Petites betes CP J-P Geslin

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Jacques GATEAU, C.P.E.N.
à l’école Victor Hugo II
à Epinay.
JeanJean-Pierre GESLIN,
GESLIN
professeur
à l’Ecole NormaleNormale-IUFM
de SeineSeine-SaintSaint-Denis.
Dessins : Gotlib
Voici une recherche qui fourmille d’idées…
Un nectar pédagogique à déguster sans modération…
Pourquoi des petites bêtes
au Cours Préparatoire ?
Eh bien tout d’abord parce que le maître aime ça !… Qu’il se passionne pour le
sujet, a envie d’en savoir plus et qu’il souhaite transmettre son virus aux gamins.
La méthode de lecture choisie est la
« méthode naturelle ». Il est donc
évident que les péripéties qui vont
animer le vivarium fourniront
matière à histoires, elles-mêmes
support de lecture.
Nous aurons aussi des situations
vraies d’expression écrite, des
évènements intéressants à raconter
dans le journal de classe ou à nos
correspondants.
Le maître a également en tête
l’insidieux projet de proposer des
situations mathématiques : nous allons utiliser le vocabulaire lié aux positions
relatives des bestioles, les dénombrer. Nous allons devoir trier les petites bêtes
c’est-à-dire effectuer des comparaisons, définir des critères de tri (notion de
propriété), associer les animaux auxquels on peut mettre la même étiquette
(symbolisation).
Nous allons aussi mener des études concernant les durées et le repérage dans le
temps des phénomènes observés au sein des élevages.
Puisque nous parlons objectifs, n’oublions pas de faire remarquer que nous allons
immanquablement nous confronter aux concepts du vivant, de fonctions vitales,
de chaînes alimentaires, de détermination et de classification.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
2
De l’éclosion
l’éclosion
du projet à sa réalisation :
Il est très simple
de se procurer
une collection de
petits animaux
nombreux et
variés : "il suffit"
de se déplacer en
forêt, ici de
Carnelle, avec ses
loupiots munis
de bocaux, boîtes
variées, filets…
et vêtements
adaptés.
Mais
auparavant, il a
fallu tout
organiser…
définition du
projet puis sa
préparation :
demandes
d’autorisations,
localisation du
lieu, moyen de
déplacement et
son financement,
lettre aux
parents, matériel
nécessaire…
… et les
enfants ont été
les maîtres
d’œuvre… Une
école qui
responsabilise…
La chasse est ouverte… C.P. de Jacques GATEAU.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
3
Les premiers
dessins de nos petits
observateurs :
Gotlib
Dès leur retour en classe, après un
moment d’observation "très" sauvage, les
enfants ont dessiné, dans la joie, les êtres
gigotants qu’ils avaient attrapés…
… une erreur vite corrigée…
Sachez que les enfants de C.P. se servent fort bien des loupes,
instruments particulièrement motivants.
Le lithobie est un mille-pattes brun-roux, de 2 à 3 cm, vivant sous les pierres et les feuilles
mortes dans toute la France. Il est carnassier et capture des insectes et des araignées.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
4
Quand c’est utile d’avoir
une bellebelle-mère
… DANS LE MIDI…
Les éphippigères sont des
insectes, de grosses
sauterelles méridionales,
brunes vertes ou rose clair.
Elles semblent maladroites
malgré leurs longues pattes
postérieures et ne savent pas
sauter. Leurs ailes sont
réduites ou absentes. La
femelle, plus grosse, porte
une longue tarière postérieure
en forme de sabre qui lui
permet d’enfouir ses oeufs
dans le sol.
Non la mante religieuse ne
venait pas de la forêt
de Carnelle, ni l’éphipiggère,
Gotlib
ni les phasmes…
encore moins les
Les mantes brunes ou vertes
scorpions…
sont des insectes surtout
ces derniers, il faut le
méridionaux. Carnassières,
préciser, non vivants..
elles chassent à l’affût à l’aide
de leurs pattes antérieures
épineuses dites « pattes
ravisseuses. Après, ou même
pendant, l’accouplement, la
femelle dévore parfois le
mâle. Elle dépose ses œufs
dans une sorte d’écume qui se
fige en une masse brune
appelée oothèque. Le jeune
ressemble à l’adulte.
Les sphex des régions
méditerranéennes, sont
des insectes voisins des
guêpes. Carnassiers,
ils vivent sur le thym.
La femelle capture
d’autres insectes pour
nourrir ses larves.
Les scorpions ne sont pas des
insectes mais des arachnides
(4 paires de pattes et non 3).
Ils mesurent de 3 à 20 cm. Ils
sont pourvus à l’avant d’une
paire de pinces et leur
abdomen se termine par un
aiguillon venimeux.
Les phasmes ou « bâtons du
diable » sont des insectes sans
ailes qui se nourrissent de
feuilles.
Les mâles, très rares, sont plus
petits que les femelles. Celles-ci
projettent leurs œufs un par un
sur le sol. Les petits
ressemblent aux adultes.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
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Les premières observations…
dramatiques !
L’installation de toutes ces bestioles dans le même vivarium a
généré quelques accidents…
Rapidement les enfants se sont aperçus qu’il était prudent
d’avoir dessiné tous les animaux (soit 2 par personne en
moyenne) car certains, à l’évidence, disparaissaient, victimes de
la voracité des autres locataires.
Deux prédateurs redoutables furent rapidement incriminés :
la mante religieuse
et le carabe doré.
Les mantes religieuses (7 cm)
Le carabe doré (2,5 cm)
mange des limaces, les
escargots, des chenilles,
des larves de
doryphores… et des
araignées !
Il s’attaque même parfois
aux mantes religieuses.
La femelle assaille
souvent, elle aussi, le mâle
après l’accouplement.
La consommation
journalière d’un carabe
doré équivaut à 1,3 fois
son propre poids… un
véritable ogre…
Le repas de la mante
religieuse dévorant
une grosse sauterelle
a beaucoup marqué les
enfants…
à tel point que par la suite,
ils refusaient de
« mettre ensemble »
la mante et la sauterelle
dans la classe des insectes…
s’attaquent aux criquets, aux
sauterelles, aux papillons, aux
mouches mais aussi aux guêpes et
aux abeilles…
Parfois cannibale,
particulièrement en captivité, elle
peut manger le mâle durant
l’accouplement… ce qui
n’empêche pas celui-ci de
poursuivre l’acte. Espérons qu’il
se console en pensant qu’il
nourrit ses futurs petits !
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
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Projection de diapositives
Les instituteurs stagiaires de la filière Français-Biologie,
invités dans la classe par Jacques GATEAU et Jean-Pierre GESLIN,
assistaient à la séquence ce 8 novembre au matin.
Récapitulatif assuré par les enfants affin d’informer les enseignants présents :
1- Le maître a apporté des petites bêtes.
2. Les enfants intéressés ont proposé d’aller en forêt en capturer d’autres.
3. Après préparation en commun, la sortie en forêt a eu lieu et des animaux ont été récoltés.
4. Les élèves se sont réparti les bestioles (vivantes pour la plupart si on excepte le scorpion et les
scolopendres). Ils ont effectué une première série de dessins. Ces dessins ont été ultérieurement
complétés par d’autres après découverte que certains animaux étaient dévorés par les ogres du
vivarium… il s’agissait de rapidement recenser les habitants susceptibles de disparaître.
5. Les premières observations ont conduit à de nombreuses
remarques concernant les comportements.
6. 10h 30 projection de diapositives dans la salle des maîtres. Il s’agit de reproductions d’animaux
photographiés en couleur dans leur milieu naturel. Pour faciliter la réalisation de ce polycopié nous
avons choisi de ne représenter ici que la faune elle-même sans son environnement.
Les enfants parlent des animaux qu’ils ont dessinés et s’apportent mutuellement des précisions :
A) LA GRENOUILLE :
Enfants : « On en a une en classe… C’est
une grenouille ».
Jacques : « Qui l’a dessinée ? Que peux-tu
nous dire sur la grenouille ? »
E : « Ca saute »… et « Ca vit dans l’eau ».
J : « Elle est dans l’eau celle-ci ? »
E : « Non… mais on voit des nénuphars »...
« Ca fait "coa" ».
Remarque : les grenouilles coassent mais les
corbeaux et les corneilles croassent.
Une grenouille verte (7 à 13 cm).
Sa couleur varie en fait beaucoup. Elle est
essentiellement aquatique. Elle hiberne en
hiver dans la vase des mares.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
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B) LE VER DE TERRE :
E : « Ca vit dans la terre, c’est un ver de
terre »… « Ca a une grosse patte ».
J : « Qui voit une grosse patte ? »
E : « Moi ». L’enfant explique qu’il s’agit de
la partie postérieure du ver…
A gauche un « lombric
brun » (3 à 5 cm) fréquent
sous les feuilles des forêts
de feuillus.
A droite, un « ver de terre
des forêts » (3 à 4 cm),
seul ver qui vit dans les
forêts de conifères (sous
la mousse et les pierres).
E : « Il y a pas de grosse patte mais il y en a des petites, elles sont cachées derrière ».
J : « Toi, tu l’as dessiné... il y avait des petites pattes ? »
E : « Non ».
J : « Tu as raison, les vers de terre n’ont pas de pattes ni petites, ni grosses... »
C) LA CHENILLE :
E : « C’est un serpent ! »
E : « Non, une limace ».
E : « Non, une chenille ».
J : « Tu as raison, c’est une chenille… ». « Les
serpents et les limaces ne possèdent pas
d’anneaux alors que les chenilles et les vers en
ont… Les chenilles ont des pattes, les vers n’en
ont pas ».
D) UN SCARABEE :
Le nom de scarabée regroupe plusieurs espèces
d’insectes coléoptères comme les hannetons, les
bousiers, les lucanes et les cétoines.
E : « Il y a des pinces, comme des pinces de
crabe » (confusion avec les pièces buccales
nommées « mandibules »).
E : « Il y a 5 pattes » (en fait 3 pattes vues de
profil et une paire d’antenne…).
J : « Qui a dessiné ? »… Echange 6 pattes.
Gâte-bois (8 à 10 cm) = Chenille (= larve) du
papillon Cossus. Elle vit sur le saule et le
peuplier, creusant dans leur bois de très
importantes galeries qui fragilisent l’arbre.
Le papillon (3 à 4 cm) de couleur brune, ne
vole que la nuit.
Lucane ou cerfvolant (5 à 7, 5
cm). Le mâle
porte d’énormes
mandibules qu’il
utilise lors des
combats avec
d’autres mâles. La
femelle appelée la
« biche »… mais
oui… en est
dépourvue.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
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E) LE CLOPORTE :
E : « Il n’est pas pareil (que le scarabée) ».
E : « Il y a plus de pattes ».
J : « Vous voulez les compter ? »
Les enfants comptent en chœur tandis que l’un
d’entre eux montre successivement les
pattes... Beaucoup de bruit... on reprend... un
seul enfant compte 14 pattes… c’est pourtant
lui qui a raison…
E : « Il a des antennes comme les abeilles »...
J : « … Et comme le scarabée ».
Cloportes (2 à 20 mm selon les espèces).
Les cloportes sont des crustacés terrestres.
Ils vivent dans les endroits humides et se
nourrissent de substances en décomposition
(débris de feuilles et bois pourri) mais en
élevage on peut leur donner un peu de carottes
ou de pommes de terre.
Certains peuvent se rouler en boule.
Remarque :
Les cloportes disposent en fait de 2 paires
d’antennes (comme les langoustes, homards et
autres crustacés) mais la 2ème paire est petite.
Les insectes et les mille-pattes ne portent, eux,
qu’une seule paire d’antennes.
F ) LA MANTE RELIGIEUSE :
E : « Elle est verte ».
E : «C’est Cédric qui l’avait ».
E : « Il y a 4 pattes (les pattes ravisseuses ne
sont pas comptées)
E : « Non 6 » (l’enfant montre à l’avant de
l’insecte les 2 pattes ravisseuses garnies
d’épines).
E : « Elle a aussi des antennes »… « Elle a un
nez rond »…. « Elle a des ailes ».
Mante religieuse (7 cm) nommée « PregaDiou » = « Prie-Dieu » dans le Midi. Elle est
représentée ici avec son cocon = oothèque.
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G) UNE LIMACE :
E : « Maître, j’en ai deux (sous-entendu dans
le vivarium) ».
J : « Moi aussi ! »
E : « Il n’y a pas de pattes ».
E : « Peut-être qu’il y en a sur le bidon ».
J : « On regardera ».
E : « Elle a des "antennes"... 2 (en fait 2
" cornes" ou "tentacules") »… « C’est comme
des nez ».
J : « Oui, 2 grands tentacules et 2 petits ».
E : « Elle a un gros œil ».
J : « Non, c’est un trou qui lui permet de
respirer ».
Remarque : Les yeux sont à l’extrémité des
grands tentacules.
H) UN MILLE-PATTES :
E : « Il a plein de
pattes... 1000 ».
J : « Beaucoup mais
moins de 1000 ».
E : « I1 a des traits ».
J : « Pas des traits, des
anneaux ».
Remarque :
Il n’existe jamais plus
de 500 pattes (250
paires) chez les milles-pattes ! Certains millepattes portent 1 paire de pattes par anneau et
d’autres 2 paires.
I) UN CRIQUET :
E : « Il a de grandes pattes... 6 ».
E : « Il a des yeux et des antennes ».
J : « Tout à l’heure, je vous demanderai de
mettre ensemble les animaux qui se
ressemblent ».
Les enfants notent la ressemblance du criquet
avec une sauterelle :
« Si on met ensemble la mante religieuse et la
sauterelle, la mante religieuse va manger la
sauterelle. Il ne faut pas les mettre ensemble ».
Loche rouge à gauche (15 cm)
et loche sombre (6 cm) à droite.
Les limaces sont des mollusques proches des
escargots. Elles sont dépourvues de coquille
externe…. mais, chez certaines espèces, il en
existe une mince située sous « le manteau »
qu’elle déforme. Les limaces rampent sur
leur « pied ». L’orifice pulmonaire (=
pneumostome) situé sur la droite, est bien
visible. L’anus est juste en arrière de l’orifice
pulmonaire.
Chez certains mille-pattes
(lithobie, scolopendre), la
première paire de pattes
locomotrices est modifiée en
pinces venimeuses (= les
forcipules) utilisées pour la
chasse.
Le mille-pattes ci-contre est
un lithobie (3 cm) mais la
classe disposait aussi de
scolopendres (7 cm) morts.
Les criquets sont des insectes sauteurs grâce
à leur 3ème paire de pattes. Ils peuvent voler.
On les distingue des sauterelles par leurs
antennes courtes (elles sont longues chez les
sauterelles). Chaque individu avale la moitié
de son propre poids en feuilles chaque jour.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
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J) Dernière diapositive… UNE ARAIGNEE :
E : « Beurk ! Elle est moche... ça pique ».
J : « Non, ça mord ».
E : « Ca va aller aussi avec la mante et la
sauterelle ».
J : « Est-ce que c’est pareil ? »
E : « Non ».
J : « Quelles sont les différences ? »
E : « Il y a 6 pattes chez la sauterelle ; l’araignée
a 8 pattes ».
A ce stade, les enfants sont fatigués,
écoutent et participent moins bien…
Une pose s’avère nécessaire…
Retour dans la classe :
Les enfants sont assis sur la moquette (posée par
Jacques).
1. Qui a des ciseaux ? Bien… voici deux
documents que vous allez découper selon les
traits.
2. Vous mettrez ensemble les images où les
animaux se ressemblent.
3. Vous prendrez des bouts de laine pour
entourer les images qui vont ensemble.
La classe éclate par groupes, chacun des
groupes étant suivi par 4 « normaliens ».
Une épeire diadème (1,5 cm pour le corps).
Elle capture ses proies grâce à une toile
constituée de soie produite par des glandes
de l’abdomen.
A l’avant, on peut repérer 2 crochets (que
les spécialistes appellent des
« chélicères ») non visibles ci-dessus. Ils
permettent d’injecter du venin à la proie.
Plus postérieurement (et visibles ci-dessus)
une autre paire d’appendices : les « pattesmâchoires (= « les pédipalpes »).
Les chélicères existent aussi chez les
scorpions. Les « pinces », plus
postérieures, correspondent aux « pattesmâchoires » (= pédipalpes) très
développées.
Au début vive motivation… puis, devant le
grand nombre d’images (36 en tout !), des enfants se lassent un peu, décrochent. Un certain
nombre d’animaux ne seront pas classés. Si vous renouvelez l’expérience, ne fournissez qu’une
vingtaine d’images.
Jacques a poursuivi le travail l’après-midi même.
Les documents ont alors été collés sur de grandes feuilles avec le morceau de laine qui les
entouraient
B.O. N°1, 14 FÉVR. 2002
PROGRAMMES DE L’ÉCOLE
PRIMAIRE, CYCLE DES
APPRENTISSAGES
FONDAMENTAUX
« La découverte de la diversité
des êtres vivants et de leurs
milieux de vie invite à chercher
des critères qui permettent de les
classer sommairement, afin de
parvenir à une première approche
de la classification scientifique ».
A vous de jouer…
les 2 documents suivent…
Nous les avons un peu améliorés
depuis la séance : les noms sont
maintenant tapés et les
photographies sont en couleurs…
mais il s’agit bien des mêmes
espèces qu’initialement et pour
plus de 80 % des mêmes images…
Gotlib
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ». 11
Jacques GATEAU et Jean
Classement des images : document n° 1.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
12
Classement des images : document n° 2.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
13
Document
Jean-Pierre
à l’IUFM
de Seine-Saint-Denis.
Jacques
GATEAU
et JeanGESLIN : « Quand
un C.P.
cherche la petite bête ».
JeanGeslin,
-Pierre professeur
14
Pour les maîtres : renseignements complémentaires, concernant les images précédentes :
Il faut rappeler qu’au sein du règne animal (comme au sein du règne végétal) on distingue de grands ensembles appelés
« EMBRANCHEMENTS ».
Le plus connu chez les animaux est l’embranchement des VERTEBRES (qui réunit les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux et
les mammifères). Il existe un très grand nombre d’embranchements au sein des INVERTEBRES (= animaux sans vertèbres = sans colonne
vertébrale)… par exemple l’embranchement des vers plats, des vers ronds, des vers annelés (ou annélides), l’embranchement des
mollusques… Le plus important embranchement d’invertébrés par le nombre d’espèces est celui des arthropodes (insectes + crustacés +
mille-pattes + araignées et scorpions…).
On divise les divers embranchements en classes, les classes en ordres, les ordres en familles, les familles en genres et les genres
en espèces. Si on ne sait pas s’il s’agit d’un embranchement ou d’une classe ou d’un ordre ou d’une famille ou d’un genre : on
dit GROUPE… Vous pouvez ainsi parler du « groupe » des grenouilles et des tritons alors que ces animaux sont rangés dans
la classe des amphibiens (= batraciens) et dans l’embranchements des vertébrés.
Chaque animal (comme chaque végétal) est désigné par un nom latin comprenant 2 mots : d’abord le nom de genre (écrit avec une
majuscule) puis le nom d’espèce (écrit sans majuscule). Ainsi, l’abeille domestique est nommée en latin Apis mellifera.
Remarque : les insectes de l’ordre des coléoptères sont très représentés ci-dessous. Cela s’explique par le fait qu’il en existe plus de 300
000 espèces. Coléoptères vient du grec koleos (= étui), et pteron (= aile). En effet, ces insectes possèdent une paire d’ailes antérieures transformées en
« élytres » cornées formant étui et protégeant au repos des ailes postérieures pliantes.
Espèces présentée
1. Papillon dit « La hachette » : 5, 5 à 8 cm d’envergure.
2. Punaise du bouleau (0,8 cm)
3. Pucerons ici du hêtre, forme sans ailes et ailée.
4. Sauterelle ici « du chêne » (1,3 cm).
5. Perce-oreille ou forficule (1 cm).
6. Cloporte (0, 2 à 2 cm selon les espèces).
7. Mille-pattes ici un géophile (4 cm).
8. Ver de terre ici un lombric brun (3 à 5 cm).
Nom latin
Aglia tau
Elasmucha grisea
Lachnus exsiccator
Meconema thalassina
Chelidurella acanthopygia
Ici : Armadillidium vulgare (2 cm)
Necrophloeophagus longicornis
Lumbricus castaneus
9. Chenille de papillon ici papillon « Pyramide » : 4,3 cm.
10. Staphylin à raies d’or (1,2 à 2,5 cm).
11. Carabe des jardins (2,5 cm).
Amphipyra pyramidea
Staphylinus caseareus
Orinocarabus hortensis
Embranchement
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Vers annelés ou
annélides
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Classe
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Crustacés
Myriapodes
Oligochètes
Ordre
Lépidoptères
Hétéroptères
Homoptères
Orthoptères
Dermaptères
Isopodes
Chilopodes
Terricoles
Insectes
Insectes
Insectes
Lépidoptères
Coléoptères
Coléoptères
15
12. Coléoptères divers : Dasyte bleu (0,6 cm) à gauche,
Malachie à 2 taches (0,6 cm) au milieu et Malthode
marginé (0,5 cm) à droite.
13. Coccinelle à 7 points (0,5 à 0,8 cm).
14. Larve de scarabée ici de « Petite biche » (1,9 à 3,2 cm).
15. Scarabée ici une « Petite biche » (6,5 cm).
16. Guêpe rousse (1,2 à 2 cm)
17. Abeille domestique (1,2 à 2 cm)
18. Fourmi à aiguillon (0,4 à 0,7 cm).
19. Mouche bleue = mouche à viande (1,1 à 1,4 cm).
20. Asticot (1,8 cm) et pupe de mouche bleue
21. Limace marginée (7,5 cm))
22. Grande cigale (3,4 cm).
23. Araignées diverses dont la salticide (la plus basse sur
le dessin)
Dasytes coeruleus,
Malachius bipustulatus,
Malthodes marginatus
Coccinella septempunctata
Dorcus parallelepipedus
Dorcus parallelepipedus
Paravespula rufa
Apis mellifera
Myrmica laevinodis
Calliphora vomitoria
Calliphora vomitoria
Lehmannia marginata
Lyrestes plebejus
Hyptiotes paradoxus (0,5 cm) à
gauche, Anyphaena accentuata (0,7
cm), Salticus scenicum (0,6 cm),
Marpissa muscosa en haut (1 cm) à
Arthropodes
Insectes
Coléoptères
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Mollusques
Arthropodes
Arthropodes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Gastéropodes
Insectes
Arachnides
Coléoptères
Coléoptères
Coléoptères
Hyménoptères
Hyménoptères
Hyménoptères
Diptères
Diptères
Pulmonés
Mollusques
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Arthropodes
Gastéropodes
Arachnides
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Insectes
Myriapodes
Insectes
Insectes
Insectes
Pulmonés
Scorpions
Dictyoptères
Orthoptères
Aphaniptères
Dictyoptères
Orthoptères
Anoploures
Orthoptères
Diplopodes
Diptères
Coléoptères
Phasmoptères
Araignées
droite.
24. Escargot des jardins (diamètre de la coquille ≈ 2 cm).
25. Scorpion (3,5 cm)
26. Mante religieuse (7 cm)
27. Grillon champêtre (2,3 cm).
28. Puce de l’homme (0,3 cm)
29. Blatte germanique (1,3 cm).
30. Criquet (1,4 cm).
31. Pou de tête (0,2 cm).
32. Sauterelle des serres (1,6 cm)
33. Mille-pattes ici un Iule (2 à 5 cm).
34. Moustique ici un Aede.
35. Scarabée rhinocéros (2,2 à 4 cm).
36. Phasme de laboratoire (8 cm)
Cepaea hortensis
Euscorpius flavicaulis
Mantis religiosa
Grillus campestris
Pulex irritans
Blatella germanica
Mirmeleotettix maculatus
Pediculus capitis
Tachycines asynamorus
Iulus terrestris
Aedes cantans
Oryctes nasicornis
Carausius morosus
Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
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Quelques résultats du tri :
Voir diapositives prises dans la classe…
Oui… les enfants préciseront par la suite qu’il s’agit des insectes… qui ont bien 6 pattes. A
noter que les insectes ont des ailes… en général … mais que la vignette « pucerons » montrait
que certains en étaient dépourvus. C’est aussi par exemple le cas des puces et des poux…
Ensemble des animaux présentant des ailes.
Ensemble des animaux sans pattes.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
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Quelques classements prêtant à discussion…
L’ensemble des animaux qui courent « ventre à terre »…
Un classement qui fut, par la suite, l’objet de critiques… Est-ce que le ver de terre, la
limace et l’escargot courent ? Peut-on dire que les mille-pattes rampent ?
Voici l’ensemble des animaux portant 8 pattes
avec une erreur bien pardonnable, la pince
du perce-oreille a été décomptée comme
représentant 2 pattes supplémentaires…
Une similitude morphologique
cause d’une erreur elle aussi
fort excusable…
C’est l’occasion de montrer que la pince est
plus arquée chez les femelles que chez les mâles et d’évoquer ces
histoires légendées de perce-oreilles qui perceraient les tympans.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
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Puce et pou… un regroupement judicieux :
6 pattes bien développées, pas d’ailes.
Ensemble des animaux munis
de « beaucoup de pattes ».
Analyse de classements d’enfants…
Vendredi 16 nombre à 9h30, en présence des étudiants de la filière EPS-Biologie (coordonnée par J-P
Geslin), l’ensemble de la classe analyse avec Jean-Pierre quelques classements parmi ceux réalisés.
1) L’HISTOIRE DU MILLE-PATTES QUI AVAIT PERDU SA COQUILLE… UNE
HISTOIRE ENCORE PLUS DELIRANTE QUE CELLE DU MOUTON A 5 PATTES…
J-P : Pourquoi les avez-vous mis ensemble ? »
E : « Parce qu’ils ont de grosses pinces ! »… Sont
regroupés araignées mille-pattes, escargots, limaces.
J-P montrant l’escargot : « Où sont les grosses pinces ? »
E : « Oui, il n’en a pas, mais il a une coquille ».
J.P : « Et les autres ? »
E : « Ils en avaient une, mais ils l’ont perdue ».
J.P : « Le mille-pattes et l’araignée avaient 1 coquille ? »
E l : « Oui ».
E 2 : « Mais non ».
E l : « Si ! » ... et d’inventer l’histoire du mille-pattes qui
avait perdu sa coquille...
J.P : « C’est une belle histoire… un joli conte...
mais ce n’est pas la réalité ».
2) UN CLASSEMENT GLOBAL :
Les présentations réciproques de leurs travaux (voir
pages précédentes), par les enfants eux-mêmes, les amènent au bout de 5 minutes à découvrir
que l’ensemble des animaux peut se subdiviser en 3 grands groupes :
* Plus de 6 pattes
* 6 pattes traduit ensuite, après découverte de la symétrie, par « 3 paires de pattes ».
* pas de pattes (aucun ne dira « zéro pattes »).
Les enfants proposent ensuite de scinder le « groupe des plus de six pattes » en :
* « 8 pattes » transposé postérieurement en « 4 paires de pattes ».
* « Beaucoup de pattes »… Nous sommes en début de C.P... !… puis… «plus de 8 pattes»…
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
19
Evaluation :
Récréation :
10 H 15 à 10 H 30 : récréation des enfants pendant laquelle Monique Quertier, qui a repris cette
année les anciens CE l de Jacques Gâteau, explique comment fonctionne une classe
Freinet CE2. Les normaliens se répartissent en 2 équipes chargées de suivre :
* la poursuite du travail du CP de Jacques.
* celui du CE2 de Monique.
Retour des enfants…
1) Réinvestissement d’un critère de classement : le nombre de pattes…
Les critères utilisés sont reportés dans un tableau à colonnes, par Jacques, sous la dictée des enfants.
0 patte
6 pattes
8 pattes
+ de 8 pattes
6 pattes même si 4
seulement sont visibles
Une image nouvelle est
remise à chaque enfant. Il
s’agit d’animaux d’espèces
identiques mais en position différente ou encore
d’espèces
différentes :
l’élève doit aller le placer
dans une des 4 colonnes du
tableau (voir diapositives).
Remarque les enfants
avaient annoncé 0 patte, 8
pattes, 6 pattes et plus de 8
pattes, Jacques a replacé
Gotlib
dans
l’ordre
croissant.
André, un FP3, dira qu’une autre possibilité était de suivre
la proposition des gosses, de les laisser placer leurs images
puis de leur demander ensuite de découper les bandes et de
les replacer dans l’ordre croissant.
Arrêt de 5
minutes nécessité par
l’agitation des loupiots
liée à la fois aux
déplacements et à notre
présence.
Remarque :
Jacques a proposé,
lors d’une séance
ultérieure,
l’évaluation
suivante Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
20
2) Réutilisation d’un autre critère : ailes / sans ailes.
Sont en particulier proposées des photographies d’insectes en vol avec vues de dessus et vues latérales,
les ailes sont déployées et les pattes bien visibles.
* Papillons : 4 ailes (et 6 pattes).
* Sauterelle en vue de profil : les enfants observent 2 ailes mais, le principe de symétrie étant intégré,
affirment qu’elle a bien 4 ailes.
Moustique : que 2 ailes !… exact…
Libellule : 4 ailes.
On aboutit finalement à : « pas d’aile », « 2 ailes », « 4 ailes ».
Un tableau correspondant à double entrée et 3 colonnes est construit.
Chaque enfant doit aller placer " son animal" dans une des 3 colonnes ...
Pas d’aile
2 ailes
4 ailes
Phase de bilan…
Remarque : encore une évaluation, lors d’une
séance postérieure…
Le classement en fonction du nombre
de pattes est ici presque terminé…
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
21
3) A partir d’un classement déjà effectué, retrouver le critère utilisé :
Jacques a préparé à
l’avance
4
classements :
différentes
espèces
sont
regroupées comme présenté cidessous. Les enfants doivent
indiquer le critère employé.
Après découverte, celui-ci est
écrit en cursive, par le maître, à
côté de l’ensemble. Il ne s’agit
pas
d’une
classification
zoologiste mais morphologique
(larve sans patte d’insecte
classée avec l’escargot et la
limace).
Il
existait
2
autres
ensembles :
l’un « avec
ailes » et l’autre « sans ». Les
enfants ont retrouvé le critère
sans difficulté.
Quel est ici le
critère ?
Escargot
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
22
Petites mantes et chironomes :
httpetab.ac-orleans-tours.frec-st-exupery2dreuxClin02-03sitemanteMante.htm
Jeune mante.
Photo extraite des pages entomologiques d'
andré lequet :
http://perso.wanadoo.fr/insectes.net/
Jeunes mantes : l’allumette donne
une idée de la taille.
Photographie extraite des pages
entomologiques d' André Lequet(site Internet).
Il faut reconnaître que l’hiver, il
se passe peu de choses dans le vivarium et
que l’intérêt s’amenuise… Et puis, il
existe d’autres centres d’intérêt, en
particulier Noël, la galette des rois…
Heureusement, cette année, le
printemps était en avance dans la classe :
de l’oothèque - la boîte à œufs de la mante
- sont sortis des bébés mantes religieuses
début mars. Dans la nature, la naissance a
lieu en juin. Elles apparaissent presque
toutes en même temps, restant d’abord
suspendues à l’oothèque par un fil de soie
accroché à leur abdomen
Nous savions déjà que les mantes adultes
croquent des criquets et des sauterelles,
des mouches et des papillons et même des
abeilles, des guêpes, des bourdons et des
araignées. Les jeunes mantes ressemblent
aux adultes mais n’ont pas d’ailes et sont
jaune-clair. Leur élevage en captivité est
particulièrement difficile et le souci du
maître était de leur permettre de
s’alimenter.
Il paraît que l’idéal, c’est de leur donner
des pucerons, mais nous n’en avions pas à
cette date. On peut aussi leur apporter des
petites « mouches du vinaigre » encore
nommées « mouches des fruits » ou
« drosophiles » mais nous n’avions pas
non plus d’élevage de drosophiles...
Jacques a alors décidé de tenter de
nourrir les petites mantes avec des vers
rouges encore appelés vers de vase ou
chironomes et qui sont en fait des sortes
de bébés moustiques…
Hélas, les bébés mantes ont
disparu dans l’estomac des fourmis du
terrarium…avant même que nous ayons
observé la première des 6 mues.
Chironomus
plumosus.
Les chironomes
ou « vers de
vase » (1 à 1, 5
cm) ne sont en
fait pas des vers
mais des larves
d’insectes dont les
adultes
ressemblent à des
moustiques…
mais des
moustiques qui
ne piquent pas.
La larve vit dans
les eaux
stagnantes où elle
se fabrique un
tube constitué de
soie et de
matériaux variés,
tube qu’elle ne
quitte que la nuit.
Les pêcheurs
l’utilisent comme
appât et on peut
s’en procurer chez
les marchands
d’articles de
pêche.
Jean--Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jacques GATEAU et Jean
23
Lecture… Histoires d’enfants :
24
Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche
cherche la petite bête ».
24
Histoires d’enfants :
L’article cicontre a paru
dans
« HISTOIRES
D’ENFANTS »,
journal
périodique dont
le directeur de la
publication est
Alain Marey :
Ecole Jean Vilar,
boulevard Faure
à Saint-Denis
93200.
25
Jacques GATEAU et JeanJean-Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche
cherche la petite bête ».
25
Nouvelle sortie et un nouveau pensionnaire :
Pour relancer une fois de plus l’intérêt et renouveler le cheptel, une nouvelle sortie en forêt est la
bienvenue. Les adultes ont alors la joie de constater que les « minots » « en connaissent des choses »,
qu’ils respectent les animaux et leur environnement, qu’ils peuvent consacrer beaucoup de temps et
d’énergie à la quête de petites bêtes et qu’ils repèrent les évolutions saisonnières… Que de progrès
depuis novembre !
Un nouvel habitant a donc été installé fin avril
dans un vivarium avec de l’eau… un triton !
Nos observations :
On dirait un lézard. Ca ressemble à un crocodile
(en petit).
Il est dans l’eau.
Il a les yeux ronds et les paupières transparentes.
Il a quatre pattes avec quatre doigts devant et 5
derrière et une grande queue.
Nos questions :
Nos suppositions :
Peut-être que ça le fait mourir
si on le sort de l’eau…
Il mange des vers de terre et
d’autres bêtes.
Pour les bébés c’est probable
sinon il n’y aurait plus de triton… Mais comment il fait ?
Nos réponses personnelles :
Non car il est sorti tout seul et il n’est pas mort.
Il mange des petits vers, des petites limaces, des insectes. Pour les bébés… on n’a qu’un
seul triton… Il faut chercher dans des livres…
Nos réponses après recherche dans les livres :
(y compris à la
maison parce que
ça nous intéressait… ce n’était
pas un « devoir ») :
Dans l’eau, les
tritons mangent
des petits poissons.
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
26
Si vous voulez (presque) tout savoir sur les tritons :
Les tritons appartiennent à la classe
des batraciens ou amphibiens
comme les grenouilles.
Contrairement aux grenouilles, ils
possèdent une queue à l’état adulte.
Il existe 5 espèces de tritons en
France dont le triton commun (=
triton ponctué), des mares du Nord
et de l’Est de la France, qui vit 5 à 7
ans.
La taille adulte des tritons se situe
entre 5 et 10 cm.
Lorsque le triton nage lentement, les
pattes sont écartées du corps.
Durant la nage rapide, les pattes
Tritons communs
sont contre le corps et l’ensemble du
corps ondule, la queue aplatie
latéralement jouant un rôle important dans la propulsion. Il change de direction grâce à sa
queue et freine avec ses pattes.
Les tritons se nourrissent de vers et de larves d’insectes terrestres et aquatiques.
Tout comme la grenouille, un triton doit venir à la surface pour respirer. Les larves de
triton n’ont pas besoin de remonter en surface car elles possèdent des branchies externes
qui leur permettent de prélever l’oxygène présent dans l’eau.
La reproduction a lieu au printemps : les mâles présentent alors des couleurs vives et une
crête sur le dos. Les tritons rejoignent l’eau, d’abord les mâles puis les femelles et ils y
resteront jusqu’en juin, les femelles sortant les premières.
Les mâles et les femelles se rapprochent et « dansent » : c’est la pariade. Le mâle dépose
une capsule appelée « spermatophore » sur une pierre ou une plante aquatique. La
femelle s’empare du spermatophore à l’aide de son cloaque.
Les œufs, au nombre de 100 à 400 chez le triton commun, ne forment pas des paquets mais
sont pondus un à un sur des plantes aquatiques. Ils ressemblent à ceux des grenouilles mais
ils sont allongés. Des œufs sortent, après 2 à 3 semaines, des larves à grosse tête ou têtards
avec une longue queue mais sans pattes. Les têtards mangent de minuscules animaux
aquatiques, en particulier des daphnies. Les pattes avant sortiront en premier (au bout
d’un mois) alors que chez les grenouilles, se sont les pattes arrière qui apparaissent
d’abord. Les pattes postérieures apparaissent à 1, 5 mois.
Le passage au stade adulte (la métamorphose) se produit au bout de 3 ou 4 mois.
Les tritons hivernent dans la vase des mares ou dans des cavités terrestres, sous des souches
ou dans des tas de bois. L’hibernation débute à la mi-octobre.
Les tritons peuvent être mangés par de nombreux mammifères (renard, blaireau, putois,
martre, hérisson,...), des oiseaux (hérons, autres oiseaux d'eau y compris les canards
domestiques, rapaces diurnes et nocturnes...) et des poissons. Les larves sont capturées par
de gros insectes aquatiques comme les dytiques et les larves de libellules.
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
27
La correspondance scolaire :
La correspondance scolaire peut être individuelle ou collective. C’est l’une des situations d’écriture
et de lecture parmi les plus vraies et les plus motivantes. Elle correspond au compte rendu de
situations vécues « en commun », les échanges se nourrissant des particularités de la classe.
Par ailleurs, Jacques utilise une méthode
de lecture naturelle.
Les enfants réinvestissent dans leurs
lettres des textes déjà en partie élaborés
et qui constituent le support de
l’apprentissage de la lecture.
Voici un échange de courriers s’étant
déroulé sans qu’aucune « pression »
n’ait été exercée pour orienter « la
conversation ».
L’édition manuscrite ci-contre s’est ici
poursuivie par une édition imprimée (cidessous) plus lisible et qui, après
agrandissement, peut devenir murale…
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
28
Les réponses de nos correspondants :
… Nous savions répondre puisque nous avions déjà, lors d’une activité en mathématique, rempli le
tableau suivant :
Ils mangent des animaux
Ils mangent des plantes
X
X
X
X
X
X
X
X
X
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
29
Re nous…
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
30
Encore nous…
Re-eux
Dessin : Catherine Guéry
31
Jacques GATEAU et JeanPierre
rre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
Jean-Pie
26
Phasmes, dytiques et têtards de grenouilles…
Sont ici introduits dans la classe
des animaux que les enfants ont déjà
vus en photographies ou sous forme
d’images
utilisées
lors
des
évaluations précédentes.
Pour les phasmes, le lecteur
voudra bien se reporter au polycopié
correspondant.
Les dytiques sont des insectes
aquatiques de 3 à 3,5 cm. Ils
doivent régulièrement venir
prendre de l’air à la surface grâce à
des orifices appelés "stigmates"
situés à leur partie postérieure. Ils
en profitent alors pour rejeter l’air
vicié qu’ils ont accumulé sous leurs
ailes avant.
Ils volent la nuit et peuvent ainsi
voyager d’une mare à l’autre.
Carnassiers, ils mangent d’autres
insectes, des alevins (= jeunes
poissons) et des têtards de
grenouilles et de tritons. Ils
s’attaquent même parfois aux
tritons adultes ! Ils font des ravages
dans les vivariums.
Chaque patte avant du mâle porte
une ventouse qui lui permet de
tenir fermement la femelle au cours
de l’accouplement.
La femelle fait de petites entailles
dans les plantes aquatiques et y
dépose ses œufs un par un.
Comme les adultes, les larves de
dytiques sont très voraces. Leurs
mandibules sont creusées d’un
canal qui permet d’aspirer le
contenu de leurs proies.
Ponte et têtards de grenouille rousse.
Les œufs flottent en surface alors que chez la grenouille
verte, les pontes sont immergées. 1000 à 4000 œufs (5000
à 10 000 chez la grenouille verte). Eclosion au bout de 3 à
4 semaines et métamorphose en 2 à 3 mois comme chez la
grenouille verte.
Ne pas installer avec le dytique…
Le développement des grenouilles passe par 2 stades
séparés par une métamorphose. A l’état larvaire (= têtard),
les grenouilles vivent et respirent dans l’eau. A l’état
adulte, elles vivent sur terre ET dans l’eau et respi-rent
l’air atmosphérique : elles sont AMPHIBIES. La
grenouille appartient en conséquence à la classe des
AMPHIBIENS… on dit encore classe des BATRACIENS
(du grec batrakos = grenouille).
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
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Lire… un vrai livre… portant sur les coléoptères…
On la vu, le maître Jacques est un passionné, voire même
un obsédé de l’étude du milieu naturel et son compère
formateur d’enseignant, Jean-Pierre, ne peut pas faire trois pas
sans s’arrêter devant une petite plante ou une bestiole.
Jacques a exhumé d’une bibliothèque un livre pour enfant :
« Les coléoptères », collection « Bonjour le monde » aux
Editions Gamma. Il a pensé que le lire pourrait intéresser ses
élèves maintenant lecteurs et, par sa présentation largement
illustrée, les gamins non encore « débrouillés »…. Et çà
marche !
Coccinelle C. Guéry
Lucane femelle = cerf-volant
femelle observé et dessiné par
Phyllie.
A noter que l’emplacement des
pattes est erroné.
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
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Maintenant à vous
de jouer…
Votre C.P. aussi peut être
colonisé par de multiples
bestioles passionnantes…
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
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La classe de perfectionnement a participé…
Jean--Pierre
Jacques GATEAU et Jean
Pierre GESLIN : « Quand un C.P. cherche la petite bête ».
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