Grossesses avec drogues ques transversales de l’addiction concernant la

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Grossesses avec drogues
Sous la direction de Laurence Simmat-Durand – L’Harmattan, 294 pages 28 e
Depuis près de vingt ans,
la consommation de substances psychoactives, licites
ou illicites, est devenue essentiellement un problème
médical auquel on répond
par la prescription de traitements médicamenteux. Cette
médicalisation du problème
addictif a bien été un progrès dans la prise en
charge des patients, mais cet investissement
médical massif relativement récent du champ
des addictions, a, par contre coup, entraîné
son désinvestissement par les sciences sociales. Les addictions ne cessent pas pour autant
d’interroger le chercheur en sciences sociales,
au-delà des estimations de leur prévalence et
de leurs conséquences médicales, somatiques
et psychiatriques. Dans cet ouvrage collectif
(L. Simmat-Durand, Sophie Hillaire, Claude
Lejeune, Agnès Dumas, Stéphanie Toutain,
Sandrine Aubisson, Maelle Planche), sont interrogées, en référence aux connaissances internationales, la façon dont les femmes vivent
leur grossesse, les représentations dont elles
sont l’objet et le sujet, leurs conditions de vie,
lorsque la précarité, voire l’absence de domicile
fixe, vient alourdir dramatiquement les addictions. Les enquêtes de terrain explorent l’absence ou la faiblesse de la prise en charge des
enfants, leur devenir, en particulier lorsqu’ils
cumulent les handicaps : physiques, sociaux,
scolaires…
“Grossesses avec drogues” est le résultat d’une
collaboration de plusieurs années entre un
laboratoire de recherches en sciences sociales, le Centre de recherche psychotropes, santé
mentale, société (CESAMES, UMR Paris-Descartes-CNRS-INSERM) et le Groupe d’étude
grossesses et addictions (GEGA), un réseau de
praticiens dont nous avons souvent présenté
les travaux.
www.editions-harmattan.fr
Addictologie – Michel Lejoyeux, Jean Adès,
Marc Auriacombe, Philippe Batel – Masson,
324 pages, 33,12 e
L’addictologie s’est constituée
en discipline nouvelle s’intéressant à l’ensemble des aspects
cliniques, biologiques, socioculturels et thérapeutiques des
conduites addictives. L’ouvrage
collectif, coordonné par Michel Lejoyeux, professeur de
psychiatrie (université Paris-VII) et chef de
service de psychiatrie, alcoologie, tabacologie à l’hôpital Bichat-Claude Bernard, en fait
l’analyse détaillée. Il expose les problématiques transversales de l’addiction concernant la
grossesse, l’adolescence, les troubles psychiatriques. Chaque produit, alcool, tabac, cannabis, opiacés, cocaïne, fait l’objet d’un chapitre.
Avec à chaque fois, son contexte épidémiologique, les démarches clinique et thérapeutique
appropriées (thérapies cognitivo-comportementales, psychothérapies de groupe, communautés thérapeutiques…), des échelles et
questionnaires pour aider le praticien dans la
prévention et l’évaluation.
Alcoolisme, dépression – Un autre regard –
Patrice Gourrier – Desclée de Brouwer, collection : Psychologie 160 pages, 18 e
De formation juridique et
titulaire d’une maîtrise de
théologie, Patrice Gourrier a été ordonné prêtre
sur le tard, à 40 ans. S’appuyant sur son expérience
hospitalière, ce vicaire en
paroisse, aumônier des
étudiants et chroniqueur
aux Grandes Gueules sur RMC , nous parle du
patient alcoolique et déprimé. Il enrichit son
approche clinique par un détour vers la mythologie grecque et l’expérience des Pères du
désert. Il croise ainsi le regard clinique du psychologue, celui de la mythologie et des Pères
du désert, réaffirme l’importance d’une approche humaniste, de la prise en compte de l’histoire personnelle du patient et de la relation
d’aide. À l’heure où les projets concernant la
réforme de notre système de santé suscitent de
nombreux débats, et où la logique financière
de réduction des coûts prend le pas sur une approche humaniste, cet “autre regard” est plus
que jamais nécessaire pour aborder les questions de santé mentale.
Histoire des amphétamines Pascal Nouvel –
PUF, Collection Science, histoire et société, 291
pages, 19 e
Histoire naturelle et politique des amphétamines,
ce livre est l’occasion d’une
réflexion sur l’ensemble des transformations
qu’apporte la biologie de
l’homme par lui-même.
Ce que l’auteur appelle,
après Michel Foucault,
“le bio-pouvoir”. Histoire
des amphétamines est aussi une réflexion sur
l’usage que chacun fait de son corps, du droit
dont il dispose pour le faire et les limites souhaitables à lui opposer, et sur la façon dont
ce corps individuel s’articule au corps social.
En effet, la philosophie, la religion ou la poli-
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tique ont longtemps permis à l’homme d’effectuer des modifications sur lui-même. Mais
le XXe siècle a vu apparaître une nouvelle façon, “technique”, de le transformer portée par
les substances psychotropes, et parmi elles et
au premier plan, les amphétamines: premier
psychotrope de synthèse, leur histoire a, très
tôt, soulevé toutes les questions inhérentes
à l’usage d’instruments de modification de
soi-même. Ce livre en raconte l’histoire: leur
découverte en 1928, leur expansion puis leur
déclin et leur interdiction à l’échelle planétaire
à partir de 1971, leur renouveau, ensuite, qui
voit la diversification de la molécule initiale
avec l’apparition de dérivés (ritaline, ecstasy,
méthamphétamine, etc.). Sans oublier leur utilisation pour traiter certaines pathologies.
Jeux vidéo et discours. Violence, addiction,
régulation – Sous la direction de Lucien
Sfez, Coordinateur Olivier Mauco
Quaderni, n°67/automne 2008, MSH-Sapientia, 15 e
Les jeux vidéo sont des
objets polymorphes, entre média audiovisuel, jeu
industriel et programme
informatique. Mais ils se
distinguent entre eux par la
logique de leur interaction
d’une part, et l’écran où
cette interaction est techniquement possible de l’autre (télévision, ordinateur, téléphone portable, GPS). La profusion
de discours révèle des transferts de conceptions relatives à d’autres domaines d’activité.
Le passage est possible par la conjonction de
faits sociaux identifiables et de grilles de lectures soutenues par des experts en concurrence.
Exemple archétypal, l’addiction est à la croisée des discours sur le jeu pathologique (jeu
d’argent), des entreprises de définitions de la
dépendance à l’Internet, et s’en réfère à l’imaginaire de la toxicomanie. Les débats sociaux et
politiques autour de la violence, l’addiction, la
liberté économique, s’appuient sur les discours
accompagnant les médias et jeux antérieurs.
Cette vivacité des discours tient à la double
dimension ludique et médiatique du jeu vidéo,
dans un éternel retour discursif porté par les
entrepreneurs de morales, les industriels et les
experts, souvent reconvertis et transfuges de
domaines de compétence connexes (voir notre
Entretien p. 5 avec S. Tisseron).
In : http://www.editions-msh.fr
P.d.P.
Le Courrier des addictions (11) ­– n ° 2 – avril-mai-juin 2009
24/06/09 9:33:41
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SWAPS n° 53
Ce numéro de la revue du CRIPS (PISTES)
dédié à la réduction des risques, consacre un
important dossier central de 12 pages aux
personnes qui vivent dans la précarité, à leur
vulnérabilité particulière, notamment aux
addictions, et à diverses expériences d’actions
de réduction des risques en leur sein : travail de
fond mené par l’association Charonne, dispositif “historique” d’aide aux usagers, données du
Bus Méthadone de Médecins du Monde, expérience du squat de la Petite Roquette (MdM),
enquête parmi les héroïnomanes sans-abri de
San Francisco…
On trouvera aussi dans ce numéro copieux de
Swaps un bilan d’Alain Sousa sur les “stages
de sensibilisation” très en demi-teinte, – plutôt
en gris qu’en rose ! – sous le titre “Beaucoup
de bruit pour rien ?”. Rappelons que ces stages (payants) de sensibilisation aux substances psychoactives étaient l’une des mesures
phares lancées en 2007, comme alternative à
la condamnation ou peine complémentaire.
Depuis leur lancement, en février 2008, leur
mise en place est des plus laborieuses. “À Paris par exemple, pourtant département pilote
pour ce dispositif, seuls trois stages se sont déroulés en 2008 […]. De nombreux organismes
ont refusé d’intervenir dans l’organisation de
ces stages, certaines par opposition politique,
d’autres pour ne pas mélanger leurs actions de
prévention avec des actions clairement liées
à la répression”, constate Alain Sousa. Sans
parler de la réticence de certains magistrats à
“embrayer”, du montant de cette “formation”
(250 e) qui en constitue un véritable frein, un
grand nombre d’usagers n’étant guère solvables ! Pourtant, les premiers formateurs et stagiaires en font un retour plutôt positif. Affaire
à suivre…
Swaps : PISTES, Tour Maine-Montparnasse, BP
54, 75755, Paris Cedex 15. Tél. : 01 56 80 33 51.
[email protected] – www.pistes.fr/swaps
Le Flyer n° 35, février 2009
Bulletin de liaison des CSST et médecins relais, réseaux de soins, pharmaciens d’officine,
ECIMUD et structures de soins auprès des
usagers de drogues
Ce numéro du Flyer consacre deux articles de
mise au point importants : le premier à la cocaïne et aux traitements possibles de son abus, sous
la souris du Dr Pierre-Mattieu Dang-Vu de
Besançon (neuroleptiques sédatifs ou benzodiazépines, modafinil, méthylphénidate, baclofène,
vigabitrine, tiagabine, topiramate, gabapentine,
disulfirame, etc. Et bien sûr psychothérapie avec
la TCC, et les approches d’orientation psychanalytique, etc). Dans le second, Christophe Maritaz du CSST de l’Hôtel-Dieu de Lyon, se fait
l’écho de l’émergence de la consommation de
méthamphétamine chez les usagers de drogues
français et des effets de cette drogue. On lira également, sous la signature d’Isabelle Célerier, le
compte rendu de la première réunion de l’assocation Pharm’addict sur l’arrêt des traitements de
substitution aux opiacés.
Rédacteur en chef : Mustapha Benslimane. Lui
écrire à : Centre Nova Dona, 104, rue Didot,
75674 Paris Cedex 14. novamb@club-interne.
frTéléchargeable sur www.rvh-synergie.org/
Têtu +, le guide gratuit d’information
sur le VIH, édition 2008-2009
À mettre sans délai dans sa bibliothèque
et à disposition des patients et usagers
qui viennent consulter, discuter,
demander conseil… Ce guide
gratuit d’information sur le
VIH du magazine Têtu +,
coordonné par Luc Biecq, est vraiment
une référence. Et la meilleure arme
contre l’oubli par l’ignorance : de la maladie et
des malades, des séropositifs, des familles, de
la prévention et de l’éducation pour la santé…
On y trouvera des reportages (par exemple
sur la Thaïlande, “le royaume des paradoxes”),
des témoignages (d’un homme d’affaire, d’une
maman de grand fils malade, d’une femme
de 40 ans, le corps déformé par le VIH et les
traitements, d’un militaire de 57 ans…) ; des
présentations d’associations innovantes Et,
bien sûr, comme à chaque nouvelle édition
de ce guide, de précieuses mises au point sur
les différents traitements du VIH et des hépatites B et C, sous la forme de “fiches”, des
adresses utiles…
Le contenu de ce hors-série a été validé par un
comité scientifique pluridisciplinaire qui fait
autorité : Nathalie Morgensztejn, responsable
de l’unité en charge de l’évaluation des médicaments en infectiologie et hépato-gastroentérologie de l’Afssaps ; le Pr Daniel Vittecoq, chef
du département d’infectiologie et de soins palliatifs de l’hôpital Paul-Brousse à Villejuif ; le
Pr Jean-Marie Lang, hématologue, médecin
attaché consultant aux hôpitaux universitaires
de Strasbourg ; Thierry Troussier, médecin
inspecteur de santé publique chargé de la prévention du VIH et des Infections sexuellement
transmissibles au sein de la Direction générale
de la Santé ; Gilles Laffon, directeur d’Arbor
Carcassonne (appartements relais, coordination thérapeutique et point écoute).
Il a bénéficié du soutien de plusieurs laboratoires (Abbott, Bristol-Myers-Squibb, Gilead,
MSD, Pfizer, Tibotec), de la SNCF (iDTGV)
des Régions Poitou-Charentes et Ile de France.
Enfin, l’Inpes, la Mairie de Paris et la Direction
Générale de la Santé participent à sa diffusion
gratuite.
Cahier n° 3 de Têtu n° 139, diffusé avec ce numéro.
La Revue Prescrire, avril 2009/tome 29
n° 306
Prescrire consacre un important dossier, en
deux parties, sous la rubrique “Stratégies” à
l’alcoolodépendance après le sevrage : bénéfices réels de l’abstinence prolongée (meilleure
Le Courrier des addictions (11) –­ n ° 2 – avril-mai-juin 2009
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santé et bénéfices psychosociaux) et le soutien
psychosocial à mettre en place pour ce qu’il
faut considérer comme une maladie chronique, la place des psychothérapies, des mouvements d’entraide, de l’aide de l’entourage dans
le maintien de l’abstinence. Comme il est de
règle dans cette revue, les auteurs s’appuient
sur l’analyse des résultats d’essais et études
diverses sur lesquels ils portent toujours un
regard, sinon critique, du moins distancié.
Dans son prochain numéro, Prescrire abordera la
question des médicaments utilisés pour aider à
maintenir une abstinence prolongée.
www.prescrire.org. 83, bd Voltaire, 75558 Paris
Cedex 11. Fax : (33)(0) 1 49 23 76 48.
L’École des parents, bimestriel, n° 578, avrilmai 2009
La revue de la Fédération des écoles des parents
et des éducateurs donne la parole à Laure ComRuelle, membre du comité scientifique de l’Institut de recherches et d’études sur les boissons
(IREB), médecin de santé publique et directeur
de recherche à l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES),
sur l’enquête Inserm “Jeunes et alcool”. Elle y
“déballonne” une idée bien ancrée dans les médias, selon laquelle les jeunes se défonceraient
de plus en plus à l’alcool, par “binge drinking” ou
“biture express”. “On pointe exagérément dans les
médias, les soirées de saoulerie, en mettant toujours l’accent sur les étudiants des écoles de commerce”, dit-elle. Or, 44 % des jeunes de 13 à 24 ans
n’a jamais eu d’ivresse et un sur six (15 %) n’a eu
de comportement d’alcoolisation importante
qu’une à deux fois au cours de sa vie. “Six jeunes sur dix, soit 59 % en ont donc une expérience
nulle ou exceptionnelle”, dit elle. 13 %, soit 1 sur 8
ont tout de même bu cinq verres d’alcool ou plus
en une seule occasion… 40 fois ou plus durant
leur vie ! D’où l’intérêt des actions de prévention
sur les lieux de fête (avec alcootests, conducteurs
désignés, maraudes…) et interdictions de ventes promotionnelles à tout va (open bars, happy
hours, etc.).
Autre idée reçue que Laure Com-Ruelle démonte : “la stigmatisation trop facile du bas de
l’échelle sociale” : le jeune mineur dont le père
est ouvrier, employé ou absent (familles monoparentales), sera tout autant enclin à s’alcooliser qu’à ne pas boire. Devenu majeur, il sera
plutôt non-consommateur. En réalité, l’attitude vis-à-vis de l’alcool, n’est pas “soluble”, si l’on
peut dire, dans quelques clichés : “Elle résulte
d’un tout : une somme de facteurs interagissant
comme l’âge, le sexe, le lieu de vie, l’occupation,
la situation maritale des parents, la consommation des proches…”, dit-elle.
FCPE, École des parents : 18-24, quai de la Marne,
75164 Paris Cedex 19. 7,50 € le numéro. www.ecoledesparents.org
P. de Postis
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