FICHE DE LECTURE de Marie-Hélène Philippe, Les récits de

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FICHE DE LECTURE de Marie-Hélène Philippe, Les récits de voyage Anthologie, Classiques Hatier, 2007.
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RÉSUMÉ de Michel Lequenne, Christophe Colomb – Amiral de la mer Océane,
Découvertes Gallimard, 1992.
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RÉSUMÉ de François Lebrun, L’Europe et le monde, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècle,
A. Colin, Paris.
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FICHE DE LECTURE de Marie-Hélène Philippe, Les récits de voyage Anthologie, Classiques Hatier, 2007.
Présentation
Dans cette anthologie, Marie-Hélène Philippe, professeur agrégée de lettres classiques, propose un
corpus de textes destiné avant tout à une étude en classe de Français. Ceci dit la période envisagée
(XIIIe → XVIIIe), mais surtout les acteurs (Colomb, Bougainville, Cook…) et les thématiques
développées, sont au cœur de notre programme d’histoire de 2 nde Bac Pro. Sans oublier les
opportunités laissées aux travaux transversaux.
La première partie du recueil s’intéresse au « Livre des Merveilles » de Marco Polo. En revanche les
parties 2 et 3 abordent - à travers des extraits plus ou moins longs - les récits des explorateurs de
l’Amérique, de l’Océanie et du Pacifique aux XVe, XVIe et XVIIIe siècles (79 pages avec les suggestions
de séances).
Contenu et exploitation
Ainsi en tout 24 extraits couvrent « notre » période avec :
- Christophe Colomb : 7 extraits du « Journal de bord ». Deux lettres sont particulièrement
intéressantes :
→ celle du 11 octobre 1492, récit de la découverte de l’Amérique, supposée être l’arrivée aux
Indes (île de San Salvador aux Bahamas), de la prise de possession et du premier contact avec
les « naturels ». Certains motifs de l’expédition, ainsi que les premières visées coloniales,
apparaissent de façon sous-jacente.
→ celle du 15 février 1493, où Colomb envisage entre autres la colonisation et l’exploitation de
l’île d’Hispaniola (Haïti).
- Hernan Cortès et le chroniqueur Bernal Diaz del Castillo : 6 témoignages.
→ la description faite par Cortes de Tenochtitlan (future Mexico) – en particulier de ses
marchés – est très instructive car elle dresse le portrait d’une civilisation aztèque riche,
hiérarchisée…qui a atteint un haut degré de civilisation.
→ un second extrait (p.73-75) est également plein d’enseignements car il s’attarde sur
l’architecture civile et religieuse aztèque, tout en montrant sa magnificence, mais aussi sa
proximité avec l’art « mauresque ». On apprend également comment les Aztèques pratiquent
2
les sacrifices humains, comment ils sont durement vécus par les conquistadors (sentiment de
dégoût qui légitimera l’éradication des idoles, l’évangélisation…).
→ en annexe (p. 78-79) est mené un travail comparatif à travers un extrait de Pedro Pizarro au
sujet des Incas. La fascination pour l’or de Cuzco rejaillit de ces quelques lignes.
- Jean de Léry (protestant qui fin XVIe va fonder au Brésil un refuge pour ses « frères » persécutés) : 3
extraits. Les descriptions de Léry sur la faune et la flore brésilienne (tapir, oiseaux, ananas)
pourraient être d’excellents supports à des exercices sur la description, notamment à travers les
figures de style (comparaisons, métaphores, périphrases, superlatifs…).
- Alexander von Humboldt et le botaniste français Aimé Bonpland : 3 extraits. Par rapport à Jean de
Léry les constatations de Humboldt sur les caribe (sortes de piranhas) tranchent par leur aspect bien
moins poétique, au contraire très pragmatique. Vocabulaire employé et démarches sont scientifiques
(p.87-89). Les extraits montrent également l’hétérogénéité des travaux et connaissances des acteurs
du XVIIIe (botanique, anatomie, ethnographie1…).
- Louis-Antoine de Bougainville : 3 extraits + une carte pratique dressant son itinéraire de voyage. Le
deuxième extrait du « Voyage autour du monde » traitant de Tahiti est relativement long (p.99-105)
mais riche d’enseignements en particulier sur :
_ la composition de l’expédition scientifique (botaniste, chirurgien…)
_ les observations scientifiques réalisées dans de nombreux domaines (agronomie,
climatologie…)
_ les richesses de l’île
_ les Taitiens d’un point de vue anthropologique (physique, mœurs du tatouage…)
- James Cook : 2 extraits. Le deuxième extrait des « Relations de voyage autour du monde » est
intéressant car il diffère sensiblement de la norme établie à l’époque. Voir ci-dessous.
« Ce que j'ai dit des naturels de la Nouvelle-Hollande pourrait faire croire que ce peuple est le plus misérable
qui existe ; mais en réalité ils sont beaucoup plus heureux que nous Européens, étant totalement ignorants
non seulement du superflu, mais aussi des commodités nécessaires tellement recherchées en Europe. Il est
heureux pour eux de ne pas en connaître l'usage. Ils vivent dans une tranquillité que ne trouble pas l'inégalité
des conditions. De leur propre aveu, la terre et la mer leur fournissent toutes les choses nécessaires à la vie.
Ils ne convoitent pas des maisons magnifiques pourvues de nombreux serviteurs. Ils vivent dans un climat
beau et chaud, et profitent de tous les bienfaisants souffles qui agitent l'air, de sorte qu'ils n'éprouvent pas le
besoin d'avoir des vêtements: quand nous leur en donnâmes, ils les abandonnèrent négligemment dans les
bois ou sur les plages, comme s'ils ne savaient absolument pas qu'en faire : en bref, ils ne semblèrent attacher
de prix à rien de ce que nous leur donnions, et ne voulurent se séparer de rien de ce qu'ils possédaient en
échange de n'importe lequel des objets que nous pouvions leur offrir, ce qui prouve à mon avis qu’ils se
considèrent comme pourvus de tout ce qui est nécessaire pour vivre, et qu'ils n'ont aucun superflu. »
1
Tout un vocabulaire qui manque souvent à nos élèves.
3
James Cook, Relations de voyages autour du monde,
traduit de l'anglais par Gabrielle Rives, © Éditions Julliard.
Extraits du récit du « Premier voyage », chapitre III.
4
RÉSUMÉ de Michel Lequenne, Christophe Colomb – Amiral de la mer Océane,
Découvertes Gallimard, 1992.
Ce petit ouvrage très richement illustré par une abondante et intéressante iconographie est
l’œuvre d’un autodidacte devenu l’un des plus grands spécialistes de Colomb. Michel Lequenne,
qui à partir de 1955 a traduit avec Soledad Estorach les « carnets » de Christophe Colomb publiées seulement en 1979 (éd. Maspero - La Découverte)- dresse le récit chronologique en
cinq tableaux de la vie du marin génois, le contexte économique, politique des découvertes
n’étant pas oublié. S’ajoutent à ce travail une partie « Témoignages et documents » d’une
cinquantaine de pages, une chronologie, une carte dressant les itinéraires des quatre voyages
de Colomb, une bibliographie et une table des illustrations très précise. Cet opuscule très concis
et richement documenté semble à la fois une première approche historique de la « période » par
le professeur, et un moyen de réfléchir aux documents à produire en classe, ainsi qu’à leur
nécessaire critique.
CHAPITRE PREMIER : Dans l’obscurité de l’histoire
Il faut des années pour traverser le monde connu d’ouest en est et revenir.
Le monde ne cesse d’être parcouru par religieux et marchands. Mais la découverte du monde est
lancée par :
-
les besoins économiques nés de l’essor européen
-
la coupure des liens semi-directs avec l’Asie à cause des Ottomans
Le Portugal semble destiné à cette tache ; pourtant c’est en Espagne qu’un homme réussira :
Christophe Colomb.
La plus grande des gloires va surgir du néant.
Pour le chroniqueur Lopez de Gomara « La plus grande chose depuis la Création du monde, fors
l’Incarnation et la mort de son Créateur, c’est la découverte des Indes ». Pourtant Colomb reste
mystérieux :
→ on ne sait presque rien de ses vingt-cinq premières années
→ les historiens, biographes n’arrivent pas à s’accorder et il existe de nombreuses
dérives nationalistes quant à la reprise du personnage
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Un Génois, mais quel étrange Génois !
Colomb est né à Gênes dans une humble famille de tisserands. Il commerce à exercer le métier de
son père puis débute à courir la Méditerranée comme commis des grandes maisons de négoce, cela
jusqu’à un naufrage sur les côtes du Portugal en 1476.
Mais de nombreuses contradictions vont à l’encontre de cette thèse « orthodoxe ».
Vérité sous les mensonges.
Selon certains Colomb serait un menteur invétéré (cf. il s’attribue une généalogie fantaisiste).
Cependant on admet :
- il est marin depuis l’adolescence
- il a eu une activité de corsaire pour le compte de René d’Anjou, au
détriment de l’Espagne !
Un marin aventureux, indépendant et intelligent.
Gênes est la première à substituer aux galères ramées de gros voiliers couteux, que les grands
marchands achètent et arment en association. Patrons et marins sont salariés. Ce qui signifie une
indépendance des marins, qui vont au plus offrant, même pour des flottes musulmanes. Colomba
suivi cette voie naviguant pour des Génois, Catalans…
Une telle vie pouvait révéler des surprises, à une époque où les guerres se livraient entre voisins, un
jour alliés, l’autre ennemis.
En août 1476 il se trouve sur un navire catalan français, commandé par l’amiral corsaire CasenoveCoulon, en face de bateaux génois (bataille du Cap Saint-Vincent).
CHAPITRE DEUX : De l’illumination au purgatoire
Le hasard a jeté le corsaire eu lieu de son destin.
Le marin est déjà aguerri :
-
connait toutes les voies maritimes de Méditerranée
-
parle plusieurs langues dont le latin
-
est exercé à la cartographie
Il fait venir son frère Barthélémy à Lisbonne.
En bonne logique, c’est le Portugal qui devait découvrir l’Amérique.
En effet :
→ la situation du pays est idéale
6
→ Alphonse V puis Jean II s’intéressent aux navigations africaines et à la
cosmographie. Ainsi Jean s’était entouré de savants dans sa Junta dos matematicos
→ en 1474 Fernao Gomes prend pied dans le golfe de Guinée (île de
Fernando Po). On exploite la côte (or, poivre, esclaves) comme au Ghana. Le but est d’atteindre le
pays des épices par la circumnavuigation de l’Afrique.
L’aventure la plus risquée veut un être exceptionnel.
Dans ce climat Colomb acquiert la conviction qu’on peut rallier l’Asie par l’ouest. En 1477 il
s’embarque pour un voyage dans les mers du nord jusqu’en Islande. En Irlande il voit dans des
barques à la dérive un couple mort, de type inconnu, qu’il identifie comme des Chinois.
Après 1482 il navigue jusqu’au fort de la Mine (actuel Ghana) et constate que cette zone « torride »
est habitable.
Comme son frère, le marin devient cartographe.
Il utilise :
-
l’Imago Mundi Incipit du cardial Pierre d’Ailly
-
l’Historia rerum ubique gestarum de Pie II
-
l’Histoire naturelle de Pline
-
la carte de Toscanelli
Marié à Filippa à Madère, il y poursuit ses études du régime des vents atlantiques. Il y observera
également des bois flottés comme des bambous…Sa conviction est faite. De plus est suggérée
l’existence d’un Paradis terrestre au sud de l’Asie.
Colomb demande à Jean II une « commission » et des bateaux pour tenter l’aventure.
C’est un refus à cause :
° des échecs précédents
° de l’avancée de la reconnaissance de la côte africaine (cf. Bartholomeu Dias)
° des exigences exorbitantes de Colomb
Henri VII d’Angleterre, sollicité par Barthélémy, aura la même réponse.
Porter son projet en Castille semble un pari risqué.
Colomb débarque en Andalousie à Palos, puis entre en contact avec les moines de La Rabida,
auxquels il confie l’éducation de son fils Diego. Il devient l’ami :
-
du père astronome Antonio de Marchena
7
-
du duc Luis de Medinaceli, qu’il gagne à ses projets
En mai 1486 Colomb rencontre enfin la reine Isabelle et le roi Ferdinand.
Commencent alors les cinq années d’épreuve, de pauvreté, d’humiliations, d’espoirs déçus.
Le temps est à la reconquista du royaume de Grenade et à la guerre maritime pour l’Afrique avec les
Portugais. Le traité de paix de 1479 qui ferme la porte africaine aux Castillans renforce Colomb.
Mais : → une commission est nommée, présidée par le moine Hernando de Talavera, qui n’a
aucune connaissance scientifique
→ elle décide, suivant Saint-Augustin, que dépasser les limites fixées par Dieu au monde était
pécher…Le projet de Colomb est rejeté.
Années grises et noires !
Pourtant Colomb va réussir à convaincre de puissants personnages :
-
le dominicain Diego de Deza
-
le trésorier d’Aragon, Luis de Santangel
Le 2 janvier 1492 le Maure se rend enfin. Santangel arrive à convaincre les souverains, proposant
d’avancer les fonds.
CHAPITRE TROIS : La découverte et la gloire
Jamais investissement si faible n’a été fait pour si grande aventure.
Une somme de deux millions maravédis est rassemblée. Colomb a gagné à sa cause les frères Pinzon,
pilotes et armateurs de Palos, qui savent convaincre les marins du port (mirages de l’or de Cipango).
Le 17 avril les exigences de Colomb sont acceptées :
-
amiral de la mer Océane
-
gouverneur et vice-roi des terres à découvrir à titre héréditaire
-
droits commerciaux énormes (10 % de tout le produit…)
Les Rois ont décidé. Encore faut-il que les marins acceptent d’obéir.
Il faut quatre mois pour préparer le départ. A la Pinta et la Nina, les deux caravelles, s’ajoute un plus
gros bateau loué à Juan de la Cosa, la Santa Maria (cf. la « nef amirale »).
On lève l’ancre le 3 août 1492, dernier jour fixé pour la sortie des Juifs expulsés du double royaume,
avec une centaine d’hommes.
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Partir a été long et pénible. Arriver entraîne d’autres difficultés.
L’expédition est bloquée aux Canaries jusqu’au 6 septembre (sabotage, remplacement des voiles).
On repart mais les vents seront souvent contraires, le passage par la mer des Sargasses difficile…Les
marins ont des craintes et le 24 septembre il y a une forte agitation sur la nef. Mais le 11 octobre :
-
flottent des roseaux et des rameaux chargés de fruits
-
sur la Pinta, en avance, le marin Rodrigo de Triana voit la terre
Il a fallu 36 jours de voyage.
La peur et les tensions s’envolent. La joie de Colomb devient l’ivresse de tous.
On a touché une petite île des Lucayes (Bahamas), baptisée San Salvador. On se croit en avant de
Cipango.
Les Taïnos accueillent bien les navigateurs. C’est l’euphorie :
→ les Indiens apportent des fruits inconnus, certains ont des petits morceaux d’or dans le
nez
→ on troque des pacotilles destinées au Grand Khan
→ leur caractère pacifique suggère à Colomb leur facile évangélisation et leur mise en
servage
Le premier contact s’ouvre sur des malentendus linguistiques. Ce ne seront pas les pires.
Le 15 octobre Colomb emmène de force sept Taïnos comme guides. On baptise chaque île
rencontrée :
 Santa Maria de la Conception
 Fernandina
 Isabela…
Puis c’est Cuba où la nature émerveille Colomb. Cependant on ne trouvera rien de ce que l’on
cherche. Le 21 novembre Pinzon s’éloigne sur la Pinta exaspéré par la lenteur de la reconnaissance et
l’autoritarisme du Génois.
Des signes inquiétants s’accumulent.
Le 6 décembre Colomb atteint la pointe nord-ouest d’Haïti. A Noël la nef amirale, sans veilleur, dérive
et s’échoue ; cela oblige à laisser en ce lieu 39 personnes, recommandées au cacique local
Guacanaguari.
Le 6 janvier Colomb rejoint Pinzon, la rencontre est fraiche.
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La première expédition de découverte eût fort bien pu ne pas revenir.
Le 16 janvier la route du grand large est reprise. Mais vers le 13 février la tempête commence :
-
l’Amiral écrit une Relation de son voyage et la place dans un baril jeté à la mer
-
le 15 les Açores sont en vue. L’équipage d’une chaloupe est fait prisonnier ; les hommes
ne sont récupérés que le 23
-
le 4 mars, voiles arrachées, Colomb est obligé d’entrer dans le port de Lisbonne (vives
discussions sur l’appartenance des terres trouvées)
-
le 13 mars il repart pour Séville, Pinzon (qui a contracté la syphilis, maladie du Nouveau
Monde) mourra peu après
La nouvelle du succès fait le tour de l’Europe. La gloire est immédiate.
Colomb organise le défilé triomphal de son retour. Puis il se rend par terre à Barcelone où se tient la
Cour : → fierté des Espagnols face aux prétentions portugaises.
→ baptême des Indiens
→ récit des aventures de l’Amiral publié très rapidement dans toute l’Europe
→ les Rois espagnols, grâce au pape valencian Alexandre VI, obtiennent une bulle de partage
du monde très avantageuse :
- tout ce qui est à l’est d’une ligne méridienne à 100 lieues des Açores et du Cap-Vert
revient à l’Espagne
- mais Jean II arrivera, par le traité de Tordesillas, à la faire repousser à 370 lieues, ce
qui lui donnera le Brésil, sept ans plus tard…par hasard
CHAPITRE QUATRE : Nouveau monde et chaos colonial
La flotte espagnole se préparait activement. Cela prit tout de même cinq mois, car c’était une très
grosse entreprise.
Commencent les premiers conflits de Colomb avec Juan de la Soria, contrôleur et trésorier de
l’entreprise.
Une flotte met la voile de Cadix le 25 septembre 1493 :
-
1200 hommes
-
nouveauté, avec des animaux domestiques
Image inversée du premier voyage : une traversée de joyeux vainqueurs pour une arrvée en enfer.
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La route des alizés est sans encombre (20 jours depuis les Canaries). Mais :
 îles où ils arrivent peuplées de Caraïbes, cannibales (Dominique,
Guadeloupe), qui capturent des femmes reproductrices d’enfants élevés pour leur chair
 accueillis par des flèches
Que s’est-il passé à La Navidad ? Là aussi le monde a basculé.
Le 27 novembre Colomb est au large de La Navidad. Les colons ont été massacrés :
-
se sont disputés les femmes
-
se sont déchirés la mine d’or de Cibao
La première ville européenne du Nouveau Monde.
Désormais les Taïnos fuient les Européens. On va édifier une ville : Isabela. Se produisent de
nombreuses tensions :
→ Colomb fait travailler les colons qui eux rêvent d’or
→ maladies, mauvaise nourriture
→ Hojeda, envoyé dans la région de Cibao, ouvre l’ère des brutalités
conquistadores
Le 24 avril Colomb quitte Isabela, laissant ses pouvoirs à un « conseil » (avec Diego son fils, le frère
Buil son ennemi).
Aberration de Colomb ou refus déterminé d’aller en Chine.
Il veut reconnaître la côte sud de Cuba ; la Jamaïque est découverte. Colomb va décider
arbitrairement que Cuba n’est qu’une péninsule du continent asiatique et en fait prêter serment à
tous les équipages.
Barthélemy Colomb arrive. Tout va mal dans la colonie :
-
rapts de femmes, fièvre de l’or
-
massacres isolés d’Espagnols
Colomb est entraîné dans l’engrenage de la répression ; il nomme son frère adelantado (lieutenant
général).
Mise en servage des Indiens, leurs révoltes, leurs massacres.
Barthélemy, chargé de la « pacification », a tous les traits du conquistador :
-
organise de « petites armées ».
-
fait des prisonniers, les réduit en esclavage (cf. bataille de La Vega Real). Un tribut en or
est imposé aux caciques.
-
les Indiens fuient dans la montagne.
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En deux ans la population indigène diminue des 2/3. Un premier enquêteur, Juan Aguado, arrive en
octobre 1495 à Isabela.
Colomb, conscient du gâchis, décide de rentrer en Espagne pour plaider lui-même sa cause.
Le départ a lieu le 10 mars 1496 car retardé par un « uracan ». Le 11 juin :
→ la flotte entre à Cadix, épuisée
→ Colomb porte la barbe et la robe du franciscain
Malgré tous ses privilèges sont confirmés.
Il faut prouver que la terre ferme inconnue est tout près des îles.
Le troisième voyage est problématique car :
-
attente de deux ans d’une flotte de dix caravelles
-
caisses vides
-
grogne des sceptiques qui affirment que l’Asie n’est pas si proche
-
début de « concurrence » (cf. Jean Cabot)
Ce départ a lieu le 30 mai 1498 et Colomb change de route Des Canaries il part au Cap Vert, puis
tourne sur la route non frayée du sud-ouest (traversée difficile), pour arriver à une grande île
baptisée La Trinité.
Enfin la terre ferme. Et laquelle ! Celle du Paradis terrestre.
Dans le Golfe de Paria Colomb est frappé que l’eau soit douce jusqu’en pleine mer : c’est là que se
jettent le Rio Grande et une partie de l’Orénoque. Le marin a compris qu’il avait enfin découvert un
continent inconnu, complétant l’équilibre des terres.
Mais par hostilité à Colomb on va donner des « commissions » à des navigateurs sans privilège pour
qu’ils lancent la reconnaissance, comme :
→ Hojeda, le cartographe Juan de la Cosa…
→ Amerigo Vespucci (dont les écrits seront publiés
avant ceux de Colomb)
L’ignoble guerre coloniale va interdire au découvreur l’approfondissement de sa découverte.
Colomb, les yeux malades, laisse pour plus tard cette reconnaissance, et parce que la guerre bat son
plein sur Hispaniola. En effet :
-
Barthélemy Colomb a déplacé la colonie au sur de l’île, fondant Santo-Domingo
-
à partir d’Isabela l’alcade Roldan s’est soulevé. Il contrôle la province ouest de l’île et
vient de s’emparer de trois caravelles dépêchées par Colomb.
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Deux camps sont ainsi formés.
La roche Tarpéienne de la chute est proche de la gloire du Capitole.
La situation aura du mal à se stabiliser, Colomb aggravant son cas auprès des Rois Catholiques en
remplaçant l’or toujours rare, par des cargaisons d’esclaves.
Le commandeur Bobadilla est envoyé en 1500 pour remettre de l’ordre :
 a tous les pouvoirs et accepte la ruée vers l’or sans contrôle
 fait enchainer Colomb
Sur le voyage du retour ce dernier, mis aux fers, écrira une lettre sur l’ingratitude…
CHAPITRE CINQ : La disgrâce, les échecs, la mort…
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RÉSUMÉ de François Lebrun, L’Europe et le monde, XVIe, XVIIe, XVIIIe siècle,
A. Colin, Paris.
N’ont été retenus dans cet ouvrage – qui semble davantage un précis d’histoire moderne à
l’intention des étudiants d’histoire de premier cycle qu’un essai traitant des relations Europemonde – uniquement les chapitres ou passages qui traitent de la découverte, de l’exploitation
des nouveaux mondes, ou bien ceux envisageant les contacts avec les puissances européennes,
principalement sous le prisme commercial.
Avant Propos
XVIe, XVIIe, XVIIIe, ces trois siècles et le suivant sont ceux de la domination de l’Europe sur le monde.
I – Le monde à la fin du XVe
Le rêve d’unité de l’Europe s’évanouit devant le morcellement des États, principautés… La population
s’accroît, l’économie se diversifie.
A – L’Occident chrétien : le morcellement politique
1 - Les tendances de l’évolution politique
2 - Les monarchies anglaises et françaises
3 - L’Europe centrale et septentrionale
4 - L’Europe méditerranéenne
Fin XVe la péninsule italienne l’emporte en Europe par sa richesse et l’éclat de sa civilisation. Mais les
Turcs arrivés à Constantinople sont une menace pour leur prospérité.
En Espagne le mariage en 1469 d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon prépare l’unification
des deux royaumes. Ainsi :
-
on achève la reconquista (prise de Grenade)
-
on patronne le 1er voyage de Christophe Colomb
Au Portugal Jean II (1481-1495), de la dynastie des Aviz, poursuit l’exploration méthodique des côtes
d’Afrique commencée au début du siècle.
B – L’Occident chrétien : les hommes et l’économie
C – Le reste du monde
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1 - La puissance ottomane et l’Europe orientale
2 - L’Afrique et l’Asie
L’Afrique septentrionale est connue depuis longtemps des Européens :
-
marchands installés à Marrakech, Tunis, Alexandrie…
-
Ceuta, forteresse portugaise depuis 1415
Mais au-delà du Sahara le continent noir est inconnu des Européens (≠ Musulmans), hormis le littoral
occidental peu à peu exploré.
L’Asie depuis le XIIIe voit l’installation de marchands génois et phéniciens grâce à la « route de la
soie ».
3 - Le monde inconnu des Européens
Fin XVe le continent américain est très inégalement occupé : 80 % de la population sur les plateaux
du Mexique au Pérou. Trois civilisations émergent :
→ Mayas (Yucatan). L’empire est très divisé en plusieurs petits États qui n’offriront qu’une
très faible résistance.
→ Aztèques (Mexique central). L’empire est récent mais puissant (Tenochtitlan = 500 000
hab.) L’économie repose sur des cultures (maïs, cacao, coton…) et les métaux (or, argent, cuivre). La
société est très hiérarchisée. La religion est dominée par Huitzilopochtli à qui il faut offrir des
sacrifices humains. Les peuplades voisines sont les victimes, ce qui rendra l’empire très fragile.
→ Incas (empire Quichua). La plupart des terres sont exploitées par corvées ; la société est
très encadrée par de nombreux fonctionnaires. La religion est fondée sur le culte du soleil.
Ces civilisations présentent, à côté de traits archaïques (ignorance de la roue, du fer, absence
d’écriture, peu d’animaux domestiques), des caractères très évolués (formes d’organisation,
astronomie, architecture…).
II – Les grandes découvertes
Elles sont mues par des mobiles économiques et religieux. Elles aboutissent à la mise en place d’une
économie mondiale dont l’Europe est le moteur et le bénéficiaire.
A – Les moyens et les buts des grandes découvertes
1 - Les moyens techniques
- connaissances qui progressent. Pierre d’Ailly reprend les idées de Ptolémée sur la Terre
dans son Imago Mundi, imprimé en 1483.
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- mise au point de caravelles début XVe par les Portugais (maniabilité, navigation par tous les
temps)
2 - Les mobiles économiques
- pénurie en métaux précieux, aggravée par la croissance économique. Colomb et les
découvreurs sont animés par la fièvre de l’or (cf. Cathay – Chine, Cipango – Japon, Eldorado)
- recherche des épices pour maquer le goût des viandes mal conservées et la pharmacie. La
concurrence est forte entre marchands italiens et Portugais.
- pour les Portugais, besoin en esclaves pour leurs plantations sucrières (cf. Madère, Açores)
3 - Les mobiles religieux
- esprit de croisade. C’est le cas avec Isabelle de Castille qui nomme en avril 1492 Christophe
Colomb vice-roi de toutes les terres qu’il découvrira.
- esprit de mission : gagner de nouvelles âmes dans la foi.
B – L’aventure des grandes découvertes
1 - La découverte des côtes africaines et de la route des Indes
Le but des souverains portugais est de prendre l’Islam à revers et de gagner des régions riches, en or,
épices… Avec Jean II se déroulent les étapes décisives :
→ 1487 : Bartolomeu Dias, avec trois caravelles, atteint la côte du Natal, découvre le
Cap des Tempêtes (cf. Bonne Espérance).
→ 1497 : Vasco de Gama part avec quatre caravelles et 160 hommes. Il double le cap
de Bonne Espérance puis longe la côte orientale africaine.
2 - La découverte du Nouveau Monde
Christophe Colomb s’installe au Portugal en 1476, au moment où commence à y prendre corps le
projet d’atteindre l’Inde en contournant l’Afrique. Inspiré par le cosmographe Toscanelli, la lecture
de Pierre d’Ailly…, il pense que le Japon et la Chine sont proches de l’Europe (≈ Californie actuelle),
vers l’Ouest. Il propose ses services à Jean II qui refuse, puis à Isabelle de Castille.
Colomb partira de Palos le 3 août 1492 avec trois caravelles, une centaine d’hommes. Après une
escale aux Canaries, possession espagnole, il touche terre le 12 octobre à San Salvador, persuadé
d’avoir atteint l’Asie. Il découvre Hispaniola (St-Domingue) et Cuba. Il est de retour à Palos le 15 mars
1493. Reçu en triomphateur, les Espagnols obtiennent du pape Alexandre III une bulle déclarant
espagnoles toutes « les terres fermes ou îles découvertes ou à découvrir » au-delà du méridien
passant à cent lieues à l’ouest des Açores. Mais le 4 juin 1494, Jean II, par le traité de Tordesillas, fait
reporter la ligne plus à l’ouest.
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Au cours des trois voyages suivants Colomb découvre quelques unes des grandes et petites Antilles,
le delta de l’Orénoque, une partie des rivages de l’Amérique centrale. A sa mort en 1506, il ne
soupçonne pas qu’il a découvert un nouveau monde. L’Amérique est baptisée ainsi en hommage à
Amerigo Vespucci, navigateur d’origine florentine.
3 - Le premier tour du monde
Le 25 septembre 1515, Balboa, après sa traversé de l’isthme de Panama, découvre l’Océan Pacifique.
Mais reste à contourner l’obstacle américain.
Magellan, Portugais au service de Charles Quint, va le réaliser :
→ départ de San Lucar le 20 septembre 1519.
→ Rio de Plata atteint en janvier 1920.
→ le 28 novembre 1521, après une terrible navigations de 38 jours, il atteint l’océan
qu’il baptise Pacifique car la mer y parait calme.
→ le 16 mars 1521 il touche les Philippines mais est tué peu de temps après par des
indigènes.
→ le seul navire subsistant arrive en Espagne le 6 septembre 1522 par le cap de
Bonne-Espérance, avec 35 survivants.
Ce voyage est la preuve expérimentale de la sphéricité de la Terre.
4 – L’exploration du Nouveau Monde
Dès 1500 le Portugais Cabral reconnaît et prend possession de la côte du Brésil. Mais une grande
partie du continent est peu à peu explorée par les Espagnols :
-
Cortes
-
Pizarre
-
Almagro (Chili)
-
De Soto (Mississippi)
-
Coranado (Californie)
-
Orellana (Amazonie)
Jaloux, Anglais et Français vont chercher le passage vers l’Asie au nord du continent :
-
1497 : expédition du marin génois Giovanni Cabotto, au service des Anglais (cf. John Cabot)
-
1523-24 : expédition de Giovanni do Verrazano, sur commande de François Ier
-
1534 : Jacques Cartier découvre le Saint-Laurent, qu’il remonte jusqu’au site de Montréal
17
-
Fin XVIe : nombreuses autres tentatives de Hudson, Baffin…
C – Les conséquences des grandes découvertes
1 - Les conséquences hors d’Europe : la création des empires coloniaux portugais et espagnols
Dans l’Océan Indien, les Portugais veulent installer des comptoirs. Mais ils se heurtent aux
marchands musulmans : on va utiliser la force. Des Açores jusqu’à l’Insulinde l’empire colonial
portugais est constitué d’une série de forteresses dominant leur arrière-pays et servant de points
d’appui à une flotte militaire.
Bien différente est l’exploitation de l’Amérique, moins l’œuvre des souverains espagnols que des
conquistadors. On note trois étapes :
→ conquête des Antilles (1492-1519), vites vidées de leurs indigènes (choc
microbien, violences)
→ conquête du Mexique à partir de 1519. En deux ans, entre autres grâce à ses
chevaux, à ses canons, à l’aide des Tlaxcaltèques qu’il a soumis, Hernan Cortes arrivera à s’emparer
définitivement de Tenochtitlan (Mexico) le 12 août 1521 et à « détruire » l’empire aztèque. Il est
nommé par Charles Quint en 1522 capitaine général de la Nouvelle Espagne.
→ conquête des Andes par François Pizarre (1531-1533) profitant des divisions des
deux fils de l’Inca. Cuzco est prise le 15 novembre 1533 : l’empire Inca s’est effondré.
Après le pillage des trésors aztèques et incas, l’exploitation des mines va constituer au XVIe la grande
richesse des Indes espagnoles (cf. argent de Potosi au Pérou et Zacatecas au Mexique).
2 - Les conséquences en Europe
L’économie européenne, limitée au XVIe à l’Italie du Nord et aux Pays-Bas, éclate :
-
promotion de la façade atlantique (Lisbonne, Séville)
-
Anvers, grand centre financier et de redistribution des produits exotiques
Les stocks de métaux précieux augmentent fortement. La bourgeoisie tire grand profit des villes
marchandes, alors que les classes populaires se paupérisent en raison de la hausse des prix. De
même tous les pays ne bénéficient pas également de cette manne : Charles Quint et Philippe II
peuvent entretenir leurs armées, flottes… La monarchie espagnole devient la première puissance de
l’Europe.
Il ne faut pas négliger également :
- les conséquences matérielles avec l’introduction du tabac, quinquina, maïs, pomme de
terre…
- les conséquences intellectuelles avec les débats sur les « sauvages », bons ou mauvais ?
18
III – Humanisme et Renaissance
IV – Les réformes religieuses
V – L’Europe dans la première moitié du XVIe siècle
A - Les guerres d’Italie
B - La puissance de Charles Quint
1 - L’élection de 1519
En 1519 le Roi d’Espagne, qui a 19 ans, devient l’empereur Charles V ou Charles Quint. Sa puissance,
sur les possessions duquel « le soleil ne se couche pas » semble considérable. Influencé par
l’humanisme érasmien « il rêve de réaliser la monarchie universelle et chrétienne », l’imperium
mundi :
- pouvoir spirituel du Pape
- pouvoir temporel
2 - Les affaires d’Europe centrale et la menace turque
3 - L’Espagne et la Méditerranée
C - France et Angleterre
D - La lutte entre la France et la Maison d’Autriche
VI – France, Angleterre et Espagne dans la seconde moitié du XVIe siècle
A - Les guerres de religion en France
B - L’Angleterre d’Élisabeth Ière
1 - Le gouvernement d’Élisabeth Ière et l’établissement de l’anglicanisme
2 - Le développement économique et l’évolution de la société anglaise
On a un très grand essor économique et une population en hausse. Londres connaît une croissance
spectaculaire, devenant une grande place commerciale :
-
avec ses compagnies de commerce (Cie des Indes Orientales)
-
avec son port, ses constructions navales
19
3 - Les relations avec l’Irlande et l’Écosse
4 - Les relations avec l’Espagne
Vers 1568-1572 les rapports se dégradent :
→ pillages en Nouvelle Espagne, Panama, de Francis Drake, puis au Chili, au Pérou, où il
intercepte un convoi chargé d’or et d’argent (lors du 2ème tour du monde).
→ Philippe II, devenu roi du Portugal, veut éliminer ce danger anglais sur l’Atlantique,
souhaitant envahir l’Angleterre. L’Invincible Armada quitte Lisbonne le 20 mai 1588 : ce sera la
débâcle.
L’Espagne a perdu toute chance d’abattre sa rivale. De plus, en 1585, sir Walter Raleigh avait pris
pied sur la côte nord-américaine, en Virginie.
C - L’Espagne de Philippe II
1 - La puissance de Philippe II
Le fils de Charles Quint possède les trois quart de l’Amérique, les Philippines. De plus, battant les
partisans d’Antoine de Crato, il se fait proclamer roi du Portugal. Se trouve réalisée l’union des deux
plus grands empires coloniaux.
En venant s’installer avec son gouvernement à Lisbonne, il semble vouloir faire de ce port le centre
de la domination ibérique sur le monde. Mais dès 1582 il le quitte pour Madrid en Castille.
Le roi dispose d’argent grâce aux mines de Potosi, ce qui permet d’entretenir la meilleure flotte
d’Europe.
2 - Le renforcement de l’unité espagnole
3 - L’évolution de l’économie et de la société espagnole
Le règne de Philippe II (1556-1598) est le siècle d’or espagnol.
4 - La révolte des Pays-Bas
VII – L’Afrique, l’Asie et l’Amérique aux XVIe et XVIIe siècle
Seul le Japon se replie totalement sur lui-même à partir du début du XVIe.
A – L’empire ottoman, la Perse et l’Afrique
1 - L’empire ottoman
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Le règne de Soliman II le Magnifique (1520-1566) marque son apogée (extension, prospérité).
Istanbul est la ville la plus peuplée d’Europe avec 400 000 hab. Métropole cosmopolite, c’est le point
d’arrivée des caravanes asiatiques, grand port fréquenté par les Européens.
Mais peu après la mort de Soliman les Turcs connaissent un grave échec en Méditerranée, le 7 août
1571, devant Lépante.
2 - La Perse
L’apogée de la dynastie séfévide a lieu ave Chah Abbas Ier (1587-1629). En 1622 il chasse les
Portugais d’Ormuz avec l’aide des Anglais qui :
-
importent les produits européens
-
mais surtout exportent les produits persans (soieries, tapis, diamants, perles)
Les successeurs de Chah Abbas n’ont pas son succès. Les Hollandais, puis les Français, vont
supplanter les Anglais dans le domaine commercial.
3 - L’Afrique du Nord
Portugais et Espagnols depuis le XVe tiennent plusieurs points des côtes méditerranéennes et
atlantiques. Se produisent de nombreux conflits, surtout avec le Maroc.
4 - L’Afrique noire
Le fait majeur est l’existence d’un double courant de traite d’esclaves :
→ le plus ancien aux mains des marchands arabes d’Afrique de l’Est pour approvisionner
l’empire turc et l’Asie du Sud-Ouest.
→ un courant européen né au XVIe pour les mines et plantations du Nouveau Monde. Les
Portugais sont peu à peu évincés par les Hollandais, puis à partir de 1670-80 par les Anglais et les
Français. On troque les captifs contre des marchandises.
En Afrique orientale les Portugais s’installent sur la côte début XVIe et fondent des comptoirs
(Mombasa, Zanzibar…) piliers de l’Estado da India. Mais la colonie est trop lointaine du Brésil.
L’Afrique du Sud est la seule région de colonisation :
-
en 1652 fondation par la Cie hollandaise des Indes, du
Cap (rejoints par des huguenots)
-
progressivement sentiment d’être des Afrikaaners
B – L’Inde et l’extrême-Orient
1 - La péninsule indienne
Avec l’empire Moghol, l’Inde s’ouvre sur l’Europe avec les Portugais, puis les Hollandais.
21
2 - La Chine et le Japon
Sûrs de leur supériorité les Chinois laissent les Portugais s’installer à Canton (1517), Macao (1533) et
les missionnaires jésuites pénétrer en Chine de l’Est.
Au Japon, en 1542, les premiers missionnaires sont également bien accueillis. Cependant, à partir de
l’ère des shoguns Togugawa (1603-1868), le Japon se ferme : élimination des Japonais convertis,
fermeture du pays aux étrangers…
3 - Les Européens en Asie
Dès le voyage de Vasco de Gama (1498) et la création de l’Estado da India, les Portugais affirment
leur monopole à l’est de Bonne-Espérance. Mais il va être contesté :
-
Turcs
-
Grand Moghol Akbar
-
Hollandais :→ 1er voyage aux îles de la Sonde (1595-96)
→ installation de la Cie des Indes orientales dans les Moluques, à Java
(Batavia – 1619), Malacca…
→ Anglais et Français installent des comptoirs en Inde, dont le premier
à Madras (1632)
Cette présence revêt deux aspects :
* colonisation et commerce. Ex. des Espagnols aux Philippines, colonie tournée vers l’Amérique (cf.
liaison avec Acapulco)
* évangélisation. C’est d’abord un échec. Mais les Jésuites comme Matthieu Ricci en Chine, ou
Robert de Nobili en Inde, vont s’y prendre autrement, en trouvant des points de convergence entre
les religions. Cette pratique sera condamnée à partir de 1704 compromettant irrémédiablement
l’œuvre d’évangélisation.
C – L’Amérique coloniale
1 - L’Amérique espagnole
L’occupation est très discontinue. On a divisé en 2 vice-royautés, 9 audiencias, avec :
-
la Nouvelle Espagne (capitale Mexico)
-
le Pérou (capitale Lima)
Les vices-rois relèvent en Espagne du Conseil des Indes. Mais du fait de la distance l’autorité du Roi
laisse à désirer.
22
L’exploitation au profit exclusif de la métropole prévaut tout de suite. Tous les navires doivent passer
par la Casa de contratacion de Séville. Le Roi prélève le quint ou cinquième. On impose le travail
forcé aux Indiens en dépit des protestations du dominicain Las Casas. L’Espagne fournit les produits
fabriqués dont la colonisation a besoin.
La population indienne s’effondre de 30 M à 10 M au XVIe. Donc on va faire appel à la main d’œuvre
noire.
La christianisation reste superficielle. Les Jésuites au XVIIe vont créer des « réductions »
(communautés), notamment en Uruguay.
2 - Le Brésil portugais
Au XVIe la colonisation se limite à quelques foyers du Nordeste autour de Bahia et Recife. On est
sous la menace :
- des Français
- mais surtout des Hollandais (création provisoire d’un Brésil hollandais)
Le Brésil côtier fondé sur le sucre est prospère. Le cycle de l’or lui succède vers 1700 (cf. Minas
Gerais)
3 - Les Antilles
Elles sont rapidement décimées et délaissées au profit du continent par les Espagnols. Donc :
-
arrivée de flibustiers
-
colonisation de certaines îles par d’autres puissances :
•
Hollandais (cf. Curaçao)
•
Anglais, s’emparant de la Jamaïque
•
Français avec des colons engagés en France de l’Ouest et des esclaves noirs
4 – L’Amérique du Nord
Tout au long du XVIe les Français s’aventurent (cf. marins malouins) mais ne s’installent pas. Puis :
→ en 1608, Samuel de Champlain fonde Québec, voulant créer une Nouvelle France.
Mais les résultats sont longtemps médiocres. Vers 1660 la colonie n’a que 2000 Français. En 1663,
Colbert lui donne la structure d’une province avec gouverneur et intendant.
→ à partir de 1669, on décide d’explorer vers le Sud jusqu’au Mississippi. Cavelier de
La Salle en prend possession au nom de Louis XVI (cf. Louisiane). Mais les Anglais sont solidement
implantés le long de l’Atlantique.
→ le 9 novembre 1620, près de Cap Cod, débarquent les passagers du Mayflower,
dont 42 « Pères Pèlerins », puritains anglais réfugiés en Hollande. De 1630 à 1640, 20 000 d’entre eux
gagnent le Massachusetts. Puis sont fondés des colonies indépendantes. Se constitue une Nouvelle
Angleterre, tournée vers la mer. Boston fondé en 1630 devient un grand port.
23
Cette pression des colons fait céder les Hollandais (traité de Breda) installés dans une série de
comptoirs dans la vallée de l’Hudson (Nouvelle Amsterdam devient New York en 1664). La France a
pour elle l’espace, mais les Anglais ont pour eux le nombre (400 000 contre 15 000 FrancoCanadiens).
VIII – La politique européenne dans la première moitié du XVIIe siècle
IX – La France de 1598 à 1661
X – L’Angleterre et les Provinces-Unies au XVIIe
Au XVIIe ce sont les deux grandes puissances maritimes de l’Europe.
A – L’échec de l’absolutisme en Angleterre et la République anglaise (1603-1660)
B – Puissance et déclin des Provinces-Unies (1609-1713)
1 - Les problèmes politiques
2 - La prospérité économique
Jusqu’en 1692 rien n’entrave l’extraordinaire essor des Provinces-Unies, dont la grande richesse vient
du commerce maritime. La fermeture de Lisbonne aux Hollandais les a lancés sur les mers :
-
-
vaste empire colonial dans l’océan Indien. La Cie des Indes Orientales a le monopole :
-
énorme capital, bénéfices impressionnants
-
nombreux comptoirs
-
milliers de marins…
la Cie des Indes Occidentales pratique le pillage des bateaux espagnols et portugais , et
s’établissent provisoirement en Amérique (Nouvelle Amsterdam, Brésil)
Les Hollandais sont aussi les maîtres du commerce de transit. L’abondance de l’or et de l’argent
déposés dans les banques d’Amsterdam en fait le plus grand centre de métaux précieux d’Europe.
3 - La civilisation néerlandaise
C – La Restauration en Angleterre et la Révolution de 1689 (1660-1714)
1 - La Restauration (1660-1688)
2 - La Glorieuse Révolution de 1688-1689
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3 - Les prolongements de la Glorieuse Révolution (1689-1714)
4 - La civilisation anglaise de la seconde moitié du XVIIe
La population stagne, on a une vague d’émigrants (Amérique du Nord, Antilles). Les conditions de vie
pourtant s’améliorent.
Sous Charles II on note de grands progrès du grand commerce maritime :
-
implantation dans l’océan Indien, en Amérique du Nord
-
mise en valeur de la Jamaïque
Les Hollandais sont concurrencés. Londres voit la création en 1696 du Board of Trade, véritable
ministère du Commerce et des Colonies.
XI – Les états de l’Europe continentale au XVIIe
XII – La France de Louis XIV (1661-1715)
A – Louis XIV de 1661 à 1685 : la restauration de l’État
B – Louis XIV de 1661 à 1685 : les problèmes financiers et économiques
1 - Les problèmes financiers
2 - La politique économique et les premières réalisations
Colbert favorise la construction navale et crée des compagnies de commerce, comme celles des
Indes orientales et occidentales en 1664.
Mais les positions commerciales des Hollandais ne sont pas entamées.
3 - Désillusions et réalités
La guerre déclenchée en 1672 fait disparaître les Compagnies hormis celles des Indes orientales. De
plus la bourgeoise hésite à investir dans le commerce.
Cependant il y a quelques réussites :
→ tonnages et volumes commerciaux en hausse
→ Saint-Malo, Rouen, Nantes, La Rochelle, Bordeaux
commencent à participer au commerce avec le Nouveau Monde et l’océan Indien
C – Les difficultés de la dernière partie du règne (1685-1715)
1 - Le roi et la cour à Versailles
25
2 - Les difficultés financières et économiques
L’activité économique souffre de l’état de guerre contre l’Europe coalisée. Mais :
-
en 1697 (paix retrouvée) reprise de la route des Antilles et début de la contrebande avec
les ports hispano-américains du Pacifique
-
en 1700 ouverture des colonies espagnoles au commerce français (fermé en 1713) et
octroi à la Cie française de Guinée du privilège de l’asiento (traite des Noires)
-
expéditions vers l’océan Indien
3 - Les affaires religieuses
XIII – Louis XIV et l’Europe (1661-1715)
XIV – La civilisation européenne au XVIIe
XV – Les progrès scientifiques et techniques en Europe aux XVIIe XVIIIe siècles
XVI – La croissance économique en Europe au XVIIIe siècle
C’est le siècle de la croissance de la population, de la production, inséparables de l’essor des
échanges commerciaux avec le reste du monde.
A – La croissance démographique et l’évolution de l’agriculture
B – L’essor de la production industrielle
C – L’essor des échanges commerciaux
1 - Le commerce intérieur
2 - Le commerce intra-européen
On note des progrès décisifs dans l’art de la navigation :
→ sextant (pour mesurer la latitude)
→ chronomètre (pour la longitude)
→ navires plus vastes, rapides, maniables…
26
La primauté est franco-anglaise, suivie par les Provinces-Unies.
3 - Le commerce avec le reste du monde
-
Océan Indien. Angleterre, France et Provinces-Unies importent des cotons,
épices, thé, porcelaines…A partir de 1763 l’Angleterre distance ses rivaux en
s’implantant en Inde.
-
Amériques coloniales. La traite négrière s’intensifie (6 M d’Africains au XVIIIe) :
* 53 % vers les Antilles
* 31 % vers le Brésil
* 10 % en Nouvelle Espagne
* 6 % en Amérique du Nord
Les bateaux partent de Liverpool, Nantes ou Bordeaux, vont vers le Golfe de Guinée ou l’Angola, puis
partent vers l’Amérique avec les captifs pour revenir en Europe chargés de produits coloniaux : c’est
le commerce triangulaire.
A côté de cette traite, le commerce direct avec l’Amérique s’amplifie, dans le cadre de l’exclusif,
chaque colonie ne pouvant en principe que commercer avec sa métropole. Mais il existe de la
contrebande ou interlope. De plus l’Angleterre, par le traité d’Utrecht (1717), s’assure le commerce
avec les colonies espagnoles et portugaises.
La France s’enrichit peu à peu non avec le Canada, mais avec les colonies antillaises, surtout SaintDomingue.
XVII – La civilisation européenne au siècle des Lumières
XVIII – La France de Louis XV et de Louis XVI (1715-1789)
XIX – L’Angleterre et les états de l’Europe du Nord-Ouest au XVIIIe
XX – Les états de l’Europe centrale, orientale et méditerranéenne au XVIIIe siècle
A – La monarchie autrichienne de 1711 à 1790
B – La Prusse de 1713 à 1786
C – La Russie de 1725 à 1796
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D- Les états de l’Europe méditerranéenne
1 - Les États italiens
2 - L’Espagne et le Portugal
Sous les trois premiers bourbons l’Espagne connaît un redressement après le déclin du siècle
précédent. Philippe V et Ferdinand VI développent le commerce avec l’Amérique et s’opposent aux
empiétements des Anglais. Avec Charles III (1599-1788), on a un rôle nouveau joué par Barcelone qui
se lance dans les échanges avec l’Amérique. Le monopole de la Casa de contratacion est supprimé :
le commerce américain est libre avec tous les ports.
Le Portugal, depuis la fin XVIe, a vu son empire colonial se réduire. Il vit de l’exploitation du Brésil
(Lisbonne reconstruite en 1755 grâce à l’or brésilien).
XXI – La politique européenne au XVIIIe
XXII – Les problèmes coloniaux au XVIIIe et la naissance des États-Unis d’Amérique
Début XVIIIe la France et l’Angleterre sont les deux grandes puissances maritimes et coloniales.
Malgré des positions équilibrées (Antilles, Inde), le traité de Paris (1763) amène la supériorité des
Anglais, notamment en Amérique du Nord.
A – La rivalité franco-anglaise jusqu’en 1748
1 - Français et Anglais en Amérique
Les positions aux Antilles restent inchangées. Les îles connaissent un très fort développement :
-
hausse de la population
-
hausse de la production de sucre (Brésil supplanté)
-
introduction du café, du cacao et du coton
Deux problèmes dominent : la crainte du soulèvement d’esclaves et le système de l’exclusif.
En Amérique du Nord la fécondité est forte chez les Français, mais pas l’immigration (≠ Anglais).
Malgré le péril indien, les rapports difficiles avec la métropole, la menace française…les 13 colonies
anglaises (1732) sont solidaires.
2 - Français et Anglais en Inde
Entre 1720 et 1740, la Cie française des Indes orientales a la prépondérance :
28
-
François Dumas, gouverneur de la Cie, crée de nouveaux
comptoirs, appuie certains princes contre des privilèges
commerciaux
-
son successeur, Jean-François Dupleix, poursuit cette
politique
3 - La guerre franco-anglaise et le traité d’Aix-la-Chapelle (1744-1748)
La supériorité anglaise est évidente (300 vaisseaux contre 50). La guerre rend très difficile les liaisons
avec les Antilles.
Le traité d’Aix-la-Chapelle (1748) rétablit le statu quo au Canada, comme en Inde.
B – La rivalité franco-anglaise de 1748 à 1763
1 - L’entre-deux-guerres (1748-1755)
Le traité de 1748 n’a rien réglé :
cohabitation est impossible.
-
nombreux accrochages en Amérique du Nord. La
-
en 1751 en Inde l’influence française est à son apogée.
Mais l’œuvre de Dupleix sera liquidée par le traité
Godeheu (les Cies anglaises et françaises s’engagent à ne
plus intervenir dans les affaires intérieures de l’Inde.
2 - La nouvelle guerre franco-anglaise (1755-1763)
Le 8 juillet 1755 la France et l’Angleterre rompent leurs relations, suite à la prise de plus de 200
navires par l’amiral anglais Boscawen. Mal suivis par la métropole, les Français doivent capituler le 8
septembre 1760 devant Montréal : c’est la fin de la Nouvelle-France. Les Anglais prennent même la
Guadeloupe et la Martinique.
En Inde ils prennent tout de suite l’avantage. En février 1761 le dernier comptoir, Mahé, se rend.
3 - Le traité de Paris (1763)
La France :
- cède la Canada
- cède tous les territoires à l’est du Mississippi
- retrouve Guadeloupe, Martinique et cinq comptoirs indiens
Cela est diversement accueilli de chaque côté de la Manche. Pour Choiseul, ces conditions sont
inespérées (garder les îles à sucre ≠ céder les « arpents de neige » canadiens).
C – La naissance des États-Unis d’Amérique
D – L’expansion européenne à la fin du XVIIIe siècle
29
1 - Les grands voyages de découverte
Ils sont peu nombreux au XVIIe (cf. hollandais Abel Tasman) et on poursuit plutôt l’exploration des
continents.
Mais ils reprennent au XVIIIe car :
-
progrès dans l’art de naviguer
-
désir de connaître la configuration du monde sans son entier. Les butes sont scientifiques
avec des équipages doublés de savants, naturalistes…
Le but est l’exploration du Pacifique :
→ 1766-1768, les Anglais Wallis et Carteret, puis Bougainville, sont à Tahiti…
→ les trois voyages de James Cook (1729-1779) contribuent à la découverte du Pacifique
→ François de La Pérouse (1785-88) complète cette œuvre qui se termine tragiquement
2 - L’empire colonial anglais
Au lendemain du traité de Paris, les Anglais voient les perspectives indiennes. Robert Clive obtient du
Grand Moghol le dont de percevoir des impôts pour la Cie anglaise dans les états du Nord. S’en
suivent de nombreuses annexions.
Le Canada, conquis sur la France, devient le Québec, colonie de la couronne. Mais le Québec Act
(1774) donnera satisfaction aux Franco-Canadiens (langue française, catholicisme). En 1791 le
Québec est scindé en deux :
- Bas-Canada (vallée du Saint-Laurent)
- Haut-Canada (autour de Toronto)
3 - Les colonies françaises
Grâce aux Antilles, en 1789, la France occupe le premier rang mondial pour le sucre et le café. Mais il
y a des échecs :
-
« explosion » des esclaves noirs de Saint-Domingue en 1791
-
échec de la grande colonie tropicale de peuplement blanc en Guyane (10 000 morts en 2 ans !)
Dans l’océan Indien, la Cie des Indes orientales est supprimée en 1769. Restent les cinq comptoirs de
l’Inde, l’île de France et de Bourbon.
4 - Les autres puissances coloniales
En Indonésie, la Cie néerlandaise des Indes orientales s’étend sur Java. Aux Philippines les Espagnols
poursuivent christianisation et colonisation agricole.
En Amérique :
30
* occupation du continent très discontinue (fin XVIIIe : 16 M hab.)
* tutelle de la métropole de plus en plus mal supportée
* au Brésil déplacement du centre de gravité du Nordeste vers le Minas Gerais
-
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