République du Bénin *-*-*-*-*-*Départements de l’Atacora et de la Donga *-*-*-*-*-*-* Commune de Boukombé *-*-*-*-*-*-* Ets « Arts, Cultures et Tourisme pour un Développement durable (ACTDD) » PROJET D’APPUI A LA PROMOTION DU TOURISME DE VISION DANS LA COMMUNE DE BOUKOMBE (PAPT) Décembre 2012 1. CONTEXTE GENERAL ET JUSTIFICATION DU PROJET Les pays en voie de développement sont souvent caractérisés par une économie faible dominée essentiellement par le secteur primaire. Les autres secteurs notamment le secondaire et le tertiaire sont généralement très peu développés. Pendant longtemps, les différentes stratégies de réduction de la pauvreté mise en œuvre par la plupart de ces pays n’ont pu atteindre leurs objectifs. De plus en plus les pays en voie de développement et particulièrement les pays d’Afrique se sont aperçu qu’il ne suffisait pas de lutter contre la pauvreté mais bien plus de créer la croissance en mettant l’accent sur la diversification des secteurs productifs afin d’accélérer le processus de croissance. A cet effet, certaines filières comme le tourisme peuvent se positionner comme une alternative durable au regard des potentialités des pays africains connus pour leur diversité culturelle et pour la richesse de leur patrimoine naturelle. En réalité, le tourisme a connu un essor continu et s’est diversifié de plus en plus, au point de devenir un des secteurs économiques à la croissance la plus rapide du monde. Le tourisme moderne est étroitement lié au développement et il englobe un nombre grandissant de nouvelles destinations. Cette dynamique en fait un moteur essentiel du progrès socioéconomique. Le tourisme est une source de revenus considérables pour beaucoup de pays dans le monde, y compris sur le continent africain, (Brigety, 2012). http://iipdigital.usembassy.gov/st/french/article/2012/03/201203202458.html#ixzz 2GQnalBVw Selon les statistiques de l’OMT (2012), le tourisme représente 30% des exportations mondiales de services soit 5% du PIB mondial en terme de contribution directe. Cette activité crée environ 235 millions d’emplois dans le monde. Au cours de 2011, l’OMT a enregistré plus de 980 millions de touristes internationaux. Ce chiffre pourrait atteindre 1,8 milliards de touristes d’ici 2030 selon l’institution. Aujourd’hui, le volume d’affaires du secteur touristique égale, voire dépasse celui des industries pétrolière, agroalimentaire ou automobile. Le tourisme est désormais un des grands acteurs du commerce international et, en même temps, il constitue une des principales sources de revenus de beaucoup de pays en développement. Cette croissance va de pair avec l’accentuation de la diversification et de la concurrence entre les destinations. L’expansion générale du tourisme dans les pays industrialisés et développés présente des avantages économiques et crée des emplois dans de nombreux secteurs qui y sont liés, de l’agriculture aux télécommunications en passant par le bâtiment. La contribution du tourisme au bien-être économique dépend de la qualité et des recettes de l’offre touristique. L’OMT offre son assistance aux destinations pour qu’elles se positionnent de façon durable sur les marchés national et international qui ne cessent de se complexifier. En sa qualité d’institution des Nations Unies se consacrant au tourisme, elle souligne que ce sont surtout les pays en développement qui devraient bénéficier du tourisme durable et elle intervient pour les aider à traduire cette possibilité dans la réalité. Dans le dispositif touristique de la sous région ouest africaine, le Bénin occupe une position stratégique qui montre l’urgence d’une reconsidération de l'exploitation qui est faite aujourd'hui des potentialités locales existantes dans le secteur. Le mérite du Bénin tient aux énormes potentialités touristiques et culturelles variant des faits historiques (comme l’esclavage), les richesses culturelles (vodou, zangbéto, guêlêdê, FACTAM ) que des sites et/ou attraits touristiques (parc Pendjari, tatas Somba, etc.). Certaines destinations régionales se positionnent au premier rang de la carte touristique du Bénin et constituent de loin les premiers centres d’intérêt des touristes tant nationaux qu’internationaux. Au nombre de ceux-ci, l’Atacora est l’un des meilleurs attraits touristiques du Bénin. La destination Boukombé pourrait améliorer la position de l’Atacora dans le dispositif touristique du Bénin. 1.1. Contexte du projet 1.1.1. Lieu d’implantation 1.1.2. Présentation de la Commune de Boukombé 1.1.2.1. Environnement géographique La Commune de Boukombé s’étend sur près de 1 036 km², soit environ 1% de la superficie nationale. Elle est située au Nord-Ouest du Bénin, à plus de 600 km de la capitale économique Cotonou, Son chef-lieu portant le même nom (Boukombé) est à 45 km de Natitingou, chef-lieu du département de l’Atacora. La commune de Boukombé a un climat de type Soudano-Guinéen sec comprenant une saison des pluies de cinq mois (de mi-mai à mi-octobre) et une saison sèche de sept mois (de mi-octobre à mi-mai). Les précipitations varient entre 1.000 et 1.200 mm. Les mois d’août et de septembre sont les plus pluvieux alors que ceux de mars et avril sont les plus chauds. Les producteurs ont signalé des perturbations climatiques cycliques caractérisées par le démarrage tardif des pluies, des poches de sécheresse en cours de saison et des arrêts précoces de la saison des pluies. Cette situation s’observe dans tout l’Atacora Nord-Ouest. La température moyenne est d’environ 27°C avec des variations de 20°C à 38°C. Les amplitudes thermiques sont fortes entre le jour et la nuit surtout pendant la période de l’harmattan, vent froid et sec venant de l’Est, entre novembre et février. La végétation y est dominée par les savanes claires et arbustives. La commune présente des signes de sahélisation. Les espèces caractéristiques de la commune sont le baobab, le rônier, le néré, le karité, le kapokier, le faux acajou et le tamarinier. La commune de Boukombé est une vaste pénéplaine. Les reliefs sont orientés Nord-sud avec à l'Est le dernier maillon de la chaîne de l'Atacora. Le relief escarpé de Boukombé est dû à la chaîne de l’Atacora. C’est ce qui explique les contraintes naturelles qu’on y observe, notamment : - l’enclavement dû à l’orographie ; - la faible disponibilité en eau ; - l’exiguïté des sols cultivables doublée de leur très forte dégradation. Les sols sont de type ferrugineux tropical lessivé, caractérisés par une faible teneur en matière organique, avec une texture sableuse et une structure à tendance particulière et sensible à l'érosion. Des sols hydromorphes sont également observés dans les bas-fonds, présentant souvent les caractéristiques de bonne fertilité. Depuis les dix dernières années, la baisse de la fertilité des sols et la réduction des productions vivrières se posent avec une grande acuité. 1.1.2.2. Population et données humaines et sociales Selon le RGPH3 de 2002, la commune de Boukombé compte 60 568 habitants dont 29 523 hommes (48,77%) et 31 045 femmes (51, 33%), répartis dans sept (7) arrondissements. Au total, la commune compte 11 135 ménages à dominance agricole (plus de84% soit 9 412 ménages agricoles). La population est caractérisée par son extrême jeunesse. Environ 29 162 habitants (soit 28% de la population totale) ont moins de 15 ans. La commune comprend plusieurs groupes socioculturels dont le groupe Otammari est le principal et représente 92,4% de la population. Les autres groupes socioculturels rencontrés dans la commune sont les Lamba, les Gangamba, les M’bermè communément appelés Yindé, les Djerma, les Peulhs, les Fon, les Adja, les Bariba, les Dendi, les Yoruba, et les Cotocoli. L’ensemble de ces groupes ne représentent que 7,6 % de la population. Au plan social, les dynamiques de la population de Boukoumbé reposent principalement sur la famille. Le ménage au terme stricto sensu de l’INSAE n’existe pas en milieu Otammari. Toutefois, il pourrait s’identifier à l’entité familiale Otammari définie par la production et consommation. En réalité, en milieu Otammari, la petite entité de la société est définie à travers le grenier. Ainsi, l’ensemble des personnes se partageant un grenier commun forme la plus petite cellule de la société Otammari qui pourrait être assimilée au ménage. La gestion du patrimoine de cette entité est répartie entre le chef de ménage et les autres membres. Ainsi, la gestion du grenier incombe au chef ménage. Le bétail par contre est un patrimoine familial collectif confié à la personne la plus âgée de l’entité. Il apparaît donc que le chef de ménage n’est pas forcément le plus âgé. Il faut signaler que dès lors que le jeune Otammari atteint l’âge de maturité (la majorité) et qu’il se marie, il devient autonome et par voie de conséquence obligé de quitter le domicile paternel pour créer le plus loin possible son propre foyer ou grenier. D’où la dispersion de l’habitat sur l’ensemble du territoire de la commune, traduisant ainsi une tendance à la forte généralisation de l’autonomisation des nouveaux chefs de ménage. 1.1.2.3. Données économiques L’économie de la commune de Boukombé est dominée par l’agriculture. Les principales cultures pratiquées sont les cultures vivrières et surtout les céréales. Les cultures céréalières les plus pratiquées sont le petit mil, le sorgho, le riz, le maïs et le fonio. Mais à partir de 2005, la production du riz a connu une augmentation exponentielle avec l’appui du programme de conservation et de gestion des ressources naturelles (ProCGRN). Cette tendance haussière a été enregistrée pour le maïs entre 2005 et 2006 à la faveur de l’appui du programme d’urgence d’appui à la sécurité alimentaire (PUASA). Les populations de Boukombé produisent aussi les tubercules notamment l’igname, la patate douce, le manioc et le taro. La culture de légumineuses concerne le niébé le voandzou et l’arachide. Par ailleurs il faut noter un intérêt de plus en plus croissant pour le maraîchage dominé par le gombo, la tomate et le piment. Il faut cependant signaler la production à très petite échelle du coton et du tabac comme culture de rente. Au regard du niveau de production de la commune, le bilan vivier est globalement déficitaire. Toutefois le maïs, le niébé et le riz connaissent un excédent de 235 tonnes (maïs) et de 295 tonnes (niébé). L’élevage est la deuxième source de revenus dans la commune de Boukombé bien que la production animale soit faible. Les populations s’adonnent à l’élevage de la volaille, des caprins, des ovins, des bovins et loin derrière des porcins comme le montre le tableau récapitulatif. Tableau 1 : Cheptel animal de la commune de Boukombé en 2007 et 2008. CHEPTEL BOUKOMBE 2007 2008 Bovin 17 000 26 881 Ovin 21 000 24 576 Caprin 31 000 36 050 Porcin 6 500 7 181 Volailles 70 500 184 198 Lapin 86 86 Aulacode 43 43 CHEPTEL ATACORA 2007 2008 210 500 332 629 113 900 136 499 178 100 207 339 51 600 57 050 394 922 1 314 063 461 547 111 160 PART DE BOUKOMBE (%) 2007 2008 8,1 8,1 18,44 18 17,4 17,4 12,6 12,6 17,8 14 18,7 15,7 38,7 26,9 Source : MAEP, Annuaire statistique des productions animales 2007 et 2008. Les populations s’adonnent à plusieurs autres activités notamment le commerce, l’artisanat, le tourisme. Le commerce concerne les produits agricoles et artisanaux mais aussi et surtout les produits manufacturés. Les populations de Boukombé développent des relations commerciales avec les communes de Natitingou, Cobly, mais aussi avec le Togo (marché de Nadoba et Lomé) et le Nigéria. L’artisanat est encore une activité marginale et se limite à la vannerie, la poterie, la sculpture et tressage. On note aussi les métiers tels que la maçonnerie, la menuiserie, la mécanique et les métiers découlant de l’urbanisation comme la couture, la maintenance des électroménagers, la soudure, l’électricité, la plomberie, la peinture et le ferraillage. Tout comme l’artisanat, le tourisme est très peu développé et participe faiblement à l’économie de la commune ce qui contraste d’ailleurs avec la richesse de son patrimoine touristique et culturel. 1.1.3. Historique du projet : Située au Nord Ouest du département de l’Atacora, la commune de Boukombé regorge d’importants sites touristiques et d’une culture très diversifiée. Le potentiel touristique de la commune est constitué tant du patrimoine matériel qu’immatériel. Les attraits touristiques les plus connus de la commune sont le belvédère de Koussoucouangou, les tatas Somba, le pic de Montagne appelé Odacoti, etc. Une frange importante du potentiel touristique reste très peu connue. Parmi les richesses touristiques qui restent encore à découvrir se distinguent : le paysage, les randonnées, les routes coloniales, les vestiges des anciens greniers , la piscine naturelle de Kounagningou, la chute de Konsra, le tata historique du peuple Otammari, les produits artisanaux, et d’une riche culture très diversifiée et bien d’autres valeurs touristiques encore ignorées. Par ailleurs, il a été constaté que le secteur est dominé par l’informel et l’inorganisation des acteurs qui exercent de façon non professionnelle. Des cas de rançons, arnaques, de viols de touristes sont fréquents. Il est aussi à déplorer l’émergence d’une forme de mendicité des communautés riveraines des sites visités qui ne favorisent pas le développement d’un tourisme responsable. Autant de contraintes qui nécessitent l’assainissement du secteur si l’on souhaite faire du tourisme une industrie comme exprimé dans la vision du plan de développement communal. Par ailleurs, le secteur du tourisme attire de plus en plus l’attention des acteurs de développement et au premier chef les autorités locales. En effet, comme ressorti dans les recommandations du forum économique de la commune de Boukombé et dans les orientations des différents documents de planification en l’occurrence le Plan de Développement Communal (PDC), le Schéma Directeur d’Aménagement Communal (SDAC), le tourisme est l’un des principaux atouts de développement de Boukombé. D’ailleurs la vision du PDC en est très révélateur : "Boukombé, belle commune, est en 2020 la première destination touristique du Bénin où règne la bonne gouvernance dans l'unité, la paix, la prospérité économique, l'épanouissement social et culturel". 1.1.4. Contexte national et régional du projet Le Projet d’appui à la Promotion du Tourisme de vision dans la commune de Boukombé (PAPT) est une opération d’aménagement de l’espace et de développement communal inscrit au nombre des grands chantiers de lutte contre la pauvreté dans la commune. Il trouve son fondement dans les principaux documents nationaux de cadrage du développement. En réalité, le Bénin s’est engage dans un processus de lutte contre la pauvreté depuis 1999 à travers la mise en œuvre des stratégies de réduction de la pauvreté (SRP). Plusieurs SRP ont été élaborées et mise en œuvre. Ces différentes stratégies tiennent compte des engagements sous-régionaux et internationaux du Bénin. La dernière stratégie qui constitue le document de référence qui doit servir de cadre de dialogue avec les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) pour la période 2011-2015 est la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 3). Cette stratégie est élaboré conformément aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et au Nouveau Partenariat pour le Développement de l’Afrique (NEPAD) et s’inspire de la vision de long terme décrite dans les « Etudes Nationales de Perspectives à Long Terme (ENPLT), Bénin-Alafia 2025 » et s’appuie sur les Orientations Stratégiques de Développement (OSD 2006-2011) qu’elle opérationnalise à travers le Programme d’Actions Prioritaires (PAP). Le gouvernement Béninois a retenu six (06) orientations stratégiques afin de relever les défis et atteindre ces objectifs d’accélération de croissance et de réduction de la pauvreté dont le troisième concerne la promotion du renouveau économique. Pour y parvenir deux axes stratégiques : i) le développement de la production et des services à forte valeur ajoutée, ii) la mise en place d’un environnement des affaires de norme internationale. Il s’agit d’asseoir les base d’une économie émergente à partir de la sélection des grappes sectorielles permettant, d’une part, d’accélérer la croissance, et d’autre part, d’en diversifier les sources afin de la sécuriser et de la pérenniser. A cet effet, les secteurs prioritaires ci-après ont été identifiés : 1. le pôle coton, textile ; 2. le pôle agro-alimentaire, avec la pêche, les fruits et légumes, les produits vivriers, les produits non ligneux ; 3. le pôle tourisme, culture et artisanat ; 4. le pôle BTP et matériaux de construction, incluant le bois ; 5. le pôle « Transport, Logistique et Commerce », avec cinq composantes : le transport de marchandises, le transport de personnes, les services logistiques, le commerce régional et le négoce international. Ce pôle à fort potentiel représente le domaine dans lequel le pays dispose aujourd’hui du maximum d’atouts. Par ailleurs, il aura un effet d’entraînement important sur le développement des autres pôles mentionnés ci-dessus et permettra d’accompagner la stratégie de diversification des exportations. L’axe stratégique n°1 des Orientations Stratégiques de Développement a prévu la réhabilitation et la valorisation des sites touristiques attractifs. Le secteur du tourisme fait partie des secteurs prioritaires dans le cadre de la mise en œuvre des OSD mais aussi elle y occupe la troisième place. Le tourisme est perçu dans le cadre de la mise en œuvre des OSD, à travers sa triple dimension (tourisme d’affaires, tourisme de congrès et tourisme d’agrément) comme une source potentielle importante d’accélération de la croissance économique avec des effets d’entraînement sur les pôles BTP, agroalimentaire et artisanat. Dans le cadre de la promotion du tourisme, l’accent sera mis sur : - l’incitation à la rénovation de l’ensemble de l’hôtellerie nationale ; - l’aménagement des voies d’accès aux principaux hôtels actuellement existants et l’assainissement de leur environnement ; - la création de zones d’aménagement touristique dans les localités disposant d’importantes potentialités naturelles et socioculturelles ; - la promotion et le développement du tourisme intérieur, facteur de brassage entre les peuples, de tolérance et de paix ; - la promotion de la « destination Bénin » sur les principaux marchés émetteurs de touristes en vue de renforcer la notoriété et de soigner l’image de marque du pays ; - la création d’événements culturels forts. Par ailleurs, les potentialités du secteur de l’artisanat seront mieux exploitées à travers la mise en œuvre de la politique nationale de développement de l’artisanat. Son opérationnalisation passe par : - la mise en œuvre de mesures incitatives et attractives concourant au développement des activités artisanales ; - l’amélioration du système de l’apprentissage traditionnel par le système de type dual ; - la promotion et l’appui à la commercialisation des produits artisanaux. Ces orientations ont été renforcées par la troisième Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP 2011-2015) dont le premier axe d’intervention est l’accélération durable de la croissance et de la transformation de l’économie à travers quatre domaines prioritaires d’intervention que sont : - la consolidation du cadre macroéconomique ; - la dynamisation du secteur privé et le développement des entreprises ; - la diversification de l’économie par la promotion de nouvelles filières - porteuses pour les exportations ; - la promotion de l’intégration régionale et de l’insertion dans les réseaux mondiaux. Selon le SCRP 2011-2015, la faiblesse structurelle de l’économie et sa vulnérabilité aux chocs exogènes (fluctuations des prix internationaux, pluviométrie) imposent la diversification de l’économie, a travers l’exploitation optimale des pôles de croissance identifiés dans « l’Agenda vers une économie émergente ». Ainsi, la diversification de l’économie, déclinée en stratégies sectorielles, sera organisée à partir de quatre pôles prioritaires dont le tourismeculture-artisanat est le quatrième et de deux autres pôles à haut potentiel de croissance. En réalité, le tourisme représente la deuxième source d’entrée de devises après le coton, le pays disposant d’un potentiel touristique important et diversifié (voir figure 12). Cependant, comparativement à l’ensemble de la zone UEMOA, les arrivées touristiques n’ont que très peu évoluées. Elles ont en effet augmenté, entre 1998 et 2005, à un taux moyen annuel de 10% dans la zone UEMOA, contre 2% en moyenne pour le Benin. Le développement du tourisme au Benin est freiné par le manque d’infrastructures, l’inaccessibilité des sites, la faiblesse en nombre et qualité des infrastructures d’accueil, le manque de formation du personnel, la faible qualité du service (surtout dans l’hôtellerie), l’ absence de mesures incitatives spécifiques a l’investissement touristique, la faible desserte aérienne du pays. 1.1.4.1. Cadre institutionnel national du tourisme Au niveau international, les Nations Unis ont défini le cadre institutionnel du tourisme. Il a été retenu la création de l’Organisation Mondiale du Tourisme (OMT) dont les statuts ont été adoptés le 27 septembre 1970 à Mexico par l’Union Internationale des Organismes Officiels de Propagande Touristique (UIOOT). En Afrique de l’Ouest, le tourisme occupe une place importante et attire à cet effet l’attention de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Une commission Technique intitulée Commission Transports, Communications et Tourisme a été mise sur pied pour traiter des questions du tourisme entre autres. Dans l’espace Union Economique et Monétaire ouest Africaine (UEMOA) l’intérêt pour le secteur du tourisme s’est matérialisé par la mise en place d’un Commissariat chargé de l’Aménagement du territoire communautaire, des Transports et du Tourisme. Le cadre institutionnel national se démarque par l’existence d’une multitude de structures compétentes du domaine du tourisme travaillant en étroite synergie : - la Direction du Développement Touristique ; - la Direction des Professions et des Etablissements Touristiques ; - la Direction de l’Animation et de la Promotion Touristiques ; - le Conseil National du Tourisme ; - le Fonds de Développement et de Promotion Touristiques ; - la Cellule d’Exécution du Projet de la Route des pêches. Dans l’Atacora, le secteur du tourisme bénéficie d’un cadre institutionnel découlant de la politique nationale de déconcentration de l’administration. Ainsi, le département dispose d’une Direction Département de la Culture et du Tourisme. Cette direction est renforcée par l’Association Régionale de Développement du Tourisme (ARDET). 1.1.4.2. Cadre réglementaire national du tourisme Le tourisme est régi par une réglementation rendue effective par : - le Code Mondial d’Ethique du Tourisme adopté en juillet 2001 par le Conseil Economique et Social des Nations Unies (ECOSOC) et entériné par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa Résolution A/RES/56/212 du 21 décembre 2001 ; - l’Article 34 du Chapitre VII du Traité révisé instituant la CEDEAO précisant les attributions du tourisme ; - la Politique Commune du Tourisme et du Code d’Investissement Touristique de l’UEMOA adoptés lors de la Conférence des Experts tenue à Ouagadougou du 12 au 15 décembre 2007 ; - la Convention N°004/CE/98 relative à l’institution du Visa Touristique Entente (VTE) signée à Cotonou le 13 août 1998 par le Conseil de l’Entente ; - la Revue de la législation en matière de tourisme au Bénin ; - la loi n°97-014 du 02 juin 1997 portant création de la taxe sur les nuitées dans les hôtels et établissements assimilés en République du Bénin ; le décret n°2007-445 du 02 octobre 2007 portant attributions, organisation et fonctionnement du Ministère de la Culture, de l’artisanat et du Tourisme. Ce décret réaffirme la volonté de l’Etat à promouvoir sa politique de déconcentration à travers le chapitre 4 consacrant respectivement les directions départementales de la culture, de l’artisanat et du tourisme et le chapitre 5 les délégations communales du ministère de la culture, de l’artisanat et du tourisme. - Les différentes dispositions légales existantes n’intègrent pas explicitement le contexte de la décentralisation. Toutefois, la loi 97- 029 du 15 janvier 1999 portant organisation des communes en République du Bénin a prévu en son article 82 les domaines de compétences des communes à savoir l'administration et à l'aménagement du territoire, au développement économique, social, sanitaire, culturel et scientifique ainsi qu'à la protection de l'environnement et à l'amélioration du cadre de vie. La nouvelle politique nationale du tourisme élaborée en 1996 et adoptée en 1998 s’intègre dans les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), les Orientations Stratégiques du Développement (OSD) de notre pays, la Stratégie de Croissance pour la Réduction de la Pauvreté (SCRP) et la décentralisation intervenue depuis 2003, pour permettre à ce secteur de jouer sa partition dans l’émergence de notre pays. 1.1.4.3. Ressources touristiques du Bénin Le Bénin regorge d’importantes et riches ressources touristiques qui restent cependant peu valorisées. Elles varient du patrimoine matériel au patrimoine immatériel, des attraits naturels aux attraits culturels et artisanaux sans oublier les infrastructures et les structures d’organisation du secteur. a) Les attraits naturels La nature offre des merveilles qui font objet de curiosité au double intérêt de permettre à l’individu d’en jouir par observation ou par usage et d’être des espaces de repos et d’inspiration. Le Bénin dispose de nombreuses curiosités qui se distinguent par leur caractère pittoresque mais aussi par leur spécificité. Celles-ci sont avant tout des ressources naturelles et concernent le plus souvent les cours d’eau, les cascades et les chutes d’eau, les paysages et reliefs exceptionnels (belvédères, massifs montagneux, littoral, rivages, embouchures, etc.). On dénombre : - - les Parcs Nationaux de la Pendjari et du W ; - - les Chutes de Kota ; - - la Cascade de Tanongou ; - - le Belvédère de Koussoukouingou ; - - le Cordon littoral ; - - les Lacs Nokoué et Ahémé ; - - la Mare aux caïmans de Kandi, …etc. b) Les attraits culturels et artisanaux Les deux types d’attraits culturels dans le dispositif touristique du Bénin sont ceux liés à l’histoire d’une part et ceux liés aux croyances et aux pratiques religieuses. b.1. Les attraits liés à l’histoire Plusieurs attraits liés à l’histoire sont valorisés et mis à la consommation touristique et concernent : - Les musées : dont les plus célèbres sont les musées d’Abomey, de PortoNovo, de Ouidah, de Parakou et de Natitingou ; - Les sites et lieux historiques qui renseignent du passé glorieux des royaumes et chefferies ayant existé au Bénin. Ils sont aussi un témoignage de leurs relation parfois conflictuelles et concernent les Palais des royaumes d’Allada, d’Abomey, de Porto-Novo, de Kétou, de Kinkinhoué, de Dassa-zoumè, de Savalou, de Savè, de Parakou, de Nikki, de Djougou, de Kouandé, de Zougou-Pantorossi, de Kandi, etc., la « Route de l’esclave » (Abomey-Allada-Tori-Ouidah), la route de résistance du Roi Béhanzin (Mongnigbé-Gandjawa-Sodégbé), la route de résistance du Roi Kaba, etc., les sites souterrains de Bohicon et de Cana (Village souterrain d’Agongointo). d.2. Les ressources humaines 1.1.5. Complémentarité avec les autres actions de développement existantes (budget local, projets nationaux, coopération, association etc.) Le Projet d’Appui à la Promotion du Tourisme dans la commune de Boukombé est un projet de renforcement du secteur du tourisme qui s’inscrit dans la vision de développement de la commune. En réalité, la commune de Boukombé a bénéficié d’appui de plusieurs partenaires dans le cadre de la promotion du tourisme. Il s’agit de l’appui de l’Association Régionale de Développement du Tourisme (ARDET) qui a mené diverses actions dont principalement l’amélioration du paysage touristique à travers la construction des tatas avant de connaître une interruption de son intervention. En 2000, a démarré l’appui de la SNV dans le cadre de la mise en œuvre du Projet Pilote du Tourisme à Boukombé (PPTour) dont l’un des acquis est la création du Bureau d’Accueil Touristique de Boukombé (BATOB). Dans la deuxième génération du Plan de Développement Communal (PDC 2), la commune de Boukombé a reconduit la vision définie en 2005 dans le cadre de l’élaboration du PDC 1. Ainsi, la commune se fixe dans sa vision de rester une belle commune et de devenir d’ici 2020 la première destination touristique du Bénin où règne la bonne gouvernance dans l’unité, la paix, la prospérité économique, l’épanouissement social et culturel. Les différents travaux de concertation des acteurs du développement de la commune mettent de façon insidieuse l’accent sur la valorisation du patrimoine naturel et culturel et reconnaissent la valeur du potentiel touristique de Boukombé. Ainsi, la commune à travers sa vision s’imprime de mettre en place une politique de développement du tourisme en vue de favoriser une meilleure et durable valorisation de ce patrimoine. Dans le programme trois du PDC 2 Développement du Tourisme dans la commune de Boukombé, il a été retenu trois projets à savoir : - Elaborer une politique de développement du tourisme ; Promotion du tourisme dans la commune ; Valoriser les sites et atouts touristiques. Au plan national, le Bénin s’est doté d’une politique nationale de développement du tourisme dont la vision est 1.1.6. Présentation des études préalables réalisées et/ou bilan des actions passées et en cours (à joindre en annexe les documents techniques) La principale étude réalisée dans le domaine du tourisme concerne l’état des lieux. Cette étude vise à établir la situation référentielle du secteur du tourisme dans la commune et de fournir au conseil communal des informations suffisantes et précises sur le secteur qui permettront une meilleure prise de décision quant à la valorisation de son patrimoine touristique. Cette étude a eu pour mission de faire : - l’inventaire des sites touristiques de la commune ; le répertoire des infrastructures hôtelières existantes dans la commune ; le listing des activités connexes ; des propositions sur les produits et circuits touristiques potentiels. Cette étude a révélé que la commune de Boukombé dispose d’un potentiel touristique assez impressionnant faisant d’elle la deuxième destination du nord Bénin. Ce patrimoine est constitué aussi bien d’attraits naturels que d’attraits liés à l’histoire mais aussi aux croyances. L’étude révèle la concentration de ce patrimoine dans la région de koussoucoingou. D’après cette étude, la vitalité des activités touristiques tient de la proximité de la commune au Togo d’où elle reçoit la quasi-totalité des visiteurs. En réalité, le gouvernement togolais prenant la mesure de l’importance du tourisme dans le développement économique a adopté une politique volontariste de promotion du tourisme. De fait, le Togo connaît depuis les dix dernières années un boum du secteur touristique avec comme principaux acquis de l’implication de l’Etat est l’inscription de plusieurs sites et valeurs culturelles au patrimoine mondial de l’UNESCO dont le pays Otammari partagé aussi par le Bénin et le Togo. Le rapport a mis l’accent sur le caractère peu professionnel et informel des activités touristiques dans la commune avec des acteurs très peu organisés. La plupart des infrastructures existantes et servant pour le tourisme ne répondent pas aux normes élémentaires d’hébergement et de restauration. L’étude a aussi débouché sur un zonage territorial de la commune en matière de potentiel touristique ainsi qu’il suit : - - La zone comprend l’arrondissement de Koussoucoingou, les villages de Koumagou A, Koukouatchingou (dans l’arrondissement de Boukombé centre), les villages de Koumagou B, Kounacocou, Kounagnigou (dans l’arrondissement de Natta) et le village de Tatchadiéta (dans l’arrondissement de Manta). Cette zone se caractérise par la présence d’une chaîne de montagne avec des ruptures de pentes spectaculaires à Kougnagou, d’un relief relativement accidenté donnant des vues panoramiques imparables dans tous les villages, des sommets culminants dans l’arrondissement de Koussoukouangou, de colline Odacoti à Koukouatchiengou dont la forme rappelle le casque coloniale, de quelques petites chutes ou sources d’eau et des vallonnements au pied des collines. La zone centrale s’étendant de l’arrondissement de Tabota aux parties restantes des arrondissements de Boukombé, Natta et Manta. C’est la zone qui connaît la plus grande emprise humaine malgré le caractère dispersé de l’habitat constitué de tata. La dispersion de l’habitat favorise l’existence et la survivance de certains bosquets sacrés. - La zone ouest qui correspond aux arrondissements de Korontière et de Dipoli marqués d’un relief assez plat constitué de vastes plaines. Les résultats de l’étude ont ressorti les problèmes majeurs qui minent le secteur dans la commune. Il s’agit entre autre de : - la faible valorisation des potentiels touristiques ; inaccessibilité de certains sites ; faible organisation des acteurs la prédominance de l’informel ; absence de structures de transport spécialisées ; absence de synergie d’intervention insuffisance d’encadrement des acteurs locaux. 1.2. Justification du projet : diagnostic et analyse du ou des problèmes majeurs que le projet entend résoudre Dans la commune de Boukombé, les activités touristiques s’animent autour des tatas. Or la commune dispose d’un énorme potentiel tant naturel, culturel que religieux et artistique qui reste très peu valorisé. D’importants problèmes et contraintes empêchent le développement du tourisme dans la commune. Analyse des problèmes Cette analyse est faite par type d’offre afin de mieux cerner les problèmes au cas par cas et d’éviter de prendre des mesures globalisantes souvent inefficaces pour l’atteinte des objectifs de développement. Problèmes au niveau des éléments d’attractivité Les patrimoines paysagers et naturels offrant un réel potentiel attractif souffrent globalement d’un défaut d’aménagements et de valorisation. Les écosystèmes remarquables susceptibles d’intéresser les touristes attirés par la découverte des milieux naturels (tourisme vert, écotourisme) qui pouvaient constituer un des principaux points d’attraits se sont complètement dégradés du fait de la forte anthropisation. La commune de Boukombé appartient au bassin versant de Koumagou riche d’importants cours, plans et points d’eau. La pollution de ces ressources en eau ne garantit pas le développement d’une vie aquatique souvent source d’attraction touristique. La forte sollicitation des berges des cours d’eau ont conduit à la destruction des galeries et reliques forestières qui pourraient présenter une valeur éco-touristique certaine. Le patrimoine historique, architectural et bâti, présentant un intérêt sur le plan touristique de cette région repose essentiellement sur des témoignages de l’époque coloniale. Ces différents vestiges du passé ne font l’objet d’aucun programme de sauvegarde. La commune ne connaît pratiquement d’animations et d’évènements culturels, en dehors des cérémonies initiatiques. Il n’existe en réalité aucun plan d’organisation et d’intégration de ces évènements à une politique de développement du tourisme. Aucun acteur culturel d’envergure ne s’intéresse à cette dimension du tourisme qui pourtant contribue au rayonnement de certaines villes. On peut citer l’exemple de Ouagadougou avec les FESPACO ou plus proche et plus simple de celle de la ville de Savalou avec la fête de l’igname. Autant d’opportunités qui peuvent être explorées par les acteurs locaux du tourisme au regard de la richesse du patrimoine culturel de la région Otammari qui mérite d’être mieux mis en valeur. L’artisanat et un grand nombre de marché de la commune région constituent des facteurs d’animation intéressant permettant aux visiteurs d’aller au contact de la population et de découvrir le savoir-faire ainsi que les modes de vie et la tradition. Malheureusement ces potentiels attraits touristiques ne sont pas souvent considérés comme partie intégrante du tourisme. Aucun circuit actuellement mis en œuvre n’intègre ces richesses. Les structures d’accueil les hébergements et les restaurants. La commune de Boukombé dispose de quelques infrastructures dont la qualité est de loin très basse et ne répondent souvent pas aux attentes des clients. Peu de structures permettent d’autres formes d’hébergement telles que l’accueil chez l’habitant par exemple. La capacité d’accueil des structures ainsi que les possibilités d’hébergement sont beaucoup moins importantes. L'offre en restauration est diversifiée et riche. On y trouve à peu près plusieurs types de cuisines et de restaurants (privés, restaurant, brasseries,..) Ces nombreux maquis/restaurants offrent la possibilité de se restaurer « local » à peu de frais. Toutefois, la qualification du personnel est de manière générale souvent déficiente. Les services se limitent aux prestations locatives de transport et au guidage touristique sans qu’il existe d’agences de voyages ni un service d’accueil et d’information touristique à proprement parler. La commune ne dispose pas de banque facilitant le retrait et le transfert d’argent. Les rares cliniques qui existent se trouvent dans la seule ville de Boukombé. Diagnostic de la situation de l’accessibilité des sites et attraits touristiques Les modes d’accès au territoire de Boukombé sont encore aléatoires et constituent un véritable handicap pour la promotion des activités touristiques. Route, pistes et infrastructures de transport Le réseau routier de la commune est structuré autour de deux axes à savoir l’axe Nord-Sud et l’axe Ouest-Est qui sont dans un bon état général. Les pistes secondaires et les accès en direction des sites touristiques sont relativement, malgré les efforts d’amélioration du réseau routier, restent de praticabilité difficile. En ce qui concerne les infrastructures de transport, la commune ne dispose d’aucune infrastructure en dehors de la gare routière. De façon spécifique au tourisme, il n’existe aucune offre de transport. Les acteurs locaux semblent ne pas s’intéresser à la spécialisation dans le secteur du tourisme. Toutefois, il existe un parc automobile non négligeable constitué surtout de taxis privés. L’offre en la matière s’est considérablement améliorée et développée ces dernières années. Les taxis motos jouent aussi un rôle de plus en plus important dans le secteur. En matière de transport, un véhicule privé est quasiment essentiel si l’on souhaite découvrir le territoire. Les moyens de transports entre sites et le chef lieu de la commune sont existants en nombre réduit mais présentent aussi l’inconvénient d’être très peu sécurisés (taxis privés, taxis brousse,…). Le transport des touristes se fait par des acteurs très peu spécialisés dont les prestations ne sont pas de loin d’une qualité acceptable. Les temps de parcours entre sites et chef-lieu de la commune sont souvent très longs du fait de l’état précaire du réseau routier et des pistes. L’accès à de nombreux sites pour être aisé nécessite l’utilisation d’un véhicule « tout terrain ». Sur l’ensemble du territoire, la signalisation routière est déficiente et pendant que les sites touristiques ne disposent généralement pas de signalisation. Difficulté dans le secteur du guidage touristique La commune dispose d’un potentiel d’acteurs locaux jouant le rôle de guides touristiques. Mais le guidage est souvent « spontané » en raison du fait que la plupart des acteurs n’ont aucune formation donc non qualifiés et offrent par voie de conséquence un service aléatoire. Ces acteurs exercent de façon individuelle et dans l’informel en l’absence d’un cadre institutionnel et légal adéquat. L’offre du service touristique est très tracassant du fait de l’existence de plusieurs intermédiaires, pas toujours qui malheureusement ne sont souvent pas « désintéressés ». On peut citer les guides locaux, les autorités locales et traditionnelles, les propriétaires terriens, entre autres. L’analyse globale des infrastructures de transports démontre qu’il existe un réel problème pour le développement touristique dans la commune. L’offre touristique et de loisirs est peu visible et très peu valorisée dans la commune de Boukombé bien qu’il existe une clientèle de passage susceptible d’être intéressée par la découverte des nombreux points d’attractions. Aucune agence de voyages et de guidage n’existe. Les acteurs très peu organisés n’accueillent aucun « événementiel majeur » susceptible d’attirer un nombre important de touristes comme c’est le cas à Ouidah. Synthèse du diagnostic Une analyse globale révèle qu’en leur état actuel, aucun site touristique n’atteint le seuil d’attractivité nécessaire pouvant déclencher « l’acte d’achat » pour les touristes. Les attraits de la commune sont vendus à travers une proposition groupée comprenant les principaux sites sur toute l’étendue du territoire national. Il faut signaler que le patrimoine touristique de la commune est beaucoup plus vendu par les agences transfrontalières (Togo et Burkina Faso). Or il existe des sites incontournables dont la valorisation pourrait constituer un ferment pour la création et la valorisation d’une destination Otammari. On distingue notamment : - la possibilité de développement d’activités de découverte du milieu naturel (tourisme vert, écotourisme) par la valorisation du bassin versant de Kamougou ; - La mise en valeur du patrimoine culturel relatif aux pratiques religieuses (traditionnelles, fêtes initiatiques) ; - - - - L’aménagement des sites et leur valorisation, le développement de produits touristiques et d’événements culturels autour de ces thématiques ; La possibilité de développement du tourisme de randonnée par l’aménagement de parcours balisés et de gîte d’étape parfaitement positionné en fonction d’une journée calibrée de marche ; L’atout majeur que représente le pays « Tamberma » site de Nadoba classé au patrimoine mondial par l’Etat togolais constituer un important point d’accroche ; Le potentiel faunistique reste un avantage immense pour le tourisme de découverte animalier ; Au regard du patrimoine de la commune, les conclusions suivantes sont possibles : - existence d’un potentiel de sens existe ; accessibilité insuffisante des différents sites à potentiel touristique et mauvaise praticabilité des pistes ; extrême rareté du bien être au niveau de la plupart des sites c’est-à-dire de conditions de vie et d’activités facilitatrices excluant la pénibilité ; inexistence d’un potentiel pédagogique et des compétences (aléatoires) des guides locaux ; non identification des circuits ; non formalisation des circuits rendant le choix de l’offre déjà diffuse extrêmement difficile ; une offre touristique désorganisée et très aléatoire ; faible efficience de l’offre qui ne garantit pas la rentabilité de l’investissement du client (touriste) ; développement d’un esprit individualiste ; faible fiabilité de l’offre ; absence d’un souci de labellisation de l’offre et de professionnalisation des acteurs ; absence d’une réglementation qualitative ; inexistence de mesure sécuritaire sur les sites même si globalement la commune ne présente pas les traits d’une région à risque, il n’en demeure pas moins que des règles de précaution doivent être observées. En résumé, les principaux traits caractéristiques du tourisme dans la commune de Boukombé sont : a) b) c) d) e) Une accessibilité « interne » à l’offre déficiente ; Une offre attractive réelle, mais peu lisible, peu valorisée ; Une offre d’accueil limitée notamment sur le plan qualitatif ; Une promotion déficiente et anarchique ; Un déficit de professionnalise qui compromet la dynamique de développement du secteur. Menaces et opportunités Le contexte actuel de décentralisation constitue une opportunité pour la promotion et la valorisation du patrimoine touristique au sein des limites d’une collectivité territoriale. La mondialisation introduit de plus en plus la nécessité du dialogue des cultures qui constitue un argument important favorisant la rencontre des peuples du monde entier à travers lequel les touristes tirent les éléments de motivation pour la découverte d’autres cultures et modes de vie. Ce qui est d’un avantage inouï pour la commune de Boukombé héritière d’un passé chargé d’histoire et de culture très jalousement conservée de génération en génération. Toutefois il faut noter qu’il existe des menaces quant au développement du secteur dont : - La perte de l’essentiel du patrimoine faunique de la commune qui ne peut se prévaloir d’asseoir le tourisme sur ce potentiel très amenuisé ; - Les aléas en matière de fourniture d’électricité, de liaisons téléphoniques ou le caractère très embryonnaire de l’internet, constituent des freins en matière de qualité de prestation touristique. La cartographie Enjeux et orientations cohérentes en matière de développement touristique Enjeux fondamentaux Les enjeux du présent projet de développement du tourisme dans la commune de Boukombé sont multiples, complexes et transversaux. Ils sont : - identitaire et vocationnel La valorisation de la destination touristique Otammari s’inscrit dans démarche irréfutable de l’affirmation de l’identité du pays Otammari et imprimera une image cohérente de la commune tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. sociaux La commune de Boukombé est caractérisée par l’extrême pauvreté de ses populations. La promotion du tourisme est une piste pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement. Elle paraît un axe stratégique assez pertinent pour l’éradication de la pauvreté et contribuera à la combattre efficacement en permettant aux communautés les plus pauvres et présentant une très grande vulnérabilité à avoir les moyens de se prendre durablement en charge et de vivre décemment sur leur territoire sans avoir besoin de partir pour l’exode. Les actions doivent permettre de rentabiliser les entreprises existantes, de fournir des revenus complémentaires à certaines filières connexes (artisanat, guidage, location véhicule, etc.) mais aussi et surtout d’impacter directement les populations rurales en orientant les touristes vers les campagnes afin de leur permettre de bénéficier directement des retombées de la manne touristique. - Pour la commune, il se pose la nécessité de spatialiser le potentiel touristique et d’utiliser les régions présentant un avantage comparatif afin de valoriser au mieux la destination Otammari et d’améliorer l’attractivité de celles dont la richesse est à priori moins forte. Le but est de créer des pôles d’attraction sur toute l’étendue de la commune. Mais il importera aussi de veiller tant à l’équilibre territorial en diffusant au mieux et en protégeant l’offre touristique de différents régions d’une même entité territoriale. En somme l’aménagement du territoire vise un assemblage de toutes les spécificités et individualités régionales afin de mieux vendre la destination Otammari. Les actions du projet doivent s’inscrire dans une démarche qui vise à rendre cohérente et plus lisible l’offre touristique de la commune. Analyse causale Problèmes Causes Immédiates (Statuts, influences directes) Causes Sousjacentes Dégradation du patrimoine touristique de la commune Faible contribution du tourisme à la promotion de l’économie locale Caractère informel des rares activités existantes Faible développement des activités touristiques Faible niveau d’investissement Non aménagement des sites et ressources Faible compétitivité des activités Réticence des dignitaires aux aménagements Pauvreté Services de transport insuffisant et obsolètes à grand risque Causes de base/structur elles (Société, Politiques, Ressources, Croyances) Absence d’une hiérarchisation spatiale en matière de tourisme Absence d’un dispositif sécuritaire efficace Services d’accueil quasi inexistants Insuffisance des actions de promotion et de marketing territorial Absence de suivi et de contrôle Inexistence de structures d’encadrement en matière de gestion durable des ressources Faible développement de l’éco-tourisme Absence d’un cadre de réglementation du secteur du tourisme dans la commune Faible développement des infrastructures Non prise en compte du tourisme dans la politique de promotion de l’économie locale Faible intérêt des jeunes pour les évènements culturels traditionnels Anthropisation des sites et ressources naturelles Déficit énergétique Infrastructures sanitaires insuffisantes dans les zones à fort potentiel Snobisme et modernisation Exploitation hasardeuse et individualisée Faible assistance conseil des opérateurs Services d’hébergement et de restauration insuffisants et inadéquats Barrières mythiques, et occultisme Abandon des sites, ressources et valeurs Séjour très court des touristes dans la commune Circuits non structurés Insuffisance de l’approvisionnement en eau potable Faible connaissance de valeurs traditionnelles par les générations montantes Non organisation des acteurs Faible professionnalisation des acteurs en activités (Services, Accès, Pratiques) Perte de l’identité culturelle et historique de la commune Recul de l’organisation des évènements culturels traditionnels Ignorance de la portée économique et de la valeur des ressources touristiques Non promotion du patrimoine culturel au cours des fora Inexistence d’agences de promotion culturelle Absence d’un plan de restauration des sites et ressources touristiques Absence de règles et outils de gestion durable des ressources Absence de structure de coordination des activités du secteur Absence d’une politique de conservation et de promotion du patrimoine culturel et historique