Jacques GATEAU, C.P.E.N. à l’école Victor Hugo II à Epinay. JeanJean-Pierre GESLIN, GESLIN professeur à l’Ecole NormaleNormale-IUFM de SeineSeine-SaintSaint-Denis. Dessins : Gotlib Voici une recherche qui fourmille d’idées… Un nectar pédagogique à déguster sans modération… Pourquoi des petites bêtes au Cours Préparatoire ? Eh bien tout d’abord parce que le maître aime ça !… Qu’il se passionne pour le sujet, a envie d’en savoir plus et qu’il souhaite transmettre son virus aux gamins. La méthode de lecture choisie est la « méthode naturelle ». Il est donc évident que les péripéties qui vont animer le vivarium fourniront matière à histoires, elles-mêmes support de lecture. Nous aurons aussi des situations vraies d’expression écrite, des évènements intéressants à raconter dans le journal de classe ou à nos correspondants. Le maître a également en tête l’insidieux projet de proposer des situations mathématiques : nous allons utiliser le vocabulaire lié aux positions relatives des bestioles, les dénombrer. Nous allons devoir trier les petites bêtes c’est-à-dire effectuer des comparaisons, définir des critères de tri (notion de propriété), associer les animaux auxquels on peut mettre la même étiquette (symbolisation). Nous allons aussi mener des études concernant les durées et le repérage dans le temps des phénomènes observés au sein des élevages. Puisque nous parlons objectifs, n’oublions pas de faire remarquer que nous allons immanquablement nous confronter aux concepts du vivant, de fonctions vitales, de chaînes alimentaires, de détermination et de classification. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 2 De l’éclosion l’éclosion du projet à sa réalisation : Il est très simple de se procurer une collection de petits animaux nombreux et variés : "il suffit" de se déplacer en forêt, ici de Carnelle, avec ses loupiots munis de bocaux, boîtes variées, filets… et vêtements adaptés. Mais auparavant, il a fallu tout organiser… définition du projet puis sa préparation : demandes d’autorisations, localisation du lieu, moyen de déplacement et son financement, lettre aux parents, matériel nécessaire… … et les enfants ont été les maîtres d’œuvre… Une école qui responsabilise… La chasse est ouverte… C.P. de Jacques GATEAU. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 3 Les premiers dessins de nos petits observateurs : Gotlib Dès leur retour en classe, après un moment d’observation "très" sauvage, les enfants ont dessiné, dans la joie, les êtres gigotants qu’ils avaient attrapés… … une erreur vite corrigée… Sachez que les enfants de C.P. se servent fort bien des loupes, instruments particulièrement motivants. Le lithobie est un mille-pattes brun-roux, de 2 à 3 cm, vivant sous les pierres et les feuilles mortes dans toute la France. Il est carnassier et capture des insectes et des araignées. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 4 Quand c’est utile d’avoir une bellebelle-mère … DANS LE MIDI… Les éphippigères sont des insectes, de grosses sauterelles méridionales, brunes vertes ou rose clair. Elles semblent maladroites malgré leurs longues pattes postérieures et ne savent pas sauter. Leurs ailes sont réduites ou absentes. La femelle, plus grosse, porte une longue tarière postérieure en forme de sabre qui lui permet d’enfouir ses oeufs dans le sol. Non la mante religieuse ne venait pas de la forêt de Carnelle, ni l’éphipiggère, Gotlib ni les phasmes… encore moins les Les mantes brunes ou vertes scorpions… sont des insectes surtout ces derniers, il faut le méridionaux. Carnassières, préciser, non vivants.. elles chassent à l’affût à l’aide de leurs pattes antérieures épineuses dites « pattes ravisseuses. Après, ou même pendant, l’accouplement, la femelle dévore parfois le mâle. Elle dépose ses œufs dans une sorte d’écume qui se fige en une masse brune appelée oothèque. Le jeune ressemble à l’adulte. Les sphex des régions méditerranéennes, sont des insectes voisins des guêpes. Carnassiers, ils vivent sur le thym. La femelle capture d’autres insectes pour nourrir ses larves. Les scorpions ne sont pas des insectes mais des arachnides (4 paires de pattes et non 3). Ils mesurent de 3 à 20 cm. Ils sont pourvus à l’avant d’une paire de pinces et leur abdomen se termine par un aiguillon venimeux. Les phasmes ou « bâtons du diable » sont des insectes sans ailes qui se nourrissent de feuilles. Les mâles, très rares, sont plus petits que les femelles. Celles-ci projettent leurs œufs un par un sur le sol. Les petits ressemblent aux adultes. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 5 Les premières observations… dramatiques ! L’installation de toutes ces bestioles dans le même vivarium a généré quelques accidents… Rapidement les enfants se sont aperçus qu’il était prudent d’avoir dessiné tous les animaux (soit 2 par personne en moyenne) car certains, à l’évidence, disparaissaient, victimes de la voracité des autres locataires. Deux prédateurs redoutables furent rapidement incriminés : la mante religieuse et le carabe doré. Les mantes religieuses (7 cm) Le carabe doré (2,5 cm) mange des limaces, les escargots, des chenilles, des larves de doryphores… et des araignées ! Il s’attaque même parfois aux mantes religieuses. La femelle assaille souvent, elle aussi, le mâle après l’accouplement. La consommation journalière d’un carabe doré équivaut à 1,3 fois son propre poids… un véritable ogre… Le repas de la mante religieuse dévorant une grosse sauterelle a beaucoup marqué les enfants… à tel point que par la suite, ils refusaient de « mettre ensemble » la mante et la sauterelle dans la classe des insectes… s’attaquent aux criquets, aux sauterelles, aux papillons, aux mouches mais aussi aux guêpes et aux abeilles… Parfois cannibale, particulièrement en captivité, elle peut manger le mâle durant l’accouplement… ce qui n’empêche pas celui-ci de poursuivre l’acte. Espérons qu’il se console en pensant qu’il nourrit ses futurs petits ! Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 6 Projection de diapositives Les instituteurs stagiaires de la filière Français-Biologie, invités dans la classe par Jacques GATEAU et Jean-Pierre GESLIN, assistaient à la séquence ce 8 novembre au matin. Récapitulatif assuré par les enfants affin d’informer les enseignants présents : 1- Le maître a apporté des petites bêtes. 2. Les enfants intéressés ont proposé d’aller en forêt en capturer d’autres. 3. Après préparation en commun, la sortie en forêt a eu lieu et des animaux ont été récoltés. 4. Les élèves se sont réparti les bestioles (vivantes pour la plupart si on excepte le scorpion et les scolopendres). Ils ont effectué une première série de dessins. Ces dessins ont été ultérieurement complétés par d’autres après découverte que certains animaux étaient dévorés par les ogres du vivarium… il s’agissait de rapidement recenser les habitants susceptibles de disparaître. 5. Les premières observations ont conduit à de nombreuses remarques concernant les comportements. 6. 10h 30 projection de diapositives dans la salle des maîtres. Il s’agit de reproductions d’animaux photographiés en couleur dans leur milieu naturel. Pour faciliter la réalisation de ce polycopié nous avons choisi de ne représenter ici que la faune elle-même sans son environnement. Les enfants parlent des animaux qu’ils ont dessinés et s’apportent mutuellement des précisions : A) LA GRENOUILLE : Enfants : « On en a une en classe… C’est une grenouille ». Jacques : « Qui l’a dessinée ? Que peux-tu nous dire sur la grenouille ? » E : « Ca saute »… et « Ca vit dans l’eau ». J : « Elle est dans l’eau celle-ci ? » E : « Non… mais on voit des nénuphars »... « Ca fait "coa" ». Remarque : les grenouilles coassent mais les corbeaux et les corneilles croassent. Une grenouille verte (7 à 13 cm). Sa couleur varie en fait beaucoup. Elle est essentiellement aquatique. Elle hiberne en hiver dans la vase des mares. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 7 B) LE VER DE TERRE : E : « Ca vit dans la terre, c’est un ver de terre »… « Ca a une grosse patte ». J : « Qui voit une grosse patte ? » E : « Moi ». L’enfant explique qu’il s’agit de la partie postérieure du ver… A gauche un « lombric brun » (3 à 5 cm) fréquent sous les feuilles des forêts de feuillus. A droite, un « ver de terre des forêts » (3 à 4 cm), seul ver qui vit dans les forêts de conifères (sous la mousse et les pierres). E : « Il y a pas de grosse patte mais il y en a des petites, elles sont cachées derrière ». J : « Toi, tu l’as dessiné... il y avait des petites pattes ? » E : « Non ». J : « Tu as raison, les vers de terre n’ont pas de pattes ni petites, ni grosses... » C) LA CHENILLE : E : « C’est un serpent ! » E : « Non, une limace ». E : « Non, une chenille ». J : « Tu as raison, c’est une chenille… ». « Les serpents et les limaces ne possèdent pas d’anneaux alors que les chenilles et les vers en ont… Les chenilles ont des pattes, les vers n’en ont pas ». D) UN SCARABEE : Le nom de scarabée regroupe plusieurs espèces d’insectes coléoptères comme les hannetons, les bousiers, les lucanes et les cétoines. E : « Il y a des pinces, comme des pinces de crabe » (confusion avec les pièces buccales nommées « mandibules »). E : « Il y a 5 pattes » (en fait 3 pattes vues de profil et une paire d’antenne…). J : « Qui a dessiné ? »… Echange 6 pattes. Gâte-bois (8 à 10 cm) = Chenille (= larve) du papillon Cossus. Elle vit sur le saule et le peuplier, creusant dans leur bois de très importantes galeries qui fragilisent l’arbre. Le papillon (3 à 4 cm) de couleur brune, ne vole que la nuit. Lucane ou cerfvolant (5 à 7, 5 cm). Le mâle porte d’énormes mandibules qu’il utilise lors des combats avec d’autres mâles. La femelle appelée la « biche »… mais oui… en est dépourvue. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 8 E) LE CLOPORTE : E : « Il n’est pas pareil (que le scarabée) ». E : « Il y a plus de pattes ». J : « Vous voulez les compter ? » Les enfants comptent en chœur tandis que l’un d’entre eux montre successivement les pattes... Beaucoup de bruit... on reprend... un seul enfant compte 14 pattes… c’est pourtant lui qui a raison… E : « Il a des antennes comme les abeilles »... J : « … Et comme le scarabée ». Cloportes (2 à 20 mm selon les espèces). Les cloportes sont des crustacés terrestres. Ils vivent dans les endroits humides et se nourrissent de substances en décomposition (débris de feuilles et bois pourri) mais en élevage on peut leur donner un peu de carottes ou de pommes de terre. Certains peuvent se rouler en boule. Remarque : Les cloportes disposent en fait de 2 paires d’antennes (comme les langoustes, homards et autres crustacés) mais la 2ème paire est petite. Les insectes et les mille-pattes ne portent, eux, qu’une seule paire d’antennes. F ) LA MANTE RELIGIEUSE : E : « Elle est verte ». E : «C’est Cédric qui l’avait ». E : « Il y a 4 pattes (les pattes ravisseuses ne sont pas comptées) E : « Non 6 » (l’enfant montre à l’avant de l’insecte les 2 pattes ravisseuses garnies d’épines). E : « Elle a aussi des antennes »… « Elle a un nez rond »…. « Elle a des ailes ». Mante religieuse (7 cm) nommée « PregaDiou » = « Prie-Dieu » dans le Midi. Elle est représentée ici avec son cocon = oothèque. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 9 G) UNE LIMACE : E : « Maître, j’en ai deux (sous-entendu dans le vivarium) ». J : « Moi aussi ! » E : « Il n’y a pas de pattes ». E : « Peut-être qu’il y en a sur le bidon ». J : « On regardera ». E : « Elle a des "antennes"... 2 (en fait 2 " cornes" ou "tentacules") »… « C’est comme des nez ». J : « Oui, 2 grands tentacules et 2 petits ». E : « Elle a un gros œil ». J : « Non, c’est un trou qui lui permet de respirer ». Remarque : Les yeux sont à l’extrémité des grands tentacules. H) UN MILLE-PATTES : E : « Il a plein de pattes... 1000 ». J : « Beaucoup mais moins de 1000 ». E : « I1 a des traits ». J : « Pas des traits, des anneaux ». Remarque : Il n’existe jamais plus de 500 pattes (250 paires) chez les milles-pattes ! Certains millepattes portent 1 paire de pattes par anneau et d’autres 2 paires. I) UN CRIQUET : E : « Il a de grandes pattes... 6 ». E : « Il a des yeux et des antennes ». J : « Tout à l’heure, je vous demanderai de mettre ensemble les animaux qui se ressemblent ». Les enfants notent la ressemblance du criquet avec une sauterelle : « Si on met ensemble la mante religieuse et la sauterelle, la mante religieuse va manger la sauterelle. Il ne faut pas les mettre ensemble ». Loche rouge à gauche (15 cm) et loche sombre (6 cm) à droite. Les limaces sont des mollusques proches des escargots. Elles sont dépourvues de coquille externe…. mais, chez certaines espèces, il en existe une mince située sous « le manteau » qu’elle déforme. Les limaces rampent sur leur « pied ». L’orifice pulmonaire (= pneumostome) situé sur la droite, est bien visible. L’anus est juste en arrière de l’orifice pulmonaire. Chez certains mille-pattes (lithobie, scolopendre), la première paire de pattes locomotrices est modifiée en pinces venimeuses (= les forcipules) utilisées pour la chasse. Le mille-pattes ci-contre est un lithobie (3 cm) mais la classe disposait aussi de scolopendres (7 cm) morts. Les criquets sont des insectes sauteurs grâce à leur 3ème paire de pattes. Ils peuvent voler. On les distingue des sauterelles par leurs antennes courtes (elles sont longues chez les sauterelles). Chaque individu avale la moitié de son propre poids en feuilles chaque jour. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 10 J) Dernière diapositive… UNE ARAIGNEE : E : « Beurk ! Elle est moche... ça pique ». J : « Non, ça mord ». E : « Ca va aller aussi avec la mante et la sauterelle ». J : « Est-ce que c’est pareil ? » E : « Non ». J : « Quelles sont les différences ? » E : « Il y a 6 pattes chez la sauterelle ; l’araignée a 8 pattes ». A ce stade, les enfants sont fatigués, écoutent et participent moins bien… Une pose s’avère nécessaire… Retour dans la classe : Les enfants sont assis sur la moquette (posée par Jacques). 1. Qui a des ciseaux ? Bien… voici deux documents que vous allez découper selon les traits. 2. Vous mettrez ensemble les images où les animaux se ressemblent. 3. Vous prendrez des bouts de laine pour entourer les images qui vont ensemble. La classe éclate par groupes, chacun des groupes étant suivi par 4 « normaliens ». Une épeire diadème (1,5 cm pour le corps). Elle capture ses proies grâce à une toile constituée de soie produite par des glandes de l’abdomen. A l’avant, on peut repérer 2 crochets (que les spécialistes appellent des « chélicères ») non visibles ci-dessus. Ils permettent d’injecter du venin à la proie. Plus postérieurement (et visibles ci-dessus) une autre paire d’appendices : les « pattesmâchoires (= « les pédipalpes »). Les chélicères existent aussi chez les scorpions. Les « pinces », plus postérieures, correspondent aux « pattesmâchoires » (= pédipalpes) très développées. Au début vive motivation… puis, devant le grand nombre d’images (36 en tout !), des enfants se lassent un peu, décrochent. Un certain nombre d’animaux ne seront pas classés. Si vous renouvelez l’expérience, ne fournissez qu’une vingtaine d’images. Jacques a poursuivi le travail l’après-midi même. Les documents ont alors été collés sur de grandes feuilles avec le morceau de laine qui les entouraient B.O. N°1, 14 FÉVR. 2002 PROGRAMMES DE L’ÉCOLE PRIMAIRE, CYCLE DES APPRENTISSAGES FONDAMENTAUX « La découverte de la diversité des êtres vivants et de leurs milieux de vie invite à chercher des critères qui permettent de les classer sommairement, afin de parvenir à une première approche de la classification scientifique ». A vous de jouer… les 2 documents suivent… Nous les avons un peu améliorés depuis la séance : les noms sont maintenant tapés et les photographies sont en couleurs… mais il s’agit bien des mêmes espèces qu’initialement et pour plus de 80 % des mêmes images… Gotlib Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 11 Jacques GATEAU et Jean Classement des images : document n° 1. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 12 Classement des images : document n° 2. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 13 Document Jean-Pierre à l’IUFM de Seine-Saint-Denis. Jacques GATEAU et JeanGESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». JeanGeslin, -Pierre professeur 14 Pour les maîtres : renseignements complémentaires, concernant les images précédentes : Il faut rappeler qu’au sein du règne animal (comme au sein du règne végétal) on distingue de grands ensembles appelés « EMBRANCHEMENTS ». Le plus connu chez les animaux est l’embranchement des VERTEBRES (qui réunit les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et les mammifères). Il existe un très grand nombre d’embranchements au sein des INVERTEBRES (= animaux sans vertèbres = sans colonne vertébrale)… par exemple l’embranchement des vers plats, des vers ronds, des vers annelés (ou annélides), l’embranchement des mollusques… Le plus important embranchement d’invertébrés par le nombre d’espèces est celui des arthropodes (insectes + crustacés + mille-pattes + araignées et scorpions…). On divise les divers embranchements en classes, les classes en ordres, les ordres en familles, les familles en genres et les genres en espèces. Si on ne sait pas s’il s’agit d’un embranchement ou d’une classe ou d’un ordre ou d’une famille ou d’un genre : on dit GROUPE… Vous pouvez ainsi parler du « groupe » des grenouilles et des tritons alors que ces animaux sont rangés dans la classe des amphibiens (= batraciens) et dans l’embranchements des vertébrés. Chaque animal (comme chaque végétal) est désigné par un nom latin comprenant 2 mots : d’abord le nom de genre (écrit avec une majuscule) puis le nom d’espèce (écrit sans majuscule). Ainsi, l’abeille domestique est nommée en latin Apis mellifera. Remarque : les insectes de l’ordre des coléoptères sont très représentés ci-dessous. Cela s’explique par le fait qu’il en existe plus de 300 000 espèces. Coléoptères vient du grec koleos (= étui), et pteron (= aile). En effet, ces insectes possèdent une paire d’ailes antérieures transformées en « élytres » cornées formant étui et protégeant au repos des ailes postérieures pliantes. Espèces présentée 1. Papillon dit « La hachette » : 5, 5 à 8 cm d’envergure. 2. Punaise du bouleau (0,8 cm) 3. Pucerons ici du hêtre, forme sans ailes et ailée. 4. Sauterelle ici « du chêne » (1,3 cm). 5. Perce-oreille ou forficule (1 cm). 6. Cloporte (0, 2 à 2 cm selon les espèces). 7. Mille-pattes ici un géophile (4 cm). 8. Ver de terre ici un lombric brun (3 à 5 cm). Nom latin Aglia tau Elasmucha grisea Lachnus exsiccator Meconema thalassina Chelidurella acanthopygia Ici : Armadillidium vulgare (2 cm) Necrophloeophagus longicornis Lumbricus castaneus 9. Chenille de papillon ici papillon « Pyramide » : 4,3 cm. 10. Staphylin à raies d’or (1,2 à 2,5 cm). 11. Carabe des jardins (2,5 cm). Amphipyra pyramidea Staphylinus caseareus Orinocarabus hortensis Embranchement Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Vers annelés ou annélides Arthropodes Arthropodes Arthropodes Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Classe Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Crustacés Myriapodes Oligochètes Ordre Lépidoptères Hétéroptères Homoptères Orthoptères Dermaptères Isopodes Chilopodes Terricoles Insectes Insectes Insectes Lépidoptères Coléoptères Coléoptères 15 12. Coléoptères divers : Dasyte bleu (0,6 cm) à gauche, Malachie à 2 taches (0,6 cm) au milieu et Malthode marginé (0,5 cm) à droite. 13. Coccinelle à 7 points (0,5 à 0,8 cm). 14. Larve de scarabée ici de « Petite biche » (1,9 à 3,2 cm). 15. Scarabée ici une « Petite biche » (6,5 cm). 16. Guêpe rousse (1,2 à 2 cm) 17. Abeille domestique (1,2 à 2 cm) 18. Fourmi à aiguillon (0,4 à 0,7 cm). 19. Mouche bleue = mouche à viande (1,1 à 1,4 cm). 20. Asticot (1,8 cm) et pupe de mouche bleue 21. Limace marginée (7,5 cm)) 22. Grande cigale (3,4 cm). 23. Araignées diverses dont la salticide (la plus basse sur le dessin) Dasytes coeruleus, Malachius bipustulatus, Malthodes marginatus Coccinella septempunctata Dorcus parallelepipedus Dorcus parallelepipedus Paravespula rufa Apis mellifera Myrmica laevinodis Calliphora vomitoria Calliphora vomitoria Lehmannia marginata Lyrestes plebejus Hyptiotes paradoxus (0,5 cm) à gauche, Anyphaena accentuata (0,7 cm), Salticus scenicum (0,6 cm), Marpissa muscosa en haut (1 cm) à Arthropodes Insectes Coléoptères Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Mollusques Arthropodes Arthropodes Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Gastéropodes Insectes Arachnides Coléoptères Coléoptères Coléoptères Hyménoptères Hyménoptères Hyménoptères Diptères Diptères Pulmonés Mollusques Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Arthropodes Gastéropodes Arachnides Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Insectes Myriapodes Insectes Insectes Insectes Pulmonés Scorpions Dictyoptères Orthoptères Aphaniptères Dictyoptères Orthoptères Anoploures Orthoptères Diplopodes Diptères Coléoptères Phasmoptères Araignées droite. 24. Escargot des jardins (diamètre de la coquille ≈ 2 cm). 25. Scorpion (3,5 cm) 26. Mante religieuse (7 cm) 27. Grillon champêtre (2,3 cm). 28. Puce de l’homme (0,3 cm) 29. Blatte germanique (1,3 cm). 30. Criquet (1,4 cm). 31. Pou de tête (0,2 cm). 32. Sauterelle des serres (1,6 cm) 33. Mille-pattes ici un Iule (2 à 5 cm). 34. Moustique ici un Aede. 35. Scarabée rhinocéros (2,2 à 4 cm). 36. Phasme de laboratoire (8 cm) Cepaea hortensis Euscorpius flavicaulis Mantis religiosa Grillus campestris Pulex irritans Blatella germanica Mirmeleotettix maculatus Pediculus capitis Tachycines asynamorus Iulus terrestris Aedes cantans Oryctes nasicornis Carausius morosus Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 16 Quelques résultats du tri : Voir diapositives prises dans la classe… Oui… les enfants préciseront par la suite qu’il s’agit des insectes… qui ont bien 6 pattes. A noter que les insectes ont des ailes… en général … mais que la vignette « pucerons » montrait que certains en étaient dépourvus. C’est aussi par exemple le cas des puces et des poux… Ensemble des animaux présentant des ailes. Ensemble des animaux sans pattes. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 17 Quelques classements prêtant à discussion… L’ensemble des animaux qui courent « ventre à terre »… Un classement qui fut, par la suite, l’objet de critiques… Est-ce que le ver de terre, la limace et l’escargot courent ? Peut-on dire que les mille-pattes rampent ? Voici l’ensemble des animaux portant 8 pattes avec une erreur bien pardonnable, la pince du perce-oreille a été décomptée comme représentant 2 pattes supplémentaires… Une similitude morphologique cause d’une erreur elle aussi fort excusable… C’est l’occasion de montrer que la pince est plus arquée chez les femelles que chez les mâles et d’évoquer ces histoires légendées de perce-oreilles qui perceraient les tympans. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 18 Puce et pou… un regroupement judicieux : 6 pattes bien développées, pas d’ailes. Ensemble des animaux munis de « beaucoup de pattes ». Analyse de classements d’enfants… Vendredi 16 nombre à 9h30, en présence des étudiants de la filière EPS-Biologie (coordonnée par J-P Geslin), l’ensemble de la classe analyse avec Jean-Pierre quelques classements parmi ceux réalisés. 1) L’HISTOIRE DU MILLE-PATTES QUI AVAIT PERDU SA COQUILLE… UNE HISTOIRE ENCORE PLUS DELIRANTE QUE CELLE DU MOUTON A 5 PATTES… J-P : Pourquoi les avez-vous mis ensemble ? » E : « Parce qu’ils ont de grosses pinces ! »… Sont regroupés araignées mille-pattes, escargots, limaces. J-P montrant l’escargot : « Où sont les grosses pinces ? » E : « Oui, il n’en a pas, mais il a une coquille ». J.P : « Et les autres ? » E : « Ils en avaient une, mais ils l’ont perdue ». J.P : « Le mille-pattes et l’araignée avaient 1 coquille ? » E l : « Oui ». E 2 : « Mais non ». E l : « Si ! » ... et d’inventer l’histoire du mille-pattes qui avait perdu sa coquille... J.P : « C’est une belle histoire… un joli conte... mais ce n’est pas la réalité ». 2) UN CLASSEMENT GLOBAL : Les présentations réciproques de leurs travaux (voir pages précédentes), par les enfants eux-mêmes, les amènent au bout de 5 minutes à découvrir que l’ensemble des animaux peut se subdiviser en 3 grands groupes : * Plus de 6 pattes * 6 pattes traduit ensuite, après découverte de la symétrie, par « 3 paires de pattes ». * pas de pattes (aucun ne dira « zéro pattes »). Les enfants proposent ensuite de scinder le « groupe des plus de six pattes » en : * « 8 pattes » transposé postérieurement en « 4 paires de pattes ». * « Beaucoup de pattes »… Nous sommes en début de C.P... !… puis… «plus de 8 pattes»… Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 19 Evaluation : Récréation : 10 H 15 à 10 H 30 : récréation des enfants pendant laquelle Monique Quertier, qui a repris cette année les anciens CE l de Jacques Gâteau, explique comment fonctionne une classe Freinet CE2. Les normaliens se répartissent en 2 équipes chargées de suivre : * la poursuite du travail du CP de Jacques. * celui du CE2 de Monique. Retour des enfants… 1) Réinvestissement d’un critère de classement : le nombre de pattes… Les critères utilisés sont reportés dans un tableau à colonnes, par Jacques, sous la dictée des enfants. 0 patte 6 pattes 8 pattes + de 8 pattes 6 pattes même si 4 seulement sont visibles Une image nouvelle est remise à chaque enfant. Il s’agit d’animaux d’espèces identiques mais en position différente ou encore d’espèces différentes : l’élève doit aller le placer dans une des 4 colonnes du tableau (voir diapositives). Remarque les enfants avaient annoncé 0 patte, 8 pattes, 6 pattes et plus de 8 pattes, Jacques a replacé Gotlib dans l’ordre croissant. André, un FP3, dira qu’une autre possibilité était de suivre la proposition des gosses, de les laisser placer leurs images puis de leur demander ensuite de découper les bandes et de les replacer dans l’ordre croissant. Arrêt de 5 minutes nécessité par l’agitation des loupiots liée à la fois aux déplacements et à notre présence. Remarque : Jacques a proposé, lors d’une séance ultérieure, l’évaluation suivante Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 20 2) Réutilisation d’un autre critère : ailes / sans ailes. Sont en particulier proposées des photographies d’insectes en vol avec vues de dessus et vues latérales, les ailes sont déployées et les pattes bien visibles. * Papillons : 4 ailes (et 6 pattes). * Sauterelle en vue de profil : les enfants observent 2 ailes mais, le principe de symétrie étant intégré, affirment qu’elle a bien 4 ailes. Moustique : que 2 ailes !… exact… Libellule : 4 ailes. On aboutit finalement à : « pas d’aile », « 2 ailes », « 4 ailes ». Un tableau correspondant à double entrée et 3 colonnes est construit. Chaque enfant doit aller placer " son animal" dans une des 3 colonnes ... Pas d’aile 2 ailes 4 ailes Phase de bilan… Remarque : encore une évaluation, lors d’une séance postérieure… Le classement en fonction du nombre de pattes est ici presque terminé… Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 21 3) A partir d’un classement déjà effectué, retrouver le critère utilisé : Jacques a préparé à l’avance 4 classements : différentes espèces sont regroupées comme présenté cidessous. Les enfants doivent indiquer le critère employé. Après découverte, celui-ci est écrit en cursive, par le maître, à côté de l’ensemble. Il ne s’agit pas d’une classification zoologiste mais morphologique (larve sans patte d’insecte classée avec l’escargot et la limace). Il existait 2 autres ensembles : l’un « avec ailes » et l’autre « sans ». Les enfants ont retrouvé le critère sans difficulté. Quel est ici le critère ? Escargot Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 22 Petites mantes et chironomes : httpetab.ac-orleans-tours.frec-st-exupery2dreuxClin02-03sitemanteMante.htm Jeune mante. Photo extraite des pages entomologiques d' andré lequet : http://perso.wanadoo.fr/insectes.net/ Jeunes mantes : l’allumette donne une idée de la taille. Photographie extraite des pages entomologiques d' André Lequet(site Internet). Il faut reconnaître que l’hiver, il se passe peu de choses dans le vivarium et que l’intérêt s’amenuise… Et puis, il existe d’autres centres d’intérêt, en particulier Noël, la galette des rois… Heureusement, cette année, le printemps était en avance dans la classe : de l’oothèque - la boîte à œufs de la mante - sont sortis des bébés mantes religieuses début mars. Dans la nature, la naissance a lieu en juin. Elles apparaissent presque toutes en même temps, restant d’abord suspendues à l’oothèque par un fil de soie accroché à leur abdomen Nous savions déjà que les mantes adultes croquent des criquets et des sauterelles, des mouches et des papillons et même des abeilles, des guêpes, des bourdons et des araignées. Les jeunes mantes ressemblent aux adultes mais n’ont pas d’ailes et sont jaune-clair. Leur élevage en captivité est particulièrement difficile et le souci du maître était de leur permettre de s’alimenter. Il paraît que l’idéal, c’est de leur donner des pucerons, mais nous n’en avions pas à cette date. On peut aussi leur apporter des petites « mouches du vinaigre » encore nommées « mouches des fruits » ou « drosophiles » mais nous n’avions pas non plus d’élevage de drosophiles... Jacques a alors décidé de tenter de nourrir les petites mantes avec des vers rouges encore appelés vers de vase ou chironomes et qui sont en fait des sortes de bébés moustiques… Hélas, les bébés mantes ont disparu dans l’estomac des fourmis du terrarium…avant même que nous ayons observé la première des 6 mues. Chironomus plumosus. Les chironomes ou « vers de vase » (1 à 1, 5 cm) ne sont en fait pas des vers mais des larves d’insectes dont les adultes ressemblent à des moustiques… mais des moustiques qui ne piquent pas. La larve vit dans les eaux stagnantes où elle se fabrique un tube constitué de soie et de matériaux variés, tube qu’elle ne quitte que la nuit. Les pêcheurs l’utilisent comme appât et on peut s’en procurer chez les marchands d’articles de pêche. Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jacques GATEAU et Jean 23 Lecture… Histoires d’enfants : 24 Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche cherche la petite bête ». 24 Histoires d’enfants : L’article cicontre a paru dans « HISTOIRES D’ENFANTS », journal périodique dont le directeur de la publication est Alain Marey : Ecole Jean Vilar, boulevard Faure à Saint-Denis 93200. 25 Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche cherche la petite bête ». 25 Nouvelle sortie et un nouveau pensionnaire : Pour relancer une fois de plus l’intérêt et renouveler le cheptel, une nouvelle sortie en forêt est la bienvenue. Les adultes ont alors la joie de constater que les « minots » « en connaissent des choses », qu’ils respectent les animaux et leur environnement, qu’ils peuvent consacrer beaucoup de temps et d’énergie à la quête de petites bêtes et qu’ils repèrent les évolutions saisonnières… Que de progrès depuis novembre ! Un nouvel habitant a donc été installé fin avril dans un vivarium avec de l’eau… un triton ! Nos observations : On dirait un lézard. Ca ressemble à un crocodile (en petit). Il est dans l’eau. Il a les yeux ronds et les paupières transparentes. Il a quatre pattes avec quatre doigts devant et 5 derrière et une grande queue. Nos questions : Nos suppositions : Peut-être que ça le fait mourir si on le sort de l’eau… Il mange des vers de terre et d’autres bêtes. Pour les bébés c’est probable sinon il n’y aurait plus de triton… Mais comment il fait ? Nos réponses personnelles : Non car il est sorti tout seul et il n’est pas mort. Il mange des petits vers, des petites limaces, des insectes. Pour les bébés… on n’a qu’un seul triton… Il faut chercher dans des livres… Nos réponses après recherche dans les livres : (y compris à la maison parce que ça nous intéressait… ce n’était pas un « devoir ») : Dans l’eau, les tritons mangent des petits poissons. Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 26 Si vous voulez (presque) tout savoir sur les tritons : Les tritons appartiennent à la classe des batraciens ou amphibiens comme les grenouilles. Contrairement aux grenouilles, ils possèdent une queue à l’état adulte. Il existe 5 espèces de tritons en France dont le triton commun (= triton ponctué), des mares du Nord et de l’Est de la France, qui vit 5 à 7 ans. La taille adulte des tritons se situe entre 5 et 10 cm. Lorsque le triton nage lentement, les pattes sont écartées du corps. Durant la nage rapide, les pattes Tritons communs sont contre le corps et l’ensemble du corps ondule, la queue aplatie latéralement jouant un rôle important dans la propulsion. Il change de direction grâce à sa queue et freine avec ses pattes. Les tritons se nourrissent de vers et de larves d’insectes terrestres et aquatiques. Tout comme la grenouille, un triton doit venir à la surface pour respirer. Les larves de triton n’ont pas besoin de remonter en surface car elles possèdent des branchies externes qui leur permettent de prélever l’oxygène présent dans l’eau. La reproduction a lieu au printemps : les mâles présentent alors des couleurs vives et une crête sur le dos. Les tritons rejoignent l’eau, d’abord les mâles puis les femelles et ils y resteront jusqu’en juin, les femelles sortant les premières. Les mâles et les femelles se rapprochent et « dansent » : c’est la pariade. Le mâle dépose une capsule appelée « spermatophore » sur une pierre ou une plante aquatique. La femelle s’empare du spermatophore à l’aide de son cloaque. Les œufs, au nombre de 100 à 400 chez le triton commun, ne forment pas des paquets mais sont pondus un à un sur des plantes aquatiques. Ils ressemblent à ceux des grenouilles mais ils sont allongés. Des œufs sortent, après 2 à 3 semaines, des larves à grosse tête ou têtards avec une longue queue mais sans pattes. Les têtards mangent de minuscules animaux aquatiques, en particulier des daphnies. Les pattes avant sortiront en premier (au bout d’un mois) alors que chez les grenouilles, se sont les pattes arrière qui apparaissent d’abord. Les pattes postérieures apparaissent à 1, 5 mois. Le passage au stade adulte (la métamorphose) se produit au bout de 3 ou 4 mois. Les tritons hivernent dans la vase des mares ou dans des cavités terrestres, sous des souches ou dans des tas de bois. L’hibernation débute à la mi-octobre. Les tritons peuvent être mangés par de nombreux mammifères (renard, blaireau, putois, martre, hérisson,...), des oiseaux (hérons, autres oiseaux d'eau y compris les canards domestiques, rapaces diurnes et nocturnes...) et des poissons. Les larves sont capturées par de gros insectes aquatiques comme les dytiques et les larves de libellules. Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 27 La correspondance scolaire : La correspondance scolaire peut être individuelle ou collective. C’est l’une des situations d’écriture et de lecture parmi les plus vraies et les plus motivantes. Elle correspond au compte rendu de situations vécues « en commun », les échanges se nourrissant des particularités de la classe. Par ailleurs, Jacques utilise une méthode de lecture naturelle. Les enfants réinvestissent dans leurs lettres des textes déjà en partie élaborés et qui constituent le support de l’apprentissage de la lecture. Voici un échange de courriers s’étant déroulé sans qu’aucune « pression » n’ait été exercée pour orienter « la conversation ». L’édition manuscrite ci-contre s’est ici poursuivie par une édition imprimée (cidessous) plus lisible et qui, après agrandissement, peut devenir murale… Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 28 Les réponses de nos correspondants : … Nous savions répondre puisque nous avions déjà, lors d’une activité en mathématique, rempli le tableau suivant : Ils mangent des animaux Ils mangent des plantes X X X X X X X X X Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 29 Re nous… Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 30 Encore nous… Re-eux Dessin : Catherine Guéry 31 Jacques GATEAU et JeanPierre rre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». Jean-Pie 26 Phasmes, dytiques et têtards de grenouilles… Sont ici introduits dans la classe des animaux que les enfants ont déjà vus en photographies ou sous forme d’images utilisées lors des évaluations précédentes. Pour les phasmes, le lecteur voudra bien se reporter au polycopié correspondant. Les dytiques sont des insectes aquatiques de 3 à 3,5 cm. Ils doivent régulièrement venir prendre de l’air à la surface grâce à des orifices appelés "stigmates" situés à leur partie postérieure. Ils en profitent alors pour rejeter l’air vicié qu’ils ont accumulé sous leurs ailes avant. Ils volent la nuit et peuvent ainsi voyager d’une mare à l’autre. Carnassiers, ils mangent d’autres insectes, des alevins (= jeunes poissons) et des têtards de grenouilles et de tritons. Ils s’attaquent même parfois aux tritons adultes ! Ils font des ravages dans les vivariums. Chaque patte avant du mâle porte une ventouse qui lui permet de tenir fermement la femelle au cours de l’accouplement. La femelle fait de petites entailles dans les plantes aquatiques et y dépose ses œufs un par un. Comme les adultes, les larves de dytiques sont très voraces. Leurs mandibules sont creusées d’un canal qui permet d’aspirer le contenu de leurs proies. Ponte et têtards de grenouille rousse. Les œufs flottent en surface alors que chez la grenouille verte, les pontes sont immergées. 1000 à 4000 œufs (5000 à 10 000 chez la grenouille verte). Eclosion au bout de 3 à 4 semaines et métamorphose en 2 à 3 mois comme chez la grenouille verte. Ne pas installer avec le dytique… Le développement des grenouilles passe par 2 stades séparés par une métamorphose. A l’état larvaire (= têtard), les grenouilles vivent et respirent dans l’eau. A l’état adulte, elles vivent sur terre ET dans l’eau et respi-rent l’air atmosphérique : elles sont AMPHIBIES. La grenouille appartient en conséquence à la classe des AMPHIBIENS… on dit encore classe des BATRACIENS (du grec batrakos = grenouille). Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 27 32 Lire… un vrai livre… portant sur les coléoptères… On la vu, le maître Jacques est un passionné, voire même un obsédé de l’étude du milieu naturel et son compère formateur d’enseignant, Jean-Pierre, ne peut pas faire trois pas sans s’arrêter devant une petite plante ou une bestiole. Jacques a exhumé d’une bibliothèque un livre pour enfant : « Les coléoptères », collection « Bonjour le monde » aux Editions Gamma. Il a pensé que le lire pourrait intéresser ses élèves maintenant lecteurs et, par sa présentation largement illustrée, les gamins non encore « débrouillés »…. Et çà marche ! Coccinelle C. Guéry Lucane femelle = cerf-volant femelle observé et dessiné par Phyllie. A noter que l’emplacement des pattes est erroné. Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 3328 Maintenant à vous de jouer… Votre C.P. aussi peut être colonisé par de multiples bestioles passionnantes… Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 29 34 La classe de perfectionnement a participé… Jean--Pierre Jacques GATEAU et Jean Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 30 35