CREAT Quartier La Baronne - 06610 LA GAUDE 04 93 18 45 00 – Fax 04 93 18 45 25 [email protected] PROGRAMME NATIONAL ASTREDHOR 2008 ELARGISSEMENT DE LA GAMME FEUILLAGE A COUPER CREAT-08FC20 « L’application des méthodes, résultats et conclusions de cette expérimentation aux conditions de chaque exploitation horticole se fait sous l’entière responsabilité des entreprises. » Elargissement de la gamme feuillage à couper Essai n°1 : Introduction et étude comportementale de nouveaux taxons Objectifs Pour le producteur il est important de diversifier son offre commerciale, afin d’augmenter son revenu. Il convient donc de rechercher des espèces intéressantes, de nouvelles variétés de rameaux à couper, et d’acquérir des données techniques afin de mettre au point des calendriers culturaux. Dans ce cadre il est expérimenté depuis plusieurs années au CREAT, différents taxons pouvant répondre à ces besoins, et cela dans des conditions de cultures sous serres et en containeur. Il s’agit en effet de ‘recycler’, l’usage de serres habituellement destinées à la production de fleurs coupées diverses (œillets essentiellement), vers une production de feuillage qui soit rustique. Ainsi au cours de ces dernières années, ce sont les genres Melaleuca et fougères qui ont été testés, et à partir de 2008, il s’est agi d’observer le potentiel du genre Hosta, notamment remarquable pour ses feuilles panachées. Plan expérimental et dispositif L’essai se déroule sous une serre verre multi chapelle de 500 m², équipée de filet anti papillons de maille de 2 par 3 mm. Les Hostas sont disposées dans une partie de la serre où une ombrière est mise en place. Un système d’aspersion est aussi installé. Les espèces prévues sont : Hosta ‘So Sweet’, Hosta ‘Krossa Regal’, Hosta ‘Antioch’, Hosta ‘Magic Moment’ Les plants sont au nombre de 32 par variété et disposés dans des conteneurs de 10 litres. Le substrat est composé d’un mélange de tourbe, perlite et terreau. L’arrosage et la fertilisation sont assurés par un système de goutte à goutte. (pH : 6,0 et Ec : 1,2). Une station de fertilisation permet d’assurer les équilibres pH et Ec ainsi que les volumes d’eau qui seront quantifiés. Variables mesurées Les observations portent sur la rusticité et la sensibilité des plants face aux conditions agroclimatiques ainsi que face aux maladies et ravageurs. Les dates de récoltes ainsi que les quantités et la qualité des rameaux cueillis seront aussi notées. -2– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Enfin des tests de tenue en vase, assuré par la station de l’U.R.I.H. seront effectués à des dates différentes (printemps, été, automne et hiver). L’ensemble de ces observations et notations permettra de mesurer le potentiel agronomique de chaque variété et d’établir au préalable des itinéraires techniques. Ces travaux seront poursuivis afin d’observer le comportement dans le temps de ces taxons. Ils seront complétés par des tests à la commercialisation. Descriptif des variétés Les hostas ont été sélectionnés pour la qualité de leur feuillage, panaché et de longueur satisfaisante. (Références provenant de : Les hostas, Réjean D. Millette, éditions de l’homme, 2003) -Hosta ‘Antioch’ : Les potées ont un diamètre de 66 cm pour une hauteur de 45 cm environ. Les feuilles ont une longueur moyenne supérieure à 25 cm, pour une largeur autour de 11 cm. Elles sont donc assez larges, arquées, de couleur vert pâle en forme de cœur. Les feuilles sont margées de jaunes au départ avant de blanchir par la suite. Les fleurs de couleur lavande pâle, s’épanouissent en juillet, sur une tige florale de plus de 60 cm de haut. Hosta ‘Antioch’ est donné comme l’un des plus beaux hostas marginés blancs. -Hosta ‘Krossa Regal’ : Potée de grand diamètre, de plus de 150 cm, et de hauteur conséquente de plus de 90 cm. Il s’agit d’une variété tolérant un ensoleillement. Cette variété aux feuilles non marginées, a été choisie pour son feuillage de grande longueur, plus de 30 cm pour 20 cm de large. Mais aussi pour l’originalité de sa couleur bleu-acier. Les feuilles sont érigées en forme de cœur allongé. Les fleurs de couleur lavande, s’épanouissent en juillet, sur une très longue hampe florale (180 cm). -3– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel -Hosta ‘Magic Moment’ : Nous disposons de moins de références sur cette variété, si ce n’est celles du fournisseur de plants Turc. Les potées atteignent environ 55 cm de diamètre pour 40 cm de haut. Les feuilles sont d’une longueur de 20 cm environ, et très largement bordées de blanc. -Hosta ‘So Sweet’ : Potée d’un diamètre supérieur à 55 cm, et d’une hauteur de 35 cm environ. Les feuilles ont une longueur inférieure à 20 cm, mais assez large (11 cm environ). Elles sont de forme élancée et luisante, de couleur vert pâle en début de croissance. La marge dorée et assez large, devient blanche par la suite. La fleur blanche apparait plutôt en fin d’été, sur une tige florale de 55 cm environ. Il s’agit d’un Hosta tolérant au soleil. -4– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Déroulement de l’essai L’ensemble des variétés proviennent des établissements Turc. Elles ont été reçues en semaine 17 en godet d’un litre, et rempotées la même semaine en potée de 10 litres. Les premières récoltes ont eu lieu en juin pour se poursuivre jusqu’à la mi octobre. Par la suite les feuilles fanent très rapidement. Le tableau ci-dessous reprend une comparaison des récoltes entre les 4 variétés, sur la longueur des tiges : -5– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Au cours de la campagne 2008, seul les rameaux ayant une longueur supérieure à 20 cm ont été récoltés et notés. On peut s’apercevoir que seule la variété ‘So Sweet’, a une productivité intéressante avec des longueurs suffisantes. On obtient ainsi en moyenne 3.3 rameaux supérieures à 20 cm par potée. Pour la variété Antioch on obtient une productivité moyenne de 1 rameau par potée, avec une grande majorité de feuilles d’une longueur de 20 cm. Sur les variétés Krossa Regal et Magic Moment, la quantité de feuilles récoltées de longueur suffisante est insignifiante. Au niveau phytosanitaire, les hostas sont des plants assez rustiques, des pucerons sont apparus sur les hampes florales en été. Le problème n°1 étant la présence de limaces qui occasionnent quelques dégâts sur feuilles. Tests de tenue en vase Test effectué le 07/07/08 Date de cueillette : 07/07/08, puis transport à sec Date de mise en vase : 10/07/08 dans une solution de traitement de l’eau à base de chlore à libération lente de type Vitabric. Espèce Nombre de tiges Hosta ‘So Sweet’ 18 26,1 ± 2,3 Très bonne tenue 15 18,5 ± 2,1 Très bonne tenue Hosta ‘Krossa Regal’ Tenue Classement en vase Remarques Beau feuillage panaché (jaune/vert). Les feuilles ont tendance à vriller. Légère trace brune en bordure des feuilles. Beau feuillage bleu-gris. Le feuillage a tendance à jaunir en fin de vie (peut-être accentué avec le problème de température). Remarque : Une défaillance technique s'est produite le 20 juillet à l'INRA (le 9eme jour en vase). Le groupe froid qui régule la température de 20°C dans les salles climatiques s'est arrêté, entraînant une élévation de température (jusque 30°C dans les salles). Les tests de tenue en vase, malgré la défaillance technique sont excellents, avec plus de 18 jours de tenue pour la variété Krossa Regal et plus de 26 jours pour la variété So Sweet. Conclusion Au cours de cette première année, quelques points positifs sont à retenir sur la production d’hostas en rameaux à couper. Tout d’abord l’aspect esthétique du feuillage qui est indéniable. La rusticité et la facilité de production qui en font un végétal bien adapté au climat méditerranéen. Les très bonnes tenues en vase permettent de conclure à un produit utilisable en bouquetterie. Enfin la bonne productivité en première année de certains taxons, comme So Sweet, est encourageante. -6– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Cependant il y a une point négatif majeur, les rameaux de courtes longueurs, avec majoritairement des rameaux inférieures à 20 cm pour les variétés Krossa Regal et Magic Moment qui les rendent peu exploitables. Il conviendra d’observer si en deuxième année de production, les feuilles seront de longueur plus importante. Pour 2009, de nouveaux taxons seront testés : Hosta ‘Francee’, et ‘Aureomarginata’. Il sera également mesurée l’influence de l’ombrage sur la qualité et la productivité des taxons. Ainsi une partie des végétaux ne seront plus conduits sous ombrière. Si les quantités et la qualité du produit sont suffisantes, des tests d’apport à la commercialisation seront également menés. -7– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Essai n°2 : Affiner les connaissances agronomiques sur Polystichum setiferum, Polystichum polyblepharum, Nephrolepis exaltata, Nephrolepis cordifolia ‘plumosum’, Nephrolepis ‘Grandiceps’, Melaleuca linariifolia et diosmifolia. Objectifs Ces dernières années ont permis de confirmer le potentiel de certains taxons pour la production de rameaux à couper. Il s’agit maintenant de recueillir des observations et des notations supplémentaires, sur l’évolution des végétaux testés ces dernières années, afin d’affiner les données techniques, en vue de l’élaboration de calendriers culturaux. Il est important après avoir démontré les potentialités des genres Melaleuca mis en place depuis 2005, et fougères en 2006 et 2007, d’observer l’évolution de leur comportement en conditions sous serre et containeurs. Plan expérimental et dispositif Les variétés visées sont cultivées sous une serre verre multichapelle de 500 m². Les plants sont au nombre de 20 par variété et disposés dans des containers de 10 litres (Polystichum setiferum, Polystichum polyblepharum, Nephrolepis exaltata, Nephrolepis cordifolia ‘Plumosum’, Nephrolepis ‘Grandiceps’) ou 50 litres, (Melaleuca linariifolia, diosmifolia). Les fougères sont disposées dans une serre équipée d’une ombrière, et d’un filet anti papillons (maille de 2 par 3 mm). Le substrat est composé d’un mélange de tourbe, perlite et terreau. L’arrosage et la fertilisation est assuré par un système de goutte à goutte. (pH : 6,0 et Ec : 1,2). Une station de fertilisation permet d’assurer les équilibres pH et Ec ainsi que les volumes d’eau. Les plants disponibles ont été introduit en 2007 Nephrolepis exaltata, Nephrolepis cordifolia ‘Plumosum’, Nephrolepis ‘Grandiceps’, ou en 2006 (Polystichum setiferum et Polystichum Polyblepharum). D’autres, plus âgés, ont été mis en place en 2005 (Melaleuca linariifolia et diosmifolia). Variables mesurées Les observations portent sur la rusticité et la sensibilité des plants face aux conditions agroclimatiques ainsi que face aux maladies et ravageurs. Les dates de récolte ainsi que les quantités et la qualité des rameaux cueillis seront aussi notés. -8– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel L’ensemble des notations permettra de comparer la productivité et la qualité des rameaux récoltés, avec les données enregistrées les saisons précédentes et donc de mesurer l’évolution positives ou non de ces taxons, dans des conditions de culture en conteneur et sous serre. On pourra ainsi affiner les calendriers culturaux en sachant qu’une ou deux années supplémentaires d’observations seront nécessaires Déroulement de l’essai -Evolution de la productivité et de la qualité des rameaux : Les graphiques ci-dessous reprennent l’évolution du nombre moyen de tiges par plant au cours de ces dernières années. Les récoltes pour l’ensemble des taxons, ont été effectuées de juin à décembre. -Sur genre Nephrolepis : Comparaison sur les deux dernières années, de la productivité par longueur : (Nombre de tiges par pied). Sur cultivar ‘Exaltata’, on note en 2008 une productivité supérieure sur toute les longueurs., avec un rendement total qui a doublé en 2008 par rapport à 2007, (441 tiges par pieds contre 213). Les tiges de longueur de 50 et 60 cm sont majoritaires. Avec plus de 400 feuilles récoltées par plant, le rendement est excellent. -9– ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Sur cultivar ‘Grandiceps’, la productivité en 2008 est là aussi supérieure sur toutes les longueurs, avec un rendement total qui a doublé en 2008 : 174 tiges par pied récoltées contre 89 en 2007. Les longueurs sur cette variété sont plus courtes, avec essentiellement des longueurs de 30 et 40 cm. Avec plus de 170 feuilles récoltées par plant, le rendement reste excellent. Sur la variété plumosum, les rendements sont globalement supérieurs en 2008, avec plus de 145 tiges récoltées par pied en 2008, contre 111 en 2007. Cette hausse de rendement est moins spectaculaire que sur les autres cultivars. Si sur les longueurs courtes (30 et 40 cm), le nombre de rameaux récoltés est plus faible en 2008, en revanche pour toutes les autres longueurs on constate une hausse de la productivité. Le genre Nephrolepis confirme les premiers bons résultats notés en 2007, avec un rendement spectaculaire et des récoltes pouvant s’effectuer tout au long de l’année. Il s’agit de fougères très rustiques, peu sensibles aux maladies et ravageurs. - 10 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel -Sur genre Polystichum : Comparaison du rendement par longueur au cours de ces trois dernières années. (Nombre de tiges récoltées par pied). Les récoltes se sont effectuées de juin à décembre. Polystichum setiferum : Pour 2008, on note une augmentation des rendements, avec plus de 15 frondes récoltées par pied en 2008, contre 4 en 2007, et 2 en 2006. La productivité, si elle reste faible, commence à être un peu plus significative. Polystichum polyblefarum : - 11 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel En 2008, la productivité a augmenté de manière significative, avec un quasi doublement du nombre de rameaux récoltés : 11 frondes récoltées par pied en 2008, contre 5.9 en 2007, et 2.7 en 2006. Si les quantités récoltées restent faibles, on observe un doublement des rendement d’une année sur l’autre. Pour les deux variétés, les longueurs restent faibles, il convient pour 2009, d’observer si les rendements vont encore croître et si les longueurs seront supérieures. -Sur Melaleuca diosmifolia : Comparaison du nombre de tiges récoltées par longueur et par pied de 2006 à 2008 : De manière générale les rendements sont légèrement supérieurs en 2008, 29.5 rameaux par pieds contre 28 rameaux par pied en 2007. Sur ces trois années la productivité moyenne par plant varie peu. On constate tout de même plus de rameaux de petite longueur 30 cm notamment, et moins de rameaux supérieurs à 50 cm. -Sur Melaleuca linariifolia : Comparaison du nombre de tiges récoltées entre 2005 et 2008, par longueur et par pied. - 12 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel On observe en 2008 une chute des rendements, avec 11.6 tiges par pieds contre 20 tiges par pieds en 2007. Cela est confirmé sur toutes les longueurs. Conclusion Les résultats laissent apparaître des différences de comportements marquées. Ainsi pour le genre Melaleuca, on peut observer que si M. diosmifolia continue d’avoir un rendement égal d’une année à l’autre, ce n’est pas le cas de M. linariifolia. La vitesse de croissance de chacun des végétaux explique ces résultats. M. diosmifolia à une croissance lente de quelques centimètres par an, chaque récolte faisant office de taille de formation de l’arbuste, permettant après que celui-ci ait atteint sa taille adulte, d’avoir une récolte régulière d’une année sur l’autre, en quantité et qualité. Pour M. linariifolia en revanche, après deux années de production importante, une taille de régénération eût sans doute été nécessaire, pour retrouver des rendements et une qualité de rameau acceptable. Chaque Melaleuca testé au cours de ces dernières années montre en tout cas un comportement de croissance différent, nécessitant d’adapter à chacun d’eux la conduite culturale. Pour le genre fougère, l’espèce Nephrolepis, confirme une très grande vigueur avec des rendements très élevés, alors que le genre Polystichum atteint, après 3 années, des productivités encore limitées. Pour 2009, les observations seront encore poursuivies sur les fougères. - 13 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Essai n° 3 : Comparaison entre une production recépée et non recépée de Melaleuca bracteata et de Melaleuca armillaris Objectifs Les Melaleuca sont des végétaux qui supportent bien des tailles sévères. Cette régénération permet de vérifier le comportement de deux variétés, et d’observer si elles permettent un gain de productivité et de qualité des rameaux obtenus. Après une première année où les taxons avaient bien réagi dans l’ensemble au recépage, il convient de constater trois ans après les conséquences de cette opération. Modalités et protocole L’essai se déroule sur deux variétés de Melaleuca qui ont été recépées entre l’hiver 2005 et 2006. Pour chacune des variétés on dispose de deux modalités : -Plants recépés -Plants non recépés Pour chaque modalité on dispose de 5 plants. L’expérimentation se déroule sous une serre verre de 500 m² équipée d’un filet anti papillons à maille de 2 par 3 mm. Il s’agit d’une serre froide (hors gel 5°c). Les plants sont mis en place dans des containeurs de 50 litres, arrosés et fertilisés au goutte à goutte. (Ph de 6.0 et Ec de 1.2). Il s’agit d’un substrat de perlite, terreau et tourbe. Les notations portent sur l’observation générale des plants, la qualité (longueur) des rameaux récoltés et la productivité (nombre de rameaux par plant). Déroulement de l’essai et notations La taille de régénération a été effectuée durant l’hiver 2005-2006. Par la suite les plants n’ont subi que des tailles de récoltes ou d’entretien durant les hivers successifs. -Rendement de chaque modalité : Les deux tableaux suivants reprennent les productivités obtenues, suite au recépage, depuis 2005 jusqu’en 2008 : Les récoltes ont été effectuées à partir de juin, jusqu’en décembre. Année de production 2005 2006 2007 2008 M. bracteata non recépé M. bracteata recépé 21,3 rameaux par plant 18,8 19 7.7 - 14 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel 33,6 15,7 26.7 On remarque que sur M. bracteata la productivité sur les variétés recépées est largement supérieure aux variétés non régénérées. Pour cette modalité, le rendement stagne ou baisse d’année en année. Dans ce cas, une taille sévère permet d’obtenir des gains de production. Année de production 2005 2006 2007 2008 M. armillaris non recépé M. armillaris recépé 45 rameaux par plant 77 68.2 49.2 25 54 35.6 Sur M. armillaris et pour 2008, les rendements ont baissé dans les deux modalités, restant supérieurs pour la modalité non recépé. Confirmant l’observation des années précédentes, la taille de régénération n’a pas eu le gain escompté sur la productivité. -Qualité de récolte de chaque modalité : Les graphiques reprennent l’évolution de la qualité des récoltes (longueur de tiges), depuis 2005 et la taille, pour chaque modalité. Evolution M. bracteata recépé de 2004 à 2008 : Sur cette modalité on observe une majorité de rameaux de grande longueur, supérieure à 90 cm pour l’année 2008. Après une année 2007 de faible rendement et de qualité moyenne, on retrouve des niveaux comparables à l’année 2006, celle qui a suivi la taille. La taille peut donc induire une alternance de rendement et de qualité des rameaux obtenus. - 15 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Evolution M. bracteata non recépé de 2004 à 2008 : Sur la modalité non recépée, on observe une baisse générale du rendement pour toutes les longueurs en 2008, excepté pour les rameaux supérieurs à 90 cm. L’absence de taille de régénération influe au bout de plusieurs années, sur la qualité des rameaux. Evolution de M. armillaris recépé de 2004 à 2008 : Pour 2008, on observe une baisse de rendement de toutes les longueurs, excepté pour les longueurs supérieures à 90 cm. Depuis le recépage, on peut observer une certaine alternance de production d’une année à l’autre, avec dans l’ensemble des rendements proches pour chaque longueur. - 16 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Evolution de M. armillaris non recépé de 2004 à 2008 : Sur la modalité non recépée on obtient en 2008 des quantités de rameaux similaires par longueur. Il n’y a pas de catégorie qui soit beaucoup plus importante qu’une autre. Par contre la tendance à la baisse du rendement, est observable pour chaque catégorie depuis 2006. Le manque de taille sévère peut nuire au bout de quelques années à la qualité des rameaux. Conclusion Les tailles de régénération ont des influences différentes selon les taxons. Si Melaleuca bracteata semble mieux accepter les recépages, ce n’est pas forcement le cas de Melaleuca armillaris. Cependant des tendances peuvent se dégager de ces 3 années d’observation. Tout d’abord sur les deux variétés et pour la modalité non taillée, on observe tout de même au bout de 3 ans, une érosion de la quantité et de la qualité des rameaux récoltés. Le recépage semble avoir un effet plutôt bénéfique, mais induit une certaine alternance de production, mais aussi d’inégalité des longueurs récoltées. Ainsi, une année, on obtiendra majoritairement des rameaux de grandes longueurs, puis l’année suivante peu de rameaux supérieurs à 90 cm. Si une taille de régénération est conseillée toutes les 3 années, celle-ci ne doit pas être trop sévère, en particulier pour M . armillaris qui préfère des tailles hivernales plus douces. Le genre Melaleuca confirme en tout cas sa rusticité en condition sous serre et en containeur, et son aptitude à des conduites culturales de régénération. - 17 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Essai n° 4 : Etalement de la production d’Hibiscus sabdariffa en containeur Objectifs Les deux dernières années d’expérimentation ont permis de révéler l’intérêt d’Hibiscus sabdariffa pour une production de rameaux à couper. L’aspect esthétique et les tests de commercialisation de ce taxon sont positifs, les tests de tenue en vase sont satisfaisants, et la production est aisée. Cependant, l’enjeu est de pouvoir proposer ce produit durant une période de l’année assez longue, les premiers essais ayant démontré que pour des semis effectués en fin février, les premiers rameaux sont disponibles en fin d’été, et pendant une période assez courte (2 à 3 semaines). La récolte des rameaux axillaires en automne étant de qualité moyenne. L’objectif principal de l’expérimentation consistera à effectuer des semis tout les mois de février à juin, afin d’étaler la période de récolte, et d’obtenir une qualité du produit satisfaisante. Modalités et protocole L’essai se déroule sous une serre verre de 500 m², équipée de filet anti papillons (maille de 2 par 3 mm). Les plants sont issus de semis effectués chaque début de mois, cela correspond donc aux modalités de l’essai. Soit 5 modalités pour 5 périodes de semis : Février, mars, avril, mai et juin. Après la levée des semis, les plants sont empotés en pot de un litre, puis rempotés dans des conteneurs définitifs de 10 litres. On utilise un substrat composé d’un mélange de tourbe, de terreau et de perlite. La fertilisation et l’arrosage sont assurés au goutte à goutte (Ec 1.2 et pH de 6.0). Les notations portent sur le rendement (nombre de rameaux récoltés) et la qualité des tiges (longueur). L’aspect esthétique est apporté par les sépales qui entoure le fruit et qui prennent une coloration rouge vif. Le stade de récolte s’effectue lorsqu’un rameau porte un nombre suffisant de fruits entourés de sépales au même stade de développement : de 3 à 4 fruits pour un rameau de 30 cm, jusqu’à 9 à 10 fruits pour un rameau de 90 cm. Déroulement de l’essai et notations Tableau de semis, d’empotage et de rempotage pour chaque série : - 18 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Semis Série 1 Série 2 Série 3 Série 4 Série 5 Empotage en pot de 1 litre Rempotage en pot de 10 litres Semaine 7 (mi février) Semaine 11 (mi mars) Semaine 14 (début avril) Semaine 11 (mi mars) Semaine 17 (fin avril) Semaine 20 (mi mai) Semaine 15 (mi avril), Semaine 20 (mi mai) Semaine 23 (début juin) Semaine 20 (mi mai) Semaine 24 (mi juin) Semaine 27 (début juillet) Semaine 25 (mi juin). Semaine 29 (mi juillet) Semaine 33 (mi août) Rendement observé pour chaque série Les plants issus des semis de février et de mars sont les plus productifs, avec une moyenne de plus de 9 rameaux par plant pour la série 1 et de plus de 8 rameaux par plant pour la deuxième série. Les plants issus des semis d’avril et de mai ont un rendement proche de 4 rameaux par pied, soit moins de 50 % par rapport au deux premières séries. Aucun rameau récolté pour la série 5 issue de semis effectués en juin. Pour cette dernière série, la mise à fleurs tardive (fin octobre), ne permet pas le developpement de fruits. Même en positionnant les plants dans une serre chauffée (15°c minimum), dès que les températures ont chuté sous les 10°c dans la serre froide, les plants ont dépéri. Une entrée plus précoce des plants en serre chaude était peut être souhaitable. - 19 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Qualité des rameaux pour chaque série Cet histogramme reprend le rendement des séries pour chaque catégorie de longueur. Dans l’ensemble ce sont les rameaux de courtes longueurs, 30 et 40 cm qui prédominent. Pour la série de février, on observe une majorité de rameaux d’une longueur de 50 et de 40 cm. On a tout de même des rameaux d’une longueur supérieure à 60 cm. Pour la série de mars, on retrouve à peu près la même disposition, avec la présence de rameaux de longueur supérieure à 60 cm. Pour les deux séries suivantes, il a été récolté très majoritairement des rameaux de 30 et de 40 cm et très peu de rameaux avec une longueur supérieure à 50 cm. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces différences : Sur les deux premières séries une première récolte s’effectue sur la tige principale, d’où des longueurs de rameaux supérieures à 50 cm. Durant cette période printanière et estivale les plants d’Hibiscus sont en pleine croissance d’où ces longueurs de tiges. Pour les série 3 et 4, la croissance de l’hibiscus est moins importante, la mise à fleurs plus tardive, d’où des rameaux plus courts (majoritairement des longueurs de 30 et 40 cm). Période de récolte Le tableau ci-dessous reprend les périodes de récoltes de chaque série, avec le nombre de tiges récoltées à chaque date de récolte. Février Mars Avril Mai 25 juillet 5 août 22 août 7 octobre 24 31 80 39 32 15 22 octobre 7 30 octobre 24 novembre 15 21 27 20 30 De manière générale, on observe une première période de récolte s’étalant de fin juillet à fin août, qui correspond à la récolte des séries 1 et 2. Il s’agit de la récolte des rameaux principaux, d’une longueur plutôt supérieure à 60 cm, donc de bonne qualité. - 20 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel Un autre période de récolte à lieu pendant le mois d’octobre, qui correspond à la récolte des rameaux axillaires des séries 1 et 2. Rameaux de qualité moyenne, inférieurs à 40 cm. Il est aussi récolté les rameaux principaux des séries 3 et 4, avec une qualité mitigée. En effet il est prélevé, pour environ 60 %, des rameaux inférieurs à 40 cm. En fin du mois de novembre, une seconde récolte à lieu sur les rameaux axillaires des séries 3 et 4 avec une qualité très moyenne et 90 % de rameaux avec une longueur inférieure à 40 cm. Conclusion Plusieurs remarques peuvent être établies : L’étalement des semis permet un étalement des récoltes plus important, avec deux grandes périodes de récoltes : août et octobre. La qualité des récoltes est aussi très différente, avec des rameaux de grandes longueurs pendant la période estivale est une qualité moindre durant la récolte de l’automne. On remarque que les séries de janvier et de février mais également les séries de mars et avril, ont finalement des périodes de récoltes assez proches, et que le décalage des semis de un mois n’a pas permis totalement un décalage des récoltes. Enfin des semis trop tardifs, à partir de juin, ne permettent pas dans des conditions de serres hors gel d’obtenir des récoltes tardives, puisque dès la fin octobre on assiste à une sénescence des plants. Si une partie des objectifs ont pu être atteints, il reste néanmoins des points à retravailler. Ainsi en 2009, les fréquences de semis seront rapprochées de 15 jours, avec des semis toutes les deux semaines à partir de mi-février jusqu’à mi-juin, afin d’obtenir un étalement des récoltes plus satisfaisant. Pour les semis tardifs, les plants obtenus seront rentrés en serre chauffée (consigne 15°c), dès mi octobre. Cela permettra de voir s’il est possible dans ces conditions d’obtenir des rameaux pour les fêtes de fin d’année. Néanmoins, il sera difficile d’obtenir des rameaux de longueur satisfaisante pour la période hivernale, en tous les cas, seule la récolte des rameaux provenant de la tige principale semble être acceptable. Au-delà de ces problèmes techniques de conduite culturale, il apparaît clairement qu’il s’agit d’un produit très attractif et que la mise au point d’un itinéraire technique permettant l‘obtention de rameaux de qualité, pendant une période satisfaisante, est un enjeu majeur. A noter qu’il sera testé en 2009 un autre hybride d’Hibiscus sabdariffa, fourni par la pépinière de la Villa Thuret (INRA d’Antibes), aux caractéristiques morphologiques légèrement différentes, à savoir des sépales aux couleurs plus soutenues, et à la forme moins allongée. - 21 – ESSAIS 2008 – CREAT – 08FC20 « la reproduction n’est autorisée que pour votre usage personnel