1 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr musulmans, dont il est intellectuellement proche mais avec qui il a souvent pris ses distances), a beaucoup fustigé l'influence des puissances étrangères dans l'islam de France. Mais aussi parce que ce rapprochement avec le petit émirat pétrolier richissime, en quête effrénée de puissance et d'influence, détonne avec l'ascétisme islamiquement ultraorthodoxe que Ramadan a toujours prôné. « Un jour, on le retrouve dans les bras du Qatar à se pavaner, s'étrangle Abdelaziz Chaambi, un de ses anciens disciples de l'Union des jeunes musulmans de France (UJM). C'est luxe, vanité et ostentation. Se rappelle-t-il des forums sociaux où il est allé [au début des années 2000 – ndlr] ? Du partage des richesses ? De ce qu'il disait sur la luxure ? » Tariq Ramadan, «vitrine» consentante du Qatar (5/5) PAR MATHIEU MAGNAUDEIX ARTICLE PUBLIÉ LE MARDI 26 AVRIL 2016 © DR Le site du Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique (CILE), dirigé par Tariq Ramadan au Qatar Le site du Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique (CILE), dirigé par Tariq Ramadan au Qatar Depuis quelques années, Tariq Ramadan est dans les petits papiers de l'émirat du Qatar. Au prix de quelques contorsions notables. Cinquième et dernier volet de notre enquête sur un penseur influent et controversé. Le tango de Ramadan avec le Qatar a commencé à la fin des années 2000. Après les attentats de 2005 à Londres, un an après s'être vu refuser un visa pour aller enseigner aux États-Unis à cause d'un don de 1 336 dollars à une association humanitaire proche du Hamas palestinien – l'interdiction sera levée en 2010 par Barack Obama et Hillary Clinton –, Ramadan est invité par le premier ministre britannique travailliste Tony Blair à intégrer une « task force » (un groupe de travail ad hoc) chargée de formuler des propositions. Bien vu par les autorités britanniques, qui ont besoin de lui pour court-circuiter certaines organisations communautaires plus rigoristes, il obtient la même année une bourse universitaire pour intégrer en tant que professeur invité le centre d'études procheorientales (Middle East Center, MEC) du célèbre St. Antony's College d'Oxford, une institution. Tariq Ramadan ne s'est pas simplement éloigné de France à cause de sa très mauvaise réputation auprès des élites hexagonales. Depuis quelques années, l'ancien prédicateur du début des années 1990, qui vit à Londres, a surtout la tête beaucoup plus tournée vers l'étranger. En particulier vers l'émirat du Qatar, qui finance indirectement la chaire de sciences islamiques contemporaines qu'il occupe à la prestigieuse université britannique d'Oxford, et lui a confié la direction à Doha d'une structure au titre ronflant, le Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique (CILE). L'« éthique », c'est le nouveau dada de cet homme de 53 ans qui court désormais après une reconnaissance intellectuelle qu'il a tardé à obtenir – il faut dire que sa thèse, revisitant positivement le parcours de son grandpère, le fondateur des Frères musulmans Hassan elBanna, avait été jugée en Suisse trop hagiographique et historiquement douteuse, ce qui lui avait fermé les portes des universités prestigieuses. « À ce moment-là, je n'ai pas de contact avec le Qatar ni avec les États du Golfe », dit Ramadan. En 2008, il candidate à deux postes d'enseignant à Oxford. Il est retenu pour la chaire de sciences islamiques contemporaines. Une nouvelle chaire permanente, créée grâce au généreux mécénat financier du Qatar (2,4 millions de livres sterling, soit 3 millions d'euros), et qui porte d'ailleurs le nom du cheikh d'alors, « HHH (Son excellence) Sheikh Hamad Bin Khalifa alThani ». Le site du Centre de recherche sur la législation islamique et l'éthique (CILE), dirigé par Tariq Ramadan au Qatar « Le Qatar, c'est le caillou dans sa chaussure », dit Haoues Seniguer, chercheur à Sciences-Po Lyon. D'abord parce que Ramadan, qui a toujours eu un discours critique sur les fédérations musulmanes (y compris l'UOIF, représentante de la ligne des Frères 1/5 2 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr « La chaire est financée par une donation faite à Oxford en cadeau par la Qatar Foundation [la fondation officielle de l'émirat qatari, très active en matière d'éducation – ndlr] », confirme à Mediapart le directeur du Middle East Center d'Oxford, Eugene Rogan, un historien du monde arabe réputé. « Les bénéfices de cette donation sont utilisés pour payer le salaire du titulaire du poste – actuellement le professeur Ramadan » et le poste de Ramadan est bien « à temps plein » (soit huit heures par mois), « permanent, et cela jusqu'à sa retraite », assure Rogan. Ramadan, ajoute-t-il, « dirige des étudiants de master et de thèse ». « Il a, ajoute-t-il, été nommé à la suite d'une recherche internationale » menée par plusieurs professeurs, et « a été sélectionné » parmi « quatre candidats préretenus, chacun d'entre eux étant un expert internationalement reconnu de la pensée islamique contemporaine ». Son salaire est celui d'un professeur lambda : 66 000 livres sterling brut par an, « soit 3 800 livres net par mois [4 800 euros par mois – ndlr] », calcule Tariq Ramadan. ouverts, mais aussi Hassan el-Tourabi, fondateur des Frères musulmans soudanais et chantre ultra controversé du panarabisme islamiste, décédé il y a quelques semaines. Ou encore, comme le rappelle le biographe de Tariq Ramadan Ian Hamel, l'universitaire américain Norman Finkelstein, dont le pamphlet L'Industrie de l'Holocauste (2000) critique l'instrumentalisation de la Shoah par le « lobby juif » américain – « un petit livre ambigu » qui « déraille sur le fond », selon le journaliste du Monde diplomatique Dominique Vidal. Qu'une université se voie financer une chaire par un État étranger peut poser des questions, mais cela se fait beaucoup, et depuis des années, dans le monde anglo-saxon. Le Qatar, petit émirat autoritaire et oligarchique, où les naturalisés sont discriminés et des centaines de milliers de travailleurs immigrés traités dans des conditions parfois dignes de l'esclavage sur les chantiers, est très actif en la matière. L'objectif étant de promouvoir une image de modernité – le pays a été désigné pour organiser la Coupe du monde de football en 2022, performance rendue possible par de faramineux pots-de-vin. [[lire_aussi]] En réalité, une très grande partie du poste consiste à enseigner non pas à Oxford, mais à la faculté des sciences islamiques de Doha. Tariq Ramadan y passe désormais deux semaines par mois. Et c'est lors d'un cours, dit-il, qu'il a rencontré la très influente Cheikha Mozah, l'épouse préférée de l'ex-émir, par ailleurs présidente de la Qatar Foundation. Il lui a par la suite proposé de créer le CILE, sorte de think tank destiné à réfléchir sur les lois et l'éthique en islam. Sur le site de la fondation, on lit que le centre a pour but de « réexaminer l'éthique et les valeurs islamiques » en « rapprochant les savants du texte et du contexte ». Autrement dit, c'est un lieu de dialogue entre les plus rétrogrades, pour qui le texte doit être suivi à la lettre, et ceux qui l'interprètent au prisme des exigences modernes. Au vu de ces objectifs, une figure comme Ramadan, populaire dans de nombreux pays musulmans comme en Occident, est évidemment un atout. « Le Qatar n’a pas d’idéologie très forte, si ce n’est être influent : comme ils ont acheté le PSG, ils sont venus s'acheter Ramadan », juge le politiste Vincent Geisser. Une figure de l'islamologie française, interrogée par Mediapart, se dit tout de même « surpris » du choix de Ramadan, « qui n'est pas vraiment un grand universitaire ». Pour le chercheur de Sciences-Po Lyon Haoues Seniguer, qui a beaucoup travaillé sur le Qatar, Ramadan peut être un « utile relais diplomaticoreligieux » pour relayer les messages de l'émirat en Europe, ou appuyer l'image qu'il veut se donner d'un État « éclairé ». Ramadan ne rate d'ailleurs pas non plus une occasion de critiquer l'Arabie saoudite et son idéologie « littéraliste » wahhabite. Un pays qui est aussi un rival géostratégique et politique du Qatar. Depuis, Ramadan a fait du CILE, doté par la faculté de Doha de douze postes qu'elle finance, une sorte de tribune qui lui permet de faire connaître sa pensée et d'organiser toutes sortes de travaux, colloques, séminaires, ateliers. Il y a reçu des théologiens 2/5 3 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr Yusuf al-Qaradawi, un parrain gênant « Je sais bien ce que je peux représenter pour eux comme réputation et comme vitrine par rapport au monde anglophone et arabophone », concède Ramadan, qui affirme ne rien recevoir du Qatar – en dehors de son poste à Oxford, versé par l'université britannique mais financé par l'émirat. « Je refuse de jouer les intermédiaires. Tout ce qui est important pour moi, c’est que jamais ce qu’ils veulent faire de moi ne m’empêche de faire ce que je veux faire par rapport à eux. » président du Conseil européen pour la fatwa et la recherche de Dublin (la branche européenne de l'UOIF), al-Qaradawi, qui anime aussi une émission théologique très regardée sur Al-Jazeera (« La charia et la vie ») est, selon Haoues Seniguer, le « chef de file de la matrice idéologique de l'islamisme contemporain ». Dans le pays, cet ultraorthodoxe, un de ces « littéralistes » critiqués par Ramadan, est le garant de la tradition islamique la plus rétrograde. Auteur en 1960 d'un traité de théologie intitulé Le Licite et l'illicite et maintes fois réédité depuis, il prône la « solution islamique » : l’avènement d’une société islamique, alternative au « libéralisme démocratique » comme au « socialisme révolutionnaire », et supérieure à l'Occident » qui « ne connaît pas la foi en Dieu ». Dans ses ouvrages, dont l'arabisant Haoues Seniguer a fait une lecture attentive, il s'en prend au « judaïsme international », parle de l'« avarice des juifs » et de « leur adoration de l’argent ». AlQaradawi justifie « l’amputation de la main du voleur, la flagellation du fornicateur ou sa lapidation, la flagellation des alcooliques, les récits de mise à mort, l’application des règles de la charia en pratiquant les châtiments corporels », rappelle Seniguer dans Petit Précis d'islamisme (L'Harmattan, 2014). Il souhaite un enseignement islamique qui fusionne « l’enseignement religieux et l'enseignement civil », une société qui cantonne la femme à « l’entretien de la maison », encourage le « mariage précoce ». Cette phrase alambiquée signifie que Tariq Ramadan est libre de sa parole, même s'il admet qu'une de ses conférences a un jour été interdite par le ministère de l'intérieur qatari. À l'intérieur du pays, Ramadan sert aussi de soupape politique, en faisant travailler le CILE qu'il dirige sur la question du sort honteux fait aux migrants. « Ma démarche est systématiquement critique, jure-t-il. J'ai toujours dit qu'Al-Jazeera[la grande chaîne d'info qatarie – ndlr] avait eu une politique à géométrie variable dans la couverture du printemps arabe, où elle n'a pas couvert les événements à Bahreïn. J'ai critiqué le fait que le Qatar se soit engagé aux côtés des Américains et de la France en Libye. » Le jour de l'inauguration du CILE, en 2012, on pouvait croiser le chanteur Cat Stevens, converti à l'islam, le grand mufti de Sarajevo, la fameuse Cheikha Mozah, mais aussi un personnage très sulfureux dans le monde occidental : Yusuf al-Qaradawi, 89 ans, le théologien officiel du régime de Doha. Sorte de parrain du CILE, al-Qaradawi est très influent auprès des autorités et a été l'« initiateur », dixit Ramadan, de la faculté des sciences islamiques où celui-ci enseigne. Le CILE est d'ailleurs financé et abrité par l'université. Intime de la présidente de la Qatar Foundation Cheikha Mozah (mère de l'émir actuel), al-Qaradawi est une sommité intellectuelle du monde arabe sunnite. À propos de l'homosexualité, il évoque une « perversion de la nature, une plongée dans le cloaque de la saleté, une dépravation de la virilité », se demande s'il faut « tue[r] l'actif et le passif », et « par quel moyen ? Est-ce avec un sabre ou le feu, ou en les jetant du haut du mur ? Cette sévérité qui semblerait inhumaine n'est qu'un moyen pour épurer la société islamique de ces êtres nocifs qui ne conduisent qu'à la perte de l'humanité ». Plus récemment, il a justifié les attentats suicides en Palestine et appelé au djihad en Syrie, «un devoir qui incombe à tous les musulmans ». Al-Qaradawi, qui devait se rendre en 2012 au congrès de l'UOIF au Bourget, a été interdit de séjour en France. Photo officielle de l'inauguration du CILE. Tariq Ramadan, en chemise blanche, avec à sa droite Cheikha Mozah et Yusuf al-Qaradawi © DR Frère musulman égyptien exilé au Qatar en 1951, président de l'Union internationale des savants musulmans (dont Ramadan est aussi membre), 3/5 4 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr Ramadan et al-Qaradawi se connaissent bien. Selon un universitaire qui a rencontré le vieux théologien à Doha, celui-ci est d'ailleurs en privé assez condescendant envers Ramadan, qu'il nomme son « petit-fils », façon d'afficher une proximité affective et une forme de dédain intellectuel. tuer” ou sur les chiites qui “sont les plus dangereux ennemis de l’islam” sont des positions auxquelles je m’oppose et que tout mon engagement condamne. » Concernant les châtiments corporels, Ramadan se démarque d'al-Qaradawi avec sa proposition de moratoire, qu'il continue de défendre alors qu'elle est décriée depuis quinze ans dans les pays occidentaux et lui vaut d'être considéré comme infréquentable. La proposition d'un moratoire a, dit-il, « des vertus pédagogiques fondamentales » parce qu'elle permet d'engager « une discussion de fond sur la peine de mort, les châtiments corporels et la lapidation » dans les pays musulmans. Sur l'égalité entre les hommes et les femmes, Ramadan assure que ses « positions vont à l’encontre » de celles du théologien qatari, même s'il juge « injuste de réduire sa pensée à cela ». « Je me bats pour une égalité sociale d’accès à l’éducation et au marché de l’emploi, et pour l’égalité des salaires », dit Ramadan, qui dit aussi « condamne[r] » ses propos sur l'homosexualité. « Pour moi, on ne peut pas normaliser islamiquement l'homosexualité, mais le respect de la personne est indiscutable et inaliénable. » Tariq Ramadan, que nous avons interrogé à propos d'al-Qaradawi lors de notre entretien, assure être en « claire opposition » avec le théologien « sur nombre de ses déclarations ». Après la rencontre, il est revenu en détail, et à ma demande, sur ces divergences au sujet desquelles on ne l'entend pas – à la fois parce qu'il les esquive et parce que les journalistes lui posent peu la question. « J’ai dit et écrit dans plusieurs livres que l’islam politique avait atteint ses limites. Qu’il n’y a pas de “solution islamique” et qu’il faut une réforme radicale de l’approche sur cette question comme sur d’autres d’ailleurs. L’idée que l’Occident serait décadent et que la civilisation islamique était l’avenir n’a aucun sens pour moi. Comme l’idée d’islamiser la modernité, qui est une approche simplificatrice. Par ailleurs, il m’a critiqué et a dit que l’on avait une seule identité, musulmane, lorsque je défendais le fait que nous avions des identités multiples. » Pourtant, Tariq Ramadan ne va pas jusqu'à le déjuger. « Yusuf al-Qaradawi apporte une réflexion par rapport à la réforme de l'islam [entendue chez Ramadan, comme toujours, comme une réforme conservatrice qui ne remet pas en cause le dogme – ndlr]. On me dit que je devrais couper avec lui, mais je préfère confronter et être dans la discussion critique. Ostraciser des gens, je ne veux pas le faire. » Sur Israël, Ramadan prend aussi ses distances: « Qaradawi dans ses écrits de jeunesse, comme c’est souvent le cas dans le monde arabe, confond la critique d’Israël et le rapport aux juifs. Or il faut être clair, l’antisémitisme est anti-islamique et tout propos tendancieux doit être condamné. La critique de la politique d’Israël doit être effectuée en termes politiques et elle est légitime. » Il dénonce aussi le soutien aux attentats suicides: « Je ne suis pas d'accord avec lui lorsqu'il dit que tuer des civils en Israël est légitime dans une situation de résistance : j’ai dit publiquement et écrit que la résistance était légitime, mais que les moyens devaient l’être en condamnant les attentats suicides visant des civils et des innocents. »Même pas de côté pour l'appel au djihad: « Un appel au djihad international n’est pas légitime à mon sens. Par ailleurs, ses propos sur Kadhafi que l’“on devrait À nouveau, revoilà Tariq Ramadan pris en flagrant délit de ce « grand écart » permanent qui le caractérise. Boite noire Edwy Plenel, président et directeur de la publication de Mediapart, se voit parfois reprocher d'avoir dialogué avec Tariq Ramadan. Récemment, un de ses tweets sur «l'excommunication politicienne » dont Ramadan serait l'objet a été commenté (lire son billet ici). Ces faits n'ont rien à voir avec cette enquête, lancée il y a plus d'un mois, à mon initiative, et menée depuis en toute autonomie, comme le sont tous les articles de 4/5 5 Directeur de la publication : Edwy Plenel www.mediapart.fr Mediapart. L'entretien avec Tariq Ramadan a eu lieu le 25 mars. Il n'a pas relu ses citations. Sur ce volet spécifique, je lui ai demandé quelques précisions qu'il m'a transmises par courrier électronique le 31 mars. Directeur de la publication : Edwy Plenel Directeur éditorial : François Bonnet Le journal MEDIAPART est édité par la Société Editrice de Mediapart (SAS). Durée de la société : quatre-vingt-dix-neuf ans à compter du 24 octobre 2007. Capital social : 28 501,20€. Immatriculée sous le numéro 500 631 932 RCS PARIS. Numéro de Commission paritaire des publications et agences de presse : 1214Y90071 et 1219Y90071. 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