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LIBÉRALE
Hygiène
Bien utiliser les antiseptiques
Fréquemment employés, les antiseptiques répondent
à des protocoles précis. Même si les risques infectieux
à domicile paraissent moindres qu’à l’hôpital, il est
bon de rappeler quelques règles d’utilisation.
L
e libellé AMM des antiseptiques précise :
“les antiseptiques ne sont pas stérilisants, ils réduisent temporairement sur
la peau et les muqueuses le nombre de microorganismes”. Les enquêtes montrent qu’ils sont
mal utilisés. Il est à rappeler que l’application
de l’antiseptique se fait sur des tissus vivants,
comme la peau et les muqueuses, sauf pour les
flacons d’hémocultures et certains matériels
comme les pansements de cathéter. Un nettoyage suivi d’un rinçage doivent être faits avant
l’application d’un antiseptique. Celui-ci ne doit
jamais être utilisé pour le matériel.
On distingue plusieurs familles d’antiseptiques.
• Parmi les halogènes :
– les produits chlorés sont utilisés depuis plus
de deux siècles pour leurs propriétés blanchissantes, désodorisantes et désinfectantes. Jusqu’à
un titre de 5 degrés chlorométriques, les produits chlorés peuvent être utilisés comme antiseptiques de la peau saine, des muqueuses, et
pour l’irrigation des plaies. A des titres supérieurs, ils sont utilisés comme désinfectants, car
ils sont irritants pour la peau. Les dérivés chlorés ont un spectre d’activité étendu : bactéries,
champignons, virus, spores. Le délai d’action
est rapide, dès la première minute de contact.
Le pouvoir oxydant provoque la destruction
de protéines au niveau membranaire et chromosomique ;
– l’iode et ses dérivés, quelquefois allergisants et
irritants, employés surtout pour certaines colorations en laboratoire, sont remplacés par les
iodophores (polyvidone iodée ou polyvinylpyrrolidone iodée). Ces produits sont bactéricides,
virucides, fongicides et sporicides. L’iode sous
forme moléculaire est capable de traverser rapidement la membrane cellulaire.
• Les biguanides sont utilisés généralement sous
forme de digluconate ou de diacétate de chlorhexidine. Ils sont incompatibles avec les halogènes, les
aldéhydes, les mercuriels, les tensio-actifs anioniques et non ioniques, les savons, les récipients en
polyéthylène à basse densité, le tanin contenu dans
les bouchons de liège et certains colorants.
• Les alcools, dont seul l’alcool éthylique est utilisé à usage antiseptique en France, sont bactéricides et actifs sur Mycobacterium tuberculosis, fongicides faiblement, virucides de façon variable,
non sporicides.
• Les ammoniums quaternaires sont des traitements d’appoint des affections dermatologiques,
ils servent à l’antisepsie et au nettoyage de la peau
saine et des muqueuses. Leur efficacité est réduite
en présence de matières organiques, de savons,
d’eau dure, de composés non ioniques.
• Les oxydants, dont le principal produit est le
peroxyde d’hydrogène (eau oxygénée), ont un
mécanisme d’action mal connu.
• Enfin, les carbanilides sont utilisés pour la
détersion de la peau et de la muqueuse vaginale
et les diamidines sont indiqués surtout comme
traitement d’appoint des affections dermatologiques. Quant à certains groupes de colorants,
ils sont connus pour leurs faibles propriétés
antiseptiques.
L.G.
En pratique
• Respecter la prescription et les indications.
• Respecter la présentation initiale.
• Ne pas mélanger avec d’autres produits.
• Vérifier la date de péremption.
• Indiquer la date d’ouverture sur le flacon.
• Fermer le flacon après chaque manipulation,
• Respecter la durée d’utilisation du produit après son
ouverture (8 à 10 jours si le flacon a été bien fermé).
• Manipuler avec précaution (ne pas toucher l’ouverture
du flacon afin d’éviter toute contamination).
• Conserver à l’abri de la lumière et de la chaleur (consignes particulières pour les produits inflammables).
• Utiliser de préférence des doses unitaires ou de petits
conditionnements.
• Jeter les flacons utilisés.
Professions Santé Infirmier Infirmière - No 27-28 - juin-juillet-août 2001
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