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Échos des congrès
É chos des congrès
Congrès francophone de chirurgie digestive et hépato-biliaire
Paris, 7-9 décembre 2006
쐌쎲 F. Bretagnol, Y. Panis*
L
e Deuxième Congrès francophone de chirurgie digestive et
hépato-biliaire (SFCD et CHBT) s’est déroulé de nouveau
à Marne-la-Vallée (Disneyland® Resort Paris) et a accueilli
près de 600 participants.
Depuis la décision de réunir au sein d’un même congrès les
deux principales associations chirurgicales françaises, SFCD
et CHBT, le programme est varié ; cette année, il comprenait
des présentations originales orales (34 communications) et sous
forme de posters (29 affiches), des séances de dossiers cliniques
et vidéos avec controverses, des séances de formation continue,
un symposium sur la prise en charge de la nutrition périopératoire et deux conférences, l’une sur les tumeurs intracanalaires
papillaires et mucineuses du pancréas (Pr A. Sauvanet), l’autre
sur la polypose adénomateuse familiale (Pr R. Parc).
Les communications orales étaient réparties en sessions
“sous-mésocoliques” abordant la pathologie colorectale et en
sessions “sus-mésocoliques” abordant la pathologie œsocardiale,
gastrique, hépato-biliaire et pancréatique. Nous présentons ici
quelques-uns des thèmes abordés.
Afin de mieux sélectionner les “bons” candidats à la proctectomie
laparoscopique, l’équipe bordelaise (Laurent et al.) a évalué, à
partir de sa propre expérience (200 patients opérés d’une résection rectale pour cancer par laparoscopie de 2000 à 2005), les
facteurs de risque de conversion et de morbidité postopératoire.
Les facteurs de risque indépendants de conversion (16 %) et de
morbidité (25 %) étaient le sexe et le type d’anastomose. Les auteurs
concluaient que l’abord laparoscopique était une bonne option
pour les hommes traités par anastomose colo-anale manuelle et
pour les femmes, quel que soit le type d’anastomose.
Une étude intéressante (Karoui et al.) a comparé, en cas de diverticulite compliquée de stade III de Hinchey (péritonite purulente
généralisée), la morbidité de la chirurgie laparoscopique en
deux temps (lavage-drainage, puis sigmoïdectomie) à celle de la
résection anastomose protégée. Les auteurs montraient que le
drainage laparoscopique était une bonne alternative, s’accompagnant d’une morbidité plus faible et d’une réduction de la durée
d’hospitalisation tout en évitant une stomie temporaire.
La cancérologie colorectale
SESSION COLORECTALE
La laparoscopie en chirurgie colorectale
Si la laparoscopie dans la chirurgie du cancer du côlon s’est
imposée progressivement avec la publication récente de plusieurs
études contrôlées qui n’ont montré aucune différence entre les
groupes laparoscopie et chirurgie ouverte en termes de récidive
locale et en termes de survie, la place de la laparoscopie dans
le cancer du rectum reste un sujet de controverse, avec, à ce
jour, un seul essai contrôlé publié comprenant des cancers du
rectum et du côlon (Guillou et al.). Lelong et al. ont présenté
les résultats préliminaires d’une étude multicentrique française
(310 patients inclus de 2003 à 2005) démontrant la faisabilité
de la chirurgie rectale laparoscopique pour cancer en termes
de résultats opératoires (conversion de 13 %, morbidité globale
de 43 %, avec un taux de fistule anastomotique de 15 %), mais
aussi en ce qui concerne les résultats oncologiques à court terme
(résection R0 de 84 %).
* Service de chirurgie colo-rectale, hôpital Beaujon, Clichy.
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Peschaud et al. ont montré que le rapport ganglions envahis
(N+) sur ganglions examinés (NT) était un facteur pronostique
majeur après chirurgie pour cancer du rectum (déjà connu
pour le cancer du côlon). En effet, ce critère constituait l’un
des trois facteurs indépendants influençant la survie globale,
avec la marge circonférentielle et l’engainement périnerveux.
La survie sans récidive à 3 ans était de 79 % en cas de rapport
N+/NT égal à 0, de 66 % pour un rapport compris entre 0 et
7 % et de 42 % en cas de rapport supérieur à 20 %.
L’équipe de Gustave-Roussy (Goere et al.) a montré que la
réponse à la chimiothérapie des métastases ovariennes d’origine
colorectale était différente de celle des autres sites métastatiques,
et proposait l’ovariectomie bilatérale pour cette raison, mais aussi
pour le caractère symptomatique et la survie obtenue.
SESSION “SUS-MÉSOCOLIQUE”
Il est établi que la radiochimiothérapie néoadjuvante (RTCT)
permet de stériliser 10 à 25 % des cancers de l’œsophage.
Pourtant, l’intérêt d’une chirurgie d’exérèse complémentaire
est discutable du fait de l’absence probable de bénéfice sur la
survie et d’une morbi-mortalité non négligeable. L’équipe de Lille
(Mariette et al.) a étudié les variables cliniques préopératoires
prédictives de la réponse histologique complète (RHC). Une
La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 3-4 - mars-avril 2007
RHC a été constatée chez 21,5 % des 354 patients ayant subi
une RTCT puis une œsophagectomie pour cancer. La survie
était significativement meilleure en cas de RHC (66 %) qu’en
cas de résidus tumoraux (29 %). En analyse multivariée, seule
une réponse morphologique estimée complète (tomodensitométrie et endoscopie) était prédictive de RHC. Les auteurs
proposaient pour les patients avec RHC et à risque opératoire
élevé de discuter une abstention chirurgicale avec surveillance
rapprochée.
Concernant la transplantation hépatique (TH), l’équipe de
Beaujon (Dondero et al.) a confirmé que le critère “fifty-fifty”
(TP > 50 % et bilirubinémie > 50 μmol/l) au 5e jour opératoire était prédictif d’une mortalité précoce (recherche d’une
complication) et devait faire discuter une retransplantation
en urgence.
Une étude multicentrique (Hardwigsen et al.), à partir de
12 centres français, a rapporté les résultats opératoires et à
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long terme de 56 cas de TH pour polykystose, avec transplantation combinée (foie et rein) dans 63 % des cas. Les auteurs
concluaient que la TH était une option raisonnable pour des
patients sélectionnés et que, combinée, elle offrait une meilleure
survie des greffons rénaux.
Plusieurs équipes rapportent actuellement la possibilité de
résection secondaire d’un adénocarcinome localement avancé
du pancréas après RTCT. Une équipe marseillaise (Turrini et
al.) a confirmé que la RTCT permettait la résection secondaire
d’une tumeur localement avancée dans 21 % des cas, avec une
survie alors égale à celle observée dans les tumeurs d’emblée
résécables. En effet, chez 6 patients ayant un envahissement
artériel à l’imagerie, l’histologie définitive ne confirmait pas
l’atteinte de la gaine vasculaire.
À 2008 pour le prochain congrès, qui aura lieu une fois
encore à Disneyland® Resort Paris, avant une migration à
Lyon, en 2009…
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La Lettre de l’Hépato-gastroentérologue - Vol. X - nos 3-4 - mars-avril 2007
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