U

publicité
Hygiène
Sécurité des injections,
une priorité pour l’infirmière
D’après l’OMS, 12 milliards d’injections sont effectuées
annuellement dans le monde. 95 % d’entre elles sont
à but thérapeutique, le reste étant des injections
vaccinales. Toute injection comporte des risques, dont
les plus fréquents sont les hépatites.
«
U
ne injection sans risque ne
nuit pas à la personne qui la
reçoit, n’expose l’agent de santé à
aucun risque, et n’entraîne pas de
déchets dangereux pour la communauté ». Telle en est la définition.
Tous les pays sont concernés,
certains plus que d’autres, car la
préférence pour les injections est
très ancrée chez certains soignants et entre dans des schémas
économiques et culturels.
Utilisées depuis de nombreuses
années en médecine préventive
(leur nombre se réduit grâce aux
nouvelles formes de vaccins associés) et curative, les injections
servent à introduire une substance dans l’organisme à travers
la peau. Or, dès qu’il s’agit d’introduire un produit à l’aide d’une
seringue et d’une aiguille, il y a
risque infectieux.
Dès que cela s’avère possible, l’industrie pharmaceutique met au
point des alternatives, notamment
pour les soins de santé primaire.
Mais les injections sont encore nécessaires dans le cas de maladies
graves et en milieu hospitalier
essentiellement. Elles sont parfois
une preuve de la prise effective du
médicament. Le risque infectieux
est dû à la méconnaissance des
dangers que comportent ces pratiques et à l’absence d’infrastructures d’élimination pour les seringues et les aiguilles.
Des principes d’hygiène
La transmission d’agents pathogènes présents dans le sang par le
biais d’injections est connue de-
8
puis 1917. Une flambée de paludisme s’était déclarée chez des soldats britanniques qui avaient subi
un traitement antisyphilitique par
injection. Depuis, on a pu constater des infections croisées par des
virus. Quand une injection est mal
faite, elle peut aussi entraîner des
abcès, une septicémie, voire augmenter le risque de paralysie
lorsque les patients sont infectés
par le virus de la poliomyélite
(OMS). Les injections à risque
sont pratique courante dans les
pays en voie de développement,
où, toujours d’après l’OMS, jusqu’à 50 % des injections sont faites
avec des seringues et aiguilles
réutilisées. Ces pratiques sont
souvent le fait de manque de matériels, mais elles sont aussi liées
à des incitations financières : ainsi,
au Pakistan (Luby SP et al. Epidemiol. Infect. 1997 ; 119 : 349-56), le
tarif du soignant est plus élevé
quand l’administration du médicament est sous forme d’injection.
Quand la technologie
se heurte à l’économie
La technologie des injections a
considérablement évolué depuis
ses débuts, au XVIIIe siècle, en
passant des seringues en verre,
qui doivent être stérilisées après
chaque usage, à des seringues
jetables en matière plastique destinées à être éliminées dès la première utilisation. Selon les pays,
les ressources économiques et les
mentalités autorisent plus ou
moins le profit par la revente ou
interdisent le gaspillage. Les bud-
gets de santé ne peuvent répondre
qu’à des besoins immédiats au détriment du risque de contaminations de maladies chroniques et
graves dont l’imputation à des injections mal faites est de plus en
plus reconnue. Mais le problème
est complexe. Si les pays industrialisés limitent ces risques en
disposant de médicaments pris
différemment, c’est que les populations ont toujours émis une certaine réserve face aux “piqûres”.
Pour les pays en développement,
outre le côté économique, il s’agit
aujourd’hui de faite comprendre
que ce qui était miraculeux hier
peut se faire autrement avec autant d’efficacité.
A.-L. P.
Qu’est-ce qu’une
injection sans risque ?
La première opération est le
lavage des mains.
■ La surface cutanée qui doit
recevoir l’injection doit être propre et le médicament doit être
prélevé dans un flacon stérile.
■ La seringue et l’aiguille doivent être stériles.
■ Après l’administration, les matériels piquants ou coupants
doivent être déposés dans un
conteneur de sécurité en vue
d’une élimination appropriée.
■ Si ces règles ne sont pas respectées, les injections sont dangereuses et peuvent exposer à
des infections les personnes qui
les reçoivent, les agents de santé
ou la communauté. Parmi les
pratiques à risque, la réutilisation
de seringues ou d’aiguilles d’un
patient à l’autre sans stérilisation
est associée à un risque élevé
de transmission d’agents pathogènes véhiculés dans le sang.
■
Téléchargement