RAPPORT DE LICENCE: Transformation, Préservation, Re-création du milieu naturel //Licence 2010-2013 ENSAPLV// Pauline HENRY Transformation, Préservation, Re-création du milieu naturel Sommaire Introduction Transformation 11-2011- Remodeler la nature d’une sablière 05-2011- Hybridation naturelle: Le Land Art 05-2011- La ville comme Palimpseste Préservation 11-2010- Une intégration limitée dans la forêt de Sèvres 04-2012- Comprendre la logique naturelle de la pente 10-2012- Sauvegarder la Nature à Montreuil Re-création 03-2013- Réintégrer la nature en ville 05-2013- Le parc dans la ville de Paris Conclusion *Bibliographie Introduction En emménageant en région parisienne pour mes études d’architecture, j’ai eu l’impression que mon cadre de vie se dégradait... La ville dense m’étouffait, je recherchais des espaces de respiration... Ayant grandi en pleine campagne, dans un village de cinq cent habitants, sans commerce, le contraste fut rude. Ma première réaction fut d’aller chercher cet espace de respiration dans un petit parc se trouvant à cinq minutes de chez moi. Le besoin de retrouver un lieu de méditation, de repli sur soi-même a toujours été associé pour moi à un lieu naturel. L’homme a besoin d’espace où il se sent englobé et ressent une sensation de bien-être, comme celle que procure le rapport à la Nature. Un retour à son essence même. Ce rapport de l’homme à la nature me semble important et donc son habitat doit être en adéquation avec son environnement, pour le bien être des habitants. L’architecture est le lieu de rencontre entre le naturel et le non-naturel, le dehors et le dedans. Ces deux milieux s’interpénètrent pour former un tout. C’est pour cela que j’ai toujours essayé de travailler cet aspect du rapport à la Nature dans mes projets; et que ce thème peut servir de fil conducteur à ce rapport de Licence. En prenant du recul sur ce thème qui se dégage de mes trois années de licence, plusieurs questionnements me sont apparus: Dans ce monde actuel, quel est le statut de ce milieu naturel? Comment est perçu par l’homme ce rapport à la nature? Quel lien existe-t-il entre la ville et l’espace naturel; et à une autre échelle entre l’habitat et son environnement? Le rapport entre homme et nature a beaucoup évolué au cours des siècles. Au commencement, l’homme oscille entre un rapport de symbiose avec « Mère Nature » et une mise à distance de ces « forces de la nature ». Puis une certaine distance critique est prise par rapport à ce milieu naturel, à partir de la renaissance. Un dualisme entre homme et nature apparait qui ne va cesser de s’intensifier au cours du temps. Au siècle des lumières, la Nature est perçue comme un mystère à comprendre, à conquérir. Cette domination de l’homme sur la nature va se poursuivre jusqu’à son apogée, lors de la période d’industrialisation : cet espace naturel est alors, utilisé comme un stock de ressource. Au cours de cette exploitation intensive, l’environnement est profondément modifié, des dommages irréversibles sont commis. On prend alors conscience, avec l’émergence de l’écologie, de la finitude de notre planète Aujourd’hui, cette conception de la domination de la nature est remise en cause. De nouvelles solutions sont recherchées pour stopper ces destructions du patrimoine naturel. A travers cet exposé, je vais aborder ce nouveau rapport de penser la nature. Transformation L’espèce humaine n’a eu de cesse de transformer son environnement pour tout d’abord sa survie, puis son confort. A force d’altérations répétées, le milieu naturel a été modifié et parfois même détruit, créant une certaine hybridité de la nature. Pour stopper cet engrenage, la transformation de l’environnement doit être repensée. Il faut donner un cadre, des limites à cette expansion de la ville sur la nature. A travers cette partie, nous allons donc voir des projets que j’ai réalisé et qui traite de cette transformation de la nature. Je les ai recoupé avec des références vu en cours. Transformation : faire passer d’une forme à une autre; métamorphoser; transmuer. Altération : Dans le domaine de l’écologie , cela désigne une modification de l’état d’un milieu, allant dans le sens d’une dégradation. Les altérations se définissent par leur nature (physique, ionique, organique, toxique, bactériologique) et leur effet ( asphyxie, empoisonnement, modification des peuplements). Hybridation : Produit résultant de croisement de deux espèces différentes. Le souci de l’hybridation est que les animaux hybrides et les plantes ne peuvent pas être aussi génétiquement forts que ceux qui ont évolué naturellement. Le milieu naturel : est façonné d’abord par l’écosystème, puis par l’intervention humaine (appelée noosphère). Car l’homme a en effet modifié considérablement le milieu naturel. Il faut noter qu’à chacun de ces milieux correspond un cortège d’espèces animales et végétales. L’environnement : est compris comme l’ensemble des composants naturels de la planète Terre, comme l’air, l’eau, l’atmosphère, les roches, les végétaux, les animaux, et l’ensemble des phénomènes et interactions qui s’y déploient, c’est-à-dire tout ce qui entoure l’Homme et ses activités Transformation 11-2011- Remodeler la nature d’une sablière Durant ce projet de deuxième année, nous avons travaillé sur le site d’une ancienne sablière en friche, se trouvant juste à côté de la Loire. La parcelle de vingt hectares comporte un bassin en son centre. Sur cet ancien espace d’exploitation de l’homme, nous avons réaménagé le site, pour y installer un centre nautique. Une ouverture du bassin sur la Loire a été créée pour faire communiquer les eaux et ménager un passage des bateaux. Un espace de réserve naturelle, accessible seulement par barque a été conçu au milieu de ce bassin. Des pistes VTT, des bungalows et un club house ont été implantés. Puis dans un deuxième temps, nous avons travaillé l’architecture du club house. En prenant une distance critique, sur cette transformation d’un milieu naturel effectuée durant le début de ma formation, plusieurs questions apparaissent : Quel impact a cette réalisation sur cette Nature? A-t-on vraiment pris en compte la Nature même du site, pour réaliser ces changements ? Nous n’avons pas utilisé la méthode de la « tabula rasa », pour réadapter ce site au confort de l’homme. Des éléments ont été sauvegardés et d’autres ont été modifiés : la terre enlevée pour désenclaver le bassin est réutilisée pour constituer les îles. On peut dire ici que le site a été dénaturé car sa forme a été altérée. Les modifications apportées ont un impact direct sur ce milieu, même si certaines choses ont été sauvegardées. Le Club House La question qui se pose est jusqu’où peut-on aller dans cette modification de l’environnement ? Ou plutôt où doit-on s’arrêter ? L’homme peut-il vivre dans un milieu naturel sans l’altérer? Photo de la sablière Site avant transformation Site après transformation Transformation 05-2011- Hybridation naturelle: Le Land Art Bien avant d’entrer en école d’architecture, je me suis passionnée pour le Land Art, grâce à mes cours d’art plastiques au Lycée: je devais réaliser quatre Land Art au cours d’une année. Le Land Art est le prolongement de l’art contemporain. Les artistes voulant dépasser les limites de l’objet circonscrit, sont sortis des musées pour investir, tout d’abord, les milieux naturels, puis la Ville (Changement d’échelle). J’ai réutilisé cette pratique du Land Art lors d’un projet de festival traitant de l’art et du recyclable, en première année. Une promenade Land Art a été réalisée en empaquetant, d’une matière transparente, les arbres proches de ce parcours. L’arbre n’est plus vu comme une figure anodine. L’association d’objet naturel et de matière artificielle agit comme un révélateur, la présence de l’arbre est questionnée, mystifiée. Cette association crée une nature hybride, se pose alors la question de l’intervention de la main de l’homme sur cette Nature. Par le biais du Land Art, le rapport entre nature et humain acquiert plusieurs dimensions. Tout d’abord, celle de la «nature ob- jet»: les artistes s’approprient le milieu naturel pour transformer, marquer, laisser leurs traces: on a ici un rapport de force qui est créé avec la Nature. Une autre dimension s’exprime par le Land Art: la «Nature symbolique». Par l’utilisation de matériaux pri- maires, tel que la terre, les artistes tentent de remonter à l’essence même de l’art. La transformation éphémère d’une relation à la nature vise à révéler ce cadre naturel; ainsi qu’à créer des émotions aussi fulgurante, que celle provoqué par les paysages les plus spectaculaires. On observe une réminiscence de la lecture romantique de la nature, notamment par une perception empathique du lieu sur lequel l’artiste intervient. L’acceptation de la disparition inéluctable de leur œuvre montre la prise en compte des lois de la nature. Festival: photomontage de la promenade Festival Maquette Un Land Art utilisant la terre:Spiral Jetty, de Robert Smithson Transformation 05-2011- La ville comme Palimpseste Une réflexion sur l’évolution de la ville nous est proposée au cours d’un exercice de plastique, sur le thème de la ville comme palimpseste. Le palimp- seste désigne un manuscrit, écrit sur du parchemin, sur lequel on efface le texte pour réécrire de nouveau. Cette méthode était utilisée au Moyen Age car le parchemin coûtait cher. Ce palimpseste assimilé à la ville évoque une succession de couches, de constructions démolies pour en construire de nouvelles, au cours du temps. Cette conception de la ville, en évolution constante montre une certaine adaptation/transformation des villes en fonction des besoins de la société. Au Moyen Age, ces cités avaient une fonction surtout défensive et commerciale. La révolution industrielle a changé le statut de ces espaces urbains, avec l’émergence de réseaux de communication efficaces. Les distances se sont allongées entre plusieurs lieux de commodités (travail/lieu d’habitation), et la ville Brodacre City a commencé à grignoter rapidement sur la campagne. Ces endroits entre ville et campagne deviennent difficile à qualifier, ce sont des espaces hybrides. On parle de ville infinie...Mais quelle est la place accordée à la nature? Cette nature est laissée de côté. A cette période, on pensait que celle-ci s’autogérerait toute seule et qu’elle répondrait toujours à nos besoins. L’avenir, nous a donné tort. Diminution de la biodiversité, changement climatique, épuisement des ressources naturelles: la nature est un élément fragile; mais qui en même temps nous domine (catastrophe naturels, changement des saisons) et nous constitue en tant qu’humain. La notion de Nature est ambiguë et polysémique. Pour en revenir à ce phénomène d’étalement urbain, il est identifié, par les architectes contemporains, dans les années 1950. Franck Lloyd Wright prédira cette diminution de limite entre ville et campagne, et proposera le projet de Broadacre city. Pour éviter cette dissolution urbaine, il met en place un quadrillage qui contient et qui restreint la ville. Broadacre City représente une tranche de ce territoire et pas seulement une ville. Wright étudiera cette tranche à plusieurs instant T. Ce projet m’a beaucoup intéressée car il prend Plastique: Palimpseste en compte l’évolution d’un lieu et son espace naturel qui l’entoure. Plastique: Palimpseste Préservation Pour préserver notre patrimoine naturel composé de nombreux écosystèmes, il faut repenser le rapport bâtit/nature; et ceux à plusieurs échelles. Notamment, celle du logement: en changeant notre mode d’habiter; celle de la ville: en réexaminant ces limites; celle du territoire: en ménageant des espaces d’indécisions où la main de l’homme n’intervient pas. Une des questions que je me pose sur sur ce thème est: Sera-t-il toujours possible de ménager des espaces de préservation, compte tenu de l’accroissement de population sur Terre? La préservation de la nature consiste en la protection des populations d’espèces animales et végétales, ainsi que la conservation de l’intégrité écologique de leurs habitats naturels ou de substitution(comme les haies, carrières, terrils, mares ou autres habitats façonnés par l’homme). Son objectif est de maintenir les écosystèmes dans un bon état de conservation, et de prévenir les dégradations qu’ils pourraient subir. Ecologie : L’écologie est la science qui étudie les êtres vivants dans leur milieu et les interactions entre eux. Le terme écologie vient du grec oikos (maison, habitat) et logos (science) : c’est la science de la maison, de l’habitat. Ecosystème : Système formé par un environnement (biotope) et par l’ensemble des espèces (biocénose) qui y vivent, s’y nourrissent et s’y reproduisent. Les éléments constituant un écosystème développent un réseau d’échange d’énergie et de matière permettant le maintien et le développement de la vie. Biodiversité : est la diversité naturelle des organismes vivants. Elle s’apprécie en considérant la diversité des écosystèmes, des espèces, des populations et celle des gènes dans l’espace et dans le temps, ainsi que l’organisation et la répartition des écosystèmes aux échelles biogéographiques. Préservation 11-2010- Une intégration limitée dans la forêt de Sèvres Le premier exercice de projet consistait à réaliser une maison idéale dans la forêt de Sèvres. J’ai choisi une analogie à l’arbre pour concevoir cette habitation. Ce n’est pas une copie pure du massif végétal mais une réinterprétation de cette figure. Elle s’intègre au paysage en ressemblant à ce qui l’entoure. Une « maison arbre » parmi la végétation, similaire à la cabane des jeux d’enfants dans son intégration à la forêt. Cette analogie à l’arbre est aussi structurelle, comme dans l’église des Jacobins à Toulouse: la nef est portée par un seul poteau faisant référence à la figure de l’arbre. Ici, neuf poutres sont rattachées à un unique poteau-tronc s’enfonçant dans la terre. L’impact au sol est donc limité. Mais cette limitation d’impact sur l’environnement ne s’arrête pas à l’occupation du sol. Elle doit prendre en compte de multi- ple facteur tel que la construction du bâtiment: le secteur du bâtiment est le quatrième émetteur de GES (gaz à effet de serre) en France (18%). L’utilisation de matériaux locaux est favorisée, depuis quelques années, pour diminuer le cout, le temps et l’émission de GES par de longs trajets. Cette prise en compte de l’environnement marque un changement de pensée du rapport à la nature, survenue à la fin du XXème siècle. Après avoir puisé, détruit les réserves naturelles, l’heure est à la cofabrication entre Homme et Nature. Il faut sortir de ce dualisme et de cette domination de la Nature. Ce qui entraine un grand nombre de changement tel que la modification de notre culture d’habiter. Les énergies vertes, la consommation de produits locaux, le covoiturage, le tri des déchets se sont développés. Plan RDC de la maison Axonométrie de la maison Préservation 04-2012- Comprendre la logique naturelle de la pente Durant ce projet d’hôtel de deuxième année, une des principales contraintes était de s’adapter à la pente du parc de Belleville. Pour ce faire, j’ai utilisé comme référence: la Villa Tugendhat, de Mies Van Der Rohe. Dans cette Villa ancrée dans la pente, Mies joue avec le dénivelé en plaçant la séquence d’entrée sur le point haut de la colline. Il offre alors aux visiteurs, une vue sur le paysage montagneux. Ce visi- teur est ensuite obligé de descendre pour aller chercher au point bas les espaces de vie, en rapport direct avec le jardin. Dans ce parcours, Mies ménage des atmosphères différentes par ce qu’il donne à voir. En liaison avec cette référence, j’ai essayé de construire des relations différentes entre intérieur et extérieur. Notamment, sur les trois premiers niveaux de ce bâtiment qui sont rattachés directement au parc. Ces étages contiennent les espaces d’accueil et de bien-être (Spa, salle de fitness), les chambres sont situées dans les étages supérieurs. Pour exemple, une continuité est créée entre un espace de salon d’accueil et le parc : grâce à des baies vitrées toutes hauteurs et un débordement de toit, l’impression de Villa Tugendhat prolongation du sol entre dedans et dehors est présente. Ces projets utilisent tous deux la pente pour nouer une liaison particulière entre nature et bâtiment. Cette liaison découle d’une certaine compréhension de la logique naturelle. Ici, celle de la pente, de la terre: élément fondamental de la nature comme l’eau et l’air. Cette logique naturelle peut aussi prendre en compte d’autres facteurs qui constituent la Nature tels que: les saisons, le cycle du jour et de la nuit, la faune et la flore, la végétation. Parc de Bellevillle Plan du R+2 Maquette de l’hôtel Préservation 10-2012- Sauvegarder la Nature à Montreuil Ce projet de licence 3 résidait à proposer une solution pour la sauvegarde des murs à pêche de Montreuil. Cet ancien espace agricole reste l’un des derniers terrains les plus vastes de région parisienne:50hectares. Une question se pose: que faire de cette étendue actuellement en friche? Doit-on les préserver ou construire dessus, connaissant la pénurie de logement dans la métropole parisienne? Depuis de nombreuses années, des pourparlers sont en cours. Plusieurs associations se sont rassemblées pour défendre ce patrimoine et le sauvegarder: il représente un véritable espace de respiration dans ce tissu dense. Plusieurs hypothèses ont été abordées: telles que l’agriculture urbaine, un espace culturel et sportif... Après avoir visité ces murs à pêches, nous leur avons proposés comme solution: de densifier Montreuil, en rajoutant des extensions sur des bâtiments déjà existants. Cette proposition permet de s’adapter à un contexte d’expansion, tout en préservant cette espace naturel. On peut assimiler ces friches à la notion de “Tiers-Paysages” de Gilles Clément. Le Tiers-Paysage désigne des espaces où l’homme abandonne l’évolution du paysage à la seule nature. Comparé à l’ensemble des territoires soumis à l’exploitation de l’homme, le Tiers-Paysage constitue l’espace privilégié d’accueil de la diversité biologique. La prise en considération du Tiers-Paysage en tant que nécessité biologique, modifie la lecture de ces lieux considérés comme négligeables. C’est donc aux pouvoirs politiques d’organiser cette préservation pour ménager des espaces d’indécision, où la main de l’homme n’intervient pas. Maquette de l’extension Tiers-Paysage: Parc Matisse de Lille Photo des Murs à Pêches Re-création Durant des millénaires la nature s’autogérait et se renouvelait toute seule. Mais suite à la surexploitation de celle-ci, ce phénomène ne s’avère plus vrai partout. De véritables pans entiers d’écosystèmes sont en train de disparaitre. Face à cela,les spécialistes essayent de recréer ces milieux, en utilisant différentes techniques tel que la restauration et la réhabilitation. Mais quel est le statut de cette nature recréée? Est-ce un espace artificiel ou naturel? Recréer : Reconstituer, créer de nouveau. Restauration : transformation intentionnelle d’un milieu pour y rétablir l’écosystème considéré comme originel et historique. Le but de cette intervention est de revenir à la structure et à la diversité de cet écosystème». Réhabilitation : réparer, aussi rapidement que possible, les fonctions, endommagées ou tout simplement bloquées, d’un écosystème en le repositionnant sur une trajectoire favorable. Pour cet écosystème une intervention forte de l’homme est nécessaire. Réhabilitation/ Rénovation : l a réhabilitation nécessite fréquemment que soit imposé un «démarrage forcé» d’une nouvelle trajectoire de l’écosystème et que soient combattues les conditions d’établissement des seuils d’irréversibilité alors que, par opposition, les projets de restauration s’appliquent à des écosystèmes présentant encore la capacité de réparer eux-mêmes les effets négatifs de perturbations légères. Renaturation : désigne des opérations d’aménagements restauratoires ou de gestion restauratoire puis conservatoire consistant à restaurer le « bon » état écologique et paysager de sites que l’on estime dégradés par les activités humaines ou par l’absence de certains animaux (grands ou petits herbivores, etc.) Re-création 03-2013- Réintégrer la nature en ville Sur le site de Clichy-Batignolles, nous avons travaillé, par groupe de quatre, à concevoir un nouveau morceau de ville. Le site, de plus de six cent mètres de long, est enserré entre le réseau ferroviaire de la gare St Lazare et le nouveau parc Martin Luther King, réalisé par Jacqueline Osty. Ce parc de dix hectares émane d’une volonté politique pour ramener la nature au cœur de la ville. Il constitue aussi un véritable trait d’union entre les quartiers qui l’entourent. Dans le projet de François Grether, actuellement en cours de réalisation, plus de 30% de la ZAC sont utilisés pour le parc. Pour compenser ce déficit de surface constructible, l’urbaniste a été autorisé à dépasser la limite de hauteur maximale, fixée dans le PLU de Paris. En suivant, cette logique de réintégrer la nature au cœur de la ville, dans notre projet, nous avons conçu une promenade verte au bord des voies ferrées, reliée par des doigts verts au parc. Les bâtiments en forme de U constituent des ilôts ouverts, orientés sur les espaces végétalisés. L’intérieur de ces ilôts est plutôt minéral et concentre les espaces culturels et commercials. A contrario, l’extérieur de ces ilôts constitue les doigts verts, liaison de végétation. De plus, l’une des contraintes de ce site était un décaissement de neuf mètres sur toute la longueur de la parcelle, nous avons traité cela par la création de différentes strates, à l’image des rizières ou des villes Incas comme Machu Picchu. Projet de François Grether Projet réalisé en cours Croquis du projet réalisé en cours Rizières Re-création Après plusieurs signaux alarmants, tel que la disparition accélérée des espèces, l’aggravation des catastrophes naturelles, la pollution des sols; plusieurs initiatives sont prises pour remédier à cette situation. On assiste à la mise en place de nouveaux procédés comme la réhabilitation, la restauration et la recréation d’écosystèmes. Ces nouveaux processus de renaturation fonctionnent par tâtonnement et nécessitent l’utilisation d’ingénierie. Grâce à l’avancée des sciences écologiques, les spécialistes façonnent aujourd’hui de nouveaux habitats écologiques; et fournissent des conditions favorables au rétablissement de la biodiversité. Pour exemple de réalisations, de recréation de la nature, nous avons le parc Martin Luther King qui comportera un fossé humide et un bassin biotope de récupération des eaux de pluie, réutilisées pour l’arrosage. Le bassin permet une épuration naturelle de l’eau par décantation et filtration par des plantes spécifiques. Ce bassin a une vocation écologique et environnementale. En ce qui concerne la réhabilitation d’écosystème, il peut s’agir d’installer des structures artificielles pour le rétablir. Ce sont, par exemple, la création de passage à gibier pour franchir des obstacles comme les autoroutes, ou des passes à poissons pour relier l’amont à l’aval. Ces éléments essentiels au milieu ont disparu, il faut donc les reconstituer pour y remédier. Quant à la restauration d’écosystèmes, la lande ardennaise constitue un véritable chantier. Les tourbières représentent un reliquat de la dernière époque glaciaire et sa restauration est directement financée par la commission européenne. Après avoir planté des épicéas et drainé ces tourbières pour la valorisation de cet espace, dans les années 1910, on assiste à un véritable retour en arrière. Une prise de conscience apparaît et ces zones de biodiversité sont préservées, on cherche aussi à rectifier les dégâts effectués par l’homme. Pour cela, les drains destinés à mettre ces terres au sec ont été colmatés, les épicéas arrachés… Tout du moins, malgré cette prise de conscience collective, l’homme peut-il vraiment prétendre récréer la nature ? Fabriquer en quelques années ce qui a été façonné au cours de longs millénaires ? Parc Martin Luther King Parc Martin Luther King Lande Ardennaise Re-création 05-2013- Le parc dans la ville de Paris Dans cet exercice, réalisé dans le cadre du cours : formes urbaines, il s’agissait de comparer différentes concrétisations urbanistiques. Avec mon binôme, nous avons choisi d’étudier l’intégration du parc dans ces nouvelles zones urbanisées. Nous avons pu voir que ces parcs sont de plus en plus présents dans les nouvelles ZAC construites. Ces espaces végétalisés participent à la préservation de l’environnement naturel dans le cœur des villes. Ils constituent aussi un espace culturel, espace de rencontre et de bien-être (sport, jeux pour les enfants). ZAC Porte d’Asnière Christian de Portzamparc 1994-2004 Surface Globale: 40 000 m2 Parc: 6000m2 Voirie: 12 000m2 Surface Publique: 18 000m2 soit 45% Surface Privée: 22 000m2 soit 55% Batiments Haussmanniens 1850-1860 Surface Globale: 110 000 m2 Parc: 16 000m2 Voirie: 34 000m2 Surface Publique: 50 000m2 soit 45% Surface Privée: 60 000m2 soit 55% ZAC Clichy-Batignolles 2010-2016 Francois Grether Surface Globale: 171 000 m2 Parc: 100 000m2 Voirie: 15 000m2 Surface Publique: 115 000m2 soit 65% Surface Privée: 56 000m2 soit 35% Conclusion Pour conclure, nous avons pu voir que le rapport entre homme et nature a largement évolué durant ces dernières décennies. Le mot «nature» est maintenant évocateur de pensées positives dans la tête des gens. La présence de parc, de lieux naturels en ville, est devenue un facteur important de bien être et de loisir: rencontre entre nature et culture. Mais il reste encore un long chemin à effectuer pour obtenir une cohésion parfaite entre la ville et son milieu. Des solutions restent encore à trouver, pour lier l’habitat de l’homme et son milieu naturel. C’est ce à quoi j’aimerai pouvoir travailler à la sortie de mes études d’architectures. Cela me plairait de réfléchir à différentes adaptations de l’habitat urbain à un environnement naturel; ou bien même à la réintégration d’écosystème dans le milieu urbain. C’est pourquoi je me suis inscrite, pour mon année de Master 1, au séminaire: Environnement, Territoire et Paysage. Bibliographie: *Livres: L’architecture naturelle, Entre dedans et dehors de Maurice Sauzet L’écologisme,Dominique Simonnet *Sites internets: http://www.lemonde.fr/societe/article/2009/08/19/recreer-la-nature_1229873_3224.html http://revues.mshparisnord.org/appareil/index.php?id=455 http://www.gillesclement.com/cat-tierspaysage-tit-le-Tiers-Paysage http://horizon.documentation.ird.fr/exl-doc/pleins_textes/divers10-09/010004775.pdf