V I E P R O F E S S I O N N E L L E Les Unions professionnelles vont-elles enfin avoir une utilité ? A près quelques années d’existence des Unions professionnelles, on est en droit de se poser cette question. La seule utilité tangible a été de dessiner le paysage syndical médical lors de la dernière élection ; ainsi a-t-on pu voir l’effondrement de MG France et le triomphe de la CSMF. Si les Unions professionnelles ne servaient tous les six ans qu’à jauger la représentativité des syndicats, leur rôle serait bien mince et d’un coût exorbitant. En effet, la loi du 4 janvier 1993 qui avait créé ces Unions professionnelles et le décret d’application du 14 décembre 1993 avaient prévu qu’elles devraient pleinement participer au système de santé et prendre dans ce sens des initiatives d’importance. Ces initiatives ont été en fait des plus réduites. Elles se sont limitées à des études épidémiologiques, et un projet d’importance comme Libéralis n’a toujours pas été mis en application, laissant ainsi la télétransmission des données uniquement sous le contrôle des caisses d’assurance maladie. Il faut mettre à leur décharge la difficulté à se faire accepter au niveau régional par les acteurs de la santé. Le prochain objectif Un prochain objectif de quelque importance leur est attribué : il s’agit de mettre en œuvre l’évaluation des pratiques individuelles et collectives, mais, là encore, le rôle majeur est joué par l’ANAES (Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé). Ce seront les Unions, et surtout les sections, qui auront la responsabilité de cette évaluation obligatoire pratiquée par des pairs et sur la base du volontariat. Le problème crucial de cette évaluation sera certainement son coût financier (l’estimation probable est de 4 à 6 000 francs minimum par évaluation). 34 Le médecin évaluateur sera un médecin exerçant depuis au moins cinq ans, habilité et formé par l’ANAES. Il sera habilité pour cinq ans, et cette habilitation sera renouvelée sous bénéfice de sa propre évaluation. L’évaluation des médecins sera conduite à partir de guides d’évaluation professionnelle élaborés et validés par l’ANAES, et diffusés par les sections des Unions. À la fin de l’évaluation, la section des Unions professionnelles en recueillera les conclusions et informera le Conseil de l’Ordre. S’il n’y a pas de réserve, une attestation lui sera délivrée. S’il y a des faits ou manquements mettant en jeu la sécurité du patient, une période de suivi sera alors mise en place, et s’il y a refus ou non-changement de pratique, les évaluateurs transmettront directement les sanctions au Conseil de l’Ordre. Les Unions auront également un rôle à jouer dans les Comités de gestion régionaux appelés à siéger auprès de l’URCAM dans la gestion du fonds d’aide à la qualité des soins de ville, le FAQSV. Les cardiologues doivent être présents pour soutenir leurs projets. Une cohésion nécessaire Dans les années à venir, les Unions devraient jouer un rôle important dans les structures régionales du système de santé, même si leur rôle est très cadré. Aussi faut-il souhaiter que des luttes intestines intracatégorielles ou intersyndicales ne leur fassent pas perdre de leur combativité pour représenter au mieux les intérêts des médecins libéraux. Il faut également encourager nos 36 collègues cardiologues présents dans les Unions à leur insuffler le dynamisme de la cardiologie libérale. J.P.C. La Lettre du Cardiologue - n° 347 - septembre 2001