une consultation d’allergologie pour réalisation
de tests cutanés. En cas d’allergie à la pénicilline, il existe
une allergie croisée aux céphalosporines dans 5 à 10 % des
cas, ce qui contre indique leur utilisation en cas d’allergie
grave immédiate, leur utilisation restant possible en cas
d’allergie retardée chez un patient hospitalisé. Les autres
effets indésirables les plus fréquents et les plus graves sont :
• les troubles digestifs dont se plaignent fréquemment les
patients surtout avec l’association amoxicilline + acide
clavulanique ;
• la cytolyse hépatique principalement avec les C3G (par
précipitations de sels calciques de ceftriaxone dans la
vésicule biliaire et les voies biliaires pouvant causer des
obstructions de la voie biliaire). La cytolyse est plus fréquente avec l’acide clavulanique à fortes doses ;
• les convulsions en cas d’administration de C3G à fortes
doses (non indiqué pour les infections urinaires) ou de
carbapénèmes et principalement d’imipénème en raison
de son association avec la cilastatine ;
• les rares manifestations cutanées telles que syndrome de
Stevens Johnson ou Lyell qui imposent l’arrêt immédiat et
définitif de l’antibiotique.
La posologie des bêtalactamines s’adapte à la clairance
de la créatinine [7].
Les indications d’utilisation des bêtalactamines sont
larges. Les C3G par voie intraveineuse (IV) sont indiquées en traitement probabiliste des infections urinaires
hautes, relayées ensuite pour les pyélonéphrites par amoxicilline ou céfixime selon l’antibiogramme (ou par une autre
classe d’antibiotique). Pour les cystites compliquées, elles
sont indiquées après obtention de l’antibiogramme ou en
traitement probabiliste pour le céfixime. Le pivmécillinam est indiqué dans le traitement des cystites aiguës
compliquées, selon les données de l’antibiogramme. Il pourrait être intéressant en cas d’infection urinaire basse à
E. coli BLSE. Cette molécule aujourd’hui inconstamment
disponible dans les officines françaises n’est pas remboursée. Compte tenu de l’augmentation des résistances,
de l’intérêt accru de cette molécule et de son insertion
dans les recommandations nationales sur les infections urinaires communautaires de l’adulte. Hélas la Commission
de transparence a rendu un avis défavorable au remboursement en juillet 2013 [8]. Les molécules telles que
les carboxypénicillines, uréidopénicillines ou carbapénèmes
sont à réserver aux infections à bactéries multirésistantes (BMR), à entérobactéries du groupe 3 (Enterobacter
1335
cloacae. . .) ou à Pseudomonas aeruginosa rencontrées
principalement en contexte nosocomial. Leur prescription doit être adaptée aux données de l’antibiogramme.
En cas d’utilisation des carbapénèmes, l’ertapénème
présente l’avantage d’une injection unique IV ou SC quotidienne qui peut faciliter le traitement ambulatoire.
Il faut toujours tester spécifiquement la sensibilité de
l’ertapénème sur l’antibiogramme, même en cas de sensibilité aux autres carbapénèmes.
Quinolones — fluoroquinolones
Il existe 2 grandes classes de quinolones :
• quinolones de première génération (acide nalidixique = Negram® , acide pipemidique = Pipram® ) ;
• fluoroquinolone (FQ) ou quinolones de 2e génération
et plus (norfloxacine = Noroxine® , ciprofloxacine = Ciflox® ,
ofloxacine = Oflocet® , levofloxacine = Tavanic® et moxifloxacine = Izilox® ) (Tableau 2).
Les quinolones agissent en bloquant la réplication bactérienne par inhibition de la synthèse d’ADN bactérien.
Elles ont deux cibles, enzymatiques : l’ADN gyrase (cible
préférentielle chez les bactéries à Gram négatif) et la
topoisomérase IV (cible préférentielle chez les bactéries à
Gram positif) (Fig. 4). Ce sont des antibiotiques bactéricides
et concentration-dépendants vis-à-vis des bactéries Gram
négatif.
L’absorption digestive des quinolones est excellente, leur
usage par voie orale est considéré comme équivalent à
la voie intraveineuse. Parmi les FQ, la norfloxacine et la
ciprofloxacine ont les biodisponibilités les plus faibles (50 %
et 60—80 % respectivement). La diffusion de l’acide nalidixique est mauvaise, à l’exception du tractus urinaire. Les
FQ ont une bonne diffusion tissulaire, y compris dans la prostate, avec des concentrations tissulaires et intracellulaires
élevées [5]. Leur élimination est essentiellement rénale.
La ciprofloxacine a un métabolisme mixte (urinaire et
biliaire).
Le spectre d’action des quinolones va en s’élargissant
avec les générations. Les quinolones de première génération sont seulement efficaces sur les bacilles à Gram négatifs
de la famille des entérobactéries. Les FQ de 2e génération
(norfloxacine, ciprofloxacine et ofloxacine) sont également
efficaces sur les germes intracellulaires, les staphylocoques,
le bacille pyocyanique (ciprofloxacine) et les mycobactéries.
La lévofloxacine et la moxifloxacine ont une activité antipneumococcique (et anti-anaérobie pour la moxifloxacine).
Les trous du spectre des quinolones sont les entérocoques,
la plupart des staphylocoques méti-R, les germes anaérobies
(sauf pour la moxifloxacine).
La moxifloxacine n’a pratiquement aucune diffusion et
élimination urinaire. Son usage doit être proscrit dans les
infections urinaires.
Les bactéries ont développé plusieurs mécanismes de
résistance aux quinolones (modification de cible, efflux,
imperméabilité). Depuis plusieurs années, la résistance des
entérobactéries aux quinolones ne cesse de croître. Actuellement, les taux de résistance d’E. coli à l’acide nalidixique
et à la ciprofloxacine sont respectivement de 20 % et 15 %
[1]. En cas de résistance à l’acide nalidixique, l’utilisation
1336
Figure 4.
H. Chaussade et al.
Mode d’action des antibiotiques.
des fluoroquinolones doit être évitée, même si elles sont
rendues sensibles sur l’antibiogramme (risque d’apparition
de résistance sous traitement) [9].
Plusieurs études ont démontré les facteurs de risque
de résistance aux quinolones dans les infections urinaires. Les facteurs associés à une résistance en analyse
multivariée étaient la prescription récente de quinolones
dans 6 à 12 mois précédant, la résidence en maison de
retraite, une hospitalisation récente, un geste invasif sur
les voies urinaires, l’âge des malades [10,11].
La tolérance des fluoroquinolones est bonne. Il faut prévenir les patients du risque de photosensibilisation et de
tendinopathie (devant faire arrêter le traitement). La moxifloxacine peut être responsable de QT long. Une récente
étude a mis en évidence un sur-risque d’insuffisance rénale
aiguë lié aux FQ. L’association avec des médicaments
néphrotoxiques est donc à éviter si possible [12].
Les indications des FQ dans les infections urinaires sont
résumées dans le Tableau 3. Face à une résistance d’E. coli
supérieure à 10 % en communautaire, leur utilisation sans
documentation microbiologique et sans confirmation de leur
sensibilité doit être évitée, surtout devant des tableaux
avec signe de gravité. Elles constituent des molécules
de choix dans le traitement de relais par voie orale des
pyélonéphrites et prostatites à entérobactérie, avec des
durées de traitement plus courtes que pour les autres
classes d’antibiotiques (7 jours pour la PNA et 15 jours
pour la prostatite non compliquées) [9,13—15]. La norfloxacine ne doit pas être utilisée dans les prostatites
du fait d’une mauvaise diffusion tissulaire. Elles peuvent
être utilisées en traitement monodose ou de 5 jours dans
les cystites, toutefois l’usage de la fosfomycine par voie
orale est à privilégier quand cela est possible [9,16].
Leur usage en monothérapie sur le staphylocoque doit
être proscrit du fait d’un risque élevé d’apparition de
résistance. Dans les infections urinaires à Pseudomonas
aeruginosa, une association avec une bêtalactamine ou un
aminoside est recommandé dans les 48—72 heures de traitement.
Association triméthoprime
sulfaméthoxazole (Bactrim® )
Elle inhibe de façon synergique l’action d’enzymes (la
dihydrofolate synthétase et la dihydrofolate réductase)
nécessaires à la synthèse de tétrahydrofolate qui participe au métabolisme des purines (Fig. 4) (Tableau 2).
Les mécanismes de résistance acquise comprennent
l’hyperproduction ou la modification des enzymes cibles et
l’imperméabilité membranaire.
Les médicaments antibiotiques en urologie
Tableau 3
1337
Indication, posologies et durée de traitement des principaux antibiotiques en urologie.
Molécules
Posologie
Cystite
Pyélonéphrite
Prostatite
Amoxicilline (± acide clavulanique)
1 g × 3/j
5 j PO
10 à 14 jours
PO
NIa
Ticarcillineb
5 g × 3/j
NI
1O à 21 jours
IV
14 à 21 jours IV
Piperacillineb (± tazobactam)
4 g × 3/j
NI
10 à 21 jours
14 à 21 jours IV
Céfixime
200 mg × 2/j
5 j PO
10 à 14 jours
PO
NI
Ceftriaxone
1 g/j
NI
10 à 14 jours
IV, IM ou SC
14 à 21 jours
IV, IM ou SC
Céfotaxime
1 g × 3/j
NI
10 à 14 jours
IV, IM ou SC
14 à 21 jours
IV, IM ou SC
Ceftazidimeb
2 g × 3/j ou
4 g IVSE
NI
14 à 21 jours IV
21 jours IV
Imipénèmeb
1 g × 3/j
NI
14 à 21 jours IV
14 à 21 jours IV
1 g/j
NI
10 à 14 jours IV
ou SC
14 à 21 jours IV
ou SC
Norfloxacine
400 mg × 2/j
3 à 5 j PO
NI
NI
Ofloxacine
400 mg × 1/j
200 mg × 2/j
1 j PO
3 j PO
NI
7 à 10 jours PO
NI
14 jours
Ciprofloxacinec
500 mg × 1/j
250 mg × 2/j
500 à
750 mg × 2/j
1 j PO
3 j PO
NI
NI
NI
7 à 14 jours PO
NI
NI
14 à 21 jours
PO
Triméthoprime + sulfaméthoxazole
800/160 mg × 2/j
5 j PO
10 à 14 jours
PO
14 à 21 jours
PO
Nitrofurantoïne
100 mg × 3/j
5 à 7 j PO
NI
NI
Fosfomycine + trométamol
3 g × 1/j
1j
NI
NI
30 à
40 mg/kg/j
NI
14 jours IV
21 jours IV
6 mg/kg/j
NI
14 jours IV ou
SC
21 jours IV ou
SC
Ertapénème
b
Vancomycine
d
Téicoplanined
D’après les recommandations de l’AFU 2008 et de l’AFSAAPS et SPILF 2008.
IV : intra-veineux ; PO : per os ; IM : intra-musculaire ; SC : sous-cutané ; NI : non indiqué.
a À l’exception de la prostatite à entérocoque. La posologie d’amoxicilline est alors de 4 à 6/j PO.
b À réserver aux infections à entérobactéries résistantes ou multirésistantes ou à Pseudomonas aeruginosa.
c Posologie de Ciprofloxacine 500 mg × 2, sauf pour Pseudomonas aeruginosa : 750 mg × 2/j.
d Dose de charge à réaliser initialement (15 mg/kg sur 1 heures pour la vancomycine et 6 mg/kg/12 les 5 premières injections pour la
teicoplanine).
Le Bactrim® est actif sur les entérobactéries et Staphylococcus spp. La biodisponibilité est excellente (équivalence
entre prise per os et IV). La diffusion tissulaire est excellente, notamment dans la prostate [5].
Les effets indésirables sont principalement l’allergie
cutanée et les réactions d’hypersensibilité qui peuvent être
graves et dont il faut informer le patient, les troubles digestifs, les hépatites cholestatiques et les cytopénies en cas de
traitement prolongé. La posologie s’adapte à la clairance de
la créatinine lorsqu’elle est inférieure à 30 mL/min.
Les indications comprennent la cystite compliquée
(notamment à Staphylococcus saprophyticus), la pyélonéphrite et la prostatite en relais oral après obtention de
l’antibiogramme. Il peut aussi trouver sa place dans les
infections nosocomiales à S. aureus.
Fosfomycine
La fosfomycine est un antibiotique bactéricide dérivé
de l’acide phosphonique, qui inhibe la synthèse des
1338
précurseurs du peptidoglycane constituant la paroi
bactérienne (interférence avec la pyruvate-UDP-Nacétylglucosamine transférase) (Fig. 4) (Tableau 2).
L’adjonction de trométamol (formant ainsi le Monuril® )
permet l’absorption digestive de la fosfomycine en formant
une paire d’ions. Les mécanismes de résistance sont la
diminution du passage intracytoplasmique par altération
des systèmes de transport ou la modification de l’affinité
de la pyruvate-transférase pour la fosfomycine.
Son spectre comprend les entérobactéries, Staphylococcus spp. (hormis S. saprophyticus qui présente une
résistance naturelle) et P. aeruginosa.
Les effets indésirables sont hydroélectrolytiques pour la
forme injectable en raison de la grande quantité de sodium
contenu dans les flacons, responsable d’un risque de surcharge et d’insuffisance cardiaque. La posologie s’adapte à
la fonction rénale au-dessous de 60 mL/min de clairance.
Les indications de la fosfomycine sont restreintes au
traitement probabiliste monodose des infections urinaires
basses non compliquées. Quatre-vingt dix pour des E. coli
producteurs de BLSE restent sensibles à la fosfomycine, ce
qui fait du Monuril® une alternative intéressante pour les
cystites à BLSE [17]. Son spectre large en fait la molécule
de choix pour le traitement probabiliste des infections urinaires basses [16]. La fosfomycine par voie IV peut être
utilisée pour les infections du haut appareil urinaire à BMR
communautaires ou nosocomiales mais toujours en association avec un autre antibiotique pour éviter l’émergence de
mutants résistants et sur données de l’antibiogramme (un
avis infectiologique est recommandé).
Nitrofuranes
Les nitrofuranes acquièrent leur activité antibactérienne
après la réduction enzymatique de leur fonction nitro,
catalysée par des réductases bactériennes, ce qui assure
leur spécificité d’action (Fig. 4) (Tableau 2). Le mécanisme
d’action relève ensuite d’interactions avec l’ARN ribosomal
et l’ADN bactérien en inhibant la déshydrogénase bactérienne et la synthèse protéique. Une réduction de l’activité
de la réductase bactérienne confère la résistance croisée à
l’ensemble des nitrofuranes. Les nitrofuranes ont pour seul
représentant la nitrofurantoïne (Furadantine® ).
Le spectre comprend E. coli, Enterococcus faecalis
et Staphylococcus saprophyticus. Habituellement Proteus,
Serratia, Providencia et Pseudomonas aeruginosa sont résistants.
Les effets indésirables pulmonaires (pneumopathies
interstitielles, fibrose) et hépatiques (cytolyse, hépatite
chronique active, cirrhose) [18] sont rencontrés lors de
son utilisation prolongée, ce qui a conduit l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) à publier en
2011 une lettre aux professionnels de santé recommandant de ne plus utiliser la nitrofurantoïne en traitement
prophylactique. Une enquête de pharmacovigilance a
été décidée par le comité technique de pharmacovigilance le 4 mai 2004. Au total 480 effets indésirables
ont été recensés dont 17,5 % d’effets pleuro-pulmonaires,
15,8 % d’hypersensibilité, 15,6 % d’effets neurologiques ou
musculaires, 15 % d’effets cutanés et 14 % d’effets hépatobiliaires. En estimant la prescription annuelle les taux
H. Chaussade et al.
d’atteintes pulmonaires seraient de 1/68 000 prescriptions
et de 1/50 000 pour les atteintes hépatiques. En cas de traitement de plus d’un mois on estime à 1/7600 les atteintes
hépatiques ou pulmonaires. Le Comité conclut son travail
par « Aussi, compte tenu d’une efficacité très limitée et du
risque d’effets indésirables pulmonaires et hépatiques liés
à l’utilisation de la nitrofurantoïne en traitement prolongé
continu ou intermittent, le rapport bénéfice—risque de cet
antibiotique en traitement prophylactique ne peut plus être
jugé comme favorable. Cette utilisation doit donc être bannie des pratiques, attitude qui n’exposera pas les patients
à des difficultés de prise en charge ». Cette conclusion un
peu hâtive concernant son inefficacité a conduit à sa quasi
éviction des recommandations en cours.
Les indications sont donc restreintes aux traitements
courts de 5 à 7 jours : cystites aiguës simples ou récidivantes
et bactériurie asymptomatique chez la femme enceinte
[16]. Comme la fosfomycine, les furanes gardent une activité contre les E. coli producteurs de BLSE dans 94 % des cas,
rendant leur utilisation intéressante pour les cystites [17].
Leur pénétration intra prostatique a été étudiée chez le
chien avec des concentrations atteintes très inférieures aux
seuils thérapeutiques [19].
Aminosides
Les aminosides agissent en inhibant la synthèse protéique
des bactéries par fixation sur le ribosome 30 S (Fig. 4).
Ce sont des antibiotiques bactéricides et concentrationdépendant (cf FQ) (Tableau 2). N’étant pas absorbés par
voie orale et mal absorbés par voie intra-musculaire, ils
ne s’utilisent quasiment que par voie intraveineuse (utilisation sous forme d’aérosol dans quelques situations). Ils
ont un volume de distribution très faible avec une mauvaise diffusion tissulaire notamment dans la prostate, le
système nerveux central et les sécrétions bronchiques [5].
En revanche, les concentrations dans le cortex rénal sont
élevées. Leur élimination se fait exclusivement par voie urinaire.
Le spectre d’action des aminosides touche les bacilles
à Gram négatif aérobies (entérobactéries et Pseudomonas
aeruginosa), les staphylocoques, les bacilles à Gram positif (Listeria monocytogenes), les mycobactéries (amikacine
et streptomycine). Ils ne sont pas efficaces sur les streptocoques et l’entérocoque (mais en cas de bas niveau de
résistance, il existe une synergie avec les bêtalactamines).
Ils ne sont pas actifs sur les bactéries anaérobies. Les mécanismes de résistance aux aminosides sont multiples mais
rares. En cas d’infection communautaire, la gentamycine
est efficace dans la plupart des cas. En cas d’infection associée au soin, l’amikacine est indiquée dans les infections à
bacille à Gram négatif et la gentamycine en cas d’infection
à cocci à Gram positif.
Les principaux effets indésirables des aminosides sont
la néphrotoxicité et l’ototoxicité. L’ototoxicité (atteinte
cochléo-vestibulaire) est cumulative (avec d’autres traitements ototoxique tels que le furosémide) et irréversible.
La néphrotoxicité (atteinte tubulaire proximale) est cumulative (avec d’autres traitements néphrotoxiques tels que
les anti-inflammatoire non stéroïdiens ou les produits de
contraste iodée) et réversible. Ces effets indésirables
Les médicaments antibiotiques en urologie
sont prévenus par l’utilisation de l’aminoside en dose
unique journalière (DUJ), par un traitement court, en
évitant l’association à des médicaments oto- ou néphrotoxiques. Pour les traitements de plus de 3 jours ou en cas
d’insuffisance rénale, il faut réaliser un dosage plasmatique
en résiduelle de l’aminoside afin d’autoriser l’injection de
la dose suivante (objectif < 0,5 mg/L pour la gentamicine et
2,5 mg/L pour l’amikacine).
Dans la grande majorité des cas, les aminosides doivent
être employé en DUJ (effet pic de la concentration et
moindre toxicité). Ils sont perfusés en 30 minutes par voie
IV.
Leurs indications sont restreintes dans les infections urinaires :
• infection urinaire avec critères de gravité clinique (sepsis sévère ou choc septique) : gentamicine si infection
communautaire ou amikacine si infection associée aux
soins ;
• infection urinaire suspectée ou confirmée à Pseudomonas aeruginosa, en bithérapie avec une bêtalactamine
anti-pyocyanique (ou la ciprofloxacine après avis référent) pendant 48—72 heures. Il faut privilégier l’amikacine
si l’antibiogramme n’est pas disponible ;
• infection urinaire à bactérie multirésistante sans autre
alternative thérapeutique et sur avis référent en antibiologie.
La posologie de la gentamicine est de 3 à 8 mg/kg et celle
de l’amikacine de 20 à 30 mg/kg (privilégier la posologie la
plus élevée en cas de gravité clinique) [20].
Glycopeptides
Les deux principaux glycopeptides utiles dans les infections
urinaires sont la vancomycine et la téicoplanine (Tableau 2).
La cible des glycopeptides est la paroi de la bactérie. Ils
inhibent la synthèse du peptidoglycane en empêchant les
étapes de transpeptidation par encombrement stérique du
pentapeptide (Fig. 4). Ce sont des antibiotiques lentement
bactéricides, avec une action temps-dépendante (le pourcentage de temps où la concentration de l’antibiotique est
supérieure à la CMI de la bactérie sur une journée est prédictif de son activité, avec pour objectif théorique > 50 %).
L’absorption par voie orale est nulle. La vancomycine ne
s’utilise que par voie IV, la téicoplanine peut également être
utilisée par voie IM ou SC. La diffusion tissulaire des glycopeptides est bonne dans les séreuses, modeste dans la plèvre
et le poumon. La diffusion prostatique des glycopeptides a
été peu étudiée mais sur un modèle de rat de prostatite,
la vancomycine atteignait des concentrations prostatiques
équivalentes aux concentrations sériques [21]. Elles sont peu
métabolisées et leur excrétion urinaire est importante.
Le spectre des glycopeptides est relativement étroit
puisqu’il est limité aux bactéries à Gram positif (staphylocoques, streptocoques, entérocoques, corynébactéries,
Clostridi, Propionibacterium acnes). Ils n’ont pas d’action
sur les bactéries à Gram négatif aéro- et anaérobies.
La résistance du staphylocoque, du streptocoque et de
l’entérocoque est rare. Toutefois, plusieurs cas groupés de
colonisation et d’infection à entérocoque résistant à la vancomycine ont déjà été rapportés. Le principal mécanisme
1339
de résistance aux glycopeptides est la modification de la
cible (changement d’un acide aminé du peptide empêchant
l’encombrement stérique par le glycopeptide).
Afin d’atteindre plus rapidement des taux sériques efficaces, l’administration de glycopeptides doit initialement
débuter par une ou plusieurs doses de charge. La vancomycine peut être perfusée toutes les 12 heures ou en perfusion
continue après une dose de charge sur 1 heure. La téicoplanine s’utilise initialement en perfusion toutes les 12 heures
(doses de charge) puis en une perfusion par 24 heures (entretien).
Les principaux effets indésirables des glycopeptides
sont :
• le Red Man Syndrome lié à la vancomycine (prévenu par
la perfusion lente) : 5 % ;
• la néphrotoxicité (surtout en cas de médicament néphrotoxique associé, prévenue par la surveillance des taux
sériques pour éviter un surdosage) : 0—7 % ;
• la veinotoxicité (vancomycine surtout) : 13 %.
Afin de pouvoir ajuster la posologie des glycopeptides, il
faut connaître la CMI du staphylocoque ou de l’entérocoque
vis-à-vis de la vancomycine et de la téicoplanine et surveiller
leur résiduelle (ou taux sérique si perfusion continue) avec
pour objectif dans les infections urinaires une résiduelle (ou
un plateau) de 20 à 25 mg/L.
Les indications des glycopeptides dans les infections urinaires sont limitées :
• pyélonéphrite ou prostatite à entérocoque en cas
de résistance ou de contre-indication à l’amoxicilline ;
• pyélonéphrite ou prostatite à staphylocoque en cas de
résistance à la méticilline et d’absence d’autre alternative (cotrimoxazole, clindamycine. . .) : principalement
infections associées au soin (postopératoire, présence de
sonde. . .).
Les posologies sont indiquées dans le Tableau 2.
Les cyclines
Les cyclines sont utilisées en urologie dans les infections
sexuellement transmissibles (Tableau 2).
Les molécules utilisées sont la doxycycline et la tétracycline.
Mode d’action
Les tétracyclines sont des antibiotiques bactériostatiques
dont le spectre d’activité s’étend à de nombreuses bactéries
Gram positif et Gram négatif, aérobies et anaérobies, aux
mycoplasmes, aux chlamydies, et aux rickettsies. Des résistances se sont cependant développées chez de nombreuses
bactéries aérobies et anaérobies. Les mycobactéries, et les
genres Proteus et Pseudomonas sont naturellement résistants.
Les tétracyclines agissent par inhibition de la synthèse
protéique en interférant avec la sous-unité 30 S ribosomale (Fig. 4). Leur effet bactériostatique est optimal en
milieu acide. La biodisponibilité orale des tétracyclines est
bonne. Seules les plus liposolubles, comme la doxycycline,
atteignent des concentrations efficaces dans la prostate.
L’élimination de la doxycycline est indépendante de la
1340
filtration glomérulaire ce qui permet son utilisation en cas
de troubles rénaux.
Contre-indications et effets indésirables
La doxycycline est contre-indiqué chez les patients présentant une hypersensibilité connue aux tétracyclines ; chez
les patients présentant des troubles sévères de la fonction hépatique. L’emploi de doxycycline chez les femmes
enceintes n’a pas été étudié. Cependant, il existe des
indices évidents de risque pour le fœtus humain. La doxycycline ne doit pas être administrée pendant la grossesse,
sauf nécessité absolue.
Les tétracyclines passent dans le lait maternel. La
concentration de la doxycycline dans le lait maternel atteint
30 à 40 % de la concentration plasmatique maternelle. Par
conséquent, la doxycycline ne doit pas être administrée à
la femme qui allaite. Si l’administration de doxycycline est
nécessaire, l’allaitement doit être arrêté.
Les effets indésirables suivants ont été observés chez des
patients traités par tétracycline, y compris la doxycycline :
(occasionnel [de > 0,1 % à < 1 %], rare [de > 0,01 % à < 0,1 %]
et très rare [< 0,01 %]).
Infections et infestations
Elles sont comme suit :
• fréquentes (de > 1 % à < 10 %) : nausées ;
• occasionnelles (de > 0,1 % à < 1 %) : trouble de la coagulation et hématurie ; céphalées ; vomissements, diarrhées,
glossite, inflammations de la muqueuse buccale et pharyngienne, enrouement, troubles de la déglutition et dans
des cas isolés, langue noire pileuse ; prurit, exanthèmes,
y compris exanthèmes maculopapuleux et érythémateux,
photosensibilisation ;
• rares (de > 0,01 % à < 0,1 %) : mycoses, colite pseudomembraneuse ; Affections hématologiques et du système
lymphatique (anémie hémolytique, thrombocytopénie,
neutropénie, éosinophilie, lymphocytopénies, lymphadénopathies, lymphocytes atypiques et granulation toxique
des granulocytes), réactions d’hypersensibilité, y compris
choc anaphylactique, hypotension, péricardite, œdème
angioneurotique, exanthème généralisé, exacerbation
d’un lupus érythémateux systémique, dyspnée, maladie du sérum, œdèmes périphériques, tachycardie et
urticaire ; bombement des fontanelles et hypertension
intracrânienne bénigne chez l’adulte. Des symptômes
tels que céphalées, vertiges, fatigue, diplopie peuvent
représenter les premiers signes de l’apparition d’une
hypertension intracrânienne. Paresthésies, tachycardies,
agitation et états anxieux. Un trouble et la perte
de la faculté olfactive et gustative ont été décrits
qui, seuls dans quelques cas et également en partie,
étaient réversibles ; acouphènes ; rougeur faciale ; douleurs abdominales, perte d’appétit, altération du goût,
dyspepsie, entérocolite ; hépatite, hépatotoxicité ; dermatite exfoliative, érythème polymorphe, syndrome de
Stevens-Johnson, nécrolyse épidermique toxique, photoonycholyse. arthralgie, myalgie ; élévation de l’azote
uréique sérique ;
• très rares (< 0,01 %) : convulsions.
H. Chaussade et al.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
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